La criminalité organisée, une menace majeure pour la sécurité intérieure de l'Union européenne et les citoyens européens (débat d'actualité)
Matthieu Valet (PfE). – Madame la Présidente, mes chers collègues, ayant grandi en plein cœur des quartiers populaires de Lille, du Nord de la France, venant d'une cité, j'ai été le premier témoin, depuis ma tour d'immeuble, du laxisme de la gauche qui a tout excusé, tout justifié et tout pardonné à ces voyous qui pourrissent si souvent notre quotidien. Trente ans de lâcheté politique ont donné les clés de nos quartiers aux trafiquants de drogue, aux grands frères, aux islamistes et aux réseaux criminels. Tout cela aidé par des juges européens qui n'ont de cesse d'alourdir la charge des enquêteurs pour faciliter la vie des délinquants et transformer en sacerdoce la vie des enquêteurs qui protègent avant tout les victimes.
D'ailleurs, aujourd'hui, la situation est hors de contrôle puisque ce sont de véritables mafias qui agissent avec une coordination et une efficacité redoutables – qui manquent tant à nos polices européennes –, se jouant de nos règles, de nos faiblesses, voire de notre abandon pour imposer leurs propres règles, notamment la règle du plus fort. La situation est telle qu'en Belgique, les autorités craignent désormais que leur pays devienne un narco-État.
Moi, cet enfant d'ouvrier ayant démarré gardien de la paix, puis officier de police et commissaire de police, j'ai été en première ligne pour lutter avec mes collègues contre ces voyous. J'ai toujours eu la fierté de voir les yeux de ma mère briller malgré ma condition sociale modeste, grâce à une ascension qui m'a permis de m'élever dans la méritocratie républicaine à la française. Malheureusement, des gamins de mon quartier n'ont pas suivi la même voie. Pour 100 euros par jour, ils ont parfois décidé de mourir sous les balles des kalachnikovs pour surveiller un point de deal, ou pour vendre de la drogue.
Mesdames et Messieurs les députés, réveillons-nous! Des cartels font couler le sang dans nos pays pour s'arroger les clés de nos démocraties. Pire, les pays qui ont pris la voie de la dépénalisation, voire de la légalisation de la drogue, si chère à l'extrême gauche, ont aujourd'hui le couteau sous la gorge, un couteau tenu par ces cartels qui menacent jusqu'aux membres du gouvernement, des magistrats, des policiers, comme récemment aux Pays-Bas. En refusant de protéger ses frontières, l'Union européenne nous met à genoux face à ces mafias. Cette fois-ci, ce sont nos voisins allemands qui rappellent une réalité: le nombre de migrants interpellés en lien avec la criminalité organisée a plus que doublé depuis 2020.
Protéger nos frontières, c'est protéger nos enfants. Arrêtons cette culture de l'excuse sociale et judiciaire pour la remplacer par la culture de la sanction et de l'exécution des peines. Récupérons nos pouvoirs si souvent abandonnés aux juges européens, comme Jordan Bardella l'avait proposé, mettons en place cette double frontière. Mettons fin au laxisme judiciaire. Mettons enfin de vrais moyens, de vrais outils à disposition de nos enquêteurs que les juges européens sacrifient sur l'autel de la vie des délinquants, au lieu d'en faire toujours plus pour les délinquants et toujours moins pour ceux qui nous protègent et qui sont le dernier rempart dont nos démocraties ont tant besoin aujourd'hui.