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Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 14 janvier 2009 - Strasbourg Edition JO

3. Présentation du programme de la présidence tchèque (débat)
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Procès-verbal
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  Le Président. – L’ordre du jour appelle la déclaration du Conseil concernant la présentation du programme de la présidence tchèque.

Je souhaite chaleureusement la bienvenue au Parlement européen à M. Mirek Topolánek, Premier ministre de la République tchèque et président en exercice du Conseil. M. Topolánek, je vous souhaite de tout cœur la bienvenue.

(Applaudissements)

Je souhaite également accueillir chaleureusement le président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso.

Mesdames et Messieurs, nous savons tous qu’assurer la présidence présente de nombreux défis. Je sais également que pour M. le Premier ministre Topolánek, dont l’activité politique a commencé à l’époque du communisme, le fait de présenter un rapport à l’Union européenne en tant que son représentant est un acte intellectuellement grisant mais aussi chargé d’émotion.

Il s’agit de la deuxième présidence exercée par un pays ayant adhéré à l’Union le 1er mai 2004, la première ayant été assurée par la Slovénie. Mesdames et Messieurs, je suis sûr de parler en votre nom à tous quand je dis que la présidence tchèque bénéficie de tout notre appui et que nous comptons faire tout notre possible pour que cette présidence soit une réussite en ces temps difficiles.

Sur ces mots, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Premier ministre Topolánek, je vous invite à vous adresser à cette assemblée. Une fois encore, je vous souhaite la bienvenue au Parlement européen.

(Applaudissements)

 
  
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  Mirek Topolánek, président en exercice du Conseil. (CS) Monsieur le Président du Parlement européen, Monsieur le Président de la Commission européenne, Mesdames et Messieurs, je m’adresse à vous pour la première fois aujourd’hui en tant que président en exercice du Conseil européen. La République tchèque prend les rênes de l’UE après la France, ce qui me semble plus que symbolique. La France a joué un rôle important dans la naissance de l’État tchèque moderne. C’est à la cour de France qu’a grandi notre plus grand roi, le saint-empereur romain Charles IV. Celui-ci s’est inspiré de la Sorbonne pour fonder l’université de Prague, l’un des grands centres européens de la connaissance. Nous sommes donc liés à la France par la réalisation de nos aspirations nationales et par la promotion des valeurs européennes universelles.

Tout comme il n’est pas facile de fonder en Bohème une université comparable à la Sorbonne, il n’est pas aisé d’assurer la présidence de l’UE après la France. Je ne vois qu’une seule façon de réussir honorablement dans cette tâche. Ce n’est pas par hasard que j’ai choisi un monarque médiéval comme exemple de notre attachement à la France et aux valeurs européennes. Charles IV n’aurait pas pu mener une politique repliée sur la Tchéquie. Au contraire, il a du intégrer et représenter un empire d’une grande diversité.

Dans un sens, l’Union européenne s’inscrit dans la tradition de cet universalisme médiéval - ne serait-ce que parce qu’elle privilégie aux intérêts locaux un code moral commun et une base légale commune. On parle parfois d’une deuxième Union européenne, bureaucratique, technocrate et sans âme, mais je crois en cette première Europe: l’Europe de la liberté, de la justice, des idées et du droit.

Dans cet univers de valeurs où la loi prime sur l’individu, la taille du pays n’a pas d’importance. Ce qui compte est la capacité à servir une idée commune. Le rôle du pays qui assure la présidence n’est pas d’avancer ses propres intérêts ni de prendre des décisions. Son rôle est de guider et d’inspirer le débat. Je ne m’adresse pas à vous aujourd’hui en tant que Premier ministre de la République tchèque, mais en tant que président du Conseil européen. Les opinions que je vous soumettrai au cours des six prochains mois ne seront pas mes opinions personnelles, ni les positions du gouvernement tchèque. Elles représenteront un consensus développé par 27 pays et intégré aux conclusions du Conseil européen.

Je n’imagine pas de m’adresser à vous autrement. Vous êtes bien sûr des députés directement élus au Parlement européen. Vous avez donc le droit de me poser toutes les questions que vous souhaitez, et si cela vous intéresse, je vous expliquerai volontiers mon avis ou la position de la République tchèque; mais cela ne me semble pas essentiel. Le Conseil européen est le forum au sein duquel se rencontrent les intérêts nationaux. Il a été conçu comme tel dans le cadre du système d’équilibre des pouvoirs forcément complexe de la démocratie européenne. Mais la première mission du Conseil est de trouver un point de rencontre, de parvenir à un compromis acceptable pour tous. C’est ce principe que je défendrai toujours avec rigueur et détermination devant cette Assemblée.

Dans l’UE, on dit que les Tchèques se plaignent toujours bien de quelque chose. On dit que nous sommes des insatisfaits dont il faut se méfier, que nous sommes une nation de hussites et de chauvinistes exaltés Je m’inscris en faux contre ce genre de critique. Tout comme notre premier président, T.G. Masaryk, je suis convaincu que la «question tchèque» est en fait une question européenne, et qu’elle a toujours été développée dans un contexte paneuropéen conformément aux valeurs européennes communes et parallèlement à l’évolution d’autres pays.

Comme l’écrivait Masaryk il y a cent ans, dans la deuxième édition de sa «Question tchèque»: «Notre renaissance littéraire et linguistique nationale a eu lieu au même moment que les renaissances et les développements nouveaux vécus par toutes les autres nations européennes. Cela signifie que notre renaissance ne fut pas un événement isolé et miraculeux, comme on l’a souvent dit, mais qu’elle s’inscrit parfaitement dans la tendance européenne.»

Je pense que ces mots gardent tout leur sens aujourd’hui, à un moment où l’Union européenne dans son ensemble et ses différents États membres recherchent un nouveau visage pour l’Europe. Un visage qui reflétera les valeurs traditionnelles européennes tout en étant résolument tourné vers le troisième millénaire. Un visage fidèle à la devise de l’Union, «In varietate concordia», une expression de l’unité dans la diversité. Tout comme au XIXe siècle, les Tchèques se lancent dans ce débat en tant que petit et jeune pays. Mais tout comme à l’époque, nous estimons faire partie de longue date de la grande famille des fières nations européennes.

Au cours des six prochains mois, nous aurons l’opportunité d’exprimer sans ambiguïté notre attitude vis-à-vis de l’intégration européenne. La présidence tchèque intervient à un moment important pour plusieurs raisons. Nous fêterons cette année le cinquième anniversaire du plus grand élargissement que l’UE ait jamais connu, en 2004. Cet élargissement fut le point culminant symbolique et pratique du processus de réunification d’un continent autrefois divisé. Cette année encore, l’Europe fêtera le vingtième anniversaire de la chute du Rideau de fer, qui a permis aux pays de l’ancien bloc soviétique de retrouver la liberté et la démocratie.

L’année 2009 est également le trentième anniversaire des premières élections directes au Parlement européen que vous représentez. Au sein du triangle formé par les institutions de l’UE, le Parlement est la source de légitimité politique directe. Le Parlement européen est le seul organe directement élu de l’Union européenne, et dans le contexte des appels répétés à une réduction du «déficit démocratique» de l’Union, son autorité s’est accrue au cours des décennies.

Enfin, cette année marque le soixantième anniversaire de l’OTAN, la plus importante alliance de défense transatlantique. L’OTAN est la manifestation, au niveau de la sécurité, des liens transatlantiques qui confirment la validité des valeurs de notre civilisation européenne des deux côtés de l’océan.

Mais au-delà des anniversaires, 2009 sera également une année pleine de défis importants et difficiles. Nous devons continuer à résoudre les problèmes institutionnels. Le rôle international de l’UE sera mis à l’épreuve non seulement par le conflit toujours irrésolu en Géorgie, mais aussi par la nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient. Enfin, la question de la sécurité énergétique réclame une fois de plus toute notre attention. Tout comme la présidence française, outre nos tâches prévues, nous devons faire face à de nouveaux événements. Nous ne sommes jamais à l’abri de nouvelles surprises.

Le pays qui assure la présidence ne maîtrise pas l’agenda à long terme de l’UE et ne contrôle pas l’apparition de nouveaux problèmes. Il peut et doit par contre influer sur le choix des priorités présidentielles. Et, comme de coutume, je compte exprimer ici ces priorités.

Notre première préoccupation a été de veiller à ce que ces priorités ne représentent pas seulement le point de vue tchèque, mais qu’elles reflètent également la continuité des évolutions au sein de l’Union, les tendances politiques ainsi que les positions et les idées des différents États membres. Ces priorités sont le fruit d’un travail large et consensuel, et non d’une approche unilatérale et conflictuelle. Ces priorités ne peuvent bien entendu satisfaire tout le monde à 100 %, mais je pense que chacun d’entre vous trouvera dans notre programme certains éléments auxquels il peut s’identifier.

Je ne veux pas non plus nier que pour la République tchèque, comme pour n’importe quel autre État membre, la présidence représente une opportunité d’attirer l’attention de l’Union sur des domaines dans lesquels notre expertise spécifique nous permet de contribuer au développement de l’Europe. De quels domaines s’agit-il?

En tant que pays dépendant d’importations de pétrole et de gaz, et en tant qu’ancien pays du bloc de l’Est, nous sommes particulièrement conscients de l’importance de la sécurité énergétique non seulement pour notre bien-être économique, mais aussi pour sauvegarder une politique étrangère libre et indépendante.

Nous sommes un nouvel État membre qui a connu un régime totalitaire. À ce titre, notre appartenance à la Communauté signifie beaucoup pour nous, et nous ressentons une obligation morale de renforcer notre coopération avec ceux qui n’en font pas partie. Tout comme la France a mis sa propre expérience au service des relations avec les pays de la Méditerranée, nous voulons convaincre l’UE de l’importance du Partenariat oriental.

La troisième contribution que je souhaite mentionner ici est notre expérience de la crise bancaire que nous avons traversée à la fin des années 1990. Nous possédons des experts bien placés pour contribuer au débat actuel. Parce que nous sommes parvenus à stabiliser nos institutions financières, nous faisons parti aujourd’hui des rares pays qui ne doivent pas puiser dans l’argent des contribuables pour sauver des banques touchées par la crise financière.

Nos priorités pour la présidence reflètent l’expertise tchèque, respectent la continuité de l’évolution européenne et correspondent en fait tout à fait aux problèmes existants.

Comme vous le savez probablement, la devise de notre présidence est «une Europe sans barrières». J’aimerais y ajouter le sous-titre «une Europe de règles». Cette vision est de plus en plus importante dans le contexte politique et économique troublé que nous connaissons actuellement. Nous pensons que seule une Europe qui utilise pleinement son potentiel économique, humain et culturel peut s’imposer du point de vue économique et politique face à la concurrence mondiale. Ceci est encore plus vrai en temps de crise.

Le développement du potentiel de l’Europe est entravé par une série de barrières internes que nous devons essayer de supprimer. Je pense par exemple aux derniers obstacles qui empêchent à tous les États membres d’exercer pleinement les quatre libertés fondamentales européennes - les contraintes administratives inutiles imposées aux entrepreneurs, ou encore le manque de connectivité entre les réseaux énergétiques qui réduit notre sécurité énergétique et qui entrave le développement du marché intérieur de l’énergie.

D’un autre côté, une Europe sans barrières ne peut pas être une Europe sans règles ni sans frontières. La suppression des frontières intérieures doit s’accompagner d’une protection contre les activités illégales qui menacent la sécurité et les intérêts des Européens, notamment dans le domaine de la protection de la propriété intellectuelle et de la lutte contre l’immigration illégale. Ce n’est qu’en fixant des limites claires que nous parviendrons à jouer un rôle plus actif dans la suppression des barrières externes, par exemple en matière de commerce international, afin de mieux profiter du potentiel et des avantages comparatifs des pays européens.

Au cours des six mois de sa présidence, la République tchèque poursuivra ces objectifs par la mise en œuvre de programmes dans trois domaines principaux, les «trois E tchèques»: 1. Économie, 2. Énergie et 3. l’Europe dans le monde. En exagérant quelque peu, on pourrait dire qu’en ce début d’année, ces trois E se sont transformés en 2 G: le gaz et Gaza. En physique, E désigne l’énergie et G est le symbole de l’accélération gravitationnelle. Pour quiconque a besoin d’exercice, 2 G représentent un poids considérable.

Je pourrais parler pendant des heures et en détail des différentes priorités et des tâches qui nous attendent, mais les résultats obtenus jusqu’à présent par la République tchèque sont plus importants que tous les mots. Nous sommes aujourd’hui le 14 janvier, ce qui signifie que nous assurons la présidence depuis deux semaines. Au cours de cette période, nous sommes parvenus à trouver une solution politique au problème compliqué du gaz russe et à négocier un accord entre les deux parties de ce conflit. Nous avons également pris la tête d’une délégation européenne qui s’est rendue sur le terrain pour tenter de trouver une solution au conflit au Moyen-Orient. Cette délégation a mené une série de pourparlers difficiles avec toutes les parties concernées, et a obtenu de premiers résultats en permettant l’ouverture d’un corridor humanitaire vers Gaza.

Tout ceci s’est fait dans le contexte d’une situation difficile dans notre propre pays, avec un remaniement ministériel, et nous avons subi les attaques de l’opposition qui s’efforce, de façon tout à fait irresponsable, de saboter la présidence tchèque de l’UE et de prendre les engagements étrangers du pays en otage sous prétexte d’un conflit politique interne. Je pense que les résultats que nous avons obtenus malgré cette situation constituent une réponse plus que suffisante aux doutes exprimés par ceux qui pensaient que la République tchèque, pour des raisons objectives et subjectives, n’était pas capable de diriger l’Union.

Je voudrais maintenant aborder plus en détail les différents domaines d’action.

Premier E: l’Économie

La présidence tchèque insistera principalement sur la mise en œuvre complète des conclusions contenues dans la déclaration de clôture du sommet du G20 de novembre 2008 et des conclusions du Conseil européen de décembre 2008. Selon ces conclusions, l’un des facteurs essentiels de réussite est d’éviter une réglementation excessive et le recours au protectionnisme. Il faut donc respecter le droit de l’UE, respecter les règles établies. L’UE ne doit pas se fermer au monde. Au contraire, elle doit tendre vers la plus grande ouverture possible dans le commerce mondial et en tirer un avantage maximal.

Les mots de mon ami Joseph Daul, du groupe PPE-DE, sont tout à fait à propos: «La crise économique actuelle n’est pas une défaite du capitalisme, mais plutôt le résultat d’erreurs politiques et d’une insuffisance des règles de contrôle des marchés financiers. «

Les tâches prioritaires consisteront à réviser la directive sur les exigences de fonds propres des sociétés d’investissement et des organismes de crédit, à conclure les discussions relatives à la directive de réglementation des assurances et à élaborer un règlement relatif aux activités des agences de notation et une directive sur les établissements de monnaie électronique. La présidence demandera également un réexamen du règlement relatif aux paiements en euros et, last but not least, une mise en œuvre rapide et complète de la feuille de route du Conseil des affaires économiques et financières adoptée en réaction à la crise des marchés financiers. Il est également essentiel d’analyser rigoureusement les possibilités offertes par la législation actuellement en vigueur et de les exploiter pleinement.

Seule une Europe économiquement forte et influente sera en mesure de surmonter les difficultés importantes qui se présentent en matière de politique mondiale, de sécurité, de commerce et d’environnement. La présidence doit donc se consacrer à la réalisation du Plan européen de relance économique, en insistant sur son intégration dans le cadre de la stratégie de Lisbonne: après l’utilisation d’outils à court terme pour renforcer nos économies, les réformes à moyen terme et à long terme entreront en jeu.

La politique agricole commune est l’un des domaines nécessitant des réformes structurelles importantes. La clé consiste à mettre tous les États membres de l’UE sur le même pied en matière de paiements directs, qu’il s’agisse des montants versés ou du système de paiement (en supprimant les disparités historiques et en tenant compte des différences entre les secteurs agricoles des différents États membres). La République tchèque souhaite intégrer cette dimension au débat sur l’avenir de la politique agricole commune après 2013.

À long terme, la meilleure protection contre l’impact dévastateur des crises futures est de renforcer la compétitivité de l’UE. Comme je l’ai dit précédemment, il s’agit d’affirmer et d’exercer pleinement les quatre libertés fondamentales qui sont le fondement de l’UE. J’aimerais y ajouter une «cinquième liberté», la libre circulation des connaissances, qui s’inspire en quelque sorte de l’universalisme médiéval auquel j’ai déjà fait référence.

Un facteur important pour améliorer la compétitivité est la mise en place d’une meilleure réglementation. Celle-ci doit réduire les contraintes réglementaires et faciliter les activités des entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises. La République tchèque joue un rôle majeur dans ce domaine.

Dans le domaine du commerce extérieur, la présidence se concentre sur la relance des discussions au sein de l’OMC. Dans ce contexte, nous attachons une grande importance à la réussite du Programme de Doha pour le développement (PDD). Le PDD s’efforce de parvenir à une libéralisation transparente du commerce à un niveau multilatéral, ce qui apportera des avantages à long terme. Si les pourparlers relatifs au PDD sont suspendus, la présidence s’efforcera d’engager une réflexion sur les outils du commerce multilatéral et soutiendra une intensification des discussions dans le cadre des autres programmes de l’OMC.

Hormis la nécessité d’améliorer l’environnement réglementaire et de réduire la charge administrative, nous ne devons pas oublier les investissements dans l’éducation, la recherche, le développement et l’innovation. Je saisis l’opportunité de citer le président du groupe socialiste du Parlement européen, Martin Schulz: «L’Europe ne parviendra pas à concourir avec les autres régions du monde au niveau des salaires et des normes sociales. Elle doit se baser sur l’innovation technologique, la qualité de son travail et les compétences et l’expertise de ses citoyens». Je partage entièrement cet avis.

Le deuxième E: l’Énergie

La deuxième priorité, tout comme la première, s’inscrit dans le contexte des développements actuels. J’ai tendance à dire qu’elle est encore plus urgente et indispensable. La crise mondiale affaiblit l’Europe à court terme, mais la pénurie énergétique qui nous menace pourrait anéantir immédiatement et à long terme non seulement l’économie européenne, mais aussi notre liberté et notre sécurité. La présidence tchèque poursuivra sans relâche ses efforts pour fournir à l’Europe une énergie sûre, concurrentielle et durable.

En matière de sécurité énergétique, nous souhaitons nous concentrer sur trois aspects principaux: tout d’abord, finaliser la Deuxième analyse stratégique de la politique énergétique, y compris l’analyse de l’offre et de la demande énergétiques à court terme au sein de l’UE et, sur cette base, la définition des projets d’infrastructure nécessaires. Deuxièmement, finaliser la directive relative à l’obligation de maintenir un niveau minimum de stocks de pétrole brut et de produits pétroliers. Dans ce contexte, nous sommes favorables à une augmentation du stock minimum de 90 à 120 jours. Troisièmement, réformer les Réseaux transeuropéens de l’énergie (RTE-E). Dans ce contexte, le paquet législatif en matière de sécurité énergétique adopté par la Commission en novembre 2008 inclut également le Livre vert sur les réseaux européens d’énergie. Il est tout aussi important de renforcer l’infrastructure en place sur le territoire des États membres, y compris les connexions transfrontalières, et de mettre en place de nouvelles connexions entre les réseaux énergétiques. Nous espérons pouvoir bénéficier de l’appui du Parlement européen pour toutes ces mesures législatives.

Bien entendu, nous souhaitons également diversifier les itinéraires d’approvisionnement et de transport. Il est clair, par exemple, que la construction du gazoduc Nabucco est une priorité absolue, et nous attachons également une grande importance à la construction de nouveaux oléoducs. Nous souhaitons également faire des efforts pour diversifier le mix énergétique, y compris par la réhabilitation de l’énergie nucléaire et par des investissements dans de nouvelles technologies.

Afin d’illustrer notre capacité à assurer la sécurité énergétique dans la pratique, j’aimerais souligner l’accord que nous avons aidé à conclure sur la création d’un mécanisme de contrôle pour le transit du gaz en provenance de Russie. L’objectif était de rétablir un minimum de confiance entre la Fédération de Russie et l’Ukraine et d’introduire une certaine transparence dans cette question. Nous sommes parvenus à convaincre la Russie et l’Ukraine de signer un document unique permettant la reprise de l’approvisionnement de l’Union européenne.

Aujourd’hui, l’UE doit prendre des décisions et des mesures pour éviter que cette crise se reproduise et affecte à nouveau les États membres à l’avenir. Il faut renforcer la transparence du secteur du gaz et diversifier les itinéraires d’approvisionnement et les fournisseurs. Nous devons diversifier le mix énergétique des pays de l’UE. Nous devons réfléchir sérieusement au développement d’une énergie nucléaire sûre. Nous devons développer rapidement les infrastructures de l’UE afin d’assurer des connexions effectives entre les États membres, ce qui est une condition indispensable à la mise en place d’un marché effectif du gaz.

Dans le domaine du marché intérieur de l’infrastructure, nous devons déployer des efforts pour coordonner efficacement le travail des opérateurs de systèmes de transmission, pour achever la mise en place d’un marché intérieur unifié de l’électricité et du gaz et pour combler les lacunes du système de transmission et de transport.

En ce qui concerne les priorités législatives dans ce domaine, nous souhaitons conclure le troisième paquet relatif au marché intérieur de l’énergie. Ceci implique de terminer la révision de deux directives et de deux règlements relatifs aux gaz et à l’électricité afin d’achever la libéralisation du marché du gaz et de l’électricité. Nous souhaitons également faire appliquer correctement ces règlements et créer une agence destinée à faciliter la coopération entre les autorités de régulation de l’énergie.

Un autre domaine est l’augmentation de l’efficacité énergétique, que la présidence suédoise souhaite aborder plus en détail. Cela signifie que le trio des présidences française, tchèque et suédoise aura réellement abordé tous les aspects de la question énergétique.

Bien que cette priorité soit désignée sous le titre «Énergie», elle est liée de façon indissociable à la politique de protection du climat. Dans ce domaine, la présidence s’efforcera de parvenir à un accord globalement acceptable sur la définition d’objectifs de réduction au-delà de 2012. Cela nécessite avant tout d’obtenir la collaboration des États-Unis, de l’Inde de la Chine, et ces discussions prépareront l’adoption d’un large consensus international fin 2009 à Copenhague. Ce consensus devra également refléter les tendances actuelles de l’économie mondiale. Dans le contexte de la récession économique qui s’annonce et de la crise des approvisionnements, il sera particulièrement important d’harmoniser les exigences en matière d’environnement, de compétitivité et de sécurité.

Le début de cette année nous a rappelé que dans le cadre de la priorité»l’Europe dans le Monde», nous devions être prêts à affronter des tâches urgentes et imprévues. La nouvelle escalade du conflit entre Israël et le Hamas nécessite non seulement une approche active de la part de l’Union européenne elle-même, mais aussi une coordination avec des acteurs globaux et régionaux importants. Ces événements démontrent une fois de plus que la paix ne sera pas possible tant que la Palestine ne fonctionnera pas comme un État à part entière, capable d’assurer la loi et l’ordre sur son territoire et de garantir la sécurité de ses voisins.

C’est pourquoi, outre ses activités diplomatiques actuelles, l’Union européenne doit poursuivre ses efforts visant à développer l’infrastructure palestinienne, à former les forces de sécurité palestiniennes et à renforcer l’autorité de l’administration palestinienne. Pour contribuer à résoudre ce conflit, la présidence tchèque compte tirer parti des bonnes relations qu’elle entretient tant avec la Palestine qu’avec Israël. Mais il est évident que sans une confiance mutuelle, aucune paix durable n’est possible au Moyen-Orient.

J’ai déjà mentionné le Partenariat oriental. La crise en Géorgie a montré l’importance, pour l’UE, d’avoir une stratégie pour cette région. L’approfondissement de la dimension orientale de la Politique européenne de voisinage, qui passe par un renforcement de la coopération avec les pays de cette région (et notamment avec l’Ukraine) mais aussi avec les pays de la région transcaucasienne et de la Mer caspienne, revêt une grande importance morale mais aussi pratique. Cette coopération nous permettra de diversifier notre commerce extérieur et notre approvisionnement en énergie et en matières premières.

En ce qui concerne les relations transatlantiques, il est clair que l’UE ne saurait jouer un rôle important au niveau mondial sans les renforcer et les développer davantage, tout comme les États-Unis sont aujourd’hui incapables de remplir ce rôle à eux seuls. À long terme, nous ne pouvons réussir qu’en coopérant. La présidence tchèque mettra donc l’accent sur un dialogue intensif avec les représentants du nouveau gouvernement américain dans les domaines essentiels de l’économie, du climat et de l’énergie ainsi que de la coopération avec les pays tiers (Pakistan, Afghanistan, Russie, Moyen-Orient).

La position adoptée par les États membres lors de la négociation d’un nouvel accord de partenariat avec la Russie revêt également une importance fondamentale pour la position de l’UE dans le monde. Les événements de ces dernières années, et surtout de ces derniers mois, soulèvent toute une série de questions et soulignent la nécessité d’une approche unifiée de l’UE dans son ensemble. Une telle approche nécessite une compréhension et une analyse commune de la Russie, c’est pourquoi nous appuyons la coopération de tous les experts sur la Russie à travers l’Union européenne.

Sous la présidence tchèque, les pourparlers d’élargissement continueront également avec les pays des Balkans orientaux et de la Turquie. Les problèmes économiques et les crises internationales actuelles ne doivent pas nous faire oublier les Balkans orientaux. En ce qui concerne la Croatie, la présidence fera tout ce qui est en son pouvoir pour que ce pays puisse adhérer à l’UE le plus rapidement possible. L’exemple positif de la Croatie est une condition nécessaire pour préserver les perspectives européennes des autres pays des Balkans orientaux. Nous ferons tout notre possible pour appuyer leurs progrès dans le cadre du processus de stabilisation et d’association.

Dans le cadre de ce projet, la présidence tchèque souhaite également poursuivre le développement d’une dimension méridionale de la Politique européenne de voisinage et l’amélioration des relations de l’Europe avec ses pays partenaires. Ceci inclut le renforcement des relations entre l’Union européenne et Israël et la participation au processus de paix au Moyen-Orient de façon générale. Les événements dramatiques qui touchent actuellement cette région ne doivent pas nous faire renoncer. Au contraire, ils soulignent la nécessité de trouver une solution pacifique.

Last but not least, la priorité «l’Europe dans le monde» couvre également le domaine de la sécurité intérieure. En effet, la nature des menaces de sécurité actuelles est telle qu’elles touchent de plus en plus à la sécurité intérieure. La construction d’un espace de liberté, de sécurité et de justice est une aspiration commune de l’UE qui touche la vie de tous ses citoyens. Dans ce contexte, la présidence déploiera des efforts pour améliorer encore la coopération Schengen, la coopération policière et douanière et la coopération entre les États membres en matière civile et pénale.

Nous avons conscience du fait que la fin de notre présidence sera marquée par des élections au Parlement européen, par une atmosphère politique plus intense et par la nécessité de terminer le processus d’adoption de certains actes législatifs pour éviter qu’ils ne soient oubliés. Notre programme prévoit également le début de discussions relatives à la nouvelle forme de la Commission européenne.

C’est également à la présidence tchèque qu’il revient de poursuivre le débat avec l’Irlande concernant l’avenir du traité de Lisbonne. Je suis convaincu qu’il est nécessaire de mener ces pourparlers en faisant preuve de sensibilité et en respectant la souveraineté des citoyens irlandais. En outre, si un référendum sur le traité de Lisbonne devait être organisé en République tchèque, tout indique que là aussi, le résultat serait négatif. Il est nécessaire de trouver une solution acceptable pour la majorité des Irlandais. Il ne fait aucun doute que cela nous aidera également dans notre propre débat politique interne.

J’ai commencé en disant que la question tchèque était également une question européenne. Il est probable qu’aucune autre nation n’ait consacré tant d’efforts, tant d’espace et tant de temps à débattre de sa propre identité que les Tchèques. La crise que traverse actuellement l’Union européenne, à la recherche de sa forme et de sa raison d’être, est un phénomène dont notre histoire nous rend familiers. En tant que pays assurant la présidence, nous offrons donc à la Communauté deux siècles d’expérience dans la recherche de notre propre rôle historique, de notre propre place dans la famille des nations européennes.

Il y a plus de soixante-dix ans, le critique et philosophe František Václav Krejčí a décrit parfaitement la relation entre la Tchéquie et l’Europe: « Pour nous, les pays tchèques sont ‘au cœur de l’Europe’ non pas tellement dans un sens géographique que dans un sens culturel et intellectuel. Nous sommes en plein cœur du continent, là où convergent toutes les influences venant de ses différentes régions. Nous disons cela parce que nous sommes à la croisée des courants intellectuels; notre rôle est donc celui d’un médiateur, et notamment d’un médiateur entre l’Est et l’Ouest.»

Je pense que ces mots doivent nous servir d’inspiration en ce début d’année 2009, alors que la République tchèque se prépare à guider les débats au sein de l’Union européenne au cours des six prochains mois. Je vous remercie pour votre attention.

 
  
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  Le Président. − Monsieur le Président en exercice du Conseil, je vous remercie pour ce rapport constructif et complet, et je vous souhaite une présidence couronnée de succès.

 
  
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  José Manuel Barroso, Président de la Commission. − Monsieur le Président du Parlement européen, Monsieur le Président du Conseil, Mesdames et Messieurs les députés, les tous premiers jours de 2009 ne laissent aucune place aux doutes. Les six prochains mois vont mettre l’Union européenne à l’épreuve. L’Europe devra prouver sa détermination à aider les citoyens, les travailleurs, les entreprises, à affronter et à surmonter la crise économique. L’Europe devra prouver sa solidarité dans les situations d’urgence comme l’arrêt brutal de l’approvisionnement en gaz que nous vivons actuellement. L’Europe devra montrer sa capacité de mettre toute son influence extérieure au service du règlement de conflits internationaux aussi dangereux pour la paix du monde que celui de Gaza aujourd’hui.

En étroite collaboration avec la Présidence tchèque du Conseil – et je tiens à saluer le Premier ministre Topolánek et toute son équipe, je leur souhaite le plus grand succès à la tête du Conseil et, encore une fois, je veux dire ma pleine confiance dans la capacité de la République tchèque à remplir cette fonction tellement importante – en étroite collaboration avec la Présidence tchèque et avec le Parlement européen, la Commission s’attachera à démontrer que l’Union est à la hauteur de la tâche. Ensemble, nous pouvons pendant ces six mois, démontrer aux citoyens pourquoi l’Union européenne est si indispensable aujourd’hui. Démontrer aux Européens pourquoi ils ont un intérêt direct à prendre la parole en élisant les députés qui siégeront au prochain Parlement européen. Démontrons à nos concitoyens pourquoi l’Europe a besoin d’un gain de démocratie et d’efficacité que prévoit le traité de Lisbonne et pourquoi elle doit en bénéficier et pourquoi nous avons, plus que jamais, besoin d’un traité de Lisbonne approuvé par tous nos États membres.

Nous partons d’une base solide. En 2008, l’Union a démontré qu’elle était capable de prendre des décisions difficiles qui engagent nos sociétés pour de nombreuses années. Le paquet énergie-climat illustre bien la volonté politique d’une Europe visionnaire et déterminée. Ce paquet nous permet d’avancer vers un accord international ambitieux en décembre prochain. En 2008, l’Union a aussi apporté la preuve de sa capacité d’adaptation au changement. Elle a trouvé rapidement les moyens de réagir à la crise du secteur financier, elle s’est très vite mise d’accord sur un plan de relance pour stimuler sans attendre l’économie européenne, j’y reviendrai.

L’Union entame aussi 2009 forte d’une solide réputation internationale. Elle a été en première ligne pour contribuer à la résolution de conflits comme celui de la Russie avec la Géorgie; elle ne relâche pas ses efforts pour aider à rapprocher les parties en conflit comme à Gaza et, en fait, c’est grâce à l’Union européenne qu’au moins des couloirs humanitaires ont été ouverts pour aider le peuple palestinien.

L’Union européenne a aussi inspiré les pistes d’action que le G20 a avancées pour s’attaquer à la crise économique. Elle a réaffirmé son attachement sans réserve à l’ouverture des marchés, notamment à la conclusion du processus de Doha pour le développement et le commerce et aussi aux objectifs de développement du millénaire que les rigueurs de la crise ne doivent pas remettre en question. L’Europe doit aussi continuer à tout mettre en œuvre pour relever les défis d’aujourd’hui et je crois que nous avons des raisons d’avoir confiance.

La Commission va continuer pendant cette année à tout faire pour qu’on ne perde pas l’élan qu’on a trouvé à Washington lors du G20. Nous pensons qu’il est important de continuer à tout faire pour une réforme du système financier global et nous avons une occasion extraordinaire qui sera le G20 à Londres. Il faut qu’à Londres l’Union européenne parle d’une seule voix et qu’elle continue à montrer son leadership pour la réforme du système financier global.

La Commission continuera à proposer des initiatives importantes cette année, par exemple, pour mieux réglementer le fonctionnement des marchés financiers, pour lancer un nouveau programme d’action dans le domaine justice, liberté et sécurité et pour proposer des mesures d’adaptation au changement climatique. Nous préparerons nos propositions en vue du réexamen budgétaire. Et nous serons particulièrement attentifs à l’évolution de la situation économique et sociale et prendrons toute initiative nécessaire. Des propositions très importantes sont encore en cours d’examen devant vous, Mesdames et Messieurs les députés. Nous espérons qu’elles pourront – notamment grâce à l’engagement de la Présidence tchèque – être adoptées avant la fin de la législature. Je pense plus précisément aux propositions liées à la crise économique et financière, au paquet social, au marché intérieur de l’énergie – dont l’actualité démontre à quel point il est indispensable – et aussi au paquet télécom et aux transports routiers.

, Président de la Commission. – (EN) Je voudrais aujourd’hui concentrer mon propos sur l’énergie et l’économie. C’est là où les citoyens européens subiront les pressions les plus fortes cette année. Et c’est là où une action décisive et efficace de l’Union européenne peut faire toute la différence.

Le gaz est un problème qui requiert l’attention urgente et décisive de l’Europe. Bien que l’Union européenne n’y soit pour rien, nous avons été entraînés dans un litige opposant la Russie et l’Ukraine sur le transport du gaz. En résumé, la situation actuelle est à la fois inacceptable et incroyable. Inacceptable parce que les consommateurs de l’Union européenne dans certains États membres sont toujours privés de gaz après une semaine sans approvisionnement. Incroyable parce que nous nous retrouvons dans cette situation au lendemain de la signature au plus haut niveau d’un accord important, les dirigeants ukrainiens et russes ayant assuré qu’ils respecteraient cet accord et achemineraient le gaz.

Sans porter de jugement, il est un fait objectif: la Russie et l’Ukraine démontrent qu’elles sont incapables de respecter leurs engagements vis-à-vis de certains États membres de l’Union européenne. Il s’avère que Gazprom et Naftogas sont incapables de remplir leurs obligations envers les consommateurs européens.

Je voudrais transmettre un message très clair à Moscou et à Kiev. Si l’accord soutenu par l’Union européenne n’est pas honoré dans les plus brefs délais, la Commission recommandera aux entreprises européennes de porter cette affaire devant les tribunaux et appellera les États membres à engager une action conjointe afin de trouver des alternatives à la fourniture et au transport de l’énergie.

(Applaudissements)

Nous verrons très bientôt s’il s’agit d’un incident technique ou d’une absence de volonté politique de respecter l’accord. Je vais mettre les points sur les i: si l’accord n’est pas observé, cela signifie que la Russie et l’Ukraine ne peuvent plus être considérées comme des partenaires fiables de l’Union européenne en matière de fourniture d’énergie.

(Applaudissements)

En tout état de cause, la Commission présentera d’autres propositions visant à améliorer la sécurité énergétique en Europe, conformément à notre analyse stratégique de la politique énergétique publiée en novembre dernier.

La mise en œuvre du paquet «énergie-climat» et la mobilisation de 5 milliards d’euros provenant de crédits non consommés du budget communautaire en faveur des interconnexions énergétiques seront également cruciales. Je tiens également à remercier la présidence tchèque pour son soutien à la réalisation de cet engagement pris au plus haut niveau lors du dernier Conseil européen. L’Europe doit agir immédiatement afin d’éviter que ce type de situation ne se reproduise dans le futur.

Permettez-moi maintenant d’élargir la portée et la perspective de mon propos à l’aspect économique. Tous les signes montrent que le climat économique continue à se dégrader. Le chômage est en hausse. Les chiffres de production sont en baisse. Les choses risquent d’empirer avant de s’améliorer. Nous ne devons pas dissimuler la gravité de la situation, mais nous ne devons pas non plus tomber dans le négativisme et le fatalisme. Nous avons élaboré les bonnes stratégies pour surmonter cette crise. Nous sommes en mesure d’amortir son impact sur les plus faibles de nos sociétés, et nous pouvons, dès aujourd’hui, prendre les décisions qui nous mettront en bonne place lorsque nous sortirons de cette crise et nous espérons bien en sortir.

Au cours des prochaines semaines, il nous faudra accorder une priorité absolue à la collaboration afin de concrétiser nos intentions. Le plan de relance proposé par la Commission et soutenu par le Conseil européen est la bonne solution. Il fournit un stimulus suffisamment fort pour avoir des répercussions dans chaque État membre: 1,5 % environ du PIB de l’Union européenne représente un montant important, s’il est dépensé à bon escient.

Il vise une efficacité maximale et fait d’une pierre deux coups en tenant compte à la fois de la santé et de la concurrence à long terme de l’économie européenne, et du besoin d’un stimulus à court terme afin de freiner son ralentissement. Il reconnaît qu’il ne s’agit pas d’un débat économique abstrait, mais bien d’une crise qui affecte les Européens, leur gagne-pain et leur bien-être. Il faut aborder directement les conséquences sociales de la crise.

Enfin, il utilise au mieux la dimension européenne en instaurant une juste coordination afin de garantir que toute action entreprise dans un État membre ait un impact positif sur les autres et déclenche une interaction positive.

Pour mettre ce programme en œuvre, nous devons compter sur l’engagement actif de la présidence, sur le soutien de chaque État membre et du Conseil, et sur l’engagement clair de ce Parlement. Cela implique, en particulier, un accord rapide sur les propositions juridiques du paquet, depuis l’accélération de l’utilisation des Fonds structurels en passant par le Fonds européen révisé d’ajustement à la mondialisation, et l’accord concernant l’injection de 5 milliards d’euros de crédits non consommés dans des projets stratégiques, principalement liés à l’énergie et aux interconnexions énergétiques. La crise russo-ukrainienne a démontré plus clairement que jamais que pallier les lacunes de notre infrastructure énergétique serait profitable d’un point de vue stratégique à toute l’Europe. Cela implique l’exécution efficace du plan d’injection d’un stimulus d’environ 200 milliards d’euros dans notre économie. Et, bien entendu, une surveillance continue de la situation, car, comme vous l’aurez compris, elle peut évoluer.

En s’engageant dans cette action à court terme, nous ne devons pas perdre de vue le long terme. Notre travail sera plus efficace si nous nous appuyons sur certains des succès qui ont fait la prospérité de l’Europe, tel le marché intérieur. La devise de la présidence tchèque, «Une Europe sans barrières», constitue en effet un message important et enthousiasmant, mais, comme l’a déclaré le Premier ministre Topolánek, permettez-moi d’insister sur le fait qu’une Europe sans barrières a besoin de règles - de règles européennes. De règles qui garantissent des conditions équitables entre tous les États membres et entre les opérateurs économiques. De règles qui garantissent que les profits de l’intégration européenne sont partagés entre les citoyens. De règles qui garantissent une durabilité à long terme de notre mode de vie.

C’est dans cette direction que nous travaillerons main dans la main avec la présidence et avec ce Parlement, parce que l’Europe que nous désirons et l’Europe dont nous avons besoin est une Europe où coexistent la liberté, la solidarité et la sécurité, pour le bien de tous les Européens.

(Applaudissements)

 
  
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  Joseph Daul, au nom du groupe PPE-DE. – Monsieur le Président, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Président de la Commission européenne, chers collègues, à peine entrée en fonction, la Présidence tchèque se trouve confrontée à des difficultés considérables et se voit confier la lourde tâche de gérer trois crises majeures. La poursuite de la crise économique et sociale, le conflit gazier qui oppose la Russie et l’Ukraine et qui affecte gravement l’Union et son voisinage, et l’éclatement d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient.

Face à ces défis, la seule attitude pour nos pays est de faire bloc, de faire preuve de solidarité et d’agir de façon à la fois coordonnée et déterminée.

Je constate, avec satisfaction, que la Présidence tchèque, en lien étroit avec la Commission européenne, a agi de manière rapide et unie dans le conflit énergétique qui oppose Kiev et Moscou. Même si la solution n’est pas encore là, nous ne pouvons accepter d’être otages, il faut réagir énergiquement. Vous avez raison, Monsieur le Président du Conseil et Monsieur le Président de la Commission. En prévoyant parmi ses trois priorités majeures le domaine de l’énergie, la Présidence tchèque avait touché du doigt l’un des défis majeurs de l’Europe dans les années à venir, celui de notre indépendance énergétique et de la nécessaire diversification de nos ressources en énergie.

Le groupe PPE-DE est, comme tous les citoyens européens, extrêmement préoccupé par ce conflit et par la menace que celui-ci fait peser sur les pays européens, dans leur ensemble. Nous ne pouvons tolérer que les États membres de l’Union se retrouvent pris en otage dans ce conflit et celui-ci démontre, une fois encore, la nécessité de s’accorder, de manière urgente, sur une politique européenne de l’énergie. Nous devons donc sérieusement réfléchir aux moyens de réduire notre dépendance et agir pour la mise en place de mix énergétiques.

Chers collègues, la situation qui prévaut au Moyen-Orient nous renvoie, là aussi, à la nécessité de prendre nos responsabilités sur le plan mondial. Oui, l’Europe est le premier donateur d’aide humanitaire au monde, nous pouvons en être fiers, et il faut continuer, mais ce n’est pas l’aide humanitaire seule qui va résoudre le conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens.

Ce qu’il faut à l’Europe, c’est une volonté politique forte, articulée et disposant des moyens humains, militaires et financiers suffisants pour être un acteur crédible dans le monde. Pourquoi le monde a-t-il les yeux rivés sur Barak Obama? Parce que l’Europe n’est pas encore capable de faire valoir sa vision, ses idéaux et son savoir-faire. L’Europe a critiqué, à juste titre, l’unilatéralisme de l’administration américaine actuelle et si, comme je l’espère, les choses changent avec le nouvel occupant de la Maison Banche, sommes-nous prêts à assurer notre part de multilatéralisme? Sommes-nous prêts à dégager les moyens militaires, pas pour faire la guerre, mais pour assurer la paix? Sommes-nous prêts à dégager les ressources budgétaires nécessaires pour nous donner les moyens de notre politique?

Monsieur le Président du Conseil, vous avez justement fait des relations extérieures de l’Union l’une de vos priorités. L’actualité fournit de nombreux exemples de l’urgence de traiter enfin de ce sujet, que ce soit dans les relations avec la Russie, les États-Unis, le Moyen-Orient, sans parler de la Méditerranée, des Balkans, de l’Afrique ou des pays émergents. Les citoyens européens attendent de l’Europe qu’elle pèse sur le plan mondial, tous les sondages d’opinion en attestent depuis des années. Pourquoi attendre?

Enfin, la Présidence en exercice devra faire face à la crise économique et sociale en veillant à la mise en place des plans de relance nationaux, en pilotant l’Union européenne lors du sommet du G20 qui se réunira à Londres au mois d’avril. Nous appelons la Présidence tchèque à travailler main dans la main avec la Commission européenne pour définir et mettre en place, avec nos partenaires internationaux, des règles qui s’imposeront aux opérateurs économiques.

L’Union européenne doit défendre son modèle de société, l’économie sociale de marché, et promouvoir la mise en place sur les marchés financiers mondiaux d’un système de supervision des marchés similaires à celui qui prévaut dans nos pays. Dans la gestion de la crise financière et de la crise économique également, l’Europe doit être unie et déterminée.

Nous comptons sur vous Monsieur Topolánek, sur votre Présidence, pour faire preuve de volontarisme et pour la guider dans cette période difficile.

(Applaudissements)

 
  
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  Martin Schulz , au nom du Groupe PSE. (DE) Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre Topolánek, vous prenez la tête de la dernière présidence du Conseil de la période de législature actuelle du Parlement européen. Cette période parlementaire a commencé par la présidence néerlandaise, menée par M. Balkenende, et personne ne se souvient de ce qu’il a dit ici ni de ce que nous avons répondu. Nos discussions et les résultats que nous obtiendrons ensemble au cours des cinq ou six prochains mois détermineront donc le taux de participation aux élections européennes. Si les citoyens constatent que la présidence, le Parlement et la Commission ont travaillé ensemble pour affronter avec succès les défis auxquels nous sommes confrontés en cette période de crise, je suis sûr que cela engendrera un esprit fondamentalement positif et constructif à l’approche des élections européennes.

Le groupe socialiste du Parlement européen a donc tout intérêt à ce que votre présidence soit couronnée de succès. J’ai eu quelques doutes pendant les premiers jours de la présidence, lorsque M. Schwarzenberg a déclaré qu’Israël exerçait son droit de légitime défense et qu’il s’est aligné sur l’une des parties de ce conflit à un moment où l’Union européenne aurait dû jouer le rôle de médiateur. Il est revenu sur ces paroles, ce qui est une bonne chose. Monsieur Topolánek, vous aviez vous-même déclaré «nous ne jouerons pas le rôle de médiateur dans le conflit sur le gaz». Vous êtes également revenu à de meilleurs sentiments.

Il y a eu quelques problèmes initiaux, mais ces problèmes ont été résolus, et je m’en réjouis. Si les incertitudes initiales - et je tiens à souligner que M. Barroso avait raison à ce sujet - permettent finalement à vos activités de produire des résultats positifs, vous bénéficierez de tout l’appui de notre groupe. Ceci vaut également pour le discours que vous avez prononcé ici ce matin, que nous avons tous écouté avec bienveillance et avec un sentiment de confiance pour les prochains mois.

J’aimerais aborder l’un des points que vous avez soulevés. Vous avez cité M. Daul - un homme intelligent, mais en l’occurrence dans l’erreur - qui a déclaré ici même que la crise financière ne représentait pas la défaite du capitalisme. Il est vrai que cette crise n’a pas vaincu le capitalisme, qui persiste malheureusement, mais il a vaincu les capitalistes qui nous ont dit pendant des années que nous n’avions pas besoin de règles, parce que le marché allait s’autoréguler, qu’il allait tout régler lui-même. Ces capitalistes ont essuyé une défaite, et en vous entendant ce matin déclarer devant cette Assemblée que nous avions besoin d’une Europe de règles, vous qui jusqu’à présent avez mené des politiques semblables à celles que préconisent ceux-là mêmes qui pensent que nous n’avons pas besoin de règles, je ne peux qu’être d’accord: nous avons effectivement besoin de plus de règles pour gérer et pour surmonter cette crise financière. Monsieur Topolánek, je vous souhaite la bienvenue dans le club des Européens favorables à la régulation. Il semble que vous ayez, vous aussi, appris la leçon.

(Applaudissements)

Monsieur le Premier ministre, nous vivons une période décisive en matière de politique internationale. Si l’Union européenne souhaite assurer le rôle mondial décrit par le président de la Commission, notamment en matière de sécurité énergétique ou dans le cadre du conflit à Gaza, elle ne peut pas se permettre de se désintégrer. Nous avons besoin d’une Union de 27 membres agissant sous la forme d’un bloc économique et politique fort. Nous ne pourrons pas être forts si nous permettons les divisions. Après tout, les autres ont cet avantage qu’ils peuvent toujours compter sur les Européens pour envoyer des messages conflictuels. Karel Schwarzenberg déclare qu’Israël agit en légitime défense, alors que Louis Michel affirme que le pays viole le droit international. Si c’est là l’Union européenne, inutile de négocier avec elle.

Si la Russie ou l’Ukraine pensent que la moitié de l’Europe et de leur côté et que l’autre moitié leur est défavorable, nous ne sommes pas forts. Mais nous serons forts si nous nous basons sur un traité solide, comme le traité de Lisbonne. Si votre gouvernement pouvait ratifier ce traité pendant votre présidence - et nous savons que votre gouvernement a suffisamment souffert des actions du président de votre pays - cela permettrait d’envoyer un message clair témoignant de la puissance européenne.

(Applaudissements)

Le Château de Prague est le siège de Václav Klaus, qui s’adressera à nous en février lorsqu’il viendra à Bruxelles. Il fut aussi le siège de Charles IV, comme l’a mentionné M. le Premier ministre. Charles IV a construit la Route d’or reliant Prague à Nuremberg, une réalisation considérable pour l’époque et destinée à relier les peuples et les nations. Avant de devenir empereur germanique et de s’installer à Prague, Charles IV était Duc du Luxembourg. Cette période du Château de Prague fut donc réellement européenne. Espérons que bientôt, le Château de Prague sera de nouveau occupé par une personne à l’esprit tout aussi européen.

(Applaudissements)

 
  
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  Graham Watson, au nom du groupe ALDE. – (EN) Monsieur le Président, au nom de mon groupe, je souhaite la bienvenue au président en exercice. Monsieur le Président en exercice, nous vous souhaitons beaucoup de succès.

Un grand citoyen tchèque a déclaré un jour: «Je ne suis plus un bleu: on attend de moi que j’atteigne des objectifs; marquer des points est mon travail.» Eh bien, ce qui était vrai pour Milan Baroš l’est également pour vous et vos ministres. Votre programme de travail souligne ces objectifs.

En matière d’économie, vous avez déclaré que les barrières du marché - intérieur et extérieur - doivent tomber, et que la réponse de l’Europe à la récession ne doit pas consister uniquement en dépenses keynésiennes, mais également en notre lutte pour une concurrence plus loyale, pour la libéralisation du commerce et pour une circulation plus libre des personnes et des biens à travers les frontières nationales.

Les citoyens européens traversent une période difficile. Vos moyens seront contestés, mais pas par les libéraux et les démocrates. L’expérience de la République tchèque – et de nombreux autres pays – prouve en effet que la puissance des marchés peut sortir les gens de la pauvreté.

En ce qui concerne l’énergie, vous avez raison de poursuivre les objectifs de l’analyse stratégique de la politique énergétique, mais l’analyse ainsi que les objectifs liés au changement climatique ne doivent pas constituer un frein à nos ambitions, mais plutôt un tremplin vers des sommets plus élevés et plus écologiques, afin d’accélérer le passage de l’Europe des combustibles fossiles aux énergies renouvelables et de mettre un terme à notre dépendance énergétique viscérale.

Actuellement, nos moniteurs sont bloqués sur les centres ukrainiens de distribution. La Russie prétend qu’elle ne peut exporter de gaz parce que l’Ukraine ne le transportera pas, et l’Ukraine prétend qu’elle n’a pas de gaz à exporter parce que les Russes ont détourné l’itinéraire de transport. En attendant, l’industrie en Europe orientale et centrale est lésée, des personnes ont froid dans leurs propres maisons, et des démarches sont en cours pour remettre en service des réacteurs nucléaires déclarés dangereux par notre Union.

Ce n’est pas là un marché de l’énergie efficace, mais plutôt l’intrigue d’un film des Marx Brothers: Une nuit dans le froid – ou, plutôt, douze nuits et ce n’est pas fini. Dès lors, cessez de parler du marché intérieur en matière d’énergie et de développement des énergies renouvelables: utilisez les pouvoirs de votre présidence pour mobiliser les investissements nécessaires.

Quant à l’Union européenne dans le monde, nous approuvons les ambitions de votre présidence. L’Europe devrait jouer un rôle prépondérant dans la résolution des conflits, le soutien du développement et la promotion des droits de l’homme.

Mais, si vous cherchez véritablement à élargir le champ d’action de l’UE, pourquoi avez-vous reporté une fois de plus la ratification du traité de Lisbonne? Si vous souhaitez juguler la prolifération des armes, pourquoi construisez-vous un système de défense contre les missiles balistiques sur le sol européen?

(Applaudissements)

Et si vous souhaitez la paix au Moyen-Orient, pourquoi laisser l’Europe se ridiculiser par tant de missions de paix?

Au fur et à mesure du déroulement des événements à Gaza, il devient plus difficile pour beaucoup d’entre nous de rester indifférents. Ce Parlement ne se réunira jamais autour d’une position commune si nous cherchons à désigner un responsable en particulier, alors que l’on peut imputer la faute aux deux parties, dénoncer la violence et instaurer un cessez-le-feu immédiat.

Rien n’excuse les tirs de roquette du Hamas, mais rien n’excuse non plus l’utilisation d’explosifs à métaux denses et inertes pour mutiler des civils.

Le slogan de votre présidence est «Une Europe sans barrières». Peut-être son auteur avait-il à l’esprit cet ancien proverbe tchèque: «Ne te protège pas derrière des clôtures, mais grâce à tes amis.»

Monsieur le Président en exercice, nous, vos concitoyens européens, sommes vos amis. Le président de votre pays a comparé l’Union européenne à l’Union soviétique. Eh bien, nous ne mettons pas de discussions privées sur table d’écoute, comme il l’a fait à des membres de ce Parlement.

Lui qui souhaite rester en marge en a le droit. Mais c’est une Union d’amis – d’amis, de pairs et de partenaires.

Les objectifs de votre présidence sont audacieux. Nous les soutenons. Soyez-y fidèles et nous vous serons fidèles.

(Applaudissements)

 
  
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  Brian Crowley , au nom du Groupe UEN. (GA) Monsieur le Président, nous devons promouvoir de meilleures relations politiques et économiques entre l’Union européenne et l’Amérique. J’espère qu’au cours des prochains mois, la présidence tchèque se penchera sur ce problème. L’Amérique aura un nouveau président à partir de la semaine prochaine, et de grands défis nous attendent tous. Il est clair que nous devons réglementer rapidement les marchés financiers.

, au nom du Groupe UEN. (EN) Monsieur le Président en exercice, nous vous souhaitons aujourd’hui la bienvenue au Parlement et, en particulier, nous accueillons chaleureusement la présidence de la République tchèque pour prendre la direction de l’Union européenne en cette période si difficile. Au nom de mon groupe, l’Union pour l’Europe des nations, nous soutenons également votre programme visant à garantir une voix claire et forte en faveur de l’Union européenne, ainsi que des États membres au sein de l’Union européenne.

De nombreux collègues ont déjà mentionné la série actuelle de crises et, d’emblée, je voudrais rendre hommage à la fois à votre présidence et au président Barroso pour l’action décisive entreprise lors de l’interruption de la fourniture de gaz à l’Union européenne, et pas seulement parce que nous avons identifié les responsables, mais parce que nous sommes intervenus immédiatement aux niveaux social, économique et politique afin d’amener les deux parties à débattre de leurs échecs passés.

Voilà pourquoi il importe maintenant, pendant cette présidence, de développer cette idée de partenariat avec l’Est, de nous tourner vers l’Est et les Balkans, parce qu’ils constituent actuellement les lignes de démarcation au sein de l’Union européenne, à cause non seulement de l’instabilité politique, mais également de notre interdépendance concernant l’énergie et l’activité économique.

Pour conclure, faute de temps, je tiens à évoquer vos propos concernant la cinquième liberté – la libre circulation de la connaissance. Cette connaissance peut nous fournir les outils dont nous avons besoin aujourd’hui pour promouvoir l’innovation, la recherche et les capacités qui sont devant nous. À travers votre propre histoire – individuelle et en tant que pays –, marquée par le totalitarisme, la liberté, et la grandeur en matière d’éducation et d’innovation, nous nous tournons vers vous pour nous indiquer la phase suivante dans laquelle l’Union européenne doit s’engager.

Permettez-moi de conclure par une brève citation de John F. Kennedy qui a déclaré lors de son discours d’investiture: «Nous sommes aujourd’hui au bord d’une nouvelle frontière. Mais la nouvelle frontière dont je parle n’est pas une série de promesses – c’est une série de défis.» Je sais que vous êtes capables de relever ces défis.

 
  
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  Monica Frassoni , au nom du groupe Les Verts/ALE.(IT) Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, au moment même où nous tenons ce débat, des bombes s’abattent sur la population de Gaza. Je pense que notre première priorité en tant que députés européens, et la première priorité du Conseil et de la Commission, devrait être de mettre fin aux bombardements de la population de Gaza. Tel est notre devoir à l’heure actuelle. C’est bien plus important que de décider qui est le responsable et de discuter des différends qui nous opposent sur ce point. Notre groupe, le groupe des Verts/Alliance Libre Européenne, a une idée assez claire à ce sujet, comme nous l’indiquerons cet après-midi.

Monsieur le Président, vous avez commencé votre allocution en mentionnant l’époque médiévale, une époque lointaine, violente et sombre - avec certes quelques lumières, mais malgré tout violente et sombre. En fait, malgré tous les efforts de vos partenaires au sein de la coalition, le programme de ces six prochains mois semble porter la marque d’une vision dépassée, l’empreinte profonde d’une approche conformiste prônant le laisser-faire à outrance, dominée par les entreprises et le marché. Monsieur le Président, cette approche est passée de mode.

Je pense également qu’elle fait peu de cas de la nécessité d’adopter des politiques, des lois et des instruments en matière sociale répondant aux vrais besoins des citoyens. Cette approche s’égare également quelque peu en considérant la politique de lutte contre le changement climatique comme un coût ou un obstacle plutôt qu’une opportunité majeure d’innovation et de croissance durable. Elle affiche même, vous m’excuserez de le dire, un certain machisme en affirmant la nécessité de réexaminer les objectifs de Barcelone relatives aux structures d’accueil pour les enfants, le but étant bien entendu de ramener les femmes au foyer.

Ce programme envisage l’immigration uniquement sous l’angle de la sécurité, il préfère l’OTAN au multilatéralisme, il garde un certain intérêt en matière de missiles et ne met pas réellement l’accent sur ce qui nous semble réellement important en politique étrangère, à savoir la cohésion: la cohésion de notre Union.

Nous regrettons également que vous ne mentionniez pas un thème aussi important que celui de la lutte contre la discrimination, et sur ce point particulier, j’aimerais savoir quelle importance vous accordez à l’adoption de la directive sur la lutte contre la discrimination. En résumé, voici un programme qui voit dans le monde de nombreux dangers et bien peu d’opportunités.

Vous parlez de vos efforts de médiation dans le conflit opposant la Russie à l’Ukraine à propos du gaz, mais à la lecture de votre programme, il apparaît clairement qu’aucune action déterminée ne sera prise au cours de votre présidence contre les pays, tels que la Slovaquie et la Bulgarie, qui profitent de la crise du gaz pour remettre en service des centrales nucléaires dépassées et dangereuses. Monsieur le Président, n’oubliez pas que l’énergie nucléaire sans danger n’existe pas. Elle existera peut-être dans 30, 40, 50 ou 60 ans, je n’en sais rien, mais elle n’existe pas à l’heure actuelle. Il n’est donc pas utile d’en discuter, car il ne s’agit là que d’une illusion coûteuse qui nous détourne de nos véritables priorités.

Pour parvenir à la sécurité et à la solidarité énergétiques, nous devons prendre des mesures décisives sans nous laisser distraire. Nous devons promouvoir l’efficacité énergétique et les économies d’énergie, un domaine qui présente un potentiel énorme d’innovation, d’emploi et de réduction de la consommation. Voilà la feuille de route que nous devrions suivre pour faire face à la guerre du gaz, entre autres choses. Nous vous adressons une demande précise, Monsieur le Président. Nous vous demandons de persuader vos collègues de mettre au centre du Conseil européen du printemps l’objectif de parvenir à un engagement contraignant à réduire la consommation d’énergie de 20 % d’ici 2020, l’objectif orphelin du paquet énergétique de l’année dernière. Nous vous demandons également de revoir vos priorités en analysant de façon plus approfondie les décisions prises en décembre concernant l’énergie renouvelable.

Monsieur le Président, un dernier mot sur l’avenir de l’Europe: le traité de Lisbonne n’est pas parfait, mais il est fort étrange que vous ne l’ayez pas encore ratifié. Je vous demande donc de profiter de cette occasion pour nous expliquer pourquoi, et de nous dire quand vous comptez le faire.

(Applaudissements)

 
  
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  Miloslav Ransdorf, au nom du groupe GUE/NGL.(CS) Le président en exercice du Conseil a mentionné nos expériences historiques complexes. Je considère la présidence tchèque comme une opportunité de surmonter les divisions qui subsistent entre l’Ouest et l’Est de l’Europe. Dans son roman Schweik, Jaroslav Hašek fait un jeu de mot germano-hongrois, kelet oszt, nyugat veszti, qui se traduit approximativement par «l’Est donne, l’Ouest prend». C’est effectivement comme cela que les choses se sont passées historiquement. Je pense que nous avons l’opportunité d’y mettre un terme. Je pense que la présidence tchèque est également l’opportunité de nous libérer de nos propres dogmes et préjudices. À titre d’exemple de ces dogmes, je mentionnerai l’article écrit récemment par Václav Klaus, qui conseille de surmonter cette crise financière en relâchant temporairement les normes sociales, environnementales et de santé au motif que ces normes seraient des entraves au comportement humain rationnel. Je pense que l’inverse est vrai, et que la présidence tchèque devrait contribuer à nous doter d’une économie sociale et écologique, c’est-à-dire d’une économie guidée par des facteurs sociaux et environnementaux. Je voudrais dire ici que je suis d’accord sur une chose avec M. le Premier ministre Topolánek: la nécessité de nous baser sur l’innovation pour sortir de la crise et la nécessité de développer une «classe créative» - au sens entendu par Richard Florida - qui aidera nos économies à sortir de l’impasse.

Je tiens à dire que nous avons tous besoin de faire preuve du courage de changer. Selon l’écrivain allemand Stefan George, l’avenir appartient à ceux qui sont capables de changer. J’espère que nous serons capables de changer, de nous libérer du passé, de combler le fossé qui sépare l’Europe de l’Ouest de l’Europe de l’Est et de former une seule entité libérée de ses complexes concernant la supériorité des États-Unis ou de n’importe qui d’autre. J’aimerais terminer en soulignant que, bien que le discours de M. le Premier ministre soit parsemé de bonnes intentions, de résolutions et d’objectifs nobles, et bien qu’il soit juste que la présidence tchèque se fixe des objectifs ambitieux, je me dois de faire un commentaire sceptique en citant l’aphorisme du satiriste polonais Jerzy Lec: aussi sacré que soit le pèlerinage, il fera toujours mal aux pieds.

 
  
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  Vladimír Železný, au nom du groupe IND/DEM.(CS) Monsieur le Président en exercice du Conseil, aucun pays n’a abordé sa présidence sous un tel barrage d’opinions négatives ni subi autant de prédictions funestes que la République tchèque. La presse française, en particulier, passe son temps à décrire la tempête qui s’annonce pour la malheureuse Union maintenant qu’elle n’est plus présidée par une personne aussi éminemment capable que le président français et qu’elle est livrée aux mains d’une bande de Tchèques.

Ces Tchèques, qui ont suscité une telle indignation en ne ratifiant pas le traité de Lisbonne qui permettrait à quelques grands pays d’usurper en permanence le pouvoir décisionnel de l’Union. Pis encore, ces Tchèques ont un président populaire à l’esprit malheureusement affûté qui, en plus de s’opposer au traité de Lisbonne, n’hésite pas à mettre en évidence le déficit démocratique toujours plus important de l’Union. C’est ce déficit qui, il y a 20 ans, nous a poussés à renverser le socialisme dans notre pays.

Mais la présidence tchèque poursuit des objectifs modérés et des priorités raisonnables, et elle sera couronnée de succès. Nous lui souhaitons de réussir et nous lui apportons notre soutien, malgré les bêlements honteux des socialistes tchèques qui ont échangé depuis longtemps l’amour de leur pays contre l’internationalisme prolétaire et qui aujourd’hui, sur l’ordre de leurs maîtres socialistes, utilisent tout leur venin pour tenter de déstabiliser la présidence tchèque. Je n’en ai cure!

L’idée est de prouver, par l’exemple de la présidence tchèque, que les petits pays sont incapables et qu’il est temps, via le traité de Lisbonne, de confier définitivement les rênes du pouvoir de l’Union aux grands pays compétents et expérimentés. C’est ce qui rend cette présidence si importante. Elle apportera la preuve que les petits pays sont parfaitement capables de gérer l’UE. La seule différence est que ces pays ne succombent pas à la mégalomanie, à l’égocentrisme, à l’obsession des relations publiques, à l’hyperactivité narcissique de certains présidents et à la mise en avant constante de réalisations inexistantes.

Je souhaite de tout cœur au Premier ministre Topolánek, au Vice-premier ministre Vondra et à leurs collègues de réussir. Cette réussite ne sera pas seulement la réussite de mon pays; ce sera la réussite d’un petit pays devenu récemment membre de l’Union. Voilà le message important pour l’UE. Car voyez-vous, nous avons aussi de l’expérience dans un autre domaine. Alors que les grands pays de l’UE sont depuis longtemps des démocraties prévisibles qui n’ont eu à faire face qu’à des situations normales, nous avons passé un demi-siècle sous le joug d’un régime totalitaire hors normes. Cela nous a appris à trouver des solutions créatives aux situations exceptionnelles, et c’est une compétence qui nous sera bien utile.

 
  
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  Jana Bobošíková (NI). (CS) Monsieur le Président en exercice du Conseil de l’Union européenne, Mesdames et Messieurs, je suis fière de l’adresse et de la capacité d’action dont la présidence tchèque a fait preuve sur la question de l’approvisionnement en gaz des pays européens. Et je serais donc ravie, lors des discussions sur l’avenir de l’UE - c’est-à-dire sur le traité de Lisbonne - de voir le président en exercice du Conseil, Mirek Topolánek, montrer la même détermination que celle dont il a fait preuve lors des négociations sur le gaz avec Vladimir Poutine et Yulia Timochenko.

L’ambition d’un président en exercice du Conseil devrait être de jouer le rôle d’un chef de groupe, et pas simplement d’un homme à tout faire. Monsieur le Président en exercice du Conseil, vous avez une occasion unique de démontrer que tous les pays, quelle que soit leur taille, sont des partenaires égaux au sein de l’Union européenne. Si vous gardez votre sang-froid, Monsieur Topolánek, l’histoire se souviendra de vous.

Vous avez l’opportunité et le pouvoir de déclarer publiquement que le traité de Lisbonne est mort à la suite du référendum irlandais et qu’il nous a menés dans une impasse. Vous êtes en position de proposer l’élaboration d’un nouveau document visionnaire qui représentera un véritable dénominateur commun des intérêts des différents États membres de l’Union européenne et qui recevra l’appui des citoyens lors de référendums. Il est inutile de promouvoir aveuglément le traité de Lisbonne, qui renforce le pouvoir antidémocratique des fonctionnaires tout en masquant l’incapacité des élites européennes à parvenir à un accord et leur réticence à assumer leurs responsabilités face aux citoyens.

Monsieur Topolánek, vous représentez ici un pays qui, au cours du dernier siècle, s’est libéré de l’empire austro-hongrois, a survécu à la trahison de Munich et a résisté aux horreurs du nazisme. Vous représentez un pays dont la population a résisté à l’invasion des troupes du pacte de Varsovie. Vous représentez un pays qui a passé 40 ans sous le joug de l’Union soviétique, qui est tombé inexorablement dans une pauvreté planifiée sous le Conseil d’assistance économique mutuelle et qui est parvenu à se débarrasser d’un régime totalitaire sans effusion de sang.

Je refuse de croire qu’en étant le Premier ministre d’un pays possédant une telle histoire, vous puissiez souhaiter que les décisions en matière de politique sociale, d’énergie, de fiscalité, de justice et de sécurité soient prises ailleurs que dans les différents États membres concernés. Je ne peux pas croire que vous souhaitiez réellement que les pouvoirs exclusifs de l’Union priment sur les pouvoirs des États membres. Je ne peux pas croire que vous soyez favorable à ce que l’Union intervienne dans la protection et l’amélioration de la santé, l’industrie, la culture, le tourisme, l’éducation ou le sport. Je ne peux pas croire que vous soyez favorable à un traité de Lisbonne qui, dans plus de 50 domaines, supprime le droit de veto des pays et réduit le nombre de vote des petits pays, dont la République tchèque.

Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Premier ministre de la République tchèque, ayez le courage de dire aux 26 autres chefs d’État ce que vous dites en privé. Dites que le traité de Lisbonne ne vaut rien et que vous le rejetez. Faites-le au nom de la démocratie et de la liberté. Ceci ne vous vaudra pas les applaudissements des «élites européennes», des fonctionnaires de la Commission ni même d’une majorité de ce Parlement. Vous gagnerez par contre l’admiration et le respect des citoyens, que nous oublions si facilement dans cette Assemblée, et vous gagnerez en prestige dans votre propre pays. Vous présidez au devenir de 450 millions de citoyens, et pas juste de quelques politiciens et fonctionnaires.

En République tchèque, vous qualifiez souvent le traité de Lisbonne de mal nécessaire. Mais qu’est-ce qui rend ce mal nécessaire? Arrêtez de vous convaincre que le traité de Lisbonne est un mal nécessaire. Il est tout simplement mauvais, et vous pouvez le changer. Lancez l’élaboration d’un nouveau document, inspirez-vous des traités de Rome et de la déclaration de Messine, et défendez les intérêts communs de l’Union européenne. Ces intérêts sont la liberté, la prospérité, la compétitivité et la sécurité, et non l’euro-santé, les euro-taxes, les euro-parcs et l’euro-bière.

Monsieur Topolánek, le mal nécessaire est l’excuse des lâches. Vous n’êtes pas un lâche, ou du moins je l’espère. Vous pouvez vous appuyer sur le référendum irlandais, vous êtes soutenu par les 55 % des Tchèques opposés au traité de Lisbonne et vous pouvez compter sur la voix puissante du président tchèque Václav Klaus. Vous savez certainement que la pire des lâchetés est de savoir ce qu’il faut faire et de ne pas le faire.

 
  
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  Mirek Topolánek, président en exercice du Conseil. (CS) Je vous remercie pour toutes vos questions et vos commentaires sur mon allocution. En République tchèque aussi, nous avons un Parlement qui se distingue par la diversité des opinions exprimées. Certaines des opinions exprimées ici ne me surprennent donc pas, même si je ne peux les partager entièrement. Toutefois, je tiens à répéter d’emblée, en réponse à toute une série de questions, que je considère mon rôle comme étant celui de président du Conseil européen, et qu’au cours des six prochains mois, je ne compte pas mettre en avant mes opinions personnelles ni celles de mon parti. Mais je me sens obligé de réagir sur une question, car cette question me concerne personnellement. Il s’agit des critiques très dures exprimées à l’encontre du président tchèque Václav Klaus, un président qui s’est fait connaître des citoyens européens, ce qui est une bonne chose et ce dont je suis fier. Václav Klaus symbolise la métamorphose tchèque des années 1990, et je dois dire que c’est grâce à lui que nous réussissons aujourd’hui et que nous sommes sortis indemnes de ces dix premières années. Je suis fier que la Révolution de velours se soit déroulée sans effusion de sang, que nous ayons chassé les troupes russes de notre pays en 1991, que nous ayons rejoint l’OTAN en 1999 et l’Union européenne en 2004, et que l’année dernière, nous ayons éliminé les frontières entre les pays de l’Union européenne et que nous puissions désormais voyager de Lisbonne à Vilnius sans passeport ni sans aucune restriction. Je suis fier d’avoir participé à cette métamorphose et de me trouver ici aujourd’hui, et il me semble incroyable que la République tchèque préside aujourd’hui une communauté de près d’un demi-milliard d’habitants et de 27 pays. Indépendamment de la question des règles et de l’unification, si l’Union européenne perd la capacité de discuter librement et si elle s’efforce d’uniformiser cette discussion également, elle ne sera plus mon Union européenne. Si nous perdons la capacité, la possibilité d’exprimer librement nos opinions, nous allons droit au désastre, et je m’oppose fermement aux attaques à l’encontre de Václav Klaus. Il a une possibilité unique d’exprimer ses opinions dans le cadre de cette discussion uniforme et, dirai-je, un peu trop correcte, et de créer ainsi les conditions d’un nouveau débat. La liberté de débat doit faire la fierté de l’Union européenne et ne doit jamais être étouffée.

En ce qui concerne le traité de Lisbonne, qui mérite d’être mentionné, je dirais qu’il s’agit essentiellement d’un traité «moyen». Légèrement pire que le traité de Nice, mais légèrement meilleur que celui qui l’a suivi. Voilà mon avis personnel sur ce traité. J’ai négocié ce traité au nom de la République tchèque. Nous l’avons approuvé au Parlement tchèque, je l’ai signé et je voterai en sa faveur au Parlement. Mais une fois de plus, l’idée que nous puissions imposer par avance aux différents États membres l’obligation de ratifier un document, leur refuser le droit de respecter leurs propres procédures et de décider par eux-mêmes de l’accepter ou non, me semble absurde. Nous devons modifier les institutions, nous devons améliorer le fonctionnement des mécanismes européens, nous devons simplifier les règles. Je ne suis pas sûr que le traité de Lisbonne permette tout cela. Chacun a une idée différente de la forme qu’il devrait prendre. Pour moi, Madame Bobošíková, il s’agit d’un compromis, fort complexe sans doute, et je soutiendrai sa ratification.

Je ne saurais passer sous silence la situation du Moyen-Orient et la position de l’Europe dans ce conflit. Pendant longtemps, l’Union européenne a été considéré comme «un grand bailleur de fonds mais pas un acteur». Cela signifie qu’elle a apporté des contributions importantes aux investissements, y compris aux investissements en matière de développement et d’aide humanitaire dans la région, mais qu’elle n’a pas joué un rôle à sa mesure au sein du «quartette» et qu’elle n’a pas fait preuve de la responsabilité qu’implique cette participation au quartette. Je pense que la situation actuelle, avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement américain, donne à l’Union européenne l’opportunité d’offrir plus qu’un soutien financier à cette région, mais aussi des initiatives de résolution des problèmes et un niveau d’activité supérieur. Je ne souhaite pas juger l’une ou l’autre partie du conflit. Le fait est que les Israéliens ont le droit de vivre en toute sécurité sans subir d’attaques à la roquette, et je me suis moi-même rendu à Sderot, à Ashkelon et dans d’autres parties d’Israël. De même, le peuple palestinien a le droit de créer son propre État, de mettre en place une administration fonctionnelle et de vivre une vie décente et sûre. Ces 60 années de conflit n’ont rien résolu. Je ne pense pas que nous puissions le résoudre aujourd’hui. Notre objectif à court terme est d’instaurer une trêve et de faire cesser les hostilités. J’aimerais dire un mot non seulement sur le rôle de négociateurs européens, et sur la mission dirigée par Karel Schwarzenberg, qui vient de partir pour la région, mais aussi et bien entendu sur le rôle des États arabes dans la région, qui a été positif. C’est par exemple le cas du rôle joué par l’Égypte, par la Turquie et par d’autres pays. Je pense qu’une fois que certaines conditions seront remplies, comme par exemple la fin de la contrebande d’armes depuis le Sinaï vers Gaza, nous pourrions parvenir ensemble à une situation - dans le cadre de l’architecture globale de sécurité, via l’Union européenne seule ou en collaboration avec une partie seulement de cette architecture globale - susceptible de mettre fin à ce conflit, bien que je ne sois pas convaincu que ce résultat puisse être atteint rapidement.

En ce qui concerne l’énergie, la sécurité énergétique, le changement climatique et le rôle de l’Union européenne dans ce processus: quelle que soit ma propre opinion à ce sujet, il devrait être évident pour tous que si le rôle moteur joué par l’Union européenne en matière de changement climatique n’obtient pas l’appui des économies et des acteurs majeurs tels que les États-Unis, la Fédération de Russie, le Brésil, l’Inde et la Chine, cette initiative de l’Union européenne restera isolée, une voix dans le désert et finalement, à l’échelle mondiale, inutile. Notre rôle est de convaincre les autres puissances mondiales et les principaux pays émetteurs de suivre notre exemple. Voilà selon moi ce à quoi nous devons œuvrer pendant le premier semestre de cette année. Il me semble que le paquet climatique et énergétique est finalisé, et qu’une fois qu’il aura été adopté par le Parlement européen, comme j’espère qu’il le sera, il ne restera plus qu’à le mettre en œuvre. Toute la question du mix énergétique fait l’objet de débats par trop idéologiques et politiques. Il me semble que l’Union européenne devrait l’aborder de façon pratique et pragmatique et envisager des objectifs à court terme, à moyen terme et à long terme et des mesures à court terme, à moyen terme et à long terme permettant de réaliser ces objectifs. Je n’imagine pas que des pays qui dépendent à 90 % d’une industrie de fabrication basée sur le charbon, comme la Pologne, soient capables de mettre fin brutalement à cette dépendance en l’espace de quinze ou vingt ans. Nous devons bien entendu investir dans de nouvelles technologies en matière de charbon, dans les technologies du «charbon propre» et dans l’amélioration du rendement des centrales, parce qu’il est impossible de mettre un terme à cette dépendance rapidement et de façon unilatérale. Nous devons en discuter, nous devons investir dans l’innovation, et nous devons bien entendu modifier progressivement le mix énergétique dans la direction envisagée - c’est-à-dire vers une meilleure protection de l’environnement, une diminution de la dépendance aux combustibles fossiles et, bien entendu, un approvisionnement sûr et relativement bon marché en énergie pour permettre à l’Europe de rester compétitive et de concourir à l’échelle mondiale. La crise entre la Russie et l’Ukraine n’est pas seulement une crise de confiance, mais aussi une crise impliquant des intérêts commerciaux, économiques, politiques, géopolitiques et stratégiques. Il s’agit d’un problème multiple et je ne veux en aucun cas essayer de désigner un responsable immédiat, parce que pour nous, pour l’Union européenne et pour les pays d’Europe, tant la Russie que l’Ukraine méritent la critique. La Russie ne fournit pas le gaz, et l’Ukraine empêche le passage du gaz. À cet égard, nous devons utiliser notre influence dans la région et rechercher des façons de mettre fin à ce problème à court terme. Par ailleurs, à moyen et à long terme, nous devons diversifier nos sources et les itinéraires de transit et assurer l’interconnexion des systèmes de transport de l’électricité et du gaz dans l’Union européenne afin d’atteindre des objectifs qui nous échappent encore: la solidarité et la mise en œuvre de plans d’urgence. Bien que je ne souhaite pas être un prophète de malheur, cette crise n’est pas encore terminée et la situation de la Slovaquie, de la Bulgarie et des Balkans est aussi grave que critique.

D’après mes notes sur ce qui a été dit par les représentants des différents groupes parlementaires, je ne pense pas du tout que notre programme soit trop libéral ni trop conservateur. Notre programme se base sur les objectifs et les programmes à long terme de l’Union européenne, et la contribution apportée par la République tchèque, l’empreinte tchèque, s’est révélée judicieuse dès les premiers jours de l’année: en effet, l’importance que nous accordons à la sécurité énergétique pourrait susciter, de façon aussi inattendue que tardive, un débat approfondi sur la façon de garantir l’indépendance et la liberté de l’Union européenne. Cette indépendance nécessite de mettre fin ou de réduire fortement notre dépendance aux sources d’énergie en provenance de pays tiers.

Des questions ont été soulevées concernant la directive sur la lutte contre les discriminations, les objectifs de Barcelone et l’importance insuffisante accordée aux questions sociales. Je ne vois pas cela sous cet angle, bien que nous ayons évidemment tenté de réduire ces objectifs de base à une forme plutôt symbolique, parce que nous ne sous-estimons pas la question de la lutte contre la discrimination ni celle de la protection des femmes. Je vous assure que nous avons bien une grande expérience de la nécessité de placer des enfants dans différentes infrastructures. Il est donc essentiel pour nous que les femmes et les familles puissent avoir le choix: il faut qu’elles puissent choisir, à un certain moment, de se consacrer à l’éducation des enfants, et nous souhaitons mettre en place les mécanismes les plus variés pour rendre ce choix possible sans que les familles se retrouvent socialement défavorisées. Il est également important de proposer un éventail adéquat d’infrastructures d’accueil des enfants, et croyez-moi, un pays comme la République tchèque possède une grande expérience en la matière depuis l’époque totalitaire, pendant laquelle ce principe était imposé de façon plutôt brutale.

Je pense que c’est probablement tout ce que j’ai à dire à titre d’introduction. S’il est une chose dont les Tchèques ne manquent pas, c’est l’assurance. Je souhaite donc affirmer pour conclure que nous ne souffrons pas du moindre sentiment d’infériorité parce que la République tchèque est le plus petit des grands pays ou le plus grand des petits pays – nous somme le douzième plus grand pays de l’Union européenne. Je voudrais simplement vous rappeler que lorsque la Suède a assuré la présidence en 2001, les articles parus dans la presse étaient exactement identiques à ceux parus en novembre et en décembre 2008. Tout le monde craignait que les eurosceptiques suédois, qui n’ont pas adopté l’euro et ne le souhaitent pas, ne soient pas en mesure de traiter les questions relatives à la monnaie unique, qu’ils ne soient pas capable de mener les discussions relatives à la ratification du traité de Nice, et même qu’ils soient incapables, en tant que membres récents, de diriger l’Union européenne. Il suffit de remplacer le traité de Nice par le traité de Lisbonne, et la Suède par la République tchèque, et ces articles sont exactement les mêmes. Nous n’avons aucun complexe d’infériorité à ce sujet.

 
  
  

PRÉSIDENCE DE MME KRATSA-TSAGAROPOULOU
Vice-présidente

 
  
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  Jan Zahradil (PPE-DE).(CS) Monsieur le Président en exercice du Conseil, je poursuivrai sur le thème tchèque qui a été lancé ici. Nous assistons à quelque chose que vous avez remarqué et reconnu vous-même, et que vous avez souligné dans votre allocution, à savoir qu’à l’approche des élections parlementaires européennes, vous entendrez forcément de nombreuses interventions, de la part de députés tchèques et autres, dont le contenu résulte davantage de la pression préélectorale que d’une quelconque tentative d’évaluer le programme de présidence que vous venez de présenter.

Je pense que pendant les premiers jours de la présidence tchèque, le gouvernement tchèque s’est trouvé confronté à une épreuve d’une ampleur sans précédent et qu’il a réussi cette épreuve avec brio. Je me réjouis que plusieurs de mes collègues députés l’aient souligné ici. Il est clair également que les priorités «3 E» définies pour la présidence tchèque, l’économie, l’énergie et les relations extérieures, ont été choisies à juste titre, car les événements qui ont marqué ce début d’année - le conflit à Gaza et la crise de l’approvisionnement en gaz en Europe - relèvent d’au moins deux de ces priorités. Une autre réalité que nous n’avions pas encore reconnue est apparue clairement, à savoir le fait que la sécurité énergétique est un facteur absolument essentiel pour l’avenir de l’Union européenne. Cette sécurité est plus importante que tout, je dirais même plus importante que le traité de Lisbonne, car ce traité ne nous apportera ni éclairage, ni chauffage. La sécurité énergétique ne concerne pas uniquement la présidence actuelle, c’est un problème qui nous suivra pendant de nombreuses années. Il s’agit d’un défi considérable, et c’est un honneur pour la République tchèque de pouvoir contribuer aux progrès accomplis sur cette question. La situation actuelle montre également que ces «3 E» sont interconnectés. La sécurité énergétique a en effet des conséquences sur l’économie, qui sera toujours la première à ressentir l’impact des restrictions, ainsi que sur les relations extérieures, puisque nous ne pouvons pas préserver la sécurité énergétique et la diversité d’approvisionnement de l’Europe sans un Partenariat oriental, une politique de voisinage ou la poursuite de l’élargissement de l’Union européenne pour inclure, par exemple, la Turquie.

Je suis convaincu que la République tchèque s’attellera à cette tâche, qu’elle fera avancer ce débat et que cette question laissera une empreinte indélébile sur la présidence tchèque et sur la direction de l’Union européenne. Je nous souhaite à tous de réussir.

 
  
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  Libor Rouček (PSE).(CS) Monsieur le Premier ministre Topolánek, Monsieur le Président Barroso, Mesdames et Messieurs, je ne connais personne au sein de ce Parlement, aucun député qui ne souhaite pas la réussite de la présidence tchèque. Les Européens de l’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud, de la vieille Europe de la nouvelle Europe, souhaitent la réussite de l’Union européenne et de la présidence tchèque. Il va sans dire que les députés de ce Parlement, qu’ils appartiennent au camp social-démocrate, populiste, libéral ou vert, partagent cet espoir. Mais malheureusement, il existe certaines craintes et certains doutes dans l’opinion publique européenne, et même au sein de ce Parlement, quant à la capacité de la République tchèque à assurer la présidence. Il y a plusieurs raisons à cela.

La première raison est l’instabilité de la coalition au pouvoir en République tchèque. Mes collègues députés, par exemple, trouvent incompréhensible le remaniement ministériel qui a eu lieu tout au début de cette présidence. Comment de nouveaux ministres, comme par exemple les ministres du transport et du développement régional, sans aucune expérience européenne, pourraient-ils gérer avec succès l’agenda européen et présider le Conseil européen? Mes collègues députés ne comprennent pas non plus, par exemple, pourquoi les démocrates-chrétiens actuellement au pouvoir en République tchèque, et qui luttent pour leur survie, ont décidé d’organiser leur congrès électoral pendant la présidence tchèque.

La relation entre le gouvernement et le président tchèque a également suscité différentes questions, comme nous l’avons entendu. Je voudrais obtenir une réponse claire à la question de savoir si la présidence tchèque, ou le gouvernement tchèque, partage l’opinion du président Václav Klaus, qui rejette le traité de Lisbonne, nie le réchauffement planétaire et prétend que la crise financière et économique actuelle a été provoquée par un excès de réglementation et par les politiques sociales et environnementales.

On peut également se poser des questions sérieuses à la suite du non-respect de la promesse faite à la chancelière Merkel et au président Sarkozy que le gouvernement tchèque, en tant que pays assurant la présidence, ratifierait le traité de Lisbonne avant la fin de l’année dernière. Monsieur le Premier ministre, j’aimerais que vous nous disiez clairement quand ce traité sera ratifié par le parlement tchèque. J’aimerais également entendre une déclaration claire expliquant pourquoi la ratification de ce traité a été soumise à la condition de la ratification d’accords bilatéraux avec les États-Unis concernant la question des radars et à l’adoption d’une loi relative à la relation entre les deux chambres du parlement tchèque.

Le traité de Lisbonne, comme nous l’avons entendu, est une nécessité. Nous en avons besoin entre autres pour réaliser les priorités tchèques. Je pense que ces priorités sont correctes, mais pour pouvoir continuer à les poursuivre à l’avenir, par exemple en termes de sécurité énergétique et du rôle plus important de l’Europe dans les relations extérieures, nous avons besoin d’une coopération plus étroite et donc du traité de Lisbonne.

Pour conclure, je souhaite bonne chance à la République tchèque. Sa réussite profitera à la fois à la République tchèque et à l’Union européenne.

 
  
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  Silvana Koch-Mehrin (ALDE).(DE) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice du Conseil, l’Union européenne vient de vivre six mois de drame, d’enthousiasme et de grandes déclarations sous le président Sarkozy. Vous avez maintenant pris la relève, Monsieur le Président, avec un sens de l’humour qui nécessitera peut-être un temps d’adaptation. J’espère que votre présidence du Conseil sera constructive et productive, car l’UE est confrontée à des défis considérables. Vous avez mentionné vous-même la guerre entre Israël et le Hamas et la crise économique, et il y a également les questions internes comme le traité de Lisbonne.

Permettez-moi d’aborder l’un des thèmes de votre allocution: la sécurité énergétique. Vous avez souligné son importance fondamentale, et je suis d’accord avec vous pour dire que l’énergie est la matière première de base de la société moderne. Notre style de vie, notre économie, notre développement - tous en dépendent. Nous ne pouvons pas être dépendants en matière d’approvisionnement énergétique. L’indépendance nécessite une bonne combinaison de différentes sources d’énergie.

J’espère donc qu’avec votre style ouvert et direct, vous parviendrez à convaincre vos partenaires européens de se lancer dans une nouvelle discussion sur l’énergie nucléaire, et que vous encouragerez notamment le gouvernement allemand à renoncer à sa politique d’opposition au nucléaire. Ceci est indispensable à la sécurité de notre continent.

Il y a beaucoup à faire, et vous avez l’opportunité de faire avancer l’Europe. Je voudrais vous exprimer ma reconnaissance et la confiance que j’éprouve vis-à-vis de notre coopération à venir.

 
  
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  Konrad Szymański (UEN).(PL) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice, il existe un seul étalon par rapport auquel nous évaluerons la présidence tchèque désignée par votre gouvernement, et les événements dramatiques des dernières semaines, et cette référence est la politique énergétique de l’Union européenne.

Nous assistons aujourd’hui à la fin d’un nouveau cycle de différends énergétiques entre la Russie et l’Europe, mais nous n’avons toujours pas de garantie systématique ni de cadre politique destiné à éviter des problèmes semblables à l’avenir. Après les crises énergétiques de 2004, 2006 et 2008, il est grand temps que l’Union européenne se décide à diversifier non seulement son approvisionnement en énergie, mais également les sources même de l’énergie dont nous avons tant besoin. C’est pourquoi j’attends de la présidence tchèque qu’elle prenne de nouvelles dispositions pour assurer le financement du gazoduc Nabucco et pour mener une politique énergétique vigoureuse en Asie centrale. Je m’attends donc à ce que le gazoduc nordique soit rayé de la liste des priorités de la Commission européenne, car faute de prendre ces mesures, nous nous réveillerons l’hiver prochain avec les mêmes problèmes que ceux que nous connaissons actuellement.

 
  
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  Claude Turmes (Verts/ALE). - Madame la Présidente, sur la question de l’énergie, il en va de la crédibilité de l’Europe. Merci, Monsieur Barroso, pour vos mots très clairs ce matin.

Ces Gazprom et Naftogaz, ce cirque qu’on voit depuis deux, trois, quatre ou cinq jours, c’est incroyable! Et d’ici, on doit dire: «Messieurs, ça suffit!» Pour cela, il faut agir ensemble! Merci pour la bonne coordination! Quelqu’un, ici, peut-il m’expliquer ce que signifient ces voyages du Premier ministre slovaque et du Premier ministre bulgare à Moscou? C’est déjà montrer à Gazprom que nous ne sommes pas unis. Donnez-moi une explication de ces deux voyages.

Ensuite, je crois que la Commission a un grand rôle à jouer: nous devons établir des plans d’urgence gaz. La première chose à faire c’est une refonte de la directive Sécurité-gaz, sinon la Commission européenne n’aura pas assez de pouvoir politique pour agir. Il faut une coordination européenne. Deuxièmement, il faut un plan d’urgence «infrastructures-gaz Europe centrale et de l’Est», avec l’argent qui est disponible.

Troisièmement, il faut combiner la relance économique européenne avec un grand plan d’investissement énergétique. Première priorité: les bâtiments en Europe de l’Est. C’est un scandale de voir si peu d’argent des fonds structurels être investi dans ce qui est utile! Au lieu de construire des stades pour des championnats européens, moi je préférerais qu’on investisse pour les citoyens: bâtiments, réseaux chaleur, énergies renouvelables.

Dernière remarque: concernant l’énergie nucléaire, nous sommes plus dépendants que par rapport au gaz. Nous importons 99% de nos matériaux combustibles nucléaires! Arrêtez de lier le nucléaire à l’indépendance! Madame Koch-Mehrin, vous êtes ridicule quand vous mentionnez cela.

 
  
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  Jiří Maštálka (GUE/NGL).(CS) Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs, je suis convaincu que personne dans cette Assemblée n’envie à la présidence tchèque les circonstances dans lesquelles elle a dû prendre les rênes de la Communauté européenne. Monsieur le Premier ministre, l’une des principales devises de votre présidence est l’Europe sans barrières. Ce slogan se prête à différentes interprétations selon l’expérience politique et personnelle de chacun. Personnellement, je pense qu’il ne faut pas entendre par là un nouveau relâchement en faveur des mécanismes financiers et du marché. Au contraire, je vois là une mise au défi d’améliorer l’une des réalisations dont l’Europe peut être fière, à savoir le modèle social européen. Je ne pense pas simplement à la possibilité de supprimer des contraintes inutiles ou d’améliorer les perspectives d’emploi. Je considère cette opportunité comme l’occasion de donner aux travailleurs mobiles des garanties en matière d’égalité de traitement. Ceci peut inclure, par exemple, un progrès sur la question non résolue des soins de santé transfrontaliers durant la présidence tchèque.

Si l’Europe doit être sans barrières, la première chose à faire est de ne pas en créer de nouvelles. L’Europe ne se limite pas à la Communauté européenne; elle inclut également nos voisins, qui font partie de l’Europe au sens historique autant que géographique. J’aimerais connaître votre opinion à ce sujet ainsi que la stratégie que la présidence compte appliquer à nos voisins le long des frontières de l’Union européenne. Je pense principalement à la Serbie et à la délicate question du Kosovo, et je pense aussi notamment à la Moldavie, qui a pris de nombreuses mesures positives pour se rapprocher de la Communauté européenne. Selon moi, le fait de ne pas créer de barrières nécessite une politique basée sur les principes européens à l’égard de la Russie et de la Chine. Il faut tenter de parvenir à une relation équilibrée avec ces pays également, surtout lorsque des intérêts européens sont en jeu.

L’Europe sans barrières implique également d’accorder une attention suffisante aux nombreuses minorités qui vivent sur le territoire de l’UE. On trouve parmi celles-ci une minorité dont ce Parlement hésite à discuter, à savoir les résidents non citoyens de certains États de l’Union européenne. Pour résoudre ces problèmes, il faut notamment instaurer une nouvelle politique, et donc renoncer à la politique de deux poids et deux mesures. Vous avez souligné l’importance fondamentale de la liberté et de la prise de décision. Donnez aux citoyens de votre propre pays la possibilité de se prononcer par référendum sur le traité de Lisbonne et sur l’implantation des radars américains. Ceci permettra de confirmer la sincérité de vos paroles.

 
  
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  Philippe de Villiers (IND/DEM). - Madame la Présidente, je voudrais, au nom du groupe indépendance et démocratie, saluer respectueusement la Présidence tchèque, la saluer en lui disant notre considération, parce que le peuple tchèque a traversé de grandes épreuves et est mieux à même que beaucoup d’entre nous de comprendre le prix et le sens du mot liberté. La saluer aussi avec nos espoirs. Vous représentez, Monsieur Topolánek, Monsieur Vaclav Klaus, deux espoirs pour nous: écouter la voix des peuples, c’est-à-dire, faire respecter le référendum sur le traité de Lisbonne dans toute l’Europe et rendre aux peuples leur liberté pour libérer les peuples de la bureaucratie bruxelloise qui nous submerge. Nous sommes aujourd’hui de plus en plus nombreux, les peuples d’Europe, à être les dissidents de Bruxelles.

 
  
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  Frank Vanhecke (NI).(NL) Madame la Présidente, avec une minute à peine de temps de parole, je peux tout juste implorer la présidence tchèque de nous aider à veiller à ce que les institutions européennes respectent la démocratie. Dans une démocratie, c’est le peuple qui décide. Or dans les pays où la population a pu s’exprimer, c’est-à-dire en France, aux Pays-Bas et en Irlande, le traité de Lisbonne, connu également sous le nom de constitution européenne, a fini à la poubelle. J’espère que la nouvelle présidence se rangera aux côtés des citoyens et de la liberté et non, comme nous y sommes habitués, des mandarins arrogants de l’Europe.

Il y a également la question turque. La grande majorité des Européens s’opposent à ce qu’un pays non européen adhère à notre Union. Mais dans ce dossier également, les eurocrates imposent leur propre volonté, et nous avons besoin de l’aide de la présidence tchèque. Étant donné que la République tchèque s’est débarrassée d’une dictature il n’y a pas si longtemps, votre présidence pourrait être un symbole de démocratie et de liberté au cours des six prochains mois, si toutefois vous avez l’audace d’aller à l’encontre des desiderata des élites européennes.

 
  
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  Timothy Kirkhope (PPE-DE). - (EN) Madame la Présidente, j’accueille chaleureusement M. le Premier ministre Topolánek au Parlement européen et, fort d’échanges de vues passés, je sais que l’Europe est en de très bonnes mains pour les six mois à venir. Il s’agit d’un moment historique pour la République tchèque, pendant lequel pour apporterez vos compétences politiques coutumières.

Le programme de la présidence tchèque a établi quelques priorités importantes: les trois «E» de l’énergie, de l’amélioration économique et du rôle de l’Europe dans le monde. À l’aube de votre présidence, vous avez en effet été confronté à des défis de taille. Vous vous êtes rendu à Moscou et à Kiev et vous travaillez dur pour tenter d’obtenir un accord afin de rétablir la fourniture de gaz naturel aux pays européens. Vous avez fait preuve de grandes qualités diplomatiques jusqu’à présent en travaillant avec la Russie et l’Ukraine, mais il est vital que le gouvernement russe comprenne que prendre des nations en otage n’est pas une façon de conduire les affaires dans le monde moderne. Vous avez montré le chemin à l’UE jusqu’à ce jour et je vous en félicite. Je salue également votre travail afin de résoudre la crise actuelle au Moyen-Orient en instaurant un cessez-le-feu crédible et en permettant ainsi la reprise des pourparlers de paix.

La crise économique reste l’une de vos priorités. Vous soutenez des mesures raisonnables afin de surmonter le ralentissement économique. Vous avez été clair sur l’importance de la non–imposition, par l’Europe et les États membres, de nouveaux règlements inappropriés au niveau européen ou national. Vous avez abordé la mobilisation des pays qui partagent votre perspective économique libérale afin de s’opposer au protectionnisme. Notre tâche consiste à s’assurer que tout changement réglementaire soit adapté et raisonnable.

Enfin, dans une semaine, un nouveau président américain occupera la Maison Blanche. Je sais que nous pouvons vous faire confiance, Monsieur le Premier ministre, pour établir une bonne relation de travail avec le président Obama. Je sais que vous partagez mon point de vue selon lequel l’avenir de l’alliance transatlantique est vital pour notre sécurité et notre prospérité. Je vous souhaite beaucoup de succès. Je citerai Winston Churchill lors de son dernier discours mémorable à la Chambre des communes: «ne jamais fléchir, ne jamais abandonner, ne jamais désespérer.» Bonne chance.

 
  
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  Kristian Vigenin (PSE). - (EN) Madame la Présidente, nous devons admettre que la présidence tchèque a été confrontée dès le début à de graves difficultés. La crise économique qui empire, l’opération militaire brutale menée par Israël et la plus grande crise de fourniture de gaz que l’Europe ait jamais connue.

Votre tâche sera d’autant plus ardue que les tensions politiques liées à la campagne électorale européenne seront plus fortes. La fin de votre présidence sera marquée par l’élection de 532 nouveaux députés européens. J’insiste sur ce chiffre parce que ce n’est pas celui prévu dans le traité de Lisbonne. Je pense que la ratification du traité et son entrée en vigueur devraient occuper une place prioritaire dans votre programme, au niveau à la fois national et européen.

On peut avoir l’impression que vous n’avez pas eu de chance en prenant la tête de l’UE dans une telle situation, mais chaque crise constitue également une occasion. Saisissez-la. Rendez l’UE plus active, visible et crédible au Moyen-Orient. Tentez de développer une politique communautaire plus responsable en matière d’énergie et de fourniture d’énergie. Faites-en davantage pour remettre l’économie européenne sur les rails tout en maintenant les emplois. Monsieur Topolánek, je voudrais qu’une autre présidence par un nouvel État membre soit un succès. Telle est la responsabilité particulière qui vous incombe et qui prouvera que les nouveaux arrivants sont capables non seulement de suivre, mais également de diriger.

La condition principale à la réussite est de rassembler les 27 États membres et de les unir autour de politiques et d’actions, ce qui est impossible si l’unité ne règne pas dans votre propre pays. Les messages contradictoires provenant de différentes institutions tchèques nuisent à vos perspectives de succès. Dès lors, faites de votre mieux pour interdire toutes les manœuvres politiques internes. Ce n’est pas simple dans un contexte pré-électoral, mais la Slovénie est un exemple que vous pouvez suivre. La seconde condition est de rassembler derrière vous les principaux partis politiques de ce Parlement. Pendant six mois, vous devez oublier votre propre appartenance politique et engager un large dialogue. La présidence française peut être une source d’inspiration dans ce domaine.

Enfin, je voudrais attirer l’attention sur la montée de l’extrémisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie en Europe. La République tchèque n’échappe pas non plus à ce phénomène. Je vous demande d’inclure ce problème dans votre programme, en particulier au vu des prochaines élections européennes. Je vous souhaite beaucoup de succès.

 
  
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  Adina-Ioana Vălean (ALDE). - (EN) Madame la Présidente, je tiens à remercier le président en exercice pour sa présence ici aujourd’hui afin d’exposer le programme de la présidence tchèque. Cependant, j’attirerai l’attention sur certaines questions auxquelles, je l’espère, votre présidence pourra répondre.

Tout d’abord, la devise que vous avez choisie est «Une Europe sans barrières.» J’approuve les prémisses de cette devise. Elle devrait particulièrement s’appliquer aux citoyens européens qui ont le droit de se déplacer et de résider librement au sein de l’UE. Je suis la rapporteure pour l’application de la directive sur la libre circulation. Malheureusement, il semble que votre devise soit menacée par les autorités nationales. La Commission a récemment publié un rapport très décevant sur l’application de cette directive. Au vu de la transposition incorrecte de la directive par les États membres, j’espère que vous accorderez à cette question plus de poids que ce qui apparaît dans votre programme en matière de liberté et de sécurité.

Ensuite, outre certaines questions décourageantes auxquelles vous serez confronté pendant votre présidence – à savoir, la crise financière mondiale persistante et les problèmes liés à la sécurité énergétique – vous devrez également porter une lourde charge législative. Par conséquent, j’espère que vous utiliserez tous les moyens nécessaires afin de boucler correctement les nombreux rapports en suspens avant la fin du mandat parlementaire. En particulier, les citoyens européens attendent des informations concernant la réduction du prix des communications vocales, par SMS et de l’itinérance. J’espère que vous honorerez votre engagement de conclure un accord en première lecture concernant mon rapport Itinérance II. Je vous remercie et vous souhaite bonne chance pendant votre présidence.

 
  
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  Mario Borghezio (UEN).(IT) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, je souhaite chaleureusement la bienvenue à la présidence tchèque et j’espère qu’elle parviendra à sortir l’Europe des persiflages inutiles de Bruxelles et à la pousser enfin à agir pour lutter contre le trafic honteux d’immigrants illégaux en Méditerranée.

Lors d’une réunion des ministres de l’intérieur de Chypre, de Grèce, d’Italie et de Malte organisée récemment à Chypre, M. le ministre Maroni a finalement lancé un appel à l’Europe. Il est temps que l’Europe se rende compte de la situation en Méditerranée, qui est le théâtre d’un trafic d’immigrés clandestins et de stupéfiants en provenance d’Afrique et d’Asie. La présidence tchèque doit tenir compte de la nécessité urgente de prendre des mesures permettant aux ministres de l’intérieur de conclure des accords de réadmission avec les pays non européens dont sont originaires ces immigrés clandestins.

Nous devons renforcer l’action de Frontex, qui doit toutefois reposer sur une coordination, des ressources et des instruments adéquats. L’Europe doit comprendre que cette action ne peut être efficace que si elle s’accompagne de politiques de réadmission des immigrés illégaux et de fonds alloués aux pays, comme le mien, qui doivent accueillir des immigrés illégaux. Monsieur le Président en exercice, allez à Lampedusa vous rendre compte de la gravité du problème. Nous sommes en train de devenir le centre de la lutte contre le trafic de drogue en Méditerranée - une activité scandaleuse que nous devons éradiquer. Allez à Lampedusa en tant qu’homme politique et retournez-y en tant que touriste, sur la plus belle île de la Méditerranée!

(Applaudissements)

 
  
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  Milan Horáček (Verts/ALE).(DE) Madame la Présidente, Monsieur Barroso, Monsieur Topolánek, je salue l’arrivée de la présidence tchèque. En tant que citoyen pragois élu au Parlement européen sur la liste allemande des Verts, je me réjouis particulièrement que la République tchèque occupe la Présidence du Conseil au cours des six prochains mois. Il y a plus de quarante ans, à la suite de l’occupation de la Tchécoslovaquie, je suis parti en exil politique en Allemagne. Je m’émerveille encore à l’idée que nous sommes aujourd’hui libres de faire avancer le développement de la démocratie et du respect des droits de l’homme en République tchèque et en Europe centrale.

La situation politique, économique et environnementale poserait des défis considérables à n’importe quelle présidence du Conseil, mais je pense que celle-ci sera à mesure de les relever. Je voudrais nous souhaiter à tous, et pas seulement à la République tchèque, un maximum de réussite pour cette présidence.

(Applaudissements)

 
  
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  Adamos Adamou (GUE/NGL).(EL) Monsieur le Président de la Commission, Monsieur le Président en exercice du Conseil, parmi les priorités définies pour votre présidence, on retrouve celle-ci: pour que l’Union européenne puisse mener une action internationale, elle doit lier sa sécurité à une coopération stratégique avec l’OTAN et développer ses propres capacités de défense en complément de l’OTAN.

Les citoyens se posent la question: qui donc présente une telle menace pour l’Union européenne qu’elle est obligée de lier sa sécurité à l’OTAN? Au contraire, une menace visible pour l’Union européenne est la stratégie appliquée par Israël, une stratégie de guerre, que l’Union européenne n’a pas condamnée clairement et contre laquelle elle n’a pas imposé de sanctions, comme elle l’a fait dans d’autres cas.

Vous affirmez également que vous souhaitez une économie sans frontières, qu’il faut éviter les réglementations excessives et le durcissement du protectionnisme. Est-ce que ce sont là les leçons que nous, Union européenne, avons retenues de la crise économique? Pas de protection pour les pauvres, et un maximum de spéculation sur les marchés? Il n’est donc guère surprenant que nos citoyens perdent patience face aux politiques de l’Union européenne. L’Eurobaromètre, que nous choisissons toujours d’ignorer, nous l’indique clairement.

L’essentiel aujourd’hui, comme le montrent les manifestations massives, est la nécessité d’une politique de paix au lieu d’une neutralité complice. Les réactions et les protestations de la base démontrent amplement le besoin de justice et la nécessité d’exercer un contrôle politique sur le marché et sur le prix des matières de base afin de permettre à chaque pays de jouer le rôle social que ses citoyens attendent de lui, sans se plier aux restrictions dogmatiques du pacte de stabilité.

 
  
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  Kathy Sinnott (IND/DEM). - (EN) Madame la Présidente, je tiens à accueillir chaleureusement le président en exercice et je souhaite beaucoup de succès à sa présidence ainsi qu’à son peuple.

En tant que députée irlandaise, je voudrais remercier le gouvernement et le peuple tchèques. Lorsque mon peuple a voté «non» par référendum au traité de Lisbonne, seule la représentation tchèque a déclaré respecter le vote irlandais. Dans un climat d’irrespect des votes français, hollandais et irlandais – et des personnes qui n’ont pas pu voter –, ce signe de respect était le bienvenu.

Le respect est une attitude précieuse et nécessaire. L’Europe traverse de nombreuses crises. Vous avez élaboré un programme ambitieux afin de les surmonter. Un tel programme exige le respect entre les États membres. Il réclame également le respect des personnes de ces États membres s’il veut avoir la moindre chance de réussir.

Je suis impressionnée par le respect dont vous avez fait preuve envers votre peuple en reconnaissant qu’il pouvait également, à l’instar des Irlandais et s’il en avait l’opportunité, probablement refuser le traité de Lisbonne. Un tel respect est de bon augure pour votre présidence et pour l’Europe.

 
  
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  Hartmut Nassauer (PPE-DE).(DE) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, il est probable que vous ne vous soyez pas attendu à une réception aussi amicale et bienveillante de la part du Parlement européen, Monsieur Topolánek - mais il est vrai que la présidence tchèque du Conseil est un événement chargé d’histoire. J’ai assisté à deux événements réellement historiques au cours de ma carrière politique, le premier étant la réunification allemande, et le deuxième la réunification de l’Europe après deux guerres civiles meurtrières au cours du siècle dernier. Le fait que la République tchèque représente aujourd’hui la présidence devant le Parlement européen témoigne des changements historiques incroyables dont nous avons été témoins et pour lesquels nous pouvons nous montrer reconnaissants. Je vous garantis l’appui du groupe du Parti Populaire Européen (Démocrates Chrétiens) et des Démocrates Européens, sans réserve et sans scepticisme.

Vous avez à juste titre évoqué Charles IV, qui fut non seulement le premier architecte d’un réseau transeuropéen de transport mais également le fondateur de l’une des universités les plus anciennes et les plus prestigieuses d’Europe. Il est à ce titre le digne représentant d’une universalité européenne qui a probablement marqué plus profondément les Européens que tous les traités que nous avons pu signer. À l’exception des quelques remarques eurosceptiques auxquelles votre pays nous a habitués, vous avez toute notre soutien. Les membres du groupe PPE-DE sont des Européens convaincus, cela ne fait aucun doute, mais c’est précisément cette conviction qui nous permet de reconnaître les erreurs de l’Europe et d’aider à les corriger. Le traité de Lisbonne est un excellent instrument pour corriger les erreurs de l’Europe. C’est pourquoi je tiens à exprimer l’espoir qu’en tant que président du Conseil, vous contribuerez à l’entrée en vigueur de ce traité et que votre pays le ratifiera dès que possible.

 
  
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  Enrique Barón Crespo (PSE). – (ES) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Président de la Commission, Mesdames et Messieurs, je souhaite chaleureusement la bienvenue à la présidence tchèque avec autant de sincérité qu’en 1991, lorsque je me suis adressé au sénat de Tchécoslovaquie en tant que président du Parlement européen pour l’inviter à nous rejoindre. Selon moi, cette grande génération de citoyens tchèques et slovaques est symbolisée par une personne respectée en Europe et dans le monde entier. Je veux évidemment parler du président Václav Havel.

J’ai deux commentaires et suggestions pour le Président en exercice. Vous avez pris la décision - et à cet égard, je suis heureux que vous mentionniez l’Europe des règles - de subordonner la ratification du traité de Lisbonne à la ratification de l’accord sur le bouclier anti-missiles. Nous sommes nombreux à penser que cela n’est pas la bonne façon de procéder, mais vous avez pris la décision de subordonner votre propre pays à quelque chose qui nécessite une décision commune. Il est une chose que nous ne pouvons cependant ignorer, c’est le fait que le conflit du gaz est un conflit politique. Je pense que dans cette situation, il vous sera très difficile de mener une politique vis-à-vis de l’Est. Je ne comprends pas pourquoi, alors que les Tchèques sont si fiers de leur souveraineté et de leur indépendance, vous subordonnez le comportement des Tchèques aux actions des Irlandais.

Deuxièmement, Monsieur le Président en exercice du Conseil, vous n’avez pas mentionné l’euro. Hier, nous avons célébré au Parlement le 10e anniversaire de l’euro et son adoption par votre république sœur, la Slovaquie. Qu’allez-vous faire pour défendre l’euro au cours de la présidence tchèque?

 
  
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  Lena Ek (ALDE).(SV) Madame la Présidente, Monsieur Topolánek, Monsieur Barroso, il est tout à fait exact que nous vivons actuellement deux crises: une crise du climat et une crise financière. Nous pouvons également y ajouter une crise énergétique. Il est donc important de ne pas nous dissiper. Ma question au Premier ministre Topolánek est donc la suivante: la République tchèque veillera-t-elle à ce que les programmes adoptés face à la crise économique servent également à résoudre la crise climatique?

Après tout, nous avons ici l’opportunité d’offrir à nos citoyens un meilleur environnement et de nouveaux emplois et d’aider les petites entreprises. L’histoire montre que chaque crise financière est suivie d’une évolution technologique. Grâce aux investissements dans de nouvelles technologies écologiques telles que les centrales de chauffage, les biocarburants, la cogénération, les maisons à haut rendement énergétique, les panneaux solaires, les réseaux intelligents etc., nous pouvons bénéficier des ajustements nécessaires pour faire face à la menace climatique tout en suscitant la reprise économique dont l’Europe et le monde ont besoin. Des investissements simultanés dans les technologies respectueuses du climat et dans l’emploi permettront également de stabiliser notre situation vis-à-vis de la Russie en matière de sécurité.

Ceux qui se sont opposés au paquet énergétique et à une politique énergétique exhaustive à l’échelle européenne comprendront peut-être maintenant pourquoi nous nous sommes donné tant de mal pour permettre à l’Europe de parler d’une seule voix sur ces questions. En tout cas, les citoyens européens privés de chauffage en plein hiver savent ce qu’il faut faire. Nous ne pouvons pas revivre une situation comme celle que nous avons connue au Moyen-Orient, avec trois ou quatre délégations européennes qui se tournent autour.

Je salue donc la présidence tchèque et je me réjouis de sa coopération déjà bien établie avec le prochain pays destiné à occuper la présidence, la Suède, et je vous souhaite bonne chance.

 
  
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  Ģirts Valdis Kristovskis (UEN).(LV) Chers collègues députés, Monsieur Barroso, Monsieur Topolánek, je tiens à remercier le gouvernement tchèque pour sa détermination à poursuivre l’évaluation, entamée sous la présidence slovène, des aspects politiques, moraux et légaux des crimes commis par le régime communiste. Les conséquences des crimes du régime communiste sont comme une cicatrice repoussante sur le visage de l’Europe. Pourtant, au nom de la realpolitik, les politiciens européens continuent à faire semblant de ne pas la voir. Cela montre que l’Europe continue à manquer de respect d’elle-même face à l’idéologie totalitaire de la Russie. Malheureusement, aussi longtemps que les actions du nazisme seront reconnues comme des crimes contre l’humanité alors que les crimes du régime communiste de l’URSS seront excusés, nous devrons accepter le fait que l’Europe et sa réalité historique sont divisées en une moitié Ouest et une moitié Est. L’approvisionnement en gaz de l’Ukraine est interrompu et des chars russes pénètrent en Géorgie. Aussi longtemps que cela durera, les valeurs communes de l’Europe ne seront qu’un rêve. J’appelle la présidence tchèque à mettre en pratique la détermination manifestée dans la déclaration de Prague.

 
  
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  Jacek Saryusz-Wolski (PPE-DE). - (EN) Madame la Présidente, c’est la première fois qu’un pays de l’ex-Union soviétique assume la présidence, et nous croisons les doigts, Monsieur le Premier ministre, pour que ce soit une présidence de premier ordre.

Vous avez inauguré votre présidence dans un climat politique tendu et sous le vent glacial de la crise énergétique. Je tiens à vous féliciter, Monsieur le Premier ministre Topolánek, pour votre action rapide et pour votre engagement à trouver une solution à la crise du gaz, ainsi que pour la médiation que vous avez entreprise entre la Russie et l’Ukraine.

Deux des trois priorités de la présidence tchèque – l’énergie et le partenariat oriental – dépendent du gaz. Il est au centre des deux priorités de votre présidence. Vous devez trouver dès maintenant une solution urgente au problème de la solidarité. Vous devez vous atteler à débloquer les fournitures de gaz aux 18 États membres dont les citoyens et les industries sont lésés. Vous devez ensuite dégager une solution durable et systémique à long terme. Nous attendons de vous que vous établissiez une stratégie complète et décisive.

Je salue également la priorité que vous accordez au partenariat oriental, qui nous fournirait un cadre approprié pour une meilleure coopération avec nos partenaires orientaux, si proches de nos frontières. Le Parlement européen le complétera par sa propre dimension en créant une assemblée interparlementaire, l’Euronest. Ce partenariat contribuera à prévenir une autre crise similaire à celle-ci.

Je suis certain que la présidence tchèque, confrontée à une période si délicate et à la gestion d’une crise, sera capable de combler nos attentes et que, dans six mois, les barrières seront réduites et l’Europe plus forte, plus sûre et plus juste, comme l’affirme votre slogan.

– (CS) Rendre l’Europe plus douce! Je vous souhaite bonne chance.

 
  
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  Jo Leinen (PSE). – (DE) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice du Conseil, «une Europe sans barrières» est une bonne devise. Elle touche le cœur de l’idée européenne, le fait de rapprocher les peuples. J’espère toutefois qu’il sera possible d’abattre les barrières qui ferment les esprits de certaines personnes, qui éprouvent encore des réserves politiques, voire idéologiques face à l’Union européenne, et qui s’opposent donc à son évolution telle que la prévoit le traité de Lisbonne. Il reste aussi beaucoup de travail à faire en la matière dans votre propre pays.

Le traité de réforme est essentiel. Comment comptez-vous mener une politique énergétique sans la base prévue par le traité de Lisbonne? C’est impossible. De nombreux autres domaines politiques peuvent et doivent être envisagés de la même façon. Il est absolument inacceptable de lier la ratification du traité à d’autres questions d’ordre intérieur. Il s’agit d’un traité communautaire sans aucun rapport avec les différends politiques nationaux, opposition contre gouvernement ou inversement.

L’Europe est une communauté de valeurs. Les droits de l’homme et la règle de droit - des domaines dans lesquels votre pays présente également des lacunes - sont au centre des préoccupations. J’aimerais profiter de cette opportunité pour mentionner le cas du Dr Yekta Uzunoglu, qui lutte depuis 14 ans pour la justice et pour obtenir réparation. Je vous demande de tout faire pour que cette affaire malheureuse, pour laquelle Václav Havel a déjà fait une grève de la faim, trouve une issue positive sous votre présidence.

Au terme de la présidence française du Conseil, le président Sarkozy a déclaré que ces six mois l’avaient changé. J’espère que cette expérience vous changera également, ainsi que plusieurs autres dirigeants de République tchèque.

 
  
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  Andrew Duff (ALDE). - (EN) Madame la Présidente, je voudrais poser quatre questions au président en exercice.

Monsieur le Président en exercice, si, comme vous l’avez déclaré, vous pensez que le traité de Lisbonne est pire que le traité de Nice, pourquoi l’avoir signé?

Deuxièmement, pourriez-vous confirmer que la République tchèque ne sera pas tentée de suivre l’exemple irlandais et ne cherchera pas à démonter le paquet Lisbonne?

Troisièmement, n’est-ce pas contradictoire de venir ici et faire l’éloge de la légitimité du Parlement pour ensuite refuser de soutenir le traité qui renforce tant ses pouvoirs?

Quatrièmement, la présidence tchèque peut-elle réellement jouir d’une autorité à moins qu’elle ne ratifie le traité et jusqu’à ce qu’elle le ratifie?

 
  
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  Bogdan Pęk (UEN).(PL) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice du Conseil, paradoxalement, cette crise multiple qui frappe le monde entier et l’Europe peut également être une alliée, vu que ceux qui avaient pris l’habitude de donner à tous des leçons de gestion assument une lourde part de responsabilité dans cette crise. Ce sont eux qui tenaient les rênes du pouvoir et qui nous ont plongés dans cette crise.

Un vent de changement souffle aujourd’hui, il était perceptible dans votre allocution, et je souhaite donc à la présidence tchèque de réussir. J’aimerais évoquer un événement historique qui pourrait vous inspirer. En 1618, une délégation diplomatique envoyée par les Habsbourg s’est rendue à Hradčany, où elle a fait preuve d’une arrogance sans précédent. Les Tchèques les ont jetés par la fenêtre, comme ils le méritaient, dans un épisode connu sous le nom de «défénestration de Prague». J’appelle aujourd’hui de mes vœux une nouvelle défénestration. J’espère que vous jetterez tous les conseillers malhonnêtes par la fenêtre de la décence et de la raison et que vous parviendrez à faire avancer les affaires de l’Europe. Voilà ce qu’attendent les citoyens européens, et vous ne réussirez pas en écoutant ces charlatans.

 
  
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  Stefano Zappalà (PPE-DE).(IT) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, comme toujours en Europe, nous traversons des événements historiques importants, et les six mois de la présidence tchèque en feront certainement partie.

Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes importants auxquels la présidence devra trouver une solution. La voie à suivre pour le traité de Lisbonne, dont l’adoption doit être finalisée, a déjà été définie. Mais nous avons besoin d’on nouvel élan pour éviter que ce processus ne se prolonge pendant au-delà de cette année. La grave crise économique mondiale continuera à produire ses effets, et il ne fait aucun doute que ces effets seront importants tout au long de cette année. Il faut espérer que cette présidence suivra la voie choisie par la présidence française pour que les prochaines réunions du G8, sous la présidence italienne, produisent les résultats dont l’Europe a besoin.

L’Europe est confrontée à un problème grave en termes d’approvisionnement en énergie: c’est là un problème crucial et difficile à résoudre. Toutefois, nous sommes peut-être sur le point de trouver une solution. En tout cas, il faut absolument garantir l’avenir étant donné la dépendance de nombreux pays, y compris le mien, à ces approvisionnements.

La situation de la bande de Gaza est intolérable. On ne négocie pas avec des terroristes, mais les attaques à l’encontre du peuple israélien doivent cesser une bonne fois pour toutes et nous ne pouvons plus tolérer la mort de civils innocents dans cette guerre absurde et malheureusement ininterrompue.

Il faut résoudre le problème de l’immigration au niveau européen, et il convient donc d’accorder une grande importance à la situation de certains pays, dont l’Italie et Malte, qui sont confrontés à des problèmes considérables dans ce domaine. Nous devons nous pencher rapidement sur la question cypriote afin de régler une fois pour toutes les relations entre la Grèce et la Turquie, et entre l’Europe et la Turquie qui, en outre, attend toujours de pouvoir adhérer à l’Union.

Enfin, M. Topolánek, je souhaite vous voir toujours présent dans cette Assemblée; je vous souhaite bonne chance dans votre travail, et je vous remercie d’être resté avec nous après votre première réponse. Les présidences précédentes ne nous y ont pas habitués. C’est bon signe, et je vous en remercie.

 
  
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  Bernard Poignant (PSE). - Madame la Présidente, Monsieur le Président, j’ai découvert chez vos historiens tchèques la raison pour laquelle vous n’avez pas ratifié le traité de Lisbonne: ils parlent en effet de la magie du chiffre 8, comme 2008. Ce chiffre ponctue votre histoire, disent-ils: 1918, Tchécoslovaquie créée, 1348, Prague, ils citent une quarantaine d’exemples et notamment, trois derniers douloureux: 1938, où France et Royaume-Uni vous abandonnent, 1948 où vous êtes mis de l’autre côté par un coup d’État et 1968, les chars soviétiques. Alors 2008, je comprends, vous avez laissé de côté, puisque vous avez pensé que le ratifier cette année-là c’était suspect, d’autant qu’on a entendu dans certaines bouches la comparaison entre la souveraineté limitée de Brejnev et le traité. Le camarade Barroso, qui est là, malgré tous ses défauts et malgré son passé, n’est pas Brejnev!

(Rires)

Nous sommes dans une construction à souveraineté partagée et librement consentie. Le traité de Lisbonne, ce n’est qu’un moment dans cette histoire, ce n’est qu’une étape dans cette histoire. Je vous en supplie, 2008 c’est fini, ratifiez en 2009!

(Applaudissements)

 
  
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  Margarita Starkevičiūtė (ALDE).(LT) La République tchèque accède à la présidence de l’Union européenne à un moment où nous discutons de la façon de transformer l’économie et où nous débattons de l’adoption, pour l’avenir, d’un modèle plus social ou plus libéral pour l’avenir de l’Union européenne. Ce débat est parfois présenté comme un conflit entre la vieille Europe et la nouvelle Europe, mais je pense que les Tchèques parviendront à un consensus - après tout, il n’y a pas de si grandes différences entre ces deux conceptions. La mondialisation et l’environnement économique multiculturel qui se développe encore actuellement les rapprochent. La notion d’«économie de marché» est perçue très différemment par différentes personnes, et c’est là un facteur comportemental. Les pays de l’ancien bloc soviétique comprennent parfaitement que l’existence d’institutions du marché et de lois ne signifie pas nécessairement que le marché va s’épanouir. Ces institutions doivent correspondre à la mentalité et aux attentes des citoyens. Nous essayons parfois d’accentuer ces différences entre les différents modèles économiques à des fins politiques. Dans une perspective politique à long terme cependant, si l’on tient compte de l’évolution de l’environnement économique multilingue et multiculturel, le fait de retarder la réforme des politiques économiques ne peut que renforcer l’influence des groupes populistes radicaux. Cela risque de provoquer une instabilité politique à long terme et un retard économique.

 
  
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  Elmar Brok (PPE-DE).(DE) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice, Mesdames et Messieurs, je voudrais féliciter la présidence tchèque du Conseil à l’occasion de son entrée en fonction. C’est la première fois que la présidence du Conseil est assurée par un pays de l’ancien pacte de Varsovie, ce qui, comme M. Nassauer l’a mentionné à juste titre, revêt une importance symbolique.

Les négociations sur le gaz, les activités du président en exercice Schwarzenberg au Moyen-Orient et de nombreux autres exemples montrent que la présidence tchèque du Conseil est bien préparée au travail qui l’attend. J’attache donc une grande importance aux espoirs fondés sur ce que l’on appelle un concept stratégique de sécurité énergétique. Cet exemple particulier montre clairement qu’il existe de nombreux domaines dans lesquels les États nations ne sont plus en mesure de défendre seuls les intérêts de leurs citoyens, et où seule une approche européenne commune peut y parvenir.

Cependant, Monsieur le Président en exercice, ces compétences en matière d’énergie et de sécurité énergétique ne nous sont conférées que par le traité de Lisbonne. Actuellement, nous agissons uniquement à titre de coordinateurs, et nos actions ne sont pas contraignantes. Il existe de nombreux défis que nous ne serons pas en mesure de relever sans la capacité d’action que nous donne le traité de Lisbonne - la capacité d’une plus grande démocratisation, à savoir le renforcement des droits du Parlement européen et de ceux des parlements nationaux. J’espère donc que l’interprétation vers l’allemand s’est fourvoyée quand elle vous a fait dire que le traité de Nice était sans doute meilleur que le traité de Lisbonne. Vous devriez encore être en mesure de corriger la version allemande. Nous devons donc nous efforcer de dire clairement que seul le traité de Lisbonne nous permettra de mieux affronter nos principaux défis dans tous les domaines principaux. Merci beaucoup.

 
  
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  Edite Estrela (PSE).(PT) Monsieur le Président en exercice, vous avez parlé d’une Europe de règles. En fait, vous avez beaucoup parlé de règles. Eh bien, l’une des règles de la démocratie est qu’il faut respecter ses engagements. Vous vous étiez engagé à ratifier le traité de Lisbonne avant la fin de l’année 2008. Vous ne l’avez pas fait, et c’est un tort. Je vous pose donc la question: «Quand la République tchèque va-t-elle ratifier le traité de Lisbonne?»

Vous avez également parlé d’assurance. Cette assurance me fait plutôt penser à de l’arrogance. Le gouvernement et le président tchèques ont parfaitement le droit de dire ce qu’ils veulent, mais ils ne doivent pas oublier qu’ils font partie de l’Union européenne et qu’ils parlent désormais au nom de près de 500 millions de citoyens et de 27 États membres.

C’est pourquoi vous ne pouvez ignorer le fait que 25 États membres ont déjà ratifié le traité de Lisbonne et que l’Irlande a déjà prévu un deuxième référendum. Heureusement, les sondages semblent indiquer une majorité en faveur du traité. Les Irlandais ont compris que dans cet environnement international particulièrement difficile, leur appartenance à l’Union européenne et leur adoption de l’euro les ont protégés de problèmes plus graves encore.

Il ne reste plus à la République tchèque qu’à indiquer quand elle compte ratifier le traité de Lisbonne. Comme l’a indiqué le président de mon groupe, Martin Schulz, à un moment où l’Europe fait face à des difficultés sans précédent, il faut qu’elle parle d’une seule voix. Seul le traité de Lisbonne le permet.

 
  
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  Marco Cappato (ALDE). – (IT) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, Monsieur Topolánek, vous avez mentionné le Partenariat oriental. Ce partenariat est une invention relativement récente de l’Union européenne. Il n’existait pas dans l’Europe que les pères fondateurs du manifeste de Ventotene appelaient de leurs vœux, ni dans l’Europe des premiers temps après la seconde Guerre Mondiale. Cette Europe donnait à ses voisins, y compris ceux d’Europe centrale et de l’Est, la perspective de la rejoindre. L’Europe a été un facteur de paix non pas en offrant à ses voisins la perspective d’un partenariat, mais la perspective d’une adhésion, de devenir membres de l’UE.

Puisque nous parlons de barrières, de définir les limites de l’Europe, la présidence française qui vous a précédé a claqué la porte au nez de la Turquie et a exprimé clairement l’intention de l’Union européenne de fermer ses frontières. Le résultat est que tout autour de l’Union européenne, qui représentait autrefois un espoir pour les pays comme le vôtre, nous voyons aujourd’hui des guerres et des tensions au Moyen-Orient, dans les Balkans, dans le Caucase, l’Oural et le Maghreb.

Nous, les membres du Parti Radical non violent, vous demandons de tenir compte de la nécessité urgente d’envisager des États-Unis d’Europe, d’ouvrir l’Union à de nouveaux membres et de ne pas se fourvoyer dans des relations de partenariat. Ce partenariat ne couvre pas les facteurs les plus importants: les droits civiques et politiques des citoyens de l’Europe et des pays limitrophes du continent européen.

 
  
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  Gunnar Hökmark (PPE-DE).(EN) Madame la Présidente, je tiens à féliciter le président en exercice pour la compétence dont sa présidence a déjà fait preuve en traitant de nombreuses questions.

Beaucoup de Suédois ont toujours le sentiment que Prague est à l’est de Stockholm, et ce en raison de l’héritage laissé par la géographie politique du siècle dernier. C’est inexact et votre présidence, Monsieur le Président en exercice, rendra à la République tchèque la place qui lui est propre dans nos cartes mentales – au cœur de l’Europ,e dans le passé, ainsi que dans le futur.

Puis-je également exprimer l’espoir que vous ouvrirez la voie à la présidence suédoise: d’une part, en ce qui concerne les questions climatiques et la compétitivité, domaines dans lesquels il est capital pour vous de démontrer que nous traiterons les problèmes économiques dans un esprit d’ouverture, sans protectionnisme et avec le dynamisme d’une économie ouverte; et, d’autre part, en ce qui concerne les questions énergétiques, où vous jouerez un rôle crucial, étant donné que vous êtes très bien placés. La période que nous traversons accentue le besoin de réformes et de changements.

Je pense qu’il est juste de dire que la solidarité et la sécurité en matière d’énergie impliquent que nous devons réformer et approfondir le marché intérieur européen de l’énergie. Sans cela, nous nous exposerons à diverses menaces et tentatives de nous diviser, de nous fragmenter. L’un des objectifs devrait consister à s’assurer que personne ne puisse contrôler à la fois la fourniture et la production de gaz et d’électricité d’une part et leur distribution d’autre part; pour garantir cela, nous aurons besoin d’un marché commun. Si votre présidence y parvient, ce sera un pas stratégique en avant, qui, je l’espère, vous vaudra nos félicitations à tous dans six mois.

 
  
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  Maria Berger (PSE).(DE) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice du Conseil, plusieurs de mes collègues députés présents aujourd’hui et moi-même faisions partie des députés membres de la commission interparlementaire qui ont plaidé en faveur de l’adhésion de la République tchèque avant 2004. Ainsi, le fait d’accueillir pour la première fois une présidence tchèque fait de ce jour un jour spécial pour des députés autres que les députés tchèques. Je voudrais ajouter, du point de vue d’une députée autrichienne, qu’il n’était pas toujours bien vu de mener campagne en Autriche pour l’adhésion de la République tchèque. Nous faisons donc partie de ceux qui offrent à la présidence tchèque un soutien particulier et qui ne comptent pas accorder trop d’importance aux petits problèmes des premiers jours – on a déjà mentionné la prise de position partisane dans le conflit de Gaza ou l’opinion du président tchèque, qui pense que les protections sociales et environnementales sont trop strictes. Du point de vue autrichien, nous sommes particulièrement attristés par la réaction positive exprimée face au projet slovaque de remettre en service la centrale de Bohunice, ce qui constituerait une violation claire du droit européen.

L’excellent philosophe et écrivain Jiří Gruša a écrit un «Manuel d’utilisation pour la République tchèque et Prague», que je ne peux que recommander à tous mes collègues députés. Il s’agit d’un ouvrage agréable et plein d’humour. Il n’existe actuellement aucun manuel d’utilisation pour l’Europe; si un tel manuel devait un jour être écrit, il recommanderait certainement à toutes les nouvelles présidences de ne pas rejeter le soutien offert par le Parlement ou par les gouvernements des États voisins.

 
  
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  Othmar Karas (PPE-DE). (DE) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice, vous avez une responsabilité particulière: la présidence tchèque du Conseil a connu des débuts chaotiques. Son installation artistique provocante a suscité l’indignation, mais les efforts sérieux qu’elle a consentis pour reprendre pied et assumer la responsabilité de l’ensemble de l’Union se sont fait sentir bien avant tout aujourd’hui. Elle semble bien préparée. Son programme contient les bonnes priorités. Elle sera cependant jugée d’après la détermination, l’engagement personnel et l’esprit européen dont vous ferez preuve pour mettre en œuvre ces priorités, et d’après votre taux de réussite.

Le président de la Commission, M. Barroso, a dit que l’UE serait mise à l’épreuve au cours des six prochains mois. La présidence tchèque du Conseil et le gouvernement tchèque sont eux aussi mis à l’épreuve du test de la politique européenne. Nous ne réussirons ces épreuves qu’en donnant le meilleur de nous-mêmes. C’est pourquoi je vous demande d’arrêter d’utiliser la politique européenne à des fins de politique intérieure et de ne plus encombrer la présidence du Conseil avec des questions d’ordre national. Vous devriez dire clairement aux citoyens que vous sentez déjà que dans des domaines tels que le conflit sur le gaz, la guerre à Gaza, les actions de la Slovaquie par rapport à Bohunice et la crise financière, le traité de Lisbonne vous donnerait un rôle plus fort et vous permettrait de jouer ce rôle en meilleure harmonie avec les autres institutions européennes.

L’Union européenne est une communauté de valeurs et un système commun de droit. Oui, nous avons des règles, et quiconque les enfreint, quiconque ne tient pas ses promesses, fait preuve d’un manque de solidarité. Malgré toutes nos différences, nous sommes unis par notre communauté de valeurs, notre système de droit commun et nos objectifs politiques.

C’est pourquoi je vous lance l’appel suivant: ne vous cachez pas derrière l’Irlande, faites un pas en avant, ratifiez le traité de Lisbonne avant la journée de l’Europe 2009, avant la fin de votre présidence du Conseil. Nous vous jugerons sur vos actes et non sur la base des commentaires de votre président en République tchèque.

 
  
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  Gary Titley (PSE). - (EN) Madame la Présidente, j’ai trouvé intéressant que le président tchèque en exercice ait déclaré que l’opposition tentait de torpiller la présidence tchèque parce que, de mon point de vue, il s’en charge très bien tout seul.

Je remarque que la présidence tchèque affirme faire tout son possible pour élargir l’Union européenne et y intégrer la Croatie. Si c’est le cas, pourquoi ne peut-elle ratifier le traité de Lisbonne? Après tout, la présidence tchèque l’avait approuvé et devrait, dès lors, remplir ses obligations.

Soyons honnêtes: la présidence ne commence pas sous les meilleurs auspices. Le président tchèque décrit le train de mesures sur le changement climatique comme un luxe ridicule. Le ministre tchèque des finances apparente le plan de relance économique à une réminiscence de l’ère communiste. Et la perle – qui a offensé tout le monde, mais spécialement les Bulgares –: la rétractation de la première déclaration sur la crise de Gaza quelques heures après sa diffusion.

À l’heure actuelle, nous avons besoin d’être dirigés, et d’après ce que j’ai pu observé jusqu’à présent, je pense que plus tôt nous aurons un président du Conseil à temps plein, mieux ce sera, parce que seule une action européenne cohérente fournira une sécurité à l’Europe, aura une influence mondiale et apportera une relance économique. Par conséquent, soyons dirigés.

(La présidente retire la parole à l’orateur)

 
  
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  Josef Zieleniec (PPE-DE).(CS) Madame la Présidente, la présidence tchèque mérite notre reconnaissance pour le rôle actif qu’elle a joué dans la résolution du conflit relatif au renouvellement de l’approvisionnement en gaz tchèque. Cependant, ce serait une grave erreur que de se s’en détourner avant d’aborder les causes fondamentales de ce problème.

Ce conflit trouve clairement son origine dans l’ambition de la Russie d’étendre sa sphère d’influence à l’Ukraine et à l’Europe centrale. L’objectif de l’UE doit donc être de maintenir l’Ukraine sur l’écran radar de l’Union. Mais cela ne sera pas possible si l’Ukraine continue de favoriser des transactions opaques et s’accroche à des «prix de voisin» qui ne reflètent pas la véritable situation du marché et qui prolongent la dépendance politique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie.

Les priorités de la présidence tchèque incluent la sécurité énergétique et le renforcement du Partenariat oriental. L’un des aspects fondamentaux de ce partenariat doit être d’aider l’Ukraine à fixer dès que possible des prix de l’énergie conformes au marché et négociés dans le contexte de contrats à long terme.

La Présidence devrait également faire pression sur Kiev pour démanteler les structures économiques opaques qui nuisent aux efforts de réforme et de développement d’un État de droit. Seule une pression extérieure forte sur l’Ukraine et une coopération active peuvent l’aider à renoncer aux intérêts à court terme et souvent personnels en faveur d’une véritable indépendance par rapport à la Russie et d’un État de droit libéré de la corruption omniprésente. Faute d’un grand nettoyage en Ukraine, l’UE ne saurait pas réagir efficacement à la politique de plus en plus assurée de la Russie vis-à-vis de l’Europe centrale et de l’Est.

Le moment idéal pour établir une coopération étroite entre l’UE et l’Ukraine sera juste après la fin de cette crise du gaz. Si la présidence tchèque ne parvient pas à exercer une pression efficace sur les dirigeants ukrainiens au nom de l’UE, nous assisterons bientôt à de nouveaux épisodes d’interruption de l’approvisionnement en gaz par temps de gel, avec des conséquences majeures pour les économies des États membres, mais aussi et surtout à un glissement dangereux des relations géopolitiques en Europe centrale et de l’Est.

 
  
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  Proinsias De Rossa (PSE). - (EN) Madame la Présidente, comme chacun au sein de ce Parlement, j’adresse mes meilleurs vœux à la présidence tchèque en exercice. Cependant, Monsieur le Président en exercice, je suis consterné par le commentaire scandaleux que vous avez formulé ici même ce matin, en déclarant que le traité de Lisbonne était pire que celui de Nice. Non seulement, cette affirmation est inexacte, mais elle sème également la discorde et constitue un abus de confiance. Vous devez maintenant sérieusement envisager de retirer les commentaires que vous avez exprimés ici même ce matin concernant le traité de Lisbonne.

Nous avons besoin de l’Union la plus unie, la plus démocratique et la plus efficace que propose le traité de Lisbonne afin d’affronter les problèmes multiples, chacun d’entre eux pouvant précipiter notre monde dans un conflit: l’énergie, la sécurité, le changement climatique, la crise économique et financière, et les nombreuses guerres dans de nombreuses régions. En tant que président en exercice, votre rôle est d’intercéder pour l’Europe et de conduire une Europe basée sur des valeurs communes de solidarité – intérieure et extérieure –, une économie sociale de marché, le multilatéralisme et l’égalité entre hommes et femmes – en ce compris le droit à la fois des hommes et des femmes de partager le rôle parental.

Monsieur le Président en exercice, vous devez oublier vos opinions conservatrices et néolibérales pendant six mois. À défaut, vous serez en conflit permanent avec ce Parlement pendant cette période. L’Irlande devra probablement voter par référendum sur un traité de Lisbonne clarifié en automne de cette année. Je travaillerai dur afin de garantir une issue positive pour l’Irlande et l’Europe. Vos commentaires d’aujourd’hui ont rendu cette tâche beaucoup plus ardue. Si le référendum échoue, Monsieur, la large majorité des Européens ne vous en sera pas reconnaissante.

(La présidente retire la parole à l’orateur)

 
  
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  Jerzy Buzek (PPE-DE).(PL) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice, Monsieur le Président de la Commission, je tiens en particulier à remercier M. le Président en exercice à l’occasion se son entrée en fonction et à le féliciter après ces deux premières semaines difficiles mais réussies de sa présidence. Je comprends parfaitement vos réflexions sur l’identité nationale, une identité que nous, les pays situés entre l’Est et l’Ouest de l’Europe, avons développée avec succès.

Je voudrais attirer votre attention sur une question dont je pense qu’elle sera cruciale au cours des six prochains mois: le troisième paquet énergétique. Ce paquet traite en premier lieu du marché commun de l’énergie, d’une agence européenne de coopération entre les régulateurs nationaux, des connexions transfrontalières et d’investissements communs, et donc d’intégration - en d’autres termes, ce paquet se penche sur la solidarité énergétique et la sécurité des approvisionnements en énergie.

Deuxièmement, ce troisième paquet énergétique permet la libéralisation du marché, un accès équitable aux réseaux et donc la concurrence sur le marché, ce qui implique une réduction des coûts et de l’impact environnemental, une énergie moins chère pour les consommateurs et donc pour l’économie, ce qui nous aidera à faire face à la crise.

Et troisièmement, le troisième paquet énergétique instaure des règles équitables pour le comportement des pays situés en dehors de nos marchés, avec des politiques communes d’approvisionnement des pays de l’UE et la possibilité de transit via des pays tiers. Dans le contexte du Partenariat oriental de l’UE et de la dimension orientale, ce troisième paquet s’exprime clairement.

Ce troisième paquet présente des avantages pour chacune des trois priorités principales de votre présidence - l’énergie, l’économie et la dimension orientale de l’Europe. Je vous invite à respecter cette priorité et à...

(La présidente retire la parole à l’orateur)

 
  
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  Jan Andersson (PSE).(SV) Madame la Présidente, je souhaite moi aussi souhaiter la bienvenue à la présidence tchèque. Au cours de cette présidence, nous connaîtrons une faible croissance et une augmentation du chômage. Nous sommes confrontés à une situation économique difficile. Je lisais la semaine dernière dans le Financial Times les solutions proposées par le président Klaus, et je ne suis pas du tout d’accord avec elles. Il dit que nous devons réduire nos ambitions en matière de politique environnementale et climatique, mais aussi en matière de politique sociale. C’est une approche que nous ne devons absolument pas adopter. Si l’Europe doit être en mesure de concourir à l’avenir, nous devons investir dans une technologie environnementale moderne. Nous devons investir dans une infrastructure moderne et dans une politique climatique active afin de créer une société durable à long terme. Ceci permettra d’augmenter la croissance économique et l’emploi.

La situation est semblable en matière de politique sociale. Nous devons investir dans une politique sociale basée sur des conditions de travail équitables, l’égalité de traitement des travailleurs, un environnement de travail de qualité, etc. Cela ne signifie pas une croissance moindre, mais une croissance que nous pourrons maintenir à plus long terme.

Et enfin, j’aimerais mentionner la politique familiale. La politique familiale mentionnée par votre programme est désuète. Une politique familiale moderne doit se baser sur une responsabilité égale des hommes et des femmes par rapport aux enfants et au travail. Votre programme pointe dans une tout autre direction.

 
  
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  Rumiana Jeleva (PPE-DE). - (BG) Merci, Madame la Présidente. En tant que députée européenne de Bulgarie, je me réjouis que l’énergie et la sécurité énergétique fassent partie des principales priorités de la présidence tchèque. Ces derniers jours, un grand nombre d’États membres de l’UE ont été pris en otage dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie. Rien qu’en Bulgarie, plus de 160 000 ménages ont été privés de chauffage. Malheureusement, le gouvernement bulgare n’a pas été en mesure d’aider ses citoyens au cours de cette crise. La Bulgarie est actuellement le seul pays de l’UE à ne pas posséder de sources, de fournisseurs alternatifs ni de réserves de gaz. Nous devons tirer les leçons de cette affaire.

Chers collègues députés, je pense que je m’exprime au nom de tout le Parlement quand je dis que nous ne pouvons pas permettre que les citoyens européens paient le pris de jeux politiques entre pays qui se servent des ressources énergétiques comme outils politiques. C’est pourquoi je pense que nous avons besoin de solutions durables dans le secteur énergétique. Nous avons besoin d’une politique européenne commune en matière d’énergie. Un élément important de cette politique est l’amélioration de notre infrastructure énergétique. Lorsque nous parlons de solidarité énergétique européenne, nous pensons à des projets énergétiques communs dans l’Union européenne et à la fin des pratiques actuelles basées sur des accords bilatéraux.

J’aimerais également croire qu’avant longtemps, il sera possible de construire en Europe des infrastructures nucléaires paneuropéennes dans le cadre de projets communs impliquant les États membres. Dans cette perspective, je me réjouis également que le développement de la coopération avec l’Ukraine, les pays du Caucase méridional et des Balkans fasse partie des priorités de la présidence tchèque Ce n’est qu’en adoptant une approche intégrée tenant compte des intérêts des États membres et des pays des régions que je viens de mentionner, mais aussi des opportunités engendrées par ces intérêts, que nous parviendrons à éviter et à surmonter les crises telles que la crise du gaz que nous venons de traverser. Nous devons prendre des mesures immédiatement et agir dans l’intérêt de l’Union européenne. La création d’une politique européenne commune en matière d’énergie est plus nécessaire que jamais.

Je souhaite beaucoup de succès à la présidence tchèque.

 
  
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  Katalin Lévai (PSE). (HU) Madame la Présidente, Monsieur le Premier ministre, la présidence tchèque a choisi pour devise «une Europe sans barrières». Elle s’est fixé comme priorités la politique énergétique et la stabilité économique. Je tiens à souligner l’importance d’une autre priorité, celle du citoyen européen.

J’aimerais que nous accordions davantage d’attention aux problèmes qui touchent directement la vie des citoyens. Il faut accorder plus d’importance à l’amélioration des programmes sociaux européens, aux garanties de solidarité, d’égalité et d’opportunité en Europe et à la mise en œuvre de la politique relative aux minorités. Je joins ma voix à ceux qui demandent la ratification du traité de Lisbonne.

Il faut impliquer plus étroitement les citoyens dans la politique européenne, car je pense que l’insuffisance des paquets sociaux et le manque de communication entraînent une perte de confiance toujours plus importante dans les institutions européennes. Je pense que le rôle de l’éducation est particulièrement important...

(La présidente retire la parole à l’orateur.)

 
  
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  Zuzana Roithová (PPE-DE).(CS) Monsieur le Président en exercice du Conseil, Mesdames et Messieurs, le début de la présidence tchèque a été marqué par le conflit à Gaza et la crise énergétique. Après une vague de commentaires dubitatifs et dédaigneux quant à la capacité de la République tchèque à diriger l’Union, l’Europe et le reste du monde constatent avec étonnement le comportement responsable et efficace de la présidence tchèque face à ces crises inattendues. Je me demande cependant ce qui justifie cet étonnement, et je me réjouis que le gouvernement tchèque se soit penché sur ces problèmes très tôt, dès Noël, parce que la présidence française n’avait pas su les étouffer dans l’œuf.

J’aimerais que vous fassiez preuve de la même assurance dans les négociations avec la Chine, qui viole sciemment toutes les règles du commerce international, favorise une concurrence déloyale et menace la santé des Européens en inondant le marché de contrefaçons et de produits dangereux. Aujourd’hui par exemple, les parents européens ont bien du mal à trouver des chaussures pour enfants ne présentant aucun risque pour la santé, mais jusqu’à présent, ni le Conseil ni la Commission n’ont accordé beaucoup d’attention à ce problème.

Je me réjouis donc que l’«Europe dans le monde» fasse partie de vos priorités. Je vous assure que l’Europe est ouverte au commerce mondial, mais aucun président du Conseil n’est encore parvenu à assurer une réciprocité équitable et à ouvrir la Chine aux producteurs européens. J’espère que votre excellente équipe et vous-même aurez plus de succès.

Monsieur le Président en exercice du Conseil, je vous félicite pour l’excellente qualité et le réalisme de ce programme pour l’Europe, mais aussi pour votre évolution personnelle. Sachant que vous dirigez un parti politique dont certains courants ont voté en 2003 contre notre adhésion à l’Union, vous vous en tirez magnifiquement sur la scène européenne. J’espère que nous assisterons à un assouplissement semblable des opinions de certains autres membres de votre parti par rapport au traité de Lisbonne.

Les médias nous rapportent que les Irlandais, face à la crise financière, comprennent mieux aujourd’hui que ce traité est un instrument décent conçu pour permettre d’affronter les périodes difficiles. J’espère que vous percevrez vous aussi bientôt ce traité sous un jour plus positif, même s’il faut pour cela supprimer le numéro du président Klaus de votre répertoire téléphonique. Malgré les différences d’opinion qui nous séparent, je nous souhaite à tous une présidence tchèque réussie.

 
  
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  Katerina Batzeli (PSE).(EL) Madame la Présidente, Monsieur le Premier ministre, outre la question de la politique étrangère, les mesures à prendre face à la crise économique et le traité de Lisbonne, l’une des priorités fondamentales de l’Union européenne doit être la jeunesse. Votre programme mentionne cette priorité. Je pense qu’en ce qui concerne les jeunes, votre programme devrait être mieux intégré et plus proactif.

Les jeunes ne se laissent plus convaincre par des déclarations et des promesses. Ils ne se sentent pas en sécurité face à des États qui s’écoulent et qui s’avèrent incapables de réagir à la crise économique. Ils n’acceptent plus des systèmes éducatifs qui les mènent tout droit au chômage et à l’exclusion sociale. Ils n’acceptent pas l’euroscepticisme, la peur de l’Europe. La ratification du traité de Lisbonne leur pose un problème. Ils connaissent des conflits quotidiens. C’est la nouvelle génération qui peut comprendre ce que signifie...

(La présidente retire la parole à l’orateur.)

 
  
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  John Bowis (PPE-DE). - (EN) Madame la Présidente, je voudrais dire au président en exercice qu’en ce qui me concerne, son pays est symbolisé par deux hommes: Franz Kafka et Jan Palach. Tous deux incarnent la lutte pour la liberté et la démocratie et tous deux ont représenté la frustration, la douleur et le sacrifice parfois inhérents à cette lutte.

C’est pourquoi je pense, Monsieur le Président en exercice, que vous considérerez la lutte de Gaza d’un point de vue tout particulier et que vous comprendrez la douleur et la frustration du peuple de Gaza et du peuple israélien. J’espère dès lors que vous ferez tout pour stopper le massacre qui se déroule dans cette région.

Vous serez également en mesure de sensibiliser le président américain aux questions du changement climatique et de l’amener dans l’équation à Copenhague.

Sur le plan intérieur, vous aurez l’occasion d’apporter votre touche personnelle aux propositions législatives en suspens au sein de ce Parlement – et je souligne les nouvelles possibilités pour les citoyens qui découleront de la fourniture des soins de santé transfrontaliers, un point qui, je le sais, figure dans votre programme.

Vous avez mentionné la libre circulation de la connaissance. Il n’est pas de domaine où cette libre circulation est plus importante que celui de la science médicale et de la santé mentale. J’ai eu le privilège de soutenir partiellement le travail de réforme de la santé mentale en République tchèque. Je sais que vous aurez à cœur de poursuivre ces réformes, non seulement dans votre pays, mais dans toute l’Europe. Je voudrais que vous vous rappeliez de juin dernier, lorsque nous avons élaboré le pacte pour la santé mentale pour l’Union européenne. Ce thème ne figure pas aujourd’hui dans votre programme, mais j’espère que vous ferez en sorte qu’il y soit comme question à approfondir, parce que, surtout, notre tâche – votre tâche – est d’aider les personnes de notre communauté qui sont vulnérables et ont besoin de notre soutien. Je sais que vous ferez de votre mieux pour y parvenir, et je vous souhaite de réussir dans toutes vos tentatives.

(Applaudissements)

 
  
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  Józef Pinior (PSE).(PL) Je souhaite tout d’abord évoquer la réunion des mouvements clandestins d’opposition polonais et tchèques organisée il y a 21 ans par Solidarité dans les Monts des Géants, à la frontière entre la Pologne et la Tchéquie.

La République tchèque est le premier pays d’Europe centrale et de l’Est à assurer la présidence de l’UE. Monsieur le Président en exercice, c’est un devoir. Les Tchèques qui dirigent l’Union européenne sont les héritiers de la longue lutte de l’Europe centrale et de l’Est pour briser le Rideau de fer et pour rétablir une communauté démocratique de sociétés européennes. Je tiens à souligner l’importance intellectuelle et politique particulière de la présidence tchèque.

Parmi ses nombreuses priorités, la plus importante est de conclure la ratification du traité de Lisbonne et de renforcer la politique étrangère commune de l’Europe. Une autre tâche essentielle est de préparer une stratégie pour les relations transatlantiques à la suite de l’élection d’un nouveau président américain. Et enfin, je souhaite un prompt rétablissement au président Václav Havel à la suite de sa récente opération.

 
  
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  Mihael Brejc (PPE-DE).(SL) La présidence tchèque s’est déclarée prête à intervenir pour sortir de l’impasse dans les négociations relatives à l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne. Monsieur le Président, permettez-moi de vous rappeler à cet égard que chaque pays candidat est tenu de soumettre des documents crédibles. Si les documents ne sont pas crédibles, ce fait doit être porté à l’attention des pays concernés.

Dans le cas précis de la Croatie, celle-ci a indiqué sur ses cartes une frontière contestée. Au lieu de mentionner que telle ou telle section de la frontière est contestée, elle a simplement tracé la frontière comme elle l’entend. Il va de soi qu’un tel document n’est pas crédible, car il concerne un litige entre deux pays qui devra être résolu dans un autre contexte. Il s’agit d’un désaccord bilatéral entre deux pays qui entretiennent par ailleurs des relations de bon voisinage, mais il s’agit bien d’un désaccord qu’il va falloir résoudre. Je tiens donc à souligner que la Slovénie ne fait pas preuve d’intransigeance quand elle affirme que les documents soumis par la Croatie ne sont pas crédibles. La Slovénie fait simplement valoir que les États membres sont tenus d’attirer l’attention de ce pays candidat sur le fait qu’il est tenu de soumettre des documents conformes aux normes de l’Union européenne.

Quelle solution est possible? De nombreuses solutions ont déjà été avancées, et je pense que la présidence tchèque s’efforcera elle aussi d’élaborer une proposition adéquate. La Croatie pourrait par exemple déposer une décision gouvernementale ou parlementaire indiquant clairement que ces frontières sont indicatives, provisoires ou utilisant tout autre terme spécifiant clairement que ces frontières sont temporaires et n’ont pas encore été fixées. Je pense que cela nous permettrait d’avancer un peu et que la Croatie pourrait ainsi adhérer aussi rapidement que possible à l’Union, ce qui serait également dans l’intérêt de la Slovénie.

Pour conclure, permettez-moi de vous souhaiter un maximum de réussite dans votre présidence du Conseil de l’Union européenne.

 
  
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  Richard Falbr (PSE).(CS) Le président en exercice du Conseil a déjà subi de nombreuses critiques. Je m’abstiendrai d’en rajouter. Dans les contes de fées tchèques, le château est généralement occupé par un roi sage qui ne provoque personne, ne vexe personne et ne prétend pas être un expert en toutes choses. Tel n’est pas le cas du Château de Prague. Ma foi, rien n’est parfait. Je suis pourtant convaincu que le président en exercice du Conseil parviendra à compenser ce handicap et qu’il tiendra les promesses qu’il nous a faites aujourd’hui. Je le connais depuis près de 20 ans, et je me réjouis de la façon dont l’appartenance à l’Union européenne l’a fait évoluer du point de vue politique. Je croise les doigts pour et lui souhaite de réussir parce que, comme disent les Espagnols: «Con mi patria, con razón o sin ella». Les Anglais diraient «Good or bad, my country», et moi-même j’affirme: mon pays, pour le meilleur et pour le pire.

 
  
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  Zita Pleštinská (PPE-DE). (SK) Je souhaite tout d’abord exprimer ma satisfaction de constater que dès le début de sa présidence, notre voisin fraternel la République tchèque a dissipé tous les doutes quant à la capacité d’un nouvel État membre à gérer et à administrer les affaires de l’Union européenne.

La République tchèque a prouvé qu’elle était capable de réagir aux situations critiques, comme la guerre à Gaza et la perturbation de l’approvisionnement en gaz de l’UE depuis la Russie. En tant que représentant de la Slovaquie, qui importe près de 97 % de son gaz naturel depuis la Russie et qui, avec la Bulgarie, se trouve dans la situation la plus critique, j’aimerais féliciter personnellement M. le Premier ministre Topolánek pour sa participation aux négociations avec la Russie et l’Ukraine. Monsieur le Premier ministre, la Slovaquie est toujours privée de gaz et a donc besoin de votre aide d’urgence. L’Europe a besoin d’une politique énergétique commune, et elle doit améliorer sa position de négociation en matière d’énergie.

La France a entamé sa présidence sous le signe du conflit russo-géorgien, et la présidence tchèque doit faire face au conflit commercial et politique entre la Russie et l’Ukraine. Je suis convaincue que l’heure est venue de tirer la leçon de ces événements. Il est important d’identifier les domaines dans lesquels l’UE dépend de la Russie et les domaines dans lesquels la Russie dépend de l’UE. Les relations avec la Russie sont importantes, mais il est inacceptable que la Russie se serve du gaz comme d’une arme politique. Il faut diversifier rapidement nous sources énergétiques et commencer la construction du gazoduc Nabucco. Monsieur le Premier ministre, la Slovaquie se trouve dans une position extraordinaire, et vous considère comme un allié dans le cadre de sa décision stratégique concernant Jaslovské Bohunice. Monsieur Barroso, j’aimerais également demander votre aide en tant que président de la Commission européenne.

Je pense personnellement qu’il reste de nombreuses imperfections en matière de libre circulation des personnes, et je me réjouis donc de la devise de la présidence tchèque «une Europe sans barrières».

J’espère que la présidence tchèque parviendra à mettre en œuvre son programme 3E et à rapprocher l’UE des objectifs de Lisbonne.

 
  
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  Miloš Koterec (PSE). (SK) Monsieur le Premier ministre, nous avons été autrefois des concitoyens, et à ce titre je me réjouis de vous accueillir au Parlement européen et je vous souhaite bonne chance dans la réalisation des objectifs que vous nous avez présentés.

Vos 3E prioritaires résument clairement les problèmes auxquels l’Union européenne se trouve actuellement confrontée, même si j’espère que dans le volet économique, vous n’oublierez pas les aspects sociaux si importants pour la plupart des citoyens européens. En vous voyant participer aux festivités organisées pour saluer l’adoption de l’euro par la Slovaquie, j’ai été ravi de découvrir que le nouveau président en exercice du Conseil était partisan d’une intégration plus étroite des pays de l’Union. Néanmoins, comme la plupart de mes collègues députés, je serais encore plus heureux de vous voir contribuer à la ratification du traité de Lisbonne en République tchèque. Sans cette ratification, il sera difficile de réaliser les priorités que vous vous êtes fixées. Nous devons faire ce pas en avant si nous voulons réellement que l’UE devienne, selon vos propres mots, non seulement un bailleur de fonds mais aussi un acteur.

Monsieur le Premier ministre, comme l’ont déjà dit de nombreux autres députés, les élections européennes seront un moment important de votre présidence. La participation aux élections aura une influence sur la politique européenne des cinq prochaines années, et le soutien matériel du Conseil peut jouer un rôle important en la matière. Lorsque la Slovaquie est éliminée du championnat du monde de hockey sur glace et que la République tchèque se qualifie pour le tour suivant...

(La présidente retire la parole à l’orateur.)

 
  
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  Tunne Kelam (PPE-DE). - (EN) Madame la Présidente, je souhaiterais apporter le soutien le plus chaleureux à la présidence tchèque. Le renforcement réel de la compétitivité constitue le meilleur remède à la crise économique, assorti du respect des quatre libertés fondamentales. Monsieur le Président en exercice, je soutiens votre idée de développer au maximum le partenariat avec l’Est. Nous comprenons maintenant l’importance d’impliquer des pays tels l’Ukraine et la Géorgie dans l’État de droit et le contrôle démocratique.

En septembre dernier, le Parlement européen a suggéré la date du 23 août comme journée commémorative commune des victimes du communisme et du nazisme. Nous espérons que vous prendrez l’initiative de convaincre les 27 gouvernements de commémorer officiellement cette date à partir d’août prochain. Nous attendons également que vous procédiez à une évaluation morale et politique des crimes commis sous le communisme totalitaire.

(La présidente retire la parole à l’orateur)

 
  
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  Silvia-Adriana Ţicău (PSE).(RO) «L’économie, l’énergie et l’Union européenne dans le monde», telle est la devise de la présidence tchèque de l’UE. Les citoyens de l’Europe attendent des institutions européennes qu’elles les protègent des crises et améliorent leur qualité de vie. Le plan de relance économique de l’Union européenne, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la sécurité de l’approvisionnement en énergie sont les priorités actuelles des citoyens européens.

Malgré l’approche des élections européennes, ou particulièrement à l’approche de ces élections, j’invite la présidence tchèque à faire preuve de vision, de volonté politique et d’engagement envers les citoyens de l’Europe. Ensembles, nous pouvons parvenir à un accord en première lecture concernant la directive sur l’efficacité énergétique des bâtiments. Je puis vous assurer que le Parlement européen et la Commission européenne sont disposés à vous soutenir pour que cette directive sur l’efficacité énergétique des bâtiments fasse partie des réussites de la présidence tchèque.

 
  
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  Marios Matsakis (ALDE). - (EN) Madame la Présidente, après avoir vécu l’expérience traumatique du communisme russe par le passé, la République tchèque a maintenant fait le choix opposé de se lier fermement et fidèlement aux États-Unis. Cela se révèle clairement non seulement par votre position concernant Gaza et le traité de Lisbonne, Monsieur le Président en exercice, mais également par la décision de votre gouvernement de poster des missiles américains sur le sol tchèque. Votre volonté de servir loyalement l’administration de Washington au risque de menacer la paix en Europe est inacceptable et suspecte.

Votre pays fait à présent partie de l’UE, non des États-Unis, et vous devez vous assurer que votre gouvernement agit en conséquence. Les États satellites des États-Unis n’ont aucune place dans notre Union. Dès lors, vous devez faire un choix: l’UE ou les États-Unis. Vous ne pouvez avoir les deux!

 
  
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  Mirosław Mariusz Piotrowski (UEN).(PL) Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice, la présidence tchèque est la première présidence depuis de nombreuses années à ne pas mentionner dans son programme cette vielle blague qu’est la constitution européenne, aussi connue sous le nom de traité de Lisbonne. Cette approche réaliste inspire l’optimisme, et témoigne d’un certain respect pour la démocratie et le principe de l’unanimité.

La présidence tchèque a décidé de se concentrer sur les thèmes les plus urgents, y compris le conflit à Gaza et la sécurité énergétique. Il n’était pas prévu initialement d’intervenir dans ce conflit sur le gaz entre la Russie et l’Ukraine, mais quand ce conflit a commencé à avoir des conséquences pour de nombreux États membres, M. Topolánek est intervenu en tant que médiateur. Il est clair qu’en six mois, la présidence ne réalisera pas tous les objectifs qu’elle s’est fixés. Ses deux premières semaines ont par contre apporté la preuve qu’elle pouvait être une présidence efficace, malgré les prédictions apocalyptiques de certains politiciens au sein de cette Assemblée. Au nom de la délégation...

(La présidente retire la parole à l’orateur.)

 
  
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  Dimitar Stoyanov (NI). - (BG) Merci, Madame la Présidente. J’ai appris aujourd’hui par les médias qu’avec le soutien de la présidence tchèque, une prétendue installation artistique présentée à Bruxelles représentait mon pays, la Bulgarie, sous la forme d’une cuvette de WC. Ceci est profondément offensant et contraire aux traditions européennes de partenariat et de respect mutuel. C’est pourquoi nous insistons pour que la présidence tchèque, ou n’importe qui d’autre qui a osé insulter de la sorte un État membre, fasse immédiatement enlever cette image intolérable. Si cette image n’est pas enlevée immédiatement, mes collègues et moi-même irons l’enlever de nos propres mains.

 
  
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  Mirek Topolánek, président en exercice du Conseil. (CS) Je vous remercie de me donner la parole. Je voudrais commencer cette dernière intervention en vous remerciant pour toutes les opinions exprimées. C’est un accueil chaleureux auquel je ne m’attendais pas. Je tiens également à souligner qu’au cours des six prochains mois, la présidence tchèque restera en contact étroit et travaillera en collaboration avec la Commission européenne. Ce sera évidemment aussi mon cas en tant que président du Conseil européen. Ces deux premières semaines ont montré comment un contact continu, quotidien et actif non seulement avec José Manuel Barroso, mais avec la Commission dans son ensemble, a permis de prendre ensemble des mesures face aux problèmes qui se sont abattus sur nous en ce début d’année. Je fais allusion ici non seulement à notre coopération avec le Parlement européen, mais en particulier à notre communication avec la Commission européenne dans la recherche de solutions à ces problèmes. Je souhaite exprimer ma gratitude au président Barroso.

Avant de venir ici, je m’étais juré de ne pas raconter de blagues. La seule que j’ai racontée, et qui ferait rire n’importe qui en Tchéquie, est tombée à plat. Peu importe. Je continuerai à essayer. Peut-être qu’un jour la traduction allemande sera correcte et que nous pourrons nous comprendre.

Le traité de Lisbonne ne peut pas être un mantra. Il doit être le moyen de parvenir à une fin, pas une fin en soi. Il doit servir à améliorer le fonctionnement de l’Union européenne. Il ne doit jamais devenir un moyen de coercition. Chaque pays utilise ses propres outils et suit ses propres règles pour arriver à la ratification. Le fait que j’aie signé ce traité ne signifie pas que j’aurai une influence sur la décision des deux chambres du parlement tchèque, qui sont autonomes et libres et qui décident par elles-mêmes. De même, je n’ai pas l’intention de faire pression sur la décision du peuple irlandais. Il est impossible d’imposer le traité, même si je pense que ce traité est nécessaire et qu’il facilitera le fonctionnement de l’Union européenne. C’est ma dernière explication sur cette question. J’ai exposé ma position personnelle et je n’y reviendrai plus.

J’ai apprécié la citation de l’estimé député M. Kirkhope, et je me permets de paraphraser une autre citation de Churchill pour exprimer de que je pense de cette période: «Plus de crises pour demain, mon agenda est déjà plein.» Je pense que les épreuves traversées au cours de ces premières semaines montrent que nos priorités sont correctes et que nous étions bien préparés. Nous avons en outre commencé à travailler à la question du gaz au milieu du mois décembre, pendant la présidence française.

Je présente mes excuses à tous les députés dont les questions spécifiques resteront sans réponse aujourd’hui. Je vais m’efforcer de généraliser quelque peu cette discussion et de jeter la lumière sur l’approche générale de gestion de ces problèmes spécifiques.

Tout d’abord la question du trafic d’êtres humains, de drogues et d’enfants. Alors même que ce Parlement organise un débat sur le niveau de liberté et de sécurité, la République tchèque en fait de même. Nous tenons à accélérer les directives et l’ensemble du projet législatif dans le cadre des décisions du Conseil sur la lutte contre le trafic d’êtres humains. Je souhaite juste dire que nous y sommes préparés et que nous souhaitons aborder les éléments individuels de ces problèmes.

La grande discussion concernant Nabucco. Nous devons admettre en toute honnêteté que Nabucco ne pourra servir d’alternative à d’autres itinéraires d’ acheminement que s’il permet aussi d’accéder à d’autres sources d’approvisionnement. En ce qui concerne le débat sur l’Ukraine, mon compatriote Josef Zieleniec l’a dit clairement - il s’agit d’un problème politique et géopolitique, et selon moi, si nous ne donnons pas à l’Ukraine une chance de résoudre ses problèmes internes, si nous n’imposons pas de restrictions au comportement des différents acteurs, qu’il s’agisse de personnes ou d’entreprises actives sur le marché du gaz, nous risquons de perdre l’attitude pro-européenne de l’Ukraine, ce qui représenterait évidemment un problème géopolitique. Nous ne pouvons que spéculer sur les objectifs poursuivis dans toute cette crise - peut-être tout simplement une augmentation des prix à court terme, peut-être une pression plus importante pour la construction du gazoduc Nordstream, la route septentrionale alternative, ou peut-être calmer les aspirations européennes de l’Ukraine. Quoi qu’il en soit, ces facteurs font partie du problème, qui n’est pas un problème à court terme et qui ne concerne pas uniquement l’énergie.

Si je devais répondre à la question de savoir si l’Europe devrait être plus libérale ou plus socialiste, j’essayerais une dernière blague en disant que je propose le compromis d’une Europe libérale et conservatrice, mais c’est réellement ma dernière tentative d’humour.

En ce qui concerne l’approche adoptée par la République tchèque et l’adoption de l’euro, j’ai déclaré le 1er janvier que la République tchèque annoncerait la date de son adhésion à l’euro le 1er novembre de cette année. Mon gouvernement sera le premier à respecter les critères de Maastricht. Je ne considère pas cela comme une course. Je félicite mes homologues slovaques, et nous attendrons de voir quels effets la crise financière aura sur le respect des règles du pacte de stabilité et de croissance et sur le respect de toutes les règles qui régissent la zone euro. Je crains - et ceci concerne également la gestion de la crise financière - que le relâchement des règles européennes n’ait un effet destructeur. Quand nous parlons d’une Europe des règles, nous insisterons donc évidemment sur le respect des directives en matière de concurrence et d’aides d’État, et ce respect sera l’un des critères utilisés pour évaluer les propositions de réaction face à la crise financière. Les règles s’appliquent dans les moments faciles comme dans les moments difficiles, et elles s’appliquent à tous. Dans ce contexte, l’égalité doit être absolue.

Je me tourne maintenant vers notre devise «une Europe sans barrières». Oui, cette devise a été conçue pour avoir au moins trois significations différentes. Il y a le sens économique, qui implique la suppression des barrières du marché intérieur, le sens mental ou psychologique, en d’autres termes la suppression des barrières dans l’esprit des Européens, qui est évidemment l’un des objectifs des nouveaux États membres, et il y a enfin la suppression des barrières extérieures, le refus du protectionnisme, une véritable libération du commerce mondial en tant qu’outil de gestion de la crise, de relance de la demande et de mise en œuvre des conclusions du sommet du G20 de Washington.

J’aimerais mentionner une chose qui me touche personnellement et qui a été rapportée par les médias. Václav Havel est gravement malade et il a été hospitalisé. Cet homme symbolise notre histoire d’avant et d’après novembre, et pas uniquement pour la République tchèque - il incarne essentiellement la chute du Rideau de fer. Il fut le premier Tchèque à s’adresser au Parlement européen, et en notre nom à tous, je lui souhaite un prompt rétablissement.

J’ai quelques réponses spécifiques à adresser à l’un des estimés députés de ce Parlement. J’ai été touché par les préoccupations de M. Rouček concernant le gouvernement tchèque, et je pourrais donner au moins six exemples, au cours des dix ou quinze dernières années, de pays qui ont assuré avec succès la présidence de l’Union européenne malgré de nombreux problèmes internes. Il y a eu la Belgique à l’époque où le traité de Maastricht est entré en vigueur - ce pays a connu un changement de constitution sans que cela n’affecte sa présidence; il y a eu l’époque où l’Union a accueilli la Suède, la Finlande et l’Autriche, sous une présidence assurée par la France en pleine crise politique; il y a eu l’époque du traité d’Amsterdam, en 1999, pendant la présidence allemande, alors que Gerhard Schröder connaissait de graves problèmes et qu’Oskar Lafontaine quittait son parti; il y a eu le lancement de l’euro sous la présidence espagnole de José María Aznar, il y a eu l’époque de la présidence irlandaise, et je pourrais en citer beaucoup d’autres. Ne vous inquiétez pas des problèmes internes de la politique tchèque; ils seront sans effet sur la présidence tchèque.

En ce qui concerne le Forum nucléaire: nous ne pouvons pas avoir un débat sur le nucléaire dans lequel les différences d’opinion entre les verts, les libéraux, les conservateurs et les autres aboutissent toujours à des insultes. Le Forum nucléaire, organisé à Bratislava et à Prague en coopération avec la Commission européenne, devrait permettre de lancer un nouveau débat sur la sécurité, les risques, les opportunités et les besoins, et tous les autres éléments qui sont devenus un peu tabous ces dernières années. L’objectif du Forum nucléaire organisé par la Slovaquie et la République tchèque est précisément de lever ce tabou. Nous savons tous pourquoi le Premier ministre Fico se rend en Ukraine et à Moscou; les problèmes de la Bulgarie et de la Slovaquie sont critiques parce que ces pays dépendent entièrement du gaz importé via l’Ukraine. La Bulgarie ne peut entreposer qu’un tiers de la capacité dont elle a besoin, des milliers d’entreprises slovaques ont déjà réduit leur production, la centrale électrique thermique de Nováky est à court de combustible et le pays traverse une crise majeure. Je garde un contact quotidien avec Robert Fico et je l’appuie dans sa mission, même si je ne pense pas qu’elle sera couronnée de succès cette fois-ci. Nous devons nous montrer nettement plus fermes vis-à-vis des deux parties à ce conflit, l’Ukraine et la Russie, Naftohaz et Gazprom. En outre, je pense que les prochaines mesures prises par la Commission européenne et la présidence tchèque devront être nettement plus fermes et effectives. Nous devons trouver les outils nécessaires pour surmonter une série de problèmes techniques. Il n’est pas possible de refuser la reprise des fournitures de gaz pour une raison sans aucune pertinence (à savoir l’utilisation de gaz technique), et nous prendrons de nouvelles mesures à cet égard.

Nous avons beaucoup parlé des Balkans et des problèmes connexes, et de nombreuses questions ont été soulevées à cet égard. M. Peterle sait parfaitement que pour pouvoir débloquer de nouveaux chapitres dans le processus d’adhésion de la Croatie, il faut d’abord trouver une solution bilatérale au différend qui oppose la Croatie à la Slovénie. Il ne s’agit pas d’un conflit européen, même s’il commence à avoir un impact négatif sur les pourparlers d’adhésion. Dans cette perspective, j’espère que mes contacts avec les deux Premiers ministres concernés ainsi que mes propres réflexions sur ce problème contribueront à résoudre les problèmes frontaliers entre la Slovénie et la Croatie.

J’aimerais encore en dire beaucoup plus, mais je vais essayer de ne pas vous retenir plus longtemps. Je vais laisser la place à la suite de vos débats. Pour conclure, j’aimerais dire que nous apprécions vivement l’opportunité d’appartenir à une communauté d’États basée sur des valeurs et des fondements que nous avons pu, après novembre 1989, adopter une fois de plus comme nos propres valeurs et nos propres objectifs. Nous nous réjouissons également de l’opportunité qui nous est offerte de présider aux destinées de toute cette communauté. C’est quelque chose d’unique, une chose à laquelle les membres de ma génération, qui avaient 33 ans en 1989, n’auraient jamais cru assister un jour. J’apprécie également le fait que nous puissions résoudre de nombreux problèmes. Nous apprécions par dessus tout la liberté du débat intérieur. C’est la liberté qui nous permet d’articuler ces problèmes à travers un large éventail d’opinions qui contribuent à les résoudre. Je peux confirmer sans réserve les paroles de Tomas Garrigue Masaryk, qui disait que «la démocratie, c’est le débat». Je me réjouis de marcher sur les traces du premier président tchécoslovaque; je reste absolument ouvert à cette discussion. Je vous remercie de votre attention et me réjouis de vous rencontrer à nouveau.

 
  
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  José Manuel Barroso, président de la Commission. − (EN) Madame la Présidente, voilà qui a été une discussion très intéressante, et je me réjouis de la compréhension commune des défis et, en général, du soutien apporté à la présidence tchèque. Je réitère encore une fois mon souhait de travailler loyalement, concrètement et dans le meilleur esprit, avec nos amis tchèques. Leur succès représente aussi le succès de l’Europe.

Comme certains d’entre vous l’ont souligné, c’est la dernière présidence avant les élections du Parlement européen. Je pense qu’il est capital qu’au cours de ces mois, nous montrions tous à quel point toutes nos institutions sont importantes pour le bien-être, la prospérité et la solidarité de nos concitoyens.

Il est essentiel de communiquer, et cela ne peut être fait uniquement par les institutions européennes ou uniquement par les États membres. Nous devons le faire ensemble, dans un véritable esprit de partenariat, de façon à ce que la plupart des événements qui se produiront pendant ces mois soient essentiels pour l’avenir de l’Europe, et également pour le respect accordé à nos institutions dans toute l’Europe.

Je souhaiterais utiliser le temps qui m’est imparti pour répondre à certaines questions concrètes qui m’ont été posées, en particulier sur l’énergie. Oui, il est urgent de réviser la directive sur la sécurité du gaz. C’est ce que la Commission a déclaré lorsqu’elle a présenté son analyse stratégique de la politique énergétique en novembre dernier, et nous travaillons d’arrache-pied afin de présenter la proposition législative au Parlement européen et au Conseil dès que possible. Oui, nous devons renforcer la solidarité et les progrès en termes de sécurité énergétique en Europe. C’était là le contenu de notre analyse stratégique de la politique énergétique présentée très récemment.

Je voudrais profiter de ce temps de parole pour demander encore une fois à tous les États membres et aux institutions européennes de travailler plus activement sur les mécanismes de solidarité européenne en matière d’énergie. Oui, nous devons également accélérer les investissements dans les infrastructures énergétiques, les interconnexions et le rendement énergétiques. C’est la raison pour laquelle il est si important d’obtenir les 5 milliards d’euros du budget communautaire alloués à cette fin.

Je fais appel à la fois au Parlement et à la présidence tchèque pour que vous mettiez cela en pratique dans les plus brefs délais. Oui, la relance économique doit aller de pair avec une croissance verte intelligente si nous voulons sortir plus forts de cette crise. Nos propositions sont là et visent à accélérer l’allocation des Fonds structurels à ces objectifs. Des fonds sont nécessaires pour l’efficacité énergétique et pour les interconnexions énergétiques et, en coordonnant des programmes d’incitation nationaux, nous aligneront également les efforts nationaux dans ce sens, conformément aux conclusions du Conseil européen.

Permettez-moi aussi d’ajouter que surmonter cette crise économique et remettre l’Europe sur les rails d’une croissance durable exigera également le respect des règles communautaires en matière d’égalité des chances. L’Europe doit continuer à faciliter la participation à la fois des hommes et des femmes à l’économie, et aider à combiner vie familiale et professionnelle.

Un mot également sur le traité de Lisbonne, que bon nombre d’entre vous ont mentionné: nous avons plus que jamais besoin de ce traité, ratifié par tous les États membres. Oui, nous devons respecter tous les processus de ratification nationaux, mais lorsqu’un gouvernement, au nom d’un État, signe un traité, il prend l’engagement solennel de l’appliquer.

(Applaudissements)

Beaucoup d’entre vous ont parlé de la présidence tchèque et de sa grande importance. Comme certains l’ont déclaré – M. Nassauer, M. Brok et d’autres – le fait même d’avoir une présidence tchèque constitue un événement majeur. C’est la première fois qu’un pays de l’ex-Pacte de Varsovie assume la responsabilité de présider le Conseil européen. Quand on y pense, quelle grande réussite, 20 ans après la chute du rideau de fer, de voir la République tchèque à la tête du Conseil européen, et le Premier ministre Topolánek et le vice-Premier ministre Vondra assumant ensemble cette responsabilité. J’ai pleine confiance dans vos actions futures.

Laissez-moi partager avec vous une expérience que j’ai vécue l’année dernière pendant la présidence portugaise. Le Premier ministre Socrates du Portugal et moi-même étions à Zittau, à la frontière entre la République tchèque, la Pologne et l’Allemagne, et j’ai vu à cet instant l’émotion ressentie par le Premier ministre Topolánek. Cette frontière, qui autrefois nous séparait en Europe, la partageant en deux, est maintenant devenue un point de libre circulation pour les Européens de tous ces pays. C’était un grand moment et un grand succès, dont nous devrions être fiers. C’est pourquoi je pense sincèrement qu’il importe de défendre nos valeurs pour faire de cette présidence une réussite.

Certains d’entre vous ont déclaré qu’il importait que la présidence tchèque soit un succès, parce qu’il s’agissait d’un petit pays. Je m’excuse, mais la République tchèque n’est pas un petit pays, même en termes européens. En réalité, considérer certains de nos États membres comme de petits pays est parfois le signe d’un complexe d’infériorité. Laissez-moi vous dire – comme Paul-Henri Spaak, l’un des fondateurs du projet européen l’a dit – que, dans l’Union européenne, il n’y a plus de petits et de grands pays; en d’autres termes, aucun n’est grand: le problème est que certains d’entre eux ne l’ont pas encore remarqué.

En réalité, si l’on observe le reste du monde – face à la puissance américaine en matière de défense et de technologie, face au vaste territoire russe et face à l’envergure démographique de la Chine et de l’Inde – pouvons-nous dire qu’il existe de grands pays en Europe?

Il n’y a plus de grands pays en Europe. Tous sont grands en termes de dignité. Aux yeux de la Commission européenne, tous les États membres jouissent de la même dignité, mais si nous voulons être grands dans le monde, il faut que l’Union européenne soit forte. Nous devons agir ensemble. Nous devons tirer profit de toutes nos institutions et, si nous agissons ensemble de la sorte, nous changerons le monde pour de bon. Voilà pourquoi le traité de Lisbonne est indispensable. Voilà pourquoi nous devons avoir un objectif commun. Voilà pourquoi nous avons besoin d’institutions fortes. Je souhaite tout le meilleur à la présidence tchèque.

(Applaudissements prolongés)

 
  
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  Le Président. – Le débat est clos.

Nous allons procéder aux votes.

Déclarations écrites (article 142)

 
  
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  Gerard Batten (IND/DEM), par écrit. (EN) Certains d’entre nous se réjouissent du discours que le président Klaus prononcera en février. Comme il sera réconfortant d’entendre quelqu’un ayant l’intelligence et l’honnêteté de remettre en question les dogmes idéologiques d’une Union européenne toujours plus forte et du changement climatique.

Le président Klaus a eu tout-à-fait raison de comparer l’Union européenne à l’ex-Union soviétique. Mon ami, l’héroïque dissident soviétique Vladimir Bukovsky, dit de l’Union européenne, «J’ai vécu dans votre futur et cela ne fonctionne pas.» M. Bukovsky a entièrement raison, l’UE est une forme de communisme modéré.

Nous ne pouvons qu’espérer que la présidence tchèque se montrera un peu plus sceptique que certains de ses prédécesseurs quant au grand projet européen. Les Tchèques pourraient reporter la ratification du traité de Lisbonne après le deuxième référendum irlandais. Ensuite, lorsque les Irlandais auront voté «non» encore une fois à la Constitution, les Tchèques pourront reconnaître la décision démocratique du seul État membre de l’UE ayant bénéficié d’un référendum et bloquer le traité en différant leur ratification. Espérons que le président Klaus est l’homme de la situation.

 
  
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  Alessandro Battilocchio (PSE), par écrit. – (IT) Madame la Présidente, je vous remercie et j’exprime mes vœux les plus sincères de réussite à la République tchèque. Sa présidence ne s’annone pas sous des auspices favorables: son scepticisme fondamental vis-à-vis de l’Europe, qui sous-tend de nombreuses actions récentes de la République tchèque (comme son refus de ratifier le traité de Lisbonne), inquiète même les plus optimistes. La déclaration relative à Gaza prononcée par le président en exercice du Conseil témoigne également d’un manque de considération pour les institutions: ces positions doivent faire l’objet d’un consensus avec les 26 autres États membres. En outre, le refus de rencontrer le groupe socialiste du Parlement européen envoie un signal fort négatif: c’est la première fois qu’un président en exercice du Conseil ne trouve pas le temps d’avoir une discussion avec l’un des grands groupes politiques du Parlement. Madame la Présidente, nous espérons nous faire surprendre par une action efficace et décisive. Dans ce cas, au bout de six mois, nous aurons l’honnêteté intellectuelle de l’admettre et d’en féliciter la présidence.

 
  
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  Ilda Figueiredo (GUE/NGL), par écrit. (PT) La présidence tchèque propose trois priorités: l’économie, l’énergie et les relations extérieures. Ainsi, la présentation du programme de la République tchèque a suivi des lignes déjà connues, mais elle a aussi présenté certaines particularités, notamment en ce qui concerne la ratification du traité de Lisbonne. Le Premier ministre tchèque a affirmé la nécessité de respecter la souveraineté des citoyens irlandais. Il a même émis l’hypothèse que si un référendum avait été organisé en République tchèque, le résultat aurait sans doute été identique à celui du référendum irlandais, et que le projet de traité aurait été rejeté.

En ce qui concerne la crise du gaz entre la Russie et l’Ukraine, il a considéré que les deux parties étaient à blâmer, il a souligné les raisons économiques, stratégiques et politiques de leurs actions et il a soutenu une intervention plus importante de l’Union européenne, sans toutefois émettre de propositions spécifiques.

En ce qui concerne les questions socio-économiques, il n’a rien proposé de différent, ce qui signifie qu’il s’en tient aux positions néolibérales, aux propositions rejetées par le Parlement européen à propos de la directive sur le temps de travail, au pacte de stabilité et de croissance et à la stratégie néolibérale de Lisbonne, en ignorant la crise économique et ses graves conséquences pour la dimension sociale.

Il n’a par ailleurs presque rien dit sur les crimes de guerre qu’Israël continue à commettre à l’encontre des Palestiniens, et nous le déplorons.

 
  
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  Genowefa Grabowska (PSE), par écrit.(PL) La présidence tchèque arrive à un moment difficile pour toute l’UE. La crise financière, la crise de l’énergie et la récession économique sont plus éprouvantes qu’à tout autre moment de ses 56 ans d’histoire. À cela s’ajoutent les élections parlementaires européennes du mois de juin et le dernier conflit militaire dans la bande de Gaza. Je regrette personnellement que les Tchèques ne possèdent pas les outils dont ils auraient besoin pour ce travail. Je regrette que le traité de Lisbonne réformant l’Union européenne ne soit pas une réalité.

Ceci explique l’absence d’une politique étrangère commune: il n’y a pas de système pour la prise de décisions, et les États membres ne sont pas tenus au principe de la solidarité énergétique. Les opinions du président Václav Klaus par rapport au changement climatique, à la réforme de l’UE et à l’euro, qui sont bizarres sinon hostiles, sont en partie responsables de cette situation. J’invite donc le gouvernement tchèque et le Premier ministre Mirek Topolánek à limiter autant que possible les déclarations publiques de Klaus concernant les affaires européennes. Cela dans son intérêt tout autant que dans notre intérêt commun.

Les priorités «3E» de la présidence tchèque - économie, énergie et relations extérieures - résument en quelques mots les besoins de l’Europe. M. Schwarzenberg a fait la promesse que les Tchèques «[feraient] avancer l’Europe» et qu’ils ne «[seraient] pas les derniers de la classe», et je pense que cette promesse sera tenue. Je souhaite de tout cœur à notre voisin du Sud une présidence réussie!

 
  
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  Gábor Harangozó (PSE), par écrit. (EN) Le plan de relance économique – entériné en décembre – constitue une étape majeure dans la bonne direction afin de faire face au ralentissement économique actuel. Ses aspects concrets doivent maintenant être appliqués de manière rapide et efficace. À ce propos, l’Union doit accroître ses efforts pour faciliter l’accès aux ressources disponibles. Nous devrions, dès lors – tout en restaurant la confiance dans notre marché financier –, particulièrement améliorer et simplifier les mesures permettant d’accélérer la mise en œuvre des Fonds structurels et des Fonds de cohésion. La politique de cohésion constitue l’instrument principal de solidarité dans l’Union et son rôle dans la lutte contre les effets négatifs d’une crise mondiale de cette ampleur est, bien entendu, essentiel. En outre, permettez-moi d’approuver, parmi les priorités de la nouvelle présidence tchèque, la volonté d’instaurer un débat concernant la redéfinition des zones défavorisées, parallèlement à la communication de la Commission. Une délimitation plus précise de ces zones facilitera en effet l’identification de leurs besoins et favorisera leur potentiel de développement, œuvrant ainsi en ligne avec les objectifs de la convergence sociale, territoriale et économique au sein de l’Union. Nous devons effectivement poursuivre nos efforts afin d’éviter que les conséquences négatives de la crise n’affectent non seulement l’économie mais aussi nos concitoyens, surtout les plus vulnérables.

 
  
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  Mieczysław Edmund Janowski (UEN), par écrit.(PL) J’aimerais remercier M. le Président Mirek Topolánek d’avoir défini les priorités de la présidence tchèque. Les trois E - l’économie, l’énergie et l’Europe dans le monde, qui constitueront le cadre de cette présidence de la Communauté, subiront l’impact d’événements extérieurs imprévus: Gaza et le gaz.

Le problème du conflit à Gaza a des dimensions politiques. Cependant, ce conflit est aujourd’hui tellement militarisé que les questions humanitaires sont passées à l’avant-plan. Ce conflit tue des gens! Et pas juste les militants du Hamas qui ont déclenché le conflit militaire, mais des hommes, des femmes et des enfants innocents. En collaboration avec l’ONU, l’UE doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour trouver une solution à ce conflit sanglant. Les Juifs et les Palestiniens peuvent vivre en paix côte à côte. Je vous demande ne pas relâcher vos efforts pour atteindre cet objectif.

La crise du gaz a touché de nombreux pays européens. Un conflit entre deux entreprises, l’une russe et l’autre ukrainienne, s’est transformé en conflit entre les deux pays. Aujourd’hui, de nombreux citoyens de nombreux pays souffrent considérablement des suites de ce conflit, et leur approvisionnement en énergie a été interrompu au beau milieu d’un hiver rigoureux. Ce conflit a également provoqué des pertes économiques considérables, dans la mesure où ce gaz est également nécessaire pour l’industrie. Il est donc grand temps de mettre en place un système européen de distribution du pétrole et du gaz permettant de profiter de différentes sources. Nous devons également rechercher d’urgence de nouvelles sources d’énergie et utiliser des méthodes modernes de gazéification du charbon. La Pologne prend déjà des mesures dans ce sens.

Je souhaite à nos amis tchèques de réussir à faire progresser les objectifs de l’UE.

 
  
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  Magda Kósáné Kovács (PSE), par écrit.(HU) La présidence tchèque se trouve dans une situation difficile. Il est difficile de prendre les rênes du pouvoir pour la première fois après la présidence d’un pays qui, en tant que l’un des moteurs de l’Europe, a déjà gouverné à plusieurs reprises le navire de l’Union. Cette situation est difficile parce que la crise financière commence seulement à produire ses effets à travers l’Europe. Et elle est difficile parce que les Tchèques doivent faire face non seulement aux eurosceptiques extrêmes au sein de ce Parlement, mais aussi à certains représentants du pouvoir politique dans leurs propre pays.

Néanmoins, le programme de la présidence tchèque semble vouloir préserver l’équilibre de l’Union européenne. S’inspirant de la noble devise «une Europe sans barrières», elle s’efforce de mettre à l’avant-plan non seulement le problème de la gestion de la crise économique, mais aussi l’affirmation effective des principes à long terme de l’UE. La République tchèque est le premier pays d’Europe centrale à intégrer toutes les caractéristiques communes des nouveaux États membres. Par conséquent, le programme de la présidence tchèque s’efforce de représenter de façon équilibrée les attentes des nouveaux États membres.

Nous sommes ravis que la réaction de la présidence tchèque face à la crise économique se concentre sur le développement de la main d’œuvre locale et sur la promotion de la mobilité verticale.

Je souhaite également attirer l’attention de la présidence sur la nécessité d’améliorer la situation des régions les moins développées et de la minorité Rom. Il s’agit là de problèmes sociaux et économiques européens qui transcendent les frontières.

Outre le recours à une main d’œuvre immigrée, il est possible de gérer à long terme le vieillissement de la population européenne et les tensions sociales qui en découlent en développant la main d’œuvre locale constituée par ceux dont les connaissances et les compétences ne sont actuellement pas compétitives.

 
  
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  Iosif Matula (PPE-DE), par écrit.(RO) Je souhaite féliciter la République tchèque au début de sa présidence de l’Union européenne. J’apprécie également la création d’un programme de 18 mois dans le cadre d’un processus de coopération avec la France, qui a assuré la présidence précédente de l’Union européenne, et la Suède, qui prendra la relève au second semestre de cette année.

Les défis auxquels cette présidence s’est trouvée confrontée dès les premiers jours, comme la guerre à Gaza, la perturbation de l’approvisionnement en gaz depuis la Russie, sans parler de la crise économique mondiale, démontrent la pertinence des priorités identifiées par la République tchèque.

Parmi les trois priorités annoncées par la République tchèque - l’énergie, l’économie et l’Europe dans le monde - j’aimerais me pencher sur la question de l’énergie. Je pense personnellement que l’Europe a besoin d’une politique énergétique uniforme afin d’éviter une dépendance excessive vis-à-vis de ressources en provenance d’une seule région.

À cet égard, j’insiste sur la nécessité de développer les relations avec de nouveaux fournisseurs et d’investir dans des technologies non conventionnelles de génération d’énergie. Nous devons améliorer l’infrastructure de transport et accorder une attention suffisante au développement du gazoduc Nabucco. Je pense également qu’il est essentiel de raccourcir les procédures de déploiement des projets destinés à trouver des sources d’énergie alternatives et non conventionnelles.

 
  
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  Mary Lou McDonald (GUE/NGL), par écrit. (EN) Considérant que le Conseil européen n’a pas fixé de date pour traiter les réels problèmes qui se cachent derrière le «non» irlandais au traité de Lisbonne, un deuxième «non» est envisageable.

La présidence tchèque, consciente qu’un deuxième «non» est une perspective réaliste, se prépare à l’éventualité de la non-entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Elle prépare un «plan B» pour la sélection d’une nouvelle Commission conformément aux règles du traité de Nice. L’idée rapportée de sélectionner une Commission à 26 commissaires ainsi qu’un haut représentant pour la politique européenne étrangère et de sécurité dans le 27e État membre n’est qu’une possibilité parmi d’autres de traiter ce problème.

Les Européens reconnaissent que le traité de Lisbonne n’est pas la panacée, comme le soutiennent beaucoup de ses plus fervents partisans. Au contraire: il pourrait servir à approfondir les problèmes économiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés.

En ce qui concerne la crise de Gaza, la réponse de la présidence tchèque est très éloignée de la solution. L’UE doit entreprendre une action conjointe afin de maintenir les droits des Palestiniens assiégés et de tenter de mettre un terme aux effusions de sang.

 
  
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  Rareş-Lucian Niculescu (PPE-DE), par écrit. (RO) Tout comme d’autres États membres qui ont adhéré à l’Union depuis 2004, la République tchèque, qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2009, souffre de l’isolation thermique déficiente de nombreux immeubles résidentiels.

Nous devons penser aux économies d’énergie considérables et la réduction du coût du chauffage dont pourraient profiter les citoyens suite à une rénovation des systèmes de chauffage de ces immeubles, mais également aux opportunités limitées d’utiliser les fonds structurels et les fonds de cohésion pour investir dans ces domaines. Je pense donc que la présidence tchèque du Conseil devrait inclure cette question dans ses priorités.

Deuxièmement, en ce qui concerne le mandat d’arrêt européen, la République tchèque a fait une déclaration basée sur l’article 32 de la décision-cadre et selon laquelle elle appliquera la procédure de remise «uniquement pour les actes commis après le 1er novembre 2004». D’autres États européens ont adopté des règlementations semblables. Les cas comme celui-ci sapent la confiance des citoyens dans l’efficacité des politiques européennes de lutte contre la criminalité. La présidence tchèque du Conseil européen représente une bonne opportunité de réexaminer ces déclarations.

 
  
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  Athanasios Pafilis (GUE/NGL), par écrit. – (EL) Les déclarations du Premier ministre tchèque et du Président de la Commission européenne, ainsi que le débat général au sein du Parlement européen concernant le programme de la présidence tchèque de l’UE, sont la suite logique de la campagne antipopulaire continue menée par l’UE sous les présidences précédentes. Le message est clair: l’attaque du capital contre les travailleurs, contre les classes populaires, va se poursuivre sans relâche. Le rôle impérialiste de l’UE sera renforcé, comme la présidence tchèque a pris soin de le démontrer dès les premiers jours en soutenant l’agression impérialiste criminelle d’Israël contre la bande de Gaza et en justifiant le massacre barbare du peuple palestinien, avec l’appui inconditionnel des États-Unis et conformément au projet d’un «nouveau Moyen-Orient» mené par les États-Unis, l’OTAN et l’Europe.

Le programme de la présidence tchèque signale l’intensification des attaques antipopulaires de l’UE destinées à rejeter toutes les conséquences de la crise du système capitaliste sur la classe ouvrière et sur les classes populaires pauvres, le renforcement de l’agression de l’UE contre les peuples, de ses interventions impérialistes et de ses capacités d’intervention militaire dans le monde entier.

Le peuple doit contre-attaquer face à l’agression de l’UE. Le peuple ne pourra progresser qu’en résistant, en pratiquant la désobéissance civique et en rompant avec les politiques réactionnaires de l’UE, avec l’UE elle-même.

 
  
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  Maria Petre (PPE-DE), par écrit.(RO) Je voudrais commencer mon intervention en mentionnant à nouveau l’idée dont j’ai parlé lundi dernier lors de l’ouverture de la séance plénière. Vous assurez la présidence à un moment qui présente pour nous une importance particulière. Cette année marque le 20e anniversaire de la chute du Rideau de fer. Je disais lundi dernier que pour nous, mais surtout pour les millions de citoyens qui nous ont envoyés ici, ces 20 ans ont été en partie une période d’attente et en partie une période d’acceptation. Il est peut-être normal qu’il nous ait fallu un certain temps pour nous défaire du poids de ces 50 ans qui nous séparaient du reste de l’Europe.

Je tenais à prendre la parole pour vous féliciter d’avoir identifié la troisième priorité, l’Europe dans le monde, mais surtout d’avoir fait du Partenariat oriental une priorité. L’histoire de nos deux pays, la Roumanie et la République tchèque, présentent deux points communs importants: 1968 et le Printemps de Prague. Pour les Roumains soumis à une dictature communiste monstrueuse, ces événements représentaient une lumière d’espoir qui nous a guidés sur le chemin de la liberté.

En tant que députée européenne de Roumanie, je vous demande de donner au Partenariat oriental une consistance spécifique et réelle. Des millions de citoyens de cette région doivent retrouver cet espoir en revivant symboliquement, au cours des prochains mois, les événements du Printemps de Prague. Vous et moi sommes bien placés pour comprendre le poids de cette attente.

 
  
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  Czesław Adam Siekierski (PPE-DE), par écrit.(PL) Nous sommes aujourd’hui au début de six mois de présidence tchèque de l’Union européenne. Il est déjà clair que cette présidence ne sera pas facile. Les deux crises majeures auxquelles nous avons dû faire face ces dernières semaines montrent qu’une direction efficace de l’Union européenne nécessite non seulement des programmes bien préparés, mais aussi et surtout la capacité à réagir rapidement et correctement face à des problèmes difficiles. C’est quelque chose dont devrait se souvenir chaque État membre qui se prépare à assurer la présidence de l’UE.

La présidence tchèque succède à une présidence française particulièrement dynamique et ambitieuse. Il est inévitable que des comparaisons soient faites entre les deux. Je pense cependant que les autorités tchèques sont bien préparées pour ce travail, et que la présidence tchèque montrera que même un petit pays qui a rejoint récemment la Communauté est capable de la diriger correctement. Mêmes les divisions politiques présentes au niveau national ne devraient pas l’en empêcher.

J’invite la présidence à consacrer une partie de son attention aux problèmes de tous les jours. Les projets ambitieux à grande échelle sont importants et nécessaires, mais ils échappent souvent à l’attention des citoyens ordinaires. À l’approche des élections parlementaires, il est important que les citoyens de l’Union européenne aient le sentiment que cette Communauté est faite pour eux, pour les citoyens, et qu’elle est là pour faire une différence dans leur vie quotidienne. Alors oui aux grandes visions, mais envisagées à travers le prisme de la vie quotidienne.

Tous mes vœux de réussite!

 
  
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  Petya Stavreva (PPE-DE), par écrit.(BG) La République tchèque prend le gouvernail de l’Europe à un moment où celle-ci doit faire face aux défis de la crise financière mondiale, de la perturbation de l’approvisionnement en gaz depuis la Russie et du conflit à Gaza.

Je pense que le programme ambitieux de la présidence tchèque ne pourra être réalisé que moyennant une collaboration étroite entre le Parlement européen et la Commission européenne. L’Europe doit continuer à prendre activement position sur toutes les questions qui intéressent les citoyens de l’UE. À l’heure actuelle, la question de la sécurité énergétique est particulièrement importante et il convient de galvaniser les efforts de tous les États membres. La perturbation de l’approvisionnement en gaz russe en plein hiver, qui a paralysé l’Europe, ajoute une nouvelle dimension à la notion d’indépendance énergétique. Cette situation de crise montre la nécessité de réduire la dépendance des États membres aux importations de gaz russe et de rechercher des alternatives.

Les citoyens d’une Europe unie attendent de la présidence tchèque qu’elle joue un rôle actif et qu’elle s’implique dans la résolution de ce problème, qui dépasse depuis longtemps le cadre d’un simple conflit commercial entre la Russie et l’Ukraine.

Je souhaite beaucoup de succès à la présidence tchèque.

 
  
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  Theodor Dumitru Stolojan (PPE-DE), par écrit. – (RO) Je me réjouis que la présidence tchèque ait fait de l’énergie l’une de ses priorités.

Les événements inacceptables de ces dernières semaines concernant la sécurité d’approvisionnement en gaz naturel de certains États membres de l’UE ont démontré une fois de plus la nécessité d’une politique énergétique européenne mise en œuvre par le biais de projets européens clairement définis financés par des fonds européens. Le marché intérieur européen du gaz naturel ne peut fonctionner correctement que moyennant le développement rapide d’infrastructures de stockage du gaz naturel, y compris de gaz liquéfié, et l’accélération de la mise en œuvre du projet Nabucco.

 
  
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  Margie Sudre (PPE-DE), par écrit. J’adresse mes meilleurs vœux au gouvernement tchèque qui préside l’Union dans des conditions délicates, du fait de la complexité de sa situation politique nationale, et d’un contexte international particulièrement préoccupant.

La présidence tchèque doit être déterminée et dynamique, à l’image de celle incarnée par Nicolas Sarkozy le semestre dernier, pour œuvrer activement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour maintenir une impulsion politique forte, sur la base du programme de travail préparatoire élaboré conjointement avec la France et la Suède, qui lui succédera à la tête du Conseil.

Face à la crise économique, le plan de relance coordonné adopté par les Vingt-sept doit être appliqué sans délai, pour protéger l’industrie, la compétitivité, et les emplois européens. L’Europe détient une part essentielle de la solution à la crise, et la présidence tchèque doit contribuer à en apporter la preuve.

Je salue l’engagement du Premier ministre tchèque de faire ratifier le traité de Lisbonne par son pays d’ici la fin de cette présidence. Des crises économique, diplomatique et institutionnelle qui affaiblissent l’Europe, la dernière est la seule dont l’issue dépend uniquement des Européens. La présidence tchèque doit offrir ce succès à l’Union, pour garantir des perspectives d’avenir à nos concitoyens.

 
  
  

PRÉSIDENCE DE M. COCILOVO
Vice-président

 
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