Le Président. - L’ordre du jour appelle maintenant le rapport de M. Nikolaos Sifunakis, au nom de la commission de la culture et de l’éducation, sur la protection du patrimoine naturel, architectural et culturel européen dans les zones rurales et les régions insulaires (2006/2050(INI) (A6-0260/2006).
Nikolaos Sifunakis (PSE), rapporteur. - (EL) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, il s’agit d’une journée importante pour moi ainsi que pour mes collègues de la commission de la culture et de l’éducation, car après environ un an de travail, j’ai le plaisir de présenter en plénière mon rapport sur le patrimoine culturel dans les zones rurales et les régions insulaires.
Pendant des siècles, avec des matériaux et des moyens très simples, les habitants des zones rurales et des îles d’Europe, obéissant aux règles fondamentales de la dimension humaine et de la clémence de l’environnement naturel, sont parvenus à créer un patrimoine d’une énorme valeur esthétique.
Cet humble patrimoine, dont la protection et la promotion ne constituent pas seulement une obligation culturelle, mais également un besoin de développement, s’est vu dans de nombreux pays d’Europe, sous la responsabilité des gouvernements, altéré de manière considérable à cause des évolutions sociales et technologiques, d’une exploitation économique et d’un développement excessif débridés qui ont, d’une part, endommagé les sites et détruit - surtout à la petite échelle des îles - le merveilleux équilibre entre l’environnement naturel et celui créé par l’homme et, d’autre part, détruit des terres arables très productives.
L’objectif de mon rapport est de formuler des propositions spécifiques pour la protection, la promotion et la gestion à long terme de ce riche patrimoine dans les zones rurales et les régions insulaires d’Europe, dans l’intérêt de la qualité de vie de tous les citoyens européens.
Mes propositions, contenues dans le rapport, s’adressent à l’Union européenne, aux États membres, aux autorités locales et régionales ainsi qu’aux citoyens européens, qui sont invités à prendre des mesures spécifiques afin de préserver et de promouvoir ce patrimoine. Étant donné le peu de temps qui m’est imparti, je n’en mentionnerai que quelques-unes.
Avant tout, l’Union doit se doter d’une stratégie globale en faveur du patrimoine culturel. Cela sera possible à condition que la Commission européenne, lors de l’élaboration de ses propositions législatives, examine en détails les répercutions desdites propositions sur la culture, le patrimoine culturel et, surtout, sur le patrimoine architectural populaire créé par des artisans au cours des siècles. De cette manière, des actions bénéfiques pour le patrimoine seront intégrées à chaque politique de l’Union.
Étant donné que les programmes communautaires dans le domaine de la culture ne disposent pas de fonds suffisants, un financement supplémentaire devra être trouvé afin de préserver le patrimoine, au côté d’autres ressources communautaires: dans le cadre de la politique agricole commune, des Fonds structurels et des initiatives communautaires Leader, URBAN et Interreg, lesquelles devront, au cours de la prochaine période de financement, être intégrées aux nouvelles ressources financières de la politique de cohésion et de la politique agricole commune.
Aussi, lorsque les États membres utilisent des fonds communautaires, ils devraient encourager un autre tourisme, durable, pouvant contribuer à la protection et à la promotion du patrimoine culturel des habitats, dont la plupart ont préservé leur physionomie.
Le programme «Culture», avec son budget limité, apporte également un soutien considérable aux projets relatifs au patrimoine culturel, mais exclue néanmoins les projets de restauration.
Quoi qu’il en soit, il existe d’autres actions qui pourraient être financées dans le cadre du nouveau programme «Culture 2007».
En particulier, dans le cadre des projets de coopération pluriannuels du programme, on pourrait envisager la création d’un réseau d’importants habitats architecturaux, situés dans différents États membres, et comptant au maximum 1 000 habitants.
Ces communautés mèneront à bien des activités de nature culturelle dépendant des traditions de chaque région afin de renforcer la coopération entre d’importants habitats architecturaux et culturels en Europe et de leur donner la possibilité de développer leurs caractéristiques locales, leurs coutumes et traditions.
En outre, la Commission européenne est également invitée à créer une nouvelle institution européenne pour des petits habitats traditionnels, à l’instar de ce qui s’est fait pour les capitales culturelles, laquelle sélectionnerait une ou deux communautés intéressantes chaque année, mènerait des activités de restauration et de rénovation et organiserait des événements culturels tout au long de l’année.
En choisissant le développement des habitats architecturaux importants en Europe comme critère, nous proposons également qu’une nouvelle catégorie de prix soit créée dans le cadre du «Prix de l’Union européenne pour le patrimoine culturel» pour la meilleure réhabilitation globale d’un habitat traditionnel.
Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, l’environnement créé par l’homme en Europe, qui est constitué de sous-ensembles de diverses formes et ères architecturales, change considérablement étant donné le développement débridé et l’existence de structures incompatibles avec les caractéristiques historiques et architecturales particulières de leurs environnements locaux.
Par conséquent, les États membres doivent fournir des incitants en faveur de la destruction totale ou partielle de telles constructions; simultanément, les projets qui détruisent ou altèrent de manière notable d’importants éléments du patrimoine culturel ne doivent pas être soutenus par des fonds communautaires.
Enfin, le rapport propose également l’introduction dans l’Union européenne de «Journées européennes du patrimoine», dont l’objectif sera de sensibiliser les citoyens européens à l’importance du patrimoine culturel, indépendamment de sa dimension européenne, nationale ou locale.
En conclusion, je voudrais remercier tout particulièrement le secrétariat de la commission de la culture et de l’éducation, les experts qui ont travaillé avec moi et, bien entendu, mes collègues de la commission.
Franco Frattini, vice-président de la Commission. - (EN) Monsieur le Président, je tiens à exprimer ma gratitude, et celle de mon collègue M. Figel’ au rapporteur et à la commission de la culture et de l’éducation pour leurs efforts constructifs dans la production de cet excellent rapport. Ce rapport met en lumière des préoccupations concernant l’importance du patrimoine culturel. Ce sont des préoccupations que partage entièrement la Commission.
Il reste beaucoup à faire dans ce domaine. Cependant, la Commission a déjà démontré son engagement au travers de l’actuel programme «Culture 2000» ainsi qu’à travers d’autres instruments financiers et programmes européens. Plusieurs points soulevés dans le rapport ont d’ailleurs déjà été pris en considération par la Commission. Il s’agit néanmoins d’un rapport très utile, qui nous donne l’occasion de souligner à nouveau la nécessité d’utiliser toutes les possibilités existantes pour protéger le patrimoine naturel et architectural.
Dans le cadre du Traité, la Commission encourage les États membres à utiliser toutes les possibilités offertes par les instruments financiers européens - les Fonds structurels, par exemple - aux fins d’investissements dans des projets de protection du patrimoine culturel. Ces investissements sont clairement des instruments importants de création de nouveaux emplois et de croissance économique. Ils contribuent dès lors au développement régional et à la régénération.
À cet égard, la Commission européenne - notamment les services de mon collègue M. Figel’ - assurent le suivi de tous les programmes européens et veillent à ce que les instruments financiers intègrent des aspects culturels dans leurs objectifs. Le résultat est qu’au cours de ces dernières années, nous avons observé une nette amélioration. Cette évolution me ravit et je pourrais vous donner des exemples d’États membres, tels que la Grèce ou le Portugal, qui ont saisi les possibilités offertes par les cadres communautaires d’appui et ont mis en œuvre des programmes opérationnels spécifiquement axés sur le patrimoine culturel.
La Commission encourage également la coopération entre les États membres dans le domaine de la culture et du patrimoine culturel au travers du programme «Culture 2000». Ces efforts seront prochainement poursuivis dans le cadre du nouveau programme «Culture» (2007-2013).
Grâce à la bonne coopération entre les trois institutions - et je saisis cette occasion pour remercier, à nouveau au nom de M. Figel’, le rapporteur, M. Graça Moura -, ce nouveau programme 2007-2013 sera, je l’espère, adopté avant la fin de l’année. Dans ce contexte, les partenariats tels que ceux proposés dans le rapport pourraient être envisagés pour le financement dans un proche avenir.
Comme le souligne également le rapport, la Commission européenne s’emploie très activement à sensibiliser davantage les citoyens à l’importance du patrimoine culturel par des actions telles que le «Prix de l’Union européenne pour le patrimoine culturel» et les «Journées européennes du patrimoine», une action menée conjointement avec le Conseil de l’Europe. À l’avenir, nous pourrions examiner les possibilités d’élargir le champ d’action et de mieux refléter les préoccupations du Parlement européen dans ces actions.
En guise de conclusion, je tiens à souligner que le débat sur ce rapport a lieu au moment le plus opportun qui soit. Nous sommes en effet sur le point d’adopter notre nouveau programme en matière de culture; la Commission est en train de réfléchir aux actions à mener dans les prochaines années et de nombreux points vont faire l’objet de discussions. Ce rapport sera certainement très intéressant dans ce contexte.
Vasco Graça Moura, au nom du groupe PPE-DE. - (PT) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, s’il convient de reconnaître l’importance du patrimoine culturel dans les zones rurales et les régions insulaires de l’Europe, il faut également aller au-delà des simples déclarations de principe dont les responsables politiques raffolent souvent, et adopter rapidement toute une série de mesures visant à protéger, à restaurer et à promouvoir ce patrimoine.
En plus des intérêts culturels en jeu, il convient de souligner qu’il existe également des intérêts humains, sociaux et économiques liés à ces questions sérieuses. Le rapport Sifunakis fait bien de proposer toute une série de priorités politiques pour atteindre ces objectifs. Par exemple, une étude systématique de ce patrimoine et la reconnaissance de sa diversité, la création d’un cadre législatif afin de garantir sa protection, en incorporant des incitants pour la préservation des bâtiments traditionnels, une aide financière, la poursuite d’activités traditionnelles telles que l’agriculture, les arts et l’artisanat, la préservation des professions traditionnelles et du savoir-faire local, la restauration des habitats naturels et de l’architecture, la formation d’artisans, l’adoption de nouvelles méthodes et techniques, la promotion d’initiatives dans le cadre de programmes communautaires visant à dresser un inventaire du patrimoine européen et, enfin, la promotion de tous les éléments tangibles et intangibles constituant le patrimoine. Le document qui nous est présenté constitue une vaste description et couvre bien plus de points que ceux que je viens de mentionner.
La défense du patrimoine des zones rurales et des régions insulaires est également un moyen de renverser la tendance actuelle à l’abandon de bon nombre des endroits concernés ainsi que de créer des points focaux pour attirer des emplois, générer de la richesse et un développement durable. Les autorités de mon pays ont souligné que la politique du patrimoine du monde rural devrait se fonder sur trois principaux axes: un équilibre durable entre la population et son environnement; une action intégrée, à savoir une véritable coopération entre les différents niveaux d’autorité et les populations locales; et un dialogue constant entre ces populations locales, les parties intéressées qui savent véritablement quels sont leurs propres besoins.
Certains des points mentionnés ont déjà été proposés par la Commission pour la période 2007-2013 et nous espérons qu’une politique équilibrée pour le patrimoine des zones rurales contribuera au renversement des actuelles tendances négatives. La Charte de Cracovie de 2000 promeut des principes entièrement applicables à ce domaine, fondés sur la pluralité des valeurs et la diversité des intérêts du patrimoine. Par exemple, des villes et colonies historiques représentent, dans leur contexte, une partie essentielle de notre patrimoine universel et devraient être considérées dans leur ensemble, avec les structures, les espaces et les facteurs humains normalement présents dans l’évolution et les mutations continues.
Christa Prets, au nom du groupe PSE. - (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, il est indubitable que la préservation et la protection du patrimoine culturel de l’Europe sont d’une importance capitale et constituent une tâche essentielle. Il importe qu’il existe différents accords, tels que ceux de l’Unesco et du Conseil de l’Europe, par exemple, qui enregistrent ces efforts et soulignent les évolutions positives.
Néanmoins, lorsque nous discutons de la protection de notre patrimoine culturel, qui se concentre surtout sur la préservation de réalisations culturelles du passé, nous nous devons de garder à l’esprit que la culture est dynamique et diverse. Dès lors, alors que la politique culturelle doit traiter de la préservation et de la conservation de notre patrimoine culturel, elle doit également être responsable de la création de réseaux culturels pour la culture contemporaine et les tendances artistiques qui servent de fondations au patrimoine culturel de demain.
Il est très important d’encourager la sensibilisation des citoyens aux trésors culturels de leur propre pays et de l’Europe, et une «Année européenne du patrimoine culturel» pourra certainement contribuer à mettre en exergue plusieurs d’entre eux et mieux en expliquer l’importance. Nous pourrions et devrions utiliser davantage, et mieux, les ressources mises à disposition par l’Union européenne - sous la forme des Fonds structurels, des initiatives URBAN, Leader, Interreg, etc. - au service du patrimoine culturel, mais cette tâche incombe aux États membres. Ce sont eux qui doivent prendre conscience du fait que les investissements dans le patrimoine culturel ont des effets bénéfiques sur la qualité de vie dans les régions et, bien entendu, sur le tourisme. C’est donc avec ces intérêts à l’esprit que nous devons nous mettre au travail.
En revanche, je ne suis pas d’accord sur la manière dont nous puisons sensiblement dans les budgets de «Culture 2000», ou son successeur, «Culture 2007», car la somme de 400 millions d’euros, répartie entre 27 pays et sur une période de sept ans, ne permet pas de couvrir l’art contemporain en plus des investissements structurels. Nous devrions utiliser ces ressources à des fins de sensibilisation au travers de séminaires et de l’octroi de contrats de recherche, en précisant le degré d’échange d’expériences et d’informations, et comment les choses se passent dans les autres pays, ainsi que la planification de projets relatifs à la protection des régions. Voilà ce que ce programme pourrait - et devrait - faire.
Nous sommes invités à réfléchir à notre patrimoine culturel comme un tout indivisible, ce que nous pouvons faire, mais qui doit, à l’avenir, aller de pair avec le patrimoine contemporain.
Helga Trüpel, au nom du groupe des Verts/ALE. - (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire Frattini, Mesdames et Messieurs, je voudrais également commencer par dire que je pense qu’il est fondamental que la politique culturelle européenne ne se limite pas à la protection de notre patrimoine culturel et à la mise en valeur de notre diversité culturelle, mais qu’elle promeuve aussi, bien entendu - et de manière volontariste également - la cause de l’art contemporain. La force de la politique culturelle européenne doit absolument résider dans l’approche globale de tous ces éléments.
Je pense néanmoins que ce rapport est essentiel, car il tente de nous sensibiliser à la diversité de la culture européenne ainsi qu’au patrimoine culturel de l’Europe. Toute personne ayant eu l’occasion de voyager en Europe, que ce soit dans des îles telles que Madère, les Canaries, Chypre ou Malte, ou de visiter des zones rurales en Toscane, en Écosse, en Lettonie, en Finlande, en Pologne ou en Provence, connaît la beauté et la diversité de ce patrimoine culturel européen et sait combien il est aisé de persuader les citoyens de le défendre.
C’est pourquoi la défense de ce trésor culturel est une obligation politique - et je ne parle pas ici uniquement de l’élaboration d’une politique au niveau européen, avec ses différents programmes, mais aussi du niveau national. Je pense qu’il est également très important, lorsque nous œuvrons en faveur de la diversité culturelle de l’Europe, de ne pas nous limiter au programme de 2007 pour la culture et d’envisager cette question de manière horizontale, comme une politique de réseau comprenant également la politique agricole et la politique structurelle, que nous devrions utiliser les différents programmes tels que URBAN, Leader et Interreg, étant donné qu’il convient d’établir clairement qu’il ne s’agit pas uniquement d’une tâche importante en termes de politique culturelle, mais que cela concerne aussi la préparation de citoyens à un emploi - en tant que restaurateurs, par exemple - ainsi que de nouveaux développements dans les zones rurales. Il s’agit donc, au meilleur sens du terme, d’une véritable politique multiple pour les différents programmes européens.
Zdzisław Zbigniew Podkański, au nom du groupe UEN. - (PL) Monsieur le Président, le rapport de M. Sifunakis est très important, car il attire l’attention sur la nécessité d’aborder les fondements de la culture nationale, à savoir la culture traditionnelle qui subsiste toujours, particulièrement dans les zones rurales et les régions insulaires.
À ce jour, l’aspect principal des efforts réalisés par l’Union européenne, notamment par cette Assemblée et la Commission européenne, concerne l’établissement d’une culture européenne universelle - une culture pour tous. Personne n’est cependant encore parvenu à mettre en œuvre cette doctrine et personne n’y arrivera, car les cultures naissent d’ensembles de valeurs développées par des personnes se rassemblant pour former des groupes nationaux. La culture est le ciment d’une nation, mais elle permet également de la distinguer d’autres nations au travers de sa beauté, de sa richesse, de son individualité culturelle et des traditions qui unissent les gens et qui sont souvent reconnues comme leur patrimoine.
Nous devons donc, au sein de l’Union européenne, encourager la diversité linguistique, car la langue est la base de la culture, ainsi que la culture populaire, qui est la base de la culture nationale. En outre, nous devons protéger les monuments culturels et les valeurs spirituelles qui disparaissent, dont le folklore, les productions et ventes artisanales, qui meurent au fur et à mesure que la civilisation et la technologie progressent et que la production de masse prend le relais.
La préservation de la richesse des cultures individuelles ainsi que de la beauté des paysages et de l’environnement naturel des êtres humains permet le développement intellectuel des personnes ainsi qu’une plus grande sensibilisation au monde qui les entoure, le tout contribuant à la compréhension, au respect mutuel ainsi qu’à l’intégration naturelle au travers de valeurs, plutôt qu’au travers de l’influence de la puissance économique et culturelle dominante.
Thomas Wise, au nom du groupe IND/DEM. - (EN) Monsieur le Président, je n’ai pas rencontré beaucoup de personnes qui soient opposées à la protection du patrimoine naturel, architectural ou culturel. En effet, une bonne partie de ma circonscription d’East of England a, en tant que région rurale, le profil requis. Ceci, bien sûr, pour autant que certains des plans de développement mal à propos et insoutenables de M. John Prescott, notre vice-Premier ministre, puissent être stoppés.
La Grande-Bretagne est une île qui possède un vaste patrimoine naturel et architectural. Cependant, et en dépit de ses apparentes nobles intentions, le rapport a pour effet de menacer le patrimoine britannique. Les propositions qu’il contient visent spécifiquement à subsumer la culture particulière et variée de la Grande-Bretagne dans la création fédéraliste, digne d’un conte de fées, d’une culture européenne commune. Il est triste de constater que de nombreux députés voient la culture comme un instrument de promotion de l’intégration européenne et de poursuite d’un projet illusoire appelé «États-Unis d’Europe». Comment ne comprennent-ils pas qu’il n’y a pas de culture européenne commune, pas d’histoire commune et pas de patrimoine commun, tout comme il n’y a pas d’architecture commune ni de langue commune? L’Europe est un continent formé d’États-nations uniques, avec des histoires et des patrimoines différents. C’est ce qui rend l’Europe si intéressante et si attrayante.
La seule façon de concrétiser l’ambition exposée dans ce rapport, à savoir convaincre les citoyens européens qu’ils partagent la même culture, serait de leur mentir. C’est ce qui m’effraie. L’élite politique actuelle ne semble avoir aucun scrupule par rapport à une telle tromperie. Nous avons vu plusieurs gouvernements britanniques successifs dissimuler la vérité sur le «projet Europe» aux Britanniques - apparemment de manière délibérée et avec succès. Force est d’admettre que le projet d’intégration de l’Union européenne est l’une des plus grandes menaces pour le patrimoine de chaque pays européen que nous ayons observées depuis des décennies. Malheureusement, des rapports tels que ceux-ci ne peuvent mettre le doigt sur leur propre contradiction majeure.
Luca Romagnoli (NI). - (IT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, on peut assurément soutenir les objectifs du rapport de M. Sifunakis. Toutefois, selon moi, ce qu’il dit dans son premier paragraphe doit être modifié afin de reconnaître le fait que les peuples d’Europe partagent déjà clairement la même mosaïque culturelle. Parfois, les citoyens européens ne comprennent pas certains des mécanismes d’intervention complexes de l’Union européenne, qui tendent trop souvent à juste réglementer et normaliser.
Lorsque nous parlons de notre patrimoine culturel, naturel et architectural, nous devrions peut-être utiliser les termes «architecture», «paysages» et «biens historiques et environnementaux», qui décrivent mieux l’intégration pouvant être recherchée au travers d’une synergie entre les paysages naturels et les paysages créés par l’homme. Quoi qu’il en soit, ce patrimoine joue indubitablement un rôle essentiel dans la diffusion du bien-être social, économique et environnemental, spécialement dans les régions de notre Europe où non seulement les paysages sont vulnérables, mais où le tissu socio-économique et démographique l’est également. J’aurais également souhaité que le concept de petits habitats traditionnels soit précisé. Le terme «traditionnel» est trop vague et pourrait donner lieu à un manque de différenciation dans la manière dont les ressources et les engagements sont utilisés.
Les communautés rurales ne sont pas seulement une partie de notre mémoire collective; elles constituent également le berceau de nos valeurs et les fondations des relations sociales, souvent considérablement plus équilibrées que celles des communautés urbaines, et sont également absolument essentielles à la sauvegarde de notre culture et de notre environnement.
Ce patrimoine culturel est non seulement menacé, comme nous le dit le rapporteur, mais sa survie fonctionnelle est également en danger dans bon nombre d’endroits en Europe. En plus de mesures pour la préservation et la sauvegarde des paysages et des cultures, l’Union - avec les États membres - devrait élaborer des politiques adaptées afin de prévenir l’exode rural, spécialement dans les régions montagneuses. Autrement, nous risquons de consacrer des fonds à la restauration d’ensembles architecturaux abandonnés, à la restauration de vieilles maisons qui resteront inhabitées, et à la réparation de rues pavées qui ne seront plus foulées.
Manolis Mavrommatis (PPE-DE). - (EL) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, je voudrais tout d’abord remercier mon compatriote, M. Sifunakis, pour son excellent travail. Monsieur le Commissaire, le patrimoine culturel est un élément important de l’identité et de l’évolution historique des peuples européens.
Par conséquent, la protection et le préservation de celui-ci sont essentielles à l’éducation des nouvelles générations et au respect de l’identité européenne. Quelle que soit sa dimension européenne, sa dimension locale représente une valeur fondamentale pour les citoyens européens. Nous savons tous que tous les projecteurs sont braqués sur les grandes villes où se trouvent les monuments les plus célèbres.
Néanmoins, il est un fait que la campagne européenne, qui représente 90% du territoire européen, souffre de la dépopulation et de la stagnation économique. Une attention particulière doit être donnée à la protection et à la promotion du patrimoine culturel naturel et architectural des zones rurales et des régions insulaires d’Europe, car celui-ci présente de nombreuses caractéristiques inchangées.
S’agissant des zones rurales traditionnelles et de l’équilibre entre les populations et l’environnement, tous les facteurs qui entrent en ligne de compte dans le domaine de la culture doivent garantir la préservation et le développement du patrimoine culturel de l’Europe ainsi qu’une plus grande sensibilisation des citoyens à son importance.
La restauration et la préservation de monuments oubliés dans les régions éloignées des États membres pourraient également contribuer au développement du tourisme rural et, par extension, à l’augmentation du nombre d’habitants dans les campagnes.
Enfin, la reconnaissance et la préservation du patrimoine culturel commun représentent un legs important pour les générations à venir.
Maria Badia i Cutchet (PSE). - (ES) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, je voudrais commencer par féliciter le rapporteur, M. Sifunakis, pour son travail, qui souligne la nature spécifique et l’importance du patrimoine naturel, culturel et artistique de l’Europe, qui génère de nombreux avantages, sociaux, culturels, environnementaux et économiques.
La croissance urbaine rapide, les progrès sociaux et technologiques, les méthodes agricoles modernes ainsi que le développement économique et urbain posent d’importants défis aux zones rurales et aux régions insulaires, qui, comme cela a été souligné, représentent la majorité du territoire de l’Union européenne élargie.
Dès lors, à une époque où, d’une part, l’abandon des campagnes, le dépeuplement et la crise économique, et, d’autre part, les incendies et la prolifération des catastrophes naturelles démontrent le besoin urgent de professionnels de l’agriculture capables d’œuvrer en faveur de notre environnement et de garantir la durabilité et l’avenir de notre territoire et de nos campagnes, ce rapport arrive à point nommé, car il souligne la nécessité de mettre en œuvre une politique efficace fondée essentiellement sur un équilibre durable entre la population et l’environnement ainsi que sur une approche intégrée pour les zones agricoles traditionnelles, particulièrement les habitats ruraux.
L’élaboration d’un cadre législatif pour la préservation du patrimoine culturel, l’octroi du financement requis pour sa restauration, la formation de professionnels de la conservation de la nature et le soutien aux artisans et aux fournisseurs de matériaux traditionnels sont toutes des propositions qui vont dans le bon sens.
À cet égard, je voudrais souligner que la promotion de réunions internationales visant à décrire et à échanger des expériences ainsi que des bonnes pratiques dans les domaines de la préservation des campagnes et de la protection du patrimoine dans l’Union européenne serait un élément très positif de cette politique au niveau communautaire.
Bernat Joan i Marí (Verts/ALE). - (EN) Monsieur le Président, permettez-moi tout d’abord de saluer cet excellent rapport et de remercier le rapporteur pour son travail. Préserver l’environnement naturel est un des principaux objectifs de l’Union européenne. Notre tâche actuelle et future est de définir également l’objectif de préservation du patrimoine architectural et culturel de l’Europe et c’est particulièrement important pour les petites îles.
Il est essentiel de préserver le patrimoine naturel, mais dans les petits écosystèmes, l’environnement, les établissements humains et le patrimoine culturel sont interconnectés. Je proviens d’Ibiza, une île qui souffre des effets de la construction de deux autoroutes d’une largeur disproportionnée. Ces travaux ont provoqué la destruction de plusieurs éléments importants du patrimoine culturel. Des sites archéologiques et des habitats traditionnels ont été détruits pour permettre la construction de ces autoroutes.
Cette situation a été plusieurs fois condamnée par des organisations de la société civile et je l’ai moi-même dénoncée devant la Commission européenne et devant cette Assemblée. Si le Parlement et les institutions européennes tiennent compte des propositions contenues dans le rapport de M. Sifunakis, ce type de dégâts pourrait être évité et les petites îles, les sites ruraux, ainsi que le patrimoine culturel pourraient être préservés de manière adéquate. C’est à présent notre principal objectif.
Janusz Wojciechowski (UEN). - (PL) Monsieur le Président, je voudrais exprimer mon soutien et ma gratitude pour le rapport de M. Sifunakis et je souscris à toutes les félicitations formulées aujourd’hui à propos de ce document.
Au travers de ce rapport, le Parlement européen exprime ses préoccupations à l’égard du patrimoine architectural de l’Europe rurale. Il s’agit d’un legs important, mais malheureusement souvent pas apprécié à sa juste valeur et oublié. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde qui change rapidement. Des zones rurales qui n’avaient que peu changé sur plusieurs siècles ont connu une transformation drastique ces dernières décennies. Les méthodes et les outils agricoles ont évolué, la nature du travail à la ferme a radicalement changé, et l’architecture rurale s’est également transformée.
Jusque dans les années 60, les bâtiments dans les zones rurales de la Pologne étaient principalement en bois. Puis, une période de développement rapide est arrivée. Les nouvelles maisons sont peut-être plus confortables, mais elles ne sont pas toujours plus belles que les anciennes. L’architecture rurale traditionnelle a vite disparu, et il en reste très peu d’exemples aujourd’hui, ce qui justifie encore plus que nous consentions tous les efforts nécessaires afin de garantir une préservation efficace de ce patrimoine.
Le rapport de M. Sifunakis souligne l’importance de ces questions et indique des solutions spécifiques pour soutenir des activités visant à préserver la précieuse architecture rurale européenne. Il s’agit d’un pas dans la bonne direction et qui arrive à point nommé, tant qu’il reste encore quelque chose à préserver pour les futures générations.
Andreas Mölzer (NI). - (DE) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, chacun sait que nous vivons une époque de mutations économiques et sociales effrénées, qui pousse de plus en plus nos esprits à rechercher stabilité, sécurité et conseils. Notre patrimoine intellectuel, culturel et architectural est un lieu où nous pouvons trouver une telle sécurité et les citoyens s’y intéressent de plus en plus, une sensibilisation accrue à celui-ci et le respect qui lui est porté en témoigne.
C’est ce respect qui devrait nous pousser à prévenir toute destruction, délibérée , de ce patrimoine intellectuel, culturel et architectural telle que celle que nous avons connue au cours de l’enfer de deux guerres mondiales pendant le XXe siècle, qui était planifiée en Europe de l’Est sous le «véritable socialisme», le stalinisme et le communisme, et qui est, malheureusement pratiqué actuellement par le modernisme brutal soutenu par la gauche politique.
Je pense également que le patrimoine historique et culturel de l’Europe, en particulier celui des zones rurales, ne doit ni être considéré uniquement en termes économiques, ni servir seulement les intérêts du tourisme.
J’estime qu’il est souhaitable d’étendre des projets tels que celui de «Capitale européenne de la culture» aux zones rurales. Je considère que Sibiu, connue anciennement sous le nom de Hermannstadt, en Transylvanie, qui faisait l’objet hier d’une exposition de photos au sein de cette Assemblée, illustre la capacité de l’Union européenne à promouvoir et à soutenir notre patrimoine culturel.
Ljudmila Novak (PPE-DE). - (SL) La préservation du patrimoine culturel dans les zones rurales et les régions insulaires couvre également la préservation de la diversité culturelle européenne ainsi que des racines des différentes nations. En détruisant ce patrimoine, une nation rompt ses liens ancestraux et se déracine.
Les tentatives visant à parvenir à une interconnexion toujours plus importante rendent des zones de nouvelle croissance dans les villes européennes de plus en plus semblables. C’est pourquoi il est extrêmement important pour chaque nation de préserver les caractéristiques qui lui confèrent son identité distincte.
Le patrimoine culturel et naturel le plus authentique se trouve sans aucun doute dans les régions rurales. Il faut le préserver. Autrement, il sera dilapidé et tombera en ruines. Tel est notre plus grand défi, car la restauration des bâtiments classés et des principales zones rurales est onéreuse et une tâche de longue haleine. Toutefois, parallèlement, les conditions de vie dans ces constructions ne sont pas adaptées à la vie moderne, raison pour laquelle bon nombre de propriétaires voient ce patrimoine culturel comme un fardeau plutôt que comme une source de joie et de fierté. De même, nos vieux artisans disparaissent parce que leur travail ne constitue plus une source de revenus suffisante.
Si nous abordons le patrimoine culturel et naturel uniquement au travers du prisme de l’argent et du profit, celui-ci n’entraîne alors que des pertes financières. Nous devons toujours tenter de concilier la préservation et le développement.
Je suis d’accord avec la proposition d’«Année européenne du patrimoine culturel», car elle permettra de sensibiliser nos concitoyens à l’importance de celui-ci. Mais je suis également favorable à ce que nous réservions un financement issu des Fonds structurels pour la préservation du patrimoine naturel et culturel dans les petits villages, car nous raviverons de la sorte l’intérêt des propriétaires et des communautés locales pour la restauration. Ils constateront alors les perspectives de développement et de nouveaux emplois.
Les perles sont petites et cachées. Les petits habitats aussi méritent de bénéficier d’incitants et de financements.
Antonio López-Istúriz White (PPE-DE). - (ES) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, je voudrais commencer par féliciter le rapporteur, M. Sifunakis, pour son excellent rapport. Grâce à ce document, nous sommes en mesure d’avoir un débat extrêmement intéressant, car une fois encore il souligne quelque chose que bon nombre de personnes ici présentes et moi considérons comme absolument crucial dans l’Union, particulièrement ces dernières années: enfin, nous prenons conscience de l’impact des caractéristiques insulaires de ces régions sur ces dernières.
Je salue donc la référence de ce rapport à la protection et la promotion du patrimoine naturel, architectural et culturel des régions insulaires d’Europe. À cet égard, le fait que le rapporteur soit originaire de l’île de Crète, berceau de la civilisation minoenne, la plus ancienne civilisation européenne, et que je sois des îles Baléares, où se trouve la Naveta des Tudons, considérée comme l’exemple le plus ancien de construction d’Europe, qui date d’environ 1 500 avant J.-C., nous rend particulièrement sensibles à la nécessité d’encourager l’Union européenne à adopter des mesures visant à protéger et à raviver le patrimoine culturel de l’Europe.
À cette fin, le gouvernement des îles Baléares œuvre à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques de développement durable basées sur la convergence des objectifs de durabilité et de compétitivité des activités touristiques et, en particulier, sur la sauvegarde et l’amélioration du patrimoine culturel, architectural et culturel. Telle est la voie à suivre, en impliquant une société civile sensible à la fragilité particulière des régions insulaires et extrêmement sensibilisée aux questions d’environnement.
Il s’agit d’un bon point de départ, comme le dit le rapporteur, pour commencer immédiatement à partager et à échanger des expériences dans ce domaine important de la protection du patrimoine européen; un sujet crucial étant donné qu’il concerne non seulement des êtres humains, mais qu’il s’agit en plus d’un élément important du développement et de l’identité historiques des régions d’Europe.
Giuseppe Castiglione (PPE-DE). - (IT) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, avec le traité de Maastricht, l’Union européenne est devenue une union des peuples et s’est dotée de sa propre identité culturelle tout en respectant les différences régionales et locales. Ces différences, contrairement à la mondialisation croissante de la culture, constituent la véritable richesse de notre patrimoine commun. Le berceau de ce patrimoine se trouve dans nos îles et nos zones rurales, avec leurs traditions, leurs architectures, leurs artisanats locaux et la beauté de leurs paysages naturels et artificiels.
Il est dès lors urgent de protéger ce vaste patrimoine et de préparer un plan pour le développement local visant à mettre en œuvre et à encourager l’amélioration de la culture et des ressources environnementales, pour en faire un outil de croissance dans notre économie, actuellement en difficulté. Cela nécessite tout d’abord une amélioration des conditions globales dans les campagnes, en ce compris non seulement la restauration et la préservation de l’architecture tant des monuments que des paysages, mais également la prise en considération des personnes qui y vivent et partagent la réalité des petits villages ruraux.
Cela signifie combattre l’exode rural, fournir des incitants pour la formation des jeunes, sauvegarder l’artisanat local et les pratiques agricoles traditionnelles, stimuler les anciens commerces et les nouvelles professions, notamment en finançant le développement et l’utilisation des nouvelles technologies, et garantir la préservation des paysages, non seulement en protégeant les zones vertes, mais, surtout, en utilisant les plantes et les arbres locaux afin de ne pas modifier les cultures de ces régions.
Les personnes qui vivent dans ces régions doivent recevoir tous les moyens nécessaires afin de pouvoir perpétuer leurs traditions dans leur ville, leur village ou leur île. Les programmes conçus à ces fins doivent être intensifiés et améliorés. La stratégie globale de l’Union européenne en faveur du patrimoine culturel doit devenir un véritable élément horizontal d’autres politiques, à l’instar de la durabilité environnementale, et toutes les politiques doivent être intégrées à cet égard.
Je suis convaincu qu’une utilisation sensée, rationnelle, cohérente, coordonnée et, surtout, plus efficace des ressources, y compris au niveau financier, nous permettra de relever ce double défi. La préservation des patrimoines culturels local et régional exige que nous promouvions un développement socio-économique sensée dans le monde rural.
Franco Frattini, vice-président de la Commission. - Monsieur le Président, je voudrais d’abord remercier vivement tous ceux qui ont apporté une contribution importante à ce débat, sous la forme d’idées, de suggestions franchement intéressantes, et je compte bien en informer M. Figel’. Je voudrais revenir sur deux points seulement: celui du financement du projet Culture 2000 et celui de la proposition, avancée notamment par le rapporteur, de faire de 2009, l’Année européenne de l’héritage culturel.
Sur le premier point, comme vous le savez beaucoup mieux que moi, le projet Culture 2000 qui bénéficiait d’un budget de 167 millions d’euros, va se voir affecter à présent 400 millions d’euros. Forte augmentation du budget, donc, grâce à la contribution et à l’appui politique du Parlement européen.
S’agissant de la seconde question qui concerne l’année européenne, la Commission prend très au sérieux la proposition qui a été faite et nous l’évaluerons dans le contexte de nos objectifs et des plans prioritaires pour les prochaines années. Cette proposition mérite d’être soigneusement analysée. J’en profite d’ailleurs pour vous rappeler que mon collègue Ján Figel’ a fait récemment une proposition importante visant à faire de l’année 2008, l’Année du dialogue interculturel, que la Commission a adoptée. J’ose espérer que l’avis que rendra le Parlement ira dans le même sens.
Ceci dit, comme je l’ai affirmé, j’informerai M. Figel’ des résultats de ce débat, dans l’esprit d’une coopération constructive entre la Commission et le Parlement.
Le Président. - Le débat est clos.
Le vote aura lieu aujourd’hui, à midi.
(La séance, suspendue à 11h55 dans l’attente de l’Heure des votes, est reprise à 12 heures)
Déclarations écrites (article 142)
Zita Pleštinská (PPE-DE). - (SK) Près de 90% de l’UE élargie est composée de terres agricoles, et celles-ci comprennent des parcs nationaux renfermant une faune et une flore précieuses ainsi que des vestiges historiques appartenant au patrimoine culturel de l’Europe.
Néanmoins, bon nombre de solutions politiques pour les zones rurales ne prennent pas en considération de manière appropriée leurs caractéristiques spécifiques et leurs véritables besoins. Par exemple, la campagne représente 85% du territoire de la Slovaquie et abrite 48% de la population. Toutefois, les jeunes ont tendance à la quitter, la densité de population a diminué, notre patrimoine culturel est menacé et le taux de chômage élevé nous préoccupe au plus haut point.
Je pense que ce rapport est opportun, car il analyse la situation actuelle et tente de trouver des solutions pour venir en aide aux zones rurales et aux régions insulaires européennes. Il traite également de l’avenir des petits habitats traditionnels avec des populations inférieures à 1 000 personnes. Il se concentre sur les aides aux micro-entreprises, aux jeunes agriculteurs, au savoir-faire et aux métiers traditionnels, aux us et coutumes locaux, qui contribuent à la création d’emplois ainsi qu’à une vie meilleure et plus attrayante dans les campagnes.
Le patrimoine culturel mérite une plus grande attention et, surtout, un financement plus important. L’UE devrait adopter une approche globale à l’égard du soutien au patrimoine culturel, en garantissant l’adoption de dispositions relatives aux aides dans toutes les politiques. Je salue l’initiative «Journées européennes du patrimoine» ainsi que les échanges d’expériences dans ce domaine au travers de conférences internationales.
En débattant de ce rapport, le Parlement européen confirme qu’il prend au sérieux le développement durable des zones rurales européennes.
John Attard-Montalto (PSE). - (EN) Malte et Gozo étant la plus petite nation de l’Union européenne, il est tout à fait normal qu’il soit fait référence à son patrimoine architectural et culturel de manière holistique. Vu les faibles ressources disponibles et l’énorme patrimoine architectural et culturel, il est impossible de le préserver avec nos seules ressources. C’est pourquoi nous devons nous tourner vers l’UE pour qu’elle nous vienne en aide. Peu de gens savent que les plus anciennes constructions autoportantes du monde se trouvent à Malte. Ces constructions réclament une attention immédiate. Les temples de Ggantija, à Gozo, probablement les plus impressionnants, ont besoin d’une attention urgente de professionnels. La Valette, l’une des plus belles capitales culturelles d’Europe, est encore dans un état désastreux. Cinquante ans se sont écoulés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitale est toujours marquée par les cicatrices de la guerre, notamment les ruines du jadis magnifique opéra. J’invite les gouvernements allemand et italien à faire un geste de bienveillance et à reconstruire l’opéra détruit par les bombardements aériens. Ils amélioreront ainsi l’image architecturale de La Valette et contribueront à la préservation de son patrimoine culturel.