La possible extradition de Paul Watson: le danger de la criminalisation des défenseurs de l’environnement et des lanceurs d'alerte, et la nécessité de leur protection dans l'Union (débat)
Chloé Ridel (S&D). – Monsieur le Président, chers collègues, le capitaine Paul Watson a 73 ans et a dédié sa vie à la protection des océans. Ses missions avec Sea Shepherd ont permis de soustraire au harpon japonais plus de 5 000 baleines. Et pourtant, alors qu'il a œuvré dans l'intérêt de l'humanité, il est emprisonné depuis 60 jours au Groenland dans l'attente d'une possible extradition vers le Japon. Ce même pays continue de pêcher des cétacés protégés à des fins commerciales, comme le rorqual commun, il y a encore quelques jours à peine, et c'est vrai que ce n'était pas arrivé depuis près de 50 ans.
Quel est ce monde où l'on enferme des défenseurs de l'environnement alors que la biodiversité s'effondre, tandis que les États et les multinationales qui tuent la biodiversité restent, eux, impunis. D'un côté, nous avons perdu en moins de 50 ans 70 % des espèces d'animaux vertébrés et 49 % des espèces marines, et, de l'autre côté, on criminalise de plus en plus les défenseurs et les défenseurs de l'environnement. Ce sont près de 2 000 de ces défenseurs qui ont été tués entre 2012 et 2022. Donc le cas Paul Watson n'est pas isolé et je dénonce ici l'utilisation abusive des notices rouges d'Interpol qui sont censées lutter contre le terrorisme et la grande criminalité, et certainement pas contre ceux qui défendent le vivant et notre commune humanité. Il faut libérer le capitaine Paul Watson.