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Compte rendu in extenso des débats
Mardi 19 janvier 2010 - Strasbourg Edition JO

6. Situation au Yémen (débat)
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Procès-verbal
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  La Présidente. – La séance est reprise.

L’ordre du jour appelle la déclaration de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission sur la situation au Yémen.

 
  
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  Catherine Ashton, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission.(EN) Madame la Présidente, nous connaissons la raison pour laquelle le Yémen se trouve à notre ordre du jour aujourd’hui. Nous avons retracé la piste du kamikaze de Detroit depuis les États-Unis jusqu’en Europe, en Afrique et au Yémen. Ainsi, cet incident nous a une nouvelle fois rappelé que notre propre sécurité est en danger si nous n’aidons pas des pays comme le Yémen, qui luttent pour faire face simultanément à des défis multiples.

Le terrorisme est la priorité immédiate, mais il est seulement un défi parmi un ensemble de défis interdépendants. Il existe une instabilité dans le Nord, alimentée par le conflit armé avec les rebelles Houthi. Il y a des conflits portant sur les droits fonciers et sur les eaux, ainsi que des tensions déjà anciennes avec la région du Sud, qui s’est sentie marginalisée depuis l’unification de 1991. Le gouvernement a jusqu’à présent été en mesure de maintenir une stabilité générale mais, les recettes pétrolières ayant diminué, l’État se bat pour garder le contrôle sur certaines parties du territoire national.

Nous pouvons ajouter à cela la piraterie dans le golfe d’Aden, la contrebande, les migrations et la traite de personnes originaires de la Corne de l’Afrique et, à présent, une montée du terrorisme djihadiste. Le Yémen présente une forte croissance démographique et une population jeune de plus en plus mécontente. Un consensus politique interne inclusif sur la façon d’aller de l’avant reste difficile à atteindre.

Parmi tous ces faits, une chose est claire: aucun d’entre nous ne peut accepter l’existence d’une zone de non-droit, ou à peu près, s’étendant de la Corne de l’Afrique à l’Afghanistan. Nous en paierions nous-mêmes le prix.

Au cours des 18 derniers mois, l’Union européenne a mis l’accent sur le Yémen en tant que priorité dans le cadre de sa stratégie antiterroriste et de son approche globale de la construction des États et du développement. Le Conseil a adopté en octobre des conclusions détaillées relatives au Yémen. Nous cherchons maintenant à rallier tous nos acteurs clés autour de cette stratégie. L’initiative britannique consistant à organiser la semaine prochaine une réunion de haut niveau avec et sur le Yémen ne pourrait donc être plus opportune.

Un des principaux points de la réunion sera la sécurité. Un important ensemble de mesures est en cours d’élaboration pour aider à stimuler les efforts du gouvernement: la formation et l’équipement destinés à l’application des lois, un meilleur cadre juridique et un système de justice pénale, des travaux en matière de lutte contre la radicalisation et de prévention des conflits. Cette aide viendra s’ajouter aux 11 millions d’euros alloués, dans le cadre du programme de développement de la Commission, à la formation de la police et à la justice des mineurs au cours des deux dernières années.

L’ancrage d’Al-Qaïda au Yémen est un symptôme de problèmes plus profonds. Les liens entre les défis économiques, politiques, sociaux et de sécurité sont cruciaux. C’est pourquoi nous avons besoin d’une approche globale. Il est également essentiel que l’État yéménite accroisse sa capacité de réponse aux besoins des personnes dans l’ensemble du pays. L’Union européenne proposera d’augmenter d’un tiers ses fonds de développement prévus pour la période 2011-2013. L’aide humanitaire fournie par ECHO se poursuivra en 2010. Nous évoquons régulièrement avec le gouvernement les problèmes d’accès aux nombreuses personnes déplacées.

Aucun montant d’aide ne peut toutefois se substituer à l’engagement et à l’action du gouvernement lui-même. L’engagement déclaré du président Saleh en faveur du dialogue national entre tous les acteurs concernés est en mesure de créer un nouveau consensus national, à condition que tous les acteurs y soient associés et que leurs intérêts soient pris en considération. La communauté internationale doit apporter un soutien constant à ce dialogue. C’est la seule façon durable d’aller de l’avant.


Dernier point, mais certainement pas des moindres: les principaux acteurs régionaux doivent participer à l’effort commun de collaboration avec le Yémen, au premier rang desquels l’Arabie Saoudite. La réunion de Londres offre une chance inestimable d’inclure les Saoudiens, les États-Unis et d’autres acteurs dans un dialogue international positif sur et avec le Yémen. Je me réjouis déjà des débats que nous allons avoir.

 
  
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  José Ignacio Salafranca Sánchez-Neyra, au nom du groupe PPE. (ES) http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" Après le formidable coup d’éclat réussi hier par les talibans en Afghanistan, où, ne l’oublions pas, 100 000 de nos hommes se battent pour la liberté, et l’attentat terroriste manqué de Detroit à Noël dernier, je crois, Madame la Baronne Ashton, qu’il est légitime de se demander si le terrorisme n’est pas plus fort aujourd’hui qu’au moment où la liberté s’est vue attaquée par la destruction barbare des tours jumelles de New York.

Nous venons d’avoir un débat sur l’Iran, nous pouvons voir ce quil se passe en Afghanistan, au Pakistan, au Moyen-Orient, en Somalie, et même les événements au cœur de notre continent, avec les attentats de Madrid et de Londres. La question que nous devons nous poser – car nous devons tous essayer de tirer des conclusions de ces événements - est celle de savoir si ce que nous faisons est judicieux.

Il est vrai qu’il y a un facteur nouveau, Madame la Présidente, qui est le fait qu’à présent nous avons des armées sans ennemi apparent, et des ennemis sans armée. Pourtant, le président Obama est rapidement passé à l’action après l’attentat manqué de Detroit, et le général Petraeus a effectué sa troisième visite au Yémen en un laps de temps très court. Nous pouvons voir que les États-Unis ont mobilisé un important paquet d’aide économique et ont élaboré une politique qui produit des résultats.

Vous venez de nous parler, Madame la Baronne Ashton, des mesures concrètes que l’Union européenne envisage de mettre en œuvre, et vous avez évoqué des montants venant compléter les 11 millions d’euros. Le montant dépensé par les États-Unis passera de 67 millions USD en 2009 à 167 millions USD en 2010.

C’est pourquoi, Madame la Baronne Ashton, ma question est la suivante: ne croyez-vous pas que, lorsque nous nous trouvons confrontés au terrorisme, les notions de politique étrangère, de sécurité, de défense, de coopération et d’aide au développement, de commerce – et j’inclurais même la culture ou la civilisation – viennent se fondre en un tout et que nous devons être conscients que, face aux dangers et aux menaces qui nous touchent tous de la même manière, la réponse doit également être partagée par nous tous de façon égale?

Vous avez parlé de coordination avec les États-Unis. Pourriez-vous préciser dans quelles conditions cette coopération, qui est si importante et si nécessaire, se déroule actuellement?

 
  
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  David-Maria Sassoli, au nom du groupe S&D.(IT) Madame la Présidente, Madame la Haute représentante, Mesdames et Messieurs, notre groupe est très inquiet de la situation au Yémen, car la menace est mondiale: la tentative avortée de faire sauter un avion américain, les menaces à l’encontre des ambassades étrangères et l’intensification des attaques perpétrées par Al-Qaïda, la plus récente ayant eu lieu en Afghanistan, doivent être prises très au sérieux.

Malheureusement, la situation intérieure du Yémen ne nous aide pas, et nous devons garder à l’esprit le fait qu’il est un des pays les plus pauvres du monde, avec de graves pénuries d’eau, un chômage élevé et une économie fortement tributaire des revenus tirés du pétrole et du gaz, dont on estime qu’ils seront épuisés dans les 10 années à venir.

Je pense donc que l’action de l’Union européenne est indispensable, sous la forme d’une collaboration étroite entre la Commission européenne, sur les aspects de l’aide humanitaire et du développement, et la haute représentante pour les affaires étrangères, dans le domaine de la sécurité commune, de la collaboration avec les forces de police et du contrôle aux frontières.

Je dois également mentionner notre préoccupation face à la répression qui s’abat sur les représentants de l’opposition politique dans ce pays, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme, que les organisations humanitaires opérant au Yémen évoquent depuis longtemps. Madame la Baronne Ashton, il me semble donc prioritaire de veiller à ce que les organisations humanitaires puissent pénétrer sur le territoire yéménite et y travailler en toute sécurité.

J’espère aussi que l’Union européenne fera l’effort de veiller à ce que le Yémen respecte les engagements pris en 2006 lors de la conférence internationale des donateurs, à savoir accélérer le processus de réformes politiques et économiques, afin de renforcer la démocratie et d’accroître le niveau de vie de la population.


Depuis l’attaque du 11 septembre, nous nous sommes rendus compte que la sécurisation des zones à risque dépendait de notre disposition à parier sur des conditions de vie meilleures. Madame la Baronne Ashton, la démocratie commence ici; elle part de la capacité de combler les écarts entre les pays riches et les pays les plus pauvres.

 
  
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  Holger Krahmer, au nom du groupe ALDE.(DE) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" il me semble un peu symptomatique de l’Union européenne en général, mais aussi du Parlement en particulier, que nous ayons le réflexe primaire de mener des débats sur des situations caractérisant certains pays, mais qui ne sont nullement nouvelles. Malheureusement, il se trouve très souvent que les événements nous poussent du jour au lendemain à émettre, ici au Parlement, des flots de revendications politiques que je trouve parfois quelque peu douteuses. Je pense que si un attentat raté contre un avion n’a pour effet que de susciter chez nous un débat général sur le Yémen, cela ne donne pas une bonne image de nous. Nous devrions réaliser qu’il serait judicieux d’envisager une stratégie visant à affronter cette situation.


Je pense aussi que la situation au Yémen exige une analyse précise, en particulier en ce qui concerne le fait qu’il s’agit d’un État en déliquescence dans lequel des zones étendues du pays échappent au contrôle du gouvernement. Nous devons analyser pour nous-mêmes les risques que cette situation comporte pour l’Europe. Les risques semblent être que des terroristes y reçoivent un entraînement, et des risques semblent également liés aux côtes du Yémen, où la piraterie est clairement présente. Nous – Mme la baronne Ashton aussi, peut-être – devons examiner ce que nous pouvons faire pour contrer ces risques. Je considère que la principale question pourrait bien être: comment pouvons-nous soutenir le gouvernement yéménite afin qu’il puisse reprendre le contrôle du pays, et donc contenir ces risques? Tous les autres débats sur la construction à long terme du pays doivent également avoir lieu, bien entendu, mais je ne pense pas que cela ait vraiment un sens que nous avancions maintenant un catalogue de revendications dans tous les domaines politiques – depuis la liberté des médias jusqu’aux droits des femmes – ici au Parlement, et que nous pensions être pris au sérieux si nous le faisons. Procéder ainsi ne nous permettra pas d’atteindre notre objectif au Yémen, et nous devrions donc plutôt nous concentrer sur l’aide concrète que nous pouvons apporter dans la situation actuelle afin de résoudre un problème urgent.

 
  
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  Franziska Katharina Brantner, au nom du groupe Verts/ALE.(EN) http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" Je vais continuer un peu sur ce qu’a dit l’orateur précédent. Le Yémen ne constitue en aucun cas une crise nouvelle: sa situation se dégrade depuis des décennies, et la détérioration de la situation politique a été clairement énoncée dans l’évaluation à mi-parcours de la Commission.

Je pense que nous devons vraiment nous concentrer sur le contexte politique: le conflit déjà ancien dans le Nord entre le gouvernement et les Houthis, l’agitation dans le Sud, vous avez évoqué ces aspects, et à présent, le conflit du Nord qui se propage dans la région et concerne l’Arabie saoudite et l’Iran.

La question est donc: que faire au juste? J’ai entendu tout à l’heure des appels à un recours à l’instrument de stabilité pour qu’une mission effectuée au titre de la PESD injecte de l’argent dans la formation d’un plus grand nombre de personnes, mais je pense que cette approche n’est pas suffisante – du moins ne s’agit-il pas d’une réponse de crise, à moins que nous n’acceptions le concept de crise permanente.

Je pense que nous devrions insister pour obtenir une plus grande implication du Conseil de coopération du Golfe au Yémen, et pas seulement de l’Arabie saoudite. Il faut que cette organisation réunisse les différentes parties yéménites, le gouvernement, l’opposition, les sécessionnistes du Sud, les Houthis et les acteurs régionaux dans le cadre d’une sorte de processus de paix, et je pense que cela devrait être par exemple soutenu et financé par l’instrument de stabilité. J’estime que ce devrait être la finalité de l’instrument de stabilité.

Si nous avons une autre mission de la PESD et un autre cycle de formation au titre de l’instrument de stabilité sans un processus politique qui nous mène quelque part, je ne pense pas que cela nous aidera. Je vous exhorte vivement à utiliser plutôt l’instrument de stabilité comme un instrument politique d’alerte précoce en vue de passer à un processus politique, et de soutenir et financer celui-ci. Je pense pour ma part que ce serait là quelque chose de valable.

Je voudrais ajouter un autre point: l’égalité des sexes a été mentionnée, vous l’avez évoquée, et je pense que nous devrions vraiment investir massivement dans cet aspect. La croissance démographique est l’une des principales préoccupations de ces pays et, comme nous le savons tous, nous ne résoudrons pas ce problème tant que nous n’aurons pas de planning familial, ce qui signifie le respect des droits des femmes.


Je sais que vous ne réclamerez pas de droits majeurs pour la femme, mais je pense que l’égalité entre les sexes, et notamment le planning familial, sont essentiels si nous examinons maintenant ce qu’il convient de faire pour aider la société yéménite.

 
  
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  Adam Bielan, au nom du groupe ECR. (PL) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" les yeux du monde entier se sont récemment braqués sur le Yémen, après que des militants d’Al-Qaïda établis dans ce pays ont revendiqué la responsabilité de ce qui ne fut, heureusement, qu’une tentative avortée de faire sauter un avion d’American Airlines à Noël. Cependant, nous savons depuis longtemps que l’état de détérioration de la sécurité dans ce pays permet aux groupes terroristes d’y trouver un refuge à partir duquel ils peuvent planifier et organiser de nouvelles opérations. Le terrorisme s’était propagé dans la région depuis de nombreuses années, avant même le 11 septembre, un jour dont nous nous souvenons tous. Il suffit de se souvenir de l’attaque d’Al-Qaïda contre le navire de guerre américain USS Cole, le 12 octobre 2000.

Le Yémen est un pays extrêmement important, notamment en raison de sa situation géographique. Nous devons nous rappeler que 3,5 millions de barils de pétrole brut, qui représentent 4 % de la production mondiale, sont transportés chaque jour par les 26,5 kilomètres du détroit de Bab-el-Mandeb, situé entre le Yémen et Djibouti. En même temps, c’est un pays qui connaît une situation intérieure très compliquée. Outre Al-Qaïda, qui y est prospère, il existe aussi une grave rébellion chiite dans la province de Saada, au Nord du pays, et une flambée de violence des mouvements sécessionnistes dans le Sud. Si l’on ajoute à cela les effets négatifs de la crise alimentaire mondiale d’il y a deux ans, la récente crise financière, la diminution des réserves du pays en pétrole brut, qui représentent les trois quarts de ses revenus et, enfin, une pénurie d’eau de plus en plus grave, nous avons l’image d’un pays à genoux, la cible idéale pour Al-Qaïda qui, compte tenu des problèmes qu’elle rencontre en Afghanistan, est à la recherche d’une nouvelle base.

Par conséquent, abstraction faite d’une action militaire qui, sous une forme ou une autre, paraît inévitable compte tenu de la passivité et de l’impuissance des autorités locales, la communauté internationale, y compris l’Union européenne – et je lance ici un appel à Mme Ashton – doit, surtout, se montrer très active dans le processus de reconstruction des institutions de l’État.

 
  
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  Sabine Lösing, au nom du groupe GUE/NGL.(DE) Madame la Présidente, les médias mobilisent déjà les masses pour un troisième front dans la guerre contre le terrorisme. À l’heure actuelle, toutefois, les options stratégiques qui s’offrent aux États-Unis et aux États membres de l’Union européenne au Yémen et dans la Corne de l’Afrique ne sont pas vraiment ouvertes. Le fait est que les élites dirigeantes entourant le président Saleh discriminent et répriment brutalement la population chiite dans le Nord du pays et mènent une guerre contre le mouvement séparatiste dans le Sud, dans la région de l’ancienne République démocratique populaire du Yémen, guerre qui inflige de nombreuses souffrances à la population de cette zone. Il n’existe aucun lien réellement vérifiable entre la population chiite et Al-Qaïda, et cette idée ne fait donc que servir le gouvernement corrompu et de facto autocratique, à la manière d’un écran de fumée destiné à obtenir une aide militaire massive.

Il convient d’éviter de soutenir ce gouvernement pour renforcer les forces de sécurité; le faire reviendrait à jeter encore plus d’huile sur le feu. Toute aide accordée doit bénéficier à l’ensemble des régions, indépendamment de leur orientation religieuse, ethnique ou politique. Un processus de réconciliation incluant les Nations unies et tous les acteurs locaux, y compris les États voisins tels que l’Iran doit être enclenché et encouragé. Nous ne devons pas apporter un soutien unilatéral au gouvernement dans sa lutte contre les rebelles. L’opération Atalanta ne doit pas être poursuivie et étendue, et en aucun cas sur le territoire continental du Yémen, car cela servirait les seuls intérêts géostratégiques des pays occidentaux industrialisés.

Nous devons consacrer tous nos efforts à faire en sorte que l’Union européenne n’accompagne pas elle aussi la stratégie américaine, complètement erronée, d’escalade au Yémen.

 
  
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  Fiorello Provera, au nom du groupe EFD.(IT) Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" plutôt qu’un nouvel horizon du terrorisme, comme quelqu’un l’a surnommé, le Yémen est un pays à la stabilité précaire.

Le contrôle imparfait du gouvernement central sur son territoire ainsi que la perméabilité des frontières permettent aux trafics illégaux, aux migrations non contrôlées, à la piraterie et aux activités terroristes de se développer. La réponse aux nouveaux défis que pose Al-Qaïda au Yémen ne devrait pas se limiter à exercer une pression militaire, mais devrait aussi aider les autorités locales à mieux contrôler le territoire. Je le répète: les autorités locales, et pas seulement le gouvernement.

La stabilité au Yémen doit être installée dans un esprit d’autonomie nationale et régionale, sans imposer de solutions extérieures ou préfabriquées, qui sont souvent en porte-à-faux avec la situation sur le terrain et sont vouées à l’échec. Cela permettrait de faciliter un plus grand engagement de la part du Conseil de coopération du Golfe, dont la participation financière aux projets locaux serait capitale. L’Union européenne devrait collaborer avec ses partenaires – le Yémen, le G8 et les pays du Golfe – par des contributions financières et des aides au développement bénéficiant du soutien du gouvernement yéménite.

http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf"

Pour conclure, les politiques qui, bien qu’excellentes, sont des politiques à long terme, devraient être accompagnées d’une aide ferme et immédiate à la sécurité et au contrôle du territoire, sans laquelle nous risquons une déliquescence de l’État yéménite et d’immenses progrès du terrorisme dans la région.

 
  
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  Andreas Mölzer (NI).(DE) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" il est bien connu que le Yémen est actuellement un foyer d’extrémistes islamistes, un pays rongé par la misère, à la sécurité inefficace et à forte densité en armes, qui est ébranlé par les conflits et souffre d’une grave pénurie d’eau. C’est un pays dans lequel le gouvernement ne semble même pas contrôler entièrement la capitale.

Le Yémen s’est ainsi retrouvé sous les projecteurs de la lutte contre le terrorisme et constitue donc un autre pays dans lequel la présence des islamistes radicaux est une conséquence malheureuse des manquements politiques passés des États-Unis. Il convient de bien garder cela à l’esprit lors du débat, de même que les survols de la CIA, les prisons secrètes et les conséquences désastreuses des campagnes américaines menées jusqu’à présent au Moyen-Orient.

À mon avis, il serait naïf d’assimiler le terrorisme à la pauvreté, tout comme il serait irresponsable d’accepter de nous laisser imposer la politique américaine et de croire aveuglément que l’augmentation de l’aide militaire au Yémen pourrait résoudre les problèmes auquel ce pays est confronté. Le président dictatorial est bien trop heureux de recueillir des millions de l’Occident en aide militaire, mais dans le passé, il a eu maintes fois recours aux islamistes pour faire taire définitivement les opposants au régime.


Bien sûr, nous ne pouvons rester les bras croisés et regarder ce pays devenir, d’une zone de repli des djihadistes qu’il était jusqu’à présent, une base pour leurs opérations et leur formation. Par ailleurs, il est clairement nécessaire de discuter des moyens d’améliorer l’aide au développement, ne fût-ce que pour soustraire une partie des recrues djihadistes de l’équation.

Enfin, l’Union européenne ne doit pas accepter d’être cantonnée à un rôle de trésorière des États-Unis. L’Union doit plutôt assumer le rôle d’un intermédiaire impartial, afin d’instaurer un dialogue et d’ouvrir la voie à une solution politique à long terme.

 
  
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  Laima Liucija Andrikienė (PPE).(EN) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" j’ai un bref commentaire à formuler, et deux questions à poser à Mme la baronne Ashton. Il semble que l’Union européenne soit aujourd’hui confrontée à un dilemme. D’une part, nous avons besoin de soutenir des actions plus vigoureuses contre les terroristes, qui représentent un danger direct pour la sécurité des citoyens européens. Divers groupes extrémistes islamistes établis au Yémen ont été plus actifs que jamais auparavant et Al-Qaïda considère le Yémen comme l’une de ses zones les plus stratégiques en vue de planifier ses attaques contre des cibles occidentales et de former des milices et des kamikazes potentiels.

L’opération avortée contre l’avion de Northwest Airlines est l’exemple le plus récent de la menace qui nous guette. Par ailleurs, il faut savoir que les autorités yéménites ont plusieurs fois été accusées, par diverses organisations de défense des droits de l’homme, de torture, de traitements inhumains et d’exécutions extrajudiciaires. Les arrestations arbitraires de citoyens et les perquisitions de leurs domiciles sont très répandues, et la nécessité de lutter contre le terrorisme a été citée comme principal prétexte de ces actions illégales.

Dans ce contexte, Madame la Baronne Ashton, et si l’on se réfère aux conclusions du Conseil relatives au Yémen, quel type de soutien l’Union européenne peut-elle proposer au Yémen en matière de lutte contre le terrorisme? En outre, l’Union européenne considère qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise dans la région. Dans le même temps, Washington a signé avec les autorités yéménites un accord de coopération militaire plus étroite. Je voudrais donc connaître votre opinion, ainsi que la position de l’Union européenne au sujet de la décision des Américains de s’engager plus activement au Yémen dans la lutte antiterroriste, notamment en signant un accord sur le renseignement militaire et la formation.

 
  
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  Richard Howitt (S&D).(EN) Madame la Présidente, je me félicite du débat d’aujourd’hui, à l’approche du Conseil «Affaires étrangères» de la semaine prochaine et de la conférence de Londres convoquée par Gordon Brown.

Notre attention peut avoir été attirée par la tentative du kamikaze de faire sauter cet avion. Aujourd’hui, je lance également un appel pour que l’attention internationale dirige ses efforts vers la libération de l’ingénieur britannique Anthony S. et de cinq autres otages européens, qui travaillaient dans un hôpital local au Yémen et qui ont été enlevés en juin dernier.

Par ailleurs, nos futurs travaux devraient reconnaître les besoins internes, et non pas seulement externes, concernant le Yémen, et ce afin de lutter contre des niveaux de malnutrition qui dépassent celui de certains pays d’Afrique subsaharienne, comme le Niger, et contre les violations des droits de l’homme, comme Mme Andrikienė vient de le rappeler, dans un pays qui se place au 11e rang du nombre d’exécutions dans le monde, y compris d’enfants. Ainsi nous n’attendrions pas, en tant que communauté internationale, que les terroristes se manifestent pour aborder les questions de capacité, de gouvernance et de développement dans les États fragiles de notre planète.

Je salue l’annonce effectuée aujourd’hui par Mme la haute représentante au sujet de l’aide, et lui demande de faire en sorte que les réunions de la semaine prochaine abordent les engagements réels de fonds d’aide au Yémen, de la part de tous les participants, à un moment où l’appel consolidé des Nations unies en faveur de ce pays n’a produit que moins de 1 % des fonds nécessaires. Tout comme Mme Brantner, je souhaite que les réunions aient pour objectif un cessez-le-feu, et peut-être une conférence de paix sur la dernière série de combats avec les Houthis dans le Nord, et garantissent l’accès humanitaire à la région. Par ailleurs, les revenus pétroliers du pays devraient être investis dans le développement économique et social de la population du pays. Enfin, l’Europe doit coopérer afin de trouver des solutions durables pour les prisonniers yéménites, le plus gros contingent resté à Guantanamo Bay.

Mais j’espère que Mme la haute représentante explorera le potentiel d’un projet PESD conjoint Union européenne-Conseil de coopération du Golfe en matière de formation dans le secteur de la sécurité au Yémen, secteur dans lequel nos efforts revêtent une importance capitale dans de si nombreux pays.


Enfin, les Ben Laden ont beau provenir du village d’Al-Rubat au Yémen, c’est l’absence d’engagement international qui a permis à un trop grand nombre de jeunes de ce pays de se radicaliser en son nom. L’heure d’un engagement international est à présent venue.

 
  
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  Charles Goerens (ALDE). - Madame la Présidente, chers collègues, il suffit d’une tentative d’attentat pour enlever tout caractère de banalité à l’affirmation du droit à la sécurité de nos concitoyens. La protection de nos sociétés nous oblige d’ailleurs en permanence à rechercher le point d’équilibre entre sécurité et liberté.

Le droit à la protection, notamment contre une attaque terroriste, est stipulé par l’article 188R du traité de Lisbonne, et plus précisément à son article 4, qui habilite l’Union et ses États membres à agir d’une manière efficace. Le même paragraphe précise que le Conseil européen doit procéder à une évaluation régulière des menaces auxquelles l’Union est confrontée. J’aimerais demander à Mme Ashton de me préciser si, et dans quelle mesure, l’Union européenne et ses États membres ont agi en conformité avec cette disposition.

De son point de vue, la coopération au sein de l’Union européenne lui permet-elle d’affirmer que des pannes, au niveau du service de renseignement américain, qui sont apparues dans le cadre de la récente tentative d’attentat sur le vol 253 d’Amsterdam à Detroit, ne pourraient pas avoir lieu dans l’Union européenne?

Une question tout à fait centrale dans ce débat: le nom du terroriste présumé était-il connu des services de renseignement européens, de tous les services de renseignement européens? Dans la négative, quelles conclusions compterait-elle en tirer? Est-ce qu’elle juge, à l’heure actuelle, le niveau de coordination et d’échange d’informations entre les services de renseignement propre à exclure ce genre de panne dans l’Union européenne?

Madame la haute représentante juge-t-elle suffisante la capacité des services de renseignement des États membres à coopérer dans l’esprit de solidarité, inscrit à l’article 188R?

En effet, les citoyens sont en droit de réclamer une gestion irréprochable de la menace terroriste. Ils comprendraient mal que, d’une part, l’Union européenne continue à renvoyer aux États-Unis de plus en plus de données à caractère personnel du type SWIFT et que, d’autre part, la même Union présente des lacunes au niveau de la prévention et du renseignement.

 
  
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  Geoffrey Van Orden (ECR).(EN) http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" Madame la Présidente, malheureusement, il y a bien longtemps que le Yémen a développé les caractéristiques d’un incubateur du terrorisme, et qu’au fil des ans, une attention insuffisante a été accordée à cet aspect. Les conflits, l’anarchie et la corruption y sont profondément ancrés.

Il convient de rappeler au passage que si les troupes britanniques sont intervenues au Yémen au début du XIXe siècle, c’était pour mettre fin à la piraterie dans le golfe d’Aden, et elles y ont très bien réussi pendant plus d’un siècle. Plus récemment, bien sûr, le Yémen a évolué comme un incubateur de terrorisme, où des actes terroristes ont été perpétrés, et il a en même temps exporté le terrorisme vers d’autres pays. Les groupes terroristes sont passés maîtres dans l’art d’exploiter les possibilités offertes par les États en déliquescence. Il faut que nous nous opposions à cela.

Pour le moment, le Royaume-Uni fournit une part disproportionnée de l’aide. J’espère que la conférence de Londres encouragera d’autres pays à en faire davantage, y compris l’Union européenne, et, j’en conviens, d’autres États régionaux.

Bien sûr, nous ne pouvons pas espérer étouffer le terrorisme partout où il foisonne, et cela signifie que nous devons améliorer la sécurité de nos propres pays et exercer un contrôle plus efficace à nos propres frontières. Je doute que l’Union européenne soit motivée comme elle le devrait à cet égard, et chacun de nos pays devra par conséquent faire lui-même le ménage chez lui.

 
  
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  Charalampos Angourakis (GUE/NGL) . – (EL) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" le peuple du Yémen est la première victime des conflits impérialistes et interventionnistes. Je crois que les puissances impérialistes fomentent des querelles intestines de nature ethnique, raciale et religieuse dans ce pays. Pendant des années, elles ont fréquemment eu recours à la force militaire. Elles sapent la résolution pacifique des différends afin de pouvoir contrôler les réserves d’énergie et les canaux de transport de l’énergie dans la région.

http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf"

Les évolutions ont toujours été, dans ce pays, le résultat des choix politiques impérialistes de l’OTAN et de la politique de soutien au régime profondément réactionnaire et antipopulaire de ce pays. Avec l’énorme augmentation de l’aide financière et militaire des États-Unis sous le prétexte de la lutte contre Al-Qaïda, ainsi que la classification du Yémen en tant que pays abritant des terroristes, le bombardement de régions du pays par les forces saoudiennes, avec l’aide des États-Unis, et la présence de troupes étrangères, l’escalade de l’intervention militaire impérialiste ouverte est possible. Cela ressort clairement de la nouvelle poussée d’hystérie qui a suivi l’attentat raté contre l’avion de Delta. Je crois que les peuples vont répondre en intensifiant la lutte contre les mesures répressives et les interventions impérialistes décidées à leur encontre.

 
  
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  Andrew Henry William Brons (NI).(EN) Madame la Présidente, comme aurait pu le dire le personnage de fiction Lady Bracknell, faire une grosse erreur dans le monde musulman est malheureux, mais en faire deux ressemble à de la négligence.

En faire trois ou plus est un signe de stupidité, de folie, ou le signe d’une volonté de semer la zizanie. On qualifie maintenant le Yémen de nouvel Afghanistan. Des troupes américaines y sont déjà déployées en qualité de conseillères. Combien de temps s’écoulera-t-il avant qu’elles et leurs alliés, y compris la Grande-Bretagne, n’y déploient des troupes au sol contre Al-Qaïda?

Que devrait, en réalité, faire l’Occident pour prévenir la menace? Tout d’abord, il faut arrêter les guerres dans les pays musulmans, qui tuent des soldats occidentaux, tuent des civils et radicalisent les jeunes musulmans dans ces pays et à l’étranger. Il faut ramener les troupes à la maison, afin qu’elles contribuent à la sécurité intérieure pour protéger nos populations et nos infrastructures.

L’Occident devrait adopter une politique véritablement neutre à l’égard du Moyen-Orient, et abandonner la politique partisane qui est celle des États-Unis, et il devrait mettre un terme à l’immigration en provenance des pays musulmans et encourager les musulmans radicaux vivant en Ocident à réaliser qu’ils vivraient plus heureux parmi leurs propres coreligionnaires.

 
  
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  Angelika Niebler (PPE). (DE) Madame la Présidente, Madame la Baronne Ashton, Mesdames et Messieurs, les conditions de vie de la population ainsi que la situation politique et économique se sont considérablement détériorées au http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" cours des derniers mois au Yémen. Nous autres, Européens, devons donc faire tout notre possible pour stabiliser définitivement le pays.

Madame la Haute représentante, je vous en prie, ne laissez pas le Yémen devenir un second Afghanistan. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour lutter contre le terrorisme international. Nous ne serons cependant en mesure d’accomplir cela que si nous soutenons également un processus de paix au Yémen. Nous devons parvenir à la paix dans la région, et nous devons appuyer les efforts de paix du gouvernement de ce pays. Il serait également possible de rappeler une fois de plus au gouvernement yéménite qu’il doit veiller à ce qu’il n’y ait pas de discrimination au Yémen – ce n’est qu’à cette condition qu’une paix sera possible. La paix exige des structures démocratiques qui respectent les droits des minorités. Telle est notre voie européenne, et il se peut que celle-ci se distingue d’autres voies. Je vous demande, dans votre nouveau rôle, de ne reculer devant aucun effort pour nous accompagner sur cette voie européenne.


Sans stabilité politique, le Yémen n’a aucune chance. Avec la stabilité politique, l’économie locale peut se rétablir, une économie peut alors se construire et il devient possible d’offrir aux gens des perspectives d’avenir. Je vous demande de travailler âprement dans ce but. Je vous demande aussi de faire usage de votre influence pour veiller à ce que les renforts militaires déployés là-bas puissent fournir une assistance humanitaire. Il y a plus de 130 000 réfugiés somaliens au Yémen. La situation sur le terrain est terrible. Je place tous mes espoirs en vous, Madame la Baronne Ashton, pour que vous pesiez de tout votre poids sur ce point. Je vous prie aussi de défendre les six otages, citoyens européens – un Britannique et cinq Allemands – qui sont retenus au Yémen. Peut-être pouvez-vous également aider à leur libération. Un grand merci.

 
  
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  Zigmantas Balčytis (S&D).(LT) http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" Je suis d’accord avec la Commission et avec mes collègues députés qui ont affirmé que la situation au Yémen était tendue. Le pays est épuisé et appauvri par des guerres partisanes sans fin et des combats séparatistes, et les gens souffrent d’une pauvreté extrême. Cette instabilité économique et politique a déjà suscité des inquiétudes dans les pays voisins de la Péninsule arabique et menace la sécurité non seulement régionale mais mondiale. Les informations concernant la récente intensification de l’activité des groupes terroristes sont préoccupantes. Rappelons-nous aussi la tentative avortée de faire sauter un avion à destination des États-Unis ainsi que les menaces contre des ambassades au Yémen. Les États-Unis ont déjà annoncé qu’ils accorderaient une attention particulière à la situation dans ce pays. Par conséquent, tout en mettant en œuvre la politique étrangère commune, je pense qu’il est du devoir du Parlement européen, de la Commission européenne et d’autres institutions, notamment après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, d’entreprendre des actions conjointes et coordonnées, de concert avec la communauté internationale.

 
  
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  Ivo Vajgl (ALDE). – (SL) http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" Je vais parler en slovène, veuillez par conséquent écouter l’interprétation. Le Yémen est un pays troublé par des conflits religieux et tribaux, ainsi que par les erreurs commises dans le passé par les politiques coloniales et par la politique américaine. Comme l’ont dit certains de nos collègues, nous avons avant tout affaire, avec le Proche-Orient et le Moyen-Orient, à une région instable, tourmentée par des problèmes non résolus, et ensuite, bien sûr, au père de tous les conflits, à savoir le conflit israélo-palestinien.


Le Yémen est représentatif de tous ces problèmes et nous ne devons pas nous leurrer en pensant que nous sommes confrontés à un problème local. Le Yémen fait face à une guerre civile, aux bastions d’Al-Qaïda, à un État faible, à de piètres services de renseignement et à des forces de sécurité et des forces armées inefficaces. Que pouvons-nous attendre de la conférence de Londres?

Madame la Haute représentante, la chose la plus difficile de toutes consistera à mon avis à élaborer une approche globale, mais c’est exactement ce que nous devons faire. Seule cette approche permettra de résoudre les problèmes du Yémen. Il nous faut une approche économique et de développement, et nous devons offrir au Yémen le type d’assistance qui l’aidera à construire son État et ses capacités administratives.


Cependant, j’estime que le deuxième rapport, que je voudrais que vous nous présentiez, Madame Ashton, exige que nous ne faisions pas l’erreur de penser – personne ne doit commettre cette erreur – qu’il s’agit tout simplement d’une autre question ou d’un autre problème pouvant être résolus par des moyens militaires. Je crains qu’il n’existe déjà de nombreux signes, notamment dans les médias du monde entier, qui nous montrent que nous préparons un nouveau front, un nouveau conflit armé. Ce serait la pire chose qui pourrait arriver au Yémen, et cela ne ferait probablement qu’envenimer encore plus les relations dans toute la région. Nous avons tiré suffisamment de leçons des aventures militaires auxquelles nous avons assisté, depuis le Proche-Orient et le Moyen-Orient jusqu’à l’Afghanistan, en passant par quelques autres endroits.

 
  
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  Struan Stevenson (ECR).(EN) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" nous avons débattu plus tôt de la détérioration de la situation des droits de l’homme et de la brutalité du régime fasciste iranien. Nous avons entendu, dans ce débat, de quelle manière les mollahs ont exporté le terrorisme en Palestine et au Liban, et comment ils exportent à présent au Yémen les infâmes stigmates de la terreur.

Fin octobre, les autorités yéménites ont indiqué qu’elles avaient intercepté un bateau chargé d’armes en provenance d’Iran. Elles ont arrêté cinq instructeurs iraniens. Les armes et les instructeurs étaient destinés aux rebelles Houthi.


L’Iran a l’art de mener des guerres par procuration; il l’a fait en Palestine et au Liban. Maintenant, il souhaite fomenter par procuration un conflit régional avec l’Arabie Saoudite à domination sunnite. Je voudrais dire à la baronne Ashton qu’en faisant face avec détermination à l’Iran, elle fera disparaître une grande partie de la tumeur maligne qui menace le Moyen-Orient.

 
  
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  Cristiana Muscardini (PPE).(IT) Madame la Présidente, Madame la Haute représentante, Mesdames et Messieurs, la grave crise politique, économique et sociale que connaît le Yémen est liée à la présence opérationnelle d’Al-Qaïda sur son territoire et à la vision djihadiste qui motive celle-ci.

Le Yémen est l’un des pays les plus pauvres du monde, et la gestion des conflits internes est semée d’embûches en raison de l’origine religieuse du conflit entre les minorités chiite et sunnite. Comme le souligne la proposition de résolution, l’assistance, la coopération et le soutien à la mise en œuvre des programmes d’aide sociale sont essentiels. Nous devons cependant insister sur les risques que court également l’Occident si les problèmes de sécurité ne sont pas abordés clairement et avec détermination.

Les raisons qui poussent les terroristes à acquérir une formation militaire et à s’entraîner à commettre des actes menant au martyre sont le produit de l’idéologie djihadiste, qui devient de plus en plus répandue et ancrée sur le continent africain également, en partie à cause de l’indifférence et de la superficialité avec laquelle la communauté internationale a traité, ou plutôt n’a pas traité, Al-Qaïda et ses cellules en Somalie et au Soudan, ainsi qu’au Yémen.

Nous devrions garder à l’esprit la relation de cause à effet entre la présence de terroristes au Yémen et le nombre d’actions effectuées en vue de déstabiliser la Somalie, qui est un pion aux mains des forces d’Al-Qaïda au Yémen. Celles-ci ne sont pas tant tributaires des wahhabites d’Arabie saoudite que des ayatollahs iraniens, dont elles reçoivent des armes et de l’argent. Le soutien apporté au Yémen ne peut pas être dissocié de la question de la sécurité.

 
  
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  Arnaud Danjean (PPE). - Monsieur le Président, Madame Ashton, vous avez bien fait de souligner que l’important, au Yémen, en termes de priorité sécuritaire, c’était de mettre fin aux conflits internes qui existent dans ce pays. Il ne faut pas confondre les causes et les conséquences, et sans minimiser le risque terroriste, la raison première de l’instabilité au Yémen n’est pas le terrorisme. Le terrorisme se développe parce qu’il y a instabilité du fait de conflits internes. De ce point de vue-là, la priorité de l’Union européenne devrait être d’encourager, de soutenir les efforts qui sont faits actuellement pour nouer un dialogue national au Yémen avec le président Saleh.

Au niveau régional, il existe – et cela vient d’être rappelé fort justement – des interactions avec la crise somalienne et la crise dans la Corne de l’Afrique. Il y a des flux migratoires très importants, mais également un trafic d’armes et des mouvements de combattants jihadistes entre le Yémen et la Somalie. Je voulais savoir, en la matière, où en était l’Union dans le renforcement des capacités de surveillance maritime, qui concernent également le Yémen?

 
  
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  Filip Kaczmarek (PPE).(PL) Madame la Présidente, le Yémen est le pays le plus pauvre du monde arabe. http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" Je me trouvais récemment au Yémen, et j’en ai été moi-même témoin. Il ne fait aucun doute que la pauvreté est la source, ou au moins un facteur aggravant, de certains des nombreux problèmes auxquels le pays est confronté.

Malheureusement, dans un monde globalisé, les problèmes du Yémen deviennent aussi nos problèmes. Les conflits internes mentionnés dans le projet de résolution et au cours de ce débat devraient être résolus par des moyens politiques, et les parties aux conflits devraient respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire. L’Union européenne devrait consentir des efforts pour empêcher l’escalade de la crise actuelle. L’aide au développement que nous apportons, si elle est efficace et à condition d’être judicieusement dépensée, peut être utile à la réalisation de la stabilisation politique, économique et sociale.

Toutefois, nous ne sommes pas loin d’une catastrophe. La pénurie d’eau a été mentionnée, de même que la diminution des réserves de pétrole brut, mais il y a aussi le problème de l’abus, de la part de 90 % des Yéménites, du qat, un stupéfiant hallucinogène qui tend à remplacer d’autres cultures. Par exemple, le Yémen exportait autrefois du café, mais il ne peut plus le faire, ce stupéfiant étant maintenant cultivé à sa place.

Le gouvernement du Yémen et la communauté internationale ne doivent pas se borner à prendre des mesures palliatives, car ils sont confrontés à des problèmes structurels, et même si nous pouvons mettre fin à la présence d’Al-Qaïda au Yémen, les problèmes vont revenir si l’on n’en élimine pas les causes.

 
  
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  Marietta Giannakou (PPE).(EL) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" comme nous l’avons déjà entendu et comme nous en sommes tous conscients, la situation au Yémen est extrêmement dure d’un point de vue social et économique et du point de vue de la cohésion sociale. Le pays n’a pas d’eau, les réserves de pétrole s’épuisent et les habitants cultivent de la drogue.

C’est exactement ce qu’était l’Afghanistan il y a maintenant 26 ans lorsque, dans cette salle – je veux dire dans l’ancien hémicycle du Parlement européen – nous avions pris des dispositions, lors du débat sur le rapport relatif aux stupéfiants, pour l’avenir de l’Afghanistan. S’il n’y a pas, maintenant, d’intervention de nature à favoriser le développement, et si l’on ne permet pas aux Nations unies d’être présentes en permanence et à tous les niveaux, le Yémen va certainement se retrouver dans la même situation que l’Afghanistan d’aujourd’hui, avec des problèmes non résolus.

Les moyens de combattre le terrorisme ne sont pas si nombreux, et la manière dont l’Occident est en train de s’y prendre dans ce domaine n’en fait assurément pas partie. La seule façon d’aider ce pays à ne pas devenir un avant-poste d’Al-Qaïda est de faire en sorte qu’il parvienne à un accord avec tous les pays arabes, et pas seulement l’Arabie saoudite, et nous devons bien entendu faire des efforts pour aider cette nation à tourner le dos à sa philosophie tribale et aux conflits civils, et à se mettre en quête de droits démocratiques.

 
  
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  Cristian Dan Preda (PPE).(RO) http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" La tentative avortée d’attentat à la bombe du 25 décembre à bord du vol Amsterdam-Detroit aura en fait servi à révéler un fait important. Elle a attiré l’attention de la communauté internationale sur la gravité de la situation au Yémen parce que, comme on le sait, ce ne sont pas un, mais trois conflits qui se déroulement actuellement dans ce pays. En dehors de la bataille impliquant le mouvement séparatiste dans le Sud, le conflit dans la province de Saada, au Nord, a été relancé par l’offensive menée il y a environ six mois par les forces gouvernementales contre les rebelles chiites Al-Huthi, et des frappes aériennes ont été opérées contre des bases d’Al-Qaïda.

La situation humanitaire, comme cela a également été mentionné le 5 janvier par le secrétaire général des Nations unies, est profondément préoccupante et risque de se détériorer davantage encore si aucun de ces conflits ne prend fin. Dans l’optique de la conférence internationale qui se tiendra la semaine prochaine à Londres, je crois que l’Union européenne doit encourager une action coordonnée en vue d’assurer la stabilité de ce pays, qui pourrait également contribuer à la sécurité internationale.

Le chemin vers un Yémen uni, stable et démocratique réside à mon avis dans l’élaboration d’un plan cohérent destiné à renforcer le soutien à la fois militaire et économique et la lutte contre le terrorisme, qui doit être appuyée par des mesures spécifiques visant à soutenir le développement économique de ce pays. Merci.

 
  
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  Alf Svensson (PPE).(SV) Le Yémen n’est pas seulement un refuge pour Al-Qaïda. Cela a été précisé dans le débat que nous avons ici. Le pays pourrait très bien se transformer en un champ de bataille entre deux des principales puissances de la région, l’Arabie saoudite et l’Iran. Le gouvernement yéménite a accusé à plusieurs reprises l’Iran de soutenir le mouvement de rébellion chiite. Cela est réfutée par l’Iran, mais ces accusations, en fait, ont également été avancées dans les médias saoudiens.

Les preuves invoquées incluent la déclaration du gouvernement yéménite selon laquelle il a interceptéé en octobre 2009 une livraison d’armes iraniennes au mouvement rebelle, et le fait que ces derniers mois, les médias d’État iraniens ont couvert plus intensivement et avec plus de bienveillance qu’auparavant la lutte du mouvement rebelle chiite. Quatre-vingt-deux soldats saoudiens ont péri dans le conflit avec les rebelles au Yémen depuis que l’Arabie saoudite a lancéé son offensive le 4 novembre 2009.

Comme cela a été souligné, le Yémen est le pays le plus pauvre du monde arabe, mais il s’est aussi retrouvé pris en tenaille entre les grandes puissances de la région, l’Iran et l’Arabie saoudite. Je me demande si Mme Ashton peut le confirmer et procéder également à une analyse de la situation?

 
  
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  Janusz Władysław Zemke (S&D).(PL) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" je suis d’accord avec l’évaluation de la situation présentée par Mme Ashton. Vous avez raison, Madame Ashton, lorsque vous dites que si nous voulons changer la situation au Yémen, nous avons besoin à la fois d’une action humanitaire et, peut-être aussi, d’une action militaire. Si l’on veut que cet éventail de mesures soit large, cela nécessitera aussi une coordination, car l’Union européenne n’est pas la seule responsable de l’amélioration de la situation au Yémen. De nombreuses institutions similaires sont impliquées. À ce sujet, je tiens à poser la question suivante: ne pensez-vous pas que le travail des Nations unies et de l’Union européenne sur les questions humanitaires devrait être mieux coordonné? Dans le domaine des questions militaires et de la reconnaissance, il nous faut aussi une meilleure coopération avec l’OTAN et les services de renseignement – je pense plus particulièrement aux services de renseignement de certains pays. Ces mesures doivent être coordonnées, car elles seront alors beaucoup plus efficaces.

 
  
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  Paul Rübig (PPE).(DE) Madame la Présidente, Madame la Baronne Ashton, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" ma question porte sur les formes de coopération dont vous estimez que nous, Union européenne, devrions les développer au Yémen, par exemple dans le domaine des petites et moyennes entreprises, ou peut-être dans celui de l’approvisionnement en énergie et en eau, car la communication et le renforcement des connexions pourrait jouer un rôle particulier à l’avenir. Quels seraient, sur ce point, les programmes prioritaires, Madame la Haute représentante?

 
  
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  Marek Siwiec (S&D).(PL) Madame la Présidente, le Président du Parlement européen http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" a failli devoir présenter ses condoléances aux familles de près de 300 victimes, qui se trouvaient dans un avion de ligne entre Amsterdam et Detroit. Il l’aurait fait hier. Or, cela n’est pas arrivé par accident. Il a fallu cet incident dramatique pour que le monde découvre le problème du Yémen, une nouvelle source de terrorisme.

Nous sommes impuissants face à une situation semblable à celle à laquelle nous avions été confrontés en Afghanistan. Nous sommes impuissants face à ce qu’il se passe aujourd’hui au Yémen, et l’Europe, comme ce bâtiment, résonne des voix des défenseurs fourvoyés des droits de l’homme qui s’étaient apitoyés sur le sort des prisonniers de Guantanamo. Ces prisonniers ont été libérés et organisent à nouveau des attaques. Une fois de plus, des gens vont mourir, et nous allons dire que nous sommes impuissants.

Je tiens à apporter mon entier soutien à ce qu’a déclaré M. Zemke: sans coopération militaire, sans une coopération en matière de renseignement et sans la coopération des institutions dont le rôle est de poursuivre le terrorisme, nous allons mettre la santé et la vie de nos concitoyens en danger.

 
  
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  Catherine Ashton, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission.(EN) Madame la Présidente, une fois de plus, nous avons http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" un important et vaste débat à propos d’une région du monde sur laquelle nous nous focalisons depuis quelques années. Je réfléchissais au fait que, sur la période 2007-2010, 100 millions d’euros ont été dépensés par la Commission à titre de soutien, et qu’un montant similaire sera dépensé à l’avenir, mais il s’agit néanmoins d’une région à propos de laquelle nous avons de nouveau réfléchi à l’importance que revêtent des efforts durables et coordonnés, comme l’ont souligné de nombreux députés.

Je pense que les commentaires formulés au début par Mme Salafranca ont été repris et se sont reflétés dans un certain nombre de contributions consacrées à la façon dont nous pouvons nous assurer que notre coordination sera efficace en termes de sécurité ainsi qu’en termes de rassemblement politique et économique des forces en vue de répondre aux préoccupations auxquelles cette nation est confrontée. Mme Giannakou a évoqué la question de la raréfaction de l’eau et du pétrole, et je crois que le Yémen est le premier pays qui devrait manquer d’eau vers 2015, ce que nous devons considérer comme un défi réel et significatif.

Afin de régler ce problème, nous devons nous tourner vers une approche intégrée; un certain nombre de députés ont posé la question de savoir quelle stratégie nous devions poursuivre. Permettez-moi d’en décrire quelques-uns des éléments clés: tout d’abord, les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme. À l’approche de la réunion de Londres, nous avons besoin de collaborer efficacement sur ce point, évoqué par un certain nombre de députés: nous devons rassembler le paquet d’assistance et nous concentrer sur le travail que nous effectuons déjà, par exemple dans le cadre de la mission Atalanta au large des côtes, et sur son importance.

http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf"

La question de l’amélioration de la surveillance maritime est examinée en ce moment même; elle a fait l’objet d’une discussion que j’ai eue récemment avec le ministre espagnol de la défense pour voir ce qui peut encore être fait afin de nous coordonner mieux et plus efficacement en vue d’assurer la sécurité maritime et en gardant à l’esprit la longueur des côtes et l’espace qui doivent être couverts.


Je pense que nous avons aussi décrit l’approche globale qui consiste à relier entre eux les différents éléments et àimpliquer les pays voisins du Yémen. Madame Brantner, vous avez notamment évoqué le Conseil de coopération du Golfe. Je suis d’accord: la façon dont nous devrions traiter cette région consiste en très grande partie à travailler en collaboration avec les pays voisins de la zone et, encore une fois, la réunion de Londres rassemblera, je l’espère, les principaux États membres de la région qui peuvent nous aider.

La réunion de Londres est bien sûr l’occasion de rassembler nos réflexions, et nous devons faire de même avec les États-Unis et avec d’autres acteurs. Nous sommes en train d’en discuter avec les États-Unis. Il n’est pas vrai de dire que leur approche se limite à la lutte antiterroriste: ils soutiennent également notre approche, qu’ils partagent entièrement, des «causes profondes», et donc ce mélange de mesures que nous devons prendre pour veiller à soutenir ce pays.

Pour répondre à la question spécifique de la sécurité, la réunion informelle «Affaires intérieures» de l’Union européenne se déroule en Espagne ce week-end. J’ai compris que notre homologue américain serait présent afin d’avoir des discussions sur les points que les députés ont soulevés.

Je suis d’accord avec le commentaire selon lequel ce n’est pas là un sapin de Noël ou une simple liste de vœux. Nous devons être très sélectifs quant à ce que nous pensons pouvoir faire pour obtenir des résultats; aider le Yémen à avoir le type de dialogue interne dont il a besoin, afin de soutenir le peuple et de tenter de résoudre certains des conflits qui existent dans ce pays sera tout aussi important, à mon avis, que tout ce que nous ferons par ailleurs.


À la question de savoir quel est le type de soutien approprié, les instruments de stabilité peuvent également être utilisés de façon adéquate, je pense, pour fournir le niveau de soutien nécessaire, mais cela ne saurait remplacer, et ne remplacera jamais, l’attitude consistant à essayer d’aider le gouvernement à mener le dialogue interne que lui seul peut mener. Les partenaires doivent s’engager au Yémen afin de pouvoir résoudre les problèmes revêtant une importance majeure pour ce pays.

Pour moi, donc, ce débat a été très utile. Je vous en suis très reconnaissante, car là encore cela m’aidera à définir l’ordre du jour des questions que j’aborderai lors du Conseil «Affaires étrangères» lorsque nous en débattrons, puis à Londres pour discuter, comme je l’ai indiqué, avec le gouvernement sur tous les éléments pour lesquels nous pouvons fournir un soutien continu en vue de développer économiquement le pays, d’aborder la lutte antiterroriste, mais aussi de traiter les questions ayant trait au soutien apporté par les pays voisins.

Je pense enfin que nous devons reconnaître la situation critique des otages, qui a été évoquée à plusieurs reprises: six otages, un Britannique, cinq Allemands, dont quelques très jeunes enfants avec la famille allemande qui a été prise en otage. Je sais que M. Westerwelle, le ministre allemand des affaires étrangères, se trouvait récemment au Yémen. J’en ai parlé avec lui cette semaine, et nos pensées iront toujours vers ces otages qui souffrent à l’heure actuelle. Nous aborderons toutes ces questions à la réunion de Londres, et encore une fois, je suis très reconnaissante aux députés d’avoir évoqué ces questions importantes.

 
  
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  La Présidente. – Le débat est clos.

Le vote aura lieu lors de la première période de session du mois de février.

 
  
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  João Ferreira (GUE/NGL), par écrit.(PT) Nous assistons depuis longtemps à la convergence de puissants intérêts géostratégiques dans la vaste région qui englobe le Moyen-Orient et le Proche-Orient, ainsi que l’Asie centrale et l’Afrique du Nord, y compris la mer Rouge et le golfe d’Aden, où le Yémen occupe une position stratégique (à côté de la Somalie). Ces intérêts sont, de manière croissante, défendus par des moyens militaires et avec une agressivité toujours plus grande. La situation actuelle du Yémen et les souffrances terribles que subit son peuple doivent être analysées à la lumière de cette situation. L’implication militaire croissante des États-Unis et de l’Union européenne dans la région doit être comprise et dénoncée en conséquence. Une manifestation brutale et dégoûtante, que nous condamnons vigoureusement, en a été le bombardement américain, à l’aide de missiles de croisière, de ce qui était censé être une base terroriste d’Al-Qaïda, mais qui aurait eu pour conséquence des dizaines de victimes civiles. La vraie solution aux problèmes complexes et aux dangers qui menacent la population de la région doit passer par la démilitarisation, le respect des lois nationales et de la souveraineté du peuple, et une véritable coopération qui vise à la résolution des profonds problèmes sociaux auxquels celui-ci est confronté.

 
  
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  Bogdan Kazimierz Marcinkiewicz (PPE), par écrit. (PL) Madame la Présidente, http://www.gstatic.com/translate/sound_player.swf" concernant le problème de la sécurité et de la stabilisation économique et politique du Yémen, problème qui a été assez souvent évoqué dernièrement, je voudrais, en tant que membre de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Péninsule arabique, exprimer mon inquiétude. Le Yémen, qui est le pays le plus pauvre du monde arabe, est devenu l’objet de l’intérêt particulier des groupes terroristes, qui, profitant de sa faiblesse, l’ont transformé en une base pour lancer des attaques terroristes bien au-delà de ses frontières. Selon les observateurs, le Yémen risque l’éclatement, en raison de la rébellion chiite dans le Nord, du mouvement séparatiste dans le Sud et de l’activité terroriste d’Al-Qaïda.

Je lance par conséquent un appel en faveur du renforcement des relations bilatérales avec le Yémen et de l’élaboration de plans en vue de trouver les méthodes les plus efficaces pour améliorer la sécurité et la situation politique, en particulier dans le cadre de la réunion spéciale consacrée à ce thème, qui sera organisée par Gordon Brown à Londres le 28 janvier.

 
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