11. Interventions d’une minute sur des questions politiques importantes
Batzeli (PSE). - (EL) Monsieur le Président, le dernier rapport de la FAO sur la sécurité alimentaire dans le monde affirme que les efforts déployés jusqu’à présent pour réduire la famine, pour réduire la faim dans le monde sont très loin de l’objectif d’éradication à l’horizon 2005. Avec 2,5 milliards de personnes souffrant de malnutrition dans trente pays, cet objectif n’a été atteint qu’à 25%.
Cette situation aura des répercussions à moyen et long termes dans la mesure où les perspectives de développement de ces pays sont sombres. Ces derniers sont donc incapables d’atteindre un niveau de vie décent.
La pauvreté ne tombe pas du ciel et le SIDA ne se propage pas de lui-même. Il semble qu’à ce jour, nous avons failli à nos obligations envers les enfants et en matière de lutte contre la pauvreté.
Aujourd’hui, l’Union européenne devrait en fait s’occuper de tous les pays dont la sécurité alimentaire est en danger, notamment en soumettant la proposition dont vous avez récemment parlé sur la coordination des actions entre la Commission et le Parlement européen.
Piotrowski (IND/DEM). - (PL) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, le Parlement est la plus démocratique de toutes les institutions de l’Union européenne. Son président est élu à l’issue de négociations entre partis. Pourtant, le président est tenu de représenter tous les députés européens des 25 États membres de l’UE face au monde extérieur.
Nous nous sommes donc étonnés des propos tenus publiquement par M. Borrell, président du Parlement, à la veille de diverses assemblées internationales. Ces propos malheureux et discutables ont heurté l’opinion publique polonaise. Il est proprement scandaleux qu’un président du Parlement aille jusqu’à exprimer des opinions extrêmes et biaisées qui sont attentatoires et diffamatoires pour la Pologne, un État souverain membre de l’UE. Plusieurs services du gouvernement polonais ont attiré notre attention sur le fait que M. Borrell a tenu ce genre de propos à maintes reprises par le passé. Je suis persuadé que les avis exprimés par M. Borrell reflètent sa propre position, et non celle du Parlement européen dans son ensemble. Je tiens donc à ce qu’il démissionne de son poste de président.
Le Président. - Si j’ai bien compris l’interprétation de votre intervention, vous me demandez de démissionner de mon poste. J’imagine que vous faites allusion aux commentaires parus dans la presse polonaise la semaine dernière concernant la teneur des propos que j’ai tenus à Madrid au cours d’un débat sur l’Europe le 10 décembre dernier. Monsieur Piotrowski, à l’instar de tous les députés polonais de cette Assemblée, vous avez dû recevoir une lettre que j’ai envoyée vendredi dernier, dans laquelle j’explique de manière détaillée ce qui s’est réellement passé là-bas et ce que j’ai dit. L’objet que je vous montre maintenant est une cassette vidéo sur laquelle figure l’enregistrement de tout ce que j’ai dit à cette occasion. Vous serez très certainement en mesure d’obtenir une traduction en polonais de mes propos et vous vous rendrez compte que, pour 80% de son contenu, la note de l’ambassade polonaise à Madrid n’est rien d’autre qu’une invention. J’ai exigé une rectification publique auprès du ministre polonais des affaires étrangères dans la mesure où je n’ai tenu aucun des propos qui me sont prêtés, et la preuve se trouve sur cette cassette. Parfois, nous invoquons des problèmes de traduction ou d’interprétation, mais je n’en ferai rien puisque les phrases qui me sont attribuées ne figurent tout simplement pas sur l’enregistrement: ni ces phrases ni quelque chose qui y ressemblerait. Cela dit, nous n’êtes pas tenu de me croire sur parole: vous découvrirez vous-même la réalité dans cette transcription vidéo et sa traduction en polonais. Donc, si quelqu’un doit abandonner son poste, Monsieur Piotrowski, ce n’est certainement pas moi, mais peut-être une personne de l’ambassade polonaise à Madrid.
(Applaudissements)
Permettez-moi d’ajouter une chose: nous sommes confrontés à de trop nombreux problèmes réels pour nous battre contre des moulins à vent; nous avons trop de questions importantes à traiter dans cette Assemblée pour résoudre des problèmes imaginaires qui n’ont d’autre but que de créer la discorde entre nous. J’espère que la transcription de la cassette dissipera vos inquiétudes. Je vous remercie.
Tzampazi (PSE). -(EL) Monsieur le Président, lors de mon dernier déplacement de Strasbourg à Athènes, la police de l’aéroport de Strasbourg a demandé à examiner ma chaise roulante sans que j’y sois, comme si ce n’était qu’un accessoire. Après l’avoir examinée, ils ont refusé de me la rendre, ce qui m’aurait permis de patienter confortablement. Autrement dit, pendant que je patientais, je n’avais aucune autonomie, pas même pour me rendre aux toilettes, où il a fallu m’accompagner. C’est un cas d’obstruction de la part de la police, qui met à mal ma dignité. Cela n’arrive dans aucun aéroport du monde, pas même dans les villes françaises. J’ai parcouru le monde au cours de missions communes avec des personnes handicapées et jamais je n’ai été témoin d’une telle attitude. Après avoir accepté que ma chaise roulante ne me soit pas rendue mais chargée avec les bagages, j’ai ensuite voulu me servir de mes mains pour faire passer mon corps à travers le détecteur de métaux plutôt que de m’asseoir dans une chaise bizarre prévue à la place de ma chaise roulante personnalisée. Je n’ai pas été autorisée à procéder de la sorte. Les quinze policiers qui m’avaient encerclé ont menacé de m’arrêter. Ils ont demandé mon passeport et ont envoyé un message pour récupérer mes bagages et m’empêcher d’embarquer, pendant que dix collègues et journalistes tentaient de les arrêter. J’estime que cette conduite est inacceptable; j’estime que je jouis du droit inaliénable de me déplacer librement et en toute sécurité dans la chaise roulante adaptée à mes besoins, sans pour autant, cela va de soi, empêcher tout contrôle de sécurité. Je vous demanderai de prendre contact avec les autorités, de sorte que les mesures nécessaires soient prises pour que ne se reproduise pas un tel incident, qui s’assimile au racisme de l’aéroport d’une seule ville.
Le Président. - Je regrette ce qui s’est passé. Le Parlement fera appel à sa procédure d’urgence pour prendre contact immédiatement avec les autorités aéroportuaires.
Deva (PPE-DE). - (EN) Monsieur le Président, je reviens du Sri Lanka et je tiens à exprimer ma gratitude aux peuples d’Europe et de mon pays d’origine, la Grande-Bretagne, pour leur générosité considérable et pour la bonne volonté dont ils ont fait preuve ces dernières semaines.
Je voudrais par conséquent vous demander si vous accepteriez une proposition qui ne figure pas dans l’important texte de la résolution que nous avons déposée, mais que M. Tajani soutient lui aussi: en tant que députés, nous devrions faire un geste à l’égard des victimes du tsunami. Nous pourrions donner une partie de nos revenus - une journée de salaire, par exemple - et demander aux citoyens européens de donner cinq heures, une heure ou encore une journée de salaire, pour contribuer à la reconstruction de ces régions dévastées.
Il s’agit de la pire calamité qui a frappé l’humanité depuis la Seconde Guerre mondiale. Cinq millions de personnes se retrouvent sans abri et nous devons suivre l’état d’esprit des citoyens européens, qui ont été si généreux.
Tajani (PPE-DE). - (IT) Monsieur le Président, M. Deva a déjà exposé ma proposition. Le 3 janvier dernier, j’ai rédigé un courrier invitant tous les députés européens à renoncer à leur indemnité journalière au profit des victimes du tremblement de terre et du tsunami.
Nous savons tous que 250 euros, ce n’est certes pas une somme énorme pour nous, mais pour ces personnes peut-être habituées à vivre avec un euro par mois, 250 euros multipliés par le nombre de députés européens pourraient assurer leur survie pour quelque temps. Dans votre aimable réponse, Monsieur le Président, vous avez indiqué que vous avez soumis mon idée à l’attention de la Conférence des présidents: bien entendu, il a été convenu qu’il n’était pas possible de forcer tous les députés de faire don de leur indemnité journalière.
Quoi qu’il en soit, Monsieur le Président, je prends la liberté d’appeler tous les députés européens de tous les groupes politiques à renoncer à leur indemnité d’aujourd’hui, pour qu’ils puissent ainsi poser un geste pratique de soutien en tant que personnes et pas seulement en tant que responsables politiques, puisque l’aide politique sera accordée par le biais de la commission des budgets. Ce geste montrera que chacun d’entre nous - représentant d’innombrables citoyens européens - est prêt à consentir un petit sacrifice pour soutenir celles et ceux qui ont besoin d’aide et de petites choses de la vie de tous les jours. Par ce geste, nous pourrions même sauver des vies.
L’appel que je lance, Monsieur le Président, se résume à ceci: renonçons à notre indemnité d’aujourd’hui par le biais de la procédure que vous déterminerez et donnons-la aux populations d’Asie du Sud-Est touchées par le tsunami.
Le Président. - Votre proposition mérite une réponse. Je répondrai collectivement à plusieurs propositions.
Monsieur Deva, vous-même et d’autres députés avez présenté une série de propositions à la présidence, qui ont ensuite été portées à l’attention de la Conférence des présidents, afin d’encourager la générosité des députés dans le cadre de l’aide apportée aux victimes de cette tragédie.
Vous comprendrez, comme tout le monde, que nous ne pouvons substituer les dons obligatoires aux encouragements aux dons volontaires. Nous ne sommes pas en mesure de le faire: les lignes budgétaires sont là pour quelque chose et, par ailleurs, comme nous sommes tous des adultes, nous sommes suffisamment au courant de ce qui s’est passé pour offrir notre solidarité.
Lors de la réunion du Bureau, je demanderai à la commission des budgets de prendre une mesure qui pourrait s’avérer plus efficace, à savoir réviser le budget 2005 du Parlement pour voir quelle est la marge de manœuvre existante et quels engagements doivent encore être pris définitivement. Ainsi, le Parlement, qui agirait en sa qualité d’institution et ne permettrait pas que nos décisions soient fondées sur des actions individuelles, pourrait réviser son budget et fournir tous les moyens disponibles.
Le Bureau s’attellera à cette tâche, tout comme la commission des budgets.
Moraes (PSE). - (EN) Monsieur le Président, à l’instar de M. Deva, je compte des proches dans la région touchée du sud de l’Inde et certains membres de ma famille apportent une aide visant à surmonter le désastre. Ils m’ont chargé de dire à cette Assemblée que nous pouvons faire certaines choses très pratiques pour aider les gens dans leur misère. L’une d’entre elles consisterait à reconnaître qu’il existe littéralement des centaines de milliers de résidents communautaires d’origine sri-lankaise, indienne, indonésienne ou thaïlandaise qui attendent le résultat des décisions d’octroi de la citoyenneté européenne et craignent de rentrer dans leur pays d’origine. Nombre de ces personnes, que j’ai rencontrées, ont perdu des membres de leur famille et ont vu leur propriété détruite. Ils ignorent pourtant qu’ils peuvent quitter leur État membre alors que des décisions concernant leur statut d’immigré sont pendantes. De nombreux autres députés ont rencontré des personnes dans cette situation.
Je voudrais que cette Assemblée envoie un message au Conseil en lui demandant de veiller à ce que les ministères de l’intérieur des États membres de l’Union traitent ces personnes avec beaucoup de sympathie et fassent en sorte qu’elles puissent revenir dans l’Union européenne et refaire leurs vies. N’aggravons pas leur misère en ignorant leur condition.
E. Gentvilas (ALDE). - (LT) Monsieur le Président, je tiens à vous poser la même question que mon collègue polonais. Des informations sur votre discours qui a mentionné le rôle de la Lituanie dans la révolution orange ukrainienne sont parues dans la presse polonaise. La réponse que vous avez donnée à mon collègue polonais m’intéresse. Je tiens à demander qu’une copie de la cassette vidéo sur laquelle est enregistré votre discours de Madrid soit mise à la disposition des treize députés lituaniens du Parlement. Comme je vous fais confiance, je ne demanderai pas votre démission et tiens plutôt à débattre des problèmes plus graves auxquels vous avez fait allusion. Une révolution a eu lieu en Ukraine, des changements se sont produits. Vous et nous, en notre qualité de députés de ce Parlement, devons commencer à débattre des relations entre l’Union européenne et l’Ukraine. Nous devons commencer à préparer un programme réaliste sur la manière dont l’Europe devrait lorgner vers cette nouvelle Ukraine et sur ce que nous pouvons offrir aux Ukrainiens, parce qu’ils ont beaucoup d’attentes. Nous devons nous féliciter que l’Ukraine ait réédité l’expérience de la Pologne et de la Lituanie et ait apporté le changement de manière pacifique, sans armes ni coercition. À présent, nous - l’ensemble de l’Union européenne, toutes les nations - devons tenir ce message: nous avons besoin des Ukrainiens, nous vous proposons les étapes suivantes et vous devez réaliser les tâches suivantes. J’imagine que c’est ce que vous aviez à l’esprit lorsque vous avez affirmé qu’il existait d’autres problèmes bien plus importants que la proposition de démission.
Le Président. - Je ne peux que répéter ce que j’ai dit auparavant. Tous les présidents de groupe ont reçu la même lettre que celle que j’ai envoyée aux députés polonais. Je suis parfaitement disposé à la faire traduire également en lituanien afin que vous puissiez découvrir la teneur exacte de mes propos.
Il arrive parfois que nous devions nous justifier du fait d’une interprétation ou d’une traduction incorrecte. Ce n’est toutefois pas nécessaire dans ce cas puisque les propos absurdes qui me sont prêtés selon lesquels la Pologne et la Lituanie ne seraient pas en phase avec le reste de l’Union sur la question ukrainienne parce qu’ils sont sous l’influence des États-Unis ou quelque chose de ce genre n’apparaissent pas dans la transcription de mon discours. Si de tels propos avaient été tenus par le président du Parlement, il va sans dire qu’il aurait mérité la critique. Je vous réponds donc ceci: je n’ai aucune raison de m’excuser. Par contre, j’attends des excuses du ministre polonais des affaires étrangères.
Vous recevrez une traduction de mes propos en lituanien, et tout autre député qui le souhaite obtiendra également une traduction dans sa langue. Je partage totalement votre avis sur le rôle important joué par la Pologne et la Lituanie et vos préoccupations naturelles concernant la situation en Ukraine.
Nicholson (PPE-DE). - (EN) Monsieur le Président, tout d’abord, je soutiens pleinement M. Deva, qui a abondé dans votre sens en indiquant que nous devions répondre en tant qu’institution, mais qui a ajouté que nous devions, en notre qualité de députés, réagir à titre personnel. Même si elle repose sur une base volontaire, cette idée devrait éventuellement être examinée ultérieurement par le Bureau.
Noël est tombé très tôt cette année en Irlande du Nord pour un certain groupe de personnes qui ont dérobé 26,5 millions de livres sterling à la Northern Bank. Ce montant correspond, si je ne m’abuse, à 36,5 millions d’euros, ce qui en fait le plus important cambriolage de banque de l’histoire des îles britanniques.
Le responsable de la police nord-irlandaise a été on ne peut plus clair et concis en accusant le Sinn Féin/IRA de ce cambriolage. C’est très intéressant, car au moment même où le Sinn Féin/IRA était en train de négocier la paix en Irlande du Nord et avait fait une avancée sur la constitution d’un nouveau gouvernement, il planifiait aussi le plus important cambriolage de l’histoire des îles britanniques.
Je le condamne totalement et je condamne leur prise d’otages de deux familles pendant plus de 24 heures. Ils ont détruit toute perspective de solution pacifique à court terme en Irlande du Nord. Ils sont inaptes à une participation gouvernementale avec qui que ce soit. Ils l’ont démontré à plusieurs reprises - en Colombie et dans un nombre incalculable d’autres régions - de par leurs actions extra-démocratiques. On ne peut être démocrate le jour, criminel et voyou la nuit. C’est contre cela que je m’inscris en faux.
Pourquoi ont-ils agi de la sorte? Ils l’ont fait parce qu’ils savaient que personne ne leur ferait rien - que ni le gouvernement britannique ni le gouvernement irlandais n’auraient le courage de leur dire qu’ils ont fait leur temps et doivent se démocratiser s’ils veulent participer au gouvernement.
de Brún (GUE/NGL). - (L’oratrice s’exprime en irlandais)
En cette semaine où M. Nicholson doit présenter son rapport sur la prolongation du programme PEACE jusqu’en 2006, j’encourage mes collègues députés à soutenir cette démarche. Je vous demande, Monsieur le Président, de signifier au Conseil et à la Commission notre volonté de voir ce dossier traité rapidement une fois l’assentiment de cette Assemblée obtenu. Cela aura un impact direct et positif sur les personnes et les projets au cœur du processus de paix en Irlande. Les crédits de PEACE ne peuvent bien évidemment pas être octroyés sur la base de l’orientation religieuse ou politique, mais uniquement en fonction des besoins.
(L’oratrice poursuit en irlandais)
Je tiens à remercier l’Union européenne pour son soutien. Je suis quelque peu déçue des commentaires faits par M. Nicholson en ce jour. Je ne pense pas qu’ils apporteront quoi que ce soit au processus de paix.
Le Président. - Madame de Brún, les phrases que vous avez prononcées dans une langue non officielle n’ont pas été interprétées et ne figureront donc pas non plus dans le procès-verbal de la présente séance.
Golik (PSE). -(PL)Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, en ma qualité de membre de la délégation de l’ASACR, je tiens, moi aussi, à m’exprimer à propos de la tragédie sans précédent dont ont souffert plusieurs pays asiatiques. J’adhère pleinement à l’avis exprimé par les intervenants précédents, selon lequel l’Assemblée qui siège aujourd’hui pour la première fois depuis cette tragédie devrait collecter une somme d’argent importante et que cet argent devrait parvenir à celles et ceux qui en ont le plus besoin. Il est toutefois difficile de déterminer qui est dans le plus grand besoin et quelles institutions ou organisations ont le plus urgemment besoin d’aide. La semaine dernière, j’ai été contacté par des journalistes de journaux régionaux polonais, qui savaient que j’étais membre de la délégation de l’ASARC et que je serais mieux informé que la plupart des gens quant à savoir où les besoins seraient les plus importants et à qui l’aide devait être envoyée. En fait, je tiens à demander maintenant à qui il serait préférable d’envoyer l’aide.
Je suis tout à fait favorable à l’idée apparue dans la presse allemande, à savoir créer des réseaux à partir des villages, des régions et des écoles qui, d’après nos informations, sont le plus dans le besoin. Nous pourrions ensuite transmettre l’information aux électeurs et aux institutions de nos régions et entrer ainsi en contact plus étroit avec celles et ceux qui ont le plus besoin d’aide dans ces pays et leur exprimer notre sympathie. Nous serions également en mesure d’identifier, au sens le plus littéral du terme, toutes les personnes dans le besoin.
Doyle (PPE-DE). - (EN) Monsieur le Président, je souhaite aborder une question, certes d’un intérêt mineur face aux problèmes actuels dans le monde, mais qui présente une importance majeure pour les personnes affectées. Je tiens à souligner l’impact qu’aura l’accord politique du Conseil des 22 et 23 novembre relatif à la protection des animaux pendant le transport sur le déplacement des équidés enregistrés destinés à la compétition ou à l’élevage.
Bien que je salue globalement les termes généraux de ce règlement, je regrette que le Conseil n’ait pas appliqué les meilleures pratiques scientifiques dans les détails des critères définis pour le transport de cette classe particulière d’équidés.
En l’état, le règlement contient plusieurs incohérences et dispositions dangereuses devant être modifiées pour qu’il soit applicable et remplisse son objectif de protection des chevaux concernés, au lieu de les mettre en danger. Les sols et la litière, par exemple, doivent garantir un contrôle adéquat de l’urine et des déjections, pas nécessairement leur absorption. Le revêtement en caoutchouc antidérapant constitue actuellement un sol hygiénique de premier choix. La règle du libre accès à l’eau est inadéquate, irréaliste et potentiellement dangereuse pour ces chevaux. Les normes d’espace doivent être proportionnelles à la taille et au tempérament du cheval transporté et non être définies dans un tableau de dimensions rigides, incompréhensibles et impraticables. La limite relative au trajet maximal est incohérente sur l’ensemble du texte et, quoi qu’il en soit, nettement insuffisante.
Étant donné que le règlement ne reviendra pas au Parlement pour une deuxième lecture, je presse le Conseil de revoir son accord et de lever ces irrégularités avant sa publication au Journal officiel.
Czarnecki, Ryszard (NI). - (PL) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je suis ravi d’avoir un point commun avec le président, à savoir que nous aimons tous les deux regarder des vidéos. J’ai toutefois demandé la parole pour parler d’un autre sujet.
Question déjà soulevée par des particuliers et des organisations de défense de l’environnement, la croissance des entreprises d’élevage porcin à grande échelle devient un problème majeur en Pologne. Il affecte déjà un quart des provinces polonaises et cette croissance enfreint souvent les normes sanitaires, vétérinaires et environnementales. Au cours de la législature parlementaire précédente, quatre membres du parti politique polonais Samoobrona (Autodéfense) ont demandé que des mesures soient prises à ce sujet, mais à ce jour, la commission parlementaire compétente n’a fourni aucune réponse. Ce problème touche non seulement la Pologne, mais également un certain nombre d’autres nouveaux États membres. Il est malheureux qu’une telle croissance ait lieu avec le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.
Monsieur le Président, je vous demanderai d’intervenir à nouveau dans ce dossier avec la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, qui fait actuelle la sourde oreille. L’absence de débat sur cette question peut bénéficier à un certain nombre de grandes entreprises, y compris à celles qui sont implantées hors d’Europe, mais elle ne bénéficie en aucun cas au développement environnemental et économique équilibré de notre continent.
Hudacký (PPE-DE). - (SL) Mesdames et Messieurs, le monde aura besoin de beaucoup de temps pour se remettre du tremblement de terre dévastateur qui a frappé de larges contrées de l’Asie du Sud-Est il y a deux semaines. Le tsunami dévastateur aura laissé derrière lui des dégâts terribles. Des dizaines de milliers de personnes ont péri, les blessés se comptent par millions, des familles vivent une tragédie et une souffrance indescriptible. Aujourd’hui, peut-être plus que jamais, nous sommes conscients de la valeur de la vie humaine ou devrions l’être. Dans ce contexte, j’estime qu’il est impossible, au nom des droits de l’homme, de ne pas réagir à la perte de vies humaines. Ainsi, on compte des millions d’enfants qui n’auront pas eu la chance de voir le jour ou des milliers de personnes malades ou âgées que nous voulons aider par le suicide au moyen de l’euthanasie. Les dernières initiatives prises aux Pays-Bas laissent sans voix: l’euthanasie - le meurtre d’enfants vivants, handicapés. Voilà les conséquences du tsunami européen: une culture de la mort. La sympathie que nous adressons aux victimes d’Asie du Sud-Est n’est-elle donc que pure hypocrisie? Que chacun réponde à cette question en son âme et conscience. Je vous remercie.
Rutowicz (NI). -(PL) Monsieur le Président, vous êtes le représentant le plus important du Parlement européen, une institution dont les députés proviennent de tous les pays de la Communauté et affichent des opinions politiques diverses. Nous sommes tous impatients de voir le développement d’une Europe sans conflit et favorable au citoyen. La situation en Ukraine aurait pu précipiter une crise politique et déstabiliser le pays. Une telle déstabilisation aurait constitué un danger pour la Pologne, membre de l’UE, et pour l’UE. Parmi ceux qui ont permis d’éviter la crise figurent les présidents précédent et actuel de la Pologne, des diplomates européens, des parlementaires et des députés européens, dont un grand nombre de Polonais. Tous ont contribué au succès de la démocratie en Ukraine. Malheureusement, des propos ont été tenus sur ces interventions qui ont jeté l’opprobre sur la Pologne et les Polonais. D’après notre interprétation, ces propos émanent d’un désir d’affaiblir la cohésion européenne.
Je poserai donc une question valable pour l’avenir. Monsieur le Président, les personnes qui représentent le Parlement européen sont-elles habilitées à exprimer publiquement leur inimitié envers un pays ou une communauté en particulier?
Le Président. - Si vous faites allusion à la problématique rebattue à propos de laquelle plusieurs questions ont déjà été posées, je ne puis que vous répéter ce que j’ai déjà dit, Monsieur Rutowicz.
Allister (NI). - (EN) Monsieur le Président, l’Assemblée aura remarqué que lorsque Mme de Brún, représentante de l’IRA dans ce Parlement, est intervenue, elle n’a pas condamné le cambriolage de ses associés, perpétré à Belfast et portant sur 26 millions de livres. Connaissant l’implication de son parti dans ce méfait, elle a fait preuve de la plus extrême hypocrisie en demandant des crédits à l’Union européenne. Si Mme de Brún souhaite parler de financement, qu’elle commence par les biens acquis criminellement par son parti auprès de la Northern Bank.
Je déplore également, au moment où les gens ordinaires du monde entier mettent généreusement la main au porte-monnaie, que l’Union s’apprête cette semaine à gaspiller des millions d’euros en célébrant la nouvelle Constitution. C’est d’un mauvais goût éhonté dans ce monde et en ce moment.
Je regrette amèrement que la note transmise par vos soins au sujet des célébrations contienne, pour demain et mercredi, des avis de «débats» au sujet de la Constitution européenne avec la télévision et la presse. À mes yeux, débattre implique que les deux parties aient la possibilité de présenter leurs arguments.
Le Président. - Monsieur Allister, ma réponse est la même que celle que j’ai déjà donnée pour répondre aux interventions du même type.
Wynn (PSE). - (EN) Monsieur le Président, nous avons à très juste titre observé une minute de silence au début de cette période de session à la suite des terribles pertes survenues en Asie. Face à une catastrophe majeure telle que celle-ci, les tragédies mineures tendent à passer inaperçues. Ce week-end, la ville de Carlisle et la région du Cumberland ont subi de terribles inondations faisant suite à de graves tempêtes et des décès sont à déplorer parmi les personnes âgées. Je vous demande, en votre qualité de président, d’envoyer au maire de Carlisle une lettre faisant part de notre solidarité à l’égard des habitants de la ville et du comté et de demander à la Commission si elle peut fournir une aide quelconque en cette période de crise traversée par ces gens.
Le Président. - Monsieur Wynn, il va de soi que nous prendrons contact avec les autorités de la ville affectée par ce problème de la manière que vous avez proposée.
Manders (ALDE). -(NL)Monsieur le Président, je tiens à me joindre à l’appel de M. Deva et de M. Tajani. Je vous ai adressé un courrier à ce sujet, dans lequel j’ai demandé de faire de nécessité vertu et qu’au vu du désastre actuel, nous fassions en sorte de travailler plus efficacement. Après tout, nous avons terminé l’année 2004 par une séance ici à Strasbourg, et nous entamons 2005 à nouveau par une séance plénière, sans aucune réunion entre les deux.
Loin d’être efficace, je considère ce calendrier comme une opportunité manquée et j’estime que nous devrions nous pencher sur l’efficacité de cette Assemblée et sur les séances plénières. Nous aurions pu assez facilement condenser quelque peu les points à l’ordre du jour. Vous ne m’avez pas encore répondu, mais j’imagine, au vu de l’ordre du jour, que votre réponse sera négative parce que vous pourriez hésiter à créer un précédent. Je crois cependant que vous devriez saisir toute opportunité d’organiser des réunions efficaces lorsque nécessaire et ne pas tenir de séances pour le plaisir de le faire, seulement parce que c’est ce que stipule le Traité.
Le Président. - Vous dites que vous n’avez pas eu de réponse de ma part. Je me suis efforcé de répondre par écrit à toutes les propositions qui me sont parvenues par écrit et qui ont été portées à l’attention de la Conférence des présidents, et la Conférence a estimé qu’il était opportun de prendre la décision que j’ai mentionnée.