21. Promouvoir une alimentation saine et l’activité physique: une dimension européenne pour la prévention des surcharges pondérales, de l’obésité et des maladies chroniques (débat)
Le Président. - L’ordre du jour appelle le rapport (A6-0450/2006) de Mme Ries, au nom de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, sur la promotion d’une alimentation saine et de l’activité physique: une dimension européenne pour la prévention des surcharges pondérales, de l’obésité et des maladies chroniques (2006/2231(INI)).
Frédérique Ries (ALDE), rapporteur. - Monsieur le Président, un mot d’abord et d’emblée pour remercier mes collègues rapporteurs fictifs, qui sont présents, M. Bushill-Matthews, Mme McAvan, Mme Evans, Mme Sinnott, Mme Belohorská, avec qui les contacts, je dois dire, ont été particulièrement intenses et fructueux depuis ma désignation comme rapporteur, il y a neuf mois maintenant.
Je cite dans ce rapport quelques chiffres particulièrement frappants: 38 % des femmes, 27 % des hommes, près de 5 millions d’enfants sur le territoire de l’Union sont concernés par l’obésité, avec pour nos plus jeunes entre 300 000 et 400 000 nouveaux cas par an. C’est simple et c’est terrible à la fois. En 2000, l’OMS a défini l’obésité comme le principal problème de santé des pays occidentaux. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement quand, en moyenne, 6 % des budgets nationaux de santé sont consacrés à toutes les pathologies qui sont engendrées par le surpoids: diabète de type 2, problèmes respiratoires, cardiaques et autres? Au-delà de ces chiffres, il est important d’ajouter et de préciser que le plus inquiétant encore est la courbe ascensionnelle que connaît cette maladie aujourd’hui.
Un premier constat s’impose, qui est partagé par nous tous: nous n’avons pas réagi à temps, et quand je dis «nous», je pense bien entendu aux gouvernements, aux directions de la santé, de l’éducation et bien entendu à nous, les parents.
Deuxième constat, tout aussi évident: lutter avec efficacité contre l’obésité et toutes ses conséquences pour la santé n’est pas facile. Cela demande une approche globale, holistique, qui tienne compte de facteurs aussi variés que l’hérédité, le style de vie, l’éducation à une alimentation équilibrée et variée, et cela dès le plus jeune âge. Le contexte familial et professionnel est un facteur essentiel. On ne peut ignorer le fait que précarité et pauvreté sont des facteurs parfois déclencheurs et, dans tous les cas, accélérateurs de l’obésité.
Troisième constat: on ne part pas de rien. Il y a actuellement une soixantaine d’initiatives dans le domaine de la prévention de l’obésité et de la promotion de l’activité physique qui bénéficient ou méritent un suivi à l’échelle européenne, par exemple Fleurbaix et Laventie et Food Dudes, pour n’en citer que deux parmi tant d’autres.
Dans ce combat, on l’a dit et répété, l’Europe n’a pas seulement son mot à dire, elle a une contribution immense à apporter. Si l’Europe veut apporter une véritable plus-value, il lui faut intégrer la nutrition et les activités physiques dans les autres politiques communautaires de façon transversale, là où, par chance aussi, se trouvent concentrés les gros budgets de l’Union européenne: politique agricole commune, septième programme-cadre de recherche et fonds structurels. Je me réjouis par ailleurs que, dans le cadre de la réforme de l’OCM fruits et légumes lancée la semaine dernière par la commissaire Fischer Boel, la promotion de la consommation de ce type d’aliments à haute valeur nutritive figure parmi ses sept priorités, ses sept objectifs principaux.
Pour ma part, je tiens à redire ici, comme dans le rapport, que je préfère une politique incitative, baisses des prix, réductions fiscales ou autres types de subvention, à tout système qui ressemblerait à une taxation des produits caloriques de type «fat tax» qui, au final, pénaliserait surtout les ménages les plus modestes en Europe.
Je me félicite de tous les compromis auxquels nous sommes parvenus dans nos travaux sur des points importants de ce rapport. Je ne les citerai pas tous, mais quelques-uns tout de même. Le compromis relatif au paragraphe 4, qui recommande à tous les États membres de reconnaître officiellement, comme l’OMS, l’obésité en tant que maladie chronique: c’est une revendication forte, appuyée par les associations de patients, que nous nous devions de relayer; c’est aussi et certainement le moyen le plus sûr d’éviter une forme de stigmatisation d’un type de population dans notre société et d’assurer une prise en charge raisonnable par les systèmes de soins de santé. Le compromis relatif aux paragraphes 16 et 17 ensuite, qui rappellent l’importance de l’école dans l’apprentissage d’un mode de vie sain, de la cantine scolaire au terrain de sport, pour résumer. Le compromis relatif au paragraphe 30 enfin, sur l’urgence de mettre en place un étiquetage simplifié et harmonisé des produits alimentaires - c’est notre proposition - pour les produits riches en sel, sucre et certaines graisses.
Je tiens également à préciser que je suis d’accord avec le groupe socialiste et les Verts lorsqu’ils s’attaquent aux produits et aux boissons trop caloriques. Oui, il faut en finir avec ce politiquement correct un peu fatiguant qui mène à l’inaction. Qui peut aujourd’hui encore croire et affirmer qu’il n’y a pas de bons et de mauvais aliments d’un point de vue nutritionnel? C’est pourquoi il est important aussi que l’Union européenne prenne à bras le corps la réduction de la consommation des acides gras saturés - c’est notre paragraphe 28 - responsables du mauvais cholestérol et partant, de toute une cohorte de maladies cardio-vasculaires.
Par ailleurs, je regrette que nos débats se soient, à mon sens, par trop focalisés sur la question de l’interdiction de la publicité télévisée pour les produits et les boissons riches en sucre, sel et graisses, lors des émissions pour enfants. Ce débat, me semble-t-il, a été en grande partie tranché par notre vote sur la révision de la directive Télévision sans frontières en décembre 2006, tout récemment donc. C’est ce qu’exprime très précisément notre amendement de compromis 5. En ce qui me concerne aussi, je me vois mal aller expliquer à une maman la cohérence d’une politique qui interdirait la publicité à la télévision pour, par exemple, les barres chocolatées mais qui, en revanche, autoriserait cette même publicité sur Internet ou sur grand écran, raison d’être de notre paragraphe 24.
Pour conclure, Monsieur le Président, nous avons tous ici, j’en suis convaincue, la même volonté. D’abord, juguler cette épidémie, en obtenant des progrès décelables dans quatre ou cinq ans, surtout chez les jeunes. Ensuite, il nous faudra essayer de renverser cette tendance pour 2015 au plus tard, à travers des politiques ambitieuses à tous les niveaux de pouvoir, y compris le niveau européen. C’est pourquoi nous attendons beaucoup de vous, Monsieur le Commissaire Kyprianou, du futur livre blanc aussi que vous nous présenterez dès le printemps prochain.
Markos Kyprianou, membre de la Commission. - (EN) Monsieur le Président, je salue véritablement le rapport du Parlement en réaction à notre livre vert et, bien entendu, je félicite Mme Ries pour son excellent travail. Je peux d’emblée dire que je partage le point de vue adopté dans le rapport et notamment, cela va de soi, le fait qu’il souligne la nécessité de placer la santé publique au cœur des préoccupations européennes.
Le défi que nous devons tous relever tient à la manière de concrétiser cette ambition. Il s’agit d’un énorme challenge parce qu’il nous faudra modifier notre style de vie et ce n’est pas toujours une tâche aisée. Nos efforts doivent porter sur le long terme et être constants; nous devons faire preuve d’insistance et d’obstination. Ce problème complexe exige des solutions élaborées. La Commission n’a pas voulu jouer au jeu des reproches parce qu’en réalité, nous avons tous des choses à nous reprocher en la matière. Nous avons vu que ce problème prenait de l’ampleur mais nous avons eu tendance à l’ignorer; nous pensions toujours qu’il concernait surtout l’Amérique du Nord et nous avons ignoré le fait qu’il s’étendait peu à peu à l’Europe. Dès lors, nous avons tous notre part de responsabilité et, par conséquent, nous devons tous contribuer à la résolution de ce problème.
Cet enjeu est une priorité qui figure à notre ordre du jour et je répète ici que l’obésité pourrait facilement devenir la menace la plus grave pour la santé des citoyens de l’UE au XXIe siècle. Inutile de rappeler les problèmes divers et les dégâts pour la santé qu’engendre l’obésité. Un phénomène encore plus inquiétant est la prévalence croissante de l’obésité chez les enfants. Les chiffres sont vraiment préoccupants: 40 millions d’enfants aujourd’hui, qui augmentent de 400 000 unités chaque année. Nous devons réellement nous en inquiéter.
La Commission adoptera un livre blanc le mois prochain. Lorsque nous rédigerons ce document que je peux qualifier de stratégique, nous prendrons sérieusement en considération les idées et les avis exposés dans le rapport.
À nos yeux, cette stratégie doit s’articuler autour d’une série de mesures d’autorégulation volontaires et - pourquoi pas - de mesures contraignantes également. S’agissant de la réglementation, je pourrais facilement vous parler des exigences en matière de santé ou de la révision de l’étiquetage des produits alimentaires, qui sera prochainement publiée, cette année plus que probablement. Mais bien entendu, nous disposons d’une plate-forme, comme vous le savez, qui nous permet d’obtenir des engagements concrets de la part des interlocuteurs concernés. Ces engagements doivent être vérifiables et contrôlés en toute indépendance et avec objectivité. Nous publierons prochainement le deuxième rapport de suivi de la plate-forme.
Le rapport sous nos yeux aborde de nombreux thèmes et enjeux avec lesquels nous sommes d’accord, notamment la révision de la composition des produits alimentaires, les mesures incitatives d’autorégulation et la question très sensible de la publicité des aliments destinés aux enfants. En vérité, nous nous sommes jusqu’à présent surtout concentrés sur la consommation de nourriture, sur l’alimentation. Désormais, nous voulons mettre davantage l’accent sur l’activité physique, qui est également une préoccupation sérieuse pour les citoyens européens. Les États membres assument également une grande responsabilité à cet égard et je voudrais souligner la référence faite dans le rapport au sport à l’école. Il s’agit d’un facteur très important. Je suis embarrassé de dire qu’au sein de l’Union européenne, les enfants et les adolescents ne font pas assez d’exercice physique. Le grand défi consiste non seulement à réinstaurer l’activité physique, mais à la rendre de nouveau amusante. Cet aspect est prépondérant. J’évoquerai brièvement le cas d’un parent qui se plaignait auprès de moi que son fils rentrait de l’école et jouait au basket-ball sur son ordinateur au lieu d’y jouer en plein air dans la cour de l’école. Telle est la réalité. Dès lors, votre référence aux jeux vidéo est très importante, mais nous devons également adopter une méthode plus scientifique, plus pointue, plus moderne pour réintroduire des activités sportives divertissantes, afin que les enfants et les adolescents scolarisés fassent de l’exercice tout en s’amusant. Le sport ne doit pas être réservé aux athlètes et aux compétiteurs; il doit s’adresser à tout le monde.
Nous avons déjà parlé de la réforme de l’organisation commune du marché des fruits et des légumes. Nous avons l’intention de promouvoir la consommation des fruits et des légumes. Cet aspect est très important, mais nous continuerons aussi à améliorer l’accessibilité financière de ces produits, parce qu’actuellement la nourriture saine est malheureusement beaucoup plus chère que ce que nous appelons les aliments «camelotes».
Je conclurai en remerciant une nouvelle fois le rapporteur pour son travail remarquable. Je vous donne l’assurance que nous tiendrons sérieusement compte des avis du Parlement lorsque nous élaborerons notre stratégie dans les prochains mois.
Anna Hedh (PSE), rapporteur pour avis de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres. - (SV) Monsieur le Président, je me réjouis vraiment que nous nous intéressions maintenant à ce problème majeur qui touche tant de citoyens, non seulement en Europe mais dans d’autres régions étendues du reste du monde. Au moment de l’examen de ce problème, j’étais rapporteur pour avis de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres et j’aurais voulu voir une perspective d’égalité des sexes plus claire dans le travail réalisé à propos du rapport. J’estime qu’il est important que le Parlement demande à la Commission d’approfondir sa stratégie liée au genre par rapport aux problèmes de surcharge pondérale et d’obésité, d’alimentation saine et d’exercice physique, surtout s’agissant de la collecte de données et du partage des meilleures pratiques en la matière. Nous devons également concevoir une stratégie de communication à l’échelle communautaire. N’oublions pas que les femmes et les hommes sont différents. Il convient d’étudier plus minutieusement l’obésité chez les femmes, particulièrement à la lumière des discriminations dans le système des soins de santé.
Philip Bushill-Matthews, au nom du groupe PPE-DE. - (EN) Monsieur le Président, l’Organisation mondiale de la santé décrit l’obésité comme la plus grande menace pour la santé en Occident, étant donné sa propagation radicale au cours des 30 dernières années. Dans de nombreux pays de l’UE, plus de la moitié de la population adulte est en surpoids et un tiers pratiquement des adultes sont obèses. En outre, trois millions d’enfants européens figurent déjà dans la catégorie des obèses et 14 autres millions présentent une surcharge pondérale. Certains enfants développent même des maladies qui sont normalement associées à la vieillesse, comme le diabète de type 2.
Ce problème majeur ne cesse d’empirer et nous touche tous. Dans mon pays, notre bureau d’audit national a quantifié les conséquences économiques de l’obésité à environ un demi-milliard de livres sterling par an en frais de santé directs, plus deux autres milliards de livres en coûts plus généraux pour l’économie. En tant que contribuables, nous payons tous pour ce problème et nous sommes donc tous supposés participer à la recherche d’une solution. Il faut de toute évidence agir, mais la question est la suivante: qui décide?
Ce rapport judicieux de Mme Ries dit clairement qu’il n’incombe pas à l’UE de décider. L’UE peut apporter une aide en partageant les meilleures pratiques, en favorisant de nouvelles idées, etc., parce que la promotion de la santé est une compétence communautaire convenue. Les soins de santé relèvent des États membres. Néanmoins, cette responsabilité n’incombe pas uniquement aux gouvernements des États membres et aux producteurs de produits alimentaires et de boissons, mais aussi aux parents et aux individus eux-mêmes. Nous ne voulons pas d’un État-providence, ni d’une Europe-providence qui ne nous autorise que ce qu’il ou elle juge bon pour nous. Nous voulons aider les citoyens à décider par eux-mêmes et c’est également pour cette raison que nous avons évoqué la directive «Télévision sans frontières», qui invite les États membres et la Commission à mettre en place des codes de conduite concernant la publicité ciblant les enfants, plutôt que des contrôles obligatoires. Pour dissiper tout doute, je veux parler des révisions de cette directive approuvées par le Parlement en décembre dernier.
Enfin, nous devons garder à l’esprit que l’apport calorique ne représente que la moitié du problème. Je me réjouis que le commissaire ait, dans son intervention d’ouverture, évoqué l’autre moitié, à savoir la dépense énergétique, c’est-à-dire que les personnes de tous âges doivent faire plus d’exercice. J’apprécie également qu’il ait parlé du devoir qui incombe aux gouvernements et à d’autres acteurs de promouvoir le sport de compétition et d’arrêter de liquider les terrains de sport des écoles.
Chacun a le devoir de s’attaquer à ce problème. Il est temps que tout le monde l’affronte. Je félicite la Commission pour son livre vert et plus particulièrement le rapporteur pour le soin et le sérieux qu’elle a apportés à son rapport.
Linda McAvan, au nom du groupe PSE. - (EN) Monsieur le Président, permettez-moi tout d’abord de remercier Mme Ries, qui a rédigé un bon rapport et travaillé dans un excellent esprit de collaboration. Je tiens également à remercier tous les rapporteurs fictifs. Nous avons travaillé tous ensemble et je pense, Monsieur le Commissaire, que vous verrez combien nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il faut impérativement agir. Nous remercions la Commission pour avoir placé cette question parmi ses priorités de travail.
L’UE ne peut pas tout faire. M. Bushill-Matthews l’a dit. La responsabilité se situe à l’échelon national, mais il y a trois domaines dans lesquels l’UE peut avoir une véritable influence. Le premier a déjà été mentionné: l’étiquetage nutritionnel. Au sein du groupe PSE, nous voulons un étiquetage dorsal obligatoire des huit principaux nutriments. Nous ne voulons pas d’un étiquetage où l’industrie choisit elle-même les nutriments qu’elle communique aux consommateurs. Bon nombre de distributeurs au détail et de sociétés alimentaires ont déjà adopté cet étiquetage et ils veulent une situation équitable pour tout le monde. Beaucoup d’entre eux souhaitent un étiquetage obligatoire au dos de l’emballage et je pense que vous devriez en tenir compte lors de la révision de vos réglementations, Monsieur le Commissaire.
Nous réclamons une signalisation à l’avant de l’emballage et des systèmes clairs, le plus rapidement possible. S’agissant de la publicité, nous devons faire davantage que manifester un intérêt de pure forme pour le problème de la publicité destinée aux enfants. Nous devons réagir concrètement. Au Royaume-Uni, nous avons fait quelque chose. Notre organe régulateur interdit désormais la publicité d’aliments très riches en graisses, en sucre ou en sel à l’attention des enfants et je pense que nous devrions en faire autant en Europe.
Enfin, un domaine clé dans lequel vous pouvez intervenir, Monsieur le Commissaire, est celui de la révision de la composition des produits. Au Royaume-Uni, cette semaine est la semaine nationale de sensibilisation au sel. De nombreux producteurs alimentaires ont réussi à réduire la teneur en sel de leurs produits dans notre pays. Nous voulons voir d’autres actions de ce genre et aussi concernant les acides gras trans. Mme Ries l’a mentionné. Les acides gras trans sont dangereux. Ils n’ont aucune valeur nutritive. Ils sont interdits à New York. Le Danemark essaie de prendre des mesures à cet égard. Nous vous demandons de cesser l’action à l’encontre du Danemark et d’agir à l’échelle de l’UE pour régler le problème de ces acides gras. Quel est l’intérêt d’ajouter dans la nourriture des composants qui n’ont aucune valeur?
Je me félicite de la déclaration écrite que MM. Higgins, Jørgensen, Bowis et moi-même avons publiée cette semaine, afin d’appeler l’UE à prendre des mesures relatives aux acides gras trans. J’espère que vous l’examinerez, Monsieur le Commissaire.
Mojca Drčar Murko, au nom du groupe ALDE. - (SL) Mesdames et Messieurs, nous nous accordons tous globalement pour dire que si nous voulons que les citoyens modifient leurs mauvaises habitudes alimentaires et leur style de vie néfaste pour la santé, nous devons les convaincre qu’il est sage de le faire. Il faut les rééduquer, en quelque sorte. À cette fin, un élément crucial est le mode de communication que nous adoptons pour transmettre ce message.
En vue de choisir les moyens adéquats pour faire passer ce message, nous devons nous inspirer de l’expérience engrangée dans d’autres domaines de sensibilisation. Par exemple, pendant longtemps, la population a ignoré les appels invitant les personnes en tant qu’individus à participer aux efforts de lutte contre le changement climatique. Mais les choses évoluent. Les émissions télévisées d’information ont déjà trouvé un public convaincu, mais avant que le message n’atteigne les familles, nous devrons évidemment patienter un long moment tout en continuant à informer.
En ce qui concerne la nécessité de convaincre les jeunes d’abandonner leurs mauvaises habitudes alimentaires, nous ne devons pas sous-estimer le rôle joué par les parents parce qu’ils doivent, eux aussi, être rééduqués. Une fois qu’ils sont convaincus des bienfaits d’une alimentation saine pour leurs enfants, ils sont en mesure d’exercer eux-mêmes une plus grande influence à ce sujet.
Dans ma circonscription, j’ai appris que certains parents, encouragés par nos activités au Parlement européen, ont obtenu l’autorisation d’une école pour lancer une initiative visant à modifier les circonstances extérieures qui affectent les habitudes alimentaires des élèves. Par exemple, ils ont retiré les distributeurs automatiques qui proposaient des aliments préjudiciables à la santé dans le voisinage immédiat de l’école. De plus, ils ont commencé à encourager les enfants à manger des fruits de saison lors des déjeuners à l’école et, le croirez-vous, les enfants se rendent quotidiennement à l’école à pied.
Andrzej Tomasz Zapałowski, au nom du groupe UEN. - (PL) Monsieur le Président, le rapport de Mme Ries traite de la surcharge pondérale et de l’obésité, qui sont des problèmes graves, surtout chez les jeunes. Par conséquent, il est particulièrement important pour l’avenir de la société européenne. Il convient d’accorder une attention spéciale à la santé des enfants et des adolescents, ainsi qu’à l’environnement dans lequel les jeunes passent la majorité de leur temps, à savoir l’école et la maison.
Dans bon nombre de pays européens, la qualité de la nourriture servie dans les cantines des établissements scolaires n’est pas ce qu’elle devrait être. L’accès facile aux en-cas et aux boissons trop sucrés rend difficile le maintien d’une alimentation saine. En outre, à la maison, l’on observe une tendance à nourrir les enfants avec des aliments fortement traités. L’une des raisons expliquant ce phénomène tient au fait que la nourriture saine, à savoir les aliments biologiques, est chère. C’est le même constat pour les fruits. Il convient dès lors de prendre des mesures pour augmenter le cofinancement de l’agriculture biologique dans les États membres de l’Union, notamment pour les fruits rouges. Le prix des fruits et des légumes baisserait alors. Le commissaire en a parlé précédemment.
Nous n’obtiendrons des résultats qu’en mettant en œuvre une stratégie limpide de promotion de la santé, accompagnée de mesures spécifiques. Aborder le problème en se contentant de faire des déclarations crée la fausse impression que nous nous en sortirons d’une façon ou d’une autre. En fait, si nous ne mettons pas rapidement en place les mécanismes nécessaires pour soutenir la production agricole biologique et distribuer plus largement cette nourriture, les pays de l’UE devront très vite augmenter leurs dépenses relatives à la protection de la santé. Les commissions concernées doivent réagir dans ce domaine, notamment la commission de l’agriculture et du développement rural, parce que la production de fruits rouges ne bénéficie pas d’une aide budgétaire adéquate de la part de l’UE.
Hiltrud Breyer, au nom du groupe des Verts/ALE. - (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, Madame Ries, alors que le commissaire nourrit la grande ambition de protéger les citoyens du tabagisme passif, il est regrettable que l’obésité ne suscite encore aucune véritable réaction d’urgence.
J’aurais aimé que ce livre vert contienne davantage de propositions contraignantes, lesquelles constituent un indice sûr de notre engagement dans un processus législatif, au lieu d’appeler l’industrie à s’autoréguler. Notre expérience dans bien d’autres domaines nous a appris que cette tactique n’est qu’une esquive.
Les chiffres de l’OMS révèlent que 1,5 milliard de personnes au monde sont trop grosses, alors que 800 millions souffrent de la famine. Ils indiquent donc clairement qu’il s’agit d’un problème non seulement mondial mais européen puisque chez nous, un enfant sur quatre est en surpoids et 300 000 nouveaux cas s’ajoutent chaque année. Dès lors, il est vraiment temps de prendre des mesures.
Malgré la qualité des propositions et des idées soumises dans le rapport - que nous saluons bien évidemment -, nous aurions voulu qu’elles prévoient plus d’obligations et que la Commission ait eu le courage de proposer l’interdiction des acides gras trans dans les aliments produits industriellement. Nous savons que les acides gras trans sont nocifs et je suis contente que certains États membres aient maintenant pris leur courage à deux mains pour les interdire. Je souhaite que la Commission fasse preuve du même courage en proposant une interdiction semblable dans l’ensemble de l’UE et j’espère que nous pourrons remédier à cette omission. Il serait également judicieux d’interdire l’utilisation de jouets pour séduire les enfants et les inciter à manger des aliments «camelotes» dans les établissements de restauration rapide, etc. Il faut, à mon avis, rappeler clairement - et je terminerai par ce point - que nous devons absolument en faire plus à propos de la publicité afin de ne pas nous laisser dépasser par les fléaux de l’obésité et du diabète chez les enfants et les adolescents.
Bairbre de Brún, thar ceann Ghrúpa GUE/NGL. -(GA) A Uachtaráin, mar iar-Aire Sláinte cuirim fáilte roimh an Tuarascáil seo. Aontaím léi go bhfuil gá daoine agus comhlachtaí a spreagadh chun an rud ceart a dhéanamh, ach creidim go láidir go bhfuil gá le cosc a úsáid fosta. Tá ilthosca ann ar cúis le mortabháil iad agus baineann freagairt ar bith le roghanna i réimsí éagsúla beartais. Cé go bhfuil oideachas agus rogha tomhaltóirí tábhachtach, caithfidh muid cinntiú go nglacann údaráis phoiblí, déantúsóirí bia, fógróirí agus na meáin lena gcuid freagrachtaí. Cuirim fáilte go háirithe roimh an leasú a iarrann ar dhéantúsóirí bia agus ar an tionscal margaíochta stop a chur le daoine cáiliúla, scannáin agus carachtair chartúin a bhfuil tóir ag páistí orthu a úsáid le bianna a bhfuil ardleibhéal saille, siúcra agus salainn iontu a chothú i measc páistí. Ba chóir do dhéantúsóirí lipéadú soiléir agus buan a thabhairt isteach ar bhealach nach mbeidh gá do thomhaltóirí a bheith ina saineolaithe cothaithe chun na roghanna cearta acu a dhéanamh.
Hélène Goudin, au nom du groupe IND/DEM. - (SV) Monsieur le Président, nous examinons en ce moment un rapport qui se penche sur un enjeu qui préoccupe à la fois les États membres de l’UE et les pays riches de la planète en général, bien que ce soit de différentes manières. Il ne fait aucun doute que l’excès de poids et l’obésité sont des problèmes graves qui ont des conséquences non seulement pour les personnes directement touchées, mais aussi pour la société en général.
Nous devons toutefois nous demander s’il s’agit réellement d’un problème qu’il faut traiter au niveau de l’UE. Pour ma part, je ne le pense pas. Pourquoi l’UE devrait-elle se prononcer sur l’implantation des écoles dans les États membres? Cette Assemblée pense-t-elle que les citoyens ignorent que les fruits et les légumes sont bons pour eux ou que l’exercice est important pour leur santé? Le paragraphe 46 du rapport exprime une inquiétude quant à la baisse de la consommation de fruits et de légumes au sein de l’UE, qui est due au fait que ces produits sont chers. Ce point donne à réfléchir, étant donné les énormes subventions que perçoivent les agriculteurs européens dans le cadre de la politique agricole commune. L’étape suivante consiste-t-elle à réclamer une augmentation des aides? L’obésité et les maladies connexes sont des problèmes que chaque État membre doit prendre en mains à la lumière des conditions particulières qui y prévalent. Concentrons-nous plutôt sur les questions qui relèvent de la compétence de cette Assemblée.
Jean-Claude Martinez, au nom du groupe ITS. - Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, l’Europe compte près de 100 millions de gros, à la différence du Darfour qui n’a que des maigres. Bien sûr, il y a 800 millions d’enfants qui peuvent mourir de faim dans le monde, mais nous, nous avons 14 millions d’enfants obèses et ça va en augmentant.
Alors, que faire, non pas pour leur éviter de ressembler aux personnages de Botero, mais pour économiser chaque année 7 % de nos dépenses de santé?
Il y aurait d’abord les régimes alimentaires. Outre le régime Biafra, trop dangereux; il y a le régime crétois, mais il faut de l’huile d’olive, des fruits, des légumes, des viandes blanches et, malheureusement, la refonte de la PAC détruit nos oliviers, nos maraîchers, nos arboriculteurs, nos éleveurs de poulets.
Il y a aussi les régimes financiers, qui sont très efficaces. L’obésité, en effet, diminue au fur et à mesure que l’on monte dans l’échelle des revenus. Au sommet, les riches sont tous maigres. Il faut donc enrichir les pauvres pour les faire maigrir. Mais pour cela, il faudrait revenir sur le pacte d’austérité de Maastricht, qui fabrique des exclus et donc des gros.
Alors moi, je n’ai qu’une seule espérance, que le réchauffement climatique continue, ainsi les petits Européens iraient à l’école au milieu des dunes, sur leurs petits chameaux, feraient de l’exercice. Autre souhait: j’espère qu’aucun de ces petits enfants, qui ont les yeux enfoncés au fond des orbites et le ventre gonflé par la faim, j’espère qu’aucun de ces gosses ne lira le rapport de Mme Ries, parce qu’il y a deux façons de vomir: de trop manger ou de lire un rapport scandaleux!
Renate Sommer (PPE-DE). - (DE) Monsieur le Président, je voudrais tout d’abord adresser mes remerciements au rapporteur, Mme Ries, dont je trouve le rapport équilibré depuis le début et que j’appuie en principe.
Je pense être en position d’en juger, étant donné que j’ai consacré trois ans à l’étude de l’augmentation de l’obésité chez les Européens, notamment chez les enfants, dans le contexte de la fameuse - voire célèbre - question des indications relatives à la nutrition et à la santé sur les aliments, que le commissaire n’a probablement pas oubliée.
Il me semble particulièrement important d’adopter une approche globale du problème parce que celui-ci concerne la société dans son ensemble. Ce n’est pas un aliment précis, ni la publicité séduisante, qui fait grossir la population et la rend donc de plus en plus sujette à certaines maladies. Nous savons que le style de vie moderne est le véritable problème; nous ne bougeons pas assez!
Pouvons-nous cependant résoudre ce problème au moyen de la législation? En règle générale, j’ai toujours des doutes quant aux interdictions de la publicité parce qu’elles sous-entendent que le produit concerné est mauvais et qu’il est responsable des souffrances des personnes. La population juge ce procédé dirigiste de la part de l’État, le genre d’attitude qui éloigne les citoyens de l’Europe et les pousse à la rejeter.
Et qu’en est-il de la responsabilité personnelle des individus? Sont-ils soudain devenus un peu moins adultes? Qu’en est-il de la responsabilité des parents vis-à-vis de leurs enfants? Nous devons insister sur ce point! Mais les Européens, bien entendu, ont besoin d’une meilleure éducation, d’un étiquetage complet de l’alimentation et d’informations sur un style de vie sain, afin de pouvoir exercer cette responsabilité vis-à-vis d’eux-mêmes. Après tout, les parents souhaitent vraiment un avenir sain pour leurs enfants.
Tant que nous évoquons ce sujet, n’oublions pas le principe européen de subsidiarité. Nous ne pouvons pas et ne devons pas nous écarter de notre rôle de passeur d’idées entre les États membres. Il ne nous appartient pas d’interférer dans des matières telles que les écoles, qui sont organisées à l’échelon national, ou régional comme en Allemagne. Il est fondamental de se souvenir que la contrainte légale est peu judicieuse et que la pression engendre la résistance. À l’aide de nos politiques, nous devons persuader les citoyens, nous devons les convaincre; c’est la seule façon d’avancer.
Anne Ferreira (PSE). - Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, tout d’abord, je tiens à saluer le travail de notre collègue et je soutiens particulièrement ses propositions liées à la prévention, à l’éducation, sans oublier bien sûr l’éducation physique, en insistant sur le rôle important que jouent les cantines scolaires, qui doivent proposer aux enfants et aux adolescents une alimentation équilibrée avec des produits sains.
En effet, ces mesures, quand elles ont été mises en œuvre sur nos territoires, ont donné des résultats satisfaisants et plusieurs études indiquent que de tels programmes de prévention et d’aide à l’alimentation saine ont permis de stabiliser le taux d’obésité chez les jeunes en surpoids, alors que celui-ci est par ailleurs et globalement en constante augmentation. Les chiffres ont été rappelés tout à l’heure. C’est ce qui me pousse à dire qu’il faut vraiment insister auprès de la Commission en faveur de la généralisation de tels programmes.
Cela dit, il me semble nécessaire de rappeler que, face à ce problème croissant de santé publique, nous devons aussi nous pencher sur ses causes plus profondes. Le lien entre milieu social et obésité a été maintes fois prouvé et la raison principale en est le coût des aliments. Un article paru ce jour dans un quotidien français titrait «Les riches sont minces».
Si l’obésité est surtout liée à une surconsommation de sucres et de graisses au détriment de la consommation de fruits et légumes, c’est bien en raison du coût de ces derniers. Et de ce côté-là, on ne voit pas bien comment l’horizon pourrait s’éclaircir car il est notoire que l’évolution de la PAC va mettre sur le marché européen du sucre et même des graisses à des prix qui pourraient baisser jusqu’à 25 %, ce qui favoriserait leur présence dans les produits de l’industrie agro-alimentaire, tandis que les prix des fruits et légumes continueront de progresser, avec pour effet qu’ils resteront inaccessibles aux plus démunis.
C’est pourquoi il serait souhaitable que la politique alimentaire de l’Union européenne se mette au service de la politique de santé en pesant sur le prix des denrées et en assurant leur accessibilité pour tous, sans négliger l’impact de la politique socio-économique car c’est, en règle générale, le pouvoir d’achat des ménages qui détermine les choix alimentaires. Mais en attendant la révision de nos politiques, nous devons déjà, au travers de notre programme d’aide alimentaire, veiller à ce que les fruits et légumes puissent être fournis à celles et ceux qui en ont besoin.
Jan Tadeusz Masiel (UEN). - (PL) Monsieur le Président, jusqu’à récemment l’on pensait que la surcharge pondérale et l’obésité étaient des problèmes qui touchaient surtout les États-Unis. Il semble à présent que cette nouvelle maladie affectant les sociétés industrialisées touche également l’Union européenne. Comme l’a souligné le rapporteur, les enfants sont les principales victimes.
Je suis d’accord avec toutes les analyses et les affirmations que formule le rapport. Je voudrais néanmoins attirer votre attention sur le fait qu’une alimentation saine suppose d’avoir accès à une nourriture saine. Malheureusement, les aliments sains sont de plus en plus difficiles à trouver dans l’Union européenne. Malheureusement, nous sommes depuis longtemps les otages des grandes sociétés agroalimentaires et nous sommes obligés de consommer ce qu’elles nous fournissent. Ces grosses entreprises imposent un certain type de production alimentaire aux agriculteurs, ce qui entraîne une production de plus en plus élevée d’aliments toujours moins chers et sans cesse de moins bonne qualité. Les agriculteurs sont encouragés, et indirectement contraints, à s’engager dans l’agriculture intensive. Ce processus est préjudiciable pour l’environnement et notre santé.
Parmi d’autres enjeux, nous débattons aujourd’hui de l’obésité et de la surcharge pondérale. Pendant ce temps, les scientifiques mettent l’accent sur une situation encore plus alarmante. Ils pensent qu’au lieu d’augmenter, la durée de vie moyenne des Européens diminue rapidement. Pire encore, nous subventionnons les agriculteurs et en fin de compte, ni eux ni nous ne profitons suffisamment de la nourriture produite. Une partie de la solution aux problèmes examinés actuellement réside dans un retour à l’agriculture biologique traditionnelle qui, soit dit en passant, est dépourvue d’OGM.
Urszula Krupa (IND/DEM). - (PL) Monsieur le Président, pour prévenir la surcharge pondérale et les maladies chroniques associées à l’obésité, il faut accorder la priorité à l’amélioration de la santé mentale de la société. Les difficultés psychologiques entraînent une suralimentation et créent également une prédisposition à d’autres addictions déclenchées par une mauvaise estime de soi et des frustrations, qui trouvent leur origine dans un style de vie stressant et des efforts désespérés pour atteindre la réussite financière et améliorer son confort matériel.
Un autre facteur important responsable de cette obésité répandue est la nourriture non naturelle et nocive, arrosée de conservateurs et préparée artificiellement, qui est maintenant disponible partout, 24 heures sur 24. Elle perturbe les sensations physiologiques normales de faim et de satiété. Le manque d’activité physique dû à la mécanisation de la vie quotidienne contribue également à la maladie susmentionnée. Il convient de renforcer la prise de conscience de ces facteurs et d’autres par des dispositions juridiques. Cette tâche incombe aux députés et aux autres décideurs. Il faut toutefois dire que les étiquettes renseignant la composition et la teneur en calories des aliments ne sont pas très utiles pour une personne malade qui recourt à la nourriture pour essayer de gérer une peur ou une dépression.
Pilar Ayuso (PPE-DE). - (ES) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, je voudrais commencer par féliciter le rapporteur, Mme Ries, de même que les rapporteurs fictifs, pour le travail qu’ils ont accompli.
Cette initiative de la Commission de rédiger un livre vert sur la promotion d’une alimentation saine et de l’activité physique, en relation avec la prévention de l’obésité, a été extrêmement bien accueillie par tous les acteurs intéressés. Ce constat reflète les nombreuses facettes du problème et la nécessité d’adopter des mesures qui impliquent la société dans son ensemble. Tous ces éléments sont présentés avec beaucoup d’efficacité dans le rapport de Mme Ries.
À ce propos, je voudrais souligner que l’industrie alimentaire européenne participe à de nombreuses initiatives et a souscrit des engagements spécifiques à différents égards pour promouvoir une alimentation saine et un style de vie sain, dans le cadre de la plate-forme européenne d’action «Alimentation, activité physique et santé», lancée par la Commission européenne en 2005.
De plus en plus d’efforts sont consentis pour offrir aux consommateurs une gamme toujours plus large et plus variée de produits qui répondent à leurs besoins. Par conséquent, nous devons continuer à encourager les efforts d’innovation de l’industrie qui, en fin de compte, profiteront aux consommateurs. Cet engagement de la part de l’industrie européenne responsable est directement lié à la promotion d’une alimentation et d’un mode de vie sains et se traduit par certains exemples d’autorégulation et de marketing. Plus précisément, en Espagne, l’industrie a signé un accord à cette fin avec le ministère de la santé et de la consommation et cet accord fonctionne très bien. Il implique la promotion d’une éducation nutritionnelle pour les consommateurs, d’une nourriture saine et surtout, de l’activité physique, qui sont des vecteurs essentiels pour maîtriser l’obésité.
Je voudrais toutefois souligner le fait qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise nourriture en tant que telle. Tout peut être et doit être mangé. Il y a des alimentations saines et des alimentations moins saines. Tout dépend de la variété. Nous devons insister sur la nécessité de moins utiliser les voitures, les télécommandes, les jeux vidéo, etc. et cesser de penser que nous pouvons résoudre l’ensemble du problème par des interdictions et des règles.
Permettez-moi d’ajouter ceci: nous ne devons pas diaboliser les personnes en surpoids parce que si nous insistons trop sur ce point, nous nous heurterons à un autre problème, à savoir l’anorexie, qui est beaucoup plus grave, pour autant que ce soit possible, particulièrement chez les jeunes.
Zdzisław Zbigniew Podkański (UEN). - (PL) Monsieur le Président, tout le monde sait qu’une alimentation saine et l’exercice physique sont le meilleur remède à l’obésité, à la surcharge pondérale et aux maladies chroniques. Chacun sait également que plus de la moitié des citoyens de l’Union européenne sont confrontés à l’obésité et à l’excès de poids. Chaque député présent au sein de cet Hémicycle en est également conscient.
Dans ces circonstances, une question fondamentale se pose. Pourquoi tant de personnes éclairées, élues par leurs concitoyens à une fonction publique, soutiennent-elles le développement d’aliments génétiquement modifiés? Quelles sont les raisons expliquant qu’elles aient cédé aux pressions exercées par les lobbys et d’autres parties intéressées, qui défendent et commercialisent des produits dangereux pour l’être humain et l’environnement naturel? Comment se fait-il que ces personnes si éclairées tolèrent, voire pire, créent les conditions favorables à la mondialisation de l’agriculture et à la faillite des exploitations familiales qui produisent des aliments sains, tandis qu’elles encouragent l’agriculture à grande échelle qui dégrade les sols et l’environnement? Pourquoi autant d’individus éclairés agissent-ils au détriment de tant d’autres?
Françoise Grossetête (PPE-DE). - Monsieur le Président, permettez-moi tout d’abord de féliciter ma collègue, Mme Ries, qui a fait un travail remarquable sur un sujet particulièrement crucial puisque, on l’a déjà dit, plus de 27 % des hommes et 38 % des femmes sont aujourd’hui considérés comme en surpoids ou obèses en Europe. Ces personnes souffrent psychologiquement du regard des autres et risquent des complications de santé parfois graves.
En outre, on l’a dit aussi, l’obésité touche plus de 3 millions d’enfants, soit un enfant sur quatre en Europe, et cette statistique doit nous faire réagir, d’autant plus que le taux de progression est alarmant: près de 400 000 nouveaux cas par an. L’enfance est une étape de la vie où une grande partie des habitudes alimentaires sont prises. Il est donc temps pour l’Union européenne d’inciter les États membres, car ce sont eux qui sont compétents, à prendre les mesures nécessaires pour promouvoir l’alimentation saine et l’activité physique régulière dès l’enfance.
Il est impératif d’informer les consommateurs, en particulier le jeune public, en complément des actions menées par les États membres, comme le recommande le rapport. Je pense ici à la mise en place, dans les médias, mais aussi à l’école et plus particulièrement dans les cantines scolaires, de campagnes d’information et de sensibilisation des consommateurs aux problèmes de l’obésité.
Le rapport met aussi l’accent sur le rôle essentiel des professionnels de la santé pour détecter les risques de maladies chroniques liées à l’obésité, par exemple les diabètes et les maladies cardio-vasculaires, dont les conséquences sont particulièrement graves pour les personnes souffrant de surpoids. D’autre part, grâce à sa relation privilégiée avec le patient, le professionnel de la santé peut contribuer à l’éducation et à l’information sur les risques encourus, il peut ainsi jouer un rôle déterminant.
Enfin, l’un des grands problèmes soulevés ici est le manque de consommation de fruits et légumes, on l’a déjà dit. Nous savons tous qu’il est essentiel d’en manger et comme l’indique le rapport, des personnes ne peuvent en consommer en raison de prix trop élevés. Envisageons donc des solutions pratiques pour bannir cette intolérable discrimination face à la santé. Il est fondamental que l’Union accompagne au plus près les actions concrètes des États membres en matière de santé et de nutrition, afin de réduire considérablement ce phénomène de l’obésité qui prend de plus en plus d’ampleur en Europe, notamment parmi les enfants.
Leopold Józef Rutowicz (UEN). - (PL) Monsieur le Président, le problème traité dans le rapport de Mme Ries n’affecte pas uniquement l’Europe. Depuis de nombreuses années, divers pays essaient de relever le défi d’une alimentation saine et de l’activité physique pour prévenir l’obésité, le surpoids et les maladies chroniques associées. Certaines entreprises s’en sortent très bien en vendant des produits miracles contre l’obésité, qui font en réalité plus de tort que de bien. Certains livres sur les régimes alimentaires prétendent que la nourriture est le meilleur remède, tandis que le nombre de personnes «grassouillettes» ne cesse d’augmenter dans notre société.
Il me semble que les consommateurs ne sont pas bien informés sur la nourriture et ses conséquences. L’éducation, la promotion d’une nourriture saine dans les médias et l’inscription, sur les emballages, d’informations concernant la valeur nutritionnelle des différents ingrédients devraient aider les citoyens. J’estime que toutes ces mesures doivent s’assortir de tests sur les personnes exposées au risque d’obésité, afin de déterminer les substances dans l’alimentation qui ont tendance à s’accumuler dans le corps et qu’il faudrait éliminer.
Markos Kyprianou, membre de la Commission. - (EN) Monsieur le Président, je voudrais remercier tous les députés européens pour ce débat très intéressant. Je suis heureux de constater que nous sommes sur la même longueur d’onde.
Pour commencer, je voudrais dire que nous sommes bien sûr tous d’accord qu’en fin de compte, le choix revient à chaque individu. Nous ne pouvons pas choisir la nourriture qui aboutit sur la table du consommateur et nous ne pouvons pas l’obliger à manger ou à ne pas manger tel ou tel aliment. Toutefois, parallèlement, nous avons la responsabilité de veiller à ce que le consommateur effectue un choix avisé, ce qui suppose de l’éduquer, il est vrai, mais également de lui fournir des informations précises, vraies, correctes et scientifiques par rapport aux bienfaits pour la santé. Je prends note de la demande relative à l’étiquetage nutritionnel. Nous y travaillons actuellement.
Nous devons faire en sorte que le consommateur reçoive une information suffisante et compréhensible, afin qu’il puisse effectuer son choix. Ce point concerne les citoyens et les parents qui choisissent pour leurs enfants, qui ont bel et bien la responsabilité de dire «non» de temps en temps. Il s’agit également d’un facteur important parce que nous ne voulons interdire aucun aliment. Je le réaffirme clairement. Nous ne voulons exclure aucune nourriture de l’alimentation du consommateur. Je ne peux pas imaginer un enfant grandissant sans jamais manger de crème glacée ou de barre chocolatée, mais il ne doit pas pour autant en consommer dix par jour; c’est une question de modération. Ce défi nous concerne tous. Je comprends aussi que la publicité destinée aux enfants est un enjeu important. Je pense que le compromis obtenu lors de notre discussion sur la directive «Télévision sans frontières» est prudent, mais nous travaillons aussi, comme vous le savez, sur l’autorégulation au sein de l’industrie pour garantir un comportement responsable de la part de cette dernière en la matière.
Nous avons toujours dit qu’il est plus pratique et beaucoup plus rapide d’opter pour l’autorégulation dans une large mesure, mais au sein de la Commission, nous avons aussi toujours affirmé que si cette solution ne fonctionne pas, nous n’hésiterons pas à y revenir et à prendre des mesures plus contraignantes.
Je suis désolé que Mme Breyer ne soit pas présente, mais je dois dire que cette Commission est très ambitieuse et très courageuse à de nombreux égards: je parle notamment du tabac, de l’alcool et d’autres problèmes que nous avons soulevés. Souvenez-vous il y a deux ans, lorsque j’ai présenté pour la première fois ces enjeux au nom de la Commission, des réactions ont fusé de toutes parts. Mais aujourd’hui, nous avons ce débat. Nous discutons maintenant d’un livre vert. Cette stratégie formulera la teneur des prochaines actions.
La révision de la composition des produits alimentaires est un élément capital à nos yeux. Nous examinons en ce moment la question des acides gras trans. Soyez assurés que je suis au courant de la situation à ce sujet. C’est un défi. Nous devons veiller à ce qu’ils ne soient pas remplacés par un composant pire encore si nous les supprimons. Nous collaborons étroitement avec l’AESA sur cette question.
Le facteur dont nous devons toujours nous souvenir est celui de la dimension sociale et des inégalités en matière de nuisances pour la santé causées par l’obésité. En effet, malheureusement, celle-ci touche surtout les familles à faible revenu. C’est une réalité. Dès lors, notre obligation de réagir est d’autant plus grande.
En conclusion, je vous remercie une nouvelle fois pour ce débat très constructif. Je suis impatient de discuter avec vous de notre stratégie, une fois qu’elle aura été présentée, et de voir comment nous pourrons obtenir des résultats concrets et profitables pour le consommateur européen.
Enfin, je remercie encore le rapporteur pour son excellent travail.
Frédérique Ries (ALDE), rapporteur. - Monsieur le Président, je n’ai pas l’habitude de réagir aux propos de l’extrême droite. Simplement et concernant l’intervention de M. Martinez, je crois que c’est dans Tartuffe que Molière nous dit: ne pas réagir, à un moment donné, c’est avaliser. Je me sens obligée, ici, de réagir, au nom du commissaire: M. Martinez a tout de même utilisé les termes «vomir» et «scandaleux» au sujet du livre vert et du rapport.
Je suis dans ce Parlement depuis sept ans, ce sont des termes que je n’ai jamais entendus. Je ne pense pas que ce rapport soit particulièrement controversé ni polémique. Il me paraît assez consensuel comme on a pu l’entendre dans les interventions. Donc je réfute totalement les accusations, ou plutôt les insultes qui ont été proférées. M. Martinez, très visiblement, ne perçoit ce fléau qu’à travers un prisme Nord-Sud. Cette optique lui appartient. D’emblée, et Mme Breyer qui n’est plus là l’a précisé, nous soulignons qu’effectivement, s’il y a 1, 5 milliard d’obèses, il y a aussi 800 millions de personnes dans le monde qui meurent de faim. Je rappellerai d’ailleurs qu’en Micronésie aussi, dans les îles Samoa, il y a des personnes obèses, cet exemple pour répondre sur le même ton anecdotique que celui dont a usé M. Martinez.
J’ajouterai pour conclure que je n’ai aucune leçon à recevoir, que nous n’avons aucune leçon à recevoir en matière d’aide humanitaire et en matière de solidarité de la part de quelqu’un qui, comme lui, s’accroche à ce coin de l’échiquier politique.
Le Président. - Le débat est clos.
Le vote aura lieu demain à 11h30.
Déclarations écrites (article 142)
Ian Hudghton (Verts/ALE). - (EN) Le rapporteur a essayé de trouver un équilibre entre les points de vue très divergents au sein de la commission, ce qui - j’en conviens - n’est pas chose aisée. Toutefois, j’estime que ce rapport pourrait et devrait être renforcé.
J’appuierai les amendements déposés par mon groupe, qui améliorent la composition des produits alimentaires industriels, qui exigent des restrictions quant à la promotion de la nourriture rapide, riche en sucre, en graisses ou en sel, destinée aux enfants, surtout la publicité télévisée, et qui améliorent les normes relatives aux écoles pour renforcer les connaissances alimentaires et culinaires, mais aussi réduire la commercialisation d’aliments «camelotes» en milieu scolaire.
Je soutiens également la demande d’interdiction des acides gras trans dans la production alimentaire industrielle, à l’instar de la décision prise récemment par la ville de New York. Dans l’UE, il faudrait instaurer davantage de mesures incitatives pour améliorer la valeur nutritive des produits alimentaires, en favorisant la production d’aliments de qualité dans le cadre de la PAC et des politiques de développement rural.
Magda Kósáné Kovács (PSE). - (HU) Le rapport sur la promotion d’un style de vie sain souligne un problème qui concerne un tiers de la population européenne.
Les politiques de prévention et de contrôle de la surcharge pondérale, de l’obésité et des maladies chroniques doivent englober tout le cycle de vie, depuis la naissance jusqu’au quatrième âge.
Les personnes âgées et à mobilité réduite souffrent davantage d’une surcharge pondérale due au manque d’exercice, qui provoque des problèmes de santé. En conséquence, les personnes âgées cumulent parfois plusieurs maladies connexes.
Un bon exemple illustrant ce phénomène est celui du diabète, qui se répand partout dans le monde et dont le traitement entraîne potentiellement d’autres complications. Les patients âgés sont souvent victimes d’une mobilité réduite, par nécessité pendant leur thérapie, ce qui les oblige à se battre non seulement contre leur maladie, mais aussi contre une dégradation supplémentaire de leurs conditions de vie.
Nous savons qu’en raison du vieillissement de sa population, l’Europe doit surtout mettre l’accent sur la prévention. Néanmoins, s’agissant des personnes âgées, nous devons garantir leur droit à une vie dans la dignité humaine, qui passe par le droit à une vie saine également.
Je dois signaler que les États membres appliquent différents instruments de prévention. Le prix d’une vie saine varie d’un pays à l’autre. Lors de l’élaboration des mesures de prévention et de l’identification des groupes défavorisés, il convient d’accorder une attention particulière aux personnes âgées et atteintes d’un handicap, afin d’adapter autant que possible les programmes de prévention/réhabilitation en fonction des besoins locaux. À cette fin, tous les États membres de l’UE doivent unir leurs forces et partager leurs meilleures expériences.
Gábor Harangozó (PSE). - (EN) Étant donné la récente hausse spectaculaire du nombre de personnes obèses et en surpoids au sein de l’Union européenne, je salue très chaleureusement le livre vert de la Commission et le rapport de Mme Ries. Le taux de croissance de l’obésité a déjà, en effet, atteint un niveau dramatique dans l’Union. Il faut dès lors s’attaquer à ce fléau sérieusement, en établissant un plan d’action communautaire pour la promotion d’un style de vie sain. Nous devons non seulement éliminer les mauvaises habitudes de consommation et remédier au manque d’activité physique, mais nous devons également traiter judicieusement toutes les conséquences économiques.
L’expérience démontre que l’on peut éviter beaucoup de décès et de maladies en adoptant une alimentation équilibrée et en s’adonnant à une activité physique quotidienne. Ce comportement permet d’épargner des vies et contribue à réduire la charge financière de ce problème sur les budgets nationaux. En effet, l’impact socio-économique des maladies liées à la surcharge pondérale représente entre 4% et 7% des dépenses totales de santé des États membres. Les répercussions économiques de l’obésité n’ont pas encore été entièrement évaluées. L’obésité est une véritable maladie, un réel défi pour l’Union en termes de santé de ses citoyens et d’habitudes de consommation.
Jules Maaten (ALDE). - (NL) Je me réjouis de voir que ce livre vert figure à l’ordre du jour de notre Parlement. L’obésité est un problème qui prend de l’ampleur. Il y a de plus en plus de personnes obèses qui sont beaucoup plus sujettes au risque de maladie cardiovasculaire. Je suis convaincu que nous devons impérativement prendre des mesures dans les domaines où l’Europe peut apporter une réelle valeur ajoutée, par exemple en matière d’information au consommateur (étiquetage nutritionnel). En fin de compte, la responsabilité incombe essentiellement aux États membres eux-mêmes: ce sont eux qui doivent consentir tous les efforts pour faire en sorte que leurs citoyens adoptent une alimentation plus saine et, surtout, fassent plus d’exercice, puisque c’est là que se situe le nœud du problème.
Kathy Sinnott (IND/DEM). - (EN) Je remercie Mme Ries pour le travail qu’elle a accompli dans le contexte de ce rapport. Beaucoup de choses importantes ont été dites à propos du choix d’une bonne alimentation et d’un style de vie plus actif. Dès lors, je ne m’attarderai que sur certains facteurs moins évidents de l’obésité, qui ne sont pas pour autant moins importants.
Le glutamate de sodium, que l’on retrouve maintenant dans de nombreux en-cas et aliments préparés, est de plus en plus lié à l’obésité, surtout lorsqu’il est consommé par les enfants dans leurs premières années de croissance. De même, l’aspartame, un édulcorant artificiel présent dans bon nombre d’aliments sucrés, entraîne des troubles de l’appétit. Il est ironique de retrouver l’aspartame dans des aliments portant la mention «allégé», alors qu’il pousse ceux qui l’ingèrent à manger davantage. Ces deux substances sont des produits chimiques de synthèse qui fonctionnent en excitant les papilles gustatives. Ces exhausteurs de goût peuvent également émousser les papilles gustatives, ce qui rend moins attractifs les aliments naturels non renforcés.
Une vaste étude britannique a récemment pointé le manque de sommeil chez les enfants et les adolescents comme une des causes principales de l’obésité, en raison de ses effets sur les hormones et le métabolisme. Ce manque de sommeil y est aussi défini comme une cause secondaire parce que la sensation de fatigue pousse les enfants à grignoter et les décourage de toute activité physique.
Péter Olajos (PPE-DE). - (HU) Au cours du débat sur le rapport Ries, nous avons déjà beaucoup parlé du fait que l’obésité est la quatrième cause majeure de décès au sein de l’Union européenne et, de façon indirecte, la première cause. En tant que maladie chronique, elle constitue une charge morale et financière grave non seulement pour la personne concernée, mais pour sa famille et l’ensemble de la société. Malheureusement, nous constatons une augmentation constante du nombre de patients atteints par cette maladie.
Parmi les groupes à risque, nous devons accorder une attention spéciale aux enfants parce que, chaque année, le nombre d’enfants obèses croît de 400 000 unités dans l’UE. Il est évident que des mesures préventives peuvent être prises. Toutefois, qu’entendons-nous par prévention?
• Fournir à la société, et en particulier aux enfants, toutes les informations et les instructions adéquates en matière d’alimentation saine
• Activité physique régulière
• Analyse minutieuse de la publicité ciblée
• Protection du consommateur
Nous pensons rarement à la protection du consommateur, bien que ce soit un outil fondamental de prévention. Nous devons veiller à ce que l’étiquetage alimentaire indique clairement à quel pourcentage des besoins nutritionnels journaliers correspond l’aliment consommé.
Dans le cas des aliments à faible valeur nutritive mais riches en glucides - comme le chocolat, les boissons sucrées, etc. -, il faut indiquer clairement (comme sur les produits du tabac) qu’une consommation excessive peut provoquer du diabète et des maladies cardio-vasculaires.