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Compte rendu in extenso des débats
Mardi 19 février 2008 - Strasbourg Edition JO

9. Débat sur le futur de l’Europe (débat)
Procès-verbal
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  Le Président. − Le point suivant concerne le débat sur le futur de l’Europe, auquel participera le Premier ministre suédois, qui est Membre du Conseil européen.

Mesdames et Messieurs, je vous souhaite la bienvenue à cette session extraordinaire. Je tiens particulièrement à souhaiter la bienvenue à M. Fredrik Reinfeldt, Premier ministre de la Suède. Välkommen till Europaparlamentet! Bienvenue!

(Applaudissements)

C’est un grand plaisir pour moi – et pour nous tous – Monsieur le Premier ministre, de vous accueillir aujourd’hui au Parlement européen pour la première fois, afin de débattre du futur de l’Union européenne avec nous.

Je viens de voir Simeon Sakskoburggotski, l’ancien Premier ministre de la Bulgarie, dans la tribune. Je vous souhaite la bienvenue au Parlement européen.

Le traité qui a été signé à Lisbonne le 13 décembre 2007 donne une nouvelle direction à l’Union européenne. Après de nombreuses années de discussions, nous avons enfin un traité qui satisfait aux besoins de l’Union européenne élargie, lui permettant de s’atteler à rencontrer les espoirs et les attentes du peuple européen par des procédures démocratiques. Le nouveau traité permettra non seulement plus de transparence dans l’activité de l’Union, ce qui a toujours constitué une priorité pour la Suède, mais il fera également de la lutte contre le changement climatique un nouvel objectif de l’Union européenne, un domaine dans lequel la Suède peut déjà se targuer de succès majeurs. Votre pays, Monsieur le Premier ministre, a toutes les raisons d’être fier de son rôle moteur en Europe dans l’utilisation de sources d’énergie renouvelables. L’Union européenne doit s’unir pour poursuivre la lutte contre le changement climatique, pour que nous puissions jouer ensemble un rôle mondial majeur dans cette lutte. Rien que la semaine dernière, aux Nations unies, j’ai vu les grands espoirs que l’ONU place dans l’Union européenne en particulier, ainsi que dans son bras législatif qu’est le Parlement européen.

Le traité de Lisbonne nous donne les instruments pour poursuivre les objectifs importants pour notre avenir et pour mettre rapidement en œuvre les réformes dont nous avons besoin à cette fin. Comme vous, Monsieur le Premier ministre, le Parlement européen est convaincu que le nouveau traité devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2009. Aussi le Parlement européen s’est-il réjoui à l’annonce, faite par le Parlement suédois, le Riksdag, de son intention de ratifier le nouveau traité d’ici novembre 2008.

Si le processus de ratification est achevé à temps dans l’ensemble des 27 États membres, la Présidence suédoise du Conseil pourra se consacrer, durant le second semestre de 2009, aux défis majeurs de demain dans un nouveau cadre institutionnel. La Suède nous fera entrer dans une nouvelle ère d’intégration européenne. Ensemble, sur la base du nouveau traité et avec un Parlement européen fraîchement élu, une nouvelle Commission et la Présidence suédoise, nous pourrons ouvrir un nouveau chapitre de coopération renforcée.

Que ce soit dans le domaine de la sécurité énergétique, du changement climatique, du développement continu de la dimension nordique de l’Union ou de la stratégie européenne pour la mer Baltique, nous attendons de la Suède qu’elle soit une source d’impulsion puissante. C’est pourquoi nous attendons impatiemment vos remarques sur la future forme de l’Union européenne. Monsieur le Premier ministre, je vous invite maintenant à vous adresser au Parlement européen.

 
  
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  Fredrik Reinfeldt, Premier ministre de la Suède, Membre du Conseil européen. − (SV) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, c’est un très grand honneur pour moi d’être ici présent aujourd’hui. Comme cela a été dit, il est vrai que je ne suis jamais venu ici depuis que j’occupe mon actuelle fonction. Je ne suis jamais venu non plus dans cette Assemblée mais, à mes débuts en politique, j’étais à Strasbourg et je suis venu au Parlement européen en caressant le rêve qu’un jour, je verrais mon pays à sa place, entièrement représenté. Je sais ce que rêver d’avoir sa place veut dire, un point que je partage indubitablement avec de nombreuses personnes ici aujourd’hui.

C’est donc un grand honneur pour moi de pouvoir présenter certaines idées sur des questions européennes à cette Assemblée.

Certains hommes politiques visionnaires, après la Seconde Guerre mondiale, ont compris que le seul moyen de garantir la paix était d’unir les pays d’Europe sous la forme d’une intégration européenne. Comme c’était le cas à l’époque, l’intégration européenne d’aujourd’hui doit également être guidée par une vision claire. Nous devons nous poser les questions essentielles: où voulons-nous aller et comment y parvenir?

Notre monde évolue rapidement et nous évoluons avec lui. Nous dépendons de plus en plus les uns des autres. C’est pourquoi nous devons savoir quel doit être le principe fondamental.

Notre modèle d’intégration européenne doit être solide au point que ni le nationalisme fanatique ni le fanatisme religieux ne peuvent menacer la paix et la stabilité en Europe.

Nous ne devons pas avoir peur d’une Europe forte. Au contraire, nous devons craindre une Europe faible. Une Europe forte a une plus grande responsabilité par rapport aux problèmes mondiaux. Une Europe forte allie croissance économique et politiques respectueuses de l’environnement. Une Europe forte recherche les meilleurs intérêts pour ses citoyens. Une Europe unie – et c’est un point qui vaut la peine d’être mentionné à un moment comme celui-ci – ose donner au Kosovo une perspective européenne claire.

Le gouvernement suédois croit aux possibilités qu’offre l’Europe. Comme je l’ai dit, la Suède doit occuper une place claire et incontestée au cœur de l’intégration européenne. Depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement en automne 2006, nous avons vu à quel point le soutien populaire à l’Union européenne a grandi en Suède.

Certains disent que c’est simplement une question de chance. Je leur réponds que plus vous agissez, plus vous avez de la chance. Et nous avons incontestablement agi. Dès 1962, mon parti a fait campagne, lors d’une élection locale, avec le slogan «Oui à l’Europe». Nous avons dû attendre 33 ans pour pouvoir envoyer des Membres au Parlement européen.

C’est comme si nous pouvions maintenant respirer, après plusieurs années d’âpres discussions sur le traité. La Chancelière Angela Merkel a réalisé un travail extraordinaire en aidant à résoudre le problème. Je remercie aussi particulièrement le Premier ministre Sócrates, qui a habilement conduit le traité vers une conclusion heureuse. Le traité de Lisbonne crée de meilleures conditions pour une intégration européenne plus ouverte, plus efficace et plus dynamique. Mais il offre avant tout de nouvelles opportunités pour discuter de problèmes qui sont importants pour l’avenir: le climat et l’énergie, l’emploi et la croissance économique, la démographie, la migration et le rôle de l’UE sur la scène internationale. Je vais dire un mot sur chacun de ces sujets.

Je souhaite œuvrer à une Europe moderne, tournée vers les citoyens.

Nous espérons tous que le traité entrera en vigueur le 1er janvier 2009. Comme le Président l’a fait remarquer, la Suède ratifiera le traité à l’automne 2008. Dans 18 mois, la Suède occupera la Présidence de l’UE. Cette Présidence sera intéressante, avec un Parlement européen fraîchement élu, une nouvelle Commission et les nouvelles positions dominantes créées par le traité de Lisbonne.

J’attends avec impatience une coopération très proche avec le Parlement européen sur toutes ces matières.

Certains des problèmes fondamentaux sous la Présidence suédoise de l’UE seront le climat et l’énergie, le programme de La Haye, l’emploi et la croissance économique, les questions de la mer Baltique et le rôle d’acteur mondial de l’UE. Nous travaillons déjà intensivement aux préparatifs. Nous serons également prêts si quelque chose d’inattendu devait se passer.

Autrement dit, il doit y avoir une grande flexibilité et la possibilité de s’adapter à la situation qui, malgré tout, peut influencer le processus.

La question du climat et de l’énergie est l’un des plus grands défis auxquels notre société est actuellement confrontée. Nous avons la grande responsabilité, vis-à-vis des générations futures, de parvenir à formuler une politique pour le développement durable à long terme. Ensemble, nous devons tout faire pour qu’un accord international soit trouvé au sommet des Nations unies à Copenhague en décembre 2009.

Grâce aux décisions historiques prises au Conseil de printemps de l’an dernier, l’UE occupe un rôle de premier plan. Mais l’UE ne peut endosser cette responsabilité à elle seule. Cela demandera une coopération étroite avec un grand nombre d’autres pays, parmi lesquels l’Inde, le Japon, la Chine, la Russie et les États-Unis.

Certains calculs indiquent que la demande mondiale totale en énergie ne diminuera pas, et on peut s’attendre à ce qu’elle augmente de 50 % d’ici 2030. La clé pour lutter contre le changement climatique réside évidemment dans la manière dont nous ferons face aux besoins créés par cette augmentation d’énergie prévue.

La première question est de savoir comment accroître les économies d’énergie et l’efficacité énergétique. Mais les défis liés au changement climatique nécessitent également une nouvelle approche politique. Nous devons mettre fin au mythe selon lequel la croissance est l’ennemi de l’environnement.

La Suède est la preuve vivante du contraire. Depuis 1990, année de lancement de Kyoto, notre économie a connu une croissance de 44 % en même temps que nos émissions de gaz à effet de serre ont diminué de neuf pour cent. Nous avons investi dans la recherche et dans les nouvelles technologies, en même temps que nous avons revu les impôts et les réglementations. Cela a ouvert la porte à une évolution dans laquelle l’environnement devient un tremplin à la fois pour la création d’entreprises et la création d’emplois.

Je suis convaincu que nous pouvons atteindre les objectifs fixés dans le paquet climat et énergie de l’Union européenne. Mais nous devons mettre en place les bons instruments politiques pour inciter nos sociétés et nos entreprises à poser les bons choix.

Le prix à payer pour pouvoir polluer notre environnement doit être élevé, et les récompenses pour favoriser le choix de solutions sans dioxyde de carbone doivent être tentantes.

Comme beaucoup l’ont fait remarquer, la technologie verte existe déjà. Les gouvernements ont une responsabilité énorme face à la transition qui doit être opérée. Mais les gens ordinaires aussi. Nous devrions voir cela comme une sorte de pacte entre les gouvernements et le public destiné à soutenir les alternatives respectueuses de l’environnement. La concurrence s’en trouvera accrue, au bénéfice d’une société plus respectueuse de l’environnement. Nous y gagnerions tous.

En ce qui concerne la stratégie de Lisbonne, les États-Unis sont la plus grande économie mondiale depuis plus de cent ans. Aujourd’hui, de nouveaux acteurs influencent l’économie mondiale. Les économies de l’Inde et de la Chine progressent à pas de géant. La mondialisation a permis une évolution positive dans de nombreuses parties du monde. La mondialisation est une force pour la démocratie et fait ressortir nettement les différences entre les sociétés ouvertes et fermées. Mais la mondialisation intensifie également la concurrence.

Les politiques qui nous ont donné hier travail, sécurité et prospérité doivent être constamment modifiées pour que nous connaissions le même succès demain.

Aujourd’hui, un tiers de la population européenne en âge de travailler ne se trouve pas sur le marché du travail. Cette situation est intenable. Nous devons augmenter l’offre de travail et combattre l’exclusion. Cela passe par des réformes des marchés nationaux du travail, et par l’investissement dans l’éducation et les compétences. Tandis que l’intégration économique est de plus en plus forte dans l’Union et dans le monde, les succès et les échecs – qui existent également – dans les tentatives de réforme nationale ne seront plus uniquement une affaire intérieure, car ils nous concernent tous.

Notre future prospérité en Europe dépendra fortement de la manière dont les États membres créeront ensemble de meilleures conditions afin de saisir les opportunités et de faire face aux défis de la mondialisation. Il s’agit notamment de la manière dont nous aborderons les tendances démographiques et les défis internationaux dans le domaine environnemental.

Une politique énergétique et environnementale progressive de l’UE est une condition préalable à une croissance durable à long terme et aussi, par conséquent, à la prospérité en Europe. Mais il s’agit également d’un facteur important dans notre compétitivité future.

Grâce à la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi, l’UE s’est donnée les moyens de relever ces défis. La stratégie existe. Malheureusement, nous nous en sommes écartés au moment de sa mise en œuvre.

Faisons l’effort de renforcer la compétitivité mondiale de l’UE par des réformes structurelles soutenues, en investissant dans la recherche et en ouvrant la voie aux nouvelles technologies. Faisons l’effort d’achever le marché intérieur et de créer un climat économique plus novateur en Europe. Faisons en sorte que le travail ait un sens. Evidemment, il reste beaucoup à faire tant au niveau national qu’au niveau communautaire. Il me suffit de prononcer les mots «brevet» et «directive sur le temps de travail» pour que vous compreniez tous ce que je veux dire.

Nous devons conclure le cycle de Doha de l’OMC. Cela favoriserait considérablement le redressement économique à travers le monde. Nous avons besoin d’un système commercial mondial ouvert et d’une libéralisation soutenue si nous voulons accroître la compétitivité de l’Europe dans l’esprit de la stratégie de Lisbonne.

En même temps, nombreux sont ceux qui savent que des vents protectionnistes soufflent sur l’Europe. Nous devons y résister, car le protectionnisme n’est pas une solution. À long terme, il se retourne contre ceux qu’il était censé protéger. Et il n’y a pas de temps à perdre. La fenêtre de l’opportunité à l’OMC se referme.

Mais lorsque nous parlons de la stratégie de Lisbonne, arrêtons de nous lamenter comme Bourriquet dans Winnie l’ourson. Arrêtons un moment et regardons en arrière sur la période que nous venons de traverser. En agissant de cette manière, nous voyons les succès et les progrès considérables qui ont été réellement enregistrés ainsi que les facteurs qui ont conduit au processus de Lisbonne, qui est en cours depuis 2005. Un processus qui a renforcé les engagements des États membres, qui a conduit à sa mise en œuvre et qui a produit des résultats.

Nous le devons en grande partie aux efforts déterminés de la Commission et au profond engagement personnel de son Président, José Manuel Barroso. Mais je souhaiterais également remercier le Parlement européen pour son rôle très constructif.

Comment trouver le meilleur moyen de relever les défis futurs? Comment assurer ensemble la prospérité à long terme en Europe grâce à une croissance durable et au plein emploi? Comment permettre à l’Europe de se maintenir dans la concurrence mondiale? Je considère la Présidence suédoise, en automne 2009, comme un excellent moment pour ouvrir le débat sur une future stratégie européenne pour une croissance et un emploi durables dans les décennies à venir.

Permettez-moi de dire un mot sur le budget de l’UE. Nous pensons qu’il est dépassé depuis longtemps. Le budget devrait être le principal instrument pour atteindre les objectifs de l’Union. Par conséquent, il doit également mieux refléter ces objectifs. Aujourd’hui, 40 % du budget sont consacrés aux subventions agricoles, un secteur qui représente 2 % de l’emploi en Europe. Ce n’est pas raisonnable.

Imaginez que nous augmentions plutôt les subventions européennes pour la recherche et le développement, la lutte contre la criminalité organisée, les problèmes environnementaux et les relations extérieures. Imaginez que nous osions également discuter franchement de ce qui devrait être financé au niveau de l’UE et de ce qui devrait être financé au niveau national.

L’Europe est confrontée à une tendance démographique à fort vieillissement de la population. Une tendance qui mettra nos systèmes sociaux de plus en plus sous pression dans les années à venir. Quelques chiffres suffiront à montrer à quelle vitesse cela a changé le visage de la Suède. En 1913, il y a un peu moins de 100 ans, l’âge de la retraite était fixé à 67 ans. Remarquez qu’à l’époque, l’espérance de vie moyenne en Suède tournait autour de 56 ans. La vérité est que le système de pension profitait aux quelques personnes qui survivaient à leurs années de travail et qui vivaient quelques années de plus. La plupart travaillait et mourait. Et ils travaillaient depuis tout jeunes. Aujourd’hui, alors que l’âge de la retraite a diminué, nous voyons l’espérance de vie moyenne en Suède augmenter jusqu’à 80 ans. Nous sommes passés d’une situation où nous travaillions pendant presque toute notre vie à une situation où un Suédois qui naît aujourd’hui ne travaillera sans doute que la moitié de sa vie. Il s’agit là d’une évolution incroyable sur seulement quelques générations. Mais cela signifie que de moins en moins de gens devront soutenir de plus en plus de gens.

Associé à l’exclusion significative du marché du travail, cela renforce la nécessité d’une politique de création d’emplois. Plus de gens doivent travailler pour maintenir une bonne protection sociale, vu ces défis. Plus de gens doivent travailler une plus grande partie de leur vie, vu notre mode de vie actuel. Le pourcentage croissant de personnes âgées en Europe n’est pas compensé par le nombre de personnes en âge de travailler.

C’est précisément là qu’intervient la migration. Gérée correctement, la migration peut être une pièce du puzzle importante et à vrai dire nécessaire pour maintenir un système social digne de ce nom. Imaginez que tous les nouveau arrivants, animés d’un état d’esprit positif, pleins d’attente et désireux d’apporter leur contribution, soient accueillis dans le but de profiter de l’énergie positive qu’ils amènent avec eux.

Nous devons créer des opportunités politiques pour ces personnes qui viennent en Europe. Des opportunités qui leur permettent d’entrer sur le marché du travail rapidement.

La migration est devenue un sujet brûlant pour de nombreux États membres. Mais les mesures de contrôle et les accords de réadmission ne doivent pas constituer la seule réponse aux défis soulevés par la migration croissante. Ceux qui pensent qu’il suffit de renforcer les contrôles frontaliers pour résoudre les nombreux et différents problèmes lies à la migration, simplifient le problème à l’extrême. Nous avons besoin d’une approche plus large – tant pour l’UE que pour les pays d’origine.

La Suède soutient l’objectif ambitieux d’avoir un régime d’asile européen commun d’ici 2010. Si nous y parvenons, le travail nécessaire pour atteindre cet objectif demandera beaucoup d’efforts.

La Suède considère également cette question comme une priorité pour poursuivre l’intégration des relations extérieures de l’UE et pour améliorer la cohérence entre migration et politique de développement. Et nous devons nous souvenir que ce n’est qu’en nous attaquant aux causes de la migration que sont la pauvreté et l’oppression que nous pourrons obtenir des résultats tangibles. Nous avons besoin ici d’une approche globale, notamment dans le cadre du dialogue à haut niveau de l’ONU sur les migrations et de développement.

L’UE a un rôle important à jouer pour concrétiser ces idées, notamment sous la forme d’une vaste coopération basée sur le partenariat avec les pays africains concernés.

Nous voulons poursuivre un programme ambitieux et tourné vers l’avenir pour 2010-2014, qui remplacera le programme de La Haye. Nous attachons beaucoup d’importance à la participation active du Parlement européen dans ce processus.

Le terrorisme international est l’une des plus grandes menaces mondiales pour nos sociétés ouvertes. A mesure que les réseaux terroristes grandissent, nous voyons à quel point les terroristes agissent de plus en plus indépendamment et à quel point les attaques terroristes sont de moins en moins prévisibles.

La criminalité organisée est un problème sans cesse croissant en Europe. Tous les pays ont beaucoup de difficultés à lutter seuls contre la criminalité grave, organisée et internationale. Une grande partie de la criminalité organisée provient souvent de l’extérieur de l’UE. Le traité de Lisbonne nous fournit de nouveaux outils dans la lutte contre le terrorisme et autre criminalité transfrontalière grave. Le Parlement européen aura un rôle essentiel à jouer à cet égard. L’approximation de la réglementation doit continuer. Les possibilités de reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires doivent continuer à être développées. Les agences de l’UE que sont Europol et Eurojust doivent être renforcées, et l’échange d’informations entre les autorités policières nationales doit être amélioré.

Dans le même temps – et c’est important –, il doit y avoir un équilibre dans ce que nous faisons. Lorsque nous renforçons les opérations de lutte contre la criminalité, nous devons également renforcer les droits des individus. Nous comptons particulièrement sur les efforts du Parlement européen dans ce domaine. Il est important que nous nous accordions au niveau européen pour renforcer la sécurité juridique dans les affaires pénales et les droits des victimes de la criminalité.

Je veux voir une Europe qui parle d’une seule voix pour la paix et la réconciliation, même dans les parties du monde en proie aux guerres et aux conflits. En Afrique, en Asie, en Amérique latine mais aussi, bien sûr, ici en Europe.

La Suède a lancé un grand débat sur la poursuite du développement de la stratégie de sécurité européenne commune. En 2009, nous nous attèlerons à mettre en place le Service européen pour l’action extérieure. Contribuer à régler les conflits au Moyen-Orient doit être l’une des principales missions de l’Union européenne dans les années à venir. Un futur accord entre Israéliens et Palestiniens doit reposer sur une solution prônant l’existence de deux États, où les deux parties peuvent vivre dans un pays sûr et reconnu. Nous devons intensifier le dialogue avec le monde musulman. Un objectif important serait d’accroître la confiance, le respect et la compréhension entre «l’Occident» et le monde musulman.

Nous cherchons à tisser des liens plus étroits dans tous les domaines de la société avec la Russie. Nous espérons que les derniers obstacles à l’adhésion de la Russie à l’OMC pourront être surmontés. Il est dans notre intérêt que la Russie se développe en un État moderne, prospère et démocratique. Malheureusement, la tendance à emprunter une voie plus autoritaire, que nous avons constatée ces dernières années, suggère un autre type de développement. Nous sommes préoccupés par la poursuite éventuelle de cette tendance.

La situation dans les Balkans occidentaux reste un des plus grands et difficiles défis de l’Europe. Pendant de nombreuses années à venir, nous participerons activement au processus de construction de l’État du Kosovo. Les défis qui nous attendent ne doivent pas être sous-estimés. La situation économique et sociale au Kosovo est très difficile. La route sera longue avant qu’il ne devienne un État constitutionnel qui fonctionne. La construction d’un État demande du temps – mais nous devons nous préparer à être présents et à apporter notre aide. Il en va de notre responsabilité. Mais notre engagement doit concerner l’ensemble de la région. C’est important de le souligner, surtout en des temps comme ceux-ci.

La gestion de crise de l’Union européenne sera un des aspects les plus importants de la future politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne. Notre pays cherche – dans la mesure de ses capacités – à jouer un rôle actif dans le développement constant de la politique européenne de sécurité et de défense. La Suède a participé à la plupart des opérations menées par l’UE. Nous sommes maintenant prêts à participer à la mission européenne au Tchad.

Stockholm est plus proche de Minsk que la plupart des parties nordiques de la Suède. La Biélorussie est la dernière dictature en Europe. Il est de notre devoir de soutenir davantage les forces démocratiques de ce pays.

Les évolutions dans la région de la mer Baltique sont une préoccupation européenne. Huit pays sur neuf autour de la mer Baltique sont aujourd’hui des États membres de l’Union européenne. Près d’un quart de la population de l’UE – quelque 100 millions de personnes – est touché par l’environnement sensible de la mer Baltique. Cela demande des efforts européens concertés. La stratégie baltique, que la Commission a été chargée de préparer avant la Présidence suédoise en 2009, relèvera, je l’espère, les défis dans la région.

Cette stratégie peut servir de modèle quant à la manière de relever, dans l’UE élargie, les défis relatifs à des régions spécifiques – afin de renforcer in fine l’ensemble de l’UE.

Je souhaiterais terminer en disant quelques mots à propos de l’élargissement. Comme vous le savez tous, c’est une question que le gouvernement et le peuple suédois prennent particulièrement à cœur. L’élargissement a été un des plus grands défis de l’UE, mais aussi une opportunité exceptionnelle.

Pour ceux qui voyagent dans les pays ayant récemment rejoint l’UE, il est frappant de voir l’évolution et la foi en l’avenir. Malheureusement, de plus en plus de voix s’élèvent contre l’élargissement. Permettez-moi d’être clair: la chose la plus stupide que nous puissions faire est d’oublier le but que nous voulons atteindre et pourquoi le concept d’intégration européenne a été créé.

Sans l’élargissement, l’Europe ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Sans élargissement constant, nous risquons de connaître une instabilité sur notre propre continent, car l’élargissement est notre outil stratégique le plus important pour répandre les valeurs sur lesquelles l’intégration européenne est fondée. Nous avons fait tomber un mur en Europe. Nous ne devons maintenant pas en construire un autre contre la Turquie ou d’autres pays européens. Nous savons aujourd’hui que tant de choses en plus auraient pu être faites – ou mieux faites – en travaillant côte à côte en Europe et dans le monde.

Ne considérons jamais l’intégration européenne comme acquise. Nous avons besoin d’une Europe forte! Une Europe dans laquelle nous osons viser plus haut, avec une confiance totale en nous-mêmes.

Merci de votre attention.

J’espère vous revoir cet été, lorsque nous assurerons la Présidence tournante de l’UE.

 
  
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  Le Président. − Merci, Monsieur le Premier ministre. Nous sommes également heureux de voir que la Commission européenne est représentée ici par la Vice-présidente Margot Wallström. Nous allons maintenant poursuivre le débat.

 
  
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  Joseph Daul, au nom du groupe PPE-DE. – (FR) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, j'ai plaisir à saluer, au nom du groupe PPE-DE, la présence parmi nous du Premier ministre suédois. Depuis la signature du traité modificatif de Lisbonne, vous êtes, cher Fredrik Reinfeldt, le premier chef de gouvernement à exprimer devant ce Parlement sa vision de l'avenir de l'Europe.

À la veille de notre débat sur le traité et ses avancées démocratiques pour l'Union – et je parle ici au nom des membres PPE de mon groupe –, je tiens à renouveler mon appel pour que le processus de ratification se poursuive à un rythme soutenu. Cinq pays membres sur vingt–sept ont, à ce jour, ratifié le traité. Ils ont dit oui aux nouveaux outils que donne le traité de Lisbonne pour façonner l'Europe du futur, pour donner corps aux aspirations de ses citoyens. Plus vite cette ratification interviendra et plus vite nous disposerons de nouvelles règles de fonctionnement, indispensables à une action européenne efficace. Plus vite surtout nous concentrerons nos efforts sur le contenu de nos politiques communes. L'Europe doit pouvoir rapidement décider en matière d'énergie, de climat, de sécurité alimentaire, d'immigration ou de défense.

Depuis plus de cinquante ans, ma famille politique a encouragé et accompagné la construction européenne. En juin 2009, notre engagement pour une Europe des valeurs partagées, une Europe de la prospérité, une Europe de la sécurité et de la solidarité sera à nouveau soumis au vote des électeurs. Nous souhaitons que l'Europe soit prête pour ce rendez–vous.

L'Europe que nous voulons est compétitive, créatrice d'emplois. Elle favorise la croissance économique et le développement social. La prospérité de l'Europe doit s'inscrire sur le long terme. Aussi plaidons–nous pour un développement durable et raisonné, qui passe par la protection de l'environnement, la lutte contre le réchauffement climatique.

Le groupe PPE–DE est favorable au libre commerce, un libre commerce qui permette l'augmentation du pouvoir d'achat des plus pauvres et favorise la réduction des inégalités, tant à l'intérieur des frontières nationales qu'entre les pays. Si nous considérons que la mondialisation peut être une chance pour l'Europe, nous n'accepterons jamais, pour autant, un libre-échangisme débridé. Il est de notre responsabilité de protéger les intérêts des plus vulnérables et de défendre notre modèle social européen. Croissance économique et niveau de protection sociale élevé ne sont pas incompatibles: notre taux de croissance supérieur à celui des États–Unis en 2007 en est la preuve.

Enfin, l'Europe de la prospérité passe par l'achèvement d'un marché unique efficace et ouvert, et par la poursuite des objectifs de la stratégie de Lisbonne. Nous voulons une Europe comptable, responsable et exigeante quant à la gestion des deniers publics. Mais la rigueur budgétaire ne doit pas être dommageable au principe de solidarité entre États membres et entre l'Europe et ses partenaires dans le monde. La solidarité a un coût, nous devons l'assumer.

Nous voulons aussi une Europe forte et apte à lutter contre le terrorisme international et le crime organisé sans frontière. Il y va de la défense de nos valeurs, de nos libertés, de notre démocratie, de notre État de droit et de notre solidarité. Rien n'est négociable lorsque la sécurité de l'espace européen et de ses habitants est en jeu. La défense de la liberté que nous avons si chèrement acquise exige une détermination sans faille, des mesures fortes et coordonnées. Si, face aux menaces réelles, notre vigilance doit être accrue, nous devons aussi veiller au respect des libertés individuelles de nos citoyens. Nous sommes pour un juste équilibre entre sécurité et liberté individuelle.

Sur la scène internationale aussi, il est urgent que l'Europe s'engage et tisse ses liens, toujours plus étroits, avec ses partenaires qui partagent notre vision du monde. Nous sommes favorables à une relation transatlantique solide et profonde, mais nous voulons aussi le développement de la politique de voisinage et la poursuite de la politique d'élargissement.

Concernant Chypre, notre groupe soutient les derniers efforts en date pour qu'une solution équitable soit trouvée et permette à tous les Chypriotes de cohabiter en paix.

Au Proche–Orient, l'Europe doit soutenir politiquement et financièrement les négociations difficiles entre Israéliens et Palestiniens pour aboutir à la paix. Sans concessions de part et d'autre, il serait impossible de faire barrage aux extrémismes. L'existence de l'Union européenne montre qu'il est possible de surmonter les haines entre les peuples et de construire un avenir commun.

Notre expérience doit servir à ceux qui se déchirent. Et les Balkans du sud–est constituent aujourd'hui la partie la plus instable de notre continent, mais la proclamation de l'indépendance du Kosovo ouvre une période incertaine. Nous en appelons aux réactions mesurées de toutes les parties. Toute provocation doit être évitée. La sécurité des populations est impérative. L'Europe, dans cette affaire, joue gros.

L'heure est venue de montrer notre capacité à stabiliser les Balkans. Nous approuvons le lancement d'une mission de police et de justice de l'Union, en soutien aux autorités du Kosovo. Nous appelons le Kosovo à un avenir stable, démocratique et pluriethnique, et un avenir européen. Cette perspective communautaire concerne tous les Balkans, et donc aussi la Serbie. Nous ne sommes pas pour un isolement des Serbes mais pour une Union européenne.

Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, notre débat porte sur l'avenir de l'Europe, nous devons surmonter et relever les défis et il nous faut une vision politique claire, de la détermination, du courage. Sûr de ces valeurs et de ces priorités, le groupe PPE–DE contribuera à relever ces défis.

 
  
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  Martin Schulz, au nom du groupe PSE. – (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, je suis heureux de pouvoir vous accueillir à Strasbourg. Je ne sais pas si Mme Malmström est tout aussi ravie d’avoir dû vous accompagner à Strasbourg, mais nous pourrons peut-être en discuter à une autre occasion.

Vous avez prononcé un beau discours, Monsieur le Premier ministre. Je pense également que votre discours était sage, car vous avez fait remarquer que notre vision de l’avenir de l’Europe ne sera réalisable que si nous donnons à l’Union européenne les moyens de jouer son rôle pour s’attaquer aux défis attendant ce continent dans toutes les parties du monde. Le débat sur le climat mondial n’est pas un débat européen mais mondial, c’est vrai. La considération du rôle de l’Union européenne dans le commerce mondial ne devrait pas se limiter au débat sur le marché intérieur, mais elle devrait également servir à identifier comment cet immense marché intérieur, dont la puissance économique est énorme, peut contribuer à la prospérité, non seulement en Europe mais aussi sur les autres continents. Le fait est que la prospérité sur les autres continents – et cela m’amène à un troisième point que vous avez soulevé – est propice à la paix dans le monde. En tant que force pour la paix ayant assuré la stabilité et l’harmonie sur son territoire, l’Europe doit pouvoir contribuer à faire du monde un endroit plus paisible. Cela ne signifie pas que l’Europe doit essayer de donner des leçons au monde, mais le modèle européen peut constituer une option.

En favorisant l’intégration supranationale, l’intégration à travers les clivages des conflits religieux et ethniques et en comblant le fossé d’un passé sanglant par l’abandon du nationalisme en faveur d’une approche supranationale, nous garantirons toujours une plus grande prospérité et nous promouvrons toujours la paix. C’est pourquoi le futur de l’Europe dépend de la capacité des chefs de gouvernement, tels que vous, d’être prêts, dans une situation critique, à abandonner une partie de la souveraineté nationale pour contribuer à un cadre supranational, qui est la base d’une plus grande prospérité dans le monde et, par conséquent, d’une plus grande garantie de paix dans nos propres pays. C’est le raisonnement que vous avez exposé ici aujourd’hui, et j’y souscris. Ce raisonnement est différent de celui des ultranationalistes auxquels nous serons à nouveau confrontés demain et qui nous répètent sans cesse qu’il faut plus de nationalisme. Plus de nationalisme signifie invariablement plus de guerres. N’y allons pas par quatre chemins. C’est pourquoi le message que vous nous avez transmis aujourd’hui était un bon message.

(Chahut)

Ceux qui réagissent sont ceux dont je parlais, mon discours a donc été entendu.

Ce que je n’ai pas compris, Monsieur le Premier ministre, c’est l’idée d’une Europe sociale. Quelqu’un m’a dit qu’il faut regarder Reinfeldt, car il s’approche de la définition parfaite d’un socialiste. C’est du moins l’impression que vous avez donnée pendant la campagne électorale en Suède. Il faut reconnaître que le peuple suédois a compris assez vite les véritables intentions de votre gouvernement. Mais vous n’avez pas fait une seule fois référence aujourd’hui au concept d’une Europe socialement responsable. Je sais que vous considérez que la politique sociale est une affaire nationale, et à juste titre. Mais je dois dire, cependant, que si le marché intérieur que vous voulez développer est perçu par le peuple en Suède et dans d’autres pays comme une menace pour les standards sociaux dont ils bénéficient chez eux, ils refuseront ce marché intérieur.

Dans ce cas, votre stratégie de commerce mondial ne servirait à rien non plus. Vous devez comprendre qu’alors qu’il faut développer le marché intérieur, le processus doit être accompagné du développement parallèle d’un modèle social européen. Sinon, en l’absence de cette double approche, un marché intérieur européen difforme, reposant uniquement sur le libre-échange, constituera une véritable menace pour la stabilité sociale pour laquelle nous nous sommes battus dans nos pays respectifs. Permettez-moi donc de vous donner un bon conseil, Monsieur le Premier ministre: travaillez sur le climat mondial, travaillez sur le commerce mondial et travaillez sur la paix dans le monde, mais travaillez également sur le modèle européen. Sachant toutefois que vous êtes un homme capable d’apprendre, je suis presque convaincu que vous rétablirez quelque peu l’équilibre.

Monsieur le Premier ministre, j’ai été heureux d’entendre votre remarque à propos de la Turquie. Vous êtes un homme juste, comme notre Président, qui a accordé une minute et demi supplémentaire à mon collègue, M. Doyle. Il me l’accordera aussi, ce qui signifie que je peux ajouter un point. Vous avez parlé de la Turquie. Dites-le à votre collègue au Conseil européen, le Président Sarkozy, car ce n’est pas normal que des gens dans l’Union européenne lancent constamment des messages contradictoires. Si j’étais le Premier ministre de la Turquie, je ne cesserais de m’étonner. M. Reinfeldt rend visite au Parlement européen et nous dit qu’il ne ferme pas la porte et qu’il reste ouvert à la perspective d’adhésion de la Turquie. Le Président suivant du Conseil, qui viendra ici juste après M. Janša, dira le contraire. Le Président Sarkozy nous a dit ici, au Parlement européen, que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne n’était pas à son agenda. Cette question ne peut être avancée et rejetée de cette façon. Une clarification est absolument nécessaire. Il y a une stratégie européenne claire pour l’adhésion de la Turquie, et nous devons respecter nos déclarations. Ou ai-je tort? Vous en avez parlé clairement aujourd’hui, et j’espère que Nicolas Sarkozy en fera de même.

Une dernière remarque: ce qui m’a plu le plus, c’est quand vous avez dit que vous aviez l’intention de revenir l’été de l’année prochaine en tant que Président en exercice du Conseil. C’est une bonne nouvelle. Certains pensent que le prochain Président du Conseil qui s’adressera à nous ici sera le Président permanent, qui présentera les programmes de toutes les présidences tournantes. Autrement dit, M. Blair ou M. Juncker, ou qui que ce soit à l’issue d’âpres négociations, serait celui qui présenterait votre programme de gouvernement, que vous avez adopté à Stockholm. Mais c’est vous que le Parlement européen espère voir ici l’année prochaine, dans le cadre de la Présidence tournante, avec votre programme qui inclura alors le concept d’une Europe sociale.

 
  
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  Graham Watson, au nom du groupe ALDE. – Monsieur le Président, lorsque le Parlement s’est réuni pour la première fois sur cette série de débats à propos du futur de l’Europe, rares étaient ceux qui auraient pu prévoir l’entrée en vigueur du traité en 2009. L’Europe était en train de sombrer, et pour paraphraser le compatriote de M. Reinfeldt, August Strindberg, «il y avait quelque chose d’anormal en elle, car la nature demande du progrès, de l’évolution, et chaque pas en arrière est une perte d’énergie».

Mais, depuis lors, l’Union européenne a trouvé l’énergie collective pour ramener l’Europe sur la route du progrès. En attendant que le pays de Monsieur le Premier ministre ne prenne les rênes de l’Europe en 2009, l’UE aura connu une révolution démocratique: elle sera plus ouverte, plus responsable, plus à l’écoute de ses citoyens. Ceux qui reprochent à l’UE de ne pas être démocratique sont donc en train de s’insurger contre un traité qui place les citoyens et leurs représentants aux commandes. Ils font également fausse route lorsqu’ils émettent leurs protestations contre ce Parlement, qui n’est absolument pas responsable des décisions prises par les gouvernements nationaux d’organiser un référendum ou non.

Le Premier ministre, avec sa réputation d’homme de consensus dans son propre pays, semble être un candidat idéal pour lancer l’Union européenne avec un nouveau Conseil, un nouveau Parlement et une nouvelle Commission. Mais reprendra-t-il les rênes – comme l’ont fait les Présidences par le passé – ou sera-t-il simplement un chef de cabinet du Président du Conseil à temps plein?

En vérité, le traité fournit un cadre pour un futur que nous devons encore façonner, un futur où le plus grand défi pour notre Union, comme l’a dit le ministre suédois des affaires européennes, est de produire les résultats pratiques que les citoyens demandent à juste titre et non l’interminable nombrilisme, qu’un Conseil des sages ne fera que prolonger.

Les enquêtes successives montrent que les eurosceptiques ont tort. Les citoyens ne veulent pas moins d’Europe. Ils en veulent plus: plus d’actions communes contre le terrorisme, plus d’actions communes pour l’énergie et l’environnement, la défense et les affaires étrangères, la migration, la recherche et le développement. Ils veulent que l’Europe voie grand. Et pourtant, dans presque tous ces domaines, la coopération n’en est qu’à ses débuts car les gouvernements des États membres, dans les capitales nationales, persistent à nier la volonté publique.

Nous n’avons plus que 10 mois avant que le traité n’entre en vigueur. Il est temps que nous mettions de l’ordre dans notre Assemblée, car elle doit se préparer à la plus grande augmentation de pouvoir qu’elle ait jamais connu, et il est temps que le Conseil et la Commission «Lisbonnisent» les propositions législatives prévues et les pratiques actuelles qui doivent changer.

Comme Monsieur le Premier ministre y a fait allusion, des défis urgents nous attendent. Ils ne seront pas relevés sans une coopération loyale entre les institutions gouvernantes. Je demande à Monsieur le Premier ministre, d’ici à ce que nous obtenions une codécision dans près de 80 domaines politiques et une forte augmentation de la charge de travail dans cette Assemblée et au Conseil, de veiller à un plus grand dialogue entre le Parlement et le Conseil pour nous permettre de gérer l’Union correctement: lorsqu’il s’agit du plus grand défi pour l’Union actuellement en matière de politique étrangère – la question du Kosovo; lorsqu’il s’agit de la question de la Turquie, à propos de laquelle je suis entièrement d’accord avec ce que Monsieur le Premier ministre a dit; lorsqu’il s’agit des grands défis dont il a parlé, comme l’accroissement de la population mondiale, la pauvreté et la migration.

Monsieur le Premier ministre a passé en revue les défis de la mondialisation, tant à nos frontières immédiates qu’au-delà, des défis pour lesquels la coopération européenne a les réponses. D’anciens Premiers ministres l’ont déjà fait dans cette Assemblée, sans toutefois parvenir à une telle coopération, et je vous cite donc un proverbe suédois: Gott lära av andras fel, eftersom man inte hinner begå alla själv – il est bon d’apprendre des erreurs des autres pour ne pas les commettre vous-même.

(Applaudissements)

 
  
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  Cristiana Muscardini, au nom du groupe UEN. (IT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Premier ministre, la délicate phase de la ratification a enfin commencé, et nous espérons qu’elle sera très rapide. La plus grande participation du Parlement au processus décisionnel témoigne de la plus grande prise en considération des citoyens européens.

L’Europe a maintenant une mission ambitieuse: jouer un plus grand rôle dans la politique internationale. Non pas pour renforcer simplement les droits de l’homme, mais pour prendre des mesures concrètes en vue de les défendre. L’Union doit s’attaquer aux crises internationales auxquelles sont actuellement confrontés tous les États membres, les États-Unis et, avec leur marge de manœuvre limitée, les Nations unies. Nous devons anticiper les scénarios futurs et nous ne pouvons pas, comme ce fut le cas avec le Kosovo, être pris au dépourvu et divisés face à une situation aussi sensible.

L’énergie est un problème urgent auquel l’Union travaille, et nous devons abandonner toute approche environnementale erronée, en examinant les solutions communes pour résoudre les problèmes majeurs de la crise énergétique et du développement. Les États membres et les entreprises publiques doivent, selon nous, continuer à posséder leurs réseaux de distribution, car tout peut être privatisé mais pas la sécurité des citoyens et des États membres. Tout autre choix priverait l’Europe de son indépendance et de son autosuffisance. Nous devons étudier les objectifs permettant de résoudre le dilemme du nucléaire et des énergies alternatives. Le temps des décisions est venu, et pas simplement des mots.

Alors que l’Internet et l’incapacité d’imposer un règlement dès le début ont accru positivement le degré de liberté de notre société, ils ont exposé tout le monde au risqué incontrôlé du terrorisme qui, en raison de la cryptographie également, menace de plus en plus la démocratie et la liberté de chacun.

L’Europe des services, l’économie et le libre marché – un marché qui doit être guidé par des règles claires et communes – ne peuvent pas négliger la défense d’une valeur aussi fondamentale que l’intégrité de l’enfant. L’augmentation de la pédophilie en ligne et les données récentes selon lesquelles 52 % des sites Internet pédophiles se trouvent en Europe montrent que la législation des États membres doit être harmonisée pour donner à l’Union dans son ensemble la certitude de jugements rapides, une prévention adéquate, des lois qui rendent les fournisseurs d’accès responsables et qui prévoient la fermeture des sites illégaux dans les États membres de l’Union. Nous avons besoin d’un centre européen unique qui aide les familles, les enseignants, les forces de police et les tribunaux à transmettre les informations nécessaires pour mettre fin à ce crime atroce et punir les responsables.

Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, si nous ne traitons pas cette crise immédiatement, nous priverons l’Europe de son avenir car sans intégrité de l’enfant, il n’y aura pas d’avenir pour notre Europe.

 
  
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  Monica Frassoni, au nom du groupe Verts/ALE. (IT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, cette occasion de faire connaissance avec Monsieur le Premier ministre est la bienvenue, notamment parce qu’il est entouré de nombreuses femmes – dont certaines, comme Cecilia, que nous connaissons depuis des lustres, et d’autres, comme Margot, qui est ici depuis un certain temps. Aussi voudrais-je souligner le rôle des femmes dans son gouvernement et dans son pays, notamment parce que ce n’est pas uniquement une question de sexe, mais aussi de compétence, et c’est en partie pour cette raison que nous sommes heureux de l’accueillir ici aujourd’hui.

Monsieur le Président, la future mission de l’Union européenne est de maîtriser le changement climatique sous tous ses aspects: environnemental, économique et social. Nous devons à tout prix parvenir à inverser la tendance du réchauffement global, et profiter de ce défi pour promouvoir une économie durable ainsi qu’un travail et une compétitivité durables.

De la même façon que la mission de la Communauté européenne, il y a plusieurs années, était de prévenir les guerres et ensuite d’unifier l’Europe à la suite de la chute du mur, nous devons être en mesure de jouer un véritable rôle de premier plan à l’avenir en ce qui concerne les principaux défis environnementaux. Ce n’est pas parce que nous nous focalisons sur un seul problème ou parce que nous sommes Verts que nous pensons de cette manière, mais parce que nous regardons la réalité en face, sans illusion et pas à travers le prisme de l’idéologie.

Nous sommes convaincus que le système économique, la stabilité démocratique, la capacité à réaliser les Objectifs du Millénaire et à maîtriser les problèmes migratoires dépendent tous de la gestion des ressources limitées et du changement climatique. L’Europe a indubitablement un rôle majeur à jouer à ce niveau.

Aussi, Monsieur le Président, considérons-nous comme tout à fait banal son commentaire sur la nécessité de discuter à nouveau de ce qui doit être fait et sur le prix à payer au niveau européen et au niveau national, et nous espérons que cela pourra être évité.

L’Union européenne dispose actuellement d’un budget de 1 %, ce qui implique que rien ou au moins la moitié de ce qu’il a dit n’est réalisable, à moins que l’Union européenne ne dispose d’un budget décent. C’est pourquoi j’espère que son pays jouera moins un rôle de blocage que par le passé au moment de la révision à mi-parcours dans laquelle sa Présidence jouera, selon moi, un rôle important, en gardant à l’esprit que nous devrons également décider de l’avenir de la perspective financière entre cette année et l’année prochaine.

Enfin, Monsieur le Président, pour ce qui est de l’important paquet énergie, nous espérons que la vertueuse Suède jouera un rôle positif et qu’elle ne tentera plus de réduire ses engagements, donnant ainsi le mauvais exemple aux autres États membres.

Je terminerai par la question du libre-échange. N’étant pas protectionnistes, il serait très peu perspicace et peu idéologique de penser que le libre-échange est la réponse à tout lorsque nous savons que cela est absolument impossible sans réglementations environnementales et sociales.

Nous sommes tout à fait d’accord en ce qui concerne la question de la Turquie. L’élimination de Papadopoulos à Chypre est une très bonne nouvelle selon nous. Monsieur le Président, pourquoi ne pas rouvrir la question du siège au Parlement européen?

 
  
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  Francis Wurtz, au nom du groupe GUE/NGL. – (FR) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Madame la Ministre, s'il y a un point sur lequel l'expérience suédoise nous intéresse en matière de politique européenne, je crois que c'est celui sur lequel vous avez, malheureusement, fait l'impasse dans votre discours, c'est-à-dire le social, et plus précisément en ce qui concerne les enseignements à tirer de l'affaire Laval-Vaxholm.

Permettez-moi donc de m'y arrêter. Je rappelle les faits. Par une action collective, les syndicats suédois avaient tenté d'obliger une entreprise de Lettonie à appliquer, en Suède, le droit du travail suédois. Rien de plus naturel, dirait-on. Oui, sauf pour les partisans du principe dit du pays d'origine, autrement dit du dumping social. Pourtant, l'entreprise lettonne s'était fondée sur le droit européen pour justifier son opposition à la demande syndicale. Un conflit s'en est suivi devant les tribunaux. La plus haute instance en matière de droit européen, la Cour européenne de justice, était saisie – c'est elle, on le sait, qui interprète les traités et fixe la jurisprudence.

Or, le 18 décembre dernier, la Cour a donné raison à cette entreprise et tort aux syndicats. Je cite le communiqué de la Cour: «Dans le cas d'espèce, la Cour constate que le droit des organisations syndicales [...] de mener des actions collectives [...] est susceptible de rendre moins attrayante, voire plus difficile pour ces entreprises l'exécution de travaux de construction sur le territoire suédois et constitue donc une restriction à la libre prestation des services». Il faudrait donc, à l'avenir, dans pareil cas, que les syndicats, en Suède comme ailleurs, limitent leurs revendications à la – je cite – «protection minimale» tolérée dans le droit communautaire, pour ne pas enfreindre notamment l'article 49 du traité, qui garantit la libre prestation des services.

Ce n'est évidemment pas acceptable. Voilà pourquoi mon groupe demande avec insistance l'organisation d'un débat au Parlement européen sur ce sujet de grande portée: quelle suite politique réserver à cet arrêt? Mais, dans l'immédiat, Monsieur le Premier ministre, votre appréciation sur cette affaire nous intéresserait.

 
  
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  Hélène Goudin, au nom du groupe IND/DEM. – (SV) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, le résultat des référendums sur la Constitution européenne organisés en France et aux Pays-Bas en 2005 témoigne des tendances antidémocratiques dans la politique européenne. L’élite politique n’écoute le peuple et ne respecte la volonté populaire que si les sujets sont obligeamment et docilement favorables à plus de fédéralisme européen.

Conjointement avec les discussions sur le traité de Lisbonne, le Premier ministre Reinfeldt aurait dû agir comme un champion de la démocratie en disant que le résultat des référendums traduisaient en fait l’échec du traité.

En outre, M. Reinfeldt aurait pu appeler à un traité plus intergouvernemental, plaider en faveur d’une intégration flexible, demander une exemption de l’euro et demander la fin des navettes vers Strasbourg. Il n’a rien fait de cela.

Donc, que se passera-t-il sous la Présidence suédoise en 2009? L’objectif primordial aurait dû être de réformer et de moderniser la coopération européenne et de la rendre plus efficace. M. Reinfeldt aurait donc dû annoncer que la Suède donnerait la priorité à une réforme de la politique agricole et demanderait la fin du cirque ambulant du Parlement européen.

Plutôt que de travailler à une UE moins gourmande et plus compétitive, le gouvernement suédois semble plutôt privilégier une UE plus large et plus interventionniste. La poursuite du fédéralisme européen est populaire en Suède mais dans la pratique, cette volonté n’existe pas au sein de l’élite politique. Il y a de sérieuses raisons de se demander dans quelle mesure nos représentants élus représentent véritablement le peuple.

Enfin, j’aimerais offrir une bonne bouteille de vin d’Alsace à Fredrik Reinfeldt s’il peut donner un seul exemple d’une loi qui aurait pu être votée sous la constitution européenne qui a été rejetée mais qui ne pourrait pas l’être sous sa nouvelle version. Acceptez-vous de relever le défi, M. Reinfeldt?

 
  
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  Jean-Marie Le Pen (NI). – (FR) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la trahison française est consommée. Le congrès de la honte s'est réuni à Versailles, le 4 février, pour adopter la révision constitutionnelle nécessaire pour l'adoption du traité dit «constitutionnel».

Versailles est devenue le haut lieu de l'abdication de la souveraineté française, après qu'il y fût proclamé l'empire allemand.

Au nom des vingt-six États membres qui ne seront pas consultés par référendum, l'Irlande devient de facto le porte-parole de ces millions d'Européens qui ont voté «non» en 2005 et qui ne veulent pas d'un super-État européen.

Lorsque l'on prive les peuples du droit légitime de s'exprimer sur leur avenir, ils se vengent. Ne vous inquiétez pas, Mesdames et Messieurs, ils prendront leur revanche, et quelle revanche, aux élections européennes de l'année prochaine!

À la vérité, un certain nombre de dirigeants européens savaient que leurs peuples rejetteraient cette constitution déguisée. M. Sarkozy l'a crûment avoué devant la Conférence des présidents de cette Assemblée, en citant notamment le gouvernement du Royaume-Uni. Il s'est fait le Monsieur Bons offices de ce tour de passe-passe scandaleux. Or, il était le dernier à avoir le droit de faire adopter la Constitution bis par voie parlementaire, mais que ne ferait-on pas pour briller et apparaître comme le maître d'œuvre de cette opération de prestidigitation?

Des nations millénaires et illustres sont ainsi liquidées au bénéfice d'une utopie constructiviste qui les livre, pieds et poings liés, aux conséquences maléfiques du mondialisme et du libéralisme sauvage: l'immigration massive, l'insécurité, la ruine économique, le désastre social, la décadence morale et culturelle.

L'avenir de l'Europe ne passe pas par ce super-État aux visées totalitaires, comme on le voit aujourd'hui au Kosovo, qui devrait servir d'exemple, mais par une coopération librement consentie des nations et des peuples européens, d'ailleurs étendue aux nations slaves.

Il n'y a en tout cas aucun doute sur le fait que deux peuples consultés, dont les gouvernements ont été tous deux fondateurs de l'Union, ont clairement refusé la Constitution proposée par référendum. Dès lors, ce texte étant illégitime, toutes ses conséquences sont illégitimes et nul ne saurait être tenu d'en respecter les termes.

La résistance nationale devient dès lors légitime, pour les citoyens un droit, pour les patriotes un devoir. Caveant consules!

 
  
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  Gunnar Hökmark (PPE-DE).(SV) Monsieur le Président, je souhaite la bienvenue à Monsieur le Premier ministre. C’est ici que je travaille. C’est un endroit dynamique. C’est ici que sont définies les politiques qui ont un effet direct sur la société suédoise, ainsi que sur les autres sociétés européennes. Cela se passe ici, non pas pour exclure le public du processus politique mais parce que certaines matières ne peuvent être traitées que par des pays agissant conjointement. L’État-nation n’est plus le contexte idéal pour traiter nombre des grands défis de notre époque.

Ceux d’entre nous qui viennent de Suède, qui est après tout un État membre relativement jeune, ont des raisons de rappeler que de nombreux problèmes et défis auxquels nous sommes confrontés n’apparaissent pas à cause de l’UE, mais qu’ils sont traités par l’UE car l’Union européenne s’est montrée capable de relever les défis de notre époque.

La question du Kosovo en fait partie. Ces défis concernent également la question du climat, par rapport à laquelle la Suède a montré à quel point le développement peut remplacer la réglementation pour promouvoir les intérêts de notre société. Parmi ces défis, on retrouve également les questions de la compétitivité et de la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Ce sont là des problèmes et des domaines qui ne peuvent être traités que par une action commune. Ce sont des problèmes et des défis qui nous reviennent en raison de nos succès.

C’est pourquoi je pense également que le Premier ministre a eu raison d’insister sur un aspect, et je pense que cela devrait être le grand objectif de l’Union européenne dans les années à venir – à savoir l’ouverture. L’ouverture sur le monde qui nous entoure. L’ouverture sur le monde dans son ensemble nous permet de contribuer au façonnement de l’ordre international au moyen de valeurs telles que la démocratie et la liberté, lorsque nous élargissons notre propre Communauté mais aussi lorsque nous participons aux négociations internationales sur le libre-échange et bien plus encore.

Quant à l’ouverture entre les États membres, je pense qu’il est important de souligner que ceux qui s’opposent à l’ouverture s’opposent également à la libre circulation des personnes et à la liberté d’entreprise. C’est là qu’intervient la discrimination. La bonne idée de l’Europe est l’ouverture, et si nous pouvons faire de cette idée une réalité, nous parviendrons également à ce que nos citoyens reconnaissent qu’il s’agit véritablement de l’Europe du peuple. C’est un défi pour la Présidence suédoise, pour ce Parlement et pour tous les groupes politiques qui le composent.

 
  
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  Inger Segelström (PSE). – (SV) Monsieur le Président, comme tout le monde, je voudrais remercier le Premier ministre Reinfeldt pour sa visite.

Ma première question porte sur l’évaluation environnementale du gazoduc en mer Baltique, une des mers les plus polluées au monde, et sur laquelle le Parlement a récemment ordonné une enquête impliquant plusieurs commissions. La Suède a été le premier pays à évaluer l’impact environnemental. Cette question porte sur l’un des problèmes environnementaux les plus importants pour la Suède et pour l’UE. La Suède exigera-t-elle encore une autre alternative pour le pipeline terrestre devant faire l’objet d’une évaluation environnementale?

Les opérateurs nous disent au Parlement que cela coûterait trop cher. Mais tant le Premier ministre que moi-même venons de Stockholm, où le coût des infrastructures et des investissements ont dû pratiquement doubler. Je ne peux pas croire qu’une augmentation des coûts de 10-15 % soit un contre-argument solide. L’environnement est plus important.

Ma deuxième question concerne les bombes à fragmentation et les autres bombes de ce genre, qui sont actuellement débattues dans le cadre du processus d’Oslo et à Wellington, en Nouvelle-Zélande, et qui ont été examinées au Parlement suédois la semaine dernière; il s’agit également d’un problème européen important. J’ai reçu des lettres signées par de nombreuses organisations en Suède, comme Amnesty International, Diakonia, la Croix-Rouge, UNICEF, Svenska Freds (la Société suédoise de la Paix et de l’Arbitrage) et l’Association suédoise pour les Nations unies, demandant que la Bombkapsel 90 (BK90), transportée par les avions suédois JAS, soit considérée comme une bombe à fragmentation et qu’elle soit reprise dans les travaux internationaux sur une interdiction complète des bombes à fragmentation. Quel est le point de vue du gouvernement sur les bombes JAS? Le Premier ministre considère-t-il la BK90 comme une bombe à fragmentation ou non? Le Premier ministre a-t-il l’intention d’agir dans le cadre du processus d’Oslo?

Enfin, je souhaiterais savoir quand le Premier ministre entend agir pour mettre un terme à notre déménagement périodique à Strasbourg, après la collecte d’un million de noms et de signatures par le ministre des Affaires européennes Malmström. Le Parlement ne devrait-il pas décider lui-même, plutôt que le Conseil, de son lieu de réunion? Je voudrais également vous remercier du fond du cœur pour vos propos sur la Turquie. Enfin, lorsqu’ils reviendront pendant la Présidence suédoise l’année prochaine, le Premier ministre et les autres membres du gouvernement seront à nouveau les bienvenus!

 
  
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  Olle Schmidt (ALDE).(SV) Monsieur le Premier ministre, le fait que la Suède ait eu un nouveau gouvernement en automne 2006 n’est pas passé inaperçu en ce qui concerne l’engagement de l’UE. Aussi voudrais-je remercier le Premier ministre et le ministre des Affaires européennes pour leur détermination sans faille à faire de la Suède un partenaire plus actif dans l’Union pour qu’elle ait sa place au cœur de l’intégration européenne, comme l’a dit le Premier ministre.

La Suède reste cependant en dehors de la zone euro, ce qui coûtera cher aux Suédois tant aux niveaux économique que, surtout, politique. Après tout, Monsieur le Premier ministre, c’est essentiellement une question de solidarité. Ma question est donc la suivante: quand la Suède deviendra-t-elle membre à part entière de l’UE? Quel est le calendrier, Monsieur le Premier ministre? Un sujet sensible qui fait son retour en Suède.

Nous sommes aujourd’hui à Strasbourg, une ville magnifique et attrayante, dont l’histoire rappelle les atrocités de la guerre. Cela dit, nous savons que des millions de nos concitoyens pensent que ces voyages entre Bruxelles et Strasbourg ne sont pas le meilleur moyen de préserver l’environnement et de gérer notre argent. Une petite requête: le gouvernement suédois pourrait-il, pendant sa Présidence, se risquer à proposer une initiative visant à mettre un terme à ces allées et venues?

 
  
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  Ģirts Valdis Kristovskis (UEN). – (LV) Monsieur le Premier ministre, comme vous, nous attendons beaucoup du futur de l’Europe. En son temps, Robert Schuman espérait unifier les Européens après des siècles de séparation causée par plusieurs conflits. Il avait compris que pour savoir où nous allons, il est important de savoir d’où nous venons. Monsieur le Premier ministre, êtes-vous conscient que l’Union européenne n’est pas débarrassée de son passé antidémocratique et totalitaire? La décision-cadre européenne de l’an dernier relative à la lutte contre le racisme et la xénophobie en est le parfait exemple. Elle recommande que les pays européens imposent des peines privatives de liberté pour la dénégation des crimes nazis. Mais des crimes semblables commis sous le régime communiste, leur dénégation injustifiée ou, pire, leur glorification sont délibérément oubliés. L’Europe ne devrait pas le tolérer. Quelle impression cela donne-t-il aux millions d’Européens de l’Est, parmi lesquels des résidents de l’actuelle Union européenne, qui ont été tortures dans les camps de concentration de Staline? Je vous demande d’y réfléchir et de proposer une solution à ce problème au nom du futur et de la justice de l’Europe. Merci.

 
  
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  Carl Schlyter (Verts/ALE). – (SV) Monsieur le Président, la journée suédoise se poursuit avec une autre personne qui souhaite éviter les déplacements à Strasbourg. Je souhaite également qu’un référendum soit organisé sur notre traité.

Ce matin, je me suis rendu compte que je portais une chaussette verte et une chaussette bleue. Je me suis demandé si cela était le signe que nous devrions avoir une sorte de nouvelle alliance future, ici, entre des groupements autres que les groupements traditionnels. Si vous voulez que je vous donne ma chaussette verte, Fredrik, vous devrez probablement être plus ambitieux en ce qui concerne les économies d’énergie et les sources d’énergie renouvelables. J’ai amené un exemple avec moi. Cette lampe est une lampe LED. Cela prend 12 secondes pour la placer. Cela prend 12 ans pour construire une nouvelle centrale nucléaire. Quel est le moyen le plus simple et le plus rapide de résoudre les problèmes climatiques?

Je pensais également que lorsqu’il est question de croissance, il y a des problèmes sur lesquels nous devons nous mettre d’accord. Actuellement, nous importons des quantités sans précédent de produits générant des émissions dans d’autres pays. Nous devons garder cela à l’esprit dans notre travail sur le climat. Revenons ensuite au commerce. Le protectionnisme destiné à protéger les entreprises n’est pas bon. Mais le protectionnisme destiné à protéger l’environnement et les droits de l’homme est une obligation et une responsabilité des hommes politiques dans un marché libre. Sinon, les gens deviennent les outils du marché plutôt que le marché ne devient un outil pour les gens.

Le meilleur moyen pour vous de démontrer la participation du peuple au futur de l’UE est de permettre aux gens d’exprimer ce qu’ils pensent en organisant un référendum.

 
  
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  Eva-Britt Svensson (GUE/NGL). – (SV) Monsieur le Président, je souhaite la bienvenue au Premier ministre suédois au Parlement et à ce débat sur le futur de l’Europe. C’est un débat important, qui concerne 493 millions de citoyens. C’est la raison pour laquelle il faut organiser ce débat et prendre des décisions par rapport à ce débat, non seulement au Parlement mais aussi parmi les citoyens. Mais pour que les citoyens soient impliqués dans le débat, ils doivent également être en mesure d’influencer le futur de l’Europe. Sans participation et sans capacité d’influence, il n’y aura pas d’engagement. Donc, comment pouvons-nous faire participer les citoyens? La réponse est évidente: en les interrogeant sur le futur de l’Europe et en écoutant leurs réponses. Un référendum sur le traité de Lisbonne est par conséquent nécessaire si nous voulons une Europe des citoyens. Une quantité excessive de lois européennes est actuellement créée par des responsables anonymes qui sont sous l’influence d’experts et de groupes de pression qui n’écoutent pas l’avis des citoyens. Il est temps maintenant que les citoyens soient entendus.

Le Premier ministre n’a pas du tout parlé de l’arrêt «Vaxholm». Cet arrêt a fait l’objet d’une attention particulière, non seulement en Suède mais aussi dans beaucoup d’autres pays de l’UE. Cela est normal, étant donné que cet arrêt porte non seulement un coup fatal au modèle suédois mais qu’il constitue également une attaque contre la position des salariés et des syndicats à travers l’UE. Cet arrêt demande que les salaires des travailleurs soient réduits à leur niveau le plus bas. Aucun pays ne doit créer, pour les travailleurs, plus de conditions favorables que la protection minimale. Cela se traduit par un marché du travail à deux vitesses. Certains avantages en nature seront uniquement accordés aux salariés nationaux, alors que des règles différentes s’appliqueront aux salariés étrangers. Cela conduit à un dumping des salaires et des conditions d’emploi ainsi qu’à une discrimination.

La Suède peut changer cela. La Suède peut défendre les droits des salariés et une Europe sociale en demandant des exceptions dans le traité de Lisbonne pour les conventions collectives. La Suède peut prendre la tête du mouvement et inciter les autres à la suivre.

En conclusion, je tiens à rappeler au Premier ministre suédois une des deux principales questions pour la Suède avant son adhésion à l’UE. Une des priorités absolues était la question de l’égalité des chances. Que s’est-il passé, et la Suède souhaite-t-elle à l’avenir montrer la voie à suivre en matière d’égalité des chances? Cette question fait partie du débat sur le futur de l’Europe. Sans les femmes, l’Europe n’a aucun avenir.

 
  
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  Paul Marie Coûteaux (IND/DEM). – (FR) Monsieur le Président, l'Europe n'a d'avenir – c'est l'évidence – que par ses peuples, car ses peuples sont sa seule substance et sa seule force. Si ses peuples venaient à être absorbés, dessaisis de leur responsabilité d'eux-mêmes, et divisés ou éclatés en petites principautés sans dimension politique, conformément, certes, à la politique impériale américaine, dont nous venons d'avoir au Kosovo un exemple terrible et lourd de menaces, en un mot si l'Europe devait s'en remettre à une technostructure hors sol qui la livre à tous les vents de la mondialisation et de l'empire, alors, chers collègues, je craindrais beaucoup pour notre avenir.

Or, tout montre que cette machine honteusement dénommée Union européenne fonctionne non seulement sans les peuples mais désormais contre eux. Une preuve de plus vient d'en être donnée par l'incroyable négation de la voix des Français et du référendum de 2005, avec la complicité du pâle gouverneur Sarkozy. Les Français se sentent trompés et se détournent de toute espérance, dans un sauve–qui–peut général qui est la négation même de l'histoire et de l'avenir.

L'Europe n'a de salut que si les peuples reprennent en main leur destin, si les États mènent librement leur politique en s'associant quand il le faut, si l'on dénonce les mensonges d'une démocratie qui n'a plus rien à voir avec le dêmos ni même avec le kratos, en un mot, si les États et les nations reconquièrent leur liberté. Sinon, la belle idée d'Europe roulera au fossé et nous glisserons doucement très loin, très loin des rivages de l'histoire.

 
  
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  László Tőkés (NI). – (HU) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, l’introduction à la Charte des droits fondamentaux annexée au nouveau traité fondamental pour l’Union européenne stipule que les peuples d’Europe sont décidés à partager un futur pacifique, basé sur des valeurs communes. Le vainqueur du Prix Sakharov, Salih Mahmoud Osman, en s’adressant à la session plénière du Parlement européen en décembre dernier, a toutefois déclaré qu’il n’y aurait pas de paix sans justice.

Des systèmes de paix injustes conduisent tôt ou tard à la guerre et à l’effondrement. La récente guerre des Balkans et le démantèlement de l’ex-Yougoslavie en sont un parfait exemple. La réconciliation est presque inconcevable si un ordre nouveau et juste n’est pas mis en place.

L’Europe doit également accepter son passé communiste. L’élimination de l’héritage pernicieux du communisme est une condition préalable à un futur pacifique en Europe. Le communisme mérite d’être condamné au même titre que le fascisme. Il n’y aura pas de paix ou de règle de droit, il n’y aura pas de sécurité ou de stabilité sans une justice légitime à tous les égards. Cette même justice est également nécessaire pour résoudre la situation des minorités ethniques.

 
  
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  Giles Chichester (PPE-DE). – Monsieur le Président, je suis ravi d’accueillir aujourd’hui le Premier ministre. Sa victoire historique aux élections générales suédoises a été un triomphe personnel. Je le félicite également d’avoir unifié le centre-droit et d’avoir mis un terme à la domination sociale-démocrate, et je lui souhaite beaucoup de réussite, à lui et à son gouvernement.

Nous débattons aujourd’hui du futur de l’Europe, au cours d’une semaine où cette Assemblée se prononcera sur un rapport approuvant le traité de Lisbonne. Je tiens à bien faire comprendre que les conservateurs britanniques voteront contre ce rapport, car nous sommes fondamentalement opposés au traité, au processus par lequel il a été adopté et au fait qu’il est une simple réplique de la Constitution qui a été rejetée par deux des États fondateurs de l’Union lors de référendums nationaux.

Ce traité mène l’Europe dans la mauvaise direction. Il transfère des nouvelles compétences substantielles à l’UE, dont certaines dans des domaines d’intérêt national extrêmement sensibles. Mon parti a une vision différente du futur de l’Europe et est en faveur d’une Europe qui est à la fois plus ouverte, plus dynamique et plus transparente et une Europe qui est moins centralisée, moins uniforme et moins rigide.

Le parlement britannique délibère actuellement sur le traité. Le peuple du Royaume-Uni espérait évidemment s’exprimer par référendum, mais le gouvernement britannique a scandaleusement manqué à sa promesse d’en organiser un.

Mon parti, tant ici qu’au Royaume-Uni, continuera de faire énergiquement campagne pour que le peuple s’exprime par référendum. Sans un large soutien public, l’Union européenne ne disposera pas de la légitimité populaire pour ce qu’elle fait. Elle doit oublier son obsession des institutions. Pour affronter le 21e siècle, l’UE doit se concentrer sur des questions telles que l’environnement, la compétitivité économique et la pauvreté mondiale afin de démontrer qu’elle est digne du soutien public. Voilà les questions sur lesquelles la future Europe doit se concentrer.

 
  
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  Libor Rouček (PSE). – (CS) Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs, l’UE vient de conclure une année des plus fructueuses. L’UE a été élargie et inclut à présent la Roumanie et la Bulgarie, la zone de Schengen a été étendue et comprend désormais neuf nouveaux pays, la zone euro a été agrandie pour inclure trois nouveaux Etats et l’euro a commencé à remplacer progressivement le dollar en tant que devise internationale à l’échelon mondial. Forte de 500 millions de citoyens et consommateurs, l’UE commence à imposer, dans une mesure significative, des règles et des normes dans les domaines du commerce mondial, de l’environnement et de la technique. En dépit de nombreux eurosceptiques qui prennent leurs désirs pour des réalités, l’Europe est même parvenue à un accord sur le nouveau traité de réforme.

Je mets ces réussites en exergue car elles ont été obtenues avec la participation active des nouveaux États membres, et non malgré eux. C’est la raison pour laquelle je salue la proposition du Premier ministre sur les priorités futures. L’une des priorités des années à venir devrait être la poursuite de l’élargissement de l’UE pour y inclure les territoires des Balkans occidentaux. Cet élargissement suppose toutefois les deux conditions suivantes: que les pays soient techniquement prêts de manière générale, d’une part, et du courage de la part des États membres existants, d’autre part. Leurs dirigeants politiques doivent avoir le courage d’expliquer aux citoyens que l’élargissement a été une réussite, qu’il n’en a pas résulté une perte, mais un gain de sécurité, de liberté, de démocratie et de prospérité. Selon moi, nous devons également avoir le courage de permettre aux régions des Balkans occidentaux de rejoindre au plus vite le régime d’exemption des visas. Qu’avons-nous à craindre des 20 millions de personnes peuplant les Balkans occidentaux, puisque nous constituons une Communauté de 27 Etats et de 500 millions de citoyens?

Il me reste une dernière remarque. La Présidence suédoise débute l’année prochaine. Elle coopèrera avec la France et la République tchèque. J’aimerais inviter le Premier ministre à encourager ses collègues tchèques à soumettre le traité de Lisbonne au parlement tchèque en vue de sa ratification le plus rapidement possible. En tant que citoyen tchèque, je soupçonne le gouvernement tchèque, eurosceptique, de ne pas être impatient de le faire.

 
  
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  Lena Ek (ALDE). – (SV) Chers Membres, l’expérience n’a rien de fantaisiste. Elle nous aide à reconnaître une erreur lorsqu’elle nous la commettons de nouveau. Cette fois, nous ne devons pas commettre d’erreur lorsqu’il s’agit des Balkans. C’est là mon premier commentaire sur les remarques introductives du Premier ministre au Parlement. L’Europe doit parler d’une seule voix sur le Kosovo.

Mon deuxième commentaire concerne le terrorisme, la société ouverte doit lutter contre le terrorisme avec les moyens disponibles d’une société ouverte et dotée d’une grande confiance en soi, sans céder aux mesures qui portent atteinte à la vie privée.

Mon troisième et dernier commentaire porte sur les problèmes climatiques; le système européen doit faire face à ce qui pourrait constituer le problème le plus important et le plus épineux dans les délais les plus brefs que nous ayons connus pour prendre une décision sur un sujet aussi important. Le risque existe que, lorsque nous finaliserons les travaux à Copenhague, la situation soit comparable à celle du conte de Hans Christian Andersen, lorsque l’empereur ne porte pas d’habits ou marche nu dans les rues de la ville.

Pour produire la législation européenne dont nous avons besoin, il doit y avoir une démonstration de force et de coopération entre le Conseil des ministres et la Commission et, avant tout, le Parlement, ce qui est sans précédent dans l’histoire de l’UE

Pour terminer, je me réjouis de voir un gouvernement suédois proactif au centre des débats européens. Bienvenue!

 
  
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  Konrad Szymański (UEN). – (PL) Monsieur le Président, des résultats tangibles dans la vie des citoyens ordinaires revêtent la plus grande importance pour l’avenir de l’Union européenne et ce, en terme de conservation des richesses, de sécurité publique et de sécurité internationale. L’avenir de l’Union ne sera pas déterminé par les réformes institutionnelles toujours plus complexes que cette Assemblée examinera demain matin.

L’une des épreuves de l’Union qui revêt une importance particulière pour votre pays et le mien, qui se situent tous deux près de la mer Baltique, est le problème du gazoduc nord-européen. Ce projet est exceptionnellement dangereux pour l’environnement et politiquement contraire aux programmes énergétiques de l’UE. Si nous souhaitons une Europe qui produit des résultats, nous ne pouvons tolérer de tels projets. D’où ma question: quelle est votre opinion sur le financement de ce projet à partir de ressources européennes, auquel des représentants de Nord Stream ont fait référence récemment?

 
  
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  Ian Hudghton (Verts/ALE). – Monsieur le Président, depuis plus de neuf ans, j’ai eu l’immense honneur de représenter l’Écosse au sein de ce Parlement. Pendant toutes ces années, nous avons connu de nombreux débats sur la forme future de l’Europe et nous avons accueilli 12 nouveaux États membres à la table d’honneur. Cette expansion massive du marché intérieur et d’autres domaines de coopération est bonne pour l’Écosse et pour l’ensemble de l’Europe. Toutefois, durant ces mêmes neuf années, nous avons également dû nous préoccuper de prétendues crises, comme la démission de la Commission Santer et le rejet du traité constitutionnel. Il est fortement déplorable et frustrant de constater qu’un grand nombre d’aspects positifs qui découlent de l’appartenance à l’UE ont été tempérés par de tels aspects négatifs auto-infligés.

En Écosse, nous évoluons également. Nous disposons d’un nouveau gouvernement, un gouvernement SNP, qui est pro-européen et qui a une vision d’un avenir nouveau pour l’Écosse en Europe. Monsieur le Premier ministre, je souhaite voir des ministres écossais siéger aux côtés de vos ministres au Conseil, et pas au second rang. L’Écosse peut apporter une contribution importante à l’Union européenne et à son développement: une attitude constructive et une richesse en matière de ressources énergétiques, pour ne citer que deux aspects. J’attends avec impatience le jour où l’Écosse sera accueillie en tant qu’État membre indépendant au sein de cette Union. Selon moi, un tel changement ne serait pas seulement favorable à l’Écosse, il serait bon pour l’avenir de l’Europe également.

 
  
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  Nils Lundgren (IND/DEM). – (SV) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, nous discutons ici de l’avenir de l’Europe, mais la question principale est de savoir qui décidera de cet avenir.

Il y a malheureusement une tradition dans l’UE qui remonte à l’époque de Jean Monnet et qui veut que l’on construise l’Union sans impliquer le peuple européen. La plus grande déception à ce jour est que l’establishment politique de l’UE dépose des propositions sur la manière dont l’UE devrait fonctionner et ce qu’elle devrait faire, qui sont identiques aux propositions qui ont déjà été rejetées lors de référendums dont le taux de participation était élevé et le résultat du scrutin largement négatif.

Je constate que le président du Groupe libéral qualifie de complètement fous ceux qui rejettent ce traité. Par conséquent, il prétend que la majorité des Néerlandais et des Français sont complètement fous, comme moi, évidemment, qui me trouve dans cette salle. J’estime que le Président ne devrait plus permettre l’utilisation d’un tel langage à l’avenir.

Le Premier ministre suédois affirme, tant dans son pays qu’ici, devant l’Assemblée, qu’il faudrait réduire le soutien à l’agriculture dans le budget de l’UE et qu’il conviendrait de mettre un terme à la progression sur la voie du supranationalisme. C’est l’opinion du peuple suédois. Toutefois, au Conseil, son gouvernement soutient le développement de l’Union vers une forme étatique, et ses représentants au Parlement européen votent pour que le pouvoir politique soit transféré du peuple suédois vers Bruxelles. Ce n’est pas un avenir.

 
  
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  Philip Claeys (NI). – (NL) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, il est quelque peu étrange d’examiner l’avenir de l’Europe sans aborder la question des frontières de l’Union européenne. Il s’agit néanmoins de l’une des questions les plus fondamentales auxquelles nous sommes confrontés. Nous avons maintes fois esquissé le problème, et l’opinion publique s’inquiète à juste titre. La population se demande si l’Union européenne constitue encore un projet européen. L’adhésion de la Turquie ne tardera plus. Si l’Union européenne refuse obstinément de prêter attention à la volonté du peuple, son fondement démocratique disparaîtra lentement mais sûrement.

Monsieur le Premier ministre, vous mettez en garde contre le danger de construire éventuellement un mur nous séparant de la Turquie. Mais là n’est pas la question. Personne en Europe ne se laissera abuser par de belles paroles. Les critères de Copenhague doivent être atteints, même par la Turquie, mais ils ne le sont manifestement pas. Par conséquent, il est temps de suspendre les négociations. Il s’agit tout simplement de se tenir à ce qui a été convenu.

 
  
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  Jerzy Buzek (PPE-DE). – (PL) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, vous avez fait référence à l’Union européenne en tant qu’acteur sur la scène mondiale, particulièrement après la ratification du traité. Nous ne pouvons qu’appuyer cette opinion et je souhaiterais vous féliciter, Monsieur le Premier ministre, en ce qui concerne la position claire et déterminée que vous avez adoptée à l’égard du régime biélorusse, la dernière dictature qu’il reste en Europe. Si nous voulons exercer de l’influence en faveur de la démocratie et de la défense des droits de l’homme en Afrique et en Asie, nous devons d’abord aborder les problèmes plus proches, aux portes mêmes de l’Union.

Dans ce contexte, je souhaiterais également vous féliciter pour la position claire que vous avez adoptée en ce qui concerne l’élargissement de l’UE. Je songe en l’occurrence au voisin de la Biélorussie, l’Ukraine, où se déroule actuellement une importante lutte sur la question de savoir si l’Ukraine sera une démocratie et connaîtra un développement normal, rapide et démocratique, tant dans notre intérêt que dans celui de la nation ukrainienne. L’ouverture à l’Ukraine revêt une grande importance, en vue de son adhésion à l’Union européenne.

Pour terminer, j’aimerais vous féliciter, Monsieur le Premier ministre, pour votre déclaration très forte sur la protection de l’environnement de la Baltique, cette petite mer limitrophe à huit États membres de l’UE. La Baltique est pratiquement une mer intérieure de l’UE et aucune autre mer dans le monde n’est confrontée à une menace environnementale aussi grande.

Vous avez également abordé des questions énergétiques et d’actions pour contrer les changements climatiques comme la priorité principale de la Présidence suédoise. Nous soutenons pleinement cet engagement, qui constitue la tâche et la responsabilité de notre civilisation. Toutefois, j’ai le sentiment qu’à cet égard, nous parlons beaucoup, mais nous agissons peu.

Le contrôle budgétaire intermédiaire aura lieu durant la Présidence suédoise. À moins de revoir notre budget de manière à nous permettre d’agir, avec un certain degré de responsabilité, pour lutter contre les changements climatiques et nous adapter aux technologies à faible intensité en carbone au sens large du terme, nous devrons, en effet, en rester aux paroles et nous ne parviendrons pas à concrétiser notre principale priorité.

 
  
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  Jan Andersson (PSE). – (SV) Monsieur le Président, bienvenue à Fredrik Reinfeldt. Vous avez parlé en des termes très sages du traité, de l’élargissement et du climat. J’aborderai un aspect que vous n’avez pas mentionné.

Jacques Delors a déclaré un jour que le marché intérieur ne serait jamais une réussite en l’absence d’une dimension sociale forte. Il avait absolument raison. Aussi, j’ai été surpris lorsque vous avec commenté l’UE sociale, l’envisageant comme un conflit entre les systèmes nationaux et les règles que nous avons dans l’UE.

Selon moi, c’est l’inverse. Nous disposons d’un marché du travail commun. Nous devons, par conséquent, y ajouter la législation du travail nationale et les systèmes nationaux, sans quoi cela ne fonctionnera pas. Si vous persistez dans cette opinion, j’aimerais donner quelques exemples. La directive sur le détachement est-elle un problème? La directive concernant les offres publiques d’acquisition est-elle un problème? Ou l’un des accords conclus par les partenaires sociaux à l’échelon européen? La directive sur le travail à temps partiel? La directive sur le congé parental?

Pour prendre un exemple spécifique, on peut constater le déséquilibre entre le marché et la stratégie dans l’affaire Laval. Le problème de l’affaire Laval est que le marché prend le pas sur les droits des travailleurs. Vous avez bien géré ce problème en Suède. Vous l’avez bien géré jusqu’à présent mais, comme beaucoup d’autres personnes l’ont dit ici, d’autres pays sont affectés dans l’ensemble de l’Union européenne. Si cela devient nécessaire en ce qui concerne les initiatives européennes, serez-vous également à nos côtés lorsqu’il s’agira de prendre des initiatives européennes?

Le mois dernier, nous avons adopté une nouvelle stratégie sur la sécurité et la santé au travail. L’un des objectifs était de disposer d’un inspecteur du travail pour 10.000 travailleurs. La Suède va précisément dans la direction opposée et sera loin d’atteindra cet objectif. Au lieu de cela, la proportion diminue de 27 % en Suède. Au Danemark, dont le marché du travail est similaire à celui de la Suède, on dénombre plus de deux inspecteurs de la santé et de la sécurité par tranche de 10 000 habitants. Comment se peut-il que la Suède aille précisément dans la direction opposée? Pourquoi ne faites-vous pas de la santé et de la sécurité au travail des priorités?

 
  
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  Henrik Lax (ALDE). – (SV) Monsieur le Président, c’est une tâche ardue de rassembler les membres de l’Union dans le cadre d’une politique énergétique commune permettant de garantir la fourniture d’énergie des États membres, comme vous l’avez déclaré, Monsieur le Premier ministre Reinfeldt.

Vous avez également mentionné la stratégie de l’UE en ce qui concerne la mer Baltique, à laquelle s’attelle actuellement la Commission. Une stratégie correctement planifiée pour la région de la Mer baltique peut constituer une composante importante de la future politique énergétique, et en particulier pour la coopération énergétique avec la Russie. Le problème est illustré par la décision prise la semaine dernière par le gouvernement suédois, qui consiste à rejeter la demande introduite par Nord Stream de pouvoir installer un gazoduc traversant les eaux territoriales suédoises dans la mer Baltique. La demande était trop incomplète pour pouvoir être prise en considération.

On constate une grande méfiance dans la région à l’égard du projet de gazoduc. Il n’est pas vraiment possible de trouver une solution acceptable, à moins que l’UE et ses États membres situés autour de la mer Baltique ne formulent une ligne de conduite et jouissent également d’un accès illimité au projet.

Je voudrais saluer la Suède, qui fournit une possibilité de mettre à l’épreuve les nouvelles dispositions de la politique énergétique contenues dans l’article 176a du traité de Lisbonne.

 
  
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  Christian Rovsing (PPE-DE). – (DA) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, je souhaiterais aborder un aspect secondaire de la politique environnementale. Les initiatives de la ville de Malmö dans les domaines de l’économie d’énergie et de l’utilisation du transport respectueux de l’environnement sont prometteuses. J’ai procédé à des essais sur route de différentes voitures respectueuses de l’environnement. Récemment, en janvier, à Berlin, j’ai conduit une grosse Mercedes classe S: une voiture avoisinant les deux tonnes. La voiture était alimentée tant par du carburant traditionnel que par de l’hydrogène. En pressant un bouton, il était possible de passer d’un type de carburant à l’autre, indépendamment de la vitesse de la voiture. L’accélération était apparemment identique pour les deux types de carburant.

L’utilisation de l’hydrogène comme carburant automobile a formidablement évolué en termes de développement. Le seul déchet produit par une voiture à l’hydrogène est de l’eau pure. Avec l’hydrogène comme carburant ordinaire pour les voitures des particuliers, il serait possible d’autoriser uniquement les voitures à l’hydrogène de rouler dans le centre de nos villes. Il en résulterait une réduction substantielle de la pollution et, par conséquent, des affections respiratoires et de la corrosion de nos vieux bâtiments. J’espère que la Suède encouragera ce genre de développement respectueux de l’environnement.

 
  
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  Toomas Savi (ALDE). – Monsieur le Président, le 14 décembre 2007, le Conseil européen a demandé à la Commission de présenter une stratégie de l’UE pour la région de la mer Baltique pour juillet 2009 au plus tard; cette initiative avait également été saluée par le Parlement européen.

L’importance de cette décision ne peut être sous-estimée ni par les pays nordiques ni par les États membres autour de la mer Baltique qui ont adhéré à l’UE en 2004. La stratégie pourrait véritablement libérer tout le potentiel de la région, dans des domaines aussi divers que l’environnement, l’économie, la culture, l’enseignement et la sécurité.

En aspirant à réaliser l’ambition exposée dans l’agenda de Lisbonne, la stratégie de l’UE pour la région de la mer Baltique pourrait devenir une passerelle vers la Russie. La Suède assurera la Présidence du Conseil durant le second semestre 2009, et nous espérons que cela donnera un bon départ à la stratégie. Néanmoins, il est primordial que tous les pays de la mer Baltique aient alors élaboré leurs programmes opérationnels; cela vaut également pour mon pays, l’Estonie.

 
  
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  Reinhard Rack (PPE-DE). – (DE) Monsieur le Président, au fond, il existe deux modèles pour l’avenir de notre Europe unie: le modèle d’une Europe unie, cohérente et toujours plus étroitement intégrée, qui est le modèle prévu par le traité de Rome, et le modèle hétéroclite.

La Suède, comme l’Autriche et la Finlande, fait aujourd’hui partie de l’Union européenne depuis un certain nombre d’années, mais elle ne fait pas partie de la zone euro. Puis-je demander au Premier ministre s’il y a des raisons particulières à cela? Nous serions heureux de voir la Suède nous rejoindre au sein de la zone euro.

 
  
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  Richard Corbett (PSE). – Monsieur le Président, M. Chichester a fait une brève apparition pour prononcer un discours succinct, puis il a disparu avant d’entendre la réponse. Il n’y avait, par ailleurs, pas un seul membre du Parti conservateur britannique présent à ce débat pour entendre un Premier ministre conservateur nous parler de l’avenir de l’Europe.

Comment cela se fait-il? Ne souhaitaient-ils pas entendre de la bouche de l’un des membres de leur parti conservateur à quel point le traité de Lisbonne est bon? Entendre qu’il ne requiert pas de référendum parce qu’il n’implique aucun transfert de souveraineté supplémentaire? Que nous avons besoin de ce nouveau traité pour que notre Union fonctionne mieux? Sont-ils à ce point incapables de participer à un débat sur ce sujet-là? Sont-ils plutôt restés à l’extérieur, sans doute au bar avec leurs collègues du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni?

J’estime qu’il est honteux pour eux de n’avoir même pas assisté à un débat excellent comme celui-là.

(Applaudissements)

 
  
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  Agnes Schierhuber (PPE-DE). – (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, vous avez fait référence à la politique agricole commune comme la seule politique de l’UE qui se trouve entièrement entre les mains de la Communauté. Vous n’ignorez toutefois pas qu’au cours des 15 dernières années, la politique agricole a fait l’objet d’une réforme plus radicale que n’importe quelle autre politique européenne; et la politique agricole ne peut aucunement être comparée ou assimilée à la politique industrielle, car elles sont soumises à des conditions assez différentes. La sécurité et une plus grande possibilité de planifier doivent demeurer à la base de la politique agricole commune.

Je tiens à vous rappeler que la part du budget de l’UE consacrée à l’agriculture sera ramenée à 35 % d’ici à 2013. Le monde agricole prend très au sérieux ses responsabilités vis-à-vis de la population, ces responsabilités étant garanties par les traités de Rome. La recherche, le développement, la durabilité, l’emploi et la protection de l’environnement doivent constituer nos objectifs communs. Je me réjouis à l’avance d’une Présidence suédoise passionnante.

 
  
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  Esko Seppänen (GUE/NGL). – (FI) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, lorsque vous avez abordé l’avenir de l’Europe, vous n’avez pas parlé de la militarisation de l’Union européenne. Selon le traité de Lisbonne, les États membres de l’UE sont tenus d’accroître leurs ressources militaires. Selon le traité de Lisbonne, les États membres sont prêts à intervenir à l’étranger dans le cadre de missions de gestion de crise, même pour faire régner la paix, sans disposer d’un mandat des Nations unies, c’est-à-dire illégalement du point de vue du droit international. En outre, des garanties militaires sont associées au traité de Lisbonne, du moins en ce qui concerne la clause de solidarité et, à cet égard, la neutralité suédoise – son absence d’alliance militaire – est très discutable. Monsieur le Premier ministre, pensez-vous que les garanties militaires contenues dans le traité de Lisbonne sont compatibles avec votre absence d’alliance militaire?

 
  
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  Genowefa Grabowska (PSE). – (PL) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, nous sommes manifestement occupés à construire l’Europe non pas pour les technocrates européens à Bruxelles, mais pour les citoyens de l’Union européenne, pour qu’ils puissent vivre mieux et bénéficier d’une meilleure sécurité. Nous ne pourrons mener à bien notre tâche que si nous les écoutons.

Les représentants politiques ont des attentes différentes: certains veulent plus d’Europe, d’autres moins. Toutefois, il est un fait que les Premiers ministres des 27 États membres ont signé le traité de Lisbonne. Ce traité annonce une Europe plus transparente, plus démocratique; c’est pourquoi nous devrions le ratifier cette année. Permettez-moi de dire ceci aux Membres qui demandent aujourd’hui des référendums de ratification, alors qu’ils étaient eux-mêmes opposés à la Constitution européenne: n’abusez pas de l’institution du référendum, ne vous faites pas passer pour des défenseurs de la démocratie, car les citoyens de l’Union ne vous croiront pas de toute manière. Ils savent que c’est le traité de Lisbonne qui défendra la démocratie en Europe.

 
  
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  Zita Pleštinská (PPE-DE). – (SK) Mesdames et Messieurs, nous abordons aujourd’hui une vision d’une Europe moderne et dynamique. Ce débat est extrêmement utile et opportun. La mondialisation nous contraint à poser des questions et à relever des défis comme ceux qui ont été mentionnés par le Premier ministre suédois, M. Fredrik Reinfeldt. La mise en œuvre de réformes structurelles, que je considère comme l’aspect le plus difficile de la stratégie de Lisbonne sur le plan politique, doit constituer notre principale ambition politique. Si notre économie ne connaît pas une croissance saine, une économie fondée sur la connaissance sera exclue. Je suis convaincue qu’une économie de la connaissance et un investissement dans les ressources humaines sont les stratégies adéquates pour l’avenir de l’Europe.

De nombreux orateurs ont exprimé leur souhait d’une «Europe sociale». Je ne connais pas un seul représentant politique, pas même au sein de notre famille conservatrice, qui s’opposerait à un réseau de sécurité sociale pour les citoyens, qui ne souhaiterait pas que les citoyens reçoivent une bonne rémunération et jouissent d’un meilleur niveau de vie, qui voudrait que les citoyens reçoivent une pension de retraite de 150 euros à peine comme en Slovaquie. Durant le dernier trimestre 2004, mon pays, la Slovaquie, a connu une croissance économique record de 14 % d’une année à l’autre. Le gouvernement social-démocrate actuel, dirigé par le Premier ministre Robert Fico, pourrait-il mettre en œuvre des politiques sociales si le gouvernement précédent, dirigé par le Premier ministre Mikuláš Dzurinda, n’avait pas eu le courage politique d’adopter des réformes courageuses des systèmes fiscal, social, de santé et d’enseignement?

 
  
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  Ioannis Varvitsiotis (PPE-DE). – (EL) Monsieur le Premier ministre, ce que vous dites est incontestablement vrai: nous ne devrions pas craindre une Europe forte, mais une Europe faible. Je partage pleinement cet avis et je pense qu’il en va de même pour tous les citoyens européens. Néanmoins, lorsqu’ils nous voient nous occuper de phares de tracteurs et d’autres futilités, je suis certain qu’ils sont déçus.

Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé de l’élargissement avec beaucoup d’enthousiasme. Toutefois, je me demande s’il n’aurait pas été plus sage pour l’UE de résoudre ses problèmes internes avant l’élargissement. N’aurait-il pas été préférable qu’un traité de réforme soit en vigueur aujourd’hui, préalablement à l’élargissement?

Pour terminer, Monsieur le Premier ministre, la question urgente, à présent, est la ratification du traité de Lisbonne. J’ai été surpris d’entendre les opinions exposées par les Membres du Royaume-Uni. Si le traité de Lisbonne n’est pas ratifié, l’Europe n’a pas d’avenir.

 
  
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  Fredrik Reinfeldt. (SV) Merci beaucoup à tous pour vos commentaires et vos questions. Je ne pourrai certainement pas les honorer toutes. Merci beaucoup également pour la patience dont vous avez fait preuve, vu la grande quantité de Suédois que vous avez dû écouter en raison de toutes les questions qui ont été posées.

Les réponses que j’ai à donner ont un rapport direct avec les accords conclus et le fait qu’ils seront respectés, j’en suis convaincu. Je reviendrai sur cet aspect ultérieurement. J’ai dit que je crois profondément en l’Europe. À de nombreuses occasions, en Suède, j’ai également exprimé ma grande confiance à l’égard du modèle du marché de l’emploi suédois, qui s’est formé autour de nos conventions collectives suédoises. La Suède a opté, dans une certaine mesure, pour une voie différente de celle choisie par de nombreux autres pays, qui ont davantage mis l’accent sur la législation, tandis que nous avons mis l’accent sur les partenaires sociaux prenant leurs responsabilités.

Nous pensons que l’arrêt Laval n’enlève rien au modèle suédois, mais qu’il soulève assurément un certain nombre de questions relatives à certaines lois suédoises. Nous agissons conjointement et prudemment avec les partenaires sociaux pour voir comment nous pouvons apporter des changements au modèle du marché de l’emploi suédois, mais pas pour l’affaiblir ou apporter des modifications fondamentales à la manière dont il fonctionne.

Nous avons l’intention de continuer à respecter son organisation et espérons avoir un débat, et j’espère que ce ne sera pas mal interprété comme toute chose qui fait l’objet d’un débat en rapport avec l’Europe.

Il a été dit ici que le marché intérieur n’est pas suffisant. Oui, l’une des critiques est que le marché intérieur ne fonctionne pas pleinement. Une critique que j’entends souvent de la bouche d’hommes d’affaires, par exemple, est que nous parlons d’un marché intérieur mais que la libre circulation n’est pas libre du tout.

Mon gouvernement œuvre certainement dans le but de réduire l’exclusion sociale, de créer la base de l’autodétermination à travers le travail et d’assurer une augmentation du nombre de personnes actives. En outre, les ambitions de bien-être social devraient être rendues possibles pour les autres. Un plus grand nombre de personnes actives signifie davantage de ressources pour mettre en place des solutions pour le bien-être des personnes incapables de travailler. Aussi, je pense que la voie entre le travail et le bien-être est cohérente dans la politique suivie en Suède.

La démocratie a été mentionnée dans de nombreux commentaires au sein de cette assemblée. Je pense que la démocratie est représentée admirablement ici par ses élus. Il ne s’agit pas d’une mauvaise forme de démocratie. Selon moi, nombreux sont ceux qui, parmi vous, aujourd’hui, ont bien représenté leurs électeurs et je suis également prêt à le faire de différentes manières. La démocratie est la capacité de prendre des décisions et il doit en être ainsi.

Je soulignerai que notre expérience des référendums, en Suède, est plutôt mitigée. Parfois, les questions que nous avons posées étaient claires, et les réponses données également. Parfois, nous avons posé une question, reçu une réponse différente et passé de nombreuses années à discuter du sens à donner à ce que le peuple suédois avait répondu. Je sais que d’autres pays ont connu des expériences similaires.

Nous sommes prêts à prendre une décision dans le contexte de la démocratie représentative sur le genre de traité, fondé sur un grand nombre d’amendements, que nous examinons actuellement et au sujet duquel nous avons pris une décision précédemment, dans l’histoire de l’Europe, sans référendums. Selon moi, il s’agit d’une façon admirable de montrer comment une démocratie vivante doit fonctionner.

Voici maintenant quelques réponses brèves sur le gazoduc que vous avez été nombreux à mentionner. Dans ce cadre également, nous souhaitons respecter les accords et la législation, c’est-à-dire que nous vérifions, conformément aux conventions internationales et à la législation suédoise, les possibilités de réfléchir à ce gazoduc. Nous avons pu établir que la proposition qui nous a été faite est inadéquate. C’est pourquoi nous l’avons rejetée. La question reviendra. Je ne peux pas évaluer, à l’heure actuelle, dans quelle mesure nous pouvons exercer une influence essentielle à cet égard dans la législation environnementale suédoise. Néanmoins, ce sera le point de départ de notre approche approfondie.

Nous avons entendu de nombreuses opinions sur la question de savoir si vous, Membres du Parlement, devez vous déplacer entre les Parlements mais, ici encore, nous avons conscience de la manière dont les accords fonctionnent. Tous les États membres ont essentiellement une influence, un genre de veto sur la question, comme vous, qui posez les questions, le savez tous. Nous le respectons bien que, comme beaucoup de nos électeurs, nous nous posions des questions sur l’efficacité des déplacements tels qu’ils ont lieu ici.

Nous voyons à présent se multiplier les véhicules écologiques en Suède dans une mesure que pratiquement personne ne peut égaler. Nous avons introduit des primes spécifiques pour les véhicules écologiques, qui constituent de puissants incitants et, conformément à notre intention, nous connaissons aujourd’hui une situation où plus de 30 % des véhicules neufs vendus en Suède sont écologiques. Il s’agit d’une tendance qui s’accentuera assurément à l’avenir.

Plusieurs questions ont été posées sur l’euro. En l’occurrence également, nous respectons les accords en ce sens que nous disposons des résultats d’un référendum du peuple suédois en 2003. Nous avons dit que nous suivrions l’opinion suédoise. Si le peuple suédois change d’avis, la question pourrait éventuellement resurgir.

Je souhaiterais également souligner que la Suède, qui est proche de la Finlande, où l’on utilise l’euro, se demande naturellement ce qu’il se passera au Danemark si, à l’automne, le Danemark réexamine la question de savoir si la clause dite d'exemption vis-à-vis de l’euro doit être supprimée. Dans ce cas, la devise euro jouirait d’une présence accrue à proximité de la Suède, ce qui influencerait éventuellement le peuple suédois.

Certains d’entre vous ont signalé un manque de clarté quant au rôle qui me reviendra. Dans un premier temps, la situation ne manquera probablement pas tellement de clarté, étant donné que, jusqu’à l’été, je participerai à la présentation du programme de 18 mois couvrant les Présidences française, tchèque et suédoise.

Ensuite, la question de savoir quel rôle reviendra à la présidence tournante sera indéniablement ouverte. Nous aurons de nombreuses idées sur la question. Je crois fermement en une UE ancrée dans les différentes parties de l’Europe. Par conséquent, je pense que la Présidence tournante aura également un rôle clair à l’avenir, aux côtés du Président élu, qui est instauré par le nouveau traité. Merci beaucoup pour vos précieux commentaires et vos précieuses questions.

 
  
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  Le Président. − Merci, Monsieur le Premier ministre. Il s’agissait du dernier débat dans notre série de réflexions sur l’avenir de l’Europe. Le débat est clos à présent.

 
  
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  Carl Schlyter (Verts/ALE). – (SV) Monsieur le Président, lorsqu’un Premier ministre nous rend visite, de nombreuses personnes du même pays souhaitent prendre la parole, et c’est une bonne chose. Néanmoins, le Président pourrait tenter, éventuellement durant la procédure «catch the eye», de garantir une meilleure distribution géographique. Il n’y avait pratiquement pas d’orateurs du Sud de l’Europe ici aujourd’hui, et c’est parfois la situation inverse qui se présente, lorsqu’une personne du Sud de l’Europe vient ici. Il serait bon que vous contribuiez à créer un meilleur équilibre.

 
  
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  Le Président. − Dans ce cas, les Européens du Sud doivent demander à pouvoir parler et s’impliquer. S’ils ne sont pas présents, je ne peux pas les appeler.

(Protestations)

En fait, j’ai effectivement appelé M. Varvitsiotis.

Déclarations écrites (Article 142)

 
  
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  Roberta Alma Anastase (PPE-DE), par écrit. – (RO) Je me réjouis que l’avenir de l’Europe continue à alimenter les débats du Parlement. Une réflexion commune est essentielle pour assurer un avenir stable et prospère aux prochaines générations européennes.

Je pense que deux idées principales devraient sous-tendre cette analyse et le concept d’avenir européen: l’avenir du citoyen européen et le rôle de l’UE dans le monde. En matière de politique intérieure, le bien-être du citoyen devrait donc guider toutes les actions européennes, avec la protection des droits de l’homme en ligne de mire. L’éducation, en tant que prémisse d’un avenir prospère, n’est pas moins importante, tout comme les politiques de promotion et de protection de l’enfance et de la jeunesse, le dialogue interculturel et la tolérance mutuelle. La stratégie de Lisbonne ainsi que le nouveau traité de Lisbonne sont des documents clés, qui devraient être fermement transformés en faits.

Néanmoins, dans le monde interdépendant et mondialisé du 21e siècle, un avenir vraiment prospère en Europe n’est possible que s’il l’est aussi dans le monde entier. Par conséquent, l’UE a le devoir de contribuer à assurer la prospérité, la stabilité et la paix au niveau planétaire.

 
  
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  Mairead McGuinness (PPE-DE), par écrit. – (EN) J’ai écouté le débat sur l’avenir de l’Europe et je regrette que le Premier ministre suédois remette en question le budget de la politique agricole commune.

Il s’agit d’un débat sur l’avenir, mais il semble enlisé dans le passé. Rappelons que la PAC a été l’une des politiques fondatrices de l’UE. Elle a nourri une Europe affamée et a su évoluer au cours des 50 dernières années conformément aux pressions publiques et politiques en faveur du changement.

Aujourd’hui, la PAC n’est pas le premier poste budgétaire de l’UE. Je pense pourtant que dépenser de l’argent dans l’agriculture et la production alimentaire est de l’argent bien dépensé, surtout dans un monde où la sécurité alimentaire est à l’ordre du jour politique.

En ce qui concerne l’avenir et la ratification du traité de Lisbonne, il est important de dire aux gens ce dont parle le traité et ce dont il ne parle pas!

En Irlande, nous organisons un référendum sur le traité qui, si le oui l’emporte, accroîtra le rôle et les pouvoirs des Parlements nationaux en matière de législation européenne.

Bien qu’il s’agisse d’une disposition importante, les membres élus des parlements doivent utiliser ce nouveau pouvoir.

 
  
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  Mihaela Popa (PPE-DE), par écrit. – (RO) Monsieur le Président, chers collègues,

Dans le cadre du débat sur l’avenir de l’Europe, il nous faut prêter une attention particulière à la catégorie sociale qui représente le mieux l’idée d’avenir – les jeunes –, à savoir les citoyens de l’Union européenne de demain.

Les jeunes devraient être formés pour concevoir leur avenir, ce qui exige de connaître notre histoire commune, ainsi que les étapes du développement de l’Union européenne. Pour construire son avenir, il faut connaître son passé.

L’histoire de l’Union européenne doit être enseignée à l’école; nous avons besoin d’une politique européenne de la jeunesse aussi cohérente que possible, qui répondra clairement aux problèmes spécifiques des jeunes. L’Europe doit se munir d’une vision claire sur l’éducation, la société de l’information, l’échange et le dialogue interculturels entre les jeunes, l’emploi et la mobilité des jeunes, ainsi que sur les problèmes actuels des jeunes marginalisés.

On ne peut construire une Europe gagnante qu’ensemble, jour après jour.

 
  
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  Bernard Wojciechowski (IND/DEM), par écrit. – (EN) La Chambre où nous siégeons représente 27 nations. Nos différences, conséquence directe de notre approche de l’Europe et de notre politique qui détermine cette approche, nous divisent. La gageure n’est pas un nouveau traité, qui tente de nous lier de force, mais l’état d’esprit avec lequel nous envisageons l’avenir de l’Europe – une Europe où nos enfants, et les leurs, parviendront à rivaliser avec les puissances émergentes du 21e siècle.

J’ai hâte de voir une Europe où les générations futures pourront non seulement voyager librement, mais aussi où elles ne seront plus victimes de discriminations basées sur l’endroit d’où elles viennent en Europe, sur leur langue maternelle ou sur la façon dont est épelé leur nom de famille.

Des mots comme «solidarité», «cohésion» et «intégration» font partie du jargon de nos institutions – des mots qui sont vides de sens dans une Europe partagée entre les nouveaux et les anciens États membres, entre les États membres à la recherche d’intérêts particuliers qui passent des accords bilatéraux avec des pays tiers et les États membres qui sont affaiblis par ces mêmes pays tiers. L’Union européenne est aujourd’hui perdue entre ces accords bilatéraux, la conformité et la diversité qui devrait être un atout, pas un obstacle.

 
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