La détérioration de la situation des femmes en Afghanistan du fait de l'adoption récente de la loi sur "la promotion de la vertu et la prévention du vice"
Chloé Ridel (S&D). – Monsieur le Président, chers collègues, en Afghanistan, le régime des talibans porte la haine des femmes à son paroxysme. Depuis trois ans, 28 millions d'Afghanes ont été progressivement supprimées de l'espace public, privées d'éducation, obligées de se voiler entièrement le corps et de se couvrir le visage. Ce mois d'août, les talibans ont adopté une nouvelle loi qui veut promouvoir la vertu et prévenir le vice. Pour les talibans, la vertu implique d'interdire aux femmes de chanter, de réciter de la poésie et de lire à voix haute en public, de se maquiller, de se parfumer et même de regarder un homme qui ne soit pas de leur famille. Ceci est un apartheid de genre et on pourrait même parler de génocide, soit un crime de masse patriarcal.
Les Afghanes sont enfermées en elles-mêmes, leur santé mentale se dégrade. Il y a de nombreux suicides, mais c'est tout un pays qui dévisse. Je pose la question: à quel point faut-il haïr les femmes pour les priver d'éducation, pour effacer leur corps, pour ne pas tolérer qu'elles chantent, qu'elles parlent en public comme je le fais ici, ou pour contrôler là où se porte leur regard? L'idéologie des talibans est la misogynie portée au stade suprême, cette même misogynie qui tue depuis des millénaires et qui continuera de tuer si nous n'y mettons pas un terme, quelles que soient les formes qu'elle prenne.
Donc, pour les Afghanes, nous appelons les pays du monde à ne pas normaliser leurs relations avec le régime des talibans. Nous appelons à ce que l'apartheid de genre soit désormais inscrit dans le droit international comme un crime contre l'humanité. Et si en Afghanistan, la voix des femmes est éradiquée, faisons-la entendre dans cet hémicycle, soyons-en le relais.