Le Président. - Très bien, puisque vous ne voulez pas vous taire, je vais donner la parole aux présidents de groupe qui ne se sont pas encore exprimés sur cette affaire.
Brian Crowley, coprésident du groupe UEN. - (EN) Monsieur le Président, c’est une motion de procédure, je ne retarderai pas trop la procédure, mais je tiens à dire qu’il est injuste de votre part de ne pas avoir invité le vice-président du groupe UEN, M. Kamiński, qui avait indiqué vouloir s’exprimer sur la question. Peu importe que vous soyez d’accord ou en désaccord avec lui, vous avez donné à d’autres le droit de parler et il aurait dû l’avoir aussi.
Certaines personnes dans cet hémicycle ont une interprétation différente de celle des orateurs précédents. Il fallait leur donner l’opportunité de l’exprimer au même moment.
(Applaudissements)
Le Président. - Monsieur Crowley, nous pourrions donner la parole à chacun des 765 membres de ce Parlement sur ce sujet. J’ai donné la parole aux présidents de groupe, et vous vous êtes exprimé au nom de votre groupe.
Bruno Gollnisch, président du groupe ITS. - Monsieur le Président, je crois en effet qu’en tant que président de groupe, je n’ai pas moins de droits que les autres. Notre collègue Cohn-Bendit a dit qu’il fallait condamner les agissements fascistes et staliniens. Or, je crois que tout le problème de cette affaire, c’est précisément de savoir si, et jusqu’à quel degré, éventuellement, M. Geremek a été complice des agissements staliniens, de ce totalitarisme le plus abominable.
J’observe que la défense des droits des parlementaires, qui ne nous est pas moins chère qu’à vous, est de votre point de vue souvent à géométrie variable. Quand Jean-Marie Le Pen a été déchu à l’issue d’une procédure inique, après un incident de campagne dérisoire, vous avez invoqué la souveraineté nationale. Quand un de nos collègues, M. Ruiz Mateos, a été empêché de prêter serment en Espagne parce qu’il était poursuivi, vous avez invoqué la souveraineté nationale. Quand Gollnisch a été poursuivi pour sa liberté d’expression politique, vous avez refusé de défendre son immunité et vous avez invoqué les souverainetés nationales.
Hodie mihi, cras tibi, ce qui m’arrive aujourd’hui, c’est ce qui vous arrive à vous!
(Applaudissements du groupe ITS)
Le Président. - La Conférence des présidents sera saisie de cette affaire. Elle sera discutée demain matin et je pense que le Parlement européen, dans sa très grande majorité, s’est exprimé en faveur du soutien à M. Geremek. Une fois n’est pas coutume, puisque je suis Président, mais je me permets d’apporter moi aussi mon complet soutien.