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Terça-feira, 17 de Dezembro de 2024 - Estrasburgo

16. A situação em Maiote após o devastador ciclone Chido e a necessidade de solidariedade (debate)
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  Die Präsidentin. – Als nächster Punkt der Tagesordnung folgt die Aussprache über die Erklärung der Kommission zur Lage in Mayotte nach dem verheerenden Zyklon Chido und der Notwendigkeit von Solidarität (2024/3008(RSP)).

 
  
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  Raffaele Fitto, Executive Vice-President of the Commission. – Madam President, honourable Members, on behalf of the Commission, I would like to express our solidarity with the people of Mayotte as they face the devastating aftermath of Cyclone Chido. This weekend, the cyclone unleashed destruction on an unthinkable scale: the earth‑breaking laws of life, houses destroyed, countless people left homeless, crops ruined and livelihoods shattered, a closed airport and no electricity. Our thoughts and deepest sympathies go out to the families of the victims and to all those affected by this catastrophe.

It has been ten years since Mayotte became an outermost region of the EU – a decade marked by close cooperation and support. But this tragedy is a harsh reminder of the challenges faced by this region, the poorest and the most remote in our Union. Only a year ago, Mayotte faced a major water crisis, and it now faces yet another severe blow. Europe stands firmly with Mayotte in this painful moment.

During these difficult times, it is essential that we, as a Union, come together to support our fellow Europeans in Mayotte and help them rebuild their homes, their lives and their future. You can count on the Commission's full support to do so.

In concrete expressions of solidarity, we are ready to mobilise all available tools and funds to complement the measures being taken by France. First, we can offer immediate assistance and medium‑term support to help Mayotte. Indeed, our Emergency Response Coordination Centre has been closely monitoring the situation from the outset. The Copernicus Emergency Management Service was activated in a rapid mapping mode, using satellite imagery to track the damage and inform response efforts. Through the EU Civil Protection Mechanism, we can coordinate donations of aid‑in‑kind, and deploy disaster response experts and equipment from EU Member States and partner countries. This mechanism is activated at the request of the affected national authorities. We are ready to assist should France seek support via the Common Emergency Communication and Information System.

In the medium term, France may seek support from the European Union Solidarity Fund if the damage exceeds 1 % of Mayotte's GDP. We encourage France to estimate the damages and submit a request within the 12‑week window. While this fund is not designed for immediate relief, and its mobilisation requires approval from the European Parliament and the Council, it can nonetheless cover part of the public emergency and recovery operations.

Second, we can help identify investments that can be financed under both agriculture and cohesion policy in the medium‑ to long‑term. The Commission is ready to reprogramme these funds to address the cyclone's consequences as quickly as possible. For example, the POSEI programme for outermost regions can be adjusted to address the cyclone's impacts. In addition, the rural development programmes and the common agricultural policy strategic plans also provide measures for restoring agricultural production potential damaged by natural disasters.

Honourable Members, just this afternoon, this House reached an agreement on the Commission's proposal on RESTORE. As I said yesterday in this plenary, the events in Mayotte underline the urgent need for this instrument. I thank you for your support and continued cooperation on this proposal. RESTORE will allow France to use up to 10 % of its 2021‑2027 ERDF and ESF+ allocations for emergency response. This will lead to greater flexibility, higher pre-financing and enhanced co‑financing rates, enabling faster reallocation of ERDF and ESF+ funds for reconstruction and recovery efforts. But our action does not stop here.

Third, we stand ready to support efforts to strengthen disaster risk management and build Mayotte's resilience against future large‑scale disasters. We have no choice but to act on the immediate emergency, and this is why we are here. But this will never distract me from the long‑term objectives of cohesion policy. It is a structural policy and structure includes the notion of preparedness, of prevention. The European Investment Bank has estimated that every euro we fail to invest in prevention and resilience will result in around EUR 6 needed to repair the damage. So this time we need to make sure that we build back better.

Honourable Members, Mayotte and France are not alone in facing this tragedy; the European Commission is here to help. We encourage France to request the necessary support, and we are committed to deploying these tools and funds as quickly and effectively as possible to aid Mayotte and its people.

 
  
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  François-Xavier Bellamy, au nom du groupe PPE. – Madame la Présidente, au moment où nous parlons, Mayotte est en train d’affronter la mort à grande échelle. Combien de victimes ce cyclone aura-t-il laissées derrière lui? Nous ne le savons pas encore, et depuis le 14 de ce mois, depuis le 14 décembre, nous sommes nombreux ici, sur tous les bancs, à vivre heure après heure avec l’angoisse de découvrir les nouvelles qui nous parviendront de l’archipel mahorais.

Nous pensons aujourd’hui à toutes les victimes, à toutes les familles endeuillées. Nous pensons à tous les Mahorais et à tous les Français, à Mayotte et en métropole, qui sont aujourd’hui encore sans nouvelles de leurs proches. Nous voulons leur dire que nous sommes avec eux dans cette épreuve, avec tous ceux qui, aujourd’hui, sont sur le terrain pour apporter les premiers secours, les premiers soins. Nous voulons dire notre admiration et notre reconnaissance aux soignants, aux policiers et aux gendarmes, aux forces de l’ordre, aux services de l’État mobilisés pour venir apporter les premiers secours. Notre devoir, maintenant, c’est de tout faire pour les soutenir, aujourd’hui comme dans la durée. C’est un combat qui nous unit, un combat contre le temps, pour apporter la première urgence à ceux qui en ont besoin, mais c’est aussi un combat qui devra s’inscrire dans la durée.

Monsieur le Vice-Président, merci de la solidarité que vous avez exprimée; Mayotte en aura besoin. Mayotte aura besoin d’eau, Mayotte aura besoin d’alimentation, Mayotte aura besoin d’infrastructures, elle aura besoin de reconstruction. C’est un devoir pour nous tous que de montrer que l’Europe est, aujourd’hui et pour longtemps, aux côtés de Mayotte, qui a déjà tant souffert. Parce que Mayotte, c’est la France, et Mayotte, c’est l’Europe. Même si certains l’ont peut-être oublié, même s’il se peut qu’aujourd’hui beaucoup de nos concitoyens vivent avec trop de distance cette tragédie nationale, cette tragédie européenne, c’est bien toute la France et toute l’Europe qui sont engagées dans la situation de Mayotte.

Il faudra demain reconstruire l’archipel pour faire en sorte qu’il soit prêt à relever les défis auxquels il est confronté depuis longtemps. Nous avons aujourd’hui le devoir collectif de nous montrer à la hauteur de cette mission, pour toutes les victimes comme pour ceux qui veulent reconstruire une île qui sache, avec la mémoire de ce drame, préparer son avenir.

 
  
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  Nora Mebarek, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, les nouvelles qui nous parviennent de Mayotte depuis samedi sont effroyables. Les autorités locales annoncent qu’il pourrait y avoir des milliers de victimes et alertent sur des risques d’épidémies et de famine. Avant le passage du cyclone Chido, les Mahorais manquaient déjà de tout. La population se retrouve aujourd’hui dans une situation de dénuement total. Beaucoup sont sans toit, sans électricité, sans eau courante. L’eau en bouteille est rationnée, les stocks de nourriture ne dureront pas longtemps, et le seul hôpital de l’archipel est gravement endommagé.

Mayotte, c’est pourtant la France, le 10e pays le plus riche du monde. Ce qui s’est passé samedi, c’est un drame de plus, un drame de trop. Mais ce qui s’est passé avant dimanche, c’est une faillite de la politique française. La France n’a rien fait, ou si peu, pour partager sa prospérité avec les Mahorais. L’indécence des déclarations du ministre de l’Intérieur, qui veut une loi d’immigration avant de déclarer Mayotte comme cause nationale et de demander l’aide de l’Europe, est insupportable. Le Parlement européen a voté tout à l’heure un mécanisme qui s’appelle Restore, pour aider Mayotte à traverser cette épreuve. Au deuil, à la souffrance et à l’angoisse des Mahorais, n’offrons pas seulement notre compassion, offrons la promesse que l’Union européenne ne les laissera pas tomber.

 
  
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  André Rougé, au nom du groupe PfE. – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, j’ai posté hier soir un message de soutien à nos compatriotes mahorais et j’avais ce matin cette réponse dans les commentaires: «Merci, Monsieur. Je n’ai aucune nouvelle de mes parents ni de mes grands‑parents.»

Ce matin également, j’ai parlé autant que possible, tant les communications sont mauvaises, avec ma collègue Anchya Bamana, députée Rassemblement national de Mayotte. Elle me disait: «André, tu sais, tout, absolument tout est détruit: il n’y a plus d’électricité, le carburant est rationné, et il n’y a plus d’eau à boire. Il nous faut de l’eau en urgence.» Que dire de plus pour illustrer cette tragédie de Mayotte, qui pleure des centaines, et certainement des milliers de morts?

Le cyclone Chido a emporté logements et infrastructures. Quelque 100 000 personnes n’ont plus de toit. La faim se fait sentir. Les pillages et les épidémies menacent. Sans liaison maritime et aérienne, l’île est coupée du monde. Seuls les moyens de l’armée permettent d’apporter un début d’aide, depuis l’île de la Réunion.

La Présidente Metsola a dit hier, et je l’en remercie, comme je remercie le commissaire Fitto d’avoir eu les mêmes mots: «Mayotte, c’est l’Europe.» Mais je n’oublie pas que les députés français de la gauche et de Renew ont voté contre ma proposition visant à ajouter à l’ordre du jour du 15 juin 2023 un débat sur l’urgence vitale de l’approvisionnement en eau pour nos compatriotes ultramarins. Ce jour‑là, chers collègues, vous avez démontré que votre tambouille politique et votre sectarisme étaient plus forts que l’intérêt général. De même, je n’oublie pas que vous avez protesté contre l’opération Wuambushu de rétablissement de l’ordre et de destruction des bidonvilles, que Chido a transformés en tombeaux de milliers de pauvres gens. L’occasion vous est maintenant donnée de vous rattraper en demandant, comme nous, à la Commission européenne, le déclenchement du Fonds de solidarité prévu en cas de catastrophe naturelle et son abondement au regard de l’immensité des dégâts.

Mayotte ne pourra se relever seule. L’Union européenne devra prendre toute sa part à cela, en contribuant notamment aux investissements du plan de reconstruction et de résilience contre les chocs climatiques futurs, auquel nous ne manquerons pas de nous atteler. Cette tragédie de Mayotte est le triste et cruel point d’aboutissement d’un long processus d’abandon – abandon à la submersion migratoire, à la criminalité chronique et au sous-investissement.

Espérons que ce désastre historique et mortifère, dû à la cécité politique et à une négligence coupable des gouvernements successifs, laissera la place à un engagement concret de la France et de l’Union européenne auprès de nos compatriotes mahorais, mais aussi de toutes les populations ultramarines.

 
  
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  Nicolas Bay, au nom du groupe ECR. – Monsieur le Président, mes chers collègues, nous sommes ce soir préoccupés par le sort de nos compatriotes mahorais, préoccupés par Mayotte, cette petite île située à 8 000 kilomètres de nous, mais qui, aujourd’hui, a besoin de notre soutien et de notre solidarité. Mayotte a subi le cyclone Chido, qui l’a dévastée et endeuillée, puisque nous comptons déjà des dizaines de morts – et sans doute est-il à craindre qu’il y en ait des centaines d’autres dans les jours à venir –, des milliers de blessés et des infrastructures qui sont totalement effondrées, et qui, avant même le cyclone, étaient totalement saturées.

L’histoire de Mayotte est une belle histoire. L’histoire d’un territoire devenu français il y a bientôt deux siècles, et qui, en 1974, a fait, contrairement aux autres îles de l’archipel des Comores, le choix de la France. Une déclaration d’amour à l’égard de notre pays qui nécessite aujourd’hui, bien sûr, qu’en retour nous exprimions notre solidarité française et notre solidarité européenne à l’égard de nos compatriotes mahorais.

Mayotte subit depuis des décennies une immigration clandestine, de sorte que ses infrastructures – portuaires et aéroportuaires, routières, hospitalières… –, dimensionnées pour 200 000 habitants, sont totalement saturées par 500 000 habitants réels en raison des centaines de milliers de clandestins venus des îles voisines – d’Anjouan, notamment –, que nous n’avons pas réussi à juguler ces dernières années. Il y a là sans doute une grande responsabilité de l’État français, mais, aujourd’hui, à l’heure de l’urgence, à l’heure où les Mahorais souffrent, nous devons avant tout être au rendez-vous pour leur apporter notre soutien et notre secours.

Merci, Monsieur le Vice-Président Fitto, d’avoir souhaité actionner très rapidement des outils et des fonds pour aider les Mahorais. Nous devons évidemment mobiliser tous les fonds nécessaires et ne pas oublier Mayotte au seul prétexte qu’elle est un peu trop éloignée de l’Europe et de la métropole. S’il faut trouver de l’argent, eh bien arrêtons d’en verser à Azali Assoumani, le président des Comores, qui en permanence revendique Mayotte comme étant un territoire comorien et insulte la France.

 
  
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  Grégory Allione, au nom du groupe Renew. – Madame la Présidente, chers collègues, Monsieur le Vice-Président, pas une semaine sans que nous ne parlions de catastrophe naturelle au sein de cet hémicycle. L’Espagne, l’Europe centrale, et cette semaine, malheureusement, c’est Mayotte, cher Younous. C’est un cyclone dévastateur. Nous en parlons depuis hier. Nous avons une pensée, avec le groupe Renew et l’ensemble des parlementaires français qui siègent au sein de cet hémicycle, pour tous les Mahorais, qui souffrent en ce moment et qui découvrent l’horreur. On leur souhaite forcément de retrouver leurs proches. On pense à tous les Mahorais qui sont sur le territoire métropolitain et qui s’inquiètent. Un soutien aux Mahorais, certes, mais un soutien aussi aux forces engagées, qui étaient, depuis la semaine dernière aussi, en prévention, envoyées par anticipation auprès de nos compatriotes mahorais. Ces forces engagées, forcément, je les connais. Sapeurs-pompiers, forces de l’ordre – policiers, gendarmes, militaires –, médecins sont en ce moment en train d’intervenir dans des conditions difficiles.

J’étais la semaine dernière à la Réunion pour me soucier effectivement de la résilience de ce territoire, qui se prépare à affronter les répercussions du dérèglement climatique, et notamment les cyclones.

L’Europe doit être présente, l’Europe sera présente, grâce à cette politique de solidarité qui fait son ciment. L’Europe sera présente grâce au dispositif que nous avons voté, adopté ce matin et travaillé depuis plusieurs semaines, ce dispositif Restore. L’Europe sera par ailleurs présente en fournissant des cartes importantes pour gérer les opérations sur le terrain. L’Europe sera présente aussi, certainement – et je le souhaite –, parce que notre pays va demander des forces supplémentaires, et, je le sais, nous serons au rendez-vous avec l’Europe.

Vous l’avez dit, il faut prévoir aussi l’avenir. Nous étions à peu près le même nombre pour écouter les préconisations du président Sauli Niinistö, qu’il nous demande d’assumer en vue de défis prochains à relever. L’Europe sera présente aux côtés de Mayotte. Mayotte, c’est la France. Mayotte, c’est l’Europe.

 
  
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  Marie Toussaint, au nom du groupe Verts/ALE. – Madame la Présidente, le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte, n’est pas une simple catastrophe naturelle. Je le dis parce que je refuse de voir ici le signe d’une fatalité inévitable. Le désastre est social, sanitaire, politique, parce qu’il est le fruit d’une histoire longue de domination, d’humiliation et d’abandon.

Nulle part nous ne sommes préparés aux catastrophes climatiques, qui sont toujours des catastrophes sociales. Mais à Mayotte, l’extrême pauvreté a été le vecteur d’une vulnérabilité bien plus grande encore. Avant le cyclone déjà, une part importante de la population avait un accès difficile au logement, à l’alimentation et à l’eau. Déjà elle était frappée par le choléra. Abandonnée par l’État français et par l’Union européenne, entassée dans des bidonvilles, avec des services publics défaillants, la population mahoraise n’a pas pu faire face au cyclone Chido.

Regardez Mayotte dans les yeux, et vous verrez le vrai visage de l’injustice climatique. Parce que, face au dérèglement climatique, qui modifie la trajectoire des cyclones – lesquels se sont multipliés ces dernières années dans la région, comme en témoigne le passage au Mozambique de Belna, d’Idai et de Kenneth, tous trois en 2019 –, il aurait fallu prendre la mesure du risque et protéger les populations en amont.

Seulement voilà, Mayotte compte trop peu aux yeux de beaucoup, et la France et l’Europe ne sont pas encore rompues à la culture du risque climatique. Alors, nous sommes condamnés à dénombrer les morts, victimes de l’inconséquence et de l’impréparation. Dans l’urgence, l’Europe doit, oui, dégager une aide massive et pousser la France à décréter l’état d’urgence sanitaire et social à Mayotte. Nous n’avons pas le droit d’oublier les Mahoraises et les Mahorais.

Mais il faudra aussi retenir les leçons de Chido. Nous devons anticiper les événements climatiques extrêmes, construire des infrastructures décentes, renforcer la sécurité civile, déployer des hôpitaux mobiles et, évidemment, éradiquer la misère, pour réduire la grande vulnérabilité.

 
  
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  Younous Omarjee, au nom du groupe The Left. – Madame la Présidente, Monsieur le Vice-Président, je me tiens ici devant vous, mais mon cœur et mes pensées sont à Mayotte, en solidarité avec toute la population frappée par le cyclone Chido, qui figurera, nous le pressentons, parmi les plus graves catastrophes naturelles de toute l’histoire – de toute l’histoire française, assurément, si ce n’est de toute l’histoire européenne –, avec des centaines, voire des milliers de morts.

C’est une tragédie mahoraise, et c’est un drame national. Dans ces moments, il est important de témoigner sa solidarité, et je sais que vous serez d’accord avec moi pour que nos paroles de Strasbourg soient entendues à Mayotte, au même titre que notre compassion pour ces citoyens européens de cette région ultrapériphérique, la plus pauvre de France et de toutes les régions européennes – un habitant sur trois y vit sous le seuil de pauvreté et 100 000 personnes, dans un habitat précaire –, et que notre engagement pour appuyer toutes les demandes d’aides de l’Europe, dont Mayotte a bien besoin.

À tout moment de l’histoire, l’Europe n’est jamais aussi grande, forte et unie que quand elle fait preuve de solidarité avec les peuples frappés par les tragédies, avec les territoires. C’est à ce devoir que nous sommes appelés maintenant pour Mayotte, concrètement, très concrètement, pour sauver des vies et éviter la crise humanitaire.

Je le dis au gouvernement français: l’Europe peut aider, car, à Mayotte, ce soir, il y a des concitoyens qui ont soif et qui ont faim. C’est pourquoi le gouvernement français doit demander l’activation du mécanisme rescEU, tout comme il est possible, pour la réparation, de faire appel au règlement Restore, que nous avons adopté ce midi. J’appelle donc les autorités françaises à en formuler la demande auprès de l’Union européenne.

 
  
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  Paulo Do Nascimento Cabral (PPE). – Senhora Presidente, Senhor Vice-Presidente Executivo, expresso a minha solidariedade e o profundo pesar às famílias enlutadas e às pessoas afetadas pelo horror e pela devastadora passagem do ciclone Chido, na região ultraperiférica de Mayotte e também em Moçambique. Tal como também já fez o presidente de outra região ultraperiférica, do Governo Regional dos Açores.

A tragédia humana e o rasto de destruição são avassaladores. As vulnerabilidades de Mayotte também indicam a necessidade de reforçarmos a política de coesão, descentralizada e com cada vez maior envolvimento das autoridades regionais e locais no seu desenho e gestão.

Infelizmente, este tipo de fenómenos é cada vez mais frequente. Hoje, falamos de Chido, mas também poderia falar da Dorothea, que está a afetar os Açores e causou avultados prejuízos na ilha de São Miguel, do Lorenzo, Isaac, Kirk, Leslie e Gaston, entre tantos outros, que leva a já não podermos falar em situações excecionais, mas sim numa nova realidade, com perdas humanas, destruição de infraestruturas e habitações, que comprometem gravemente as economias locais e o futuro das suas comunidades.

As autoridades locais e regionais lutam, muitas vezes, sem meios para o restabelecimento da normalidade, pelo que a União Europeia tem de garantir que os recursos chegam de forma célere e direta às comunidades afetadas.

Não posso, Senhor Vice-Presidente, no entanto, deixar de constatar que o Fundo de Solidariedade está esgotado e necessita rapidamente de ser adequado, no seu financiamento, critérios de elegibilidade e definição de situações de emergência, à realidade específica das regiões ultraperiféricas e a fenómenos inesperados que não apenas os relacionados com catástrofes naturais.

Senhor Comissário, o povo de Mayotte precisa de nós agora. Temos de estar à altura e demonstrar a solidariedade europeia para com esta região ultraperiférica. E apoio o princípio que referiu de que temos de reconstruir melhor, agradecendo a sua rápida intervenção em todo este processo.

A minha solidariedade para com o Mayotte.

 
  
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  Marcos Ros Sempere (S&D). – Señora presidenta, señor comisario, es como si una bomba atómica hubiera caído sobre Mayotte. Así describen la situación las víctimas del devastador ciclón Chido. Ciclones de esta naturaleza ocurren una vez cada cien años. Pero estamos viendo cómo lo extraordinario se convierte en norma. Debemos denunciar desde aquí el negacionismo climático. Ignorar la realidad, poner palos en las ruedas de la transición verde solo empeora estos desastres.

Las instituciones europeas hemos respondido de forma rápida ante otras catástrofes con el Reglamento RESTORE, un mecanismo de respuesta rápida, con ayudas para la reconstrucción de los lugares afectados y para la asistencia también a las víctimas: ayuda humanitaria y de emergencia. Las regiones ultraperiféricas, además, necesitan toda nuestra atención y todo nuestro cariño.

Pero no basta. No basta con recurrir a mecanismos de urgencia. Ante una situación cada vez más frecuente, tenemos que ser capaces de crear un fondo específico, sólido y suficiente para abordar las consecuencias de estas catástrofes naturales, acelerar la transición verde y prepararnos para los desastres. Hay muchas vidas en juego.

 
  
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  Marie-Luce Brasier-Clain (PfE). – Madame la Présidente, chers collègues, le passage du cyclone Chido à Mayotte a dévasté ce territoire français, laissant nos compatriotes endeuillés, sans abri, dépourvus d’eau et des services de première nécessité. Ce drame met une fois de plus en lumière la vulnérabilité de nos régions ultrapériphériques face aux catastrophes naturelles, dans un contexte déjà marqué par des fragilités structurelles.

Face à cette situation tragique, l’Union européenne doit démontrer que la solidarité n’est pas un slogan, mais une réalité tangible. Les fonds européens seront mobilisés sans délai: le FEDER pour reconstruire les infrastructures vitales – routes, écoles, hôpitaux – et le FSE+ pour soutenir les familles et les travailleurs sinistrés, afin d’accompagner la reprise économique et sociale. Le Fonds de solidarité de l’Union européenne doit également être activé pour répondre aux besoins les plus urgents. Mais cette aide, si cruciale soit-elle, doit être dirigée exclusivement vers nos compatriotes mahorais. Elle ne doit pas être diluée dans des projets inadaptés ou mise à mal par une immigration massive et incontrôlée – une pression supplémentaire, que Mayotte ne pourra plus supporter.

L’Europe doit garantir une aide efficace, transparente et adaptée, pour assurer la sécurité, la dignité et l’avenir des Mahorais. Mayotte est française, et elle mérite un soutien à la hauteur de cette épreuve.

 
  
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  Pär Holmgren (Verts/ALE). – Fru talman! Katastrofen i Mayotte är en klimatorättvisa av det allra värsta slaget. Det här är människor som i princip inte har bidragit alls till den globala uppvärmningen och klimatförändringarna. Ändå drabbas de på det här fruktansvärda sättet. Hela deras samhälle är fullständigt förstört. Vi måste givetvis göra allt vad vi kan för att hjälpa dem som har överlevt att återigen bygga upp sina bostäder och bygga upp sina samhällen.

Men vi får heller inte glömma bort att detta sker nu – vid storleksordningen en och en halv grads uppvärmning. Vi har en klimatpolitik här i EU som bidrar till att vi kommer att misslyckas med tvågradersmålet. Och vi vet att för varje tiondels grad ytterligare uppvärmning så ökar risken för att den här typen av oväder blir allt vanligare och allt värre, och kommer därmed också att även i fortsättningen drabba ännu fler helt oskyldiga offer.

 
  
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  André Rodrigues (S&D). – Senhora Presidente, Senhor Comissário, quero, em primeiro lugar, expressar a solidariedade da minha região, os Açores, e do meu país, Portugal, para com a população de Mayotte, duramente afetada pela devastação causada pelo ciclone Chido.

As regiões ultraperiféricas da União Europeia sabem bem o poder que a geografia e o clima têm sobre as suas possibilidades de desenvolvimento. E, infelizmente, conhecem, cada vez mais, as agruras que a natureza tem, frequentemente, imposto às suas populações e aos seus territórios.

O furacão Lorenzo, em 2019, nos Açores, a erupção vulcânica em Las Palmas, nas Canárias, em 2022, os incêndios na Região Autónoma da Madeira e o ciclone Chido em Mayotte são apenas os mais recentes exemplos.

Agora, agora é fundamental que a distância física que nos separa destes nossos concidadãos não represente distanciamento ou alheamento e que a solidariedade europeia chegue rapidamente e com efeitos práticos.

É preciso, é urgente, apoiar Mayotte.

(O orador aceita responder a uma pergunta «cartão azul»)

 
  
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  Rody Tolassy (PfE), question «carton bleu». – J’aimerais interpeller mon collègue sur la réalité de Mayotte, qui n’a pas su avoir un développement, un vrai développement, à cause d’un élément important, que la gauche, notamment, n’a jamais su reconnaître: c’est l’immigration massive qui a submergé cette île et a empêché ce développement. Si nous avons autant de victimes, autant de problèmes à Mayotte, c’est parce qu’il y a eu cette immigration, que personne n’a voulu reconnaître.

Aujourd’hui, je pense qu’il va falloir se retrousser les manches et parler aussi de cette problématique à Mayotte, qui nous a conduits à cette catastrophe.

 
  
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  André Rodrigues (S&D), Resposta segundo o procedimento «cartão azul». – Senhora Presidente, Senhor Deputado, o que me parece verdadeiramente importante e fundamental, hoje, é que possamos todos falar a uma só voz para apoiar aqueles que são vítimas de uma tragédia e que não utilizemos essa mesma tragédia para fazer política de uma forma que não diz respeito e que não consegue responder de forma clara às vítimas de uma tragédia.

Poder confundir algo que afeta tantas pessoas numa região ultraperiférica e querer confundir e trazer o problema da imigração não faz honra às vítimas de Mayotte e é, por isso, lamentável que o tenha feito.

 
  
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  Matthieu Valet (PfE). – Madame la Présidente, Mayotte ravagée, Mamoudzou rasé, mais Mayotte debout. Debout grâce à nos policiers, à nos gendarmes, à nos sapeurs-pompiers, qui, main dans la main, ont sauvé des vies dès les premières minutes ayant suivi le passage du cyclone Chido. Aujourd’hui, grâce à mes collègues policiers et à mes camarades de la gendarmerie, l’île est protégée des pillages et de la violence. Pourtant, nombre d’entre eux ont tout perdu, mais ils restent mobilisés pour la population. J’ai une pensée pour le chef de la police de Mayotte, le collègue policier Patrick Longuet, que je connais bien. Ses troupes, dont le RAID, ont été engagées dès le début des opérations, et elles sont applaudies par la population.

Pourtant, ils sont bien seuls. Wuambushu 1, Wuambushu 2: non, Mesdames et Messieurs, ce n’est pas Star Wars, mais la seule réponse, bien maigre, de l’État pour défendre nos enfants mahorais. Malgré l’engagement de la CRS 8, courageuse, vaillante, qui a failli perdre des camarades en route, ces opérations sont restées vaines. Pourquoi? Par lâcheté politique face à l’immigration clandestine comorienne, qui, aujourd’hui, fait que la moitié de l’île est d’origine étrangère. Et que dire des ONG, à qui on laisse tout faire? De ces juges qui ont bloqué la destruction des bangas – des bidonvilles pour ceux qui ne connaissent pas Mayotte? Où sont-ils, à l’heure où Mayotte est en train de crever?

Si, aujourd’hui, Mayotte reste la France, c’est uniquement grâce à nos anges gardiens, à ces policiers, ces gendarmes, ces sapeurs-pompiers, ces militaires, qui donnent tout malgré le peu qu’il leur reste sur cette île. Vive Mayotte! Vive la France! Vive nos forces de sécurité intérieure et nos forces de secours, qui font la fierté de notre pays!

 
  
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  President. – I would like to ask colleagues to respect the tremendous work the interpreters are doing here in this House and speak in a speed that they really can make a perfect interpretation like we are used to. So thank you very much for respecting that.

 
  
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  Thomas Pellerin-Carlin (S&D). – Madame la Présidente, face aux horreurs vécues par nos concitoyens mahorais, les mots me manquent. Vis-à-vis de la tragédie, nous pouvons nous raccrocher à deux certitudes. La première, c’est que le dérèglement climatique tue. Ce dérèglement climatique, provoqué par certaines activités humaines, accroît la puissance des cyclones, comme celui qui vient de frapper le département français de Mayotte. La seconde certitude, c’est l’urgence qu’il y a à nous adapter sérieusement au dérèglement climatique.

Alors, ce soir, je rappelle une conclusion simple, issue des travaux scientifiques sur l’adaptation au changement climatique. Stéphane Hallegatte le rappelle: une société bien organisée, où les services publics sont efficaces et résilients, c’est une société qui saura mieux faire face au choc climatique.

À nous d’agir pour construire cette résilience, dont nos services publics de l’eau, de la santé et de l’électricité ont besoin, à Mayotte, et ailleurs dans notre Union européenne.

 
  
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  Rody Tolassy (PfE). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, en mai dernier une commission d’enquête sur la gestion des risques majeurs dans les départements d’outre-mer mentionnait Mayotte à 104 reprises, révélant un manque flagrant d’anticipation. Ce constat prend une résonance particulière alors que Mayotte, 101e département, fait face à une crise sans précédent.

Chido a laissé des milliers de familles sans toit et privé d’eau et de nourriture une population qui redoute une crise sanitaire majeure. Alors que le sol français est meurtri, que fait l’État? Son incapacité à anticiper, protéger et construire témoigne d’une faillite institutionnelle qui met en péril non seulement la dignité des Mahorais, mais aussi l’intégrité de la République.

À cette situation s’ajoute une injustice criante. Mayotte est une région ultrapériphérique bénéficiant d’un fonds censé pallier les déficits structurels. Comment expliquer l’indigence des infrastructures, l’absence de prévention et l’incompétence de ceux qui nous gouvernent? Face à cette tragédie, comptez‑vous enfin créer un haut-commissariat compétent pour les régions ultrapériphériques, qui serait une interface directe? Il en va de la survie et de la dignité de ces Français, oubliés par Paris comme par Bruxelles. Mayotte n’a pas besoin de promesses, elle a besoin d’actes!

 
  
  

SĒDI VADA: ROBERTS ZĪLE
Priekšsēdētāja vietnieks

 
  
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  Sérgio Gonçalves (S&D). – Senhor Presidente, Senhor Vice-Presidente Executivo, quero começar por apresentar as minhas condolências às famílias de todas as vítimas do ciclone Chido que nos últimos dias abalou o arquipélago de Mayotte.

Esta região ultraperiférica francesa junta-se a tantas outras que este ano sofreram catástrofes naturais devastadoras, como é o caso da minha região, a Madeira, afetada por incêndios de grandes dimensões.

Devido às alterações climáticas, estas vão, infelizmente, tornar-se cada vez mais frequentes. É fundamental que a União Europeia tenha um instrumento de resposta a estas crises e que não seja necessário estarmos constantemente a aprovar nova legislação nem a utilizar recursos da política de coesão, já de si escassos, para reduzir as desigualdades que ainda persistem entre as várias regiões europeias.

Senhor Vice-Presidente, precisamos, por isso, de um mecanismo permanente a nível europeu de apoio às regiões afetadas por catástrofes naturais, que seja de rápido e fácil acesso, para que a ajuda chegue logo que possível às populações.

 
  
  

Brīvais mikrofons

 
  
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  Juan Fernando López Aguilar (S&D). – Señor presidente, en este mismo Pleno hemos debatido y celebrado la reforma del Reglamento de apoyo regional urgente (RESTORE) y se mencionaron en ese debate situaciones como la del volcán de La Palma, los incendios en Madeira y ahora este ciclón en Mayotte, con un centenar de víctimas mortales.

¿Qué nos están diciendo? Que si con alguien la Unión Europea tiene que tener una política regional con fondos suficientes, ágiles y reparadores de la devastación es con las regiones ultraperiféricas porque, cuando se produce una catástrofe en una región ultraperiférica, como es el caso de Canarias, como es el caso de Madeira, como es el caso de Mayotte, en Francia, que resulta ser además la región más pobre de Francia, no hay escapatoria. Y es el momento en que la Unión Europea puede probar su mejor razón de ser, que es la solidaridad interregional.

Por tanto urjo un incremento sustantivo de las cantidades destinadas a la reparación después de catástrofes naturales, porque la mejor Unión Europea es la Unión que está a la altura de su solidaridad con quien más la necesita donde más la necesita.

 
  
  

(Brīvā mikrofona uzstāšanos beigas.)

 
  
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  Raffaele Fitto, Executive Vice-President of the Commission. – Mr President, honourable Members, I fully share your concern and your commitment to support Mayotte and its people. Thank you for sharing your insights on the tragic situation on the ground, and for your proposal on how we can address it. You can count on the Commission to mobilise all available EU tools and funds in support of Mayotte.

With regard to immediate emergency relief, the EU Civil Protection Mechanism is activated upon a request from the national authorities. While we cannot initiate civil protection measures unilaterally, we stand ready to act in full support of France when needed. In addition, we are fully prepared to do everything within our power to provide medium‑term assistance, from helping reconstruction through the European Regional Development Fund and the EU Solidarity Fund, to supporting farmers through all our agriculture funds and helping to provide for basic needs through the European Social Fund.

Lastly, we are ready to contribute to efforts to enhance disaster risk management and strengthen Mayotte's resilience against future large‑scale disasters.

I count on your cooperation and continued support in the weeks and months ahead, as we work together to rebuild a stronger and more resilient Mayotte, in a clear and tangible demonstration of our solidarity – a core value upon which our Union is built.

 
  
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  François-Xavier Bellamy (PPE). – Monsieur le Président, je me permets ce rappel au règlement sur la base de l’article 20 de notre règlement intérieur pour dire mon désarroi devant ce qu’est devenu ce débat. La politique a ses droits, et en particulier ici, dans cet hémicycle. Mais j’étais si heureux que nous ayons pu demander ce débat à l’unisson de tous nos groupes politiques, et je regrette qu’il ait donné lieu à des mises en cause qui me paraissent ne pas relever du moment que nous traversons.

Aujourd’hui encore, il y a des dizaines, des centaines, peut-être des milliers de victimes que nous ne connaissons pas encore, et je me désole que certains, ici, soient déjà en train de chercher des coupables. À gauche, on a mis en cause ceux qui seraient comptables du réchauffement climatique, comme s’il n’y avait pas de cyclones il y a un siècle. D’autres collègues ont quant à eux trouvé bon de mettre en cause les services de l’État, mais l’État, chers collègues, ce sont les soignants qui soignent depuis trois jours sans dormir, ce sont ceux qui travaillent aujourd’hui pour déblayer les routes.

La vérité, c’est que, oui, il y aura un moment pour chercher à discuter des responsabilités. Mais je crois que le devoir que nous avons aujourd’hui, c’est d’agir.

 
  
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  President. – Rule 20 says something different, but you touch the political issues, right or left or things like that, about which is nothing said in Rule 20.

The debate is closed.

 
Última actualização: 24 de Março de 2025Aviso legal - Política de privacidade