Chloé Ridel (S&D). – Monsieur le Président, Madame la Commissaire, l'état de droit est fragile et, en Europe, il est en danger. Hérité de notre histoire, du siècle des Lumières et de nos grandes révolutions démocratiques, il est aujourd'hui remis en question par ceux qui voudraient qu'on puisse enfermer les exilés, exclure les personnes homosexuelles, autoriser la corruption et mettre au pas la justice. Bref, il est remis en question par l'extrême droite.
En France, nous avons un nouveau ministre de l'intérieur qui a déclaré récemment que l'état de droit n'était, je cite, «ni sacré ni intangible». On peut y voir l'influence idéologique de Viktor Orbán, que nous avons reçu dans ce Parlement ce matin même. Il faut rappeler qu'une démocratie sans état de droit n'est pas une démocratie.
Dans le rapport sur l'état de droit que vous présentez, Madame la Commissaire, et qui est un apport précieux, vous consacrez des chapitres à l'indépendance de la justice, à la corruption et au pluralisme des médias, mais aucun chapitre n'est consacré à la lutte contre les discriminations, notamment aux discours de haine, en particulier à l'encontre des minorités, ni à la manière dont les défenseurs de l'environnement et des droits humains sont criminalisés en Europe. Nous pensons que c'est un manquement.
Ma question est simple: allez-vous vous donner les moyens d'analyser la situation des défenseurs des droits humains et du niveau de discrimination dans chaque État membre, qu'il s'agisse de la xénophobie, de l'antisémitisme, du racisme ou encore de l'homophobie?