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Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 16 janvier 2008 - Strasbourg Edition JO

2. Présentation du programme de la présidence slovène (débat)
Procès-verbal
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  Le Président. − Mesdames, Messieurs, ce jour est un jour très spécial. C’est un jour spécial car pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne le représentant, le Premier ministre de ce pays, la Slovénie, obtient la présidence de l’Union européenne. La Slovénie est un pays qui a adhéré à l’Union européenne le 1er mai 2004, en même temps que 9 autres pays. Et c’est la première fois qu’un ancien pays communiste, qui vit maintenant selon les principes de base que sont la liberté, la démocratie et le parlementarisme, je veux parler de la Slovénie, obtient la présidence de l’Union européenne. J’accueille donc chaleureusement le président en exercice du Conseil, le Premier ministre de la Slovénie, Janez Janša. Bienvenue au Parlement européen!

(Applaudissements)

Mais ce jour est spécial aussi pour une autre raison, et j’accueille très chaleureusement le président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso, car il y a 50 ans jour pour jour, le premier président de la Commission européenne, Walter Hallstein, convoquait sa première Commission. Le 50e anniversaire de la Commission européenne est un autre événement que nous devons célébrer. J’adresse donc à la Commission, exceptionnellement dans ce contexte plutôt formel, mes meilleurs vœux pour cet anniversaire très spécial.

(Applaudissements)

Mesdames, Messieurs, c’est avec plaisir que je donne la parole au président en exercice du Conseil pour son rapport.

 
  
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  Janez Janša, président du Conseil. – C’est pour moi un honneur et un plaisir d’être ici avec vous aujourd’hui, et aussi un motif de fierté. Je suis fier en tant que Slovène, car mon pays est le premier nouvel État membre de l’UE à obtenir la présidence du Conseil européen, et également en tant qu’Européen car l’Union démarre l’année 2008 avec un Traité de Lisbonne signé, et une zone euro et un espace Schengen élargis.

Je tiens à vous affirmer que durant les prochains mois je serai ravi, si vous m’invitez, de venir ici plus souvent, et certainement après chaque réunion du Conseil européen. Je souhaite établir une coopération étroite et constructive avec le Parlement européen tout au long de cette période de 6 mois.

Ce jour est historique à de nombreux égards. La Slovénie présente ses priorités pour la présidence devant le Parlement européen en tant que premier nouvel État membre, en tant que premier État membre provenant de l’autre côté de l’ancien rideau de fer, et aussi en tant que premier pays slave, à prendre la tête du Conseil de l’Union européenne.

Ceci n’aurait pas été possible sans les profonds changements intervenus sur le continent européen ce dernier quart de siècle. Ils ont permis à l’Europe de s’unir très largement, autrement dit de s’unir dans la paix, dans la liberté, dans la solidarité et le progrès. Tout ceci était inimaginable pour des millions d’Européens il y a seulement 20 ans.

Cette année, au mois de mai, 20 ans seront passés très exactement depuis une expérience que j’ai vécue, très particulière et personnelle. Permettez-moi de la partager avec vous, car elle est très symbolique des changements que je viens d'évoquer.

En 1988, deux autres journalistes et moi-même, ainsi qu’un sous-officier, avons été arrêtés, emprisonnés, jugés et condamnés devant un tribunal miliaire pour avoir critiqué le régime alors communiste totalitaire de Yougoslavie, et, en particulier, les aspirations au pouvoir de l’armée yougoslave de l’époque. Il n’y avait pas de droits fondamentaux de la défense, pas de droit à un avocat, et le procès se déroulait à huis clos. Nous avons été jugés au centre de Lubljana, la capitale de la Slovénie, qui était alors toujours une république de la Yougoslavie, dans une langue qui nous était étrangère.

Bien que le procès ait eu lieu en secret et que l’armée yougoslave ait menacé d’intervenir, dix mille personnes sont descendues dans les rues pour protester pacifiquement. Elles demandaient le respect des droits de l’homme et la démocratie. Ceci a marqué le début des changements.

Presque exactement 20 ans plus tard, je suis ici devant vous aujourd’hui, dans cet honorable Parlement, le Parlement européen, au centre de Strasbourg, où je peux me rendre sans être arrêté à la frontière. En tant que Premier ministre de la République Slovène et président du Conseil de l’Union européenne, je peux m’adresser à vous dans ma langue maternelle.

Si quelqu’un m’avait dit que cela serait possible il y a 20 ans lorsque je me trouvais dans ma cellule de la prison militaire, je n’en aurais bien sûr pas cru un mot. Mais cela est arrivé, et après seulement 20 ans dans la vie de la même génération.

Pendant ce temps, la Slovénie a mis en place un système parlementaire démocratique et une économie de marché, est devenue un pays indépendant, reconnu internationalement, est aujourd’hui membre de l’Union européenne, de l’OTAN, et appartient à la zone euro et à l’espace Schengen. En 1988, il y a 20 ans, nous avions un revenu d’environ 4 000 EUR par habitant en termes de pouvoir d’achat, alors qu’en 2007 cet indicateur s’élevait à 22 000 EUR. Nous avons atteint 91  % de la moyenne de l’Union européenne, l’année dernière notre croissance économique était de plus de 6  %, nous avons le taux de chômage le plus bas de notre histoire, et l’un des plus bas de l’Union européenne. Notre niveau de pauvreté est le second plus bas de la zone euro, nous sommes le troisième État membre le moins endetté de la zone euro, et nous faisons partie des six premiers États membres sur le baromètre de réforme de l’Union européenne.

Suite à la chute du mur de Berlin et aux changements démocratiques, de grands progrès de même nature ont été réalisés également par les autres anciens pays communistes d’Europe centrale et de l’Est, aujourd’hui membres de l’Union européenne.

Après l’effacement de la frontière de l’espace Schengen entre l’Italie, l’Autriche, la Hongrie et la Slovénie en décembre l’année dernière, des dizaines de milliers de personnes en Slovénie et de l’autre côté de l’ancienne frontière ont spontanément fêté cet acte symbolique. Ceux d’entre vous qui étaient avec nous à ce moment là (le président de la Commission européenne était là, et il y avait beaucoup d’allégresse dans d’autres endroits aussi malgré le froid) ont pu voir que les gens étaient très émus. La situation était la même partout sur les anciennes frontières de ce qui fut le rideau de fer, de la mer Baltique à la mer Adriatique.

J’ai, à cette occasion, fait la connaissance d’un couple de Slovènes âgés dans la foule en liesse, à l’ancien point de passage frontalier. Ils avaient tous les deux les larmes aux yeux. Ils m’ont parlé des énormes difficultés endurées pendant des décennies liées à la vie toute proche de la frontière, et des humiliations subies plus tard presque à chaque fois qu’ils l’avaient franchie. La femme disait qu’elle avait peine à croire que tout ceci était en train de se réaliser, que la frontière n'allait pratiquement plus exister, et que des choses auxquelles elle n’osait pas rêver il y a 20 ou même 15 ans étaient en train de se produire.

J’aurais aimé que les députés européens qui ont soutenu l'élargissement de l'Union européenne et de l’espace Schengen aient pu être là ce soir de décembre. Ils auraient trouvé cela très gratifiant. Mais comme il n’était pas possible à chacun d’entre vous d’être présent, je profite de l’occasion pour vous dire «merci».

Merci au nom de ce couple d’anciens sur l’ex-frontière à l’ancien point de passage, au nom de milliers, de dizaines de milliers et millions, au nom de plus de 100 millions d’Européens d’Europe centrale et de l’Est qui, il y a 20 ans, étaient toujours de l’autre côté du rideau de fer, certains en prison sans droits politiques et avec des droits de l’homme limités, et qui se trouvent à présent ensemble dans une Europe unie, avec de véritables opportunités de vie meilleure, et des opportunités telles que nos prédécesseurs n’en ont jamais connues. (Applaudissements)

Vous n’imaginez peut-être même pas à quel point les conséquences de votre décision de soutenir nos aspirations à la liberté et de vous montrer solidaires envers nous ont été considérables. Cette décision est probablement sans précédent dans toute l’histoire du genre humain, une décision qui apporte tant de bien à tant de personnes. Je vous remercie au nom de ceux d’entre nous qui sont ici parce que vous nous avez soutenus. Vous n’étiez en aucun cas obligés de prendre une décision si désintéressée, et la liberté et la solidarité ont triomphé parce que cela vous importait.

Ceux d’entre nous qui appartiennent à des générations nées hors de l’Union européenne ont probablement une vision teintée d’émotions de tout ce qui c’est passé ces récentes années et décennies. Pour nous, l’Union européenne ne doit pas être considérée comme allant de soi. Nous savons qu’une alternative, bien pire, existe, et c’est une autre des raisons pour lesquelles nous sommes prêts à faire tout notre possible pour garantir que l’Union européenne soit préservée, développée et renforcée.

Notre objectif principal est d’amener l’Europe à faire des progrès dans autant de domaines que possible ces six prochains mois. Nous avons défini ces domaines clés il y a quelques temps, lorsque nous avons élaboré le programme de la présidence pour 18 mois avec l’Allemagne et le Portugal. Ce fut une expérience unique et travailler en trio a été formidable, comme l’a été la contribution des institutions européennes. Ce Parlement a reçu le programme, et a été informé des progrès significatifs accomplis par nos partenaires du trio l’année dernière dans la mise en œuvre du programme conjoint.

La Slovénie fera les efforts nécessaires pour réaliser tout ce qui reste à faire. Notre point de départ reste donc le programme précité, dans la mesure où nous souhaitons favoriser la continuité des politiques de l’Union européenne. Nous allons aussi, du même coup, nous consacrer à de nouveaux défis. En tant que dernier pays du trio, nous allons assurer une transition sans heurt vers le prochain trio.

La principale mission à accomplir dans le cadre du programme était jusqu’à présent l’accord sur un nouveau Traité EU, qui a été signé à Lisbonne en décembre l’année dernière. Laissez-moi vous dire combien j’ai apprécié les engagements personnels de la chancelière Angela Merkel et du Premier ministre José Sócrates, qui nous ont amenés à ce résultat. Souvenons–nous des circonstances incertaines et difficiles dans lesquelles la présidence allemande a lancé ce projet il y a un an. La déclaration de Berlin et l’accord de principe qui y est contenu, stipulant que l’Union européenne devrait recevoir un nouveau traité de base, a constitué la première avancée vers le Traité de Lisbonne. Suite à l’accord trouvé lors du Conseil européen de juin sur le mandat à donner à une conférence intergouvernementale, le travail de la présidence allemande a été poursuivi avec succès par nos collègues portugais. Sous leur direction, la conférence intergouvernementale a été positivement conclue et nous avons adopté le nouveau Traité de Lisbonne.

À ce propos, je voudrais mettre en lumière le rôle et la contribution importante du Parlement européen, en particulier de vos représentants à la conférence intergouvernementale, à l’élaboration du nouveau Traité. J’aimerais aussi souligner le rôle important qu’a joué la Commission européenne pour arriver à un accord sur le nouveau traité. J’ai suivi ce travail de près. Je connais bien le sujet, et peux donc m’exprimer en toute connaissance de cause. Le Président du Parlement, Hans-Gert Pöttering, et le président de la Commission, José Manuel Barroso, ont fait preuve d’un grand engagement personnel en offrant leur aide stratégique aux deux pays exerçant la présidence l’année dernière. La synergie des efforts faits par les trois institutions clé de l’Union européenne a rendu possible l’aboutissement et la signature du Traité de Lisbonne.

Ce Traité garantira une plus grande efficacité et plus de démocratie dans le fonctionnement d’une Union européenne élargie. Il facilitera la prise de décisions dans de nombreux nouveaux domaines et renforcera le rôle des parlements européen et nationaux.

Toutefois notre mission n'a pas pris fin avec la signature du Traité. Nous sommes entrés dans la période de ratification qui, comme nous le savons depuis l’expérience de 2005, est l’étape la plus sensible de l’adoption d’un nouveau traité. Je rappelle que la ratification rentre dans le champ des compétences et des responsabilités exclusives de chaque État membre. À ce sujet, je tiens particulièrement à féliciter la Hongrie qui a déjà mené ce processus à son terme. Nous espérons qu’avant la fin de notre présidence, la plupart des États membres auront suivi cet exemple. Le Pparlement slovène prendra une décision sur la ratification avant la fin du mois.

L’objectif est que le Traité entre en vigueur le 1er janvier 2009. Cela veut dire, entre autres choses, que nous aurons beaucoup à faire pour tous les préparatifs nécessaires. Nous travaillons en étroite collaboration avec le prochain pays président, la France, pour faire en sorte que tout soit prêt à temps pour que le Traité entre en vigueur. Pour cela, nous travaillerons aussi en étroite collaboration avec le Parlement européen.

Mesdames et Messieurs, les progrès de l’Union européenne dans les domaines de la réforme économique dans les États membres et de la construction du marché intérieur ont été encourageants ces dernières années. Durant cette période, l’économie de l’UE s’est renforcée et la productivité et l’emploi ont beaucoup progressé.

Pendant le prochain cycle triannuel de mise en application de la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi nous devons, avant tout, poursuivre dans la même direction et nous concentrer sur l’investissement dans les personnes, sur la modernisation des marchés du travail, sur l’accroissement du potentiel entrepreneurial, sur la mise à disposition de sources d’énergie fiables et abordables et sur la protection de l’environnement. Pour lancer efficacement ce nouveau cycle de trois ans au Conseil européen de printemps, il convient d’adopter, rapidement, des lignes directrices intégrées dont les institutions de l’UE soient responsables. Honorables députés, à cette occasion, je voudrais réitérer l’importance de la coopération interinstitutionnelle constructive.

La mise en application de réformes parfaitement planifiées dans les États membres avec le soutien des institutions au niveau de l’Union européenne est un élément clé du maintien de la croissance économique, car la mise en œuvre des politiques communes est synonyme de valeur ajoutée. De nombreux problèmes pourraient venir entraver cette croissance, et il y a donc un besoin constant de réforme et d’adaptation. Nous rencontrons actuellement un certain nombre de défis délicats, dont les plus importants sont la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires ainsi que les turbulences qui marquent les marchés financiers en raison des événements survenus sur le marché hypothécaire aux États-Unis. La Présidence slovène se consacrera autant qu’il le faudra à ces problèmes pour en minimiser les conséquences. À cette fin, un programme global des activités de l’UE visant à renforcer la stabilité des marchés financiers sera élaboré durant le premier semestre de cette année. Nous avons besoin de plus de transparence sur les marchés, de mécanismes de contrôle renforcés, et d’une coopération plus étroite au niveau international.

L’investissement dans les personnes, la connaissance, la recherche et les nouvelles technologies reste l’une des bases de la stratégie de Lisbonne. Une société basée sur la créativité et la connaissance est de plus en plus nécessaire pour une Europe moderne. Cependant, le seul investissement dans la connaissance n’est pas suffisant. Cette année, nous avons l’opportunité de débattre en profondeur du type de marché unique européen que nous voulons obtenir. Nous devons faire en sorte qu’il n’y ait aucune entrave au flux des idées et de la connaissance. Lors du Conseil européen de printemps, nous espérons donc ajouter une cinquième liberté, la libre circulation de la connaissance, aux quatre libertés de l’Union européenne, pour lesquelles des progrès exceptionnels ont été accomplis jusqu’à présent. Une plus grande mobilité des étudiants, des chercheurs et des professeurs d’université contribuera à cela. Les avantages du marché intérieur de l’UE doivent devenir plus accessibles aux consommateurs et aux petites et moyennes entreprises. Il est essentiel que des progrès rapides supplémentaires soient réalisés dans l’établissement du marché intérieur des services et de l’innovation pour la mise en œuvre de la stratégie de réforme de l’Union européenne. Nous entendons faire de notre mieux pour faire des progrès dans la libéralisation du marché intérieur de l’énergie. J’aimerais pouvoir, à la fin de notre présidence, vous dire qu’un accord a été trouvé sur ce sujet. J’espère que nous réussirons à franchir les étapes nécessaires pour garantir des approvisionnements énergétiques meilleurs, moins chers et fiables à nos citoyens et à nos entreprises.

Honorables membres du Parlement européen, en ce qui concerne l’avenir de l’UE, nous devons considérer le processus d’élargissement, qui n’est pas terminé. L’élargissement est l’une des politiques les plus réussies de l’Union européenne. En 2006 la Commission européenne a démontré de manière concluante dans sa communication «l’élargissement, deux ans après» que le plus grand élargissement jusqu’à ce jour réalisé, celui de 2004, avait bénéficié aussi bien aux anciens qu’aux nouveaux États membres de l’Union européenne.

Un coup d’œil à la carte de l’Europe confirme notre sentiment que l’élargissement n’est pas terminé. Il est essentiel que ce processus continue conformément aux engagements pris et sur la base des principes fondamentaux, en premier lieu celui selon lequel les critères d’adhésion doivent être remplis. La Présidence slovène s’efforcera de poursuivre les négociations d’adhésion avec la Croatie et la Turquie sur ces bases.

Les pays de l’ouest des Balkans forment un cas à part. La dernière fois que la présidence de l’UE a été exercée par un pays frontalier de cette région, c'est-à-dire par la Grèce, les fondements en vue de l’intégration de ces pays des Balkans occidentaux ont été établis dans l’Agenda de Thessalonique. Nous pensons qu’aujourd’hui, cinq ans plus tard, le moment est venu de confirmer et de consolider la perspective de l’adhésion de ces pays à l’UE. La présidence entend promouvoir leurs progrès dans cette direction. Je précise que nous ne plaidons pas en faveur de l’abaissement des critères ou de l’adoption d’une procédure simplifiée. Absolument pas. Nous voulons que l’Union européenne intervienne plus activement dans ce domaine et intensifie son implication dans le soutien apportée à ces pays dans le cadre de leur processus de réforme.

N’oublions pas que la perspective ferme et tangible d’une adhésion à l’UE constitue un levier essentiel pour mener à bien les changements et les réformes nécessaires dans ces pays. Nous souhaitons donc renforcer cette perspective, au moyen entre autres d’étapes spécifiques dans un certain nombre de domaines.

Au cœur même des Balkans occidentaux se trouve le Kosovo. Dans les années 70, le Kosovo a gagné son autonomie et a rejoint le système fédéral de l'ex-Yougoslavie. Le statut du Kosovo était sensiblement le même que celui des républiques fédérales. Quinze ans plus tard, Miloševic a unilatéralement retiré ce statut puis a tenté d'effectuer un nettoyage ethnique qui n'a pris fin qu'avec l'intervention de la communauté internationale. Suite à cette intervention la paix est revenue, mais la question du statut permanent du Kosovo est demeurée.

Cela constitue aujourd’hui l’une des questions les plus difficiles que connaisse l’Union européenne. Il serait bien sûr souhaitable que la question du statut du Kosovo soit résolue de manière entièrement acceptable pour les deux parties directement impliquées. Malheureusement, le long processus de négociation montre qu’il n’est pas possible qu’un tel résultat soit atteint. De plus, il semble peu probable qu’il soit possible de trouver un accord sur cette question au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU dans un futur proche.

D’un autre côté, nous savons tous que des retards supplémentaires dans la résolution de cette question pourraient fortement déstabiliser une grande partie de la région des Balkans occidentaux. Cela serait le pire résultat possible. La question du Kosovo est avant tout européenne. La présidence slovène s’appuiera sur les décisions du Conseil européen de décembre. Nous avons les fondements sur lesquels construire un consensus, nous avons l’accord politique de principe de l’Union européenne pour le déploiement d’une mission civile au Kosovo, nous sommes d’accord sur le fait que maintenir le statu quo n’est pas soutenable et que la question du Kosovo est un problème spécifique qui ne peut être assimilé à aucune autre situation dans le monde. Dans ce contexte, la présidence coordonnera des solutions qui rassembleront le soutien le plus large possible au sein de l’Union européenne, et qui garantiront également une stabilité à long terme dans la région.

Mais le Kosovo n’est pas, bien sûr, isolé dans cette région. Tous les pays des Balkans occidentaux sont importants pour l’Europe, pour l’Union européenne. Cela est plus important pour la Slovénie que pour de nombreux autres États membres de l’Union européenne, car nous sommes leurs voisins directs et que la situation actuelle dans les Balkans est un chapitre encore ouvert de la transformation géopolitique qui fait suite à la fin de la guerre froide. Nous aimerions y voir une fin heureuse. Nous en sommes responsables en tant qu’Union européenne, et nous devons une telle issue aux nations et aux cultures de cette région. La stabilité de cette région est extrêmement importante pour l’ensemble de l’Union européenne, et ne peut être atteinte que dans le cadre d’une perspective européenne.

La Serbie a traditionnellement joué un rôle important dans les Balkans occidentaux. Il est essentiel que nous encouragions la Serbie à prendre le chemin de l’Europe à travers une approche adéquate, malgré les turbulences et remous à court terme.

L’ex-République Yougoslave de Macédoine a reçu le titre de candidate en 2005, mais on ne lui a toujours pas donné de date de démarrage des négociations. Elle a mis en œuvre de nombreuses réformes avec succès, mais doit encore en mettre d’autres en place, et nous devons l’aider à cela. Elle ne doit pas devenir l’otage de la situation globale de la région. La résolution la plus rapide possible de la question du statut du Kosovo est également très importante pour sa stabilité interne.

Il faut aussi mentionner le rôle de l'Albanie, qui a eu une histoire différente après la Seconde Guerre mondiale, mais dont nous apprécions aujourd’hui la contribution pour la stabilité dans la région et l’approche constructive en vue de la résolution de la question du futur statut du Kosovo. La même chose vaut pour le Monténégro, qui a également entamé de sérieuses réformes afin d’être intégré à l’Agenda de Thessalonique.

La structure «post-Dayton» de la Bosnie-et-Herzégovine, caractérisée par une présence internationale et une instabilité politique interne, a montré ces derniers mois que le pays nécessitait une attention particulière. Beaucoup a déjà été fait, et le soutien en vue de l’adhésion à l’UE se renforce, mais une aide plus importante est nécessaire. N’oublions pas les réfugiés qui ne sont toujours pas de retour chez eux, ni les graves crimes restés impunis. La sanction de ces crimes contre l’humanité, la paix et la réconciliation sont essentiels au futur européen de la Bosnie-et-Herzégovine.

De nombreuses raisons doivent nous pousser à renforcer davantage la coopération avec nos voisins, nos partenaires stratégiques et les autres. J’ai aujourd’hui déjà parlé de la frontière externe de l’Union européenne. Derrière cette frontière nous avons des partenaires importants et de grande valeur, que nous devons impliquer davantage dans nos diverses activités.

La Politique européenne de voisinage est un outil appréciable pour renforcer la zone de stabilité et de prospérité qui s’étend au-delà de nos frontières. Les dimensions orientale et méditerranéenne sont également importantes. N’oublions pas l’Ukraine, la Moldavie, la région du Caucase Sud et l'Afrique du Nord. Nous avons besoin d’un dialogue intensif, et tout nouveau contexte appelle à de nouvelles formes de coopération spécifique. Ils sont tous bienvenus.

J’aimerais assister à un renforcement des institutions et des processus tels que le processus de Barcelone et Euromed. Nous devons à l'inverse éviter le chevauchement des institutions ou la concurrence avec des institutions de l’UE qui recouvrent à la fois une partie de l’Union européenne et une partie de la zone de voisinage. L’UE forme un tout et seulement en tant que tel elle peut permettre d’établir la paix, la stabilité et le progrès dans la zone de voisinage et au-delà.

Nous renforcerons également la coopération avec nos partenaires stratégiques dans le monde. Au cours de notre présidence, nous organiserons quatre sommets: un avec les États-Unis, un avec la Fédération de Russie, un avec le Japon et un avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Nous mettrons en place une coopération avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes visant à atteindre le développement durable et à lutter contre le changement climatique et la pauvreté. Au cours de la présidence slovène, nous aimerions consolider et si possible formaliser notre partenariat et notre coopération avec la Fédération de Russie.

Pendant cette période, l’Union européenne apportera un soutien important au processus de paix au Moyen-Orient. L’UE coopérera en respectant les engagements pris à Annapolis et à Paris. Nous souhaitons que les Israéliens comme les Palestiniens puissent vivre en sécurité, en liberté et réussir, et nous nous engagerons à assurer la cœxistence de deux pays pacifiques.

Mesdames, Messieurs, il est temps que l’Union européenne joue un nouveau rôle, un rôle renforcé sur le plan international. L’Europe commence l’année 2008 avec un Traité de Lisbonne signé, une zone euro et un espace Schengen élargis, une croissance économique solide, un euro stable et plus de trois millions et demi d’emplois de plus qu’au début de l’année dernière. Nous avons donc de nombreuses raisons de diriger le Conseil européen avec ambition, optimisme, et, j’espère que mes amis français ne le prendront pas mal, avec clairvoyance. Une telle clairvoyance est toujours nécessaire. Parce que si vous ne réglez pas le gouvernail, le vent soufflera toujours du mauvais côté. Et le vent est fort, en particulier celui du changement. Ces deux dernières décennies de changement n’ont pas touché que l’Europe, le monde entier a changé. Et ces dernières années, le changement s’est accéléré.

Certains changements sont déjà intervenus, mais on en n’a pas encore pris la pleine mesure. Il y a beaucoup à dire sur l’émergence économique de l’Inde et de la Chine. En 2005, au début de la présidence britannique, j’ai écouté un discours du Premier ministre britannique Tony Blair prononcé devant cette honorable assemblée. Il a mis en lumière ces changements et la force croissante de deux nouvelles superpuissances économiques, l'Inde et la Chine. Ces deux pays ont d’ailleurs signé cette semaine un certain nombre d’accords bilatéraux de nature économique et commerciale. Ces nouveaux acteurs investissent rapidement dans la connaissance, la recherche et le développement, et renforcent leur compétitivité. Il a été dit avec raison que l’Union européenne devait se remettre en question et prendre des mesures pour s’assurer que sa situation concurrentielle ne se détériore pas. Ces dernières années, nous avons fait la liste de tous nos dysfonctionnements et parlé des mesures à prendre pour y remédier. Bon nombre de ces mesures ont été mises en place, d’autres, malheureusement, ne l’ont pas été. Je ne souhaite cependant pas parler à nouveau des objectifs et obligations découlant de la stratégie de Lisbonne.

Enfin, j’aimerais dire qu’il ne suffit pas d’affronter les changements que rencontre l’Union européenne dans un monde globalisé uniquement en termes de compétitivité et de lutte contre le terrorisme. Ces deux réponses sont nécessaires, mais ne suffisent pas.

Au niveau mondial, l’Union européenne est confrontée aux principaux défis suivants, auxquels elle devra, tôt ou tard, répondre, au-delà des problèmes déjà évoqués.

Le premier défi est la question de la réforme des Nations unies et l’établissement d’un nouvel ordre mondial. L’Union européenne peut jouer un rôle clé dans le cadre de cette réforme.

Le second défi est la lutte contre la pauvreté. Ceci est l’une des priorités absolues. L’aide internationale au développement dispensée par l’Union européenne est substantielle, mais n’est pas toujours efficacement utilisée. Pour la rendre plus efficace, nous devons commencer par faire deux choses: en premier lieu, se tourner vers l’éducation, c’est-à-dire améliorer le niveau de l’éducation dans les sociétés pauvres, et, en second lieu, acheter la nourriture et les autres biens destinés à l’aide au développement dans les pays et régions bénéficiaires de cette aide. C’est le seul moyen que nous ayons de les aider efficacement à renforcer leurs agricultures et leurs économies, et d’éradiquer les causes de la pauvreté à long terme. Concernant l’aide internationale au développement, le terme «compétitivité» doit être remplacé par le terme «coopération». Nous devrions nous réjouir du fait que les pays les moins développés se développent, et que les pauvres s’enrichissent. Plus il y aura de pays développés, plus ils seront en mesure d’aider à lutter contre la pauvreté.

Le troisième défi est la lutte contre le changement climatique. Grâce à l’issue du Conseil européen de l’année dernière, l’Union européenne est devenue un leader mondial plus crédible et d'influence bien supérieure. Nous devons conserver ce rôle. Nous atteindrons ce but en nous assurant entre autre, dans le cadre des négociations avec nos partenaires mondiaux, que les critères que nous appliquons à l’intérieur de l’UE le sont aussi à l’extérieur, en ce qui concerne le partage de la charge dans la lutte contre le changement climatique.

Le quatrième défi est bien entendu le dialogue interculturel. Nous en avons plus que jamais besoin. À long terme, les conditions pour la paix mondiale et la réponse aux grandes menaces qui compromettent le monde moderne ne pourront être trouvées sans ce dialogue. Nous sommes donc heureux que l’année 2008 soit placée par l’Union européenne sous le signe du dialogue interculturel. Nous sommes également heureux du fait que le Président du Parlement européen ait pu participer à la cérémonie d’ouverture à Ljubljana au début du mois, et que le Parlement européen ait l’intention d’organiser un grand nombre d’événements d’importance liés à cela. Vous apportez une contribution très significative, tout d’abord en attirant l’attention sur la nécessité d’un tel dialogue, et deuxièmement en nous amenant à faire de véritables avancées.

Nous entendons parfois que les sujets précités ne sont pas vraiment de réelles priorités pour l’UE et que nous devrions nous occuper de nos problèmes internes, mais je suis convaincu que ce point de vue est trop limité car l’établissement de la paix et de la sécurité pour nos concitoyens, la garantie d’approvisionnements énergétiques stables et sûrs et la gestion des pressions migratoires sur l’Union européenne dépendent largement de la manière dont nous résoudrons ces quatre questions clés à l’avenir et de la manière dont l’Union européenne exercera son rôle et son influence accrus dans un monde globalisé.

Plus l’Union européenne sera capable d’agir en acteur mondial sur ces bases, meilleures seront les garanties pour ses citoyens de jouir de vies pacifiques et sûres ainsi que d’un niveau de développement économique et social stable.

Mesdames, Messieurs, permettez-moi de conclure en vous assurant que la Slovénie prendra, ou a pris, la tâche qui lui incombe de manière pleinement responsable et après trois ans de préparation intensive. Notre présidence pourrait ne pas avoir la grande envergure de la présidence française, ou le haut niveau de la présidence allemande, et il est possible que nos fonctionnaires n’aient pas l’expérience ni l’excellence britannique. Nous pourrions commettre des erreurs, dire les choses de manière trop directe ou naïve. Mais nous promettons de travailler de manière responsable et de nous attaquer aux problèmes importants. Nous ne chercherons pas la gloire. Cela ne nous importe guère. Nous savons d’où nous sommes partis il y a 20 ans, alors que la Slovénie était sous-estimée par beaucoup. Nous savons bien ce qu’il nous a fallu accomplir pour réussir et être ici aujourd’hui.

Nous souhaitons plus que tout que notre contribution, mois après mois, rende plus d’européens satisfaits, afin qu’un jour, toute personne se promenant dans toute ville européenne réponde immédiatement, si on lui demande si l’avenir de l’Union européenne lui importe: «je me soucie de l’avenir de l’Union européenne parce que l’Europe se soucie de moi». 

Mesdames, Messieurs, nous n’y sommes peut être pas encore, mais nous n’en sommes pas loin, et nous allons certainement dans la bonne direction. Merci. (Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Un grand merci au président en exercice du Conseil, le Premier ministre Janša. Il est fantastique que la Slovénie exerce la présidence. Les présidents de groupes vont maintenant s’exprimer, mais je peux d’ores et déjà affirmer, au nom de cette assemblée toute entière, que le Parlement européen se tiendra aux côtés de la Slovénie pour créer une Union européenne gagnante, et nous sommes en conséquence certains que la présidence slovène sera une grande réussite.

Je demanderai à présent au président de la Commission européenne de s’adresser à nous.

 
  
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  José Manuel Barroso, Président de la Commission. − Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Messieurs et Mesdames les députés, mes premiers mots iront à la Présidence slovène. C’est en effet la première fois qu’un État membre issu du dernier élargissement assume cette très grande responsabilité. La Slovénie est un excellent exemple du succès de l’élargissement. C’est le premier pays à avoir adopté l’euro.

L’exemple de la Slovénie démontre que les États membres qui ont adhéré à l’Union européenne en 2004 et en 2007 sont aujourd’hui au cœur de l’intégration européenne. Il dénote aussi de la très forte identité européenne de la Slovénie. J’aimerais dire au Premier ministre Janša que je le soutiendrai pleinement pour les six mois à venir dans sa très importante mission d’exercice des fonctions de Président du Conseil européen. Vous êtes, Monsieur le Premier ministre, cher ami, vous et votre pays, des symboles de la lutte pour la liberté, une valeur fondamentale de l’Europe. Et je vous remercie de nous avoir remémoré ces grandes célébrations pour Schengen. J’ai été très ému de me tenir à vos côtés et aux côtés d'autres personnes sur cette frontière séparant la Slovénie et l'Italie, et je n'oublierai pas les mots que vous avez eus à ce moment, lorsque vous nous rappeliez qu'il y a environ 20 ans, des gens étaient tués à cet endroit par l’armée yougoslave alors qu’ils tentaient de gagner la liberté, de rejoindre l’Italie, de rejoindre l’Union européenne.

J’ai en effet effectué un voyage très impressionnant avec le Premier ministre Socrates et le Président du Conseil européen, aux termes duquel nous avons visité à la fin du mois de décembre l’Allemagne, la Pologne et la République tchèque. Nous nous sommes également rendus à la frontière entre l’Estonie et la Finlande, la Slovaquie, la Hongrie et l’Autriche, et nous avons vu l’émotion s'exprimer dans les yeux de très nombreuses personnes.

Je crois qu’il est important que nous nous souvenions de cela, là où nous sommes aujourd’hui. Vous écouter aujourd’hui, Monsieur le Premier ministre Janša, ne pouvait que renforcer ma ferme conviction que cet élargissement de 2004-2007, qui a uni l’Europe dans la paix et la démocratie, est vraiment l’un des plus grands accomplissements de l’histoire européenne, et nous devons en être fiers.

La Commission travaillera en très étroite collaboration avec la présidence slovène sur les questions centrales de son programme, comme la stabilité dans l’ouest des Balkans, au Kosovo et en Bosnie en particulier, mais aussi l’élargissement, la politique européenne de voisinage, l’asile et l’immigration, la coopération avec les partenaires stratégiques et le dialogue interculturel.

Laissez-moi me pencher sur trois sujets qui sont étroitement liés à nos responsabilités. J’aimerais me concentrer sur trois priorités: le Traité de Lisbonne, le paquet sur l’énergie et le changement climatique, et la stratégie de Lisbonne renouvelée.

L’année 2007 laisse l’Union européenne en position de force. Les progrès accomplis vers la conclusion d’un nouveau Traité sont à la hauteur de nos espérances. L’Union a suivi la feuille de route qui a été présentée par la Commission en mai 2006: tout d’abord la déclaration de Berlin, qui a célébré le cinquantième anniversaire du Traité de Rome et présenté une vision pour l’avenir de l’Union, puis le Conseil européen de juin, à l’occasion duquel nous nous sommes mis d’accord (sous la présidence allemande) sur un mandat précis pour la CIG, et enfin la signature du Traité de Lisbonne en décembre.

Le processus d’accord a montré un remarquable degré de consensus entre les États membres et les institutions européennes pour aller de l’avant.

Nous avons un Traité fiable et équilibré, qui nous apporte je crois de solides fondations pour l’avenir. Nous avons évité en grande partie le manque d’unité et les désaccords qui ont marqué les débats institutionnels précédents. Cela laisse l’Union en bonne position pour assurer que nous atteignions notre priorité politique de l’année. La priorité politique de l’année est la ratification du Traité de Lisbonne. J’appelle tous les États membres à agir rapidement et avec fermeté pour garantir la ratification de ce traité européen.

La semaine prochaine, la Commission va adopter le paquet sur le changement climatique et les énergies renouvelables. Nos propositions sont à la hauteur des ambitions exprimées par tous les chefs d’État ou de gouvernement lors du Conseil européen du printemps dernier. Ces derniers réclamaient des objectifs précis et juridiquement contraignants.

La Commission agit à présent aux termes de ce mandat. Je constate avec grande satisfaction que ce dossier constitue aussi une priorité aussi bien pour la Présidence slovène du Conseil que pour le Parlement. Nous allons devoir travailler dur pour que le paquet soit adopté avant la fin de 2008. Notre paquet complètera les propositions présentées l'année dernière sur le marché intérieur de l'énergie. Un marché européen de l’énergie offrira plus de possibilités et garantira de meilleurs prix aux citoyens européens, et il est essentiel de répondre aux trois défis majeurs que rencontre l’Union européenne dans le domaine de l’énergie: compétitivité, caractère durable et sécurité des approvisionnements.

Nous savions dès le début que transformer l’Europe en une économie à faibles émissions de CO2 ne serait pas tâche facile. Mais il est temps d’être sérieux, responsables et cohérents envers nos engagements. La Commission adoptera une approche équilibrée aux efforts demandés aux États membres. Ils partent de niveaux différents, connaissent des contextes différents, et certains ont plus de possibilités de financer des investissements que d’autres. Nous devons également minimiser les coûts d’adaptation pour l’industrie européenne et répondre aux défis que rencontrent les industries à haute intensité énergétique. La Commission est bien consciente de ces réalités, comme le montreront nos propositions.

Mais ne vous attendez pas à ce que nous fassions des compromis sur l’intérêt européen, qui est de mener des efforts au niveau mondial pour combattre le changement climatique, de garantir la sécurité énergétique et d’apporter un avantage concurrentiel à nos économies. Notre crédibilité sur le plan international comme envers les citoyens européens dépend de l’atteinte des objectifs fixés en mars 2007.

À Bali nous sommes passés avec succès d'une feuille de route à un accord, mais notre paquet, qui sera présenté la semaine prochaine, sera une démonstration claire de notre volonté de concrétiser nos mots par des investissements.

Le paquet sur l’énergie et le changement climatique doit être vu comme une opportunité pour l’Europe en termes économiques. Il encouragera l’innovation et augmentera la compétitivité. Il est erroné d’opposer la lutte contre le changement climatique à la compétitivité des industries européennes. L’Union doit mener des efforts au niveau international pour entraver le changement climatique, et les industries européennes doivent continuer à être des leaders mondiaux. En même temps, nous allons aussi créer de nouveaux marchés et de nouveaux emplois, et nous aurons l’avantage du «premier arrivé» dans beaucoup de ces secteurs.

Il est vrai que notre paquet vise à une Europe plus respectueuse de l’environnement, mais il contribuera aussi à une Europe plus soucieuse de l’industrie, de l’emploi et des consommateurs. Ce sera une initiative gagnant-gagnant.

Trois ans après sa relance en 2005, la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi fonctionne. Elle a contribué à une meilleure performance de l’économie européenne, et en particulier à la création de 6,5 millions de nouveaux emplois ces deux dernières années.

Nous attendons la création de 5 millions d’emplois d’ici 2009. Les réformes structurelles participent aussi à la croissance économique et concrétisent la perspective d’une prospérité européenne à long terme. Ce sont des résultats très encourageants.

Alors que nous lançons le prochain cycle de Lisbonne, nous allons devoir prendre des décisions ambitieuses lors du Conseil de printemps dans des domaines tels que la recherche, l’innovation, l’environnement de l’entreprise, les compétences professionnelles et la qualification de la main-d’œuvre.

La Commission fait actuellement des propositions pour transformer la cinquième liberté (la libre circulation de la connaissance) en une réalité européenne afin d’accélérer l’innovation et de la rendre disponible à un plus grand nombre de citoyens européens.

Nous devons aussi doter l’Europe d’une loi sur les petites entreprises pour stimuler la croissance des petites et moyennes entreprises. Ces petites et moyennes entreprises créent 9 nouveaux emplois sur 10. C’est une priorité pour la Commission en 2008.

Dernier point d’importance, l’Europe a besoin de politiques du travail actives. Des politiques qui donnent aux personnes les compétences pour réaliser leur potentiel, et qui permettent aux citoyens d’assurer leur employabilité. Investir dans les personnes est le moyen le plus sûr de garantir à nos citoyens qu’ils garderont un travail même s’ils passent d’un emploi à un autre. Nous devons offrir la prospérité, pas à certains, pas même à la majorité, mais à tous. Voilà pourquoi investir dans les personnes et moderniser les marchés du travail reste l’un des quatre domaines prioritaires du nouveau cycle de Lisbonne.

Nous devons promouvoir l’esprit entrepreneurial des européens: la création d’emplois, l’innovation et la concurrence sont les clés du succès européen. Les prévisions économiques pour 2008 et 2009 sont déjà légèrement moins optimistes, et nous devons prendre ces signes au sérieux. Nous savons que la cause en est l’instabilité financière provenant d’outre-Atlantique.

Cependant, nous devons combattre les discours négatifs. Nos paramètres économiques fondamentaux sont sains et solides. Nous savons aussi qu’un ralentissement économique pourrait émousser la volonté d’entreprendre des réformes économiques et sociales. Cela pourrait être une réaction naturelle, mais ce serait tirer une mauvaise leçon de l’expérience passée.

La concurrence mondiale et la prospérité de nos citoyens commandent à l’Europe de continuer son processus de réforme pour devenir une économie plus compétitive. C’est le seul moyen de conserver notre modèle, notre modèle européen de cohésion sociale.

L’une des clés de notre succès en 2007 a été la capacité de la Commission à travailler en bonne intelligence avec le Parlement et le Conseil. Nous n’aurions jamais trouvé d’accord sur le Traité de Lisbonne ou de solutions pour des dossiers difficiles tels que l’Institut européen de technologie ou Galileo sans cette approche de type partenariat.

Le partenariat institutionnel triangulaire entre le Parlement, la Présidence slovène du Conseil et la Commission sera crucial pour notre succès en 2008. Avec un Traité ratifié, un accord sur le paquet énergie et changement climatique et une stratégie de Lisbonne source de croissance et d’emploi, nous aurons certainement en 2009 une Europe plus confiante et mieux préparée à affronter l’avenir.

Laissez-moi enfin remercier le Président Pöttering pour les félicitations faites à l’occasion du 50e anniversaire de la première réunion de la Commission européenne. En effet, cette institution a parcouru un long chemin depuis 1958. La Commission européenne a été au coeur du processus d’intégration européenne, agissant comme une source de dynamisme et d’ambition, comme une référence pour tous ceux qui croient au projet européen. Je suis fier aujourd’hui d’être à la tête de cette institution, à l’aube du 21e siècle, alors que nous sommes confrontés à de nouveaux défis et que nous avons besoin de nouvelles solutions.

La Commission européenne restera fidèle à Walter Hallstein et à tous les pères fondateurs qui, il y a 50 ans, ont créé cette grande institution comme actrice centrale de notre projet commun. En collaboration étroite avec le Parlement et avec le Conseil, nous allons continuer à promouvoir nos objectifs communs: une Europe forte, une Europe ouverte, une Europe de liberté, de prospérité et de solidarité. Et nous sommes sûrs que, en travaillant main dans la main avec la Présidence slovène et avec le Premier ministre Janša, nous allons atteindre des résultats concrets pour nos citoyens.

 
  
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  Le Président. − Merci beaucoup, Monsieur le Président de la Commission. Walter Hallstein a dit le 16 janvier 1958 (je le cite, car il s’agit d’une courte phrase à l’attention des membres de la Commission): «Votre travail portera ses fruits, mais uniquement lorsque vous coopérerez étroitement avec les autres instances, en particulier avec le Conseil des ministres et l’Assemblée parlementaire.» Fin de la citation.

Aujourd’hui nous sommes le Parlement européen et ce qui était vrai en 1958 l’est toujours en 2008, et je n’ai aucun doute sur le fait que, lorsque les institutions européennes travailleront ensemble, elles connaîtront aussi le succès.

 
  
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  Joseph Daul, au nom du groupe PPE-DE. – Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil européen, Monsieur le Président de la Commission, chers collègues, il est heureux que le souhait du groupe PPE-DE pour une Europe 2008 performante, une Europe capable de répondre aux inquiétudes de ses citoyens, coïncide avec la présidence slovène de l'Union européenne.

La Slovénie, votre cher pays, Janez Janša, est bien un pays de performances. Les indicateurs macroéconomiques et la nature du débat politique le prouvent. Les Slovènes se trouvent dans le peloton de tête de ceux qui nous donnent un fort sentiment d'appartenance à l'Union.

Les Slovènes sont parmi les plus performants quant à la réalisation des objectifs de Lisbonne. Pendant son parcours vers l'adhésion et depuis 2004, la Slovénie a accumulé les succès.

Ce que nous avons fait, ou pas tout à fait fait, en cinquante ans, vous l'avez accompli en dix ans. Mieux encore, vous avez réussi à faire la difficile transition du socialisme à l'économie de marché sans désorganiser votre société.

Une économie privatisée forte, une inflation stable, des salaires en hausse, un taux de chômage relativement faible et surtout une monnaie forte qui vous a permis de passer à l'euro en 2007. Vous avez aussi rejoint l'espace Schengen et vous êtes à présent le tout premier des nouveaux États membres à prendre les rênes de l'Union.

Indéniablement, la présidence slovène marque l'intégration des nouveaux États membres au sein de l'Union européenne. En prenant la responsabilité d'accompagner le processus de ratification du traité de Lisbonne, en dirigeant les travaux des 27 afin de répondre aux défis auxquels doit faire face l'Europe en matière énergétique et climatique de croissance et d'emploi, en poursuivant le processus d'intégration des Balkans occidentaux, en contribuant par vos initiatives à l'Année européenne du dialogue interculturel, qui sera l'occasion de réaffirmer les valeurs d'ouverture, de tolérance et de dialogue qui sont au cœur du projet européen, la présidence slovène montre que les pays qui ont rejoint l'Union depuis 2004 sont familiarisés non seulement avec les affaires institutionnelles de l'Union, mais aussi avec son fonctionnement interne et la manière dont l'Europe fait valoir ses intérêts au niveau international.

Monsieur le Président du Conseil, le groupe du PPE-DE sera à vos côtés pour soutenir la réalisation de vos objectifs prioritaires. Concernant l'avenir de l'Europe, il se joue avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Il faudra donc être performant pour que la ratification se poursuive en vue de disposer de nouveaux outils avant les élections du Parlement européen de 2009. Notre groupe appuiera également vos efforts pour un lancement efficace du nouveau cycle de la stratégie de Lisbonne et pour assurer à l'Europe un avenir à la fois prospère, équitable et respectueux de l'environnement ainsi que pour faire en sorte que notre économie se trouve en bonne position pour tirer parti des possibilités offertes par la mondialisation.

Aussi, pour créer des conditions favorables à la croissance sociale, faire de la connaissance et de l'innovation des moteurs de croissance et trouver les réponses aux enjeux démographiques, à l'approvisionnement énergétique et au changement climatique, l'Europe doit avoir un rôle dominant lors des négociations avec ses partenaires mondiaux sur un système post-Kyoto.

Monsieur le Président du Conseil, concernant les Balkans et les perspectives européennes dans les Balkans occidentaux, nous soutiendrons vos efforts pour favoriser la stabilité et la coopération dans la région, car il y va de la sécurité et de la prospérité de l'ensemble de l'Union.

L'Union et votre présidence doivent jouer leur rôle dans la résolution du statut du Kosovo. Ce rôle de pont entre l'Orient et l'Occident que la Slovénie a souvent tenu dans l'histoire et la géographie de l'Europe est un atout pour l'Union et ses membres. Au carrefour de toutes les influences qui ont marqué l'histoire de notre continent, la Slovénie est un lieu de passage permanent des personnes, des biens et de tous les courants culturels. La Slovénie sera le promoteur idéal du dialogue entre les différentes cultures, croyances et traditions religieuses et spirituelles dans le contexte de l'Année européenne du dialogue interculturel et pluriel.

Messieurs les Présidents, chers collègues, je vous l'ai dit en prenant la parole au nom du groupe PPE-DE, je souhaite une Europe 2008 performante, une Europe des performances, et la présidence de l'Union constitue incontestablement un défi considérable pour un pays comme la Slovénie, particulièrement au regard de ses ressources humaines et de la taille de son administration gouvernementale ainsi que vous l'avez rappelé. Mais, Monsieur le Président, d'autres membres de notre Union –le Luxembourg, l'Autriche – ont maintes fois apporté la preuve que la conviction, la tradition et la performance européennes ne se mesurent pas à la taille des pays.

Bon vent à la Présidence slovène!

(Applaudissements)

 
  
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  Martin Schulz, au nom du Groupe PSE. – (DE) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je souhaite souligner une fois encore au nom de mon groupe ce que je vous ai dit, Monsieur le Premier ministre, en deux occasions à Ljubljana: en tant que groupe socialiste au Parlement européen, nous sommes prêts à soutenir votre présidence autant que cela nous est possible. Il s’agit, comme vous l’avez dit à juste titre, d’une présidence historique. La présidence d’un État qui s’est affranchi d’une dictature communiste (et cela ne doit pas être minimisé), avec un Premier ministre qui en a lui-même été la victime, est de fait une présidence qui non seulement mérite l’entier soutien de tous les démocrates, mais qui a également une grande opportunité de reconquête des cœurs parce qu’elle nous donne, ici au Parlement comme à travers l’Europe, la possibilité de constater à nouveau que le changement est possible et qu’à long terme la liberté s’impose toujours et que la démocratie triomphera toujours!

Votre pays apporte aussi la preuve de ceci: aucune dictature dans le monde ne survivra à long terme. Elle peut durer 10, 30 ou 100 ans, mais au bout du compte la démocratie triomphe toujours, et ceci est un signe positif.

Votre discours d’introduction, stimulant par son objectivité, devrait donner le ton pour toute l’année 2008. Je ne sais pas ce qui nous attend pour la seconde moitié de l’année, mais nous avons au moins parlé politiques aujourd’hui, et c’est quelque chose que nous apprécions beaucoup.

Le fait que nous ayons aujourd’hui parlé de politiques et non de sujets d’ordre personnel constitue peut-être la première différence avec ce que nous connaîtrons durant la seconde moitié de l’année. Il est frappant, cependant, que nous ayons déjà pu établir certaines différences. L’une des différences sur lesquelles j’aimerais m’arrêter est la suivante: en effet, l’élargissement de l’Union européenne n’est pas terminé. Oui, l’élargissement de l’Union européenne est à l’heure actuelle en cours de négociations. Oui, les négociations sont en cours avec la Macédoine, avec la Croatie et avec la Turquie.

Vous nous avez dit envisager les négociations avec la Turquie dans l’objectif de l’adhésion. La présidence du Conseil pour le deuxième semestre 2008 ne souhaite pas cela. Ce que nous voulons, cependant, c'est que le Conseil fasse preuve de clarté. Les négociations actuellement en cours avec la Turquie ont-elles pour objectif l’adhésion oui ou non? Ceci est l’un des points essentiels que vous allez devoir rapidement clarifier au mieux dans le cadre de la troïka de votre présidence du Conseil.

La seconde différence, et nous y avons été très attentifs, c’est que vous considérez que les institutions européennes sont suffisamment solides pour organiser elles-mêmes la politique de voisinage, grâce à leurs propres efforts. Bien dit! C’est un rejet très clair des institutions séparées de l’Union méditerranéenne proposées par votre héritier présomptif à l’exercice de la présidence du Conseil. Excellent, nous sommes d’accord avec vous sur ce point également!

(Applaudissements)

Nous voyons donc se profiler quelques failles au sein du Conseil, mais vous pouvez compter sur le fait que le Groupe socialiste au moins est de votre côté, M. Janša.

Le président en exercice du Conseil a parlé de l’ouverture des frontières de l’espace Schengen. Ceci est également un point important, et je vous remercie pour votre engagement et pour la grande opportunité que la libre circulation qui en découle offre à nos citoyens. Je vous remercie également pour la déclaration très claire (de la part d’un État comme la Slovénie, un État portant l’histoire de votre pays) aux termes de laquelle vous considérez cette ouverture comme une opportunité de liberté pour votre peuple, parce que grâce à cela vous envoyez aussi un message contre l’extrême droite en Europe, qui trompe tout le monde sur ces libertés avec sa rhétorique de la peur contre l’Europe, et qui effraie les gens en leur présentant tous les développements incertains au lieu de les rassurer en leur présentant les opportunités qu’apporte la liberté.

(Applaudissements)

J’ai une question pour vous, Monsieur le Président de la Commission. En Allemagne, la délocalisation de Nokia fait actuellement l’objet d’un grand débat. Vous venez de dire que la force de l’économie européenne réside dans ses petites et moyennes entreprises. C’est vrai, mais nous avons toujours une part très importante d’emplois dans le secteur industriel. Dans mon pays, le ministre des affaires économiques de Rhénanie-du-Nord-Westphalie soutient actuellement que cette délocalisation de Nokia de la ville de Bochum en Allemagne vers la Roumanie doit être financée par des fonds de l’UE. Je n’y crois pas, mais pourriez-vous s’il vous plaît vérifier et confirmer que ce n’est pas le cas, car ce type de rhétorique, tellement amère et douloureuse, si elle n’est pas vraie, apporte tout simplement de l’eau au moulin de ceux qui sont contre la construction d’une Europe unie. La clarté est donc sur ce point extrêmement importante.

(Applaudissements)

Une dernière remarque à l’attention du Président du Parlement européen et du président de la Commission. Oui, Walter Hallstein était un grand homme. En tant que père fondateur de l’Union européenne et président de la Commission, il a apporté une grande contribution, mais vous illustrez, Monsieur le Président, cinquante ans plus tard, le recul qu'ont pris ceux qui veulent imiter Hallstein par rapport à ses positions de père fondateur. M. Hallstein était un fervent défenseur de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Vous êtes pourtant plutôt sceptique sur la question, comme le sont tous vos collègues. À cet égard oui, Walter Hallstein était un grand Européen!

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Merci beaucoup à mon collègue Martin Schulz. Les conventions de ce Parlement rendent impossible (ou du moins cela n’est pas d’usage) de donner une vraie réponse aux présidents de groupe suite à leurs interventions humoristiques. Si je tenais un autre rôle, je me serais fait un plaisir de vous répondre, mais je vous remercie pour les sympathiques commentaires sur Walter Hallstein.

 
  
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  Graham Watson, au nom du Groupe ADLE. – Monsieur le Président, j’aimerais adresser quelques remarques au Premier ministre Janša. Monsieur le Président en exercice, mon groupe vient vers vous avec un message simple:  «l’Europe attend». Elle s’attend à ce que 2008 soit une année de progrès. Elle s’attend à ce que ce progrès débute immédiatement. Et nous nous attendons à ce que votre Présidence prenne le défi à bras le corps.

Je n’ai aucun doute là dessus. N’était-ce pas un fougueux slovène qui, brandissant son poing vers un gigantesque empire, a le premier déclaré: «Tous les chemins ne mènent pas à Rome!»? Bien, ils ne mènent pas non plus à Paris et ce n’est pas le début de la Présidence française. Il s’agit d’une première historique pour les pays qui ont rejoint notre Union en 2004.

Monsieur le Président en exercice, votre pays est peut-être petit par la taille, mais nous savons qu’il est grand par l’esprit, et nous savons aussi que les David de l’Europe conduisent souvent de meilleures présidences que ses Goliath. Comme nous nous y attendions, le programme de votre Présidence allie une ambition sage à un style consensuel, ce qui pourrait unir notre continent. Une telle unité sera essentielle à la ratification rapide du Traité de Lisbonne et au rassemblement autour d’un accord institutionnel sur la manière de gouverner l’Europe conformément à ce nouveau Traité.

Sur le sujet de la coopération interinstitutionnelle, nous nous réjouirions d’un dialogue important avec vous et d’une présence accrue de vos représentants dans cet hémicycle. Nous regrettons que votre siège soit resté vide hier alors que nous écoutions notre premier invité en cette année de dialogue interculturel.

Votre programme parle de l’importance du dynamisme intérieur (et cela, M. Schulz, est la manière de créer et de maintenir des emplois sur ce continent: le dynamisme intérieur). Nous comptons sur vous, Monsieur le Président en exercice, pour faire avancer le marché unique dans les domaines de l’énergie, des télécommunications, des services de santé. Il est déjà assez dur pour l’Union européenne de convaincre ses citoyens qu’elle apporte de la valeur ajoutée à leurs vies quotidiennes. Donc, pour plaider clairement en faveur du dossier des soins médicaux plus rapides, des factures moins élevées, et du plus grand choix pour le consommateur, nous serions fous de mettre de côté les propositions sur les droits des patients juste parce qu’elles sont controversées.

Dans d’autres domaines, vous allez devoir vous retrousser les manches bien plus haut, en particulier avec vos homologues présidentiels qui ont un intérêt personnel a présenter l’énergie nucléaire comme la panacée contre le changement climatique. La solidarité et le partage de la charge sont les clés du succès de la réduction des émissions et de l’atteinte des objectifs sur les énergies renouvelables. En 2008, notre Union doit montrer, comme l’a dit le Président Barroso, qu’elle est capable de passer des beaux discours sur la lutte contre le changement climatique à l’action.

Faire des progrès dans les Balkans occidentaux est à juste titre l’une de vos priorités, et votre expérience et votre compréhension de la région constitueront un atout pour notre Union. Cependant, je pense que maintenir, comme vous le faites, que la situation de la Bosnie-et-Herzégovine est pire que celle du Kosovo ne reflète pas l'opinion majoritaire de l'Union. Et je ne suis pas sûr non plus que ce soit une bonne façon de motiver le peuple de Bosnie-et-Herzégovine. Si cela est destiné à apaiser la Serbie, cela ne fonctionnera pas. Dorer la pilule de l’indépendance du Kosovo avec un accord de stabilisation et d’association pourrait être un moyen d’avancer. Mais, tandis que M. Đelić prépare ses valises pour Bruxelles, mon groupe répète, de la manière la plus ferme possible: il ne peut y avoir d’accord de stabilisation et d’association tant que la Serbie ne coopérera pas totalement avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.

(Applaudissements)

Serge Brammertz, le nouveau procureur général, doit d’abord voir de nouvelles preuves de coopération. Aucun d’entre nous, Monsieur le Président en exercice, ne souhaite voir la Serbie rester à l’extérieur de l’Europe, et l’attitude courtoise et constructive de votre Présidence pourrait bien la sortir de l’exclusion et permettre la livraison de Ratko Mladić.

Mais en attendant, comme vous le dites en Slovénie, «prions pour une bonne récolte, mais continuons à sarcler»

(Applaudissements)

 
  
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  Brian Crowley , au nom du Groupe UEN.(GA) Monsieur le Président, le gouvernement slovène prend la responsabilité de la présidence de l’UE à une période marquée par de nombreux défis. Les pays européens doivent faire face à la ratification du Traité; la région des Balkans fait l’objet de toutes les attentions; un accord doit être trouvé au niveau de l'UE sur le paquet énergétique; et il faut trouver un nouvel élan pour résoudre le conflit entre Palestine et Israël.

, au nom du Groupe UEN. Comme l’ont déjà fait remarquer à juste titre certains collègues, la liste des choses que l’Europe doit faire est sans fin. Les sujets, décisions, domaines d’intérêt et de conflit à traiter sont extrêmement nombreux.

Plutôt que de vous faire la leçon sur ce que vous manquez de faire ou ce que d’autres pourraient manquer de faire à l’avenir, je vais me pencher brièvement sur trois domaines.

En premier lieu le Traité modificatif, le Traité de Lisbonne. Sa ratification est essentielle pour le développement à venir de l’Union européenne.

Ensuite, concernant les futurs élargissements: nous devons nous assurer que les pays candidats aient le sentiment d’avoir la possibilité et l’opportunité de devenir membres de l’Union européenne dans un futur proche.

Troisièmement, et, d’après moi, point le plus important, le Kosovo et ce qui s’y passe: une transition pacifique de son statut actuel à un statut futur de quelque nature que ce soit est possible. Nous avons déjà été témoins de très grandes réussites au Kosovo, par exemple lorsque des forces de police conjointes des deux groupes ethniques patrouillent ensemble dans les deux zones, et que l’idée d’une police spécifique pour un peuple spécifique n’existe plus, remplacée par celle de services de polices conjoints pour l’ensemble du peuple kosovar.

Votre expérience, Monsieur le Premier ministre, de rebelle en un sens, d’intellectuel, mais avant tout de démocrate et de voix de la raison qui pourrait mener votre pays de la sombre époque du communismes aux éclatantes lumières (parfois atténuées à cause de la crise énergétique) et au futur de l'Union européenne, c'est cette image et ce type d'exemple qui est aujourd'hui essentielle pour les peuples de Bosnie, de Serbie, du Kosovo, et, bien sûr, de Turquie.

Je suis impatient de travailler avec vous et avec votre gouvernement. Bien que votre pays soit petit par la taille, non seulement il est grand par l’esprit, mais il y a beaucoup de qualités à y exploiter. Comme vous l’avez déjà prouvé lorsque vous avez lancé ce processus, vous n’avez pas peur de vous dresser devant les «plus grands» quand ils essaient de jouer les gros bras. Mais, ce qui compte le plus, ce que vous apportez est la certitude morale de là où vous venez.

L’Union européenne a besoin aujourd’hui de nouveaux héros, de héros qui sachent ce que veut dire être privés de liberté, de héros qui sachent ce que veut dire être privés de liberté d’expression, de liberté tout court et de démocratie. Ceci est la plus belle lumière que nous puissions aujourd’hui faire briller aux abords sombres du continent européen.

 
  
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  Monica Frassoni, au nom du groupe Les Verts/ALE.(IT) Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Mesdames et Messieurs, nous sommes très attachés à l’Europe et au rôle qu’elle a eu comme modèle de paix et de démocratie, ainsi qu’à celui qu’elle pourrait avoir en termes d’amélioration des libertés et du bien-être des personnes, de représentation d’un pôle d'innovation et de cohérence dans la gestion des défis environnementaux mondiaux.

Nous sommes donc ravis de vous recevoir ici aujourd’hui, mais nous sommes un peu tristes car cette expérience pourrait d’une certaine manière être unique. Vous le savez, en effet, l’une des réformes que met en place le Traité de Lisbonne est l’élection du président du Conseil européen. Cela nous inquiète, en partie parce qu’aucun des candidats avancés ne serait à mon avis en mesure de servir efficacement la cause de l’Europe.

Ceci dit, cependant, j’aimerais mentionner certains sujets spécifiques qui sont particulièrement importants pour le groupe Les Verts/ALE. Comme l’a dit le président de la Commission, le «paquet sur l’énergie» va être présenté pendant votre présidence. Il est le résultat du travail accompli par tous l’année dernière, et nous savons qu’il cause un grand émoi et que des manœuvres et des pressions pèsent déjà sur lui pour en diminuer la valeur et l'impact. Nous pensons que l’une des tâches essentielles que devra accomplir votre présidence sera celle de résister à ces pressions aussi bien de la part des acteurs majeurs que mineurs qui tentent de restreindre et d’amoindrir l’impact de ces règlements.

Nous continuerons aussi à nous battre sur le principe, sur lequel je crois que nous serons en désaccord. De notre point de vue, une économie à faibles émissions de CO2 (et je m’adresse ici aussi au président de la Commission) ne peut être une économie nucléaire. Le fait de financer et de perdre de temps sur un nouveau futur nucléaire qui n’existe pas encore ou sur des technologies coûteuses dont les applications sont incertaines comme le piégeage et le stockage du carbone se trouve en concurrence directe avec les véritables énergies renouvelables que nous devrions encourager et financer: l’énergie solaire et éolienne, et l’économie d’énergie, ce dernier aspect étant le plus prometteur pour l’innovation et l’emploi.

Un autre sujet important à traiter sous votre présidence sera la coordination entre le développement territorial et urbain, aspect très important en vue du sommet de printemps et qui fait référence aux suites de la charte de Leipzig: la sauvegarde de la qualité de nos villes et l’amélioration de la cohésion territoriale sont peut-être des sujets moins à la mode que d’autres, mais nous pensons qu’ils sont absolument essentiels dans la lutte contre le changement climatique.

La législation sur les déchets sera aussi probablement achevée durant votre présidence. Nous sommes extrêmement préoccupés, non seulement de ce qui se passé dans mon pays, à Naples, mais aussi parce qu’il nous semble que l’accord prétendument trouvé autour des priorités stratégiques de gestion des déchets, que sont la prévention et le recyclage, est en réalité contredit par ce texte normatif, qui une fois encore fait la part belle aux incinérateurs, qui ne sont d’après nous certainement pas la seule solution pour résoudre le problème des déchets.

Il y a deux questions importantes liées au commerce et à la protection des données qui nous montrerons si votre présidence sera vraiment alliée de cette institution ou non. Vous allez devoir batailler dur avec certains de vos collègues sur la question de l’avis conforme du Parlement européen concernant les accords de partenariat économique avec les pays ACP que, suite aux importants désaccords avec les pays africains qui ont émergé à Lisbonne, nous considérons plus importants que jamais. Il y a ensuite la liberté d’accès aux documents de négociation sur les accords de partenariat et de coopération avec des pays comme la Chine. Pensez, le Parlement européen n’a encore reçu aucune information sur la manière dont ces négociations se déroulent. Tout se fait dans le plus grand secret! Nous pensons qu’il devrait y avoir un débat ouvert sur cette question et que ce Parlement devrait au moins être informé de ce qui se passe.

Enfin, Monsieur le Président en exercice, j’aimerais parler de la question de la protection des données. Nous savons que le Conseil prévoit de prendre une décision sur ce sujet pendant votre présidence, mais nous voudrions vous demander de faire preuve de courage et de demander que la mise en application de cette décision cadre soit repoussée à une date ultérieure à l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, parce que cela permettrait au Parlement de jouer un rôle direct dans cette réforme. Ma collègue vous en parlera encore plus tard, mais je vous demande, Monsieur le Président en exercice, de tenir la première conférence nationale sur les Roms durant votre présidence. Cela constituerait une importante contribution au dialogue interculturel.

 
  
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  Francis Wurtz, au nom du groupe GUE/NGL. – (FR) Monsieur le Président, Monsieur le Président du Conseil européen, Monsieur le Président de la Commission, pour cette première présidence d'un nouveau pays membre, la Slovénie hérite de ses prédécesseurs d'un certain nombre de dossiers plutôt ingrats. Ainsi, concernant la ratification du traité de Lisbonne, êtes-vous tenus de vous assurer qu'aucun État, hormis l'Irlande, ne donne le mauvais exemple en organisant un referendum, y compris dans les pays où des engagements fermes avaient été pris dans ce sens. C'est en quelque sorte entrer à reculons dans l'ère des rapprochements entre les citoyens et les institutions de l'Union. Franchement, vous méritiez de servir une plus noble ambition.

Sur le plan social, la Présidence aura tout d'abord la lourde tâche de débloquer deux projets de directive emblématiques, d'une part sur le temps de travail et le tristement célèbre opt-out, de l'autre, sur le travail intérimaire et l'égalité de traitement des salariés. Elle n'échappera pas non plus à un débat de fond sur les suites à donner aux récents arrêts de la Cour dans les affaires Laval/Vaxholm et Viking Line, qui légitiment le dumping social. Mon groupe a d'ailleurs demandé l'inscription d'un débat sur cette question à l'ordre du jour d'une prochaine session du Parlement. En effet, toute la problématique de la directive Bolkestein et des dispositions du traité sur lesquelles elle est fondée est ainsi relancée. En pleine ratification d'un nouveau texte reprenant l'intégralité de ces dispositions, cela fait plutôt désordre.

Enfin, toujours sur le plan social, l'Europe est confrontée à l'exigence croissante d'une augmentation des salaires. En effet, leur part dans la valeur ajoutée recule depuis des décennies. Elle n'a même jamais été aussi faible, souligne la presse économique elle-même. Or, la Banque centrale européenne vient de menacer de remonter les taux si cette exigence pourtant si légitime était satisfaite et ce, reconnaissent les experts, bien que les profits n'aient jamais été aussi élevés. Si nous ne mettons pas cette question à l'ordre du jour, elle s'y imposera d'elle-même sous peu. Je rappelle que le document commun aux présidences allemande, portugaise et slovène souligne à son point 68 que ces présidents, je cite, "s'efforceront en priorité de renforcer le modèle social européen qui fait partie intégrante de la stratégie de Lisbonne". Comme dit l'adage: la preuve du pudding, c'est qu'on le mange!

Un mot également à propos d'un autre sujet sensible, celui des migrants en situation irrégulière. À son stade actuel, le projet de directive sur leur retour mérite le qualificatif de directive de la honte que lui ont donné les organisations de défense des droits humains. Son adoption en l'état éclairerait d'un jour cruel les belles intentions affichées par l'Union dans le cadre du dialogue interculturel.

Je voudrais, en conclusion, évoquer le problème du Kosovo. Avant toute décision, ne serait-il pas justifié d'avoir quelques éclairages sur une triple question? D'abord, comment expliquer que deux milliards d'euros d'aide de la communauté internationale y aient abouti en l'espace de sept ans à l'inexistence d'un développement économique, à une pauvreté endémique, à un chômage d'un habitant sur deux, à la prolifération de la corruption et des réseaux mafieux? Ensuite, comment expliquer que dix-sept mille soldats de l'OTAN se soient montrés incapables d'empêcher la destruction de dizaines d'édifices orthodoxes, l'enlèvement ou l'assassinat de centaines de citoyens kosovars de communautés minoritaires et l'exil forcé de milliers d'autres? Enfin, en quoi la proclamation unilatérale de l'indépendance du Kosovo et le remplacement de la MINUK par l'Union européenne résoudront-ils ces problèmes vitaux tout en assurant la stabilité des Balkans? Je serais curieux d'entendre votre réponse.

 
  
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  Jens-Peter Bonde, au nom du Groupe IND/DEM. – Monsieur le Président, j’aimerais remercier le Président en exercice pour l’agréable visite que nous avons faite en Slovénie avant Noël. Monsieur le Président en exercice, j’espère que vous conduirez le Conseil européen mieux que vous n’avez conduit la réunion qu’ont eu les présidents de groupe avec vous: vous vous êtes arrogé la plus grande partie du temps de parole pour ne rien dire que nous ne sachions déjà. Vous n’avez pas laissé vos ministres, qui je suppose connaissent leur sujet, répondre à la plupart de nos questions. Et vous n’avez pas envoyé les réponses écrites a posteriori. Un Parlement comprend également une opposition dotée de certains droits.

J’ai reçu hier une pétition de 571 journalistes slovènes vous critiquant car vous ne respecteriez pas la liberté de la presse. Permettrez-vous que soit menée une enquête indépendante?

La semaine dernière on a rapporté que vous aviez demandé au Portugal d’annuler le possible referendum souhaité par la plupart des électeurs portugais. Puis-je vous rappeler l’existence du Traité de Nice, qui vous impose de prendre toutes les décisions le plus près possible du citoyen? Annuler un referendum constitue une violation de cet article. Les États membres peuvent être critiqués mais pas sanctionnés, car la ratification reste une compétence nationale. Le comportement de la Présidence et de la Commission européenne est une affaire communautaire. Vous devez respecter les procédures de ratification nationales. Si vous souhaitez dire quelque chose, alors vous devriez rappeler aux États membres l’obligation juridique commune de légiférer le plus près possible du citoyen.

Vous violez le Traité, et la Commission européenne fait de même puisqu’elle ne se conduit pas en gardienne de cet article du Traité. Vous êtes partie prenante d’un arrangement entre Premiers ministres pour éviter un referendum. Cet arrangement constitue une violation du Traité. La Commission devrait s’en être indignée au lieu de soutenir cette tentative de court-circuiter les citoyens européens. Lisez encore une fois l’article 1 du Traité sur l’Union européenne: «Les décisions sont prises dans le plus grand respect possible du principe d'ouverture et le plus près possible des citoyens». Quelle phrase merveilleuse ce serait, si elle était appliquée!

Le Traité de Lisbonne a été adopté de la manière la plus fermée possible et le plus loin possible des électeurs. Il semble maintenant que seule l’Irlande puisse sauver notre démocratie européenne. Mais le Conseil pourrait au moins publier une version consolidée du Traité de Lisbonne, pour que vous puissiez lire ce que vous avez signé. Le 17 décembre 2007, la Hongrie a signé un texte qu’elle n’avait même pas reçu! »Ce n’est pas une manière de décider proche des citoyens ou des membres du Parlement.

 
  
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  Le Président. − Monsieur Bonde, nous comptons sur vous en tant que président de votre groupe pour faire en sorte que vous et vos collègues vous comportiez dans cet hémicycle en parlementaires. Occupez-vous des problèmes que rencontre votre droite, au lieu de vous contenter de viser les autres!

(Applaudissements)

 
  
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  Andreas Mölzer (NI). – (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Président de la Commission, en tant que député de Carinthie, voisine immédiate de la Slovénie, je trouve formidable, et c’est un plaisir pour moi, qu’une nation qui, il y a seulement 20 ans, ployait sous le joug communiste préside aujourd’hui l’Union européenne pour six mois. C’est pour moi la preuve que la voie de l’intégration européenne qui nous éloigne des catastrophes du 20e siècle est par nature la juste voie vers la liberté et l’unité.

Lorsque j’entends que le but de la Slovénie durant cette présidence du Conseil est avant tout d’intégrer à l’Union européenne tous les États de l’ex-Yougoslavie, et bien je crois que cela est juste et important, afin de redéfinir ce processus d’intégration européenne selon le critère de territorialité, comme c’était le cas. Je crois que cela est bien plus important que, par exemple, les négociations d’adhésion avec un pays comme la Turquie, dont la plus grande partie du territoire se trouve en Anatolie, en Asie.

Je crois que ce processus d’introduction des États de l’ex-Yougoslavie à l’UE devrait avoir lieu avant tout de manière à permettre aux Européens d’agir sans l’influence de puissances étrangères à l'Europe, comme les États-Unis d'Amérique ou la Russie. J’espère que la Slovénie saura avant tout garder à l’esprit le désir de la Croatie d’adhérer à l’UE, et que les conflits tels que ceux qui portent sur les zones de pêche situés entre la Croatie et la Slovénie, par exemple, n’y feront pas obstacle, parce que parmi les pays de l’ex-Yougoslavie, la Croatie, avec la Slovénie, est sans aucun doute le pays le plus apte à rejoindre l’Europe, et est un pays d’Europe centrale démocratiquement mûr.

Sur la question du Kosovo, qui est sans doute celle qui pèsera le plus sur la présidence slovène du Conseil, la situation est telle que d’une part, nous devons tenir compte du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et c’est le droit de la majorité des Kosovars albanais, mais d’autre part, il faut considérer les droits historiques des Serbes. Il ne faut pas que le Kosovo devienne un État satellite des États-Unis, ni que la Serbie soit poussée dans les bras de Moscou, dans les bras du Kremlin. L’autonomie du Kosovo ne doit pas devenir un précédent pour la partie turque de Chypre du Nord. L’objectif doit être la stabilité dans les Balkans et la redéfinition de l’intégration européenne d’après le critère de territorialité.

Permettez-moi d'aborder en quelques mots un problème bilatéral touchant la Slovénie et l’Autriche: le problème des signes topographiques en Carinthie. J’espère que le gouvernement fédéral autrichien trouvera rapidement une solution équitable qui satisfasse la minorité slovène d’Autriche, éminemment bien protégée. Du même coup, j’espère que le Slovénie trouvera une solution de bons sens concernant la minorité résiduelle autrichienne de langue allemande en Slovénie, qu’elle considèrera ce peuple comme une minorité autochtone, et que les conventions culturelles entre Autriche et Slovénie pourront à cet égard se remplir de sens.

 
  
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  Mihael Brejc (PPE-DE). – (SL) Mesdames, Messieurs, le programme de la présidence slovène contient tous les sujets importants de notre époque et constitue une bonne base de travail pour les six mois à venir. En seulement deux minutes, je vais me limiter à aborder un seul domaine, c’est-à-dire la liberté des citoyens, l'administration de la justice et les affaires intérieures. J’attends de la présidence slovène qu’elle suive comme il se doit les effets du système d’information «SIS un pour tous» et qu’elle accélère la mise en application du «SIS 2».

La politique commune d’asile et d’immigration doit être basée sur une coopération étroite avec les pays de transit et d’origine. Il y a aujourd’hui 27 régimes et approches différents à la résolution de ce problème, et nous ne nous faisons bien sûr aucune illusion quant au fait qu’une question si compliquée puisse être résolue si rapidement. Mais nous devons nous acquitter de cette tâche difficile.

Le troisième domaine est la coopération avec Frontex, pour lequel la présidence slovène préparera des lignes d’orientation concernant les activités futures de l’agence sur la base de l’analyse du rapport de la Commission. Le quatrième domaine est relatif à l’urgente harmonisation de la politique européenne en matière de visas et à la définition des fondements juridiques pour lancer le fonctionnement du système d’information européen en matière de visas.

La lutte contre le crime organisé et le terrorisme a jusqu’à présent constitué le fil rouge rassemblant toutes les présidences. Je soutiens les mesures proposées et suggère que nous commencions finalement à nous attaquer aussi aux causes du terrorisme.

La Slovénie est l’un des États membres les plus avancés en matière d'e-administration et de simplification administrative. J’attends donc de la Slovénie, pendant sa présidence, qu’elle mette ses bonnes pratiques dans tous les domaines à disposition des autres États membres. J’espère aussi qu’une bonne coopération s’instaurera entre la présidence slovène, le Parlement et la Commission, et je suis convaincu que, lorsque la présidence slovène aura pris fin, on pourra dire que l’Union européenne a fait un pas de plus vers l’avant.

 
  
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  Borut Pahor (PSE). – (SL) Je suis fier que le Premier ministre slovène s’adresse aujourd’hui au Parlement européen en tant que président du Conseil européen. Comme l’a dit le Premier ministre, ceci témoigne non seulement des incroyables changements survenus en Slovénie ces 20 dernières années, mais aussi des changements presque inimaginables survenus en Europe elle-même durant cette période très courte de son histoire.

Le vice-président de la Commission européenne a dit à Ljubljana que le début de la présidence slovène du Conseil européen marquait la fin des divisions entre anciens et nouveaux membres de l’Union européenne.

J’aimerais rebondir sur cette très belle pensée pour dire que jusqu’à récemment, nous n’entendions que ce que les candidats puis nouveaux membres de l’Union européenne attendaient de l’UE. Aujourd’hui, l’Europe a le droit de demander au Premier ministre slovène, et à la Slovénie en sa qualité de pays président, ce qu'elle peut attendre de ce pays. Je crois que nous sommes face à un événement historique exceptionnel qui a des conséquences symboliques et concrètes.

Je pense personnellement que l’Europe peut attendre de la Slovénie le maximum de ce que cette dernière est en mesure de donner. À mon avis, la Slovénie est bien préparée et est entièrement tournée vers son rôle international et de présidence du Conseil européen.

J’aimerais remercier mon collègue M. Schulz pour le soutien que notre groupe a offert à la présidence slovène et, en tant que président du plus grand parti d’opposition en Slovénie (le parti social-démocrate), j’aimerais aussi assurer cette honorable assemblée du fait que je n’utiliserai pas les politiques européennes de la présidence slovène de l’Union européenne dans le cadre des élections législatives qui suivront la fin de cette présidence de l’UE pour en faire une cible ou une victime de nos efforts communs de réussite slovène dans le cadre de cette importante mission internationale. La réussite du Premier ministre sera celle du Premier ministre de la Slovénie, celle de toute la Slovénie, et également la mienne.

Je suis certain qu’à la fin de la présidence slovène on pourra affirmer que, comme quelqu’un l’a dit, il n’y a pas de petits ou de grands États membres de l'Union européenne, mais simplement des États qui remportent un peu plus ou un peu moins de succès dans le cadre de leur présidence de l’Union. Mon souhait est que, avec un peu de chance, le Premier ministre et le gouvernement slovène réussissent à compter parmi ceux qui remportent le plus de succès.

 
  
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  Jelko Kacin (ADLE). – (SL) Monsieur le Premier ministre, votre arrivée et votre allocution aujourd’hui marquent le début de la phase finale d’intégration totale de la Slovénie à l'Union européenne. La Slovénie est le premier pays des onze nouveaux adhérents à avoir pu prendre en charge la présidence. C’est un grand privilège pour la Slovénie et pour l’Europe, et je vous souhaite beaucoup de succès dans le cadre de cette Présidence.

Mais la tâche de la Présidence est ardue, c’est pourquoi j’aimerais vous interroger aussi sur les injustices qui ont lieu au sein de l'Union européenne. Cette question s’adresse à vous, mais aussi aux présidents du Parlement et de la Commission européenne. En 2004, dix pays ont adhéré à l’Union européenne. En fait, il s’agissait plutôt de neuf pays et demi, puisque seulement une partie de Chypre a adhéré. Deux ans plus tard, nous avons annoncé l’arrivée de la Roumanie et de la Bulgarie, et une fois encore nous avons oublié la partie nord de Chypre. Et même après que la Roumanie et la Bulgarie ont adhéré, nous n’avons rien dit de Chypre.

Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé aujourd’hui des Balkans occidentaux, de l’Ukraine, de la Moldavie, du Caucase et de l’Afrique du Nord, sans dire un mot sur la question de Chypre du Nord. C’est comme si ils avaient été négligés, balayés, ce qui n’est pas bon. Il est juste que vous ayez entamé à Ljubljana un dialogue entre cultures et religions. Et le sujet sur lequel nous pourrions vraiment faire beaucoup est précisément celui de Chypre. Chypre a besoin d’un dialogue entre cultures et religions, afin que ces 200 000 innocents puissent avoir l’opportunité de devenir membres de l’Union européenne. Par ailleurs, Chypre vient juste d’adopter l’euro comme nouvelle monnaie. Dans le nord, ils utilisent toujours la lire.

Et enfin, Monsieur le Premier ministre, quand vous avez parlé de votre condamnation, du fait que vous avez été jugé dans une langue étrangère, j’aurais préféré que vous disiez en serbo-croate, ou en serbe. Certaines personnes dans cette assemblée pourraient s’imaginer que vous avez été jugé en russe. Une fois encore, je vous souhaite beaucoup de réussite pour votre Présidence.

 
  
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  Adam Bielan (UEN). – (PL) Monsieur le Président, j’aimerais commencer par féliciter le Premier ministre Janša pour l’exercice de la Présidence de l’Union. C’est un moment historique dans l’histoire de l’intégration européenne, car c’est la première fois qu’un nouvel État membre prend la Présidence.

La Slovénie est un pays qui a été affecté à maintes reprises par les changements de frontières qui ont eu lieu sur notre continent. Il illustre donc très bien l’unification européenne, non seulement d’un point de vue économique, mais aussi d’un point de vue géopolitique.

Pour cette raison, je pense que les six prochains mois porteront leurs fruits en termes de stabilisation de la situation dans la région des Balkans occidentaux. J’espère que la politique de voisinage et d’élargissement de l’Union aura la priorité durant cette période. Je compte sur les aspirations de notre voisin oriental, l’Ukraine, qui sont aussi reçues avec une meilleure compréhension.

Je suis heureux de constater que la politique énergétique sera aussi une des priorités de la Slovénie. Nous ne savons que trop bien qu’une Europe sûre ne peut exister sans garantir sa sécurité énergétique. Il ne doit plus y avoir de chantage à l’énergie envers l’Union européenne de la part de quiconque, et je suis certain que la Slovénie, pays qui a porté le fardeau du communisme pendant plus de 40 ans, comprend parfaitement ce problème.

 
  
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  Elly de Groen-Kouwenhoven (Verts/ALE). – Monsieur le Président, mes félicitations à la Slovénie, et bienvenue au Premier ministre Janša: membre de l’UE depuis seulement quatre ans, et déjà la Présidence européenne. Cela est synonyme de travail et de responsabilités, mais c’est également une preuve de confiance en votre jeune État, Monsieur le Président en exercice.

Ce qui m’inquiète et me déçoit (nous, devrais-je dire), c’est qu’un nombre impressionnant de membres du Parlement européen provenant d’États membres et de groupes très différents n’ont toujours pas reçu de réponse claire à leur question répétée visant à savoir si la Slovénie allait accueillir la première conférence annuelle sur les Roms. C'est quelque chose d’immense, mais aussi un énorme défi, et vous n'êtes pas seul. La Commission européenne a offert son soutien financier. Un soutien moral a été exprimé par le Conseil européen qui, dans ses conclusions, aux termes du point 50, souligne que l'UE devrait faire des avancées concrètes sur la question des Roms.

Le soutien logistique vient de la communauté rom européenne, qui exprime la volonté de coopérer étroitement partout où elle le peut. Un soutien politique arrive de nombreux membres du Parlement européen issus de différents groupes de cet Hémicycle, qui ont conscience de la nation oubliée d’Europe, les Roms, dont beaucoup sont encore victimes des dernières guerres des Balkans et vivent en réfugiés aux quatre coins de l’Europe.

La Slovénie en a réchappé de peu, mais elle a elle-même largement goûté à l’absence de liberté et de sécurité. J’espère que la Slovénie prendra comme un honneur d’accueillir la première conférence annuelle sur les Roms. Elle sait compter beaucoup de supporters, et peut-être devrais-je dire, de fans.

 
  
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  Mary Lou McDonald (GUE/NGL). – Monsieur le Président, j’aimerais moi aussi souhaiter beaucoup de bien à la Présidence slovène. Ce jour est en effet historique. Je ne doute pas un instant de la capacité de la Slovénie, en tant que petit État, à réussir sa présidence.

J’espère, Monsieur le Président en exercice, que vous êtes vraiment sérieux lorsque vous dites souhaiter voir une Europe réellement concernée et centrée sur ses citoyens. Je dois vous dire que, si nous voulions sérieusement que cette déclaration dépasse la rhétorique, pour devenir réalité, il faudrait changer radicalement notre approche et le contenu de notre politique dans cette institution et à travers les institutions de l’Union européenne.

Je partage l’inquiétude d’un précédent orateur sur le fait que les referendums ne seront pas tenus dans certains États membres sur le sujet du Traité de Lisbonne. Je viens d’une juridiction dans laquelle un referendum se tiendra et où les personnes auront la possibilité d’apprécier, comme on le fait dans la vraie vie, à quel point ils pensent que ce projet est source d’avancée et de développement.

Monsieur le Président en exercice, en Irlande vous avez fait de sacrés remous: les médias vous ont montré déclarant qu’il était important de ne pas lancer de débats qui pourraient nuire à notre pays. Cela nous montre que vous proposez de reporter les sujets controversés ou difficiles. Nous aimerions savoir quels sont ces sujets.

Si nous croyons sérieusement en la démocratie dans l’Union, en une Union concernée, nous devons certainement faire en sorte que toute l’information sur les initiatives et les orientations politiques parvienne au peuple.

 
  
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  Bernard Wojciechowski (IND/DEM). – (PL) Monsieur le Premier ministre, il y a peu, vous avez dit que l’Union européenne était unie non seulement par une politique et une économie communes, mais aussi par les valeurs d’une mémoire, d’une culture et d'une créativité communes. Je suis d’accord.

Tous mes vœux, Monsieur le Premier ministre, de Pologne, la terre d'Adam Mickiewicz. Ce prophète, comme le qualifient les Français, a dit un jour: Slaves, qu’avez-vous à offrir de nouveau? Qu’apportez-vous sur la scène mondiale? Son message était que l’esprit chrétien a particulièrement pénétré certains peuples européens, et que tout progrès chrétien s’accompagne du progrès des nations. L’Europe, mère des nations, est unie dans une culture chrétienne à l’Ouest comme à l’Est. Ici au Parlement, le président français Valéry Giscard D’Estaing m’a dit récemment qu’il avait toujours été favorable à l’inclusion d’une référence au christianisme dans la constitution européenne.

Monsieur le Premier ministre, vous avez raison de dire que l’année européenne du dialogue interculturel est une opportunité pour l’Europe de se renforcer à travers la culture. Jean Monnet, qui repose à présent au Panthéon séculaire de Paris, disait que s’il devait tout recommencer, il partirait de la culture. La culture et la religion chrétiennes, comme le disait le professeur Tadeusz Zieliñski, enterré à Schöndorf près de Munich, sont inscrites dans le désir de l'homme. Que la Slovénie, ce petit pays de l’UE, exprime ce désir à travers ses actions au bénéfice de la culture chrétienne en Europe. C’est là que réside la grandeur de votre pays au sein de l’UE; c’est là que réside la grandeur de nos pays slaves de l’UE.

(Le Président interrompt l’orateur)

 
  
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  Jana Bobošíková (NI).(CS) Mesdames, Messieurs, je suis heureuse que la Présidence slovène veuille prendre en charge les problèmes de la menace du changement climatique et de la politique de l’énergie sûre et durable. Je crois qu’il est temps que nous nous affranchissions du point de vue écolo-populiste et que nous nous libérions de la peur injustifiée des réacteurs nucléaires. Nous avons la possibilité de cesser de prendre l’argent de la poche des citoyens pour l'échange immoral de permis d'émissions, qui ne sont rien d'autre que complaisance envers les plus gros pollueurs. Nous avons la possibilité de nous débarrasser des taxes grotesques sur les combustibles à particules ainsi que des pseudo-solutions techniques, dont les coûts excèdent de loin les bénéfices.

Mesdames, Messieurs, d’après des conclusions scientifiques éclairées, l’énergie nucléaire est la forme d’énergie qui ne produit pas de CO2 et minimise l’aggravation du changement climatique. C’est également l’énergie à faibles émissions de carbone la moins chère, elle est fiable et elle est sûre. De plus, l’énergie nucléaire réduit la dépendance d’un pays aux approvisionnements en pétrole provenant de territoires instables. Je suis persuadée que si nous voulons agir dans l’intérêt des citoyens de l’Union et nous attaquer au changement climatique, nous devrions investir dans la recherche, le développement et l’éducation dans le domaine de l’énergie nucléaire.

 
  
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  Werner Langen (PPE-DE). – (DE) Monsieur le Président, j’aimerais féliciter la Présidence slovène du Conseil pour son programme complet, qui correspond à la phase finale du programme des trois Présidences du Conseil, ainsi que pour les développements positifs de son propre pays.

Vous faites partie de Schengen, vous faites partie de la zone euro, et il s’agit vraiment d’une Présidence du Conseil historique; je souhaite que vous ne fassiez pas ce que tous les autres avant vous ont fait, c'est-à-dire présenter un programme que même un grand pays ne serait pas en mesure de mener à bien en six mois. En tant que petit pays, vous avez la solidarité des plus grands pays et du Parlement européen. Mais je demande, cependant, que vous n’exagériez pas. La réforme des Nations unies n’est certainement pas envisageable en six mois sous la Présidence slovène du Conseil.

De nombreux problèmes doivent être traités d’urgence, vous en avez cités certains. Le plus délicat est la question du Kosovo. Là aussi, vous vous trouvez dans une situation particulièrement difficile. Un autre problème est le développement continu du marché intérieur de l’énergie, l’accord avec la Russie. Voilà les priorités que vous êtes réellement en mesure de prendre en charge. Et si vous réussissez à faire avancer la ratification du Traité de Lisbonne, vous pourrez dire à la fin de vos six mois de Présidence: oui, en tant que premier pays de l’ancien bloc communiste, nous avons réussi à faire de cette Présidence du Conseil un modèle positif de prospérité, de liberté et de paix.

Enfin, une petite remarque à l’attention de notre collègue, M.Schulz, qui est déjà parti. Il a parlé du groupe socialiste au Parlement (en Allemagne il n’en parle pas), mais nous savons qu’il l’a fait. À la fin, il vous a mis en garde contre le radicalisme de droite, comme si le communisme avait été un système extrémiste de droite! Si je le cite correctement, il vous a aussi confié la tâche de faire avancer le processus d’adhésion de la Turquie. La Commission a déjà confirmé traiter avec la Croatie et la Turquie de manière impartiale. Restez en dehors de cela! Laissez cela aux plus grands États, qui n’ont jusqu’à présent pas réussi à résoudre la question. Si vous vous concentrez sur les Balkans occidentaux, vous rendrez un grand service à l’Europe et vous aurez sans doute beaucoup plus de succès sur cette question qu’en essayant de résoudre les problèmes de la Turquie!

 
  
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  Hannes Swoboda (PSE). – (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, ne vous laissez pas limiter à votre rôle dans les Balkans. Continuez à être une Présidence européenne! Je commencerai, cependant, par des sujets moins importants, et j’espère que mon pays, l’Autriche, apportera lui aussi une contribution effective à votre Présidence en résolvant les problèmes actuels relatifs à la minorité slovène en Autriche, et que la minorité slovène réussira finalement à obtenir gain de cause.

En tant que rapporteur pour la Croatie, j’espère que ce pays réussira à accomplir de grands progrès sous votre Présidence. Vous devez contribuer à cela, comme le doit la Croatie. J’attends de vous que durant votre Présidence, vous mettiez en application le traité que vous avez conclu avec le Premier ministre Sanader, et qu’une solution soit ensuite trouvée au litige concernant les frontières grâce à l’évaluation d’une tierce partie. J’attends des efforts plus importants de la part de la Croatie et, concernant la zone de pêche protégée, j’espère que sera tenue la promesse de ne pas étendre ni appliquer cette zone à la Croatie et à l’Italie.

Le problème majeur est certainement celui du Kosovo, et je pense que vous allez dans la bonne direction. Vous agissez prudemment, avec calme, mais de manière déterminée. C’est la solution à laquelle nous aspirons pour le Kosovo car, soyons honnêtes, il n’est ni possible ni raisonnable (que ce soit pour le Kosovo ou pour la Serbie) que le Kosovo devienne une division de la Serbie. Cela ne veut pas dire, cependant, que nous ne partagions pas l’inquiétude de la Serbie et que nous ne puissions pas comprendre pourquoi cela lui pose de gros problèmes. Mais une chose doit être dite très clairement à la Serbie, et en particulier au Premier ministre Koštunica: nous pensons que l’avenir de la Serbie, d’une Serbie démocratique, d’une Serbie qui coopère avec le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, se trouve en Europe! Si M. Koštunica pense que l’avenir de la Serbie se trouve en Russie, c’est son problème, mais je ne crois pas que la population serbe serait d’accord.

Un message clair doit donc être envoyé à la Serbie pendant votre Présidence: vous devez choisir entre la Russie et l’Union européenne sur cette question. Nous faisons l’offre directe à l’ensemble de la région, en particulier à la Serbie, de poursuivre sur la voie menant à l'Union européenne en un laps de temps raisonnable. C’est une tâche très ambitieuse à accomplir, et je suis sûr que vous vous en acquitterez parfaitement!

(Applaudissements)

 
  
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  Lena Ek (ADLE). – Monsieur le Président, je souhaite combiner deux des sujets qui sont à l’ordre du jour du Sommet de printemps. Tout d’abord, le changement climatique et le paquet sur le climat et l’énergie. Bien sûr, il est très difficile de passer des objectifs aux outils. Cela crée une charge pour tous les États membres. Mais c’est une chose que nous devons faire. Je souhaite mettre en lumière deux domaines dans lesquels il conviendra d’être très prudents lorsque nous entamerons les négociations sur ce paquet environnemental.

Le premier est le domaine social. Dans cette assemblée nous avons eu de nombreux débats sur la stratégie de Lisbonne et sur le fait d’associer le développement économique au développement sociable durable et aux questions environnementales. Il est très important que le développement économique durable soit incorporé au paquet environnemental lorsqu’il sera présenté la semaine prochaine.

Le second sujet est la neutralité technologique. La Slovénie est un pays forestier, comme l’est mon propre pays, la Suède, et je crois qu’il est très important que toutes les sortes de carburants alternatives soient disponibles de manière à ce que le choix soit possible, et que l’innovation puisse bénéficier de tout le potentiel de l’entreprise. N’oubliez pas le méthanol et la cellulose!

Enfin, la stratégie de Lisbonne doit être une combinaison de la lutte contre le changement climatique et du développement économique. Considérez le secteur des transports, qui illustre parfaitement comment les trains et les voitures peuvent non seulement conduire au développement économique et à un meilleur marché intérieur, mais aussi permettre d’atteindre les objectifs du paquet sur l’énergie. C’est uniquement en commençant que l’irréalisable peut devenir réalisable. Je vous souhaite ce que le monde réserve de meilleur, Monsieur le Président en exercice.

 
  
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  Miroslaw Mariusz Piotrowski (UEN). – (PL) Monsieur le Président, la Slovénie est le premier des nouveaux États membres à exercer la Présidence de l’Union européenne. Cette présidence coïncide avec l’année 2008, désignée comme année du dialogue interculturel, qui constitue donc l’une des pierres angulaires de son programme. Il convient cependant de rappeler qu’un tel dialogue n’est possible que lorsque les parties ont une conscience forte de l’identité culturelle et qu’elles souhaitent partager cette richesse avec d’autres.

Le fondement culturel de l’Europe est le christianisme, et les valeurs chrétiennes devraient donc être promues et renforcées, non affaiblies. Il est difficile de discerner une telle approche positive dans les documents de l’UE les plus importants à avoir été adoptés, comme la Charte des droits fondamentaux et le Traité modificatif. Ils ne contiennent aucune référence aux racines chrétiennes de l’Europe. Il n’y a pas eu non plus de débats sérieux en la matière sur le forum du Parlement européen.

Dans ce contexte, il faut avoir des doutes sur le fait que l’Union européenne, qui néglige et donc affaiblit ses propres racines, soit suffisamment préparée à un dialogue interculturel avec des partenaires puissants d’autres régions du monde.

 
  
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  Roberto Musacchio (GUE/NGL).(IT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, comme l’a dit M. Barroso, la Présidence slovène représente en elle-même un fait historique, qui nous permet de réfléchir à la relation entre l’Europe et la région des Balkans. Elle a certainement été critiquée, en partie à cause des éléments de dégradation qu’elle a comporté, et l’Europe devrait à présent renverser la situation en favorisant la paix et le rapprochement, encouragés justement par cette relation avec l’Europe.

Voilà pourquoi il convient d’éviter l’action unilatérale sur la question du Kosovo, pour laquelle il devrait y avoir une politique européenne commune, comme en dispose d’ailleurs le nouveau traité. Nous devons résoudre les problèmes relatifs aux nouvelles frontières externes, qui sont apparus suite à l'accession de certains pays à l'Union européenne. Nous avons besoin d’une politique active pour l’intégration sociale, économique et environnementale, qui englobe la région entière, et sincèrement je ne considère pas que l’énergie nucléaire soit une solution aux problèmes énergétiques.

Enfin, j’aimerais rappeler à la Présidence slovène le problème des «effacés», c’est-à-dire de ces anciens citoyens yougoslaves qui ont toujours des problèmes de citoyenneté en Slovénie, afin qu'il puisse être définitivement résolu.

 
  
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  Hans-Peter Martin (NI). – (DE) Monsieur le Président, Président en exercice du Conseil, on nous a enseigné très schématiquement dans notre enfance comment le général Tito avait fait irruption dans les rues de Belgrade, les gens s’écartant d’un bond (la ville était fermée, aucune règle de la circulation n'était en vigueur). Dans notre manière de raisonner emprunte de jeunesse et de naïveté, cela représentait la manifestation typique de l’arbitraire et des abus pouvant découler d'un système déterminé.

Nous avons plus tard constaté comment les poursuites étaient arbitrairement engagées contre les dissidents, contre les détracteurs dans le pays duquel ils parvenaient à s’échapper. À présent vous êtes ici, et votre joie est compréhensible, mais soyez vigilant! Notre Tito ici, dans son attitude, par exemple, est notre secrétaire général Harald Rømer, qui envahit cette ville de Strasbourg et ne craint aucune conséquence même s’il se trouve à 100 km/heure, et les gens doivent aussi s’écarter d’un bond. Et, malheureusement il y a des poursuites arbitraires contre des détracteurs malvenus même au sein de l’Union européenne.

 
  
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  Le Président. − Je condamne avec force ces attaques contre le Secrétaire général du Parlement européen.

 
  
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  Giles Chichester (PPE-DE). – Monsieur le Président, j’aimerais accueillir chaleureusement le Premier ministre au Parlement, et lui souhaiter beaucoup de bien pour la durée de ses fonctions de Président en exercice du Conseil. Je suis certain que la Slovénie s’acquittera de la mission avec beaucoup de savoir-faire.

Je me félicite de l’importance donnée à la prochaine étape de la stratégie de Lisbonne. Il reste beaucoup à faire pour convaincre les États membres de réformer leurs économies et j’espère que la Présidence plaidera en faveur d’une plus grande libéralisation, de réformes des marchés du travail, et fera en sorte que les entreprises européennes profitent de la mondialisation. L’Europe doit être plus compétitive, plus concentrée sur la création de nouveaux emplois et moins préoccupée par la protection d’un modèle social qui entrave la croissance de l’emploi.

Je veux que des actions soient entreprises pour parachever le marché intérieur et, en particulier, le secteur des télécommunications. Je me suis réjoui de l’annonce faite l’année dernière par le commissaire sur une libéralisation accrue du marché des télécommunications. Nous avons maintenant la possibilité de revoir le cadre existant pour nous défaire des entraves et pour planifier un avenir plus compétitif pour cette industrie essentielle.

Je suis impatient d’entendre à la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, où je suis aussi le porte parole du groupe PPE-DE, comment la Présidence à l’intention de traiter ces sujets. Je me félicite également de l'engagement pris de poursuivre avec détermination l’agenda sur l’énergie et le changement climatique. L’UE a fixé des objectifs sévères en matière d'émission de carbone et il incombe maintenant aux États membres de les suivre à travers des actions concrètes, et pas seulement avec des mots, pour garantir que le partage des tâches ne se termine pas seulement en un délestage.

J’ai lu avec inquiétude dans la presse cette semaine que certains États membres essaient d’éroder les accords de l’UE de l’année dernière sur le changement climatique, et nous serons particulièrement vigilants au fait que le gouvernement britannique se montre à la hauteur des engagements qu’il a pris.

 
  
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  Jan Marinus Wiersma (PSE).(NL) Monsieur le Président, j’aimerais revenir à la situation de la Serbie. Je crois que c’est une bonne idée de créer un groupe d’action équivalent à celui de la Croatie, comme l’a proposé la Présidence slovène, pour aider la Serbie à coopérer pleinement et de manière effective avec le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie de La Haye. Cela pourrait aussi ouvrir la voie (en ce qui me concerne) à la signature d’un accord de stabilisation et d’association. J’en appelle aussi au gouvernement de mon propre pays, les Pays-Bas, pour coopérer et soutenir la proposition de la Présidence slovène, et examiner combien ce système a bien fonctionné avec la Croatie par le passé.

J’aimerais faire une deuxième remarque à propos de notre politique de voisinage. L’Ukraine a maintenant un nouveau gouvernement, et les négociations sont sur le point de commencer quant à la suite à donner à l’accord de partenariat et de coopération avec ce pays. Nous aimerions connaître les idées et les propositions du gouvernement slovène sur la forme que devraient prendre les négociations et le résultat recherché. Nous ne sommes pas favorables à ce que soit proposée l’adhésion à l’Ukraine aujourd’hui (ce n’est absolument pas à l’ordre du jour), mais il est important d’offrir à ce pays quelque chose de plus tangible dans le cadre de ses liens avec l’Union européenne.

J’aimerais maintenant dire quelques mots sur la situation en Géorgie, autre pays rentrant dans le champ de la politique européenne de voisinage. Je trouve personnellement les réactions de l’Union européenne aux résultats des élections un peu trop hâtives et positives. Elles ont été suivies de deux grandes manifestations. Un débat est toujours en cours sur les irrégularités qui se sont produites au cours des élections. Ce qui me semble important à présent, c’est qu’aussi bien l’Union européenne que la Présidence prennent l’initiative au moins de favoriser les liens entre l’opposition dans ce pays et le président Saakashvili.

J’aimerais enfin m’exprimer sur la situation de la Russie. Les élections présidentielles vont bientôt avoir lieu. Il semble que la voie soit ouverte au démarrage des négociations sur un nouvel accord de partenariat avec ce pays. À notre avis, la question globale de la transparence énergétique est extrêmement importante dans les négociations préparatoires en vue de ce nouvel accord.

Nous souhaitons cependant aussi entamer un dialogue avec la Russie concernant la qualité de la démocratie dans ce pays, en particulier à propos des problèmes que nous avons récemment rencontrés dans le cadre de l’observation des élections, et de la différence de point de vue entre l'Union européenne et la Russie sur cette question. J’espère que ce sujet sera lui aussi inscrit à l’agenda de la Présidence slovène.

 
  
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  Bronislaw Geremek (ADLE). – (PL) Monsieur le Président, je crois que nous anticipons le fait qu’en 2008 la présidence slovène permettra à l’Union européenne de résoudre le problème du Traité constitutionnel et préparera sa ratification, et qu’elle permettra de trouver une solution à l’un des problème épineux que rencontre l’Union européenne: le problème du Kosovo. Je crois qu’il est important de dire, cependant, qu’au-delà de ces priorités, certaines missions leurs seront favorables. Je demanderais que le dialogue interculturel soit considéré comme l’une de ces missions. Je crois qu’il fait partie des valeurs qui créent l’unité européenne, et qu’il implique également une certaine valeur géopolitique que la politique de l’UE pourrait avoir.

Il me semble que dans ce contexte particulier l’Europe devrait jouer le rôle de pacificateur, alors que le monde semble être en état de désordre international. J’ajouterai qu’il est extrêmement important que la question du Kosovo soit traitée dans le contexte du dialogue interculturel. Cela sera le problème de l’avenir du Kosovo.

Monsieur le Premier ministre, tous mes vœux de succès à la présidence slovène.

 
  
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  Jan Tadeusz Masiel (UEN). – (PL) Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, je félicite la Slovénie pour sa Présidence de l’Union et je lui souhaite le succès, en particulier concernant la ratification du nouveau traité.

La petite Slovénie est passée devant la grande Pologne, et cela doit nous donner à penser, à nous Polonais. Peut-être qu’à travers l’exemple de la Slovénie nous allons voir s’affaiblir notre peur de l’Union et augmenter notre conviction que cela a une raison d’être. Après tout vous êtes, Monsieur, le deuxième slave, après Jean-Paul II, à venir orienter la culture de toute l’Europe, y compris de l’ouest. Après son élargissement en 2004, l’Union a ressenti le besoin de sang neuf, de nouveaux cerveaux et de nouvelles perspectives, et grâce à votre proposition de cinquième liberté pour l’Union, la libre circulation de la connaissance, vous répondez à cette attente.

Votre pays, autrefois partie de l’ex-Yougoslavie, avec sa conscience des problèmes des mondes de la chrétienté et de l’islam, donnera certainement un nouvel élan pour que soit trouvée une issue équitable au problème du Kosovo, dans le respect des droits des serbes.

 
  
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  Alojz Peterle (PPE-DE). – (SL) C’est avec joie et fierté que je partage avec vous un sentiment de liesse, accompagné, bien sûr, d’un fort sentiment de responsabilités et de grandes opportunités. Je suis persuadé que la Slovénie va montrer à travers cette présidence, entre autres choses, que son instauration il y a des années n’était pas seulement une décision géopolitique, mais aussi la reconnaissance du fait que nous voulions coopérer de manière responsable à la création d’une Europe libre, démocratique et vraiment unie.

Je soutiens fortement l’intention de mettre en application la stratégie de Lisbonne, qui est essentielle pour notre avenir. À cet égard, je suis certain que la Slovénie fera tout son possible pour faire avancer la politique commune en matière de télécommunications et de technologies de l’information. Cela est essentiel pour la mise en application de la stratégie de Lisbonne, non seulement parce que cela contribuerait à augmenter la compétitivité, mais aussi pour pouvoir se rapprocher des citoyens. Les citoyens européens aiment sentir qu’ils ont la politique commune à portée de main et la directive sur l’itinérance internationale a été un succès: elle nous permet de téléphoner moins cher en Europe. La politique commune dans ce domaine nous permettra sûrement de ressentir plus souvent le bénéfice que nous apportent ces politiques.

Je vais à présent aborder le domaine de la santé. Je suis très heureux, et je ne suis pas le seul dans ce Parlement, du fait que les priorités de la présidence slovène comprennent aussi la lutte contre le cancer. Ceci devrait être un point permanent de l’ordre du jour du Conseil européen.

Le cancer ne concerne pas que les ministres de la santé. Un citoyen sur trois en Europe risque de contracter la maladie, et les tendances ne sont pas optimistes. Il s’agit d’une vaste question sociale et politique, qui est également liée à la mise en application de la stratégie de Lisbonne. Si de plus en plus de personnes tombent malade, nous n’arriverons pas à augmenter la productivité ni à être plus compétitifs. La santé est une perspective, une dimension, et pas seulement un secteur d'activité. Nous serons heureux si nous accomplissons deux choses durant la présidence slovène. Tout d’abord, il faudrait être plus attentifs à la prévention dans la lutte contre le cancer, et ensuite, des groupes de travail interinstitutionnels pour la lutte contre le cancer devraient être mis en place. Ce combat requiert une coordination solide, étroite, entre le Parlement européen le Conseil et la Commission européenne.

Monsieur le Président du Conseil, je vous souhaite une présidence pleine de réussites.

 
  
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  Magda Kósáné Kovács (PSE). – (HU) Merci, Monsieur le Président. Monsieur le Premier ministre, grâce à votre Présidence, les nouveaux États membres ont franchi une nouvelle étape vers la maturité. Il est probable que votre Présidence contribue à effacer les réserves qui n’ont jamais existé dans les institutions européennes, mais qui sont présentes dans la vie quotidienne de l’Union européenne.

Vous exercez la première Présidence de l’année du dialogue interculturel. Notre région sait bien que, près de la grosse forme rouge que l’on voit sur le globe, l’Europe centrale de l’Est s’est transformée en forme peinte de rose, mais que cette région n’a en réalité jamais été de couleur uniforme. Cette région a toujours conservé sa multiplicité de couleurs historique et sa diversité. Cela est bien connu, en particulier dans les Balkans occidentaux, car la Yougoslavie a ignoré les divisions, sans jamais réussir à les combler.

Ce n’est donc pas par hasard que nous nous battons surtout pour repenser et renforcer notre identité nationale, linguistique et culturelle, et nous attendons de vous que vous nous aidiez, car votre Présidence peut aider à reconstruire une identité qui est maintenant inséparable de la conscience des citoyens européens.

L’opportunité et le devoir de la Présidence slovène sont de prendre des mesures supplémentaires pour faire évoluer la mission régionale européenne et l’élargissement vers une nouvelle phase. La Slovénie est une passerelle vers les Balkans occidentaux, et la voie de l’Europe mène à cette passerelle. La lassitude des États membres liée à l’élargissement ne peut devenir une lassitude de réforme dans cette région, car cela mettrait en danger la stabilité de notre région.

Enfin, concernant le Traité modificatif, je suis fier que la Hongrie ait été le premier pays à le ratifier. Bien qu’il n’y ait aujourd’hui que peu de sujets en Hongrie qui puissent faire l’objet d’un accord politique, l’Europe en a été un. Notre région a besoin d’une Europe qui travaille plus et mieux, et nous savons pouvoir compter sur la coopération et l’aide de la Présidence slovène.

Nous vous souhaitons une Présidence pleine de réussites.

 
  
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  Alexander Lambsdorff (ADLE). – (DE) Monsieur le Président, la région alpine est très importante pour l’Europe cette année. La Slovénie exerce la Présidence du Conseil européen, la Suisse et l’Autriche accueillent le championnat de football européen, et tous les yeux sont tournés vers ces montagnes. Je félicite la Présidence d’avoir pris ses fonctions officielles.

Il s’agit d’une Présidence importante. Le processus de ratification du Traité de Lisbonne est à juste titre votre première priorité. Le PESD est à l’essai au Kosovo. Au Parlement, nous attendons que vous clarifiiez le fait (si nous n’arrivons pas à prendre de résolution du Conseil de Sécurité) que la résolution 1244 est une base juridique incontestable pour toutes les mesures PESD. Mon Président de groupe a dit: nous sommes contre un accord de stabilisation et d’association accéléré avec la Serbie sans coopération avec le TPI pour l'ex-Yougoslavie.

Nous nous réjouissons du fait que la Slovénie soit le premier État membre issu du dernier élargissement à prendre la Présidence. Nous, libéraux, nous sommes toujours fortement battus pour cet élargissement. Nous l’avons prôné même face à l’antagonisme dans notre propre pays.

Pourtant, nous ne sommes pas à la fête en ce moment. Je viens de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et j’ai appris hier par 2 300 personnes de Bochum que Nokia allait fermer ses usines de production et les délocaliser en Roumanie. On a ensuite entendu que cette opération allait être effectuée aux frais de l’UE. Je veux dire de manière très claire de la part du Parti démocrate libre que la délocalisation d’emplois au sein de l’Union européenne ne doit pas être facilitée par des financements européens! Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire en sorte qu’aucune subvention de l’UE ne soit attribuée dans cette affaire. Je vois que le Président de la Commission acquiesce. J’espère que la Commission va nous donner une réponse claire sur la question. C’est un sujet de la plus haute importance, qui effraie les gens et suscite en eux la peur de l’Europe. Cela ne devrait pas se produire! Nous devrons aussi nous assurer que les critères d’éligibilité à l’aide seront vérifiés si des subventions nationales sont allouées à la Roumanie. Ceci est un vrai problème, et nous espérons que les personnes de Bochum, qui sont qualifiées et motivées, retrouveront rapidement du travail.

 
  
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  Ryszard Czarnecki (UEN). – (PL) Monsieur le Premier ministre, vous avez toute ma sympathie et mon estime. Suite à votre entrée dans la zone euro, l’inflation dans votre pays est 100  % plus élevée qu’elle ne l’était il y a un an. Malgré cela, comme l’a dit le commissaire Almunia il y a deux mois, Monsieur le Président de la Commission, vous avez admis que cette hausse de l’inflation était l’une des conséquences de l’adhésion à la zone euro.

Vous avez déclaré que la question du Kosovo était l’une de vos priorités. Veuillez s’il vous plaît garder à l’esprit que son indépendance serait la première modification unilatérale de frontières en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est exactement ce que Ossetia et Abkhazia en Georgie recherchent, mais Moscou entend aussi déstabiliser la situation dans le sud du Caucase. Cela pourrait entraîner une guerre dans cette région, et le plus grand conflit militaire en Europe depuis l’éclatement des Balkans au début des années 90. Nous devons vraiment respecter le droit des Kosovars à disposer d’eux-mêmes.

 
  
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  Francisco José Millán Mon (PPE-DE).(ES) Monsieur le Président, je souhaite beaucoup de bien à la Présidence slovène. Elle est très symbolique de la transformation de l’Union européenne. De très importantes questions seront traitées dans les six mois à venir, je vais en mentionner quelques-unes.

Tout d’abord, il y a le Conseil européen de printemps, qui sera consacré à la stratégie de Lisbonne. En vérité, nous nous trouvons dans une situation économique difficile: les prévisions de croissance sont à la baisse en raison de la crise financière, de la hausse de l’inflation, de la force de l’euro face à un dollar très faible, et du prix du pétrole extrêmement élevé. Les prix des denrées alimentaires augmentent également.

Le public attend des décisions efficaces qui aident à renouer avec la confiance en ces temps incertains.

A l’extérieur, il y a la question du Kosovo, qui touche à des principes très importants tels que la stabilité des frontières en Europe. Ne soyez pas trop pressés. Je crois que le Conseil européen de décembre a été trop hâtif. Il a pris des décisions telles que l’envoi d’une mission civile, mais semble-t-il sans accord sur la base juridique. Il est paradoxal que ceci se produise dans l’UE, une communauté basée sur l’État de droit.

La question du Kosovo est délicate, elle demande de la prudence. Essayez vraiment d'obtenir une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité.

En mai, comme vous l’avez dit, se tiendra le très important sommet de Lima avec les pays d’Amérique Latine, qui sont si proches de l’Europe en termes de principes et de valeurs. Le sommet de Lima devrait aussi être utilisé comme un levier pour débloquer les négociations avec le Mercosur et pour faire avancer les négociations avec les pays andins et l’Amérique centrale sur leurs accords d’association respectifs.

En mars, l’extension de l’espace Schengen deviendra une réalité dans les aéroports. C’est un moment décisif pour les frontières externes de l’UE, ce qui m’amène à la lutte contre l’immigration illégale. Une réunion des ministres responsables des contrôles aux frontières est prévue, et elle est je crois vraiment opportune. Nous avons besoin d'une coopération renforcée entre ces ministres, et les agents surveillant les frontières externes doivent être conscients du fait qu’ils font un travail d’ordre national, mais aussi européen, et qu’ils sont en partie responsables de se qui se passe à l’intérieur de l’espace Schengen.

Enfin, je vous demanderai aussi de travailler à la lutte contre le terrorisme. Le public attend que l’Union européenne atteigne des résultats dans ce domaine, si significatif et important pour leurs vies.

 
  
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  Kristian Vigenin (PSE). – (BG) Monsieur le Président, Monsieur Barroso, Monsieur Janša, je ne peux manquer de faire remarquer que la Présidence slovène constitue un signe très important pour les citoyens européens, en particulier pour les citoyens d’Europe centrale et de l’Est.

La Slovénie a l’opportunité de leur faire ressentir qu'ils sont vraiment acteurs à part entière du processus européen. Nous connaissons la Slovénie comme un pays qui a affronté, sans grand bruit, avec persévérance et constance, les grands problèmes liés à sa transition, et aujourd'hui elle a toutes les raisons d'être appelée «la meilleure participante d’Europe de l’Est». Ceci a été rendu possible par le consensus politique trouvé dans ce pays. C’est exactement ce que nous attendons de la Présidence slovène: d’avancer, sans tambours, trompettes ni grandes promesses, dans la résolution des questions qui sont essentielles à l’avenir de l’Europe, telles qu’elles ont été présentées dans votre programme. Vous avez toutes les chances d’y arriver, parce que le débat que nous avons eu aujourd’hui a révélé un consensus aussi bien politique qu’institutionnel en votre faveur.

Je crois que la Présidence slovène arrive au bon moment, en particulier au regard des défis liés aux Balkans occidentaux. L’expérience historique et politique de la Slovénie permettra à l’Union européenne d’être plus efficace dans sa politique vers ces pays. Ils ont besoin d’un nouvel élan pour poursuivre les réformes et accélérer leurs progrès en direction de l’Union européenne. C’est un objectif tout a fait atteignable, comme la Slovénie, ancienne république de Yougoslavie, l’a démontré en pratique.

Je crois qu’à travers la Slovénie, l’Union européenne parlera un langage plus compréhensible pour beaucoup des nations des Balkans occidentaux. Au propre, comme au figuré. J’ai envie de faire remarquer que pour la première fois, le Conseil va s’exprimer dans une langue slave. J’ai le sentiment que personne ne pourrait mieux traiter de la «question du Kosovo» que la Slovénie. Les risques menaçant la région toute entière sont énormes, c’est pourquoi nos attentes envers vous, M. Janša, sont aussi très fortes. Nous espérons que vous réussirez à préserver l'unité de l'Union européenne, aussi bien autour de la résolution sur le statut de la province qu’autour de l’engagement de l’Union pour la période difficile qui s’ensuivra.

Monsieur Janša, pour nous, socialistes, il est important que la Présidence slovène soit une réussite, et nous n’allons pas nous contenter d’attendre et d’observer, nous allons vous soutenir dans vos efforts le mieux possible et autant que nos pouvoirs nous le permettent, afin que vous puissiez mettre en œuvre votre programme. Tous mes voeux de réussite, que vous puissiez prouver qu’un petit pays peut être grand en Europe.

 
  
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  Marco Pannella (ADLE).(IT) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre Janša, Mesdames et Messieurs, bienvenue Monsieur le Premier ministre, au nom de ce parti radical et des camarades qui ont accouru pour vous libérer, avec les camarades et les amis du magazine Mladina, à la fin de l’année 1988. Vous avez été emprisonné pour la démocratie et pour l’Europe. Vous êtes aujourd’hui Président d’une Union européenne qui élimine et abolit l’hymne et le drapeau, et qui, à travers l’eurogroupe, altère même (retenez bien cela, Monsieur le Premier Ministre) les frontières géopolitiques traditionnelles sur nos pièces européennes. Vous êtes favorable à l’élargissement, mais cette Europe est toujours celle qui était sourde au drame yougoslave, et elle est aujourd’hui sourde à la Turquie et à tous les élargissements que nous espérons.

Nous étions aussi, et j’y étais en personne, à Ljubljana lorsque les raids aériens serbes ont eu lieu. À cette époque, je voyais M. Skolk et les jeunes de l’AZMSS, le président Kuèan et même notre ami M.Kacin. À cette époque, vous vous battiez pour une Europe autre que celle qui vous trahissait, qui voulait d’une Yougoslavie neutre parce que cela l’arrangeait.

Bienvenue. Si, au nom de votre pays, la Slovénie, vous avez l’intention d’être ce que vous avez été, alors c’est vous qui représenterez ici l’Europe d’Altiero Spinelli, pas nous qui représentons l’Europe, pas nous qui en représentons souvent les mauvais côtés.

(Le Président interrompt l’orateur)

 
  
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  Othmar Karas (PPE-DE). – (DE) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la nuit du 20 au 21 décembre 2007, nous avons repoussé les frontières de l’espace Schengen. Nous avons gagné encore un peu plus de liberté, et nous sommes rapprochés un peu plus les uns des autres. Le fil de fer barbelé a finalement été retiré et la Slovénie a pris la Présidence du Conseil d’une Europe réunie le 1er janvier. En tant qu’Européen, mais surtout en tant qu’Autrichien, ami, voisin et allié, j’en suis très heureux.

Monsieur le Président en exercice du Conseil, ce débat tourne autour de six sujets. En premier lieu, le fait que vous exerciez la Présidence a plus qu’une simple valeur symbolique. Il nous fait prendre conscience de développements historiques qui pour beaucoup sont soit déjà devenus des acquis, soit sont malheureusement considérés comme une menace.

Deuxièmement, le processus de ratification qui a débuté par la Hongrie. Vous devez structurer et galvaniser ce processus, et donner aux citoyens européens suffisamment d’éléments d’information coordonnés.

Troisièmement, s’il vous plaît, utilisez les objectifs de la lutte contre le changement climatique et de l’accroissement de l’indépendance énergétique européenne pour donner un nouvel élan à la croissance, à l’emploi et à la cohésion sociale dans le cadre de la mise en application de la stratégie de Lisbonne.

Quatrièmement, votre position géographique, votre expérience dans l’histoire et l’opportunité de votre Présidence vous donnent une responsabilité spéciale dans les dossiers de l’adhésion de la Croatie, de la liberté du Kosovo et de l’accord avec la Serbie.

Cinquièmement, nous entrons avec vous dans l’année européenne du dialogue interculturel. Que cette Présidence soit placée sous le signe de la coopération, du respect mutuel, de la politesse et de la compréhension mutuelle.

Sixième et dernier point: ne confondez pas votre responsabilité européenne avec les problèmes bilatéraux à résoudre ou avec la responsabilité autrichienne envers la minorité slovène d’Autriche. Les traités bilatéraux entre deux États membres ne rentrent pas dans le champ des compétences de l’Union européenne.

 
  
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  Bernard Poignant (PSE). – (FR) Monsieur le Président, vous vous présentez devant nous avec modestie. Vous avez même évoqué d'éventuelles erreurs, confessé une possible naïveté. Dans le cadre de la troïka, je vous suggère de transmettre au Président français qui vous succédera ce sens de l'humilité.

J'ai un seul message à vous transmettre: donnez à l'Europe les meilleures leçons de votre histoire. Vous êtes des Celtes, moi aussi! Vous avez été dominés par la Bavière, aspirés par la République de Venise, intégrés dans l'empire austro-hongrois, occupés par Napoléon – acceptez mes excuses –, partagés entre l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie, intégrés dans la Fédération yougoslave et vous êtes indépendants depuis votre referendum de 1990.

Quelle histoire! Qui mieux que vous peut parler du dialogue interculturel? Qui mieux que vous a du crédit pour le faire? Donc, mettez plus haut cette priorité. Vous l'avez mise en quatrième position, je vous suggère de lui faire monter un ou deux escaliers!

Cela dit, ne limitez pas le dialogue interculturel au dialogue interreligieux. Pensez aussi à l'apport à l'Europe de ceux qui considèrent que la religion et la politique ne doivent pas être mêlées car l'histoire a montré que quand l'une s'occupe de l'autre, cela donne toujours de mauvais résultats.

Pour conclure, je voudrais, si vous le permettez, et toujours dans l'esprit de ce que je viens de dire, lire à nos collègues un petit passage de votre hymne national, car il est beau! "Vivent tous les peuples qui aspirent à voir le jour. Là où le soleil suit son cours, la querelle du monde sera bannie. Tout citoyen sera libre enfin, et pas un ennemi, et le frontalier, le frontalier sera son voisin". C'est cela l'esprit de votre présidence, c'est cela l'esprit de l'Europe. Alors, je suis Français, je ne vais pas lâcher ma "Marseillaise", mais pendant six mois, je veux bien être Slovène!

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Monsieur Poignant, vous écouter chanter la Marseillaise ou même l’hymne européen serait certainement fort agréable.

 
  
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  Zbigniew Zaleski (PPE-DE). – (PL) Monsieur le Premier ministre, les objectifs que vous avez fixés pour votre Présidence comprennent le Traité, la stratégie, le changement climatique, l’énergie, les Balkans occidentaux, et si nous ajoutons à cela le dialogue interculturel, cela fera beaucoup pour votre petit pays, suite au grand succès pour lequel je vous félicite, vous et le peuple slovène.

Lors de la dernière réunion de la commission des affaires étrangères, le ministre des affaires étrangères Luís Amado n’a fait aucune mention de la dimension orientale, alors que vous ne l’avez abordé qu’en termes très généraux, mais je crois que cela fait partie des objectifs, et surtout qu’en tant que représentant des pays slaves, vous devriez avoir une meilleure appréciation de la dimension orientale des pays slaves que les Portugais eux-mêmes, bien que je n'ai rien à redire à ce propos. La question est de savoir si l’élargissement, comme dans la prévision faite aujourd’hui par les Français, avant leur Présidence, recouvrira principalement les Balkans occidentaux, ou ira au-delà. J’aimerais que vous clarifiiez votre point de vue sur cette question.

Ensuite, la Présidence de votre pays coïncide avec la période préélectorale du Parlement européen et, comme nous le savons, le taux de participation, d’à peine plus de 20  % des citoyens européens, n’est pas très élevé, et la tendance est à la baisse. Avez-vous quelque chose à proposer à ce sujet? Comment allez-vous convaincre les Européens que cette assemblée a de la valeur et que cela vaut la peine d’y participer?

Et le dernier sujet que je souhaite aborder, qui est lié au premier, est que l’ambassadeur slovène en Ukraine a déclaré que l’Ukraine devrait entrer ou entrerait dans la zone de libre échange pendant cette Présidence. Ce serait, bien sûr, une bonne chose; certaines conditions doivent cependant être remplies, comme l'approbation de la Douma, et des frontières qui remplissent leur rôle. Comment la Présidence compte-t-elle aider l'Ukraine dans ce processus?

Et, Monsieur le Président, je souhaitais finir en disant ceci:

Vous avez le pouvoir et la responsabilité de contrôler le temps de parole, et je vous demande de le faire à l'avenir.

 
  
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  Véronique De Keyser (PSE). – (FR) Monsieur le Président, dans une présidence, il y a des sujets que l'on peut choisir et d'autres qui, par effraction, s'invitent eux-mêmes à la table, comme la sécurité au Moyen-Orient ou le dossier iranien. À ce propos, et je cite, le dossier nucléaire iranien est une partie d'un processus complexe qui touche à la sécurité du Moyen-Orient et du monde musulman. Pour rétablir la confiance, il faut parler de l'Irak, de la Palestine, du Liban, des extrémistes, des droits de l'homme, de la pauvreté.

Beaucoup d'habitants de la région vivent avec moins de deux dollars par jour. Est-ce acceptable? Je ne parle pas d'un point de vue moral mais sécuritaire. Ces gens finissent par devenir des extrémistes parce qu'ils n'ont rien à perdre et se sentent humiliés. Personne ne naît kamikaze, personne ne naît terroriste. Nous devons créer un environnement qui permettra à chacun de vivre avec dignité, en paix et en liberté. Ces mots ne sont pas les miens, ce sont ceux de Mohamed El Baradei, à la tête de l'Agence internationale de l'énergie atomique et prix Nobel de la Paix. Ils impliquent qu'une amorce de relation de confiance s'établisse avec le monde arabe, et en particulier avec l'Iran, qu'elle n'exclue aucun sujet qui fâche - ni le négationnisme choquant de ce pays vis-à-vis de la shoah, ni la sécurité d'Israël - et qu'elle se fasse dans le respect mutuel et la dignité.

La Présidence slovène veut-elle bien reprendre ces mots à son compte? Pense-t-elle surtout qu'il soit possible un jour de dénucléariser cette région en évitant de parler d'un sujet tabou, à savoir le nucléaire israélien?

 
  
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  Monica Maria Iacob-Ridzi (PPE-DE). – (RO) Monsieur le Premier ministre, j’aimerais vous féliciter car vous vous adressez à nous aujourd’hui en tant que Président du Conseil.

Les autres nations européennes admirent la Slovénie pour les développements remarquables accomplis depuis 1990, et parce qu’elle a rempli les critères d’adhésion, qu’il s’agissent des chapitres de négociation, de l’adoption de la monnaie unique, ou de la Présidence du Conseil.

J’aimerais aussi vous féliciter d’avoir défini les priorités de l’UE pour les six mois à venir, en coopération avec les gouvernements allemands et portugais.

Il est sans aucun doute souhaitable que le Traité de Lisbonne, qui met fin à une longue crise identitaire de l’Union européenne, soit ratifié le plus tôt possible, et reconnu comme un authentique instrument démocratique par tous les citoyens européens.

En même temps, il est également souhaitable que les objectifs de la stratégie de Lisbonne soient mis en pratique dès que possible, parce que nous rencontrons une vague de pessimisme parmi les citoyens concernant cette politique. Le dernier eurobaromètre de la Commission européenne de décembre 2007 a montré une baisse relative de la confiance des citoyens dans les deux composantes de la stratégie, que sont la croissance économique et l’emploi.

Le chômage reste une préoccupation majeure pour les citoyens européens, bien que la situation se soit significativement améliorée par rapport à 2006. Avec le démarrage du nouveau cycle de la stratégie de Lisbonne en 2008, le Parlement européen va adopter un plan d’action sur la mobilité de la main-d’œuvre, afin de renforcer l’emploi au niveau européen.

Mais le problème de la restriction de l’accès au marché du travail européen demeure, affectant plus de 100 millions de citoyens européens.

Je vous demande donc instamment, Monsieur le Premier ministre, de soutenir les initiatives du Parlement et de la Commission européenne concernant le libre accès au marché du travail.

Je suis persuadée qu’ainsi, l’Europe garantira son avenir économique en sauvegardant les libertés fondamentales consacrées par le Traité.

 
  
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  Claudio Fava (PSE).(IT) Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Mesdames et Messieurs, en tant qu’Italien je me réjouis vraiment du fait que la Slovénie exerce la Présidence du Conseil; que, parmi les pays qui ont récemment rejoint l'Union européenne, la Slovénie soit la première à exercer la Présidence; et que la Slovénie fasse maintenant partie de l’espace Schengen avec d’autres pays européens.

En tant que pays exerçant la Présidence, votre mission principale est celle de donner une impulsion forte au processus de ratification du Traité de Lisbonne. C’est un traité qui permettra au Parlement d’avoir des pouvoirs de codécision plus étendus, qui permettra de prendre des décisions à la majorité qualifiée sur des questions absolument stratégiques, et tout cela dans des domaines dans lesquels les droits fondamentaux des citoyens recevront plus d’attention et de protection: je pense à la coopération judiciaire et à l’immigration légale.

Nos suggestions vont dans ce sens, et nous devrons nous efforcer de trouver pendant ces prochains mois le temps de conclure un accord interinstitutionnel pour réglementer la phase de transition de certains dossiers. Je pense par exemple au paquet sur Europol qui sera soumis au vote demain, et demain ce Parlement vous demandera de prendre l’engagement au nom du Conseil de consulter le Parlement européen encore une fois dans les six mois suivant l’entrée en vigueur des traités, à la lumière des nouvelles dispositions juridiques qu’ils offriront.

À nouveau, concernant la politique commune d’immigration, j’aimerais que vous vous engagiez en faveur d’un cadre sûr, car l’immigration illégale ne peut être combattue que si sont respectés les droits fondamentaux avec ténacité, conviction et précision; cela en partie pour éviter la reproduction de ce qui s’est passé il y a quelques mois, lorsque des centaines d’êtres humains ont été pris dans des filets à thon lors d’une vaine tentative de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe.

 
  
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  Valdis Dombrovskis (PPE-DE). – (LV) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je voudrais avant tout féliciter la Slovénie d’être le premier nouvel État membre à exercer la Présidence de l’UE. Je pense que les autres nouveaux États membres, lorsqu’ils se prépareront pour leurs présidences, pourront apprendre beaucoup de l’expérience slovène.

L’une des missions les plus importantes de la Présidence slovène est certainement la promotion d’un processus de ratification réussi pour le Traité de Lisbonne. En ce qui me concerne, je suis en mesure d’annoncer que la Lettonie prévoit de ratifier le Traité de Lisbonne en mai, sous la Présidence slovène. L’engagement de la Présidence slovène de renforcer le rôle de l’UE en tant que leader mondial de la lutte contre le changement climatique et de l’utilisation des énergies renouvelables est bienvenu. Pendant plusieurs années la lutte contre le changement climatique et les problèmes énergétiques ont été au centre de l’attention du public et des politiciens. Il est cependant important que cette priorité ne se traduise pas seulement par un bel engagement, mais qu’elle soit aussi reflétée comme priorité dans le budget de l’UE. Puisque les travaux de l’examen à mi-parcours de la perspective financière doivent commencer cette année, il serait important de savoir ce que pense la Présidence slovène à propos d'éventuelles priorités budgétaires de l'UE dans ce contexte. Je pense que les questions de la lutte contre le changement climatique et de l’énergie devraient faire partie de ces priorités, et qu'une plus large part des fonds structurels et de cohésion de l’UE devraient être affectée à l'amélioration de l’efficacité énergétique et à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables.

La promesse de la Présidence slovène de prêter une plus grande attention aux Balkans occidentaux, y compris à la question du Kosovo, est compréhensible. Le point de vue exprimé par le Premier ministre slovène, cependant, selon lequel la situation en terme de sécurité pourrait être pire en Bosnie-et-Herzégovine qu’au Kosovo, a provoqué une réaction équivoque. Il serait donc important de pouvoir comprendre exactement la position de la Présidence slovène concernant l’état des affaires aux Balkans et ses propositions pour stabiliser la situation. Merci pour votre attention, et je souhaite à la Présidence slovène beaucoup de succès dans son travail.

 
  
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  Anne Van Lancker (PSE).(NL) Le Président en exercice du Conseil a la grande responsabilité de lancer le nouveau cycle du processus de Lisbonne lors du prochain sommet de printemps. Pour être honnête, mon groupe, le groupe socialiste au Parlement européen, pense que les propositions qui nous ont été présentées par le Président de la Commission en décembre manquent d’ambition.

Il est vrai, bien sûr, que le précédent cycle de la stratégie de Lisbonne a créé de la croissance et des emplois, mais il est vrai aussi que l’Europe doit à présent fonctionner dans un contexte de mondialisation accélérée avec de nouveaux acteurs mondiaux. Le groupe socialiste est donc convaincu que l’Europe ne pourra continuer à jouer son rôle que si elle se tourne le plus possible vers le développement durable, la recherche et l’innovation, l’investissement dans les personnes; en clair, vers la qualité plutôt que vers les bas coûts ou des normes peu exigeantes.

Il est également clair pour nous que cela doit concerner tous les pays européens. Lisbonne n’a pas empêché le fait que 78 millions de personnes risquent de passer sous le seuil de la pauvreté et que beaucoup des emplois créés soient précaires et n’offrent pas un revenu décent. En conséquence, Lisbonne ne peut réussir sans véritable renforcement de la dimension sociale.

Cette situation requiert plus que des commentaires, Monsieur le Président de la Commission, elle doit occuper une position visible, dominante dans les orientations et dans un agenda social ambitieux. Monsieur le Président en exercice du Conseil, nous comptons sur la Présidence slovène pour que ceci soit établi lors du sommet de printemps.

 
  
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  Elmar Brok (PPE-DE). – (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Président de la Commission, je suis moi aussi heureux que la Slovénie prenne en charge la Présidence du Conseil. J’ai été le rapporteur général de ce Parlement pour le cycle d’élargissement des douze pays, et voir aujourd’hui un pays de ce groupe prendre la Présidence pour la première fois me procure un grand plaisir personnel.

La Slovénie est également le nouvel État membre qui connaît le plus grand succès, en tant que membre aussi bien de l’espace Schengen que de la zone euro, et elle a prouvé que ces nouveaux États s’intègrent très bien à l’Europe. Et il faut dire que les petits États sont souvent ceux qui réussissent le mieux leur Présidence du Conseil, parce qu'ils s'impliquent totalement dans l'entreprise. Je vous souhaite donc une réussite complète.

De nombreuses et diverses tâches vous attendent. Vous devez organiser et mener à bien la ratification du Traité de Lisbonne, qui est essentiel, et vous devez déjà vous préparer à le mettre en application, ce qui est au moins aussi important. Un problème délicat vous attend, celui du Kosovo, et vous avez l’opportunité exceptionnelle de le résoudre pour nous, car vous connaissez très bien cette région. Cependant, cela montre également que l’Union européenne doit souvent intervenir sur des questions de politiques étrangères, et donc se dresser contre les Américains ou les Russes.

Quand je vois qu’au moment où nous parlons de stratégies pour l'Asie centrale, Gazprom conclue des contrats de gaz avec le Kazakhstan, alors je dois dire que nous n'engageons vraiment pas d'actions stratégiques sur des questions qui sont essentielles pour notre avenir, et je crois qu'il conviendrait de faire mieux sur ce plan.

Laissez-moi s’il vous plaît faire une dernière remarque. Je serais moi aussi, provenant de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, reconnaissant envers le Président de la Commission s’il pouvait nous éclairer sur le sujet de Nokia. Des délocalisations pourraient, bien sûr, avoir lieu. Pour que les choses soient claires, l’Allemagne, plus que pratiquement tous les autres pays, profite largement du marché intérieur européen ou d’un marché intérieur européen élargi, mais il est très difficile de faire comprendre cela aux personnes concernées si la perte de leur emploi a été facilitée par des fonds européens ou si des subventions nationales illégales ont été utilisées à ces fins. Nous demandons donc une clarification sur ce point, parce que si ces bruits étaient répétés, le concept européen en souffrirait beaucoup.

 
  
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  Ioannis Varvitsiotis (PPE-DE). – (EL) Monsieur le Président, la Présidence slovène a beaucoup de chance de faire suite à deux présidences réussies. La Slovénie est également le premier des douze nouveaux États membres à prendre en charge la Présidence, et cela rend sa responsabilité encore plus importante.

Le programme de la Présidence slovène contient sans aucun doute des éléments intéressants. En ce qui me concerne, cependant, je crois qu’il aurait fallu se concentrer d’avantage sur la tentative de mieux faire comprendre et accepter au public aussi bien le Traité modificatif que la Charte des droits fondamentaux.

La Présidence slovène soutient le projet d’adhésion des États des Balkans occidentaux. C’est également la position de ma délégation, mais, comme l’expérience nous l’a enseigné, il faut garder à l’esprit le fait que l’établissement prématuré d’une date de début des négociations d’adhésion peut mener à une impasse. Nous devrions aussi considérer très sérieusement le fait que l’écrasante majorité de l’opinion publique européenne se montre très circonspecte quant à tout nouvel élargissement, et c’est un fait que nous ne pouvons ignorer.

Nous devons également être très prudents sur le sujet du Kosovo. Nous devons prendre conscience du fait qu’un jeu de pouvoirs se déroule dans la région. D’un côté, la politique des États-Unis vise le contrôle total de la région toute entière, alors que la Russie de son côté veut garder le contact avec une région avec qui elle a traditionnellement et pendant des siècles entretenu des relations privilégiées. Dans ce jeu, le Kosovo est comme une balle de ping-pong.

Lors de la récente conférence au sommet, les décideurs européens n’ont pas pris de décision quant au fait de reconnaître ou non une déclaration unilatérale d’indépendance de la part du Kosovo. Espérons que nous allons tous mesurer les dangers relatifs à une reconnaissance unilatérale et agir avec beaucoup de prudence, parce que des manœuvres manquées pourraient entraîner des réactions en chaîne dans la région au sens large, avec des conséquences imprévues.

 
  
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  John Bowis (PPE-DE). – Monsieur le Président, on me dit que, lorsque la Slovénie a ouvert ses frontières récemment, les personnes dans la foule sur place comparaient leurs notes sur l’importance de la contrebande qu’elles avaient fait passer durant la période communiste, à tel point qu’un confessionnal y était installé pour ceux qui voulaient confesser leurs péchés. Ces derniers étaient ensuite récompensés par du café et du brandy. Je comprends donc pourquoi le Président Barroso s’est hâté d'aller prendre part à ces célébrations!

Mais, Monsieur le Premier ministre, vous nous avez donné, dès le départ, une image émouvante de votre pays et par la même de votre propre histoire. Vous avez parlé avec fierté de la Slovénie et avec émotion de votre expérience carcérale. J’espère que ce sont les émotions que vous apporterez à la Présidence, la foi dans les droits de l’homme et la conviction que l’Europe devrait aussi avoir cette fierté.

Il y a deux domaines que je souhaite aborder avec vous. Le premier est notre environnement, car en plus des droits de l’homme et de notre agenda de Lisbonne, il nous faut un environnement propre, un environnement sain, et, par là même, un peuple sain. Cet environnement doit prendre de la distance par rapport à Bali, qui n’a été que discussions. Nous avons maintenant besoin d’action. Nous avons besoin d’action réelle, d’action réaliste, et cela doit commencer la semaine prochaine avec notre paquet sur le changement climatique.

Dans le domaine de la santé, nous avons besoin de sécurité juridique pour la santé transfrontalière. Il y aurait une nouvelle opportunité formidable pour les citoyens de l’Europe (pour ses patients) si nous parvenions à accomplir cela. Nous avons attendu et cela a pris du retard. Ce dossier de doit plus attendre. Nous devons nous assurer, je vous en prie, qu’il avance. Si nous ne le faisons pas, le statu quo ne fera pas partie des possibilités. L’alternative, c’est que les juristes continuent à élaborer la politique pour nous.

Troisièmement, à ce sujet, je vous demanderais d’être particulièrement attentifs à la santé mentale. Si j’ai une critique à faire à la Slovénie, c’est la lenteur avec laquelle elle a promulgué ses lois sur la santé mentale. Vous avez aujourd’hui l’opportunité de montrer le chemin en la matière, en faisant suite au livre vert, et j’espère que vous allez la saisir.

Vous êtes un petit pays, un pays fier, et les petits pays d’Europe sont généralement les meilleurs Présidents de l’Union européenne. Je vous souhaite de réussir. Je suis certain que la Slovénie, sous votre direction, saura transformer cette fierté en réussite et en résultats avant que vos fonctions n’arrivent à leur terme dans six mois.

 
  
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  Le Président. − Il nous reste dix minutes pour la procédure «catch the eye», avec une minute maximum par orateur.

 
  
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  Romana Jordan Cizelj (PPE-DE). – (SL) Les nombreux vœux de réussite adressés à la Slovénie en tant que premier nouvel État membre à prendre en charge la Présidence du Conseil montrent que ses activité seront au centre de toutes les attentions. Les attentes sont grandes, comme le sont les responsabilités.

Les personnes étrangères aux institutions politiques dans les nouveaux États membres pensent souvent que l’Union est dirigée uniquement par quelques grands États. En cela, la Slovénie a l’opportunité exceptionnelle de démontrer que l’Union est composée de 27 États qui sont responsable ensemble de l’élaboration de la politique commune. Dans la mise en œuvre des priorités et de l’agenda hérité, j’attends de la Slovénie qu’elle soit très attentive à la cohésion et à la réduction des différences en Europe.

J’aimerais pendant cette courte minute évoquer le changement climatique et la politique énergétique, parce que l’Europe s’est fixé des objectifs extrêmement ambitieux pour évoluer dans une société sobre en émissions de carbone. Et c’est cela qui est important: une société sobre en émissions de carbone. J’aimerais que la Slovénie fasse des propositions concrètes et des projets, et qu’elle atteigne des résultats dans ce domaine.

 
  
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  Genowefa Grabowska (PSE). – (PL) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, la Présidence slovène se trouve face à de nombreuses tâches ambitieuses. Au premier rang de celles-ci se trouve la ratification du Traité. Vous en serez le garant, vous aurez l’entière procédure entre vos mains. J’ai donc une requête à faire, et ce pour m’enlever une préoccupation, s’il vous plaît, je m’adresse aux pays qui n’ont pas adopté la Charte des droits fondamentaux, ce qui ont choisi la clause d’«opting out».

De fait, la Pologne et la Grande-Bretagne ont choisi cette clause d’«opting out», mais je suis sûr que ces deux pays réaliseront qu’ils ont fait une erreur et voudront finalement adopter la Charte. Ils voudront faire ce cadeau à leurs concitoyens. Il faut les aider en cela, et je vous demande donc de mettre en place une procédure simplifiée de retour en arrière, une procédure facile et rapide, qui serait une clause d’acceptation et ne demanderait pas de ratification ultérieure.

La réussite d’une Présidence, Monsieur le Premier ministre, est en général inversement proportionnelle à la taille du pays. Je suis sûr que ce principe s’appliquera dans votre cas.

 
  
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  Mojca Drèar Murko (ADLE). – (SL) Monsieur le Premier ministre, je me réjouis des déclarations que vous avez faites à propos des droits de l’homme aujourd’hui. En tant que député européen slovène libéral et ancien journaliste, je pense que la liberté d’expression et la liberté de la presse sont les droits de l’homme les plus importants. Pour cette raison, je voudrais profiter de cette occasion solennelle pour mettre en lumière le grand sérieux de la pétition dans laquelle le quart des journalistes slovènes protestent contre les pressions qu’ils subissent ouvertement ou non.

La discréditation publique des signataires, avec l’utilisation de leurs propos hors contexte, dans l’intention de les dépeindre comme des personnes qui ne sont pas dignes de foi, est un acte inopportun. À mon avis, il est du devoir de la Présidence de l’Union européenne de garantir que ses représentants étudient le contenu des déclarations et les preuves contenues dans la pétition.

 
  
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  Adamos Adamou (GUE/NGL). – (EL) Monsieur le Président, ce qui nous inquiète le plus concernant les propositions pour une solution au Kosovo, est la tentative de donner à la déclaration unilatérale d’indépendance un fondement juridique, ce qui aurait des conséquences extrêmement importantes en droit international.

La reconnaissance de l’indépendance du Kosovo hors du cadre des Nations unies, par déclaration unilatérale, serait un développement dangereux, qui pourrait mener à de nouvelles effusions de sang et à une redéfinition des frontières. Nous pensons que cela constituerait une violation très claire du droit international, qui risquerait d’être ensuite utilisée dans le cadre d’autres conflits comme méthode de résolution des litiges. Cela pourrait peut-être même arriver dans le cas d’États membres de l’UE comme Chypre.

La situation du Kosovo est la continuation et le résultat de politiques interventionnistes, et constitue un problème qui ne peut être résolu que sous l’égide des Nations unies et dans le cadre du droit international existant, sans interventions externes ni violation des principes de la Charte de l’ONU.

Les résultats de mesures prises unilatéralement peuvent aujourd’hui être observés en Irak. Ce n’est qu’au moyen de solutions politiques légales, concordées, que la paix peut être garantie.

 
  
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  Avril Doyle (PPE-DE). – Monsieur le Président, je m’associe à mes collègues pour souhaiter aujourd’hui la bienvenue dans cette assemblée au Premier ministre. Monsieur le Président en exercice, que de chemin parcouru en 20 ans: vous êtes passé du statut de prisonnier à celui de Premier ministre de la République de Slovénie, puis à celui de Président en exercice du Conseil européen, et aujourd’hui à celui de membre, comme vous nous l’avez dit, de l’UE, de l’OTAN, de la zone euro et de l’espace Schengen.

Il est vrai que la situation actuelle dans les Balkans représente une entreprise inachevée. La paix dans cette région est de la plus grande importance pour nous tous. Merci en particulier pour votre gestion délicate du referendum irlandais à venir, nécessaire à la ratification du Traité de Lisbonne.

Peut-être pourrais-je ajouter à notre slogan pour ce referendum les mots que vous avez employés en fin d’intervention: «Tout ce qui concernera l'Europe me concernera car je sais que l'Europe ne sera pas indifférente à mon sort». Quel meilleur slogan pourrait-on trouver pour le referendum irlandais? Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, (la bataille sera difficile), mais, croyez-moi, le parti Fine Gael dont je suis membre, notre dirigeant et tous les membres du Parlement européen feront tout leur possible pour garantir un «oui» au referendum sur le Traité de Lisbonne en Irlande. Merci, et sachez que nous sommes impatients de vous offrir ce résultat pendant votre Présidence.

 
  
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  Alexander Stubb (PPE-DE). – Monsieur le Président, en bon Finlandais, je suis passionné de saut à ski et, pour utiliser une métaphore, je dirais au Premier ministre que la tâche de la Présidence slovène est comme la colline de Planica, que ses instruments sont comme des skis Elan, et j’espère qu’il a la volonté de Primož Peterka.

Je pense que nous allons avoir une Présidence réussie, et ce pour trois raisons: premièrement, vous vous êtes très bien préparé; deuxièmement, et nous l’avons ressenti lors de votre discours aujourd’hui, vous êtes extrêmement humble. Et troisièmement, vous êtes très sérieux. C’est une très bonne recette pour la réussite.

Vous avez trois grandes missions à accomplir: si vous réussissez à vous en acquitter avant la fin de la Présidence, je crois que ce sera un grand succès. La première est le Traité: si vous réussissez à faire en sorte qu’un grand nombre d’États le ratifient sans difficultés, vous aurez fait de l’excellent travail. La seconde est le paquet sur l’énergie: si vous réussissez à avancer sur ce dossier, vous aurez fait de l’excellent travail. Et enfin si vous réussissez avec le Kosovo, la réussite sera totale.

Je crois que le Présidence slovène est en passe de devenir l’une des meilleures que nous ayons connues depuis longtemps. Bonne chance!

 
  
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  Tunne Kelam (PPE-DE). – Monsieur le Président, la Slovénie est le premier État membre à pouvoir, après avoir souffert du communisme totalitaire, diriger aujourd’hui l’Europe toute entière. Il s’agit donc pour vous d’un défi et d’une opportunité historiques, Monsieur le Premier ministre, que de prendre les commandes tout en promouvant l’intégration des différentes expérience historiques, que de créer une perception partagée et équilibrée de nos histoires comme de l’histoire commune européenne.

Je pense que vous, comme nous tous, avons besoin de nous sentir sûrs du fait que les meurtres de masse perpétrés au nom du communisme ne se répèteront jamais. Cela ne peut arriver que si, à travers l’Europe tout entière, nous adoptons pour le communisme totalitaire le même jugement moral et politique que celui que nous avons adopté pour le nazisme.

 
  
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  Le Président. − Deux autres orateurs souhaitent s’exprimer, provenant tous les deux du groupe du Parti populaire européen (démocrates chrétiens) et démocrates européens, qui était le groupe le plus fermement opposé à la procédure «catch-the-eye». Il est donc intéressant de voir qui y a le plus recours.

 
  
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  Anna Ibrisagic (PPE-DE). – (SV) Monsieur le Président, j’aimerais d’abord adresser mes félicitations les plus sincères à la Slovénie, et vous souhaiter ce qu’il peut y avoir de meilleur pour cette Présidence. Monsieur Janez Janša, un de mes collègues vous a déjà interrogé sur votre déclaration selon laquelle la situation en terme de sécurité serait pire en Bosnie qu’elle ne l’est au Kosovo. Je voudrais être sûre que vous allez vraiment répondre à cette question. Je la pose donc à nouveau: sur quoi vous basez-vous pour affirmer cela? Parce que ce n’est tout simplement pas vrai.

En faisant cette affirmation, vous avez fait montre non seulement d’un manque d’information, mais également d’un manque de diplomatie. Si la situation avait été si compliquée en Bosnie et pire qu’au Kosovo, votre déclaration aurait été vraiment dangereuse. J’attends donc une réponse.

 
  
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  Paul Rübig (PPE-DE).(DE) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, nous avons un certain nombre de projets qui sont très importants pour nous, comme le projet de «recherche sur les petites et moyennes entreprises». J’aimerais que le Conseil dans ses conclusions insiste pour que nous puissions l’adopter en première lecture, car je pense qu’il s’agit d’un sujet de préoccupation pressant pour nos petites et moyennes entreprises.

Je demande aussi que l’efficacité énergétique, du point de vue de la production comme de la consommation, soit pour nous au centre du débat. Nous pouvons créer de nombreux emplois dans ce domaine. L’Agenda de Lisbonne pour de nouveaux emplois et pour l’emploi en général est très important pour nous tous.

 
  
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  Janez Janša, Président en exercice. − (SL) Mesdames, Messieurs, merci pour ce débat, ces questions, ces propositions et ces suggestions, si vivants et intéressants. Une grande partie de ce qui a été dit sera considéré avec plaisir pendant ces six prochains mois. Je me réjouis du fait que vous souteniez nos priorités, et j'ai été particulièrement touché d'entendre citer l'hymne national slovène non pas par un de mes collègues slovènes, mais par un collègue français, et également lorsque des produits slovènes ont été mentionnés, comme les skis Elan, etc. En résumé, j’ai pris plaisir à écouter ce débat et je serai heureux de répondre à certaines de vos questions. Malheureusement, je n’aurai pas le temps de répondre à toutes.

La ratification du Traité de Lisbonne est sans aucun doute l’une des priorités politiques clés de l’Union européenne pour 2008. Nous avons été particulièrement conscients de son importance avant qu’il ne soit signé. À cette époque, tout le monde parlait de crise. Maintenant que le Traité a été signé, il est toujours aussi important, même s’il n’a pas encore été ratifié, et nous en portons la responsabilité. Plus précisément, chaque État membre est en pratique responsable de la ratification conformément aux procédures établies dans sa constitution ou dans sa législation nationale. Si possible, cela devrait être fait avant une date concordée. Nous ne souhaitons nous immiscer dans les affaires intérieures d’aucun pays, qu’il s’agisse d’un État membre ou de l’État qui exerce la Présidence pour ces six mois. Certains pays en particulier ont mal interprété certaines déclarations. Nous n’avons jamais pris de position contraire, et nous avons toujours appelé à la solidarité au cours des débats sur les questions sensibles qui pourraient affecter le processus de ratification dans les États membres où ce sujet peut parfois même être controversé.

Les progrès faits par l’Union européenne ne commencent pas avec la Présidence slovène, et nous sommes convaincus qu’ils vont se poursuivre dans tous les domaines. Les priorités exposées ne l’ont pas été dans un ordre particulier, c’est-à-dire que nous en aborderions une lorsque la précédente aurait été menée à bien. Nous essaierons de faire tout ce qui est possible dans tous les domaines cités comme des priorités, et également dans les autres.

Je suis heureux que le Président de la Commission européenne ait pu être plus spécifique sur les sujets pour lesquels je n’avais plus de temps à disposition. Le paquet sur l’environnement et l’énergie sera certainement l’un des défis clés durant les six prochains mois, et jusqu’à la fin de l’année. Nous devons démontrer concrètement que nos objectifs, établis en mars l’année dernière, étaient réellement recherchés.

J’aimerais répéter que je n’ai aucun doute sur le fait qu’une croissance économique saine est la seule manière d’atteindre la prospérité. Bien sûr, cela doit être une priorité. La stratégie de Lisbonne est claire sur la question, et j’aimerais souligner le fait que cette question ne s’arrête pas là. C’est là que commence celle de la justice sociale, et ces deux aspects sont importants. Mais nous devons cependant reconnaître qu’il faut d’abord créer avant de pouvoir partager équitablement.

Quant aux questions les plus fréquemment soulevées, relatives aux Balkans occidentaux, j’aimerais répondre sur des aspects très spécifiques, et tout d’abord sur ceux qui ont trait au fondement juridique de la solution à ce problème. Nous ne voudrions pas que l’Union européenne se lance dans de longs débats sur les fondements juridiques, sur ceux qui sont les plus solides et les plus faibles, une fois que nous aurons mis un terme à la longue quête de solutions concordantes.

L’Europe n’a absolument pas besoin d’être divisée sur cette question juste parce que d’autres organismes le sont. L’unité de l’Union européenne dans la résolution de ce problème sera une de nos priorités.

J’aimerais vous rappeler qu’une question du même type et des débats sur des fondements juridiques dans les années 90, le siècle dernier, ont causé plus de 100 000 morts en Bosnie-et-Herzégovine et un million de déplacés. Il est difficile de récupérer le temps perdu, mais cela peut nous servir d’expérience.

Il n’a jamais été dit que la Bosnie-et-Herzégovine constituait un problème en matière de sécurité plus important que le Kosovo. Ce qui par contre a été dit, c’est qu’à certains égards il s’agissait d’un très sérieux problème, par exemple en ce qui concerne le retour des réfugiés. En Bosnie-et-Herzégovine, de nombreux réfugiés ne sont toujours pas rentrés chez eux. Beaucoup de choses devant être faites dans ce pays ont été planifiées, mais elles ne peuvent être mises en œuvre tant que les réfugiés ne sont pas rentrés chez eux. C’est un des défis qui nous attendent, et j’ai bien peur que certaines des choses dites à ce sujet aient été mal interprétées.

En conséquence, Mesdames, Messieurs, Monsieur le Président du Parlement, Monsieur le Président de la Commission, les priorités présentées sont notre défi commun. Je me réjouis à l’avance de votre soutien, lorsque nous les mènerons à bien ensemble. Une fois encore je voudrais souligner l’importance de la coopération et de la synergie que nous pouvons atteindre si les trois institutions clé de l’Union européenne, le Parlement européen, la Commission européenne et, bien sûr, le Conseil, travaillent ensemble.

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour maximiser cette synergie. Je serai heureux d’être ici avec vous en de nombreuses occasions pendant la Présidence slovène, et je suis impatient de pouvoir débattre de manière fructueuse, et, comme nous l’avons déjà vu, très vivante, avec vous.

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Monsieur le Président en exercice du Conseil, mes sincères remerciements pour cette introduction convaincante à votre programme pour la Présidence slovène. Toutes les contributions à ce débat, des présidents de groupe et des autres membres du Parlement européen, ont donné l’impression que vous pouvez compter sur un très grand soutien, sans réserves, du Parlement européen. En notre nom à tous, je vous souhaite sincèrement une réussite totale dans le cadre de votre travail.

 
  
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  José Manuel Barroso, Président de la Commission. − Monsieur le Président, merci pour ce débat fort intéressant, au cours duquel, je crois, s’est exprimé un large consensus en faveur des priorités présentées par la Présidence slovène. Lors de ma première intervention, j’ai mis en lumière certaines de nos priorités de travail (parce que je ne pouvais rentrer dans les détails sur tous les sujets) pour ces 6 mois: la ratification du Traité de Lisbonne, le nouveau cycle de la stratégie de Lisbonne et également notre paquet sur le changement climatique et l’énergie. Sur ce point en particulier, j’ai été très encouragé par le soutien que beaucoup d’entre vous ont apporté à notre travail. Il est très important que nous concrétisions à présent nos engagements.

Les chefs d’État ou de gouvernement se sont mis d’accord sur des objectifs ambitieux (une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre et 20 % d’énergies renouvelables dans le total consommé). Nous ne pouvons adopter ces objectifs puis ne pas nous donner les moyens de les atteindre. C’est une question de cohérence et de crédibilité, et votre soutien sur ce point lors de notre débat d’aujourd’hui m’a beaucoup encouragé.

Je voudrais simplement répondre à une question amenée au débat par Messieurs Schulz, Lambsdorff et Brok sur un problème spécifique qui fait débat en ce moment en Allemagne: la question d’un possible financement pour la délocalisation d’une société en Europe. Je peux vous dire que le programme opérationnel pour la compétitivité en Roumanie contient une clause spécifique interdisant l’utilisation des Fonds structurels pour le cofinancement de délocalisations. La Commission européenne n’a reçu aucun projet touchant à la question, et elle est donc en mesure de confirmer qu’aucun financement de développement régional européen n’est engagé dans le cadre de cette délocalisation. Nous considérons bien sûr qu’il serait inacceptable d’utiliser des financements provenant de fonds de l’Union européenne pour la délocalisation à l’intérieur de nos frontières.

(Applaudissements)

En même temps il est vrai que l’Union européenne, à travers le programme PHARE, a financé une zone industrielle en Roumanie où différentes sociétés investissent actuellement. Cela est important et j’attirerai l’attention de tous mes collègues ici présents, en particulier celle de nos amis allemands, sur ce débat et sur l’importance d’avoir une responsabilité dans ce débat.

Nous devons faire une distinction entre la délocalisation hors de l’Union européenne et celle qui s’effectue en Europe. Si l’investissement va de la Finlande vers l’Allemagne, il peut aussi aller de l’Allemagne vers la Roumanie. Soyons honnêtes sur ce sujet. Nous devons être clairs sur le fait qu’il ne s’agit pas de délocalisation hors de l’Union européenne. Comme vous vous en souvenez, la Commission et moi-même avons proposé un fonds d’ajustement à la mondialisation qui est déjà en fonctionnement précisément pour les affaires dans lesquelles des emplois pourraient être menacés par des délocalisations hors de l’Union européenne. Il est très important que les dirigeants européens à tous les niveaux de l’Union européenne (à la Commission, au Parlement européen, mais aussi au niveau national) aient aussi le courage d’expliquer les avantages de l’élargissement.

(Applaudissements)

L’Allemagne est l’État qui exporte le plus à l’heure actuelle vers les nouveaux États membres. L’élargissement de l’Union européenne crée aussi des emplois en Allemagne. Les sociétés allemandes investissent également beaucoup dans les nouveaux États membres. Il est donc très important d’un point de vue européen que nous expliquions tous que l’élargissement de l’Union européenne n’est pas une bonne chose uniquement pour les nouveaux membres, mais qu’il constitue aussi une opportunité pour l’Union européenne dans son ensemble.

(Applaudissements)

En même temps, je suis d’accord sur le fait que nous devons nous assurer qu’aucun crédit des Fonds structurels ne sera utilisé pour financer la délocalisation spécifique d’une société. Ce serait de la concurrence déloyale. Mais j’appelle tous les pro-européens à s’ériger et à défendre cette Europe élargie unie, ainsi qu’à exploiter les bénéfices que nous recevons tous, dans tous les nouveaux États membres, de cette Europe plus dynamique que nous pouvons aujourd’hui construire.

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Merci beaucoup, Monsieur le Président de la Commission, pour cette déclaration. Nous souhaitons beaucoup de succès à la Présidence slovène. Nous allons maintenant nous rendre ensemble à la conférence de presse. Le vote aura ensuite lieu ici. Merci pour ce débat très intense et de qualité.

Déclarations écrites (article 142)

 
  
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  Pierre Audy (PPE-DE), par écrit. – Bravo! cher Monsieur le Premier ministre Janez Jansa pour votre intervention devant notre Parlement européen. Vous êtes le premier Président du Conseil européen dirigeant l’une des nations libérée du joug communiste et ayant adhéré à l’Union européenne en 2004.

C’est pour vous un défi, pour votre peuple et votre administration. Il n’y a pas de grand et de petit pays: il y a les bons et les mauvais. Vos résultats économiques, votre qualification récente dans la zone euro, la prospérité de votre peuple font de vous un exemple dont devraient s’inspirer bien des pays qui donnent des leçons aux autres.

Vous allez terminer la «troïka» débutée avec l’Allemagne et continuée par le Portugal et permettre la réussite des présidences de la prochaine «troïka»: France, Tchéquie et Suède. Au moment d’écrire ces lignes, j’ai une pensée pour le Kosovo, vos frères des Balkans occidentaux et leur avenir européen.

 
  
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  Alessandro Battilocchio (PSE), par écrit. (IT) Merci, Monsieur le Président. La Présidence slovène commence à un moment où, en Europe, on recommence à percevoir un sentiment d’optimisme modéré quant à l’avenir de l’UE. Après quelques années de confusion et d’incertitude, l’heure est vraiment venue de faire décoller ce projet d’Europe à 27. Une fois encore, je voudrais demander à la Présidence en exercice de réfléchir à un sujet particulier, qui est celui des deux lieux de réunion du Parlement européen.

En ce moment, nous demandons constamment à nos concitoyens dans les différents pays de faire des sacrifices; nous leur enverrions un signal vraiment fort si nous décidions de concentrer tout notre travail à Bruxelles. Le coût supporté par l’Europe, en terme de ressources financières et de difficultés d’organisation, dû aux changements mensuels de siège, est parfaitement inacceptable pour les citoyens, qui ne comprennent pas les raisons d’une situation aussi absurde. Le siège de Strasbourg, qui est bien sûr une ville magnifique, pourrait être utilisé pour d’autres événements prestigieux dans le cadre des activités de l’UE. Donnons le bon exemple et, sur ce sujet, passons des discours à l’action.

 
  
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  Ilda Figueiredo (GUE/NGL), par écrit. – (PT) Comme l’a clairement montré le débat, et comme cela est expressément exposé dans son programme, la Présidence slovène va continuer à suivre de près l’agenda de la Présidence allemande, donnant priorité à la ratification du Traité de Lisbonne. Nous savons que les élites politiques de L’Union européenne veulent que le Traité soit ratifié par tous les États membres avant les élections de 2009. Elles maintiennent donc une forte pression afin d’éviter les referendums, sauf en Irlande où la constitution l'exige, montrant ainsi leur conception de la démocratie et de la proximité envers les citoyens: d’accord seulement quand il n’y a aucun risque que les citoyens votent à l’encontre de leurs opinions et intérêts.

Ensuite, la plus haute priorité semble être ce qu’elles appellent le «second cycle de la stratégie de Lisbonne», qui vise à augmenter le degré de libéralisation et à attaquer les services publics et les droits sociaux et du travail. Nous avons aussi peur que la situation qui se met en place au Kosovo soit plus qu'une menace pour la paix et le développement en Europe en cas de déclaration unilatérale d'indépendance.

Pendant ce temps, les graves problèmes sociaux que sont le chômage, la précarité de l’emploi, la pauvreté et les inégalités sociales et territoriales croissantes demeurent.

Nous continuerons à lutter pour abandonner ces politiques néolibérales, et pour réaliser une Europe différente, de justice sociale, de paix et de progrès social.

 
  
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  Pedro Guerreiro (GUE/NGL), par écrit. – (PT) Avec la Présidence slovène du Conseil s’ouvre le troisième acte de la farce orchestrée par les forces de promotion de l’intégration fédéraliste, néolibérale et militaire en Europe, dans lequel l’UE, avec l’Allemagne en tête, impose un traité qui a déjà été rejeté, évitant la tenue de referendums nationaux.

Ils disent qu’il est inutile d'organiser des referendums:

- «parce qu’il y a un large consensus dans tous les pays autour de ce que propose le Traité, en particulier dans les parlements nationaux». Pourtant, l’une des grandes leçons que l’on peut tirer des referendums en France et aux Pays-Bas est certainement qu’il y a une profonde contradiction entre la volonté du peuple et les «majorités parlementaires».

- «Parce que la ratification par les parlements est aussi légitime et démocratique que la ratification par referendum». Comment pourrait-on alors comprendre l’argument selon lequel la tenue d’un referendum au Portugal augmenterait les risques que le Traité n’entre pas en vigueur? Ils ont peur que les résultats du referendum ne diffèrent de ce qu’ils veulent, et donc n’en organisent pas.

- «Parce que la proposition de Traité est différente de celle qui a été rejetée, et comporte des changements substantiels». Mais ils ne disent pas quels changements. Les promoteurs du Traité eux-mêmes ne disent-ils pourtant pas que la substance est la même? Lisez les déclarations de Giscard d’Estaing.

Ils sont poussés par la peur…

 
  
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  Ma³gorzata Handzlik (PPE-DE), par écrit. – (PL) Le programme de la Présidence slovène remplit tous les critères d'une présidence intéressée par l'économie et persuadée qu'être en bonne forme économique est une des clés du succès de l’Union.

Dans le programme de la Présidence j’ai trouvé de nombreuses références importantes à la stratégie de Lisbonne et au rôle du marché intérieur dans le processus de renforcement de l’UE au plan international.

L’Union du 21e siècle devrait se concentrer sur l’éducation et la formation. Une société bien éduquée a un potentiel énorme qui doit pouvoir s’appliquer à l’économie, essentiellement basée sur des petites et moyennes entreprises florissantes qui sont faciles à créer, sans formalités ni dépenses inutiles. Ces sociétés doivent avoir accès à une main d’œuvre bien formée et à des ressources de recherche, aux nouvelles technologies, etc. La Présidence accorde beaucoup d’attention à cela.

La déclaration de la Présidence selon laquelle elle travaillera à éliminer les barrières et se concentrera sur une meilleure réglementation envoie aux entreprises un signal fort. Ce que nous savons, c’est qu’il n’y a rien de pire qu’une mauvaise législation.

Il me semble très important de lier l’initiative du retrait des barrières administratives pour les entreprises avec l’ouverture de nouvelles voies vers les nouvelles technologies.

La Présidence n’oubliera pas les consommateurs; les intérêts des consommateurs sont aussi importants que ceux des entreprises, et doivent être représentés et protégés de la même manière.

Le programme de la Présidence est très ambitieux, mais il définit aussi ses priorités clairement, et je suis d’accord avec ces priorités.

Il ne me reste qu’à vous adresser mes félicitations et tous mes vœux de réussite.

 
  
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  Gábor Harangozó (PSE), par écrit. – (HU) Avant de commencer, j’aimerais me féliciter du programme ambitieux de la Présidence slovène, qui traite de l’importante cohésion des Balkans occidentaux comme d’une question essentielle pour l’ensemble de l’UE.

D’après le rapport annuel de la Commission de 2006, l’élargissement de 2004 a été un grand accomplissement aussi bien pour les anciens que pour les nouveaux États membres, mais la gestion en douceur du processus a été le facteur clé de son succès.

L’UE est actuellement confrontée à de nouveaux défis qui demandent de grands efforts. Un soutien maximum de la Présidence slovène dans l’accomplissement de toutes les priorités de son programme est essentiel à une gestion appropriée de ces questions, y compris à la création des conditions préalables à l’adhésion de la Croatie et de la Turquie.

L’UE cherche fondamentalement à soutenir le processus de réformes dans les Balkans occidentaux et à résoudre la situation au Kosovo dans le cadre de la perspective européenne d’une manière qui soit acceptable pour tous. L’élargissement présente un intérêt politique stratégique et en matière de sécurité pour l’UE, et requiert une politique de développement efficace ainsi qu’une coopération en partenariat.

Les efforts doivent continuer à se concentrer sur la mise en place de programmes pour les Balkans occidentaux qui visent à réduire les différences dans le degré de développement et qui renforcent la cohésion sociale, économique et régionale. Cependant, encourager l’investissement dans les ressources humaines et soutenir le développement d’une société basée sur la connaissance et qui soit créative est essentiel pour garantir un équilibre entre la hausse de la compétitivité, la cohésion, et la promotion du développement des Balkans occidentaux. Conformément au principe de la solidarité européenne, des efforts doivent être faits pour mettre un terme à la pauvreté et garantir une «aide directe» également aux pays des Balkans occidentaux. Il est de notre responsabilité conjointe de soutenir le programme de la Présidence slovène de manière à atteindre les principaux objectifs de l’Union.

 
  
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  Janusz Lewandowski (PPE-DE), par écrit. – (PL) Tous les pays qui ont adhéré à l’Union européenne en 2004 sont fiers du fait que l’un d’entre eux, la Slovénie, prenne la Présidence. Nous nous félicitons des annonces faites par la nouvelle Présidence et des premières mesures qu'elle a prises. Les priorités annoncées pour la première moitié de 2008 démontrent dans une large mesure que le travail des prédécesseurs de la Slovénie sera poursuivi, surtout en ce qui concerne la réédition de l’agenda de Lisbonne, la ratification du nouveau Traité et les actions pour enrayer le réchauffement climatique mondial. La continuité dans le travail est un élément souhaitable pour l’Union européenne, si l’on considère la durée semestrielle des cycles de présidence.

Indépendamment de ses priorités déclarées, la Slovénie, en raison de sa géographie et de son histoire, est considérée comme un pays lié aux Balkans. Cela implique aussi bien des opportunités d’élargissement supplémentaire pour l’Union que, surtout, de sérieux problèmes quant à la question de l’indépendance du Kosovo. La compréhension de ces problèmes est une carte maîtresse pour la nouvelle Présidence.

Nous espérons aussi qu’un pays qui a traversé le processus laborieux de transformation et d’adaptation aux critères de l’UE comprendra les problèmes que les nouveaux États membres rencontrent en termes d’obligations exagérées relatives aux énergies renouvelables et aux émissions de gaz à effet de serre. Un équilibre doit être trouvé entre la protection de l’environnement et le besoin qu’a l’Union européenne de rester compétitive sur le plan international. Je vous souhaite beaucoup de succès, et merci pour votre attention.

 
  
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  Zita Pleštinská (PPE-DE), par écrit. – (SK) Le début de l’année 2008, «Unis dans la diversité: l’année européenne du dialogue interculturel» est une période significative pour l’UE, surtout parce que la Présidence de l’UE sera exercée pour la première fois, pendant le premier semestre, par un nouvel État membre, la Slovénie.

Quatre domaines prioritaires appuyant la mise en application de la nouvelle stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi, l'énergie, le changement climatique et les relations avec les Balkans occidentaux peuvent contribuer à créer une synergie en Europe. La Slovénie a la possibilité de devenir l’architecte du leadership de l’UE sur le plan international dans la lutte contre le réchauffement climatique mondial.

L’acceptation de l’euro est en ce moment un sujet brûlant en Slovaquie. L’acceptation de la Slovaquie à la zone euro va être décidée durant la Présidence slovène de l’Union européenne. La Slovénie est un exemple pour la Slovaquie: elle a été le premier des dix nouveaux États membres et le treizième de tous les États membres de l’UE à introduire l’euro, ce qu’elle a fait en 2007. La Slovaquie peut apprendre de beaucoup des expériences de la Slovénie et peut les mettre à profit dans le cadre de sa propre préparation en vue de l’introduction de l’euro. J’espère que la Slovénie fera tout son possible pour faire en sorte que la décision relative à l’introduction de l’euro en Slovaquie à la date prévue du 1er janvier 2009 sera positive.

J’espère que par ses actions, la Présidence slovène réussira à convaincre les 500 millions de citoyens européens que même un petit pays de 2 millions d’habitants est capable de diriger l’UE avec succès pendant les six mois de sa présidence. Je suis certain que la Slovénie va réussir.

 
  
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  Margie Sudre (PPE-DE), par écrit. (FR) Je souhaite adresser mes vœux les plus chaleureux de succès à la présidence slovène, qui représente une forme de consécration de la réunification de l'Europe divisée par la guerre froide.

La Slovénie, qui a coopéré avec l'Allemagne et le Portugal pour élaborer un programme de dix-huit mois, clôt un cycle de présidences marqué par le succès de la relance institutionnelle, avec la lourde responsabilité d'accompagner le processus de ratification du traité de Lisbonne.

C'est un défi majeur auquel nous devons tous contribuer, chacun dans nos États membres respectifs, afin que la prochaine présidence française puisse mettre définitivement en place ce nouveau socle commun avant les élections européennes de 2009.

La présidence slovène doit également poursuivre et compléter la stratégie de Lisbonne pour répondre aux enjeux auxquels doit faire face l'Europe en matière énergétique et climatique, de croissance et d'emploi.

J'espère sincèrement que la présidence slovène parviendra à garantir la paix et la stabilité des Balkans occidentaux et à faire émerger une approche unifiée de l'Union face à la question du statut final du Kosovo afin que 2008, année européenne du dialogue interculturel, puisse être véritablement l'occasion pour tous les Européens de réaffirmer leurs valeurs de tolérance et de compréhension mutuelle.

 
  
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  Csaba Sándor Tabajdi (PSE), par écrit. – (HU) Le fait qu’un nouvel État membre ayant adhéré en 2004 dirige l’Union pendant le premier semestre 2008 a une signification historique. Il s’agit d’une avancée majeure pour les pays qui ont récemment adhéré, et qui prennent la place qu’ils méritent à la table de l’Union.

Les enjeux de cette première Présidence de l’un des nouveaux États membres sont énormes, et la Slovénie dirige l’Union à une période clé. Les missions les plus importantes de la Présidence slovène seront de favoriser le processus de ratification du Traité de Lisbonne, de mettre en route de façon dynamique le nouveau cycle de trois ans pour la stratégie de Lisbonne et de continuer à développer les politiques intégrées sur l’énergie et la protection du climat.

La Présidence slovène traite de l’intégration des Balkans occidentaux, en particulier de la question du futur statut du Kosovo, comme d’une priorité. La sensibilité de la Slovénie et sa connaissance de la région pourraient rendre le processus organisationnel si compliqué un peu plus simple, et permettre de préserver le consensus trouvé par le Conseil européen de décembre 2007 en ce qui concerne les missions à envoyer au Kosovo.

En mars, sous la Présidence slovène, la Commission européenne proposera une loi en vue du bilan de santé de la politique agricole commune, qui marquera le début de réformes globales conceptuelles et des financements de la PAC. La Présidence va aussi mettre l’accent sur des programmes pour l’année européenne du dialogue interculturel en 2008.

Nous encourageons nos amis slovènes à tout faire pour réussir leur Présidence. Je suis certain que les politiques et la diplomatie slovène répondront avec succès aux missions difficiles, et je pense que, en tant que nouvel État membre, nous pouvons être fiers de notre voisin.

 
  
  

À LA PRESIDENCE: Diana WALLIS
Vice-Présidente

 
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