Le Président. – L’ordre du jour appelle le rapport (A6-0260/2009) de Mme Hieronymi, au nom de la commission de la culture et de l’éducation, sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil instituant le programme MEDIA Mundus de coopération audiovisuelle avec les professionnels des pays tiers (COM(2008)0892 – C6-0011/2009 – 2008/0258(COD)).
Ruth Hieronymi, rapporteure. − (DE) Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Mesdames et Messieurs, je suis particulièrement ravie que nous ayons réussi à élaborer et à adopter un nouveau programme de soutien aux films européens, en faveur de la culture et de l’économie de l’Union européenne et du monde entier, en si peu de temps – six mois à peine – et avant la fin de la législature.
Cela n’a été possible que grâce à une coopération exceptionnelle, et je vous en remercie de tout cœur. Merci beaucoup, Madame la Commissaire. La proposition de la Commission instituant le programme MEDIA Mundus était excellente. La coopération avec la présidence tchèque était parfaite et la coopération au sein de la commission de la culture et de l’éducation était on ne peut meilleure. C’est uniquement grâce à cela que nous avons pu atteindre cet objectif en si peu de temps.
La promotion des films européens au moyen du programme MEDIA est un franc succès dans l’Union européenne depuis environ 15 ans. Quatre-vingt-dix pour cent des films européens projetés en dehors de leur pays d’origine bénéficient d’une aide du programme MEDIA. Toutefois, jusqu’ici, celui-ci n’a promu des projets qu’en Europe, et ce programme de promotion n’est plus approprié à l’ère de la mondialisation des marchés et des nouvelles technologies.
De nouvelles opportunités se présentent, mais aussi des défis. Le programme MEDIA Mundus dont nous discutons aujourd’hui est une réponse fantastique. Une réponse aux perspectives offertes à l’industrie cinématographique européenne par les nouveaux marchés extra-européens. C’est aussi une réponse aux besoins et aux possibilités d’utiliser la promotion des films et les films eux-mêmes pour soutenir et faire progresser le dialogue interculturel.
C’est pourquoi je tiens à vous remercier pour le lancement des projets pilotes MEDIA Mundus, pour lesquels 7 millions d’euros ont été dégagés. Il est apparu clairement que la demande était forte. La formation, la mise sur le marché et la distribution dans les réseaux mondiaux ont été soutenues par les projets pilotes. Les marchés audiovisuels émergents du monde entier – Inde, Brésil, Corée du Sud, Canada – en particulier ont soumis des projets en cours de réalisation.
À cet égard, avec le vote de la commission de la culture et de l’éducation, nous nous exprimons fièrement en faveur de la proposition. Je voudrais demander à l’ensemble du Parlement de voter «oui» afin d’appuyer ce programme dans les années à venir avec des fonds suffisants pour réaliser l’objectif de soutenir la promotion des films européens en tant qu’ambassadeurs de nos valeurs culturelles dans le monde entier.
C’est là mon dernier discours au Parlement européen. J’ai été très heureuse de pouvoir achever le programme avec votre soutien et je voudrais vous transmettre un message. S’agissant des travaux futurs, souvenez-vous que les biens culturels en Europe ne peuvent être simplement des biens économiques, mais doivent rester à la fois culturels et économiques.
Je tiens particulièrement à remercier tous mes collègues de la commission de la culture et de l’éducation, des secrétariats, et vous, Madame la Commissaire, ainsi que votre directeur général, Gregory Paulger, pour ces dix années d’excellente coopération dans le domaine audiovisuel. Je vous remercie mille fois.
Viviane Reding, membre de la Commission. − (EN) Monsieur le Président, je ne peux qu’être d’accord avec ce que vient de dire Mme Hieronymi. Ces dix années de collaboration avec elle et d’autres membres de la commission de la culture et de l’éducation ont été très efficaces et, d’un point de vue personnel, très enrichissantes. Merci à vous, quel que soit votre parti, qui avez vraiment travaillé pour que la culture devienne importante et qu’elle puisse parler à la population.
Je suis ravie que le Parlement ait fait quelques propositions sur le rapport. Il s’agit de précisions et de simplifications qui améliorent la proposition que j’ai déposée.
Comme vous le savez, l’action préparatoire MEDIA International a été la base du développement de MEDIA Mundus et, dans ce contexte, je remercie également le Parlement d’avoir dégagé 2 millions d’euros en 2008 et 5 millions d’euros en 2009 pour financer cette action préparatoire.
MEDIA Mundus sera lancé en 2011 et prendra la relève de MEDIA International. Il vise à renforcer les relations culturelles et commerciales entre les professionnels de l’industrie cinématographique européenne et ceux du monde entier. Le concept de MEDIA Mundus est nouveau, ambitieux et innovant, car il encourage la coopération entre professionnels, ce qui n’est pas le cas habituellement pour les programmes européens. Contrairement aux programmes existants, il se base également sur les avantages mutuels, non seulement pour nos réalisateurs, mais aussi pour les réalisateurs de pays tiers, et ce dans différents domaines. Il concerne tout d’abord la formation et l’inclusion de formateurs et d’élèves issus de pays européens et de pays tiers. Cela améliorera l’accès aux marchés des pays tiers et renforcera la confiance et les relations commerciales à long terme: c’est normal. Lorsque vous avez été à la même école de formation à l’industrie cinématographique qu’une personne provenant d’Asie, une autre d’Afrique et une autre d’Amérique, il est clair que, plus tard, dans votre vie professionnelle, vous serez tentés de travailler ensemble.
C’est aussi la raison pour laquelle nous soutenons l’organisation de forums pour les coproductions internationales. Nous formons les professionnels ensemble et espérons qu’ils travailleront ensemble. Nous avons donc besoin de forums pour les coproductions internationales.
Nous devons également améliorer la distribution, la circulation et la visibilité des arts audiovisuels européens dans les pays tiers, afin d’arriver à une situation où tout le monde est gagnant: les personnes issues de pays tiers et les personnes issues d’Europe. C’est un bel exemple que l’Europe n’est pas une forteresse, mais une Europe ouverte, une Europe qui donne, qui prend, qui partage.
Nous devons accroître la demande du public pour un contenu audiovisuel multiculturel, ce qui sera très important pour amener les jeunes, principalement, à voir des films européens.
Je suis très confiante dans le fait que MEDIA Mundus augmentera le choix des consommateurs et permettra aux personnes de pouvoir visionner des films européens. Il amènera une diversité culturelle sur les marchés européens en intégrant davantage de films de qualité issus de marchés extra-européens plus petits en Europe, et il donnera la possibilité aux films européens d’accéder au marché international. Il créera donc de nouvelles perspectives commerciales pour les professionnels d’Europe et du monde entier. Cette contribution économique est évidemment très importante. C’est une question de compétitivité, mais aussi, et avant tout, une question de diversité culturelle – notre diversité culturelle –, qui est notre bien le plus précieux, et de diversité culturelle de ceux qui vivent sur d’autres continents, qui est leur bien le plus spécifique. C’est une chance merveilleuse de pouvoir partager les cultures, et MEDIA Mundus y contribuera.
Doris Pack, au nom du groupe PPE-DE. – (DE) Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Madame Hieronymi, le programme MEDIA Mundus est un projet basé sur une idée de notre commission, la commission de la culture et de l’éducation. C’est là qu’est née cette idée, pourrait-on dire. Le plus important, c’est que nous l’avons soutenue fermement et qu’elle porte l’empreinte non seulement de la commissaire, mais également de Mme Hieronymi, que nous, au sein de la commission de la culture et de l’éducation, sommes tous fiers de soutenir.
Nous avons beaucoup appris du projet Erasmus Mundus, qui a ouvert la porte à nos étudiants souhaitant étudier à l’étranger et vice-versa. Dans le contexte de la mondialisation, c’est vraiment nécessaire, et MEDIA Mundus va dans la même direction concernant les réalisateurs. C’est un magnifique exemple de la manière dont on peut organiser un dialogue interculturel dans ce domaine, qui a bien sûr un aspect commercial, mais qui est également, surtout, un dialogue culturel.
MEDIA Mundus soutiendra également et mettra en œuvre la convention de l’UNESCO visant à promouvoir la diversité culturelle en Europe et dans le monde, à instaurer un dialogue et à atteindre un équilibre entre les intérêts de rentabilité et d’économie.
Avec MEDIA Mundus, nous renforçons bien sûr la mobilité de nos films, de nos réalisateurs et de nos étudiants. Au bout du compte, ce que Wim Wenders nous demande sans arrêt de faire se produit, à savoir donner à l’Europe un nouveau visage, faire du rêve européen une réalité. Le rêve américain nous a été transmis au gré des films pendant des décennies, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Si nous parvenons enfin à apporter le rêve européen au monde en coopération avec les pays tiers, par des images, nous aurons fait beaucoup plus pour stabiliser l’Union européenne que ce que nous aurions pu faire par de nombreux autres biais.
En travaillant ensemble dans le monde globalisé d’aujourd’hui, nous pourrons quelque peu rattraper les Américains sur le marché mondial et mieux définir notre rêve. Je suis convaincue que nous serons soutenus par des pays tiers, peut-être la Corée du Sud ou les pays d’Amérique du Sud, que nous souhaitons aider en accroissant la visibilité de leurs productions à petite échelle sur le marché européen.
Globalement, c’est un projet qui bénéficie à toutes les parties. Il aide les pays tiers et l’industrie cinématographique européenne. Il était grand temps. MEDIA Mundus est, selon moi, la réponse appropriée aux défis techniques et socio-économiques mondiaux. Permettez-moi de terminer en disant que «ce qui contribue à notre diversité renforcera notre identité».
Christa Prets, au nom du groupe PSE. – (DE) Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Madame Hieronymi, permettez-moi de vous féliciter sincèrement pour ce rapport. Nous tous, membres de la commission de la culture et de l’éducation, pouvons être ravis et fiers de ce que nous avons accompli en si peu de temps. Nous avons démontré que nous pouvions travailler de manière flexible et que nous n’étions pas liés à une procédure, mais tenions compte des préoccupations de ceux qui travaillent dans l’industrie cinématographique et qui attendent impatiemment que cette politique soit conclue avec succès. Nous avons accéléré nos travaux et pourrons encore travailler après l’adoption de la politique et de la résolution. Nous n’avons pas insisté sur une lecture. Ceux qui critiquent constamment notre travail et dénigrent les choses positives que nous avons accomplies devraient s’en rappeler.
Je suis ravie qu’en cette année de la créativité et de l’innovation, nous aidions les personnes créatives à être plus innovantes et à leur permettre d’approfondir leur formation et de s’intégrer davantage au niveau mondial. Dans le monde numérique, tout change quotidiennement, la technologie évolue et les nouvelles ressources et les nouveaux défis se multiplient. Il est dès lors nécessaire de créer un autre réseau, qui a besoin de l’appui financier que nous lui apportons. Si nous voulons poursuivre la croissance de l’industrie cinématographique européenne et promouvoir l’idée d’Europe, nous devons non seulement améliorer la qualité, qui est déjà très bonne, mais pourrait être meilleure, mais aussi accorder une aide financière à nos artistes créatifs.
Avec la crise économique dont tout le monde parle, la création de nouveaux emplois dans l’industrie cinématographique, l’innovation, l’amélioration de l’échange d’informations, la recherche et la recherche de marchés contribuent à la création d’emplois. Il y a ici un potentiel fort pour enrichir le marché de l’emploi.
Concernant la coopération transfrontalière et la diffusion dans les pays tiers, permettez-moi de donner un exemple. Pour moi, Slumdog Millionaire est un exemple de réussite. Ce film, qui a été diffusé dans le monde entier, était soutenu par le programme MEDIA Mundus à hauteur de 830 000 euros et est devenu un succès mondial; il nous a fait prendre conscience d’une situation d’urgence dans un pays particulier. Toutefois, il a également montré ce que signifiait coopérer sur une base transfrontalière. C’est pourquoi je pense que ce programme est excellent et je suis ravie que nous l’ayons achevé sans problèmes en si peu de temps.
Je tiens particulièrement à remercier Mme Hieronymi et lui souhaite une bonne continuation. Elle a été une excellente collègue et une experte en médias. Merci, Madame Hieronymi, et bonne continuation.
Zdzisław Zbigniew Podkański, au nom du groupe UEN. – (PL) Monsieur le Président, l’objectif du programme MEDIA 2007 était de préserver l’identité, la diversité et le patrimoine culturels européens, d’améliorer la circulation des œuvres audiovisuelles européennes et d’accroître la compétitivité du secteur audiovisuel européen. Le programme MEDIA Mundus va plus loin et espère que la promotion et l’ouverture des marchés audiovisuels dans l’Union européenne et les pays tiers apporteront des bénéfices mutuels. C’est évidemment un concept louable.
Toutefois, ce sujet nous pousse à réfléchir à un autre élément. Je veux ici parler de l’influence culturelle de l’Europe dans le monde – cette influence semble diminuer, et cela m’inquiète fortement. Je remarque également que notre continent ne participe pas au dialogue interculturel sur un pied d’égalité avec les autres partenaires. Les traditions chrétiennes qui ont forgé l’Europe sont généralement remises en question aujourd’hui, et il semble que l’Europe n’ait pas d’autre conception de sa propre identité. C’est pourquoi je ne suis pas surpris de la baisse de son influence. La part réduite de l’Europe dans les œuvres audiovisuelles qui circulent dans le monde illustre bien ce phénomène.
Nous pourrions déplorer le fait que, parallèlement à la baisse de son importance économique, le rôle de l’Europe sera de toute façon plus petit. Toutefois, nous ne devons pas baisser les bras. Les initiatives comme le programme dont nous discutons sont une petite étape, mais elle est nécessaire. En outre, la prochaine législature du Parlement arrive à grands pas et nous espérons que les futurs députés pourront faire davantage entendre la voix de l’Europe.
À dernière séance, dernière intervention. Je voudrais remercier sincèrement mes confrères et consœurs pour leur coopération, et en particulier les membres de la commission de la culture et de l’éducation, avec lesquels j’ai travaillé au quotidien. Je félicite Mme Hieronymi pour son rapport. Merci à tous.
Helga Trüpel, au nom du groupe des Verts/ALE. – (DE) Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Mesdames et Messieurs, il est un fait que notre politique de la culture et des médias vise à donner une âme à l’Europe.
Il a été dit assez justement, notamment par le président de la Commission, M. Barroso, que les citoyens ne sont pas attirés par le marché intérieur – tout important qu’il soit –, mais souhaitent voir et jouir d’une diversité culturelle, du patrimoine culturel de l’Europe. Ils veulent également que cette diversité culturelle soit l’ambassadeur de l’Europe dans le monde.
Mme Pack a vu juste en disant, pour reprendre les mots de Wim Wenders, que nous avions besoin d’images européennes pour raconter les histoires européennes, pour exprimer la diversité de l’histoire et des sensibilités européennes. Quel a été le drame de l’histoire européenne et quels sont les grands espoirs d’un avenir pacifique et meilleur? Telle est la vision culturelle de base de l’Union européenne, que nous voulons non seulement cultiver en interne, mais aussi partager avec le monde extérieur. C’est pourquoi la politique de la culture européenne, et en particulier la politique cinématographique, est toujours un ambassadeur de l’identité européenne. Je suis donc ravie que nous ayons réussi à lancer ce programme.
Je voudrais dire dès aujourd’hui qu’au cours de la prochaine législature, le programme MEDIA Mundus devra être étendu, renforcé et doté de moyens supplémentaires, de sorte qu’il puisse réellement jouer son rôle qui consiste à afficher clairement, dans la coopération européenne, ce que sont les valeurs européennes et ce qu’est la diversité culturelle européenne. Il faut également des coproductions, une collaboration, une formation dans le meilleur sens du terme, une situation où toutes les parties sont gagnantes. À l’ère de la mondialisation, cela sera la marque de fabrique de la politique européenne en matière de culture.
Aujourd’hui, je voudrais également en profiter pour remercier Mme Hieronymi pour sa très bonne coopération et pour être parvenue à montrer clairement à cette Assemblée que, si la culture a un côté économique, c’est toujours plus qu’un simple bien de consommation. Il en va de l’identité, de la diversité, de la confrontation culturelle dans le meilleur sens du terme. En effet, c’est ce qui fait bouger le cœur et l’esprit des gens. Notre devoir est d’accroître la confiance dans l’Europe à l’avenir. Pour cette raison, Madame Hieronymi, je vous remercie encore une fois sincèrement pour votre bonne coopération et vous souhaite une bonne continuation.
(Applaudissements)
Věra Flasarová, au nom du groupe GUE/NGL. – (CS) Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Mesdames et Messieurs, je tiens à remercier Mme Hieronymi pour son excellent travail et lui souhaite du succès pour les nombreuses années à venir. Le développement de l’environnement audiovisuel international mérite notre attention, car c’est un domaine d’activité intéressant qui ouvre de larges possibilités en matière de coopération au sein de l’Union européenne et avec d’autres pays du monde. Un approfondissement de cette coopération, grâce notamment au budget de 15 millions d’euros prévu pour MEDIA 2011-2013, élargira le choix des consommateurs et mettra sur le marché européen et international des produits plus divers d’un point de vue culturel. En même temps, il facilitera la compréhension mutuelle entre les peuples de différentes traditions culturelles. Parmi les autres aspects très précieux de ces projets communautaires, citons les formations permanentes pour les professionnels dans le domaine audiovisuel, les activités promotionnelles variées axées sur le cinéma et les perspectives d’accroissement de la circulation des films. Il est également clair que le domaine audiovisuel est avant tout le domaine de la jeune génération, qui utilise la télévision et les dispositifs internet, ainsi que la télévision numérique à chaînes multiples comme une source d’information de base, avec les autres technologies de l’internet. L’appui de ces systèmes par le projet européen pourrait dès lors aider à améliorer la qualité des services aux utilisateurs.
Dans ce contexte, je voudrais toutefois souligner un élément que j’estime d’une importance capitale. Tous les médias sur l’internet représentent une alternative illimitée aux moyens de communication traditionnels. Malheureusement, même dans les sociétés démocratiques, ces moyens de communication traditionnels ne remplissent pas leur mission en raison d’intérêts économiques ou parce que les directeurs appartiennent à un milieu politique donné et obligent indirectement leurs employés à s’autocensurer. Pour cette raison, de nombreuses informations arrivent au public de manière tronquée ou sélective. À l’inverse, la forte expansion de l’internet, et des films et informations qu’il diffuse, offre un environnement médiatique véritablement indépendant et pluraliste, libéré des monopoles et des cartels. Nous devons donc soutenir tous les projets visant à renforcer cette alternative aux médias traditionnels et je suis ravie que la présidence tchèque ait contribué à la réalisation fructueuse du projet MEDIA Mundus.
Ljudmila Novak (PPE-DE). – (SL) Avec le programme MEDIA Mundus, nous sommes sur la bonne voie en ce qui concerne la promotion plus efficace des films européens et de la connaissance européenne. Le film nous permet d’enregistrer, de préserver, de dresser un portrait et de vendre la diversité culturelle européenne. Toutefois, vu le développement rapide des technologies modernes, nous avons également besoin d’une éducation et d’une formation continues. Il serait dommage que des pays tiers ou des continents moins développés arrêtent de tourner des films décrivant la vie de leurs populations, des histoires intéressantes à propos d’eux-mêmes et, bien sûr, de leur patrimoine naturel et culturel et de leur histoire, juste parce qu’ils enregistrent un retard de développement et manquent de connaissances.
Vu la domination des films américains, qui représentent un marché énorme, les films européens ont plus de mal à être compétitifs sur le marché mondial, malgré le fait qu’ils ont bien plus de qualités que de nombreux mélodrames ou blockbusters américains. C’est pourquoi MEDIA Mundus est une bonne plate-forme pour nouer des contacts avec des réalisateurs dans des pays tiers et pour échanger des connaissances et des informations cinématographiques. En conséquence, dans ce domaine, l’Union européenne a également pour fonction de rassembler différents continents et d’unir les amateurs de cinéma de différents pays.
Nous allons gagner un nouveau programme fructueux, mais perdre notre rapporteure et une experte dans le domaine. Je tiens à vous féliciter personnellement, Madame Hieronymi, pour tous les travaux que vous avez accomplis, pour votre ouverture d’esprit et pour votre coopération. Lorsque je suis arrivée au Parlement, fraîche députée, il y a cinq ans, Mme Hieronymi a été la première personne à laquelle j’ai demandé des conseils et des informations et elle est toujours prête à offrir son aide et à essayer de comprendre. Aussi, permettez-moi une fois encore de vous remercier sincèrement. Je vous souhaite le bonheur dans votre vie familiale et professionnelle, car je sais que vous n’allez pas vous reposer sur vos lauriers à l’avenir.
Certains savent qu’ils reviendront. Je voudrais également revenir, mais je ne sais pas si ce sera le cas. Permettez-moi dès lors de remercier tous les membres de la commission, du Bureau et du Parlement pour m’avoir permis de travailler au sein de la commission de la culture et de l’éducation. Cela a été un bonheur et un plaisir de travailler pour vous. Quelles que soient vos affiliations politiques, nous avons travaillé au bénéfice de la culture, de l’éducation, des jeunes et des sportifs. En outre, en dépit du fait que je suis issue d’un petit pays, mes idées ont été prises en considération par la commission et ensuite confirmées par le Parlement. Merci de votre coopération.
Mikel Irujo Amezaga (Verts/ALE). – (ES) Monsieur le Président, la déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle recommande, entre autres, que nous encouragions la réalisation de productions audiovisuelles de haute qualité, particulièrement en favorisant la création de mécanismes de coopération nous permettant de distribuer ces productions; la Commission européenne a clairement tenu compte de cette déclaration lors de l’élaboration de cette initiative.
Il va sans dire que MEDIA Mundus profitera de l’intérêt croissant et des possibilités créées par la coopération mondiale dans l’industrie audiovisuelle et multipliera les possibilités pour les consommateurs, en amenant des produits plus divers d’un point de vue culturel sur les marchés européens et internationaux et en créant de nouvelles perspectives commerciales pour les professionnels de l’audiovisuel en Europe et dans le monde entier.
Je pense, et cela ne fait aucun doute, que la Commission est capable de gérer le budget de façon à ce qu’il ait la plus grande incidence possible et ne se dilue pas dans des projets distincts. Comme l’a dit un éminent professeur, le programme MEDIA Mundus pour la coopération audiovisuelle avec les pays tiers est une preuve que le paysage audiovisuel international a changé considérablement, particulièrement en termes technologiques. Cette initiative vise à développer les possibilités de coopération sur le marché audiovisuel en stimulant les recherches et la formation ainsi qu’en finançant des projets pour renforcer la coopération entre les professionnels de l’audiovisuel.
Je terminerai également en exprimant ma reconnaissance. Cela a été un plaisir de travailler avec tous mes collègues de la commission de la culture et de l’éducation au cours des deux années passées. Merci et à bientôt.
Elisabeth Morin (PPE-DE). - Monsieur le Président, je voudrais d’abord exprimer ma très grande reconnaissance à Ruth Hieronymi et à la commission de la culture et de l’éducation. Le développement de l’industrie cinématographique européenne à travers le monde devient possible grâce à ce nouveau programme MEDIA Mundus.
En fait, ce programme est ancré dans une politique. Il a été préparé par l’action MEDIA International axée depuis 2007 sur le développement des relations de l’Union européenne avec les marchés audiovisuels des pays tiers. Cette action avait pour objectif de satisfaire les besoins immédiats des pays tiers et de renforcer l’efficacité globale de MEDIA 2007. Il fallait faire face aux problèmes et aux défis nouveaux découlant de l’internationalisation des marchés qui touche le secteur audiovisuel européen.
Ainsi, cette action préparatoire a ouvert la voie à un programme d’aide élargie de l’Union européenne pour une coopération mondiale dans le secteur de l’industrie audiovisuelle. Et très rapidement, la Commission européenne – que je félicite – a adopté une proposition visant à établir le programme MEDIA Mundus. Avec un budget de 15 millions d’euros de crédits pour la période 2011-2013, le programme offrira de nouvelles possibilités de coopération internationale et de mise en place de réseaux – et cette notion de réseaux est extrêmement importante – entre les professionnels de l’Union européenne et de pays tiers, dans le domaine de l’industrie audiovisuelle. Les médias audiovisuels sont aimés des jeunes. C’est un énorme moteur de dialogue culturel et il s’agit, là aussi, de mettre en place de nouveaux équilibres mondiaux dans ce secteur entre les États-Unis et entre d’autres continents, qui sont de grands producteurs, et l’Europe, qui a toute sa place.
Le programme est ouvert à des projets reposant sur des partenariats associant au minimum trois partenaires, chaque partenariat étant coordonné par un professionnel de l’Union européenne. Développer les échanges d’information, la formation, la bonne connaissance des marchés, accroître la compétitivité et la distribution transnationale des œuvres audiovisuelles dans le monde, la diffusion et la visibilité des œuvres audiovisuelles dans le monde ainsi que la demande de diversité culturelle de la part du public, tout cela est pris en compte dans ce programme.
Nous soutenons la proposition de la Commission européenne, qui permet l’établissement de ce programme consensuel sur lequel nous nous sommes tous retrouvés. J’apporte mon soutien plein d’espoir à ce texte parce qu’il correspond à mes convictions, mes convictions de respect, de dialogue interculturel, mes convictions de soutien à la création, à la formation, à l’industrie audiovisuelle, et j’adresse ma grande reconnaissance à Ruth Hieronymi. Je sais que, dans la prochaine législature, nous lui devrons de continuer de travailler dans ce sens.
Manolis Mavrommatis (PPE-DE). – (EL) Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Mesdames et Messieurs, la proposition de la Commission sur le programme MEDIA Mundus est saluée par tous ceux qui souhaitent voir le secteur audiovisuel européen grandir, se renforcer, gagner en compétitivité et exporter ses œuvres dans le reste du monde. L’industrie audiovisuelle européenne s’est développée et améliorée considérablement ces dernières années et son profil international a évolué au cours des vingt dernières années, surtout grâce aux progrès technologiques. Cela a résulté en un développement économique et en des investissements importants et, en conséquence, en une demande accrue de matériels audiovisuels sur certains marchés. Malheureusement, il y a toutefois des obstacles à la mise sur le marché d’œuvres européennes à l’étranger, notamment le financement inadéquat des entreprises audiovisuelles européennes.
L’aide communautaire au secteur audiovisuel tient compte du fait que l’Union européenne et ses États membres promeuvent la coopération avec les pays tiers et les organisations internationales compétentes dans le secteur culturel, car elle souligne l’importance du respect des différentes dimensions culturelles, de sorte à promouvoir la diversité et, enfin, parce que le secteur de la distribution détermine la diversité des œuvres audiovisuelles et les choix des consommateurs. Le nombre d’œuvres audiovisuelles européennes disponibles sur le marché est toujours réduit, alors que les œuvres audiovisuelles des pays tiers, sauf celles des États-Unis, sont confrontées aux mêmes problèmes de disponibilité limitée sur les marchés européens. Les distributeurs européens sont généralement des petites entreprises avec des moyens limités pour avoir accès aux marchés internationaux. En conséquence, le nouveau programme permet de dégager des fonds afin de prendre des mesures pour améliorer la distribution, la mise sur le marché et la promotion des œuvres audiovisuelles dans les pays tiers et, par extension, la promotion des œuvres des pays tiers en Europe.
Enfin, je voudrais féliciter Mme Hieronymi pour son travail une nouvelle fois parfait. Je lui souhaite bonne continuation dans sa vie personnelle et dans sa future fonction, après sa présence exceptionnelle au Parlement européen. Je souhaite également en profiter pour remercier la commissaire Reding et tous les membres de la commission de la culture et de l’éducation pour leur coopération excellente au cours de ces cinq années de législature.
Iosif Matula (PPE-DE) . – (RO) Le domaine de la culture contribue bel et bien à réaliser des objectifs économiques, si l’on tient compte du fait qu’il emploie environ 5,8 millions de personnes. Toutefois, il contribue également à réaliser des objectifs sociaux par la promotion des valeurs de l’Union européenne dans le monde entier, sans parler de l’extension des choix des consommateurs et du renforcement de la compétitivité de l’industrie audiovisuelle dans l’UE.
Le programme en question est également pertinent du fait qu’il tient compte de l’impact des développements technologiques dans le domaine, particulièrement au vu du fait qu’une demande sans cesse croissante de contenu audiovisuel a été générée. Je salue ce programme cohérent de promotion des œuvres audiovisuelles européennes dans le monde entier, étant donné la fragmentation du marché au niveau européen par rapport à l’industrie audiovisuelle aux États-Unis, par exemple.
Enfin, je crois fermement que la valeur ajoutée générée par l’industrie cinématographique dans les États membres sera mieux utilisée. Je peux vous donner l’exemple de l’industrie cinématographique dans mon pays, la Roumanie, qui s’est distinguée jusqu’ici grâce à ses prix majeurs remportés aux niveaux européen et mondial.
Je félicite la rapporteure et lui souhaite une bonne continuation dans sa vie après le Parlement européen.
Margarita Starkevičiūtė (ALDE). – (LT) Mesdames et Messieurs, j’ai participé aux travaux de la commission des affaires économiques et monétaires pendant cinq ans. Toutefois, sur la base de l’expérience que j’ai de mon pays, la Lituanie, je dois souligner l’importance des programmes dont vous débattez pour l’économie d’un pays, sans parler de leur importance pour la culture d’un petit pays.
Il y a quelques années, notre industrie cinématographique était dans le marasme le plus noir. C’est la coopération avec les pays tiers qui a contribué à sa relance. Pendant cette période, l’industrie cinématographique lituanienne s’est renforcée, elle s’est créé une assise économique et apporte aujourd’hui une contribution significative à la création d’emplois. Parallèlement, cette renaissance a créé les conditions propices à l’émergence de metteurs en scène talentueux et, aujourd’hui, les metteurs en scène lituaniens sont récompensés par des prix internationaux et sont bien connus dans toute l’Europe et dans le monde.
Par conséquent, j’insiste auprès de l’Union européenne pour qu’elle accorde davantage d’attention à la mise en œuvre de tels programmes, car ils favorisent la prospérité des pays et des cultures.
Erna Hennicot-Schoepges (PPE-DE). – Monsieur le Président, je voudrais tout d’abord rendre hommage à la rapporteure, Mme Ruth Hieronymi, qui a guidé la commission de la culture, avec toute l’expertise qu’elle possède dans ce domaine précis. Merci, Ruth, pour tout ce que tu as fait.
Madame la Commissaire, vous avez encore réussi à boucler ce projet, un projet important, mais qui doit être relativisé quant à l’importance qui lui est donnée, qui ne correspond certainement pas à vos ambitions, en termes de financement. Il faudra donc prévoir, pour les prochaines perspectives financières, d’augmenter les moyens de ce programme. Encore faudra t il accorder au statut de ces gens, en situation de mobilité, toutes les possibilités et toutes les libertés, et là, nous nous heurtons trop souvent encore à des problèmes de visa, de sécurité sociale, de statut d’artiste, qui ne sont pas résolus. Il reste donc tout un chantier à mettre sur pied pour mettre en œuvre la vraie mobilité des artistes.
Pour le reste, je pense que l’image est le meilleur véhicule de la diversité culturelle. Appuyons donc ce secteur qui est encore jeune. Peut être que l’idée, qui était déjà là, du Fonds de garantie, constituerait le moyen d’appuyer les finances qui sont un peu en retrait par rapport aux ambitions.
Ewa Tomaszewska (UEN). – (PL) Monsieur le Président, des films de pays tiers sont assez souvent distribués en Pologne. Ils sont rarement d’excellente qualité et, par ailleurs, il est beaucoup plus difficile pour nos films européens de pénétrer les marchés et de parvenir jusqu’aux spectateurs des pays tiers. Par ailleurs, il est extrêmement important de soutenir la diffusion de notre culture. Il est essentiel de promouvoir les films européens dans les autres pays. Il est essentiel d’assurer à ces films une meilleure position sur les marchés des pays tiers. En outre, renforcer le secteur cinématographique garantira également que les films produits soient de qualité élevée. Cela aussi apportera une valeur significative.
Dans ce contexte, je pense que la synergie produite grâce à la mobilité et à la coopération avec les pays tiers représente un facteur important. Le programme soulève l’important sujet du renforcement de la protection de la propriété intellectuelle, notamment en rapport avec le soutien en faveur de l’application de la convention de l’UNESCO.
Je voudrais remercier très chaleureusement Mme Hieronymi pour son travail sur ce programme et pour avoir réussi à le terminer avant la fin de la présente législature. C’est un travail que nous avons réalisé ensemble, mais sa contribution a été la plus importante. Je voudrais remercier très sincèrement tous les membres de la commission de la culture et de l’éducation avec qui j’ai travaillé pendant cette législature.
Viviane Reding, membre de la Commission. − (EN) Monsieur le Président, merci à tous ceux qui ont contribué à construire notre diversité culturelle, non seulement en Europe, mais qui lui ont également fait franchir les frontières. Je voudrais, à la fin de mon intervention, vous donner quelques exemples concrets de la manière dont cela peut fonctionner et a déjà fonctionné.
Nous avons développé avec l’Amérique latine, l’Inde, le Canada, la Turquie, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie onze partenariats de formation couvrant les films, les programmes télévisés, les films d’animation, les documentaires. Par exemple, une connexion concernant le dessin animé a été établie entre l’UE et l’Amérique latine et le Canada pour la formation et le développement d’un spécialiste du dessin animé. Autre exemple, Prime Exchange, un atelier pour auteurs et producteurs d’Inde et d’Europe, visant à mieux faire comprendre les composantes financement et marketing des films. Et la promotion de la distribution a été réalisée, par exemple, par le Club européen des producteurs, qui a organisé des ateliers de coproduction en Chine et en Inde.
Dolma a organisé un mois du film documentaire au Chili, le projet Paris a réalisé des œuvres coproduites par le Japon et la Corée du Sud et l’Europe, et EuropaCinema a connecté un réseau de 230 cinémas européens avec 148 cinémas dans le reste du monde, pour qu’ils échangent des films entre eux. Ce sont des actions visibles et très concrètes. Il ne s’agit pas de belles paroles, mais de réalisations visant à aider les professionnels à faire eux-mêmes ce qu’ils peuvent faire le mieux, c’est-à-dire faire des films, montrer des films, faire voyager les films. Merci à tous ceux qui ont contribué à faire de tout cela une réalité.
Ruth Hieronymi, rapporteure. − (DE) Monsieur le Président, je vous remercie pour ce débat solidaire et constructif. Je suis certaine que, grâce à cette impulsion, le programme MEDIA Mundus, qui a fait l’objet d’un examen approfondi aujourd’hui, non seulement remportera un grand succès, mais permettra également de mobiliser un soutien supplémentaire dans les années à venir.
Ceux qui déplorent le manque ou l’insuffisance de présence de la culture européenne dans le monde - et ils ont toutes les raisons de le faire - ne peuvent que saluer le programme MEDIA Mundus et voter en sa faveur avec enthousiasme. C’est un excellent exemple de la manière dont nous pouvons apporter notre message culturel au monde. C’est pourquoi je vous demande instamment de transmettre avec conviction ce message à nos gouvernements. Promouvoir la culture européenne de manière collaborative ne signifie pas moins d’identité nationale pour tous nos pays et pour les États membres de l’Union européenne. Au contraire, cela renforce leur identité nationale respective et rassemble notre culture européenne de sorte que nous puissions être un ambassadeur plus efficace dans le monde.
Sur ce, je voudrais tous vous remercier. J’invite tous ceux d’entre vous qui souhaiteraient discuter de la manière dont nous pourrions faire avancer cette cause au bar des députés.