Les conclusions du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes concernant la loi polonaise sur l'avortement (débat)
Emma Fourreau (The Left). – Madame la Présidente, j’ai la chance d’être née en France, premier pays à avoir inscrit l’IVG dans sa constitution. Mais de nombreuses autres femmes en Europe n’ont pas ma chance. Si j’étais née en Pologne, par exemple, comme Agnieszka, j’aurais pu mourir d’une infection consécutive à un refus d’IVG, et ce malgré le décès de mon bébé. Si, comme Fanny, j’étais née en Hongrie, j’aurais été forcée d’écouter les battements de cœur du fœtus avant d’avoir le droit de mettre un terme à ma grossesse.
L’initiative citoyenne européenne «My Voice, My Choice» montre que, partout en Europe, les voix s’élèvent pour demander un accès légal et sans danger à l’IVG. Que les réactionnaires se mettent bien ça dans le crâne: on n’empêchera jamais les femmes d’avorter. Interdire l’IVG dans la loi, c’est simplement la rendre clandestine et donc plus dangereuse pour la vie et pour la santé des femmes.
Par respect pour la dignité humaine et pour le droit des femmes à disposer de leur corps, l’accès à l’IVG doit être protégé et sanctuarisé partout en Europe. Nous devons donc l’inscrire dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.