Le Président. − L’ordre du jour appelle le rapport de Tomáš Zatloukal, au nom de la commission de la culture et de l’éducation, sur l’efficacité et l’équité des systèmes européens d’éducation et de formation (2007/2113(INI)) (A6-0326/2007).
Tomáš Zatloukal, rapporteur. – (CS) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, l’Union européenne est confrontée à un certain nombre de défis socioéconomiques interconnectés: l’émergence de pays très compétitifs, le vieillissement de la population, l’immigration, une structure du marché du travail en évolution rapide, et des technologies de l’information et de la communication en pleine expansion. Chacun de ces facteurs influe sur l’accès à une éducation de qualité. Les personnes faiblement qualifiées sont de plus en plus exposées aux risques de chômage et de l’exclusion.
Des systèmes équitables garantissent que l’éducation et la formation sont indépendantes du milieu socioéconomique d’origine et d’autres facteurs qui mettent les individus dans une situation où ils sont désavantagés.
Le défi à relever consiste à soutenir la participation des élèves, des étudiants et des adultes de toutes origines sociales: la situation actuelle à cet égard laisse particulièrement à désirer.
Le rapport que je dépose ici devant ce Parlement recommande avec insistance aux États membres de prendre des mesures concrètes dès le stade préscolaire afin de garantir la diversité sociale des classes et des établissements et de proposer des programmes d’éducation de qualité. Les compétences innées ou acquises à un jeune âge jettent les bases de l’apprentissage ultérieur. Le retour en investissement est à son maximum pendant cette période, car le fruit de cet investissement dure toute une vie. Je voudrais appeler l’attention sur le fait qu’au niveau de l’éducation primaire, un aiguillage prématuré des élèves a des effets négatifs. Je considère qu’il serait plus important d’adapter les programmes scolaires de sorte qu’ils se prêtent à divers groupes d’enfants et à leurs capacités dans une seule et même école.
En revanche, différencier et créer un éventail flexible de formules de formation est très efficace au niveau secondaire. Pour ce qui est de la formation professionnelle, je recommande d'améliorer l'accès à l'enseignement tertiaire et d’offrir des possibilités de formation tout au long de la vie.
L’enseignement tertiaire est crucial au succès d’une économie basée sur la connaissance. Il gagnerait à recevoir des enveloppes plus généreuses que ce n’est le cas actuellement. Le rapport indique que la gratuité de l’enseignement universitaire n’est pas nécessairement un gage d’équité et appelle à la réalisation d’une analyse de l’éventail des mesures de soutien financier et soutient les formules visant à réduire notablement l’injustice en matière d’accès à l’enseignement universitaire.
L'éducation influence l’économie par l'augmentation du capital humain et des forces innovatrices, et elle permet l'essor de la technologie. Chaque année supplémentaire de fréquentation scolaire moyenne fait augmenter la productivité de 6,2 % dans un pays moyen de l'Union européenne et, à long terme, de 3,1 % supplémentaires grâce à sa contribution à un développement plus rapide de la technologie. Les capitaux investis dans une meilleure efficacité de l'enseignement et de la formation professionnelle ont un rendement, pour les personnes et la société, de l'ordre de 8% par an environ. Un autre avantage réside dans la baisse du chômage dont le taux moyen est actuellement, dans l'Union européenne, de 12,6 % chez les personnes ayant un niveau d'instruction inférieur à l'enseignement secondaire, contre 5 % pour ceux qui ont un niveau d'études supérieur. En outre, selon une étude récente de la Commission, 75 millions d’habitants de l'Union européenne ont une instruction insuffisante, soit 32 % de la main d'œuvre. En 2010, seuls 15 % des nouveaux emplois seront disponibles pour cette catégorie de la population. En outre, la majorité de ces personnes est issue des groupes socialement défavorisés.
Les politiques en matière d'éducation et de formation professionnelle peuvent avoir des retombées tout à fait positives sur les indicateurs économiques et sociaux, sur le développement durable et la cohésion sociale, tandis que peu d'efficacité et d'équité entraîne une charge financière énorme: pertes fiscales, besoins accrus en matière de soins de santé et d'aide publique, ainsi que des coûts liés à une fréquence plus élevée des comportements asociaux.
L'éducation et la formation professionnelle sont des facteurs fondamentaux pour une croissance à long terme de l'économie européenne, pour la compétitivité et la cohésion sociale.
En conclusion, permettez-moi de remercier tous mes collègues qui ont participé à la réalisation de ce rapport.
À LA PRÉSIDENCE: Diana WALLIS Vice-présidente
Ján Figeľ, Membre de la Commission. − Madame la Présidente, je salue vraiment cette initiative du Parlement de renforcer le message de notre communication adopté l’an dernier sur ce thème.
J’ai lu votre rapport avec grand intérêt et j’ai aussi écouté M. Zatloukal maintenant, et je tiens à féliciter cordialement, car je pense et j’ai le sentiment que nous sommes partenaires sur cette question, dans ce débat et dans les efforts déployés pour améliorer la situation.
Nous pourrions écouter maintenant une description des défis socioéconomiques auxquels nous sommes confrontés individuellement, collectivement, ensemble, mais aussi de l’importance des investissements: de meilleurs investissements, plus d’investissements dans les politiques d’éducation et de formation professionnelle. Je pense que la politique en matière d’éducation et de formation est au cœur de nos efforts visant à créer une société européenne affichant une prospérité et une cohésion accrues.
Tous les systèmes éducatifs européens sont marqués par l’injustice dans le domaine de l’éducation, ce qui est le reflet des inégalités socioéconomiques. Le rôle paradoxal de l’éducation et de la formation dans ces inégalités est que, très souvent, elles contribuent à leur perpétuation. Mais elles sont parfois le seul instrument qui permette d’améliorer ces inégalités.
Dans toute l’Europe, le processus de modernisation des systèmes d’éducation et de formation est largement stimulé par la recherche d’une plus grande efficacité en termes d’efficacité. Je pense, cela va de soi, que cette amélioration est vraiment souhaitable, bien entendu, mais on part souvent, et à tort, du principe qu’efficacité et équité s’excluent mutuellement.
Dans le cadre de notre engagement qui est d’aider les États membres à améliorer leurs systèmes d’éducation et de formation, la communication de la Commission a montré qu’efficacité et équité ne doivent pas exister au détriment l’une de l’autre, au détriment de la qualité. En effet, efficacité et équité se renforcent mutuellement. Je pense que c’est là le message clé de toute la communication.
Votre rapport souligne avec force qu’il est nécessaire que les systèmes d’éducation et de formation soient à la fois efficaces et équitables, si nous voulons réaliser nos objectifs de croissance économique et de cohésion sociale.
Je suis particulièrement satisfait de voir que vous mettez l’accent sur la nécessité d’élaborer des politiques efficaces et équitables pour tout le continuum de l’apprentissage tout au long de la vie et sur la nécessité d’investir dans l’éducation chez les jeunes enfants, car il est prouvé qu’investir dans l’éducation et les services de garde de qualité dans la petite enfance et pré-primaires est la solution la plus efficace pour rompre le cercle vicieux du handicap social.
Je suis également content de noter que vous confirmez notre constat selon lequel l’orientation précoce des élèves a des effets négatifs sur l’efficacité et l’équité. Et, bien sûr, vous accordez une grande importance à la nécessité de mettre en place une culture de l’évaluation afin d’élaborer des politiques à long terme et de créer des politiques qui s’appuient sur des données solides.
Votre initiative contribuera à définir des stratégies d’apprentissage tout au long de la vie qui favorisent l’égalité, l’inclusion, l’intégration et la cohésion sociale. Nous la prendrons pleinement en compte dans nos prochaines initiatives dans les domaines de l’éducation et de la formation, notamment dans la proposition pour la rapport conjoint 2008 sur la mise en œuvre du programme de travail et nos réflexions pour le futur, et dans le Livre vert sur les liens entre éducation et immigration dans lequel les inégalités constitueront un thème central. Nous espérons présenter cette communication au printemps prochain.
Christa Prets, rapporteur pour avis de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres. – (DE) Madame la Présidente, la question est: pourquoi parlons-nous d’égalité et d’inégalité alors que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à atteindre un haut niveau d’éducation? Ce que cela prouve c’est que nous avons les mêmes possibilités d’éducation et aussi que nous en tirons parti mais, par la suite, cette égalité des chances n’est plus garantie. Dans la formation, dans l’utilisation des compétences qu’elles ont acquises, les femmes continuent de faire l’objet de discriminations, ce qui prouve que les systèmes d’éducation et de formation ne sont toujours pas égalitaires.
C’est pourquoi il est essentiel que nous prenions en compte les femmes qui sont déjà mères et font des études, par exemple, que nous exigions une organisation des études particulièrement souple, en l’occurrence, et que nous encouragions et soutenions l’accès des jeunes femmes, en particulier celles qui sont issues de régions périphériques et de catégories vulnérables telles que les femmes migrantes et membres de minorités ethniques car, ici, il existe des anomalies et des inégalités criantes. Il faut commencer au stade préscolaire et au stade scolaire, et poursuivre ensuite jusqu’à la formation professionnelle.
Si vous le permettez, je continuerai après une courte pause.
Pál Schmitt, au nom du groupe PPE-DE. – (HU) Merci, Madame la Présidente. Je m’exprimerai en hongrois. Monsieur le Commissaire, la semaine dernière, en tant que représentante de la commission de la culture et de l’éducation, j’ai participé à une conférence à Lisbonne intitulée «Young Voices – Meeting Diversity in Education» (Voix de jeunes: à la rencontre de la diversité en éducation) et organisée par la présidence portugaise.
Ce fut une expérience profondément émouvante que d’entendre des jeunes gens qui souffrent de divers handicaps physiques et difficultés d’apprentissage présenter leur expérience de la scolarité. Leurs histoires avaient toutes un point commun: ils ont tous dit qu’il avait le sentiment que s’ils pouvaient participer aux activités scolaires au côté de leurs camarades valides, ils ne seraient pas juger par rapport à leurs handicaps, mais par rapport à leurs aptitudes et leurs personnalités.
Intégrer les enfants présentant un handicap dans l’enseignement traditionnel au côté de leurs camarades valides est une condition cruciale pour s’assurer qu’ils seront acceptés dans la société et pourront s’y intégrer plus facilement à l’âge adulte. Si, dès leur plus jeune âge, les enfants sont habitués à côtoyer des enfants qui présentent certains handicaps ou autres, et sont habitués à devoir les respecter au même titre que les autres et, peut-être, les aider, alors il y a de fortes chances pour qu’à l’âge adulte, ils fassent preuve d’une plus grande compréhension et de plus d’empathie à l’égard des personnes défavorisées.
Le rapport à l’examen ici, aborde largement les questions d’intégration relatives aux différences sociales. Je suis convaincue que, par analogie à l’exemple que j’ai évoqué ci-dessus, il est également important que les enfants socialement défavorisés puissent participer, dans un esprit d’intégration, au côté d’autres enfants aux divers stades de l’enseignement.
Pour ce faire, deux conditions s’imposent. La première est le progrès technologique et l’élimination des barrières. Sous cet angle, les États membres d’Europe centrale et orientale sont à la traîne: les écoles, l’environnement scolaire, les modes de transport, même les hôpitaux, d’autres institutions, les institutions publiques, par exemple, sont tous inaccessibles aux utilisateurs de chaise roulante. L’autre, et là, il faudra plus de temps, c’est le changement d’attitude requis de la part des décideurs pour qu’ils admettent que l’éducation inclusive est le premier stade fondamental dans le processus qui conduit à l’acceptation et à l’intégration sociales.
En conclusion, permettez-moi de dire que le sport, aussi, constitue un outil important pour l’éducation et comme levier social, car les différences sociales et sociétales disparaissent dans la pratique du sport; ce qui compte par-dessus tout, ce sont le talent, la détermination et l’application. L’éducation physique à l’école et le sport contribuent considérablement à renforcer les valeurs sociales importantes que sont la solidarité et le respect de la dignité de l’autre.
C’est pourquoi, je considère qu’il est important que, lorsque ce parlement débat de la qualité, de l’efficacité et de l’équité de l’éducation et de la formation, il mentionne aussi combien l’éducation physique et sa qualité, son efficacité et son équité sont importantes. Nous devons aussi veiller que l’éducation inclusive, à cet égard, joue un rôle majeur. Je félicite le rapporteur et vous remercie de votre attention.
Christa Prets, au nom du groupe PSE. – (DE) Madame la Présidente, le droit à l’éducation sans restriction, ce qui signifie le droit d’accéder à l’éducation est consacré dans la Charte des droits fondamentaux, et pourtant, des lacunes existent encore et ce droit n’a pas encore été pleinement mis en œuvre.
La disparité considérable dans les performances des systèmes éducatifs de l’UE se traduit par des différences de développement économique et social. Il importe que les systèmes d’éducation soient efficaces, équitables et, par-dessus tout, que l’on puisse y accéder librement. Il convient de promouvoir et de mettre l’accent sur l’efficacité à partir du niveau préscolaire, à l’école et aussi dans le système de formation professionnelle.
Il est extrêmement important que l’enseignement supérieur gagne quelque peu en flexibilité afin de répondre rapidement aux changements économiques et sociaux, car c’est le seul moyen de créer des avantages compétitifs. Les aspects multidimensionnels, la qualité et la coopération avec le secteur privé, ainsi que la promotion en matière de recherche et développement sont essentiels. Toutefois, l’enseignement ne sert pas seulement à former des gens pour fournir l’économie en travailleurs hautement qualifiés. L’éducation représente aussi un enrichissement personnel et c’est une condition indispensable qui nous permet de vivre dans la cohésion sociale. Elle favorise le développement personnel et l’estime de soi, et c’est au moins aussi important que l’acquisition de compétences spécialisées, professionnelles et commerciales.
Nous devons nous efforcer de faire en sorte que les professeurs et tous leurs élèves reçoivent une éducation de haute qualité et, surtout, bénéficient de possibilités de progression et de développement flexible car, en la matière, rien n’a changé depuis des décennies. Il faut que cela cesse!
Il serait simpliste de dire que la politique en matière d’éducation relève de la seule compétence des États membres. Ce n’est que partiellement exact. Un espace éducatif européen avec un objectif commun, à savoir, les objectifs de Lisbonne, suppose également une approche commune aux fins d’efficacité et d’équité.
Jolanta Dičkutė, au nom du groupe ALDE. – (LT) Mesdames et Messieurs, apprendre est une composante indissociable de la dimension sociale européenne, car elle révèle la signification de la solidarité, de l’égalité des chances et de l’inclusion sociale. Tous les citoyens doivent acquérir les connaissances et les compétences que l’on attend d’eux et les actualiser continuellement. Par ailleurs, il est nécessaire de considérer les besoins spécifiques des personnes qui sont au bord de l’exclusion sociale.
L’Union européenne ne réglemente pas directement le développement des systèmes d’éducation nationaux, bien qu’elle ait un impact significatif sur leur développement, premièrement à travers les objectifs communs de l’Union européenne et, deuxièmement, grâce au suivi des orientations européennes fixées et aux rapports sur le développement des systèmes d’éducation présentés par les États membres; et troisièmement, par le biais des programmes d’éducation et de formation financés par l’Union européenne.
Je me félicite de la recommandation de la Commission européenne de faire des investissements dans les ressources humaines une priorité dans le cadre des Fonds structurels. L’Union européenne doit créer les conditions essentielles pour tout État membre désireux de créer et de développer un système européen d’éducation et de formation, afin de résoudre les problèmes importants. L’un des plus grands problèmes que connaisse, par exemple, la Lituanie aujourd’hui c’est la violence à l’école. Pour la combattre, divers programmes de prévention ont déjà été entamés et doivent être mis en œuvre au niveau national. Une autre question est que nous sommes à la recherche d’une méthode qui pourrait nous aider à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur, l’objectif étant de garantir un niveau d’enseignement dans nos universités de qualité égale à celui offert dans les meilleures universités d’Europe occidentale.
Le système d’éducation lituanien connaît aussi d’autres problèmes. Parmi ces problèmes figurent la faiblesse des salaires des enseignants dans toutes les disciplines d’où, inévitablement, une pénurie d’enseignants. Nous ne disposons par de crédits suffisants pour financer la remise en état des salles et des terrains de sports, et je pense qu’il est important d’améliorer les infrastructures sportives, non seulement pour encourager les écoliers à apprécier le sport, mais aussi pour éviter qu’ils ne prennent des drogues, boivent de l’alcool ou fument. Un autre problème très important est la génération des jeunes émigrants qui rentrent chez eux. Des fonds supplémentaires et davantage d’enseignants sont requis pour offrir un enseignement de rattrapage et des programmes spéciaux.
Je n’ai évoqué que quelques problèmes qui sont sans aucun doute aussi partagés par d’autres nouveaux États membres de l’Union européenne. J’adhère totalement avec l’intervenant qui disait que la situation actuelle laissait à désirer. Une évaluation réaliste et un soutien actif aux divers systèmes d’éducation conformes aux normes et aux objectifs communs européens, c’est l’objectif que devrait se fixer l’Union européenne aujourd’hui.
Zdzisław Zbigniew Podkański, au nom du groupe UEN. – (PL) Madame la Présidente, il y a un proverbe populaire polonais selon lequel si on n’apprend pas certaines choses dans l’enfance, on en souffrira les conséquences pour le restant de sa vie. Cette sage parole nous rappelle que l’enseignement prodigué aux enfants est le meilleur investissement de tous. Le rapporteur propose donc, à juste titre, d’augmenter les moyens financiers attribués à l’éducation préscolaire, car c’est là où commence la période d’intégration sociale. Celle-ci contribue au développement de l’individu et à le préparer à accomplir sa mission dans la vie. Il est souhaitable de renforcer l’intégration à un stade ultérieur aussi. Le rapporteur est donc également dans le juste, lorsqu’il identifie le problème posé par l’aiguillage des individus et qu’il est préférable d’introduire la répartition des élèves par niveaux en secondaire inférieur et d’étendre la période d’éducation scolaire.
C’est également une bonne chose que le projet de résolution identifie clairement la nécessité de relier les politiques en matière de formation et d’enseignement professionnels avec les politiques dans les domaines de l’emploi, de l’économie et de l’intégration sociale, d’améliorer la compétitivité de l’enseignement supérieur et de permettre à chacun d’y accéder sur un pied d’égalité.
La raison la plus urgente qui justifie l’adoption de ces aménagements en matière d’éducation est que 75 millions de citoyens de l’Union européenne, soit 32 % de la main-d’œuvre est mal formée. Il en découle des conséquences graves pour l’efficacité de leur travail, la performance de nos économies et la situation sociale. Un changement s’impose.
Věra Flasarová, au nom du groupe GUE/NGL. – (CS) Mesdames et Messieurs, un système équitable et efficace devrait garantir à tous l’accès à l’éducation.
Le rapporteur indique que des améliorations s’imposent au niveau de l’éducation préscolaire, le moment où les individus acquièrent les habitudes et les compétences indispensables à l’apprentissage ultérieur. Il demande aux États membres d’accroître les crédits destinés à l’éducation préscolaire. Mais quelle est la réalité?
Ces dernières années, quasiment tous les pays de l’UE ont vu la fermeture des structures préscolaires. La tendance démographique à la baisse n’est pas la seule raison à cela. La commission des droits de la femme et de l’égalité des genres partage aussi à ce point de vue, et la situation en République tchèque n’est pas différente. La fermeture des structures préscolaires s’explique par les coûts de gestion élevés. C’est ainsi que les villages et les villes tentent de maintenir une partie substantielle de leur budget. Les structures préscolaires dans les entreprises n’existent pratiquement plus. Les délais d’obtention d’une place pour un enfant dans ces structures commencent à s’allonger. On commence à voir apparaître des garderies privées qui sont gérées selon des standards élevés: elles offrent des cours de langues étrangères et d’autres à-côtés, mais elles ne sont accessibles qu’aux familles aisées. En République tchèque, l’éducation préscolaire était et est encore d’un niveau élevé, mais même ici il existe déjà certaines inégalités.
De plus, je ne peux adhérer au point 21 du rapport, où il est indiqué que l’enseignement universitaire gratuit ne garantit pas nécessairement l’équité. La situation qui veut que le jeunes gens fassent des emprunts pour financer leurs études et les remboursent plus tard, aura des effets plus importants sur les étudiants plus pauvres que sur les plus riches; cette situation qui veut que des jeunes gens commencent leur vie criblés de dettes peut les affecter psychologiquement.
L’Europe connaît actuellement une vague d’immigration. Parmi les immigrés qui viennent ici, il y a de nombreux enfants et des étudiants. Ils renferment un grand potentiel qui pourrait contribuer au développement futur de l’Union. Ils se trouvent aussi sur une ligne de départ imaginaire et nous devrions leur permettre de participer avec succès au système éducatif. Dans ce contexte, il est difficile de comprendre la législation en vigueur en République tchèque en matière de scolarisation depuis janvier 2005, qui dispose dans quelle mesure les personnes ont le droit à une scolarité selon qu’il s’agit d’étrangers détenteurs de titres de séjour permanents disposant, ou en possession d’un visa à long ou court terme, de réfugiés et de demandeurs d’asile, ou de personnes sous protection temporaire. Une décision bureaucratique fixe la limite entre les enfants qui doivent aller à l’école et ceux qui ne doivent pas y aller. Tout dépend de la rapidité avec laquelle la personne concernée se voit accorder le statut voulu. L’arrivée de ces personnes est déjà suffisamment dramatique au départ. Nous devons nous efforcer au maximum de veiller faciliter leur entrée dans l’Union. Nous ne voulons pas que des jeunes gens soient entraînés dans diverses activités sociales indésirables.
Ovidiu Victor Ganţ (PPE-DE). – (RO) Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je félicite M. Zatloukal pour son rapport que je considère de qualité, car il aborde l’un des chapitres les plus importants et les plus sensibles de notre vie, à savoir l’éducation.
En outre, je souhaiterais évoquer trois aspects du rapport: j’ai demandé un soutien accru pour les programmes universitaires d’excellence, tant au niveau des États membres qu’au niveau de l’Union européenne, dans la limite de ses compétences. C’est un élément essentiel si nous voulons que l’agenda de Lisbonne soit une réussite et que les écarts par rapport à d’autres acteurs mondiaux se resserrent. La pénurie de spécialistes hautement qualifiés se ressent partout en Europe et la situation est extrêmement grave dans les nouveaux États membres en raison du phénomène de la fuite des cerveaux.
Cependant, je suis convaincu que le renforcement de l’efficacité du processus éducationnel est étroitement lié au multilinguisme. Dans le contexte de la libre circulation des citoyens européens, l’adaptation aux exigences du marché implique la connaissance de langues étrangères. De plus, les échanges d’élèves et d’étudiants pourraient être facilités grâce à une éducation multilingue.
S’agissant de l’équité des systèmes d’éducation et de formation, je crois que les États membres devraient trouver les moyens requis pour augmenter le niveau d’accès à l’éducation et à la formation des enfants, des jeunes gens et des adultes. Les places subventionnées devraient servir au soutien des catégories sociales défavorisées pour réduire l’illettrisme, assurer la reconversion sociale, permettre une meilleure adaptation aux exigences du marché et réduire le chômage. De cette façon, la main-d’œuvre requise dans les pays tiers diminuera. Les ressources humaines sont suffisantes, c’est qu’elles ne sont pas formées ni gérées efficacement.
Maria Badia i Cutchet (PSE). – (ES) Madame la Présidente, la révision des objectifs de Lisbonne réalisée en 2005 démontre une fois de plus combien il est important de mettre l’éducation et la formation au cœur de la future stratégie de l’UE.
Il est évident que, et ce constat est corroboré par les données d’Eurostat, nous ne sommes pas à la hauteur des objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés en matière d’éducation supérieure pour 2015: investissement en R&D, modernisation des universités, réduction des taux d’échecs scolaires et du nombre des de ceux ayant quitté l’école prématurément, renforcement de la participation des adultes à l’apprentissage tout au long de la vie, et augmentation du nombre d’élèves ayant achevé l’enseignement secondaire.
Ce décalage nous place derrière nos partenaires internationaux, les États-Unis, l’Inde et le Japon, et à cela s’ajoute la disparité immense des situations d’un pays européen à l’autre.
Certes, il est important d’accroître l’efficacité des systèmes d’éducation de nos États membres sous l’angle de la compétitivité internationale et de la croissance économique; mais, il est tout aussi essentiel d’améliorer la situation de nos sociétés en termes de cohésion sociale.
Investir dans l’éducation préscolaire, l’éducation primaire et l’éducation secondaire est une exigence de base pour minimiser le risque d’exclusion sociale et garantir des taux d’emploi élevés et une meilleure rémunération.
Il faut rehausser le niveau des financements publics et privés dans l’éducation, et les États membres doivent considérer sérieusement la nécessité de développer les processus de Bologne et de Copenhague.
De même, il faut adapter l’enseignement universitaire aux besoins sociaux et économiques de plus en plus hétérogènes de nos sociétés, tout en gardant à l’esprit que l’éducation est aussi la base pour former des citoyens libres, capables de jouer un rôle actif dans la société.
Enfin, nous devons actualiser et améliorer l’enseignement de la formation professionnelle au plus vite, et l’adapter aux nouvelles exigences posées par l’extension de la durée de la vie professionnelle des Européens, d’où des attentes socioéconomiques et éducationnelles accrues chez les adultes, sans pour autant négliger la formation sur la non-discrimination entre les sexes à tous les niveaux de l’éducation.
Ewa Tomaszewska (UEN). – (PL) Dans le sillage de la recommandation du Parlement européen et du Conseil en 2006, soulignant la nécessité de développer l’apprentissage tout au long de la vie, s’agissant plus particulièrement des chômeurs, et la nécessité de s’adapter aux changements économiques qui ont des répercussions sur le fonctionnement du marché du travail, je souhaiterais attirer votre attention sur l’importance de l’éducation pour parvenir à une plus grande mobilité sur le marché du travail, un moyen de réduire le chômage structurel.
Je voudrais souligner l’importance que revêt le cadre européen des qualifications pour accroître la mobilité des travailleurs. Un accès égal à l’éducation, qui est un facteur si important garantissant l’égalité des chances dans la vie de tous les enfants et jeunes gens, dépend des fonds alloués à l’éducation dans les États membres de l’Union. Les différences entre les ressources financières attribuées à l’éducation, les qualifications et la rémunération des enseignants ont un impact significatif sur les chances de réalisation de cet objectif précis de la stratégie de Lisbonne.
Le rapport intitulé «Progrès vers les objectifs de Lisbonne dans l'éducation et la formation» adopté par la Commission européenne en 2005, montre clairement que les progrès enregistrés dans ce domaine se sont avérés insuffisants par rapport aux résultats escomptés d’ici 2010. C’est pourquoi, il est si important de se concentrer sur l’objectif d’amélioration de la qualité de l’éducation, afin de prévenir l’exclusion sociale et d’accroître la compétitivité de notre économie. Je félicite M. Zatloukal pour son excellent rapport.
Ilda Figueiredo (GUE/NGL). – (PT) L’éducation préscolaire est l’un des domaines de l’éducation encore à la traîne dans certains pays de l’Union européenne, notamment le Portugal. Dès lors, il me paraît essentiel de souligner l’appel lancé aux États membres d’investir nettement plus dans un réseau public de garderies dotées d’un personnel hautement qualifié, à même de s’occuper de tous les enfants, car c’est là un des moyens les plus efficaces de développer leur intellect, car il permet de jeter les bases de leur éducation ultérieure, d’accroître le niveau global des compétences, de renforcer notablement l’équité du système éducatif et de lutter contre les inégalités sociales.
De la même façon, il est essentiel de garantir un enseignement de qualité en primaire et en secondaire, universel, obligatoire et gratuit, afin d’offrir un enseignement élémentaire et des compétences clés qui contribueront à l’acquisition de valeurs sociales et citoyennes fondamentales et à une éducation favorisant la paix et l’égalité. Quant à l’enseignement supérieur, il est souhaitable qu’il soit reconnu comme un secteur fondamental dans les sociétés développées, d’où la nécessité de prévenir l’échec scolaire et l’abandon scolaire précoce, comme c’est le cas au Portugal, où malheureusement autour de 40 % des élèves n’achèvent même pas leurs études secondaires.
Les restrictions budgétaires dans l’éducation, l’augmentation des coûts dans l’enseignement secondaire et les difficultés sociales dont souffrent de nombreuses familles et de jeunes ne permettent pas au Portugal d’améliorer rapidement l’enseignement supérieur de sa population, ce pays affichant les plus mauvais indices de l’Union européenne. Vu ce qui ressort de certaines études, à savoir que chaque année supplémentaire de fréquentation scolaire moyenne fait augmenter la productivité de 6,2 % dans un pays moyen de l'Union européenne, on comprend mieux les difficultés que rencontrent les pays qui n’offrent pas à leurs citoyens l’accès à un enseignement de haute qualité.
Rolf Berend (PPE-DE). – (DE) Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, l’éducation a joué, et continue de jouer, un rôle majeur dans le développement de l’économie européenne et le développement personnel des jeunes. J’adhère totalement à cette vision des choses et à de nombreuses autres conclusions formulées dans ce rapport, et je voudrais exprimer mes remerciements et ma gratitude au rapporteur.
Il est également exact de dire que les systèmes éducatifs sont efficaces lorsque les ressources déployées produisent les meilleurs résultats possibles. En réalité, ces objectifs sont poursuivis par tous les États membres de l’UE, mais des études comparatives révèlent souvent des informations intéressantes sur les résultats. C’est pourquoi les conseils et les appels aux États membres, tels qu’ils ressortent du rapport, sont on ne peut plus justifiés sous une perspective européenne, bien que nous n’ayons aucun pouvoir direct sur les contenus ni l’organisation de l’éducation. Ces résultats divergents peuvent s’expliquer par des variations dans la qualité et l’intensité de l’éducation qui se traduisent par des niveaux de performance différents et donc aussi des possibilités d’avenir moindres pour nos jeunes.
À mon avis, il est essentiel d’énoncer clairement et d’urgence, encore et toujours, que la génération scolarisée aujourd’hui sera confrontée à une concurrence internationale pour les places de formation après avoir accompli sa scolarité. L’égalité des chances pour tous pose ainsi un défi aux États membres qu’ils se doivent de relever, afin de s’assurer que les jeunes reçoivent la meilleure éducation possible qui les dote des compétences intellectuelles nécessaires à leur épanouissement personnel.
Toutefois, l’égalité des chances c’est aussi toujours une question de qualité et de performance. Dès lors, il y a lieu de mettre davantage l’accent sur la qualité et la performance dans le système éducatif. Dans ce contexte, la question ne consiste pas seulement à assurer l’égalité éducationnelle pour tous, mais aussi à donner à tous un départ sur une pied d’égalité, suivi de la meilleure éducation possible qui prenne en compte les aptitudes ainsi que les différences dans les capacités physiques et intellectuelles propres à chaque individu.
Silvia-Adriana Ţicău (PSE). – (RO) Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, d’ici 2010, l’Union européenne projette de faire tomber le taux d’abandon des jeunes entre 18 et 24 ans au-dessous de la barre des 10 % et d’obtenir un taux de plus de 85 % des jeunes de plus de 18 ans qui poursuivent des études dans l’enseignement supérieur.
Dans l’Union européenne, 9,7 % des enfants entre 0 et 17 ans vivent dans des familles sans revenus. De nombreux enfants issus de familles pauvres ou de zones rurales n’accèdent à aucune forme d’enseignement supérieur, faute de moyens financiers. Je considère que dans une Europe sociale, les bourses destinées aux élèves et aux étudiants devraient être accessibles à tous ceux désireux d’apprendre. Les enfants handicapés doivent, eux aussi, avoir accès à l’éducation.
Les États membres et la Commission doivent se fixer comme priorité d’avoir au moins 90 % des enfants de moins de 7 ans inscrits dans des garderies ou des jardins d’enfants. De cette façon, il sera plus facile pour les jeunes mères de concilier vie familiale et vie professionnelle.
Je demande également, en vue d’améliorer l’efficacité de l’éducation, de veiller à la formation et à la motivation des enseignants.
Czesław Adam Siekierski (PPE-DE). – (PL) Madame la Présidente, Je voudrais souligner un certain nombre de points.
Premièrement, je suis d’accord avec le rapporteur qui estime que les investissements dans l’éducation préscolaire sont les plus payants, car c’est là que l’on obtient les meilleurs résultats. Il est aussi important de soutenir la modernisation des universités, pour souligner la nécessité de garantir un accès égal à l’enseignement supérieur et d’accroître sa compétitivité.
Deuxièmement, il ressort beaucoup d’effets positifs de l’accès égal à l’éducation. L’incidence se vérifie dans le développement social, la croissance économique, le renforcement de l’innovation, le développement du potentiel humain et des nouvelles technologies, et aussi dans la baisse du chômage.
Troisièmement, bien que le retour en investissement dans l’éducation ne se perçoive qu’après une très longue période et implique une planification à long terme, il convient de rappeler que cet investissement est crucial.
Quatrièmement, j’adhère à l’avis selon lequel il est essentiel de relier les politiques de formation et d’enseignement professionnels avec les politiques dans les domaines de l’emploi, de l’économie et de l’intégration sociale.
Cinquièmement, nous devons investir dans nos jeunes, car la jeune génération représente le futur de l’Union européenne. Il est très important que les enfants n’abandonnent pas leur scolarité prématurément.
Sixièmement, nous sommes confrontés à un problème démographique, à savoir que la population européenne est en train de vieillir. C’est la raison pour laquelle nous devons promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie des adultes.
Et enfin, éducation, éducation et éducation.
Proinsias De Rossa (PSE). – Madame la Présidente, dans l’ensemble, je m’inquiète de la manière dont la Commission a accepté, sans émettre la moindre critique, que les États membres restreignent leurs budgets à l’éducation. En Irlande c’est particulièrement flagrant, avec la croissance de notre population, il en résulte que les classes sont surchargées. Je suis depuis longtemps un défenseur de l’éducation préscolaire et primaire que je considère comme essentiel au développement personnel de chaque enfant. Tout prouve que plus l’éducation est de qualité, plus les chances de réussir dans la vie augmentent. Elle a même un impact sur l’espérance de vie et la santé des individus.
Je pense que la Commission et les États membres doivent mettre autant l’accent sur la qualité que sur l’efficacité et l’équité. La qualité de l’environnement scolaire et de l’enseignement est une condition nécessaire à l’efficacité. Les enfants ont besoin de bons enseignants avec un programme qui apporte une éducation holistique et leur permette d’apprendre comment prendre des décisions rationnelles, comment appréhender la diversité et le changement, comment communiquer avec les autres et, bien sûr, qui apporte une base éthique étendue aux valeurs sur lesquelles ils peuvent s’appuyer pour vivre leur vie. Voilà les compétences requises pour se mettre en valeur et tirer le meilleur parti de leur société.
Mais il y a une question plus fondamentale et plus urgente encore, à savoir les enfants qui ont faim dans nos écoles. En Irlande, des milliers d’enfants vont à l’école le ventre vide, et je suis certaine que notre pays n’est pas le seul. Peu importe l’efficacité ou l’équité de l’accès, ces enfants ne peuvent pas réussir, et les conséquences à long terme de cette situation éclipsent les économies qu’un État réalisent en ne servant pas un petit déjeuner équilibré à ces enfants.
Ján Figeľ, Membre de la Commission. – (SK) Je voudrais vous remercier pour ce débat convergent, dans la mesure où il confirme non seulement le rapport et la communication de la Commission sur la question, mais aussi la position des États membres qui ont confirmé leurs vues lors de la réunion ministérielle de novembre et, par la suite, ce semestre de 2007, lorsque le Conseil a adopté les conclusions qui confirmaient également les points fondamentaux de la communication de la Commission.
Je voudrais me limiter à quelques remarques. Je pense que promouvoir l’équité et l’efficacité dans le domaine de l’éducation est à la fois un devoir moral et une nécessité fondamentale financière/économique. La logique veut que nous investissions mieux et plus dans l’éducation: premièrement, mieux parce qu’il est possible d’utiliser chaque euro, chaque couronne et chaque livre sterling plus efficacement.
Plusieurs intervenants ont indiqué que les compétences et la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle ont un impact décisif sur la situation future tant des individus que des groupes sociaux et une amélioration constante s’impose. Ceux qui peuvent en premier lieu améliorer la situation ce sont, par exemple, les enseignants. Les investissements dans la qualité de la formation des enseignants sont l’un des moyens les plus efficaces de parvenir à une amélioration globale, étant donné que les enseignants multiplient ces effets. Sur le plan de l’amélioration, il y a un besoin systématique, par exemple, d’évaluation de la qualité comme outil fondamental et non comme outil ponctuel, pas quelque chose d’extraordinaire, mais de régulier où l’on procède à une analyse intrant/extrant et du reste, et où la qualité est évaluée et récompensée.
Je voudrais dire que la Commission va, comme prévu dans le rapport, continuer de se concentrer sur cette question. Nous voulons accorder une plus grande attention à la question d’une éducation équitable et efficace, par exemple, dans le thème de l’an prochain consacré à l’éducation et l’immigration. Actuellement, une consultation publique est en cours sur les écoles du XXIe siècle, c’est-à-dire sur les attentes concernant les écoles dans cette nouvelle ère, et naturellement, nous voulons que ce processus débouche sur une vision actualisée de la situation des écoles dans la société européenne d’aujourd’hui. Un autre thème que nous avons soulevé récemment concerne la communication adoptée en août sur la qualité de la formation des enseignants et les conclusions très importantes qui y sont présentées.
En conclusion, je pense que les processus qui ont été évoqués, comme ceux de Bologne et de Copenhague, et les questions relatives à l’éducation des adultes, l’éducation préscolaire et l’éducation tout au long de la vie, doivent tous être réunis sous le thème de l’accessibilité et de la qualité comme facteurs clés dans un système véritablement équitable qui s’impose aujourd’hui et demain.
Le Président. − Le débat est clos.
Le vote aura lieu jeudi 27 septembre 2007.
Déclarations écrites (article 142)
Marianne Mikko (PSE), par écrit. – (ET) Le temps n’attend pas. Il est évident qu’en 2010, l’Europe ne sera pas l’économie la plus compétitive dans le monde. Un système éducatif compétent et bien structuré mettrait cet objectif à notre portée.
Force est de reconnaître le niveau académique et financier des différentes universités de premier ordre. Selon diverses données, 20 à 30 des 50 meilleures universités dans le monde se trouvent aux États-Unis. Cinq ou six autres se trouvent au Royaume-Uni. Le reste de l’Europe arrive en troisième place, talonnée par le Canada et l’Australie.
La réussite appelle la réussite. Malheureusement, cette histoire réussie doit son existence en premier lieu au fait que le marché de l’éducation en langue anglaise peut accéder à des milliards de clients puissants. L’effet de dimension fait le reste. De fait, Harvard est des dizaines de fois plus riche et plus célèbre que son concurrent le plus proche.
C’est un projet hasardeux que de vouloir imiter le système d’élite de la Ivy League et d’Oxbridge en Europe continentale. J’irais même jusqu’à dire que ce serait une impasse. Que ce soit aux États-Unis ou au Royaume-Uni, la capacité à lire, écrire et compter de nombre de citoyens ordinaires est considérée comme insuffisante.
Si notre désir est de réussir, en particulier de réussir rapidement, il serait plus sensé de s’appuyer entièrement sur les activités que nous connaissons bien. Le pays de l’Union européenne qui a le mieux réussi en matière d’éducation est incontestablement la Finlande, dont la stratégie nationale prévoit un accès public à une éducation de haut niveau que l’on retrouve partout.
L’éducation est par nature un domaine stratégique. Les effets de décisions et d’actions ne se font jour que des décennies plus tard. Par conséquent, il serait vain, pour ce qui est de l’égalité, de sacrifier un autre quart de siècles au nom de grands sommets, même si c’était la bonne voie à suivre.
Un niveau uniformément élevé reste le meilleur atout de l’Europe dans le cadre de la concurrence international.