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Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 6 mai 2009 - Strasbourg Edition JO

5. Allocution du président du Parlement
Procès-verbal
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  Le Président. − Chers collègues, dans quelques semaines, entre le 4 et le 7 juin, les citoyennes et les citoyens de l’Union européenne éliront un nouveau Parlement européen. Pour la première fois, 375 millions d’hommes et de femmes de l’ensemble des vingt-sept États membres pourront participer ensemble aux élections européennes.

Pour bon nombre d’entre vous, il s’agit de la dernière semaine à Strasbourg. Quant à moi, il s’agit également de la dernière semaine durant laquelle j’ai l’honneur d’assurer la présidence de la séance plénière.

Nous le savons tous, la démocratie puise sa force dans le changement permanent. Cela vaut aussi pour chacun d’entre nous. Nous avons fait ensemble une partie du chemin qui conduit la communauté européenne vers un avenir durable. Ensemble, nous avons obtenu de très grands résultats.

Ces succès, nous ne les avons pas seulement obtenus lors de mes deux années et demie de mandat, mais pendant toute la législature, et en particulier sous le mandat de mon prédécesseur, Josep Borrell Fontelles. Les résultats obtenus au cours des cinq dernières années sont le fruit de nos efforts à tous.

Je tiens à vous remercier tous pour votre engagement et votre ardeur en faveur du projet européen.

Au Parlement européen, nous sommes les représentants directement élus des citoyennes et des citoyens de l’Union européenne. Nous incarnons, chers collègues, la diversité de notre continent et, à travers nos familles politiques, nous sommes l’expression de la pluralité des convictions et des points de vue. Mais cela va plus loin: il y a quelques jours, nous avons fêté le cinquième anniversaire de l’élargissement historique de l’Union européenne, qui a permis de réunifier notre continent sur la base de nos valeurs communes. Comme le dit si bien la déclaration de Berlin du 25 mars 2007: «Notre chance, c’est d’être unis».

(Applaudissements)

La réussite de l’intégration des députés des nouveaux États membres ayant adhéré en 2004 et en 2007, ainsi que l’adaptation de nos travaux parlementaires à un parlement devenu plus grand et plus divers comptent, à n’en pas douter, parmi les grands succès de la législature.

Nous-mêmes, les 785 députés de ce parlement, nous avons appris à aller les uns vers les autres, à apprendre les uns des autres et ainsi à mieux travailler les uns avec les autres. Ce faisant, le Parlement européen a gagné de l’expérience, de la force et de la richesse culturelle.

Chers collègues, de nouveaux députés ranimeront bientôt l’activité du Parlement européen. Ils rejoindront celles et ceux qui auront été réélus en juin. Je nous souhaite à tous de conserver ce respect mutuel qui nous unit par delà toutes les frontières politiques et nationales.

Tout au long de mes deux années et demie de mandat, j’ai été porté par ce sentiment qui est à la base du travail parlementaire. Je dois beaucoup à celles et ceux qui m’ont soutenu, encouragé et conseillé. Le président est le garant du respect de toutes les règles du Parlement européen et doit veiller à ce que ces règles valent pour tous ses membres et s’appliquent à chacun de la même manière et que la dignité de notre parlement demeure toujours préservée. C’est ce à quoi je me suis efforcé.

(Applaudissements)

À ceux qui intégreront le Parlement européen, je voudrais dire que, si nous voulons être convaincants, nous devons absolument préserver la dignité de ce Parlement et constamment la défendre sur la base de notre droit commun.

Aujourd’hui, rares sont les décisions prises dans l’Union européenne sans l’accord exprès ou la participation du Parlement européen. Le Parlement européen s’est imposé comme un lieu privilégié de la recherche de compromis politiques au niveau européen. Nous avons pu le voir notamment pour la directive sur les services ou le règlement sur les substances chimiques «REACH».

Le Parlement européen a également montré la voie en ce qui concerne les perspectives financières 2007-2013. Il a obtenu que les moyens nécessaires soient affectés aux programmes destinés à soutenir les jeunes générations, comme Erasmus. Nous avons, chers collègues, placé l’impératif de la lutte contre le changement climatique en tête des priorités politiques. En parvenant à un résultat acceptable, nous avons permis à l’Union européenne d’aborder avec une crédibilité renforcée les négociations de la conférence de Copenhague qui aura lieu en décembre.

Aujourd’hui, nous ne sommes plus seuls dans nos efforts: la nouvelle administration américaine, avec le président Barack Obama, est disposée à soutenir un grand nombre de nos propositions. Il nous appartient désormais de rallier nos autres partenaires mondiaux à la lutte contre le changement climatique. On entend souvent dire que d’autres jouent un rôle de pionniers. L’Union européenne a pris la tête de la lutte contre le changement climatique et le Parlement européen y a largement contribué. Tous ensemble, nous pouvons en être fiers.

(Applaudissements)

De la même manière, la réforme de l’organisation des marchés financiers en cours au niveau européen a lieu à bien des égards à l’initiative et sous l’impulsion du Parlement européen. Depuis 2002 en effet, le Parlement européen réclame l’amélioration de la surveillance et de la régulation des marchés financiers. Toutes les procédures législatives lancées pour une meilleure supervision bancaire et financière et pour une réglementation des fonds spéculatifs et de la rémunération des dirigeants d’entreprise doivent être menées à bien dans les meilleurs délais.

Par ses décisions, le Parlement européen a déjà posé des jalons importants. Beaucoup reste à faire et le nouveau Parlement européen devra poursuivre le travail qui a été engagé avec énergie et résolution pour trouver les moyens de sortir de la crise sur le fondement de l’économie sociale de marché telle qu’elle est définie dans le traité de Lisbonne et assurer la compétitivité de l’économie européenne dans le cadre de la mondialisation.

Chers collègues, le Parlement européen considère, à une écrasante majorité, qu’il est un moteur du processus d’unification européenne. Au cours des deux années et demie qui viennent de s’écouler, nous avons ranimé le débat sur la réforme institutionnelle et fait avancer le processus qui a abouti à la conclusion du traité modificatif de Lisbonne. Ce faisant, nous avons obtenu que les principes fondamentaux que nous avons toujours défendus soient préservés dans le traité de Lisbonne.

Le traité de Lisbonne contient des réformes essentielles pour rendre les institutions plus démocratiques, renforcer leur transparence et leurs moyens d’action. Ensemble, nous devons mobiliser toutes nos énergies pour que le traité de Lisbonne entre en vigueur au début de l’année prochaine. Nous espérons aujourd’hui qu’un résultat positif nous parviendra du Sénat tchèque.

(Applaudissements)

Chers collègues, dans les semaines à venir, nous fêterons le trentième anniversaire de l’élection au suffrage universel direct du Parlement européen, institution démocratique de l’Union européenne. Aujourd’hui, le Parlement européen est au cœur de cette démocratie parlementaire européenne à laquelle nous aspirions en 1979. Ensemble, nous avons fait avancer la démocratie parlementaire dans l’Union européenne et au-delà.

Le Parlement européen et les parlements nationaux sont aujourd’hui des partenaires. Nos travaux se complètent. Nous avons approfondi la collaboration avec les parlements nationaux et avons organisé des rencontres régulières pour définir une ligne commune sur les problèmes d’actualité importants.

Parallèlement, le développement de nos relations avec les parlements de pays tiers a été au cœur de nos efforts. Aujourd’hui, le Parlement européen est un partenaire respecté dans le monde, un champion des droits de l’homme et de la démocratie, et il doit le rester.

Chers collègues, je me suis efforcé d’obtenir que le Parlement européen soit représenté par son président et par des représentants des groupes politiques dans les enceintes importantes pour la construction de notre avenir commun. Nous le constatons aujourd’hui, le président du Parlement européen participe désormais aux rencontres annuelles des présidents des parlements du G8, mais aussi aux sommets organisés avec les pays tiers, comme les sommets UE-Afrique, UE-Amérique latine, UE-États-Unis. Ainsi, je participerai demain matin au sommet de la troïka sur l’emploi à Prague et demain après-midi au sommet inaugural du partenariat oriental.

Autre réalisation à mettre à l’actif de cette législature, le rôle du Parlement aux Conseils européens ne se limite plus au discours inaugural du président. Désormais, le Parlement participe également aux délibérations institutionnelles et constitutionnelles des sommets européens. Le Parlement européen a été pleinement associé à la conférence intergouvernementale qui a débouché sur un accord sur le traité de Lisbonne, que ce soit au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, par l’intermédiaire de son président, ou à ses travaux mêmes, par une délégation de trois députés. Cela représente un grand progrès.

Chers collègues, la réforme des méthodes de travail et des procédures du Parlement européen fut et demeure un projet important. Sur ce point, la Conférence des présidents a mis en place un groupe de travail doté d’un mandat détaillé dans lequel tous les groupes étaient représentés. Ses travaux se sont achevés sur un succès. Une grande partie, environ 80 %, des propositions du groupe de travail ont été réalisées et mises en œuvre. Je citerai celles-ci: la nouvelle organisation des débats en séance plénière, la réforme de la procédure législative, l’amélioration des travaux des commissions par le renforcement de la coopération entre celles-ci, mais aussi la possibilité de rapports d’initiative législative ou de décisions divergentes.

Je tiens à remercier tout particulièrement Dagmar Roth-Behrendt, présidente du groupe de travail, ainsi que ses - nos - collègues pour l’engagement total dont ils ont fait preuve.

(Applaudissements)

Ensemble, nous avons réussi à adapter les méthodes de travail du Parlement européen à un nouveau contexte politique. Nous disposons désormais d’une procédure moderne et de méthodes de travail rénovées. Il s’agit là d’une bonne base pour les travaux de la nouvelle législature.

En outre, nous nous sommes efforcés, avec le Bureau du Parlement, d’améliorer l’administration du Parlement européen, de faciliter le travail quotidien des députés et de moderniser les canaux de communication en direction des citoyennes et des citoyens grâce à la création d’une web-TV ou des prix de la jeunesse, du citoyen et du journalisme.

La nouvelle législature verra l’entrée en vigueur du statut des députés, auquel nous avons travaillé pendant de nombreuses années. Il s’agit là d’un progrès important pour ce qui est du régime pécuniaire des députés, pour sa transparence et sa publicité.

De la même manière, l’adoption d’un statut juridique clair et transparent pour les assistants constitue un progrès notable et une réussite, que nous devions à tous nos assistants et assistantes parlementaires.

Chers collègues, j’aimerais aujourd’hui rappeler et réaffirmer l’idée centrale qui, à mes yeux, caractérise l’œuvre de la construction européenne. La dignité de chaque être humain est au cœur de notre engagement. Elle est la valeur suprême, celle qui nous unit dans notre communauté de valeurs. Respecter toujours la dignité de l’être humain, telle est la réponse éthique aux crises morales qui ont traversé l’Europe dans le passé.

(Applaudissements)

Dès lors, nous avons le devoir de protéger la dignité humaine et de promouvoir le dialogue des cultures, qui comptent aussi parmi les grands axes de mon mandat.

L’Année européenne du dialogue interculturel 2008 a été à l’origine d’initiatives durables, comme le dialogue mené dans le cadre de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, les rencontres de jeunes de différentes confessions, notamment d’Israël ou de Palestine, ou les semaines arabe et africaine, qui ont été organisées au Parlement européen.

Nous avons jeté les bases d’un dialogue durable qui doit continuer à nous orienter, à nous inspirer et à nous engager.

Le règlement pacifique au Proche-Orient revêt une importance décisive pour que les chrétiens, les juifs et les musulmans puissent vivre ensemble dans l’Union européenne et dans le monde. La bande de Gaza et la Cisjordanie ne se trouvent pas dans un lieu quelconque, mais dans notre voisinage méditerranéen immédiat. L’Union européenne doit agir avec plus d’assurance sur la scène internationale et apporter sa contribution à la paix et la stabilité du Proche-Orient.

En tant que parlementaires, nous sommes en mesure d’offrir une perspective supplémentaire dans les relations avec le Proche-Orient, car nous pouvons penser et agir en dehors des voies diplomatiques traditionnelles. Fort de cette conviction, j’ai pris le parti de créer un nouveau groupe de travail consacré au Proche-Orient. Compte tenu de l’évolution de la situation au Proche-Orient, il est important que nous nous engagions résolument en faveur d’une solution à deux États, Israël dans des frontières sûres et un État palestinien dans des frontières sûres. Nous ne devons pas permettre que ces principes soient remis en question.

Chers collègues, notre travail quotidien nous amène à nous pencher sur des thèmes extrêmement divers et à aborder parfois des questions très techniques. Pourtant, nous ne devons jamais oublier nos racines ni jamais perdre de vue les valeurs qui nous unissent. Il a fallu attendre longtemps pour qu’apparaisse l’Union européenne que nous connaissons aujourd’hui, libre, pacifique et socialement responsable.

Nous avons l’obligation de veiller à ce que les fondements sur lesquels repose l’Union européenne restent vivants. Aussi, mes chers collègues, vous suis-je particulièrement reconnaissant pour le soutien, ô combien encourageant, que vous avez manifesté et que vous continuez d’apporter en faveur de mon initiative de création d’une «Maison de l’histoire européenne». Je tiens en particulier à remercier le vice-président Miguel Angel Martínez Martínez pour son soutien sans faille, mais aussi tous mes collègues parlementaires. Cette maison a vocation à constituer un lieu de mémoire, mais aussi de renouvellement pour notre conscience européenne. Aujourd’hui, les décisions essentielles à la création de cette maison sont prises.

Hier, ses deux organes de contrôle ont tenu leurs réunions constitutives. Avec votre soutien, et si, bien entendu, je suis réélu député le 7 juin, je m’emploierai à ce que la «Maison de l’histoire européenne» devienne réalité avant la fin de la prochaine législature, en 2014.

Cette même année 2014 marquera le centième anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Cent ans plus tard, nous vivons dans une Europe renouvelée, dans la paix, la liberté et l’unité.

Nombreux sont ceux qui nous soutiennent dans notre effort permanent. Je tiens à remercier tout particulièrement ici-même l’ensemble du personnel de l’administration du Parlement européen, si dévoué, et en particulier notre nouveau secrétaire général, Klaus Welle, et le secrétaire général adjoint David Harley. Sans leur dévouement, leurs compétences et leur engagement, nos travaux politiques seraient impossibles.

(Applaudissements)

Ils méritent nos remerciements, notre soutien et notre estime!

Je remercie également chaleureusement mes collaborateurs personnels. Mais, surtout, je tiens à vous remercier vous, mes chers collègues, en particulier les membres du Bureau et les présidents de groupe, pour votre collaboration excellente, qui fut placée sous le signe de la confiance. La Conférence des présidents vient encore de se réunir. Une réunion du Bureau s’est tenue lundi soir et une autre aura lieu aujourd’hui. S’agissant des questions fondamentales de la démocratie européenne, les décisions prises n’ont jamais été conflictuelles ou réellement litigieuses, nous avons toujours réussi à nous entendre sur les principes de base. Nous avons réussi à instaurer un climat de confiance et je vous en suis sincèrement reconnaissant.

Ensemble, nous avons obtenu bien des résultats. Il nous faut maintenant briguer à nouveau la confiance de nos électrices et de nos électeurs. Nous le faisons en étant pleinement persuadés que l’unification européenne constitue la bonne voie au regard de l’Histoire. La campagne électorale qui nous attend nous donnera l’occasion de débattre avec les citoyennes et les citoyens, d’expliquer pourquoi l’Union européenne est indispensable. J’aimerais exhorter l’ensemble des citoyennes et des citoyens à participer aux élections et à voter afin de façonner l’avenir de l’Europe au 21e siècle.

Le Parlement qui sortira des urnes aura beaucoup à faire: contribution à la résolution de la crise économique et financière, mise en place d’une politique européenne de l’énergie, passage à une économie à faibles émissions de CO2, renforcement de la sécurité des citoyennes et des citoyens européens, paix et stabilité dans le monde. Le nouveau Parlement européen pourra aller de l’avant en s’appuyant sur le bon bilan de l’ensemble de nos travaux.

La tâche de président du Parlement européen que j’ai assumée pendant ces deux ans et demi, et que j’assumerai encore jusqu’au 14 juillet, fut un grand défi, que j’ai relevé avec joie et dévouement. C’est un grand privilège que de servir l’Europe.

Je vous remercie du fond du cœur pour votre confiance et pour chaque instant du travail que nous avons réalisé ensemble pour l’édification d’une Europe unie. À vous tous personnellement, je veux exprimer tous mes vœux de réussite pour l’avenir.

(Applaudissements prolongés)

 
  
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  Joseph Daul, au nom du groupe PPE-DE. Monsieur le Président, lieber Hans-Gert, chers collègues, ce Parlement est la voix des 500 millions d’Européens et ceux-ci ne le savent pas assez.

Ce qu’ils savent encore moins, c’est que ce Parlement a un cœur et une âme. Cher Hans-Gert, pendant les deux ans et demi de votre présidence, vous avez non seulement été le porte-parole des citoyens, mais vous avez également incarné le cœur, la générosité et la solidarité de l’Europe. Certains disent qu’on ne peut pas tomber amoureux de l’Europe; vous avez prouvé le contraire.

Alors que cette législature s’achève, je voudrais souligner combien la construction européenne a progressé et combien notre Parlement, sous votre conduite, y a contribué. Je n’en citerais que les exemples les plus marquants – que vous avez évoqués: paquet énergie-climat, directive «Services», perspectives financières 2007-2013 et, plus récemment, réglementation des marchés financiers.

Mais plutôt que d’énumérer une liste fastidieuse de directives et de règlements, je voudrais souligner combien, derrière la législation souvent très technique que nous débattons et votons ici, notre travail collectif a un sens. Ce sens, c’est l’intérêt général des Européens. On dit souvent que l’Europe est loin du citoyen, mais des questions comme la sécurité des jouets, la recherche contre les maladies rares ou contre la maladie d’Alzheimer, la protection des consommateurs, les mesures de défense de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique, la politique énergétique ou encore la défense des droits de l’homme dans le monde sont-elles vraiment éloignées de la vie quotidienne des citoyens?

Sous votre présidence, ce Parlement a connu d’autres avancées majeures. Je pense à la réforme interne, que vous avez menée à son terme et qui rendra notre institution plus transparente et plus efficace, et au nouveau statut des députés européens et de leurs assistants. Sous votre présidence, ce Parlement a multiplié les initiatives dans le cadre de l’Année européenne du dialogue interculturel, rendant justice à la grande richesse culturelle et cultuelle de notre société, et renvoyant de l’Europe la meilleure image qui soit: celle de l’ouverture et de la tolérance. Sous votre présidence, le Parlement a témoigné de l’importance qu’il attache à l’avenir de la région méditerranéenne et de sa volonté de contribuer à une chance de paix au Moyen-Orient.

Monsieur le Président, le 25 mars 2007, vous avez en notre nom signé la déclaration de Berlin commémorant les cinquante ans de l’Union européenne. Cette déclaration rappelle à ceux qui l’auraient oubliée la finalité de notre travail quotidien, à savoir la construction d’une Europe libre, démocratique, tolérante, respectueuse de l’état de droit. En prenant l’initiative de créer une Maison de l’histoire de l’Europe, vous donnez à l’action que vous avez menée en tant que président de cette institution, à celle de vos prédécesseurs, et à celle de tous ceux qui, à leur façon, contribuent à notre histoire collective, une dimension pérenne.

Pour tout cela, simplement merci, Monsieur le Président.

(Applaudissements)

 
  
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  Martin Schulz, au nom du groupe PSE. (DE) Monsieur le Président, chers collègues, je voudrais vous remercier, Monsieur le Président, pour votre travail assidu. Au nom de mon groupe, je tiens à dire que vous avez exercé votre mandat avec beaucoup de dignité. La façon dont vous avez présidé cette Assemblée a donné de la dignité au Parlement.

Il ne s’agit pas de faire un bilan de votre travail. Le bilan d’un président du Parlement européen est toujours soumis à une évaluation politique. On peut toujours être d’accord ou non avec l’une ou l’autre chose. Le bilan d’une présidence doit se concentrer sur ce que le président a fait pour contribuer au succès de cette Assemblée. Vous avez présenté vos conclusions, il n’y rien d’autre à ajouter. La question qui subsiste est celle-ci: qu’a fait le président, en tant qu’être humain, pour cette Assemblée? Pour mes collègues du groupe socialiste au Parlement européen et moi-même, il est évident que vous avez donné de la dignité à ce Parlement, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Cette Assemblée ne se comporte pas toujours dignement. Mais cela vaut pour tous les parlements du monde. La dignité d’une assemblée parlementaire multinationale rassemblant plus de 700 députés issus de 27 pays, qui appartiennent à huit groupes parlementaires différents, adhèrent à différentes religions, ont une couleur de peau différente, sont issus de différentes traditions politiques et ont une histoire différente, doit être préservée. Rassembler toutes ces personnes et leur donner un sentiment d’unité grâce à leur propre représentation est une tâche difficile, mais c’est exactement ce que vous avez réussi à faire et nous vous en remercions.

(Applaudissements)

Monsieur le Président, vous avez entrepris de nombreuses activités pendant votre mandat de deux ans et demi. Pour illustrer mes propos concernant la manière dont vous avez exercé votre mandat, je voudrais citer, au nom de mon groupe, un point sur lequel nous vous avons totalement rejoint et où vous avez permis à cette Assemblée de s’exprimer d’une seule et même voix, au-delà des clivages politiques, et avez donné la parole à des personnes privées de droit électoral dans un endroit aussi hétéroclite que celui que je viens de décrire. Vous vous êtes élevé pour dénoncer le scandale de Guantanamo à une période où il n’était pas facile de le faire. Cela restera, Monsieur le Président, un fait marquant de votre mandat. Vous avez démontré votre volonté d’être un homme tolérant et cosmopolite, tout en restant fidèle à vos convictions chrétiennes, et vous y êtes parvenus.

Mais le fait d’avoir placé au cœur de vos activités la dignité humaine - que ce soit en raison de la grande tradition des Lumières ou, comme dans votre cas, d’une conviction religieuse - vous a valu d’être un bon président du Parlement européen, et c’est ainsi que nous nous souviendrons de vous. Je vous remercie.

(Vifs applaudissements)

 
  
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  Graham Watson, au nom du groupe ALDE. (EN) Monsieur le Président, votre discours aujourd’hui était à l’image de votre présidence. Nos groupes ne sont pas toujours d’accord, mais pendant votre mandat, vous vous êtes avéré être un président honnête, juste et unificateur, et derrière votre modestie se cachent de nombreuses réalisations.

Au moment de votre élection, vous aviez promis d’engager le Parlement dans un dialogue interculturel, mais vous avez fait bien plus que cela. Concernant les indemnités parlementaires, vous avez achevé le travail essentiel initié par Pat Cox. S’agissant des procédures parlementaires, vous avez supervisé les réformes que bon nombre d’entre nous réclamaient depuis longtemps et, au moyen d’initiatives telles qu’Europarl TV, vous avez soutenu la mise en place de méthodes de communication modernes avec les citoyens. C’est un résultat dont vous pouvez être fier et un héritage sur lequel devront s’appuyer vos successeurs.

J’espère que vous mettrez par écrit vos expériences et vos impressions. Celles-ci sont bien trop intéressantes pour que nous les laissions sombrer dans l’oubli. Par ailleurs, comme le disait très bien le poète Emerson, il n’y a pas d’histoire, il n’y a que des biographies. Ce Parlement est devenu de plus en plus puissant au fil des ans. Il le sera plus encore lorsque le traité de Lisbonne sera ratifié, s’il l’est un jour. Il sera intéressant de voir comment les futurs présidents développeront le rôle que vous avez joué en projetant les valeurs et principes communs qui nous sont chers.

Mais aujourd’hui, je crois que je peux m’exprimer au nom de nombreuses personnes en vous disant que vous avez gagné notre respect et notre affection. Comme vous, il s’agit ici de ma dernière intervention en plénière dans mon rôle actuel. Après avoir été à la tête de mon groupe depuis 2002, il semble que je sois finalement frappé de ce qu’en anglais, nous appelons le «seven-year itch», le démon de l’infidélité qui tiraille les hommes après sept ans de mariage. Même si je ne siégerai plus à la place que j’occupe actuellement, vous savez certainement que je convoite votre place. Monsieur le Président, au nom de mon groupe, je tiens à vous remercier. Je remercie les services de la séance et les interprètes, ainsi que tous les membres du personnel qui vous ont aidé à réaliser l’excellent travail que vous avez accompli en tant que président de notre Assemblée.

(Applaudissements)

 
  
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  Cristiana Muscardini, au nom du groupe UEN. (IT) Monsieur le Président, chers collègues, au cours de cette législature, et en particulier sous votre présidence, le Parlement a renforcé sa capacité à exercer une influence politique sur l’avenir de l’Union, même si nous devrons attendre le nouveau Traité pour voir se réaliser les ambitions de ceux qui ont toujours cru en la nécessité d’accroître le pouvoir législatif de notre institution, qui est unique au monde parce qu’élue par les citoyens de 27 pays.

Cette législature a été riche en événements - souvent tragiques - et, dans la plupart des cas - et en particulier au cours de ces deux dernières années et demie - le Parlement a réussi, par votre intermédiaire, Monsieur le Président, à jouer un rôle déterminant de médiation et de proposition. Nous avons joué un rôle politique de plus en plus évident, qui doit nous aider à surmonter les différences politiques qui nous divisent dans nos propres pays, et ce afin de pouvoir atteindre des objectifs conjoints, dans l’intérêt commun de nos populations, et pour garantir la justice, la paix et la sécurité dans le monde.

Au début de la législature, nous avons finalement vu se joindre à nous des nations qui, pendant plusieurs décennies, avaient été privées de leur liberté et l’adhésion, en cours de législature, de la Roumanie et de la Bulgarie a renforcé, dans le monde, l’image d’une Europe capable de créer l’unité tout en respectant les différences.

Cette législature s’achève dans un contexte de crise économique, qui nous a fait comprendre que nous étions confrontés à une crise systémique. Le nouveau Parlement devra donc être un moteur pour aider la société à retrouver des valeurs qui sont trop souvent négligées actuellement. Aujourd’hui plus que jamais, la démocratie parlementaire, en Europe et au niveau national, représente une garantie de liberté.

Monsieur le Président, au nom de mon groupe et en mon nom personnel, je tiens à vous remercier pour votre engagement - vous avez représenté chacun d’entre nous - et pour votre contribution importante au prestige de notre institution, vis-à-vis de laquelle nous demandons non seulement une plus grande transparence, mais également une attention accrue de la part de certains médias qui ne se sont intéressés à l’Europe que dans l’unique but de lancer des débats mesquins et stériles, au lieu de contribuer au développement d’une conscience commune et d’un progrès partagé.

Monsieur le Président, après avoir siégé pendant 20 ans au sein de ce Parlement, je crois qu’il est de mon devoir de me joindre à vous, qui m’avez si bien représentée au sein de cette Assemblée, pour remercier les millions de citoyens européens qui, chaque jour, en travaillant et en respectant les principes de solidarité, de justice et les racines de notre passé, contribuent au développement d’une société plus respectueuse des droits et de plus en plus consciente de ses devoirs.

 
  
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  Monica Frassoni, au nom du groupe des Verts/ALE. (IT) Monsieur le Président, chers collègues, Herr Präsident, vous avez eu l’immense privilège de présider l’institution la plus originale au monde. Le groupe des Verts/Alliance libre européenne est convaincu que vous l’avez fait avec motivation et avec passion, et nous vous en remercions.

Il y a deux ans et demi, lorsque je me suis présentée contre vous comme candidate à la présidence du Parlement européen au nom de mon groupe, j’avais beaucoup insisté sur le fait que le président du Parlement devait représenter une institution totalement indépendante des intérêts des États membres et des pressions exercées par les lobbies financiers, diriger une administration libre choisie selon des critères de compétence et non de loyauté politique, et pouvoir s’adresser à une opinion publique de plus en plus divisée et indifférente. À l’époque, nous avions vivement critiqué la décision que vous aviez prise conjointement avec le groupe socialiste au Parlement européen d’éliminer toute tentative de relancer le débat constitutionnel après les référendums de 2005, une énorme erreur qui a permis aux États de se réapproprier plus facilement le processus de réforme de l’Europe.

Deux ans et demi plus tard, le groupe des Verts/ALE estime que votre bilan, Monsieur Pöttering, est plutôt mitigé. Nous avons approuvé et soutenu votre travail au Moyen-Orient, notamment dans le cadre de la présidence de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne. Nous avons apprécié votre foi inébranlable en l’Europe, votre idée d’un Parlement ouvert aux citoyens, aux groupes, aux associations et à des initiatives culturelles plus osées, ainsi que votre détermination en ce qui concerne le statut des assistants.

Nous saluons également votre engagement sans faille en faveur des droits fondamentaux, même à des endroits où la majorité du Parlement européen ne se sentait pas trop à l’aise, de la Russie à la Chine, ainsi que votre récente conversion à l’écologisme, comme semblent l’indiquer les commentaires que vous avez fait il y a peu concernant le changement climatique.

Mais il est également évident, Monsieur le Président, que, sous votre présidence, notre Parlement a continué à se transformer progressivement d’une institution qui revendique et lutte en faveur de la démocratie en une assemblée trop souvent docile et soucieuse de ne pas gêner tel ou tel gouvernement. Il a renoncé à faire de ce combat ou de la transparence des domaines privilégiés auxquels il convient de donner une plus grande visibilité auprès des électeurs - il suffit de penser à l’échec savamment orchestré du groupe de travail sur les lobbies, dont le mandat prend fin aujourd’hui sans que rien n’ait été fait, en dépit d’une résolution très explicite approuvée il y a un an, ou encore au silence sur la question des deux sièges à Strasbourg et à Bruxelles et des conséquences en termes de coûts et de CO2 de cette ineptie totalement incompréhensible pour les électeurs.

Monsieur le Président, j’en viens à ma conclusion. Par des réformes successives des règles, votre présidence a également empêché la centralisation progressive du pouvoir dans les mains de quelques personnes au sein de notre institution, en renforçant les travaux en commission, le rôle des différents députés et la valorisation de la diversité et du pluralisme.

Monsieur le Président, nous ne savons pas encore quelle sera la majorité au sein du nouveau Parlement, mais nous pouvons être certains d’une chose: le long combat en faveur d’une démocratie européenne forte, respectée, pluraliste et sympathique est loin d’être terminé et, au moins sur ce point, nous savons que vous serez toujours à nos côtés.

 
  
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  Francis Wurtz, au nom du groupe GUE/NGL. Monsieur le Président, votre présidence - vous venez de le rappeler - a été marquée par des événements d’une grande portée politique, qui ont, à divers titres, interpellé l’Europe et par là même notre Parlement.

Certains d’entre eux sont internes à l’Union, notamment ce que beaucoup appellent la crise institutionnelle, et que je qualifierais plutôt de symptôme supplémentaire d’une crise de confiance ou d’une crise de légitimité de l’actuel modèle européen auprès d’une part croissante de nos concitoyennes et de nos concitoyens.

D’autres sont de dimension internationale, comme le conflit du Proche-Orient que vous avez cité qui, loin d’avancer vers une paix juste et durable, s’exacerbe sous nos yeux et envenime les relations internationales, quand il ne menace pas la cohésion de nos propres sociétés.

D’autres, enfin, bouleversent la planète entière, comme la crise écologique et, finalement, la crise financière, économique, sociale et politique, qui nous imposent des choix de société, voire de civilisation.

C’est dans ce contexte exceptionnellement complexe que vous avez eu à diriger le Parlement européen et à le représenter devant nos États membres et le monde. Mon groupe et moi-même considérons que vous vous êtes acquitté de votre responsabilité avec honneur.

Certes, nos options politiques sont notoirement différentes, et parfois divergentes. Mais c’est précisément à la capacité de gérer ces nécessaires et salutaires confrontations d’idées, dans le respect de chacune et de chacun, qu’on juge le titulaire d’une haute fonction telle que la vôtre.

Or, je peux dire que, comme président d’un groupe minoritaire et exprimant à bien des égards des orientations alternatives à celles qui ont cours actuellement, je me suis senti à l’aise sous votre présidence. Mieux, si nos différences d’opinion politique sont naturellement demeurées ce qu’elles étaient, nos relations humaines se sont notablement enrichies.

Monsieur le Président, nous nous côtoyons depuis trente ans. Nous nous sommes vraiment connus au cours de ces dix dernières années d’excellente coopération à la Conférence des présidents. J’apprécie hautement votre éthique personnelle, qui vous a permis de reconnaître – du moins je le crois – qu’on peut être tout à la fois communiste, démocrate, Européen et humaniste. Je vous en remercie.

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Merci, Monsieur Wurtz. Chers collègues, en votre nom à tous, je tiens à remercier M. Wurtz, qui est député depuis 1979 et fait désormais ses adieux à notre Parlement. Nous remercions également les trois autres députés qui siègent dans cette Assemblée depuis 1979 et s’apprêtent aujourd’hui à nous quitter: Klaus Hänsch, ancien président, Ingo Friedrich, ancien vice-président et questeur, et Karl von Wogau, ancien président de la commission des affaires économiques et monétaires et président actuel de la sous-commission «sécurité et défense». Je voudrais, en votre nom à tous, remercier sincèrement ces quatre personnes, ainsi que tous les autres collègues qui vont nous quitter, pour la profondeur de leur engagement. Merci beaucoup.

(Applaudissements prolongés)

 
  
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  Nigel Farage, au nom du groupe IND/DEM. (EN) Monsieur le Président, le groupe Indépendance et démocratie a essayé de se montrer utile, positif et constructif pendant toute la durée de cette législature.

(Mouvements divers)

Oui, car nous avons fait entendre la voix de l’opposition et, dans une démocratie, l’opposition est essentielle. Elle est même vitale. Mais malheureusement, comme l’a très justement souligné le président Václav Klaus lors de sa visite, vous n’acceptez pas qu’il puisse y avoir d’autres points de vue que le vôtre et, par conséquent, votre présidence a été marquée par la manière hautement préjudiciable dont vous avez traité les députés de cette Assemblée qui se sont exprimés contre la Constitution/le traité de Lisbonne et s’y sont opposés.

Le moment déterminant, selon moi, dans cette Assemblée est lorsque les Français ont dit «non», suivi des Néerlandais puis des Irlandais, et que ce Parlement a volontairement continué à ignorer le souhait des citoyens. Vous n’avez pas encore saisi? «Non», c’est «non», et il est tout simplement incroyable que 499 députés de cette Assemblée aient choisi de passer outre le refus irlandais et de poursuivre avec ce Traité. Mais à quel genre de Parlement avons-nous affaire? Si vous aviez vraiment cru en la démocratie, vous n’auriez pas purement et simplement ignoré les résultats de ces trois référendums.

Pire encore, vous avez désormais une telle crainte de l’opinion publique - parce que vous savez que vous êtes en train de perdre la bataille - que vous avez commencé à recourir aux injures. M. Watson m’a dit que je me comportais comme un hooligan anglais, alors que je ne faisais que souligner gentiment que le commissaire Barrot était un véritable escroc. Gary Titley m’a dit que j’étais un réactionnaire paranoïaque vivant en marge de la société. Peut-être a-t-il raison, je ne sais pas. Mais Daniel Cohn-Bendit, ce grand défenseur de la liberté d’expression, a dit que les opposants au Traité étaient des malades mentaux. Quant à Martin Schultz, qui dirige le groupe socialiste, il a dit, après l’un des référendums, que nous ne devions pas céder au populisme et que le «non» ouvrait la voie au fascisme.

J’espère que, pendant la campagne de ces quatre prochaines semaines, les électeurs européens pourront voir le véritable visage de ce projet. Vous êtes des nationalistes; vous utilisez l’intimidation et la menace; vous êtes anti-démocratiques; vous êtes une bande de crétins finis!

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Le simple fait que vous puissiez prononcer un tel discours suffit à prouver que ce Parlement européen est libre et démocratique!

(Applaudissements)

 
  
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  Daniel Hannan (NI). - (EN) Monsieur le Président, certains collègues auront peut-être du mal à le croire, mais vous allez me manquer. Depuis que je vous connais, tout d’abord en tant que dirigeant des chrétiens-démocrates, puis en tant que président de ce Parlement, vous avez été un modèle de dignité, de sobriété et de courtoisie. En plus d’être un europhile convaincu, vous êtes aussi un anglophile et vous représentez ce qu’il y a de mieux dans la tradition intégrationniste. Vous serez sans doute soulagé d’entendre que je ne me rappelle pas avoir jamais été d’accord avec vous.

(Rires)

Mais dans la carrière que nous avons tous deux choisie, nous savons que l’engagement idéologique est une qualité rare et nous savons l’apprécier, même lorsque nous la trouvons chez un opposant.

Vous vous rappelez certainement notre altercation concernant votre interprétation du règlement de cette Assemblée. Ceux d’entre nous qui souhaitaient l’organisation de référendums sur le traité constitutionnel avaient exprimé leur point de vue de manière pacifique dans le cadre des explications de vote. Le règlement nous donnait explicitement ce droit. Cependant, vous avez choisi, de manière arbitraire, de ne pas appliquer ce règlement - vous n’avez pas essayé de le modifier, ce qui aurait demandé un certain temps, vous vous êtes simplement contenté de l’ignorer. Je ne tiens pas à relancer ce débat, mais je voudrais vous dire ceci: le président du Parlement est censé représenter l’ensemble des députés, y compris ceux dont le point de vue est minoritaire, et en nous traitant différemment des autres, vous ouvrez la porte au despotisme. Pour prendre un exemple, presque chaque mois, il y a des manifestations concernant l’une ou l’autre chose, et celles-ci sont tolérées. Mais lorsque nous avons brandi des pancartes avec le mot «référendum», vous avez envoyé les huissiers pour nous arracher nos pancartes et plusieurs d’entre nous ont ensuite été condamnés à payer une amende.

Je peux comprendre que le mot «référendum» suscite une vive anxiété dans cette Assemblée: les électeurs de trois nations ont rejeté votre modèle constitutionnel. Vous vous êtes sentis vulnérables et cela vous a rendu hargneux. Mais puisque vous ne pouviez pas vous en prendre directement aux électeurs, vous avez déversé votre frustration sur nous, la minorité visible que constituent les eurosceptiques dans ce Parlement.

Chers collègues, je ne m’attends pas à ce que vous changiez d’avis quant à la question de savoir s’il est souhaitable ou non de centraliser le pouvoir à Bruxelles. Mais, tout en conservant votre point de vue, je vous demanderais de vous montrer un peu plus impartial dans votre manière de traiter ceux d’entre nous qui forment la minorité. Si seulement vous arriviez à surmonter votre aversion presque viscérale à notre égard, peut-être vous rendriez-vous compte que cela vous permettrait de renforcer votre crédibilité démocratique. Toutes les organisations ont besoin d’avoir des détracteurs. Votre persistance à affirmer que l’UE est un bien absolu et que toute critique à son encontre est soit malhonnête, soit xénophobe, ne vous rend pas service, car sans un examen critique, les institutions de Bruxelles deviennent imbues d’elles-mêmes, intéressées et corrompues.

Mes amis, j’espère que les souverainistes seront encore plus nombreux en juillet. Pour la première fois en 50 ans, ce Parlement aura quelque chose qui ressemble effectivement à une opposition. Il reviendra à votre successeur, cher Hans-Gert, de savoir comment gérer cette opposition, mais j’espère qu’il fera honneur à la valeur de tolérance que cette Assemblée prétend défendre.

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Nous en prenons bonne note.

 
  
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  Jan Kohout, président en exercice du Conseil. (EN) Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l’occasion de dire quelques mots au nom de la présidence et du Conseil, pour réagir à votre allocution et aux interventions prononcées par les représentants des différents groupes politiques. Le fait que cette législature ait coïncidé avec les cinq premières années d’adhésion de la République tchèque et des autres pays qui sont entrés dans l’Union en même temps qu’elle revêt, pour nous, une importance symbolique. C’est d’autant plus vrai que la République tchèque a eu le privilège d’assurer la présidence du Conseil alors que cette législature tire à sa fin.

Tout d’abord, je voudrais vous rendre hommage, Monsieur le Président, pour la manière exemplaire dont avez dirigé cette institution au cours de ces deux dernières années et demie. Le fait que vous soyez autant respecté par ce Parlement - un respect qui dépasse visiblement les clivages politiques - démontre toute l’étendue de vos qualités, notamment votre impartialité et votre intégrité. En tant que l’un des rares députés élus pour la première fois en 1979, vous nous avez fait profiter de votre solide expérience, de votre sagesse et de vos connaissances. Au nom de la présidence, je tiens à dire à quel point nous avons pu apprécier toutes vos qualités lors des contacts que nous avons eus avant et pendant la présidence tchèque. Au nom du Conseil, je vous souhaite bonne chance pour l’avenir.

Puisque nous nous penchons sur les cinq années qui viennent de s’écouler, je voudrais également rendre hommage à votre prédécesseur, M. Borrell, qui a fait preuve des mêmes qualités d’impartialité et de leadership. Vous avez tous deux fait en sorte que cette présidence soit de celles que l’on respecte et que l’on estime. Ce Parlement et l’Union, d’une manière plus générale, ont de bonnes raisons de se montrer reconnaissants.

Au cours de ces cinq dernières années, ce Parlement a fait bon usage de ses pouvoirs et prérogatives, notamment dans le domaine important de la codécision, où le Conseil et le Parlement se trouvaient face à face à la table des négociations, avec parfois des points de vue et des objectifs très différents. En dépit de ces divergences, les deux institutions ont travaillé main dans la main afin d’assurer le bon fonctionnement du système. Nous pouvons avoir des désaccords et discuter de manière constructive, mais nous le faisons dans le respect des règles et des procédures. Je pense que nos deux institutions peuvent être fières de notre engagement commun afin de permettre au système de fonctionner et les cinq dernières années ont prouvé à de maintes reprises que celui-ci fonctionne, et qu’il fonctionne de manière très efficace.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, dans moins de trois mois maintenant, un nouveau Parlement sera mis en place. Il y aura beaucoup de nouveaux parlementaires. Vous élirez un nouveau président et un autre État membre siègera ici pour représenter le Conseil. Monsieur le Président, je suis persuadé qu’au cours des cinq prochaines années, toutes ces personnes se souviendront avec respect et gratitude de l’héritage que vous avez laissé à cette institution. Je vous remercie de votre attention.

 
  
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  Margot Wallström, vice-présidente de la Commission. (DE) Monsieur le Président, sous votre présidence, les relations entre le Parlement européen et la Commission se sont développées de manière très amicale, pour ne pas dire harmonieuse. Même pendant les campagnes électorales, où le risque de conflits est, comme chacun le sait, à son apogée, à aucun moment les débats politiques habituels ne se sont transformés en crise interinstitutionnelle, et je pense que c’est en partie grâce à vous.

Si vous me permettez une remarque personnelle, je voudrais vous remercier sincèrement pour votre façon de travailler, toujours très aimable et courtoise. Non seulement vous avez toujours fait preuve d’une grande politesse, mais vous avez aussi pris des mesures correctives lorsque cela s’imposait. Et vous vous êtes toujours conduit en parfait gentleman. Je voudrais également souligner le rôle important que vous avez joué pour ce Parlement et pour l’ensemble de l’Union européenne en ayant le courage et la volonté de défendre les principes démocratiques et les privilèges de ce Parlement, vous opposant même aux États membres lorsque cela était nécessaire.

(Applaudissements)

Je voudrais également vous féliciter, puisque cela fait 30 ans que vous êtes élu au Parlement européen. Au cours de ces décennies, vous avez marqué ce Parlement de votre empreinte et avez contribué de manière déterminante à façonner son évolution.

Le président Barroso aurait souhaité être là, mais comme vous le savez, il assiste au sommet UE-Canada à Prague. Au nom du président de la Commission et de l’ensemble des commissaires, je tiens à vous remercier de tout cœur pour votre excellente présidence. Merci.

(Applaudissements)

 
  
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  Le Président. − Madame la Vice-présidente, chers collègues, je vous remercie de tout cœur pour vos commentaires, qui étaient, pour la plupart, positifs. À ceux qui ne se représentent pas, je vous souhaite bonne chance pour la suite et j’espère que nous nous reverrons. À ceux qui se représentent et qui seront réélus, j’espère que nous continuerons à bien travailler ensemble, à condition que je sois moi aussi réélu, bien entendu. Ce que les présidents des groupes politiques ont dit aujourd’hui m’ont encouragé à poursuivre mes efforts en direction d’une Europe unifiée. Je vous remercie tous et j’espère que nous nous reverrons.

(Vifs applaudissements)

 
  
  

PRÉSIDENCE DE MME DIANA WALLIS
Vice-présidente

 
  
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  Thomas Mann (PPE-DE). (DE) Madame la Présidente, j’ai une question concernant les règles dans cette Assemblée. Peu avant que nous ne soyons autorisés à voter, lorsque la séance a été brièvement suspendue, un membre de notre Assemblée a visiblement réussi à faire entrer une candidate aux élections et à faire quelques photos promotionnelles en sa compagnie, ce qui constitue, selon moi, une insulte à notre institution. Ne faudrait-il pas demander des comptes à ces candidats?

 
  
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  La Présidente. − Merci, Monsieur Mann. Nous allons mener notre enquête.

 
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