Retour au portail Europarl

Choisissez la langue de votre document :

  • bg - български
  • es - español
  • cs - čeština
  • da - dansk
  • de - Deutsch
  • et - eesti keel
  • el - ελληνικά
  • en - English
  • fr - français
  • ga - Gaeilge
  • hr - hrvatski
  • it - italiano
  • lv - latviešu valoda
  • lt - lietuvių kalba
  • hu - magyar
  • mt - Malti
  • nl - Nederlands
  • pl - polski
  • pt - português
  • ro - română
  • sk - slovenčina
  • sl - slovenščina
  • fi - suomi
  • sv - svenska
 Index 
 Texte intégral 
Compte rendu in extenso des débats
Mercredi 18 janvier 2012 - Strasbourg Edition révisée

Événements politiques récents en Hongrie (débat)
MPphoto
 

  Daniel Cohn-Bendit, au nom du groupe Verts/ALE. – Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, chers collègues, je crois rêver, parce que toute l'opinion publique européenne a visiblement mal à la tête. Selon tous les journaux européens, de droite comme de gauche, il y a un problème hongrois. Et ici, le Premier ministre hongrois et la droite de ce Parlement nous disent: "il n'y a pas de problème hongrois." On est donc complètement schizophrène.

Je voudrais vous dire une chose très simple. L'Union européenne n'est pas un paillasson sur lequel on s'essuie les pieds, mais une maison commune que nous construisons ensemble, Monsieur Viktor Orbán. Et quand hier, en Hongrie, vous lancez un communiqué de presse où vous dites: "Je vais aller à Strasbourg pour défendre l'honneur de la Hongrie contre les agressions de la gauche internationale et européenne", moi, je dis: "Mme Clinton fait partie de la gauche européenne – Welcome to the club –, Mme Merkel fait partie de la gauche européenne – Welcome to the club –, M. Juppé fait partie de la gauche européenne – Welcome to the club". Je crois que c'est complètement bling bling ce qui est en train de se passer dans ce débat.

Monsieur Orbán, vous arrivez ici et vous nous dites: "Mais j'ai tout fait pour changer la Constitution, qui était une Constitution stalinienne", et M. Daul, qui est l'agent officiel de votre parti ici, nous dit: "C'était une Constitution stalinienne". Donc tout ce Parlement, vous, nous, tous autant que nous sommes, nous sommes complètement dingues, car nous avons accepté dans l'Union européenne un pays avec une Constitution stalinienne. Vous êtes complètement fous! C'est impossible. Comment avez-vous fait cela? Shame on us!

Mais Monsieur Orbán, quand vous, votre pays et votre parti, étiez à l'époque pour l'entrée dans l'Union européenne, je n'ai pas entendu une seule fois de la part des conservateurs quelqu'un déclarer: "Attendez, avant de nous prendre dans l'Union européenne, qu'on ait changé la Constitution stalinienne". Je n'ai pas entendu cela. Arrêtez donc avec ces bêtises!

Qu'il y ait un renouvellement, c'est vrai. Mais quand on dit renouvellement, cela peut aller dans la bonne direction ou dans la mauvaise direction, et nous vous disons que vous allez dans la direction des Chavez, Castro, et de tous les gouvernements totalitaires et autoritaires de ce bas-monde, que nous combattons ensemble, avec vous; et vous, vous n'avez pas la force de combattre cela quand il s'agit de M. Orbán.

Je vous donne trois exemples qui me touchent personnellement. Le maire de Budapest, qui est du parti de M. Orbán, vient de nommer directeur du théâtre de Budapest quelqu'un qui non seulement a des accointances avec l'extrême-droite, mais aussi tout un passé antisémite et qui se dit fidèle à un intellectuel hongrois dont, quand Viktor Orbán était Viktor, il avait quitté une salle de théâtre en disant: "Jamais nous ne supporterons ce que cet intellectuel a dit de nationaliste et d'antisémite en Hongrie". Et aujourd'hui, on réhabilite ces personnes et c'est avalisé par le Fidesz.

Si vous n'êtes pas d'accord, je vous dis une chose très simple: "suivons la proposition de Guy Verhofstadt. Envoyons via la commission des libertés publiques une délégation pour vérifier, au titre de l'article 7, pourquoi les sans-abris en Hongrie ont peur, pourquoi des intellectuels ont peur, pourquoi des gens de ma famille et des gens que je connais, qui sont juifs en Hongrie, ont peur aujourd'hui, pourquoi l'esprit de votre nouvelle Constitution est celui d'une Hongrie passée qui fait peur à nombre de citoyens hongrois. Même si vous avez la majorité, les minorités ont le droit de ne pas avoir peur dans votre pays, Monsieur Orbán. Et c'est pour cela que, si vous êtes si sûr de vous, si vous êtes sûr qu'il n'y a pas de problèmes démocratiques en Hongrie, nous devons utiliser l'article 7 et nous verrons bien le rapport qui sera rendu. Et si vous avez raison, je vous demanderai pardon. Et si vous avez tort, je vous demanderai de me dire pardon, Messieurs les conservateurs, parce que se battre pour la liberté et la démocratie, on le fait, quand on est fort, contre sa propre famille. C'est facile de dire que c'est toujours les autres. Mais c'est quand sa propre famille dérape qu'on voit le courage de ceux qui combattent pour la liberté et non des collaborateurs.

(Vifs applaudissements)

(L'orateur accepte de répondre à une question "carton bleu" (article 149, paragraphe 8, du règlement))

 
Avis juridique - Politique de confidentialité