La crise de l'industrie automobile de l'Union, les fermetures potentielles d'usines et la nécessité de renforcer la compétitivité et de maintenir les emplois en Europe (débat)
Yvan Verougstraete (Renew). – Monsieur le Président, une expression dit qu'un âne ne trébuche pas deux fois sur la même pierre. Barrières tarifaires, lutte contre le dumping, stratégie industrielle: l'Union a mené plusieurs fois ce débat, comme par exemple en 2013 concernant les panneaux photovoltaïques. Cependant, par peur de représailles, par manque de vision, par égoïsme de certains pays, nous n'avons finalement pas pu, ni voulu, mettre en place une vraie stratégie européenne. Résultat: seuls 3 % des panneaux photovoltaïques installés en Europe sont fabriqués ici. Aujourd'hui, ce sont 4 000 travailleurs sur le site d'Audi à Bruxelles qui sont victimes de l'arrogance, du manque d'anticipation et du manque de vision dans le secteur automobile.
En dix ans, notre déficit commercial avec la Chine a triplé et la France est devenue importatrice nette en matière économique. Cela doit cesser. Il y va de notre crédibilité, je dirais même de notre démocratie, car le risque est de laisser le champ aux extrêmes, qui ont pour seule solution de prendre encore plus de retard par rapport à la Chine et aux États-Unis, de refuser l'obstacle et de rester tournés vers le passé en s'attachant à une branche morte.
Soyons clairs: les règles tarifaires ne sont pas la solution, mais elles peuvent aider à rétablir une compétition plus juste et à gagner du temps pour mettre en place un plan stratégique global, pour investir et pour innover.