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Procédure : 2008/2510(RSP)
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Cycle relatif au document : B6-0059/2008

Textes déposés :

B6-0059/2008

Débats :

PV 30/01/2008 - 20
CRE 30/01/2008 - 20

Votes :

PV 31/01/2008 - 8.9
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P6_TA(2008)0032

Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 30 janvier 2008 - Bruxelles Edition JO

20. Résultats de la Conférence sur le changement climatique (Bali) (débat)
Procès-verbal
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  Président. - (EN) Le prochain point concerne les déclarations du Conseil et de la Commission concernant l'issue de la conférence sur le changement climatique à Bali.

 
  
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  Janez Podobnik, Président en exercice. − Je suis très honoré d'être parmi vous encore aujourd'hui pour vous présenter, en tant que Président du Conseil, l'évaluation des résultats de la Conférence de Bali sur le changement climatique. Je suis ravi que le Parlement européen ait pris une part très active et ait été impliqué dans le débat sur le changement climatique. Une importante délégation du Parlement européen menée par le vice-président du Parlement, M. Vidal-Quadras, et constituée d'un certain nombre d'éminents représentants du Parlement, était également présente à la Conférence de Bali.

Je souhaiterais également exprimer mon soutien en faveur du premier rapport intérimaire sur le changement climatique présenté lundi dernier à votre Comité sur le changement climatique. Mesdames et messieurs, comme vous le savez, les derniers jours de la conférence ont été marqués par un climat survolté, chargé d'incertitudes. Lorsque tout semblait indiquer que les négociations échoueraient et qu'on ne parviendrait à aucun accord, le Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, s'impliqua lui aussi et son intervention fut importante.

Le fait que les négociations aient été reportées d'une journée et qu'elles se soient déroulées pendant les deux dernières soirées témoigne de leur difficulté. L'accord final a abouti à une décision sur la coopération à long terme dans le cadre de la Convention, sous le titre Plan d'action de Bali. Conformément à ce document, les négociations débuteront dès le mois de mars ou d'avril et devraient permettre d'aboutir, d'ici la fin de l'année prochaine, à un accord global sur la lutte contre le changement climatique après 2012.

Permettez-moi de mentionner certains éléments essentiels de cet accord: premièrement, la partie relative aux mesures internationales pour l'amélioration et donc la réduction des émissions. Cet accord souligne que les efforts de tous les pays développés en vue de réduire ces émissions doivent être comparables. Cela signifie que les États-Unis d'Amérique seront également inclus dans la réduction des émissions. Il convient de souligner qu'à la différence du protocole de Kyoto pour la période 2008-2012, ce plan ne fixe aucune obligation quantifiée.

Le deuxième élément est que les pays en voie de développement contribueront à la réduction des émissions dans le cadre du développement durable. C'est là où le soutien des pays développés, avec le transfert de technologies et de moyens financiers appropriés, joue un rôle très important. La réduction des effets du changement climatique comprendra également des mesures et des encouragements pour prévenir le déboisement et la destruction des forêts dans les pays en voie de développement, qui contribuent dans une large mesure aux émissions de gaz à effet de serre.

Le troisième élément est constitué de mesures d'adaptation améliorées pour inclure la coopération internationale. Le quatrième élément prévoit des mesures améliorées pour le développement et le transfert de technologies permettant l'adaptation et la réduction concomitantes avec le développement économique. Pour parvenir à lutter plus efficacement contre le changement climatique et à s'y adapter, il est nécessaire de faciliter l'accès des pays en voie de développement à des technologies écologiques. La cinquième décision couvre le financement et l'investissement accrus dans la lutte contre le changement climatique. Il s'agit d'apporter un soutien aux pays en voie de développement pour mettre en œuvre des mesures nationales de lutte contre le changement climatique et d'adaptation à ce dernier.

D'autres négociations seront organisées sous l'égide d'un groupe de travail ad hoc nouvellement constitué pour la coopération à long terme dans le cadre du travail de la Convention. Celui-ci se réunira déjà quatre fois cette année. Le processus de négociation sera intense et exigera de gros efforts de la part des négociateurs. Les négociations actuelles relatives aux obligations imposées après 2012 aux pays développés ayant signé le protocole de Kyoto se poursuivront. Ces négociations devraient également êtres achevées d'ici la fin de l'année prochaine. Elles se dérouleront parallèlement aux négociations dans le cadre du Plan d'action de Bali.

Selon nous, les décisions prises à la Conférence de Bali sont appropriées. Elles contiennent des éléments essentiels que nous nous efforçons d'atteindre dans l'Union européenne. Parmi les plus grandes réalisations figure l'implication de tous les pays, développés et en voie de développement, dans la réduction commune des émissions. Nous reconnaissons l'égalité de l'adaptation inclusive. Nous espérons que le Plan d'action de Bali permettra de sortir de l'impasse sur le transfert de technologies écologiques dans les pays en voie de développement.

Mesdames et messieurs, cette conférence a instauré un large cadre pour l'ouverture de négociations supplémentaires. Ce compromis représente, dans un sens, le maximum de ce que l'on pouvait atteindre vu l'état actuel du consensus global. Les futures négociations seront très éprouvantes, tant sur le plan technique que politique. Nous pensons que leur issue sera satisfaisante si nous essayons de préserver la tendance manifestée l'année dernière lorsque la question du changement climatique a continué de prendre de l'ampleur dans le débat politique.

Il nous faudra beaucoup d'endurance, de patience et de volonté politique pour parvenir à un accord international. Parfois, les mesures les plus nécessaires sont les dernières à être acceptées.

 
  
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  Stavros Dimas, membre de la Commission. − (EL) Madame la Présidente, mesdames et messieurs, permettez-moi de commencer en vous remerciant pour cette opportunité qui m'est donné de discuter à la fois des résultats de la conférence sur le changement climatique organisée à la fin de l'année dernière à Bali et des plans d'avenir lorsque nous serons parvenus à un accord sur le début des négociations.

J'aimerais d'abord exprimer toute mon admiration pour le rôle actif joué par le Parlement européen et le soutien qu'il a apporté avant et pendant la conférence. Les contacts et les réunions que nous avons eus avec votre délégation tout au long de cette conférence se sont avérés être exceptionnellement utiles. Je souhaiterais notamment souligner le rôle très important du Parlement européen dans la fourniture d'informations aux fonctionnaires d'autres pays. Nous avons certainement besoin d'un soutien mutuel pour communiquer plus largement la position de l'Union européenne, qui constitue un élément décisif dans le maintien de notre rôle de chef de file. Il s'est avéré particulièrement utile à Bali et le sera davantage au cours des deux prochaines années.

Quant aux résultats de la Conférence de Bali eux-mêmes, j'aimerais commencer en disant que cette conférence a été un immense succès puisque dès le début des négociations, tous les principaux pays sont parvenus à un accord sur le changement climatique pour la période après 2012. Cet accord sera finalisé en 2009 et couvrira tous les éléments fondamentaux que l'UE a examinés résolument.

Nous disposons par conséquent d'une base et d'une impulsion dont le besoin se fait fortement sentir pour démarrer les négociations et parvenir ainsi à accord sur le changement climatique. Notre objectif est d'aboutir à un accord qui entraînera la réduction considérable des émissions globales d'ici à 2020 dans le cadre d'une première phase, puis des réductions encore plus importantes par la suite. Nous sommes donc satisfaits du résultat global qui répond totalement à nos objectifs communs pour Bali.

La participation des États-Unis aux discussions de Bali est le signe évident que cette nation entend jouer un rôle actif dans les négociations. Cependant, l'accent mis pour la première fois sur la nécessité pour les pays en voie de développement de prendre des mesures actives est tout aussi important que la décision de Bali.

Le rôle de chef de file, pour ne pas dire de médiateur, joué par l'Union européenne, ainsi que l'apport perceptif et constructif de certains pays en voie de développement, tels que le Brésil et l'Afrique du Sud, ont été cruciaux pour l'issue de la conférence. Désormais, notre objectif est de parvenir à un accord pour la mise en place d'un futur cadre sur le changement climatique à la Conférence des Parties de Copenhague en 2009. Naturellement, nous cherchons à réaliser nos ambitions en nous appuyant sur des données scientifiques.

Soyons clairs: la route jusqu'à Copenhague sera longue et difficile. L'UE doit avant tout continuer de jouer un rôle majeur comme elle a su le faire dans le cadre des préparations de la Conférence de Bali; elle a joué cartes sur table en nous montrant la voie que nous devions emprunter et en persuadant les autres d'épouser sa vision avant que la principale conférence ne débute. L'UE a grandement influencé les résultats positifs de cette conférence. Nous devons en être conscients en songeant à Copenhague.

Les propositions de la Commission acceptées la semaine dernière concernant l'ensemble de mesures sur le changement climatique et les sources d'énergie renouvelables vont exactement dans ce sens; elles montrent que l'UE est déterminée à faire des progrès. Je compte sur votre soutien et votre détermination dans le cadre de la procédure législative entamée pour approuver la série de mesures avant la fin de la législature actuelle et bien avant Copenhague. Au cours des deux prochaines années, nous devons absolument maintenir la pression politique exercée sur cette question car celle-ci s'est avérée exceptionnellement utile en 2007. Il convient de faire bon usage de l'ensemble des opportunités offertes pour garantir que l'attention accordée à cette question ne se relâche pas au niveau européen et, plus important encore, au niveau international.

Si nous parvenons à un accord avant fin 2009, nous aurons clairement besoin de travailler plus étroitement et de manière encore plus stratégique avec nos principaux partenaires. Cela concerne surtout nos partenaires des pays développés parce que nous devons veiller à ce qu'ils fassent preuve d'une plus grande volonté en faisant des progrès plus déterminés en matière de réduction considérable des émissions. Sans ces efforts, nous savons qu'il sera difficile de convaincre les pays en voie de développement de s'engager dans des actions ultérieures. C'est pourquoi nous devons nous appuyer sur l'ensemble des rencontres internationales, dont les sommets du G8, les réunions entre les principales économies et les dialogues bilatéraux, pour garantir et préserver cet accord et les orienter avec détermination dans cette direction.

Nous savons tous que certains de nos partenaires seront difficiles à convaincre. Les États-Unis font encore preuve d'une grande réticence. En revanche, nous savons aussi que les progrès sont réalisés au niveau de l'État, dans les milieux d'affaires et, plus généralement, dans la manière dont l'opinion publique perçoit cette question. Le changement climatique est déjà au cœur du débat politique comme nous pouvons le constater actuellement avec les élections primaires aux États-Unis.

Le climat et l'énergie figureront parmi les priorités de l'agenda du sommet du G8 de cette année, qui sera présidé par le Japon. Cela devrait non seulement contribuer à l'annonce d'une politique majeure et significative, mais également offrir de précieuses opportunités qui devront être utilisées à bon escient dans l'échange de vues avec nos partenaires des pays industrialisés. Pour le moment, un débat animé sur le changement climatique a lieu au Japon. Profitons de cette opportunité pour rapprocher nos partenaires et démontrer que l'ambition n'est pas incompatible avec le développement économique ou la compétitivité.

Permettez-moi de faire un commentaire sur les plans d'action parallèles. Les Nations unies demeureront de toute évidence le principal forum de négociation concernant un accord sur le changement climatique après 2012, date à laquelle l'accord final devra être fixé. Plus spécifiquement, si l'on considère les ressources et les moyens limités dont nous disposons, ainsi que la très courte période qu'il nous reste, nous devons veiller à ce que tous ces forums internationaux et ces plans d'action soient utilisés de manière stratégique afin de soutenir et de compléter le plan d'action des Nations unies sans lui nuire de quelque manière que ce soit. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de répéter inutilement des efforts déjà fournis ou de perdre du temps alors que le plan d'action des Nations unies a dans une certaine mesure déjà progressé.

Nous devons également travailler plus étroitement avec nos partenaires des pays en voie de développement afin de planifier soigneusement leur participation et leur contribution à un accord futur. Tout comme à Bali, la question du développement sera au centre des négociations: c'est pourquoi notre principal défi consistera à bâtir notre confiance mutuelle. Les pays en voie de développement, du moins les plus avancés, sont prêts à prendre des mesures. Ils le feront à la seule condition que les pays développés tiennent leurs engagements existants et nouveaux en vue de réduire les émissions. Les pays développés doivent également permettre aux pays en voie de développement d'accéder à la technologie ou, plus généralement, au financement.

À cet égard, nous devons étroitement collaborer avec les économies émergentes afin de trouver la meilleure combinaison possible de méthodes et d'incitations pour garantir que ces économies apportent des contributions relativement ambitieuses, ce qui aboutira à des efforts encore plus sérieux de leur part après 2020. La coopération bilatérale et le dialogue avec des pays importants tels que la Chine et l'Inde seront d'une importance capitale.

Enfin, j'aimerais ajouter que la série de mesures sur le climat et l'énergie reflète notre détermination à passer des paroles aux actes; elle montre aussi que cela peut être accompli de manière équitable et économique, profitant ainsi à tout un chacun. Je suis convaincu qu'il s'agit là de la meilleure manière d'influencer positivement nos partenaires.

 
  
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  Karl-Heinz Florenz, au nom du groupe PPE-DE. – (DE) Madame la Présidente, M. le Commissaire, vous avez délégué une excellente équipe à Bali. Ils ont travaillé jusqu'à épuisement et je vous demande de leur transmettre mes remerciements. En tant que patriote européen, je pense que le véritable succès de Bali repose sur les décisions absolument cruciales prises par l'Union européenne en mars dernier en faveur d'un trio de 20 % de réductions, qui constituent la base sur laquelle nos vies seront vécues sur ce continent dans les années à venir.

Je n'ai pas l'intention d'aborder les différents succès obtenus à Bali puisque mes collègues membres du Parlement sauront sans doute de quoi je veux parler. Je suis ravi, qu'outre les progrès réalisés avec les États-Unis, nous ayons également été en mesure de garantir qu'en plus des 38 pays qui ont déjà signé le protocole de Kyoto, les pays du G77 sont désormais engagés à faire quelque chose au lieu de se plaindre constamment du fait que chaque gouvernement attend que les autres agissent. Ce jeu du chat et de la souris est terminé. D'ailleurs, cette avancée n'aurait pu être obtenue sans l'aide des États-Unis.

Permettez-moi, M. le Commissaire et M. le Président en exercice, de dire quelques mots seulement sur les points qui nous poseront problème dans ce débat. Nous avons appris de Bali que nous échouerons si nous limitons toutes nos discussions à la question du CO2. Je pense que nous devons davantage nous sensibiliser au débat sur le développement durable et il est aussi devenu évident qu'il ne s'agit pas d'une simple crise du climat, mais également d'une crise des matières premières. Mais même cela peut être tourné à notre avantage.

Selon moi, nous devons associer le concept de développement durable bien plus étroitement à nos objectifs dans ce domaine afin de sensibiliser davantage les participants. Mais cela, naturellement, m'amène directement au Conseil, M. le Président en exercice. Nous constatons déjà que nos États membres commencer à hésiter sur les objectifs 20/20/20 et tentent de remuer ciel et terre pour éviter d'avoir à les atteindre. Je pense que vous êtes confrontés à un formidable défi en vous efforçant d'atteindre avec nous ces objectifs car, lorsque les choses se joueront à Poznañ puis dans un autre pays du nord, nous devrons camper sur nos positions. J'espère que la Commission et le Parlement seront les garants des progrès ultérieurs liés à cette question.

 
  
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  Guido Sacconi, au nom du groupe PSE. – (IT) M. le Président, mesdames et messieurs, j'aimerais d'abord dire que je suis totalement d'accord avec les déclarations faites par le ministre Podobnik et le Commissaire Dimas il y a peu de temps. Nous les voyons de plus en plus fréquemment et nous pourrons bientôt communiquer en étant sur la même longueur d'ondes, sans parler et sans interprète, parce qu'il me semble que nous nous comprenons extrêmement bien.

J'approuve également ce qu'ils ont dit au sujet du fait que les responsabilités supplémentaires assumées par l'Union européenne lors de la Conférence de Bali nous obligent à jouer notre rôle avec encore plus de cohérence qu'auparavant. Cependant, nous discutons aujourd'hui de la Conférence de Bali et nous devrions nous arrêter un moment étant donné que nous approuverons, peut-être même demain, une résolution qui me semble parfaitement bien conçue.

L'opinion la plus précise que je me suis faite au sujet de Bali provient de ce qu'a écrit M. de Boer, qui, comme vous le savez, est le directeur exécutif de la convention-cadre. Il a évoqué la chute du «mur de Berlin du changement climatique». Cela me semble tout à fait approprié étant donné qu'à Bali, une feuille de route vers Copenhague comportant suffisamment de phases et de grandes lignes a été adoptée, comme on nous l'a rappelé. En particulier, et il s'agit là d'un point que j'aimerais souligner, la question de l'adaptation a été discutée, même avant 2012, ainsi que celle de l'augmentation du financement. Il y a eu une discussion spécifique sur le transfert de technologies, la question de la déforestation a été abordée, mais avant tout, et il s'agit selon moi de la question la plus importante et la plus prometteuse, la barrière de l'annexe 1 (d'où l'allusion au mur de Berlin) a été franchie entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement dans un monde qui a changé, où bon nombre des pays qui étaient en voie de développement affichent désormais une croissance considérable.

En résumé, le jeu «passe à ton voisin» joué par les États-Unis, l'Inde et la Chine, afin de ne pas faire n'importe quoi, a été en quelque sorte exposé et c'est pour cette raison qu'est apparue une situation dans laquelle des négociations difficiles (parce qu'elles le seront certainement) ont de bonnes chances d'avoir une issue concluante.

 
  
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  Chris Davies, au nom du groupe ALDE. – (EN) Madame la Présidente, je pense que le ministre a raison lorsqu'il dit que nous pouvons être satisfaits de l'accord, et nous pouvons féliciter les personnes qui se chargent de le sécuriser.

Je ne sous-estime pas les difficultés pour se caler entre ici et Copenhague en 2009; en plus d'autres questions – la question des forêts tropicales et le transfert technologique –, toutes sortes d'obstacles jalonnent la voie.

Nous devons également être conscients que le changement climatique va se produire de toute façon, quelle que soit l'issue des négociations. J'étais au service de la Journée de la mémoire de l'Holocauste à Liverpool, dimanche, et je m'interrogeais sur la manière dont l'Europe, notre population, nos hommes politiques allaient réagir lorsque des milliards de gens à travers le monde souffrent d'une grave pénurie d'eau, avec une circulation accrue, une migration plus importante sur la planète? Quelle genre de réaction allons-nous observer? Quel niveau de bigoterie découlera de cette conséquence inévitable?

Nous devons faire ce que nous pouvons. Je nourris de grands espoirs quant aux échanges d'émissions. Je pense que cela ne fera que s'améliorer et, selon moi, le système d'échange de quotas d'émission nous permet réellement de nous attaquer à une énorme proportion des gaz. La technologie s'améliore également, et on la stimule. J'ai tenu une réunion fantastique cet après-midi sur la réduction des émissions de CO2 provenant des voitures, où l'élan généré par l'introduction de la législation semble déjà changer les mentalités et créer des occasions. Nous pouvons peut-être atteindre ces objectifs sans avoir recours aux biocarburants. Nous pouvons les utiliser pour les centrales énergétiques.

Et le piégeage et le stockage du dioxyde de carbone (PSC): je pense sincèrement que nous pouvons nous montrer plus ambitieux dans nos objectifs. Je pense que nous pouvons avancer le délai de trois ou quatre ans, et tenter de mettre sur pied des programmes réalistes et opérationnels avant 2020.

Au sommet européen de printemps, nous devons obtenir des engagements fermes de la part des gouvernements. Mais quant au sommet européen, j'ajouterais: les énergies renouvelables et les économies d'énergie – je pense que les gouvernements risquent de dériver en l'espèce, de ne pas concrétiser de résultats, de politiquement éprouver des difficultés pour réaliser les changements institutionnels nécessaires, et je pense que la Commission doit mettre le plus possible la pression pour les pointer du doigt, pour trouver de nouveaux mécanismes, pour garantir que les États membres concrétisent les objectifs qu'ils ont approuvés.

 
  
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  Mirosław Mariusz Piotrowski, au nom du groupe UEN. – (PL) Les changements climatiques ont accompagné la race humaine tout au long de l'histoire. Un grand nombre d'éminents scientifiques pensent cependant que l'influence de l'homme sur ces changements n'est pas très importante. Cette opinion est exprimée, par exemple, dans la lettre ouverte adressée au Secrétaire général des Nations unies par une centaine de scientifiques du monde entier. La Commission européenne semble ignorer totalement cet aspect de la question et, au lieu d'agir pour limiter les facteurs qui contribuent au réchauffement de la planète, elle prend les armes pour lutter contre des choses qui n'ont rien à voir avec l'activité humaine.

La Commission cherche désormais à imposer des coûts considérables aux citoyens européens pour une action tirée de l'univers de la science-fiction et qui relève en réalité davantage de la fiction que de la science. Selon des estimations préliminaires, chaque foyer paiera en moyenne plus de 50 euros par mois pour ce projet dont les résultats pourraient être perceptibles dans une centaine d'années. Le résultat effectif sera cependant l'aggravation de la situation économique des nouveaux États membres d'ici deux à trois ans. Cette réduction considérable des émissions de CO2 provoquera une grave récession en Pologne, par exemple, ce pays produisant essentiellement son énergie à partir du charbon.

Si les institutions de l'Union européenne souhaitent mettre en œuvre une approche pratique en matière de réduction des émissions de CO2, elles doivent d'abord commencer par elles-mêmes. Puis-je vous rappeler que 20 000 tonnes de dioxyde de carbone sont émises dans l'atmosphère chaque année du seul fait de trajets effectués inutilement pour se rendre aux sessions parlementaires à Strasbourg.

 
  
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  Satu Hassi, au nom du groupe les Verts/ALE. – (FI) Madame la Présidente, mesdames et messieurs, la Conférence de Bali sur le climat a été un succès et nous pouvons être fiers du rôle joué par l'UE. Les discussions sur l'avenir du protocole de Kyoto ont officiellement commencé et l'ensemble des questions essentielles ont été présentées. Aucune d'entre elles n'a été omise. Les États-Unis n'ont donc pas réussi à limiter les futures négociations qui s'avéreront difficiles, comme l'ont souligné ici les différents intervenants.

Toutefois, le message clé que l'Europe peut désormais adresser au monde concerne notre politique relative au climat. Le meilleur moyen d'accélérer ce processus international complexe consiste à voter des lois ambitieuses sur l'échange de quotas d'émission, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.

Je suis ravi que la Commission ait perçu, la semaine dernière, la protection du climat comme une option économique positive et comme la nouvelle révolution industrielle. La manière dont nous pouvons rester au premier plan du développement technologique en matière de nouvelles énergies propres est d'une importance capitale pour notre avenir économique.

Il nous faut également comprendre que le véritable nœud gordien, en ce qui concerne les négociations internationales sur le climat, est l'impartialité. La planète ne peut être sauvée à moins que les grands pays en voie de développement, tels que la Chine et l'Inde, limitent eux aussi leurs émissions. Pour qu'ils acceptent de le faire, ces pays doivent avoir le sentiment que toute solution négociée est juste. Nous devons être préparés d'une manière ou d'une autre à dédommager les pays en voie de développement pour le fait que nos émissions par habitant sont beaucoup plus élevées que les leurs.

 
  
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  Dimitrios Papadimoulis, au nom du groupe GUE/NGL. – (EL) Madame la Présidente, M. le Commissaire, le compromis de dernière minute trouvé à Bali nous a permis de tourner nos regards vers la Conférence de Copenhague de 2009. Il a également révélé les forces d'opposition qui nuiront à l'accord requis. L'Union européenne doit rester à l'avant-garde en recherchant un accord plus étendu conformément à des engagements spécifiques et ambitieux, ainsi qu'à un calendrier précis. Les avantages qui découleront de cet accord surpassent de loin le coût économique.

Mon groupe, ainsi que la résolution du Parlement européen de novembre 2007, fixent des objectifs plus ambitieux et plus contraignants que ceux présentés par la Commission il y a quelques jours, à la fois pour l'UE et les États membres; mon groupe cherche un soutien plus généreux pour les pays en voie de développement. Un avertissement, M. le Commissaire: le lobby industriel traditionnel a déjà commencé à éroder la proposition de la Commission et, parallèlement, le lobby nucléaire, tel un loup déguisé en écologiste, tente de remplacer les sources d'énergie renouvelable par de l'énergie nucléaire. Soyez vigilant par rapport à ces tentatives.

 
  
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  Johannes Blokland, au nom du groupe IND/DEM. – (NL) Madame la Présidente, l'Union européenne s'est rendue à Bali pleine de bonnes intentions en vue d'obtenir les meilleurs résultats possibles. Elle n'a pas atteint tous les objectifs fixés, mais je reste confiant.

Tout d'abord, je suis bien entendu ravi que tous les pays participants aient pu signer le Plan d'action de Bali et que les négociations aient pu débuter. Dommage qu'aucun standard d'émission spécifique n'ait été inclus dans le texte définitif du plan d'action, mais des progrès ont été réalisés dans d'autres domaines, tels que la création d'un programme pour s'attaquer au problème sérieux de la déforestation. Pas plus tard que la semaine dernière ont été publiés davantage de rapports alarmants sur la déforestation au Brésil. Il est également très bien que les pays occidentaux apportent davantage de soutien aux pays en voie de développement dans le cadre de l'utilisation de technologies durables.

Enfin, un problème qui n'a pas été résolu est celui des émissions de gaz à effet de serre dues à la navigation maritime. La nature complexe de ce secteur extrêmement polluant implique qu'une approche globale est nécessaire. Il convient de mettre la pression sur l'Organisation maritime internationale pour instaurer une politique efficace dans ce domaine dès que possible. M. le Commissaire, vous pouvez être assuré de notre soutien à votre approche.

 
  
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  Roger Helmer (NI). – (EN) Madame la Présidente, je constate que, le jour de l'ouverture de la conférence sur le climat à Bali, les jets privés étaient si nombreux que l'aéroport de Bali manquait d'emplacements de stationnement. Nos actes ne seraient-ils pas à la hauteur de nos aspirations?

La conférence de Bali était censée ouvrir la voie à un consensus après Kyoto, mais Kyoto fut lui-même un échec. Non seulement nous ne sommes pas parvenus à engager certains des plus gros émetteurs du monde, mais, ici en Europe, seule une poignée d'États membres respectera effectivement leurs obligations de Kyoto. En effet, les États-Unis, que nous vilipendons pour ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto, sont en train de faire mieux que l'Europe en termes de tendance d'émissions. Pourtant, à Bali, nous avons convenu un peu plus que de simplement discuter encore de nos tentatives visant à remplacer un traité climatique manqué par un autre.

J'aimerais que nous nous préoccupions moins du changement climatique et plus de la sécurité énergétique. Attardons-nous moins sur les champs d'éoliennes et les auto-émissions et plus sur l'investissement dans la capacité de production nucléaire et dans les installations d'incinération de déchets pour la production d'énergie.

 
  
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  Romana Jordan Cizelj (PPE-DE). – (SL) Je pense que la résolution préparée par le Comité sur le changement climatique reflète les décisions essentielles des négociations de Bali, ainsi que l'opinion du Parlement européen. Je considère que le calendrier de Bali, à savoir le délai pour conclure l'accord pour la période après 2012, est très positif. Seul un plan de travail clair peut garantir la continuité après l'expiration du protocole de Kyoto, que le Parlement a toujours défendu.

Je suis ravi que les pays en voie de développement aient également pris leur part de responsabilité pour réduire les émissions de CO2 et se soient engagés en faveur du développement durable. Cela implique naturellement une coopération internationale renforcée en termes de ressources financières et humaines. J'espère vivement que les mécanismes existants et ceux qui sont mis en œuvre actuellement en Europe, tels que le marché du carbone, seront reproduits avec succès au niveau international. Toutefois, nous devons les simplifier et les empêcher de devenir un fardeau bureaucratique disproportionné par rapport à leurs avantages potentiels. Ce n'est que de cette façon que nous pouvons espérer atteindre les objectifs fixés.

Je considère la situation actuelle avant tout comme une opportunité. Selon moi, le développement durable dépend essentiellement de capacités de recherche accrues. Par exemple, l'investissement mondial dans la recherche en matière d'approvisionnement énergétique a été réduit de 40 % depuis les années 80. La situation au sein de l'Union européenne n'est guère plus satisfaisante. Il nous faut davantage de ressources financières et de personnes formées et créatives. Je félicite les négociateurs de l'Union européenne et j'espère qu'à l'avenir nous serons toujours représentés par des personnes aussi persévérantes, tenaces et excellentes. Enfin, j'aimerais dire qu'en ce qui concerne le changement climatique, tous les yeux se tournent vers la classe politique, mais l'action dans ce domaine n'implique pas seulement les hommes politiques. Il est temps de voir réagir concrètement les industriels, les opérateurs économiques et les chercheurs.

 
  
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  Elisa Ferreira (PSE). – (PT) Dans la résolution qui fera l'objet d'un vote demain, le Parlement reconnaît l'importance politique de la Conférence de Bali. La connaissance scientifique est à l'origine de la volonté politique de prendre des mesures, et d'ici à 2009, tous les pays, qu'ils soient développés, émergents ou en voie de développement, s'engageront dans la lutte contre le changement climatique avec des objectifs différents, mais spécifiques.

Contrairement à certains membres, j'aurais souhaité voir certains partenaires, comme les États-Unis, davantage impliqués à Bali ainsi qu'à Kyoto. En ce qui concerne les points positifs, cependant, Bali a remédié aux lacunes de Kyoto dans des domaines tels que la gestion des forêts, le besoin de soutenir l'adaptation par les pays les plus pauvres notamment, le rôle de la technologie et l'extension des responsabilités envers le climat aux économies qui ne sont généralement pas considérées comme étant développées.

Le rôle de l'Europe en tant que chef de file a été clairement souligné et cette résolution montre que le Parlement envisage de créer des conditions qui permettront à l'Europe de prendre des engagements encore plus ambitieux. Le programme de travail concerné est exigeant et le Parlement est prêt à le réaliser.

À cet égard, je salue la Commission pour l'ensemble des décisions prises le 23 janvier dernier. La traduction de la volonté politique en instruments politiques confère de la crédibilité à l'Union européenne. De nombreuses analyses détaillées seront nécessaires, mais la quantification des objectifs en matière d'énergie renouvelable, la clarification des critères de développement durable pour les biocarburants et la révision des instruments financiers relatifs au climat, par exemple, sont les bienvenus. Personnellement, je suis ravi que l'on soit passé d'une approche nationale à une approche sectorielle dans le cadre du système d'échanges de quotas d'émission même s'il me semble que sa compatibilité avec la compétitivité européenne doive être améliorée d'urgence avant 2009. Le développement du système d'échange de quotas d'émission au niveau international, basé sur les accords pour les principaux secteurs parmi les plus grands producteurs mondiaux, pourrait être une voie à explorer.

 
  
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  Holger Krahmer (ALDE). – (DE) Madame la Présidente, si on dresse le bilan de la Conférence de Bali, nous ne pouvons qu'en conclure que ce fut la conférence sur le climat la plus importante, la plus onéreuse et la plus élaborée jamais organisée pour n'aboutir, en fait, qu'à un seul et unique résultat, à savoir un accord sur la poursuite des négociations. À la vérité, il n'en est rien ressorti de plus.

Une appréciation honnête des retombées de Bali nous oblige à analyser cette conférence de la manière suivante: tout d'abord, le Panel International sur le Changement Climatique a tenté de convaincre une bonne partie de l'opinion publique internationale avec ses scénarios sur le climat, mais n'a en aucun cas été aussi convaincant sur les conclusions à tirer de la situation actuelle; ensuite, tandis que l'Europe prend de l'avance, on note peu de signes de la part de la communauté internationale de sa volonté de conclure des accords contraignants sur les réductions de CO2. Cela s'applique non seulement aux États-Unis, mais également au Japon, au Canada, à l'Australie et à de nombreux autres pays. L'examen des quatre candidats encore en lice ayant une réelle chance de devenir président des États-Unis montre assez clairement qu'il n'y a quasiment aucune perspective d'engagement en faveur d'un processus des Nations unies dans le domaine de la politique sur le climat.

Nous, c'est-à-dire l'Union européenne, devons repenser notre stratégie. Que se passera-t-il si la Conférence de Copenhague de 2009 se solde par un échec? Il existe des alternatives économiques à un accord international, telles que le transfert de technologies, un système décent d'incitations pour protéger les forêts tropicales, le captage et le stockage du dioxyde de carbone, ainsi que le développement de l'énergie nucléaire. La loi sur les ressources rares finira par inciter même les États-Unis et la Chine à économiser l'énergie et à éviter les émissions de CO2.

La nouvelle révolution industrielle interviendra avec l'augmentation du prix du pétrole. Nous n'avons pas besoin de forcer les choses en édictant des lois.

 
  
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  Madeleine Jouye de Grandmaison (GUE/NGL). – (FR) Madame la Présidente, la Conférence de Bali nous a rappelé que le réchauffement planétaire était un défi pour le développement. Il est à craindre que le réchauffement planétaire n'aggrave la fracture entre le monde développé et les pays en retard de développement: à n'en pas douter, ce seront les plus touchés par les impacts du changement climatique. Cela est particulièrement vrai pour les îles, vulnérables à plus d'un titre, notamment face aux cyclones et à la montée du niveau des océans. Aussi l'aide à l'adaptation de ces pays et les transferts de technologies adaptés doivent, selon moi, constituer une priorité.

La lutte contre le changement climatique est devenue inséparable de la réduction de la pauvreté et de la réalisation des objectifs du Millénaire. C'est la meilleure voie, me semble-t-il, pour obtenir l'adhésion des G-77. Si l'on souhaite que le processus conduisant à Copenhague en 2009 aboutisse et que la modeste feuille de route de Bali soit enrichie, il conviendra impérativement de faire des avancées en direction des pays en voie de développement. J'ai perçu que ceci avait retenu l'attention de l'Union et je m'en réjouis. Mais j'attire très fortement l'attention sur le cas des îles.

 
  
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  Irena Belohorská (NI). – (SK) Merci beaucoup Madame la Présidente, M. le Commissaire, mesdames et messieurs. La feuille de route de Bali établie lors de la conférence internationale et le Fonds d'adaptation nouvellement créé obligent tous deux l'Union européenne à jouer un rôle de chef de file.

Celle-ci doit néanmoins examiner et évaluer de manière réaliste le niveau de réduction tolérable. La proposition de réduire les émissions de 25 à 40 % d'ici à 2020 par rapport à celles de 1990, ou encore de 50 % d'ici à 2050, me semble être fondée sur des chiffres aléatoires sans réelle connaissance de la mesure à laquelle peuvent être réduites ces émissions. C'est comme un jeu de loterie destiné à déterminer des pourcentages: un jeu non prémédité et irréaliste consistant à tirer des numéros dans un chapeau. En outre, à moins que les États-Unis, la Chine et l'Inde ne participent, aucun des efforts de l'Union européenne n'aura l'effet escompté étant donné que nous ne pouvons résoudre à nous seuls un problème mondial.

Si nous plaçons la barre trop haut, les pays manqueront les uns après les autres l'objectif visé et nous réaliserons en fin de compte que nous avons tous échoué. Vu sous cet angle, je dirais donc que si nous sommes moins ambitieux et plus réalistes quant à la réduction des émissions, nous parviendrons à trouver une solution rationnelle. Il suffirait d'examiner la manière dont l'Union européenne peut remplir les objectifs visés par le traité de Lisbonne.

 
  
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  Eija-Riitta Korhola (PPE-DE). – (EN) Madame la Présidente, les critiques médiatiques ont qualifié la conférence des parties (COP) de Bali de «négociations avec un bronzage». Toutefois, après avoir assisté aux cinq dernières sessions de la COP, Bali s'avère efficace pour moi. Une feuille de route de deux ans est élaborée, proposant des voies de négociations pour tous les pays afin de répondre au défi climatique.

Bien sûr, il est dommage de devoir admettre qu'aucun objectif contraignant n'a été fixé pour le moment et nous continuons de faire cavalier seul. Mais on observe au moins une possibilité théorique de voir, dans les deux prochaines années, un front plus large que seulement un quart des émetteurs.

Peu de temps après les résultats de Bali, quelques optimistes ont déjà soulevé la question de savoir si cela signifie automatiquement que le front est assez large pour obtenir une réduction de 30%, tel qu'approuvée au sommet de mars compte tenu du fait que l'UE n'agit pas seule.

Toutefois, la réponse est la suivante: pas encore. Les raisons ne sont pas seulement économiques, mais aussi environnementales. Pour l'UE, il est politiquement important de prendre les rênes, en espérant que les autres suivront, mais notre effort unilatéral – qui le reste encore pour l'instant – réduit notre compétitivité sur les marchés mondiaux en donnant l'avantage au pollueur.

On appelle ça une fuite de carbone, comme je l'ai indiqué de nombreuses fois. Le capital global va simplement se déplacer là où les émissions de CO2 ne coûtent rien. Un déplacement de la pollution n'est pas une réduction.

Une politique climatique unilatérale touche surtout les industries intensives de l'énergie et de l'emploi de sorte que le principe du pollueur-payeur devient une politique du pollueur-vainqueur ou du pollueur-délocalisateur. Heureusement, la Commission a compris les risques, comme vous, commissaire Dimas, l'avez clairement indiqué, et je vous en remercie. Comme l'a déclaré récemment le commissaire Verheugen, en décrivant les dangers de réductions à sens unique: «Nous exportons la pollution et importons du chômage. N'est-ce pas idiot?»

Il a raison. Par conséquent, nous devons développer un mécanisme réellement fondé sur le marché mondial et je pense qu'équilibrer ce dilemme triangulaire de l'approvisionnement énergétique, de la sensibilité environnementale et du fait de retenir les industries compétitives sur le plan mondial pour utiliser notre force de travail, est une priorité clé en faveur d'un paquet climatique publié récemment.

 
  
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  Riitta Myller (PSE). – (FI) Madame la Présidente, le meilleur résultat obtenu lors des discussions à Bali est le fait que des négociations internationales sur un accord post-Kyoto ont été entamées. Le fait que nous ayons fixé une échéance, à savoir Copenhague en 2009, est également important.

Certaines personnes ici sont surprises par les pourcentages proposés par l'Union européenne dans l'accord de Bali. Ce sont les mêmes chiffres que le Panel International sur le Changement Climatique a présentés dans ses évaluations. Ils indiquent par ailleurs le type de réductions d'émissions que nous devons atteindre en Europe et dans le monde pour gérer le changement climatique sans avoir à faire d'immenses sacrifices. Dans un peu moins de deux ans, nous devrons définir un accord dans lequel nous nous engagerons à ce que la température de la planète n'augmente pas de plus de deux degrés. Pour cela, nous avons besoin de la participation de chacun: nous avons besoin que l'Union européenne montre la voie, nous avons besoin des pays développés et nous avons besoin de fournir un effort commun pour inclure les pays en voie de développement.

Pour le moment, nous avons notre propre part du travail à faire. Nous devons veiller à ce que les lois proposées la semaine dernière par la Commission soient concrétisées de façon aussi ambitieuse que possible ici au Parlement et qu'elles soient appliquées dans les États membres.

 
  
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  Hans-Peter Martin (NI). – (DE) Madame la Présidente, si l'on remplaçait «Bali» par «Kyoto» ou «Rio 1992», la plupart des discours faits ici ne seraient pas déplacés. Pourquoi devrait-il en être ainsi, M. le Président du Conseil? Étant donné que vous appartenez à un petit pays, vous devriez être en mesure de diagnostiquer pourquoi nous n'arrivons jamais à trouver des solutions. Est-ce à cause de la puissance de grandes entreprises et d'intérêts économiques, est-ce le fait que le système international ne fonctionne pas ou est-ce un manque de sensibilisation du public? Je pense que le manque de sensibilisation n'est plus le problème, du moins pas parmi les décideurs.

Tout se résume à l'économie et à la politique et je pense qu'un nombre d'erreurs ont été commises dans ces domaines. Nous ne pouvons pas nous engager en toute crédibilité dans le processus et trouver des solutions réellement constructives à moins de commencer par nous-mêmes. En pratique, cela impliquerait simplement de réduire les émissions de CO2 résultant de l'activité politique.

Voici un exemple assez spécifique que les Slovènes devraient examiner: si nous devions quitter Strasbourg et tenir toutes nos réunions ici à Bruxelles, cela enverrait un petit signe, tant sur la question du CO2 que dans d'autres domaines. Cela serait certainement réalisable pour votre Présidence, à la différence des grands projets qui devront, dans tous les cas, être transmis à quelqu'un d'autre à la fin de votre mandat de six mois.

 
  
  

PRÉSIDENCE DE MME MARTINE ROURE
Vice-présidente

 
  
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  Janez Podobnik, Président en exercice. − (SL) Permettez-moi de réagir brièvement à certaines opinions exprimées dans cette discussion très intéressante. Après tout, on nous dit que nous ne sommes parvenus à aucun résultat. Les opinions de la Présidence et du Président du Conseil divergent. Les choses évoluent et nous obtenons des résultats. Après tout, la Conférence de Bali et l'accord conclu par les pays en retard de développement et par les plus développés sont en fait un véritable succès, mais la réussite ne sera totale qu'à Copenhague. C'est pourquoi les deux prochaines années seront très importantes.

J'aimerais également exprimer mon soutien en faveur de la résolution que le Parlement européen devra adopter demain. Nous la considérons comme une approche ambitieuse et exhaustive et comme une aide supplémentaire qui permettra de parvenir à un accord après 2012. La Présidence soutient également votre évaluation, qui a déjà été exprimée ici, selon laquelle la délégation de l'Union européenne s'est avérée être très performante. Elle a fait preuve de compétence, d'unité et d'un grand dynamisme. Enfin, mais non des moindres, elle s'est montrée crédible, ce qui s'avère être extrêmement pour l'Union européenne. À la vérité, nous pouvons être fiers de l'Union européenne et du rôle qu'elle a joué à Bali, et notamment de sa cohérence.

Il a été dit que l'Union européenne faisait figure de pionnier en matière de développement de nouvelles technologies. Cela pourrait répondre aux craintes ou aux doutes également exprimés parmi les États membres de l'Union européenne au sujet du nouveau paquet de mesures dans le domaine de l'énergie et du climat présenté avec tant d'efficacité la semaine dernière par la Commission européenne. Nous pensons qu'il s'agit également d'une opportunité pour la création de nouveaux emplois et de nouvelles innovations écologiques et qu'il ne devrait pas y avoir de craintes au sujet du développement économique.

Nous rejoignons l'opinion selon laquelle il ne s'agit pas uniquement d'une question d'ordre politique, mais également économique. En fait, nous pourrions même être encore plus ambitieux. La gestion du changement climatique est, de facto, un succès de la politique européenne. C'est un formidable défi non seulement pour la politique et l'économie européennes, mais également pour les citoyens. Je rejoins totalement l'avis du Commissaire selon lequel l'attitude des médias est également très importante. Les médias pourraient jouer dans ce domaine un rôle extrêmement important. Le paquet de mesures adoptées par la Commission européenne la semaine dernière est le résultat d'une approche d'experts. Les principes d'équité et de solidarité y sont intégrés. Étant donné qu'il joue un rôle très important dans l'adoption de ce paquet, nous espérons que le Parlement européen assumera ce rôle en faisant preuve d'un grand dynamisme.

Quelqu'un a demandé pourquoi il était nécessaire de se rendre à Bali et d'utiliser ainsi des modes de transport non durables. On ne peut arriver à Bali d'aucune autre façon, mais en utilisant divers moyens de transport. Néanmoins, notre réponse est qu'il s'agissait d'une destination parfaitement bien choisie. Pourquoi? Tout simplement parce que l'Indonésie est un pays en voie de développement. L'un des éléments clés de l'accord de Bali était que les pays en voie de développement signent cet accord. Il était donc plus facile de parvenir à cet accord à Bali, en Indonésie, qu'ailleurs sur notre planète.

J'aimerais conclure par une question concernant les objectifs 20/20/20. Ces derniers vont-ils être atteints? La crédibilité de l'Union européenne dépend de la réalisation de ces objectifs, notamment parce qu'à la réunion du Conseil au printemps dernier, les présidents et Premiers ministres des gouvernements de l'Union européenne se sont engagés en personne en faveur de cette vision. La présidence a affirmé son engagement et fera tout pour atteindre ces objectifs.

 
  
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  Pilar del Castillo Vera (PPE-DE). – (ES) Madame la Présidente, M. le Commissaire, il va sans dire que je félicite les représentants de la Commission et du Parlement pour le travail accompli à Bali.

J'adopterai une vision plus euro-centrique et euro-centriste en abordant cette question et celles qui y sont liées de la manière suivante:

J'aimerais commencer en répétant, quoique légèrement différemment, que de la nécessité naissent les opportunités. Plus le besoin est grand, plus les opportunités sont nombreuses. À quoi sommes-nous confrontés? À deux nécessités: la première consiste à lutter contre les effets produits par le changement climatique, dû principalement au développement et à la croissance de la population; la seconde à résoudre les questions liées à l'approvisionnement des sources d'énergie traditionnelles, dont l'utilisation est incertaine, soit parce qu'elles se raréfient, soit parce qu'elles se trouvent dans des régions où la géopolitique s'avère complexe.

En quoi cela constitue-t-il une opportunité? Il existe une opportunité pour développer des formes d'énergie propres et non polluantes, qui nous permettent de continuer d'être compétitifs et de garantir l'approvisionnement car il s'agit de nouvelles formes d'énergie.

Où est le problème? Selon moi, il existe au sein des institutions européennes un manque de leadership lorsqu'il s'agit de traiter ces problèmes, que ce soit à la Commission ou au Parlement. Cela s'explique par une raison très simple, à savoir que nous ne sommes pas en mesure d'expliquer que l'énergie propre comprend à la fois les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire.

Ce n'est pas fait, ce n'est pas expliqué et c'est pourtant le rôle des leaders de proposer des solutions même s'il peut être difficile d'en discuter à un moment particulier.

Allons-nous nous retrouver dans la situation paradoxale où la Chine, l'Inde et d'autres économies émergentes ont des énergies plus propres parce qu'elles ont développé des sources d'énergie nucléaire et peuvent, en outre, rivaliser avec des salaires moins élevés? Il s'agit là d'une question qui doit tout simplement être abordée, M. le Commissaire.

J'espère donc qu'au Parlement et à la Commission, la question de l'énergie nucléaire peut être discutée calmement, mais en prenant les décisions qui s'imposent, étant donné que nous hésitons et faisons machine arrière constamment.

 
  
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  Dorette Corbey (PSE). – (NL) Madame la Présidente, Bali n'était qu'un début, une première étape vers un accord international sur le climat en 2009. Son succès à la onzième heure se résume au leadership de l'Europe et je félicite le Commissaire Dimas et son équipe.

Une conférence internationale se tiendra en décembre à Poznan. Ce sera alors le prochain test du leadership européen. L'Europe doit parler clairement d'une même voix et suffisamment fort en faveur de mesures fermes. Nous devons faire connaître très clairement notre position au reste du monde. L'Europe veut réduire les gaz à effet de serre de 30% d'ici à 2020. C'est la position de départ que nous adoptons toujours dans les négociations. Le lobbying acharné exercé par certains gouvernements et capitaines d'industrie sur le paquet de mesures dans le domaine de l'énergie et du climat a envoyé le mauvais signal.

Le leadership européen implique également que nous mettions en œuvre dans nos 27 États membres les réductions d'émissions que nous imposons aux autres pays. C’est important. Nous devrons montrer à Poznan que l'Europe est disposée et en mesure d'aller au-delà de 20 % de réduction des émissions. Si nous considérons sérieusement le consensus de Bali, nous devons commencer avec 25 % au moins. Nous devons montrer que nous pouvons atteindre cet objectif sans supprimer d'emplois et je suis convaincue qu'un accord historique sur le climat sera signé en 2009. Mais pour cela, il est essentiel de développer une politique européenne sur le climat cohérente.

 
  
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  Bogusław Sonik (PPE-DE). – (PL) Madame la Présidente, la Conférence de Bali sur le changement climatique a été l'occasion de vérifier s'il existe, de manière générale, une possibilité de coopération internationale pour lutter contre le changement climatique. Il s'agit clairement d'une question cruciale pour le monde entier, mais le contexte politique dans lequel nous évoluons est extrêmement différencié et nous devons adapter nos arguments aux diverses réalités géopolitiques. Bien que nous n'ayons pas enregistré de succès spectaculaire, les résultats ont été plus nombreux que ce qui avait été réalisé jusqu'alors. Nous avons gagné d'importants partenaires.

Le changement climatique est une question prioritaire au sein de l'Union européenne. Pour faire simple, personne ne souhaite voir les lumières s'éteindre chez ses enfants. Mais tous les pays européens n'ont pas le même niveau de progrès technologique et cela constitue un défi supplémentaire pour l'Union européenne. La Pologne est un pays où 96 % de l'énergie électrique est produite par la combustion de charbon et c'est pour cette raison que l'adaptation de notre industrie énergétique d'ici à 2020 pourrait être un fardeau insupportable. Ici à Bruxelles, nous sommes responsables du bien-être des Européens; nous devons davantage tenir compte des possibilités des différents pays et ne pas placer une barre si haut que seul un petit nombre de pays pourront franchir.

Concernant la réduction des émissions de gaz, la diversification des ressources n'est pas la seule approche possible. La combustion du charbon non émissive est également une option intéressante. Une autre possibilité est l'énergie nucléaire. L'énergie nucléaire est en effet l'une des sources d'énergie les plus propres à condition que des stratégies spécifiques soient adoptées pour résoudre tous les problèmes d'exploitation ultérieurs lors de la planification de la construction d'une centrale nucléaire.

En bref, je considère qu'il est capital pour notre avenir que nous exercions une pression spécifique sur la communauté des chercheurs afin de développer de nouvelles technologies qui sont nettement plus avantageuses et efficaces pour notre planète que celles dont nous disposons actuellement.

 
  
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  Adam Gierek (PSE). – (PL) Madame la Présidente, le paquet de mesures sur l'énergie et le changement climatique proposé pour l'Union européenne est une combinaison organisationnelle et législative élaborée, destinée à réduire considérablement les émissions de CO2. Les plans ambitieux de la Commission reposent sur l'hypothèse selon laquelle les changements climatiques observés dans le monde, qui sont un fait indubitable, sont le résultat des émissions de CO2, et pourtant cela n'a pas été prouvé ni soutenu à Bali. Toutes les prévisions en la matière reposent uniquement sur des simulations sur ordinateur et ne constituent pas des preuves.

Premièrement, M. le Commissaire, il convient de fournir des données plus crédibles sur l'influence des émissions de CO2 sur le climat. Le dioxyde de carbone est le substrat nécessaire à la photosynthèse. Par conséquent, peut-on dire qu'il s'agit d'un agent destructeur? Je vous renvoie à la lettre mentionnée précédemment adressée par une centaine d'éminents scientifiques au Secrétaire général des Nations unies en décembre dernier.

Deuxièmement, les restrictions imposées par la Commission en matière d'émissions de CO2 au sein de l'Union européenne sans que la question ne soit abordée au niveau international se traduiront par un ralentissement du développement économique avec de graves conséquences sociales.

Troisièmement, et plus important encore, dans son paquet de mesures sur l'énergie et le changement climatique, la Commission a ignoré la principale conclusion de la Conférence de Bali concernant l'adaptation des sociétés aux changements climatiques inévitables, à savoir la steppification, la désertification, le manque d'eau potable, les inondations, etc. Les ressources que l'Union européenne envisage de consacrer pour lutter contre le changement climatique en Europe devraient en effet servir à répondre à ces principaux objectifs.

 
  
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  Ivo Strejček (PPE-DE). – (EN) Madame la Présidente, au cours du débat sur le changement climatique, nous avons pris pour acquis quelques conditions préalables discutables. D'abord, les changements climatiques sont réels et surtout causés par l'homme. Ensuite, les conclusions formulées par l'IPCC sont les seuls résultats valables. Aucun autre groupe de scientifiques n'affiche des idées différentes en matière de changement climatique. Troisièmement, les gens veulent généralement faire une ristourne sur leur avenir et sacrifier la qualité de vie actuelle. Quatrièmement, les entreprises et les sociétés européennes survivront dans la concurrence mondiale, même avec des prix plus élevés. Cinquièmement, nous arriverons à persuader le reste du monde de respecter nos obligations. En écoutant le débat, je réalise que je représente une minorité dans ce Parlement, mais permettez-moi de souligner ma position.

D'abord, les conclusions de l'IPCC sont exagérées. Il existe d'autres groupes de scientifiques qui affichent des positions différentes sur le changement climatique et ses causes. Ensuite, rien ne prouve que l'humanité soit la cause principale des changements climatiques. Troisièmement, le changement climatique est devenu un outil politique à la mode pour manipuler les gens. Quatrièmement, la conférence de Bali a révélé qu'on n'observait aucun soutien massif envers des mesures excessives et extrêmement coûteuses destinées à gérer le changement climatique. Cinquièmement, les producteurs européens devront intégrer les décisions politiques dans les prix, qui entraîneront par la suite une hausse des prix et une perte supplémentaire de compétitivité européenne au niveau mondial. Sixièmement, les plans ambitieux aux fins de la réduction des émissions de gaz à effet de serre nuiront aux pays en développement, ce qui creusera le fossé entre les riches et les pauvres.

Alors que devons-nous faire? Nous ferions mieux de réduire la légendaire bureaucratie européenne, limiter la production de la législation au niveau supranational et laisser les gens travailler et inventer.

 
  
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  Silvia-Adriana Þicãu (PSE). – Nous commençons tous à sentir les effets du changement climatique, quel que soit le continent ou le pays où nous vivons. Nous sommes confrontés à des inondations, à la désertification, à des pénuries d'eau, à des feux de forêts, à des fontes glaciaires et à des modifications de la flore. Les Nations unies ont proclamé 2008 Année internationale de la planète Terre. La Conférence de Bali est extrêmement importante pour un accord postérieur à Kyoto dans le domaine de la lutte contre le changement climatique.

L'Union européenne devrait rester à l'avant-garde des actions pour réduire le changement climatique et s'adapter à ses effets. La législation européenne existante et la nouvelle série de mesures présentées récemment par la Commission pour la promotion des sources d'énergie renouvelables en sont de bons exemples.

Je suis ravie que nous ayons ce débat lors de la semaine européenne de l'énergie durable. Les transports représentent 30% de la consommation mondiale d'énergie et les transports urbains 70 % des émissions. L'intégration du transport aérien au système d'échange de quotas d'émission est une étape majeure. Parmi les autres objectifs communautaires devraient figurer un système de transport urbain plus efficace, ainsi que la promotion du transport par rail et par bateau, ces derniers étant moins polluants.

Nous invitons la Commission et le Conseil à faire figurer le changement climatique parmi ses priorités, tant dans le domaine des affaires européennes que dans le cadre de ses relations internationales.

 
  
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  Agnes Schierhuber (PPE-DE). – (DE) Madame la Présidente, M. le Commissaire, mesdames et messieurs, la Conférence de Bali s'est avérée être un pas dans la bonne direction et j'aimerais exprimer mes chaleureux remerciements à mes collègues et à la Commission pour ce que je considère comme un bon résultat.

L'augmentation de la température globale moyenne a déjà un impact dans de nombreuses parties du monde. Il est par conséquent impératif d'adhérer à l'objectif visant à limiter le réchauffement planétaire à un maximum de deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Les efforts entrepris pour atteindre cet objectif doivent être renforcés et encouragés à l'aide de nouvelles innovations, d'investissements dans la recherche et le développement et, surtout, d'investissements dans l'éducation et la formation. Le changement climatique interagit avec l'agriculture de trois différentes façons. D'une part, l'agriculture est la troisième cause de pollution après le transport et l'industrie. Deuxièmement, c'est elle qui fait le plus les frais du changement climatique puisque notre production agricole a lieu en plein air, ce qui signifie qu'elle est plus directement exposée que toute autre activité économique aux effets du changement climatique.

Troisièmement, les fermiers peuvent également voir le changement climatique comme une opportunité et le tourner à leur avantage. De nouvelles perspectives s'offrent à nous au sein de la communauté agricole en tant que producteurs de ressources renouvelables et surtout, pour les deuxième et troisième générations, en tant que producteurs de substituts aux produits pétrochimiques, sans parler de la portée pour de nouvelles méthodes de culture. Je dois à nouveau souligner l'importance de la recherche, du développement et de l'éducation, notamment dans le secteur agricole. Cependant, la production de ressources renouvelables dépend fortement de l'élaboration et de l'application des critères de développement durable.

Le changement climatique, M. le Commissaire, est un problème mondial qui affecte des sociétés entières sans se limiter à des domaines spécifiques d'activité. Cette approche complète à l'échelle de l'UE et du monde est donc la seule façon de s'y atteler. L'Union européenne devrait jouer un rôle de chef de file et de facilitateur dans ces efforts.

 
  
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  Margaritis Schinas (PPE-DE). – (EL) Madame la Présidente, M. le Commissaire, la route de Bali à Copenhague est désormais ouverte et je pense qu'elle ne devrait pas nous occuper de manière si pressante. Nous devons maintenant nous concentrer de façon urgente sur la nouvelle série d'objectifs que vous avez présentés: l'objectif 20/20/20 pour 2020, comme je l'appelle, ou le «paquet Dimas» comme l'appellent d'autres personnes. Toutefois, dans l'état actuel des choses, je pense que dans les 18 prochains mois jusqu'à la fin de cette législature, cette série d'initiatives devrait devenir une législation communautaire. C'est là notre priorité absolue. De nombreuses personnes vous ont critiqué pour l'ambition démesurée de cette série de mesures, d'autres pour son manque total d'ambition. Je dirais que c'est la preuve incontestable que vous êtes sur la bonne voie.

Permettez-moi d'éclaircir un point brièvement. Les gouvernements et le Parlement européen ne sont pas les seuls à devoir jouer leur rôle, il en va de même pour les citoyens. Nous pouvons tous mieux faire dans ce domaine. Tout, des embouteillages à la façon dont nous concevons les bâtiments et vivons dedans concerne les citoyens, et pas seulement les gouvernements. J'espère que votre travail à Bruxelles permettra de sensibiliser davantage le public à ce sujet.

 
  
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  Genowefa Grabowska (PSE). – (PL) Madame la Présidente, M. le Commissaire, en écoutant le débat d'aujourd'hui, j'ai noté avec surprise que le terme «développement durable» n'avait pas été utilisé une seule fois. C'était un concept à la mode, quoiqu'un peu saturé pas plus tard qu'au début des années 90, comme l'a montré l'accord des États participant à la Conférence de Rio de Janeiro en 1992 pour protéger l'environnement de manière raisonnable dans le cadre de son exploitation.

Mesdames et messieurs, le développement durable n'est pas un concept périmé, ni un engouement passager des politiciens et des écologistes. C'est un concept qui cherche à réconcilier les intérêts de l'énorme lobby écologique avec ceux du lobby industriel. Examinons donc les réalisations de la Conférence de Bali à la lumière du vieux principe de développement durable, principe mis en valeur non seulement en Europe, mais à l'échelle internationale également. Nous devons protéger notre planète contre le changement climatique, mais pas au détriment de notre industrie. Cherchons un compromis intelligent.

 
  
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  Jerzy Buzek (PPE-DE). – (PL) M. le Commissaire, j'ai assisté à la Conférence de Bali en tant que membre de la délégation polonaise. Il s'agit d'un succès modéré. Les pays européens sont maintenant responsables des 14e et 15e Conférences des Parties. Quel est le principal obstacle au succès complet?

Il s'agit, selon moi, du manque de technologies efficaces, accessibles et peu onéreuses. Nous, qui formons l'Union européenne, devons nous concentrer sur cela. Ce faisant, nous nous aiderons nous-mêmes ainsi que notre économie et permettrons à d'autres de bénéficier du transfert et de l'échange des meilleures technologies. Cela coûtera beaucoup moins cher que d'imposer à l'industrie des réductions d'émissions de plus en plus draconiennes. Cela requiert la révision du budget de l'UE ainsi qu'un transfert des ressources. Décidons de procéder ainsi.

Cette année à Poznañ, dans le cadre de la 14e Conférence des Parties, le gouvernement polonais passera en revue les meilleures technologies à l'échelle internationale. Les sociétés leaders et les pays les plus avancés y présenteront les meilleures solutions technologiques. Pour assurer le succès de Copenhague en 2009, nous devons d'abord asseoir celui de Poznañ en 2008.

 
  
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  Avril Doyle (PPE-DE). – (EN) Madame la Présidente, après avoir assisté à mon 5e COP/MOP de l'ONU sur le changement climatique, je rentre de Bali avec le sentiment du travail accompli, pour la première fois, en ce qui concerne la plus importante des questions mondiales.

Un des messages les plus clairs qui ressortent de Bali est l'urgente nécessité de trouver un mécanisme pour éviter la déforestation et la détérioration de nos forêts fait partie de l'accord international pour après 2012.

J'aimerais que nous soyons en position d'ajouter 20% supplémentaires à la formule 20/20/20 pour 2020. Si nous disposons d'un système de crédits approuvé permettant de récompenser ou d'indemniser les communautés natives, palliant ainsi le niveau de déforestation actuel, notamment dans nos forêts tropicales – malgré l'énorme difficulté de dresser un tableau général de la déforestation–, nous pourrions réduire les émissions mondiales de carbone de 20% supplémentaires, donc la formule 20/20/20/20 pour 2020 doit être notre objectif.

Bali a produit la feuille de route de l'accord mondial pour le COP15 en 2009 à Copenhague, que vous avez mené avec brio pour l'UE, et je vous félicite, M. le commissaire, pour votre contribution personnelle.

 
  
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  Anni Podimata (PSE). – (EL) Madame la Présidente, M. le Commissaire, l'Union européenne est à l'avant-garde de la lutte contre le changement climatique dans laquelle vous jouez un rôle particulier. Mais pour que l'UE reste à l'avant-garde de cette lutte, il ne suffit pas de lancer des initiatives législatives ou de définir des objectifs contraignants. L'UE doit également jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre de ces objectifs en présentant un front aussi uni que possible. Nous pouvons voir qu'il existe de nombreuses divergences parmi les États membres de l'UE concernant la mise en œuvre des objectifs dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. C'est pourquoi, nous attendons des mesures, des incitations et des initiatives pour combler ce fossé et rendre les réponses à l'objectif visé par les États membres de l'UE plus cohérentes dans l'ensemble.

 
  
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  Zita Pleštinská (PPE-DE). – (SK) En tant que membre remplaçant de la Commission temporaire sur le changement climatique, j'aimerais souligner l'immense succès enregistré par le Parlement européen à la Conférence internationale de Bali.

Le Parlement européen doit devenir un visionnaire faisant pression pour aboutir au développement durable permanent. Que devons-nous faire ensuite? D'abord, nous ne pouvons pas relâcher nos efforts. L'Union européenne doit encourager les investissements dans la recherche et le développement afin de développer des technologies efficaces nécessitant moins d'énergie.

Nous ne pouvons pas parler uniquement de CO2. Imposer des conditions écologiques de plus en plus rigoureuses n'est pas la bonne solution: en procédant ainsi, nous risquons en effet de défavoriser nos petites et moyennes entreprises. Nous ne devons pas nous opposer à de nouvelles idées comme la stratégie qui consiste à aider le climat à se rétablir par l'intermédiaire de l'eau.

Une équipe de scientifiques slovaques et tchèques dirigée par Michal Kravèík, un éminent expert dans le domaine de l'utilisation de l'eau pour rétablir des zones urbaines arides, a décrit un nouveau paradigme de l'eau. La concentration de l'eau de pluie dans des conteneurs est une solution simple, rapide et très efficace. Je pense que le stockage de l'eau de pluie pour son utilisation future au lieu de la laisser s'écouler dans les égouts constitue une bonne solution stratégique, pas seulement aux États-Unis, mais également en Europe. J'espère que la Commission et le Conseil soutiendront les idées de novateurs et que l'utilisation du nouveau paradigme de l'eau obtiendra le soutien qu'il mérite en Europe également.

 
  
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  Mairead McGuinness (PPE-DE). – (EN) Madame la Présidente, il est bon d'entendre un débat et de pouvoir ensuite répondre et entendre ceux qui étaient présents à Bali, car nous n'entendons pas assez parler de ce qu'il se passe là-bas.

Puis-je soulever une question en particulier? C'est à la mode de parler du changement climatique et, alors que le public s'y intéresse actuellement, je pense que nous risquons de les désintéresser. Nous devons nous montrer très prudents pour que ce que nous suggérons et proposons soit réalisable et nous devons présenter des résultats concrets.

S'agissant de l'agriculture, abordée par Mme Schierhuber notamment en Irlande, par exemple, 28 % de nos émissions proviennent de l'agriculture. Je pense que l'agriculture a déjà contribué sensiblement. Nous devons à nouveau faire attention à ne pas trop en demander à l'agriculture et mettre en danger notre sécurité alimentaire. Ce n'est donc pas un problème facile à résoudre. On a abordé la question des forêts. Je pense que nous devons penser à encourager ces continents aux vastes forêts de ne pas les arracher, comme nous tentons d'encourager nos agriculteurs à ne pas labourer les pâturages permanents à cause de tels puits de carbone.

Alors, faisons ce que nous pouvons sur la scène mondiale et espérons que la population approuve le leadership européen en l'espèce, car, sans lui, nous n'avons aucune chance d'atteindre nos objectifs.

 
  
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  Stavros Dimas, membre de la Commission. − (EL) Madame la Présidente, j'aimerais tout d'abord remercier les membres du Parlement européen pour leurs contributions extrêmement positives.

Une chose est claire: nous avons entendu ce soir des avis soutenant les arguments de pays, tels que les États-Unis et l'Australie, qui refusaient de faire un pas vers la ratification du Protocole de Kyoto. Ces avis ont depuis lors été abandonnés étant donné que l'Australie a ratifié le Protocole de Kyoto et qu'ils ne sont plus acceptés aux États-Unis, tant aux niveaux fédéral que des états.

J'ai également entendu une déclaration erronée, et je suis sûr que l'honorable membre l'a faite en toute bonne foi, à savoir que les États-Unis affichent de meilleurs résultats que l'Union européenne. Mais, comme le montrent les données pour 2005, les États-Unis ont augmenté leurs émissions de gaz à effet de serre de 16,4 %, alors que l'UE atteint l'objectif de Kyoto et qu'elle a émis, en 2005, 7,9 % d'émissions en moins par rapport aux niveaux de 1990. Il y a par conséquent un large fossé entre les réalisations de l'UE et ce que les États-Unis ne parviennent pas à atteindre et il convient de noter que ces derniers étaient censés réduire leurs émissions de 7 % conformément au Protocole de Kyoto, qu'ils ont signé mais n'ont pas ratifié. Au lieu d'atteindre l'objectif de –7 %, les émissions ont représenté +16,4 % en 2005, tandis que l'Union européenne est en passe d'atteindre son objectif de –8 %. Ce résultat se situe déjà en dessous des niveaux de 1990.

Je souhaiterais également souligner que le problème majeur de l'Irlande est la forte augmentation de ses émissions de dioxyde de carbone dues au transport. Nous avons enregistré ces dernières années une augmentation de 160 % des émissions de gaz à effet de serre. La production agricole joue sans aucun doute un rôle majeur et il existe de nombreuses solutions dans ce domaine. Par exemple, le Nouvelle-Zélande a développé une alimentation spéciale pour les animaux, qui contribue considérablement à limiter les émissions de dioxyde de carbone.

Mesdames et messieurs, le Plan d'action de Bali, mis en place en décembre dernier, est un élément important des débats sur le changement climatique international futur. Notre réussite fondamentale a été d'avoir déjà entamé des négociations officielles. Désormais, nous savons clairement que l'objectif requis dans la lutte contre le changement climatique est atteint concernant l'accord sur le climat couvrant la période après 2012. Dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, la création d'un nouveau groupe ad hoc a été approuvé pour négocier une coopération à long terme conjointement avec un groupe de travail ad hoc déjà opérationnel dans le cadre du Protocole de Kyoto. Toutes les parties à la Convention-cadre des Nations unies, dont les États-Unis, participeront à ces négociations. Parmi les questions majeures qui seront abordées figure le financement de la lutte contre le changement climatique. Nous devons trouver des moyens d'accélérer le financement et les investissements et de rendre ces moyens encore plus écologiques: cela encouragera les technologies propres et les efforts d'adaptation aux impacts inévitables du changement climatique, attirant ainsi des investissements à la fois du secteur public et du secteur privé, dans une large mesure. Il s'agit de l'élément clé des négociations, mais permettez-moi de vous rappeler combien il est important que nous prenions des mesures sans plus tarder au sein de l'UE. Comme le souligne très justement votre résolution, nous devons, entre autres choses, renforcer nos efforts pour intégrer les paramètres climatiques à notre politique de développement.

Je suis convaincu que nous pouvons également être plus performants dans des domaines tels que les échanges et les investissements aux niveaux bilatéral et régional. La mobilisation accrue du secteur privé est en outre capitale et doit être davantage exploitée.

La prévention de la déforestation est indubitablement très importante. Comme vous l'avez justement remarqué, des investissements relativement peu importants peuvent nous aider à avancer tant sur le plan de la lutte contre le changement climatique que sur celui de la prévention de la perte de la biodiversité. Nous irons dans ce sens parce que la prévention de la déforestation peut être effective avant que ne soit signé un accord ou que le nouvel accord entre en vigueur. C'est donc pour nous une question capitale à aborder.

La Commission est déterminée à aider l'UE à maintenir son rôle phare dans ces nouvelles discussions sur les futurs accords sur le changement climatique; je compte fortement sur votre soutien dans ce domaine. Nous en sommes au tout début des négociations sur les politiques relatives au changement climatique pour la période après 2012. Le rôle phare de l'UE autour de la question du changement climatique sera déterminant pour garantir que ce dialogue se poursuit et produit des résultats positifs. Cependant, nous ne devons jamais perdre de vue que notre rôle de chef de file dépend des politiques et mesures que nous adoptons au sein de l'UE et est influencé par ces dernières. La mise en œuvre de politiques sur le climat au sein de l'UE et l'approbation rapide de la série de mesures sur le climat et l'énergie continuera d'avoir une importance capitale si nous voulons maintenir notre rôle et faire aboutir les efforts internationaux en matière de lutte contre le changement climatique.

Laissez-moi souligner une fois encore que nous comptons sur une coopération étroite et permanente avec le Parlement dans le cadre de ce processus.

 
  
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  La Présidente. – J'ai reçu, conformément à l'article 103, paragraphe 2, du règlement une proposition de résolution en conclusion de ce débat(1).

Le débat est clos.

Le vote aura lieu demain 31 janvier 2008.

Déclarations écrites (article 142)

 
  
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  Valentin Bodu (PPE-DE), par écrit. (RO) Nous avons reçu récemment un document concernant le changement climatique que chacun d'entre nous peut ressentir. Ce document, intitulé «Ne luttons pas, adaptons-nous. Nous devons abandonner nos tentatives futiles de prévenir le changement climatique» a été adressé comme lettre ouverte au Secrétaire général des Nations unies.

Comme son titre l'indique, 100 spécialistes nous invitent à accepter le changement climatique, non pas avec résignation, mais avec enthousiasme, en soulignant que le dioxyde de carbone est essentiel à la photosynthèse.

Je ne suis pas chimiste, ni biologiste, mais je n'ai pu ignorer les changements climatiques spectaculaires intervenus ces dernières années. Je ne peux pas m'empêcher de remarquer que nous n'avons plus quatre saisons, mais deux. Je ne me ferai pas à l'idée que dans dix ans, je ferai du ski en intérieur sur une pente d'à peine 100 mètres. Je n'accepterai pas le fait de ne pouvoir prendre un bain de soleil qu'entre 5 et 7 heures du matin par peur de développer un cancer de la peau. Alors je me dis: «Je m'en moque complètement de leur photosynthèse, ce que je veux, c'est faire du ski, prendre des bains de soleil et mener une vie normale».

 
  
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  Gyula Hegyi (PSE), par écrit. (HU) Le sommet sur le climat organisé par les Nations unies à Bali n'a pas permis d'obtenir de résultats spécifiques, mais a ouvert la voie à un nouvel accord mondial après 2012. Malheureusement, les pays qui émettent le plus de CO2, tels que les États-Unis et la Chine, ne veulent toujours pas prendre part à cet important processus qui sert l'avenir de la planète. Toutefois, considérant les préparatifs des élections présidentielles américaines qui ont eu lieu jusqu'à présent, nous pouvons espérer que le gagnant sera un candidat qui, contrairement à l'administration actuelle, se sent responsable de l'avenir de notre planète. Si les États-Unis signent l'accord sur le climat, nous avons l'espoir qu'il sera plus facile de convaincre la Chine. Naturellement, nous ne devons pas oublier que l'Europe est la plus grosse consommatrice de produits chinois et, par conséquent, en tant qu'acheteurs, nous avons notre part de responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre de ce pays.

Les représentants de l'Union européenne ont évoqué, dans leurs déclarations à Bali, une réduction de 25 à 40 % des gaz à effet de serre. L'année dernière, le Parlement européen a voté une réduction des émissions de 30 %. Le dernier rapport de la Commission continue de ne recommander qu'une réduction de 20 % d'ici à 2020. Il serait souhaitable de trancher cette question, afin de poursuivre les mêmes objectifs en externe et en interne et, en ce qui me concerne, je soutiens naturellement l'objectif, plus ambitieux, de 30 % de réduction.

 
  
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  Daciana Octavia Sârbu (PSE), par écrit. (RO) L'apogée de la Conférence de Bali a été l'adoption d'une feuille de route pour un avenir climatique sain, laquelle se traduit par un nouveau processus de négociations devant s'achever en 2009 pour aboutir à la reprise de négociations sur le réchauffement de la planète après 2012, à l'issue de la première phase du Protocole de Kyoto.

Le bilan de la cette conférence comprend des décisions majeures soutenant la feuille de route: le Fonds d'ajustement, le transfert de technologies vertes des pays riches aux pays pauvres, les mesures de réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts dans les pays en voie de développement. La lutte contre la déforestation est une priorité absolue dans la politique environnementale européenne et un effort coordonné de la part des États membres permettra de lutter contre le réchauffement de la planète.

Le Plan d'action de Bali, qui inclut des stratégies pour endiguer les catastrophes environnementales et réagir face aux pertes et nuisances liées au changement climatique dans les pays en voie de développement, est un signe encourageant. L'Union européenne a joué un rôle majeur dans l'issue positive de cette conférence en garantissant que les toutes dernières recommandations scientifiques formulées par le Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique ont bel et bien été prises en compte.

 
  
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  Csaba Sándor Tabajdi (PSE), par écrit. (HU) Je salue le compromis trouvé lors du sommet sur la protection du climat à Bali, ainsi que la décision prise par la Commission sur le changement climatique du Parlement européen.

Selon moi, ce compromis marque une grande avancée, les parties ayant signé une résolution pour négocier un nouvel accord sur le changement climatique en vue de remplacer le Protocole de Kyoto qui expirera en 2012. Parallèlement, les pays en voie de développement et les États-Unis se sont également engagés pour la première fois à réduire l'impact du changement climatique.

La position de la Hongrie est la même que celle des États membres de l'UE. En mars 2007, le Conseil européen a décidé de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici à 2020 par rapport au niveau de 1990. Pour répondre à cet objectif ambitieux, la Commission européenne a préparé son plan de mesures sur la protection du climat et les énergies renouvelables, donnant ainsi un exemple pour d'autres pays industrialisés.

J'espère que ce rapport sur l'agriculture durable et le biogaz, adopté hier par la Commission de l'agriculture et du développement rural du Parlement européen contribuera également à lutter contre le changement climatique.

J'aimerais attirer votre attention sur le fait que le changement climatique pose déjà un réel problème en Hongrie étant donné que la désertification menace la région située entre le Danube et la Tisza. L'érosion environnementale et sociale de la région de Homokhátság doit être arrêtée parce qu'elle met en grand danger la subsistance de quelque 800 000 personnes.

Nous devons mettre fin à la désertification de Homokhátság!

 
  
  

(La séance, suspendue à 20 h 40, est reprise à 21 heures)

 
  
  

PRÉSIDENCE DE M. GÉRARD ONESTA
Vice-président

 
  

(1) Voir procès-verbal.

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