Der Präsident. – Als nächster Punkt der Tagesordnung folgt die Aussprache über die Erklärungen von François Hollande, Präsident der Französischen Republik, und Angela Merkel, Bundeskanzlerin der Bundesrepublik Deutschland, zur derzeitigen Lage in der Europäischen Union (2015/2878(RSP)).
Monsieur le Président de la République française, Mesdames et Messieurs, tout d'abord, permettez-moi, au nom du Parlement européen, Monsieur le Président, de vous adresser nos condoléances et notre solidarité après les inondations qui ont causé la mort de vingt personnes françaises et européennes et ravagé les Alpes-Maritimes le week-end passé. Nous sommes avec les victimes et leur famille.
Monsieur le Président de la République, sehr geehrte Frau Bundeskanzlerin! Ich heiße Sie beide herzlich willkommen im Europäischen Parlament. Dass Sie – der französische Präsident und die deutsche Bundeskanzlerin – hier im Europäischen Parlament in Straßburg, dem Symbol der deutsch-französischen Aussöhnung, und hier im Haus der europäischen Demokratie heute gemeinsam über die Zukunft Europas sprechen, ist ganz sicher ein historischer Moment. Über Jahrhunderte waren Ihre beiden Länder – Deutschland und Frankreich – Erzfeinde, die gefangen waren in einer Spirale von Krieg, Niederlage, Demütigung und Revanche. Erst nachdem Millionen Menschenleben verloren waren und Europa zerstört darniederlag, gelang es dank des Mutes der Staatsführer unserer beiden Länder, Charles de Gaulle und Konrad Adenauer, die Aussöhnung zwischen Deutschland und Frankreich herbeizuführen.
Das war ein Schritt auf dem Weg zum Frieden in Europa – einem Frieden, von dem wir alle bis heute profitieren. Ohne die Aussöhnung zwischen Deutschland und Frankreich hätte Europa nicht wachsen können. Aber eines ist auch sicher: Ohne die europäische Einigung hätte es diese deutsch-französische Freundschaft in dieser Form nie gegeben. Millionen Menschen haben durch den Austausch zwischen unseren Ländern im jeweils anderen Land Freunde und auch eine Heimat gefunden.
Monsieur le Président de la République française, Madame la Chancelière fédérale, depuis que Helmut Kohl et François Mitterrand sont intervenus au Parlement européen il y a vingt-six ans, vous êtes les premiers chefs de gouvernement de vos pays à prendre la parole ensemble devant notre assemblée.
Nous nous en réjouissons, et il est essentiel, en ces temps difficiles, difficiles pour l'Europe, où des défis sans précédent nous attendent, que vous soyez venus débattre à Strasbourg avec nous, les représentants des peuples.
Ces dernières décennies nous ont en effet appris que, lorsque la coopération franco-allemande ne fonctionne pas, c'est toute l'Europe qui en souffre. Ce n'est pas la bonne entente ou l'unité qui ont fait avancer l'Europe mais les idées contradictoires et les divergences d'opinions car, dès lors que la France et l'Allemagne se mettent d'accord, les négociations, aussi rudes soient-elles, débouchent généralement sur un bon compromis qui reprend les atouts de l'une comme de l'autre au profit de tous les partenaires et de l'Union entière.
Voilà pourquoi, Monsieur le Président, Madame la Chancelière fédérale, nous sommes maintenant impatients de connaître la teneur de vos idées et de l'impulsion que vous comptez donner à notre avenir commun.
Je passe la parole au président de la République française, François Hollande.
François Hollande, président de la République française.– Monsieur le Président du Parlement européen, cher Martin Schulz, je vous remercie pour votre invitation et pour les mots que vous avez prononcés à l'égard des victimes des intempéries dans le sud de la France.
Monsieur le Président de la Commission européenne,
Madame la Chancelière,
Mesdames et Messieurs les membres du Parlement européen,
Il est vrai qu'un président de la République française, la chancelière de la République fédérale d'Allemagne, s'exprimant ensemble devant le Parlement européen, c'est un fait exceptionnel et, en même temps, il n'est pas sans précédent.
Vous l'avez rappelé, il y a 26 ans, presque jour pour jour, Helmut Kohl et François Mitterrand s'adressaient, ici même, aux parlementaires européens.
À l'époque, un grand vent de liberté soufflait sur le continent. Il abattait les murs, émancipait les peuples et donnait espoir aux nations.
François Mitterrand et Helmut Kohl avaient présenté, il y a 26 ans, avec le concours de Jacques Delors, au cours de cette séance, les actions de solidarité qui devaient être prodiguées pour accueillir les personnes qu'on n'appelait pas les réfugiés, mais qui s'étaient convaincus que l'Europe de l'Ouest pouvait les accueillir. Et c'est l'Europe tout entière qui s'est ainsi construite levant une espérance considérable.
La conviction commune de François Mitterrand et d'Helmut Kohl, c'était de bâtir une union politique de l'Europe, prolongeant ainsi le mandat des fondateurs, de créer un vaste marché unique, avec des règles sociales, et de porter le projet d'une monnaie commune. Tout cela devait faire partie du même processus et être mené avec la même détermination.
Aujourd'hui, 26 ans après, la chancelière Angela Merkel et moi-même nous adressons à vous. D'abord parce que c'est le 25e anniversaire de la réunification allemande, mais surtout parce que l'Europe résonne de nouveaux drames qui posent à notre continent de nouveaux défis.
À dire vrai, voilà des années que l'Europe affronte une succession de crises: la crise financière, née en dehors de notre continent, mais qui s'est propagée et qui a provoqué une crise économique dont nous sortons à peine et une crise sociale, avec des millions de jeunes sans travail. Maintenant, c'est une crise humanitaire à laquelle nous faisons face avec un afflux de réfugiés, provoquée par la déstabilisation de régions entières au Moyen-Orient, en Afrique, issue de conflits armés et avec la résurgence des haines religieuses.
Et je n'oublie pas la crise sécuritaire, avec une guerre qui n'est pas si lointaine, aux frontières de l'Europe, en Ukraine, et puis aussi des attaques terroristes qui ont concerné plusieurs pays de notre continent, dont le mien.
À chaque crise, des peurs se manifestent. Il faut vivre avec la peur mais il ne faut pas vivre dominé par la peur. Il n'empêche, il y a une tentation de repli national chaque fois qu'il y a une épreuve. Rien n'est pourtant plus vain que de chercher à se sauver seul, à se dérober, à s'abriter quand des événements majeurs se produisent dans le monde entier.
Nous devons parler d'expérience, c'est l'histoire qui nous le dit et nous le confirme. Ces interrogations peuvent être sincères mais elles ne peuvent pas condamner l'Europe à la frilosité et à l'impuissance. Au contraire, elles justifient une Europe offensive, capable, à la fois, d'assurer la protection due à ses citoyens et de tenir son rang, conformément à ses intérêts et à ses valeurs, valeurs qui ont justifié l'unification de notre continent. Il n'y a donc pas d'autre solution qu'une Europe forte pour garantir notre propre souveraineté.
Ces dernières années, ces derniers mois, la France et l'Allemagne ont voulu réagir ensemble face aux épreuves que nous avons traversées au cours de la dernière période.
Nous avons répondu par l'affirmation de principes simples et clairs: la solidarité, la responsabilité et la fermeté.
Solidarité face au terrorisme, parce que chacun des attentats commis dans l'un de nos pays vise l'Europe tout entière: ses idéaux, sa culture, ses modes de vie. C'est-à-dire l'âme de notre continent. Et je remercie les chefs d'État ou de gouvernement, mais aussi beaucoup de parlementaires européens qui s'étaient retrouvés le 11 janvier, à Paris, pour témoigner de leur solidarité mais aussi de leur attachement à la liberté, à ce que nous représentons, pour nous défendre face au terrorisme qui cherche justement à détruire le ciment qui nous unit.
(Applaudissements)
Solidarité vis-à-vis des réfugiés victimes des convulsions du Moyen-Orient, des drames de l'Afrique. Solidarité à l'égard des États européens, qui en subissent la pression en première ligne parce qu'ils sont nos frontières. Solidarité à l'égard des pays voisins des lieux de conflits, qui accueillent des réfugiés en grand nombre. Solidarité à l'égard de l'Afrique, qui se bat pour son développement et pour éviter justement les mouvements de population.
Regardons les choses en face. Nous sommes confrontés à l'arrivée exceptionnelle de femmes et d'hommes depuis le début de l'année. 600 000, sans doute. Beaucoup ont fui la guerre et les massacres, d'autres cherchent une vie meilleure. Tous ont enduré des conditions épouvantables, ont été livrés à des trafiquants sans scrupules. Trop sont morts dans des conditions atroces. Nous connaissons maintenant un certain nombre de leurs visages. L'Europe s'est employée à sauver des vies, d'abord, à lutter contre les filières criminelles grâce aux opérations Frontex. Mais, je le reconnais bien volontiers, l'Europe a tardé à comprendre que les tragédies au Proche-Orient ou en Afrique ne pouvaient pas être sans conséquences pour elle.
L'Europe n'a pas mesuré l'espoir qu'elle suscite et qu'elle suscitera longtemps face au désarroi de ceux qui, depuis la nuit qui s'est pour eux ouverte depuis trop longtemps, attendent l'espoir, la lumière.
L'Europe n'a pas prodigué avec suffisamment d'ampleur l'aide à des pays qui, pourtant, accueillaient dans des camps des populations toujours plus nombreuses. C'est donc dans l'urgence qu'elle a dû s'organiser pour être digne de sa tradition d'asile et pour organiser le retour de ceux et de celles qui ne peuvent pas être accueillis, ici, durablement.
L'Europe, avec la Commission européenne – et je salue ici le président Juncker –, a mis sur pied un plan d'ensemble pour soutenir l'Italie et la Grèce, qui sont en première ligne et qui ne peuvent pas être laissées seules dans la responsabilité; pour aider les pays des Balkans qui vivent également des transits de populations particulièrement difficiles à assumer; pour engager une coopération plus étroite avec la Turquie – et nous avons là des discussions qui se sont engagées et qui devront être conclues avec des règles claires, parce que c'est en Turquie que les réfugiés doivent, autant qu'il est possible, être accueillis. Mais la contrepartie, c'est que nous puissions aider la Turquie si nous voulons qu'elle nous aide, nous-mêmes, et faire en sorte que ces réfugiés qu'ils soient dans les camps ou qu'ils soient dans la population, puissent travailler, puissent nourrir leurs enfants, puissent avoir un avenir. Si nous ne le faisons pas, alors, ils viendront, inexorablement, ils viendront.
Nous devons aussi mettre en place les centres d'accueil et d'identification. C'est la condition essentielle pour que nos frontières soient respectées. Puis, enfin, nous devons répartir les demandeurs d'asile entre les États membres. C'est ce que nous avons fait, non sans mal, mais nous l'avons fait. 160 000. Et nous devrons nous assurer de la bonne application des engagements qui ont été pris.
C'est chacun de ces volets que le plan doit maintenant mettre en œuvre avec la plus grande rapidité.
Voilà les principes: solidarité, responsabilité. Ce sont les mêmes principes qui ont prévalu pour traiter la situation de la Grèce. Les négociations ont été laborieuses. Nous y avons pris notre part, Angela Merkel et moi-même, avec la Commission européenne, avec l'ensemble des États membres. Ces discussions auraient pu échouer. C'eût été bien plus qu'un échec, c'eût été un abandon. L'abandon d'un pays dont la culture et la civilisation nous éclairent encore. C'eût été la première brèche dans l'intégrité de la zone euro, et d'autres pays auraient été sous pression. Et puis, c'eût été une démission devant nos responsabilités mutuelles, responsabilités européennes, responsabilités du gouvernement grec.
Les négociations ont abouti à un programme global de réformes et à un nouveau soutien financier. Je souhaite que cela se traduise maintenant par une discussion sur le service de la dette. Cela fait partie de la résolution d'ensemble.
Alexis Tsipras, le premier ministre grec, a été courageux et il a voulu que son peuple puisse être consulté après qu'il y ait l'accord. Le respect de la démocratie – et je le dis, ici, dans le lieu aussi de la démocratie européenne – n'est jamais contradictoire avec le respect des règles communes: responsabilité, solidarité. Toujours les mêmes principes.
(Applaudissements)
La responsabilité, nous devons aussi la démontrer contre le terrorisme. La vigilance doit être de mise mais elle ne suffira pas. Nous devons nous doter des instruments indispensables au travail des services de sécurité, dans le respect des libertés. La France a voté une loi pour être capable de mieux connaître les activités et de suivre les terroristes. L'Europe doit également prendre sa part, et je pense au dossier, trop longtemps retardé, du PNR européen. Je demande, autant qu'il est possible, que le Parlement européen puisse adopter ce texte, qui est indispensable, si nous voulons agir.
(Applaudissements)
L'Europe a aussi un devoir de fermeté. En Ukraine, nous avons dû répondre à une violation brutale du droit international et prévenir une guerre aux portes de notre continent. Les Européens ont fait preuve d'unité, les Vingt-huit, dans la mise en œuvre de sanctions et il y a eu des débats, débats légitimes sur l'efficacité et la durée de ce mécanisme de sanctions.
L'Allemagne et la France se sont particulièrement engagées pour conclure et faire vivre les accords de Minsk. Encore la semaine dernière, Angela Merkel et moi-même, avec le président russe et le président ukrainien, dans ce qu'on appelle le "format Normandie", nous avons veillé, non seulement à faire respecter ce qui avait été conclu à Minsk, mais à éviter d'autres processus de séparation.
Et, à cet égard, ce format-là, cette méthode-là et cette pression-là, exercée au nom de l'Europe tout entière, ont été particulièrement efficaces puisque les élections que les séparatistes avaient projeté d'organiser au milieu du mois d'octobre ont été repoussées, et que le processus de Minsk a pu se poursuivre et que les armes légères ont pu être retirées, bientôt les armes lourdes, et que la guerre s'est arrêtée, sans que la paix soit encore revenue.
Voilà ce que nous sommes capables de faire au nom de l'Europe, pour l'Europe et je dirai aussi dans l'intérêt du monde, parce que nous sommes prêts à montrer une fermeté, une responsabilité et une solidarité.
Fermeté aussi vis-à-vis du drame syrien. Il nous concerne tous parce que Daech et les djihadistes en veulent à ce que nous représentons. Il concerne l'Europe parce que le régime de Bachar el-Assad a créé et continue de nourrir ce désastre. Encore aujourd'hui, il bombarde, il tue, il massacre. Oui, ce qui se passe en Syrie concerne l'Europe parce que ce qui se joue là-bas déterminera pour longtemps les équilibres dans la région, dans toute la région du Moyen-Orient.
Et si nous laissons les affrontements religieux, parfois entre chiites et sunnites, souvent, toujours même, depuis quelques mois ou quelques années s'amplifier encore, ne pensons pas que nous serons à l'abri. Ce sera une guerre totale, une guerre qui pourra concerner aussi nos propres territoires. Alors, nous devons agir. La France a pris ses responsabilités militaires face à la menace.
L'Europe tout entière doit s'engager sur les plans humanitaire, politique et diplomatique. Nous devons construire en Syrie, avec tous ceux qui peuvent y contribuer, un avenir politique qui donne à la population syrienne une autre alternative que Bachar ou Daech. C'est notre devoir vis-à-vis des Syriens et c'est notre intérêt comme Européens.
Aussi, j'appelle toute l'Europe à faire pression pour que cette transition politique puisse se faire. Et sachons bien, quelles que soient les positions, ici, qu'il ne sera pas possible de réunir l'opposition – je parle de l'opposition modérée, démocratique – avec le bourreau du peuple syrien. Il sera nécessaire d'agir continûment pour mettre ensemble toutes les nations qui veulent véritablement une issue, à savoir la Russie, l'Iran, les pays du Golfe, bien sûr, les États-Unis et l'Europe, et l'Europe pour que nous puissions aboutir à cette issue politique.
Pour résumer ma pensée, je l'ai dit, nous devrons montrer beaucoup de solidarité à l'égard des autres. C'est pourquoi la coopération avec les pays africains est essentielle. Nous aurons bientôt le sommet de La Valette, au mois de novembre, entre l'Afrique et l'Europe. C'est en agissant aux racines des difficultés que les candidats au départ, et ils sont nombreux en Afrique, pourront être convaincus de rester dans leur région. À nous de leur apporter les conditions d'y vivre.
Nous avons abordé plusieurs sujets qui concernent l'Europe et, en réalité, c'est le même débat que nous avons. Il existe ici, il existe dans chacun de nos pays. C'est le débat entre souverainisme et souveraineté. Souverainisme dans chaque pays ou souveraineté pour l'Europe. C'est le débat entre renoncement ou renforcement, entre division ou union. Le débat n'est pas entre moins d'Europe et plus d'Europe, il est entre l'affirmation de l'Europe ou la fin de l'Europe. Oui, la fin de l'Europe. C'est-à-dire, le retour aux frontières nationales, le démantèlement des politiques communautaires, l'abandon de l'euro.
(Protestations dans certains groupes)
(Applaudissements vifs et prolongés)
Je constate bien, Monsieur le Président, que le débat existe ici aussi.
François Mitterrand, il y a moins de 26 ans, au moment où il a quitté ses fonctions, était venu devant le Parlement européen pour s'exprimer, pour livrer ce qu'il pensait être les leçons de sa propre expérience et les leçons de l'histoire. Il avait dit que le nationalisme, c'était la guerre. Son avertissement vaut encore aujourd'hui.
(Applaudissements)
Mais je vais ajouter, un codicille ou un complément. Le souverainisme, c'est le déclinisme. Et c'est aussi dangereux de ne pas donner d'espoir à une population, de ne rien construire ensemble, au nom d'un repli national, sans avenir face aux épreuves.
Je suis convaincu que, si nous n'allons pas plus loin, alors, non seulement nous nous arrêterons mais nous reculerons. Et ce sera la fin du projet européen. Et c'est pourquoi je propose que l'Union économique et monétaire, et en son sein la zone Euro, puisse être consolidée et renforcée. Consolidée et renforcée pour coordonner nos politiques, pour favoriser la convergence, pour acter l'harmonisation fiscale, pour lutter contre le dumping fiscal et social, pour investir davantage au-delà même de ce que nous faisons avec le plan Juncker.
Des choix institutionnels seront nécessaires pour que la zone euro soit gouvernée, pour que les règles soient respectées, pour que la solidarité puisse bénéficier à tous. Ces choix engageront les États volontaires. Le Parlement européen exercera son contrôle et garantira la cohérence d'ensemble d'une Europe qui progressera selon une intégration différenciée.
Nous avons aussi besoin de renforcer ce qu'on appelle l'espace Schengen. Remettre en cause la libre circulation des personnes par le retour aux frontières intérieures serait une erreur tragique.
(Applaudissements)
Mais prétendre que Schengen, dans son fonctionnement actuel, permettra d'affronter les pressions à son périmètre, ce serait une autre erreur. Le contrôle effectif des frontières extérieures de l'Union passe par une assistance renforcée aux États frontières, aux États concernés et par la mise en place d'un corps de gardes-frontières, de gardes-côtes européens comme le président de la Commission européenne en a fait la proposition.
De même, nous devons définir une politique d'asile plus cohérente, ce qui passe par une liste commune de pays d'origine sûrs, le rapprochement des procédures, la convergence des droits et des conditions offerts aux bénéficiaires d'une protection. C'est-à-dire un véritable régime commun d'asile au sein même de l'Union européenne.
Sur tous ces sujets, nous devons faire le choix, je le répète, de la marche en avant plutôt que du retour en arrière, qui nous ramènerait à l'impuissance. Ce choix courageux, nous avons toujours besoin de l'établir et il le faudra, en décembre prochain, lors de la conférence de Paris sur le climat. Je salue les engagements de l'Europe dans le cadre de cette conférence car ils ont été déterminants pour emmener la Chine, les États-Unis et beaucoup d'autres vers la perspective d'un accord.
Il est possible! Il doit être aussi ambitieux que la nécessité s'en fera sentir. Trop de pays encore n'ont pas déposé leur contribution. Et nous devons, nous-mêmes, Européens, être capables d'instituer un grand marché du carbone pour orienter les investissements vers les meilleures technologies. Et il vous appartiendra de faire des choix en conséquence. Je veux saluer ce qu'a été le rôle du Parlement européen dans le cadre de la négociation sur le climat et, tant que vous le pourrez, appuyez les efforts des pays, les vôtres, et de l'Europe tout entière pour que nous puissions avoir un accord.
Cette ambition, nous l'aurons également dans les financements. Il est très important que nous puissions rassembler ces 100 milliards de dollars nécessaires pour la transition énergétique dans les pays les plus vulnérables ou les pays en développement. Nous n'en sommes pas encore là. Nous avons deux mois pour y parvenir et, s'il n'y avait pas cet accord, prenons conscience de la catastrophe, prenons conscience de ce que serait notre responsabilité pour les générations futures. Prenons conscience qu'il n'y aura pas une nouvelle conférence pour en décider. Il y a un moment où il faut faire son choix, prendre sa décision, s'engager. Il appartient aux gouvernements, oui, aux gouvernements européens d'abord, et à ceux qui seront à la conférence de Paris d'être à la hauteur de la responsabilité que vous nous avez confiée.
Je souhaite un jour revenir devant le Parlement européen au moins avec cette fierté, non pas simplement d'avoir reçu une conférence à Paris, mais d'avoir été là le jour où les États du monde, portés par les collectivités locales de l'ensemble de la planète, qui seront également représentées, avec l'ensemble des associations, des organisations, des entreprises, des syndicats, auront pu, pour les décennies qui viennent, régler une grande part de la question climatique. C'est, pour notre génération, le rendez-vous qu'il ne faut pas manquer.
(Applaudissements)
Il faut aussi avoir pour notre agriculture, pour la sécurité alimentaire, pour la qualité de nos produits, la même ambition, la même volonté. Et je demande, dans les contextes de crise que nous connaissons d'un certain nombre de nos productions, que, au niveau de la Commission comme au niveau des États, comme au niveau du Parlement, nous puissions dégager les soutiens indispensables pour protéger nos produits et pour venir en aide aux plus vulnérables.
Puisque je parle de traité commercial, je veux évoquer celui qui est en débat avec les États-Unis. La France veut que ces négociations puissent être un progrès et veut qu'il puisse y avoir des garanties qui soient apportées, aussi bien pour l'identification des produits, pour les appellations d'origine, pour la réciprocité, pour la transparence et, plus largement, pour les mécanismes de protection des investissements, notamment, pour le règlement des différends. Nous devons avoir ces garanties si nous voulons avoir un accord qui puisse être utile aux économies.
Je veux terminer par cette réflexion qui nous concerne tous. Je n'imagine pas qu'il y ait, ici, des parlementaires qui ne soient pas européens, qui n'aient pas conscience que nous appartenons à un même ensemble, que nous sommes liés par tant de valeurs communes, que l'Europe a une histoire à partager et un avenir à engager.
Alors, 25 ans après que le continent s'est réunifié, nous devons toujours faire face à des défis et donc à des choix. Nous avons à répondre à l'urgence. Elle est là et personne ne peut fermer les yeux sur les réalités du monde. Personne! Il n'y a pas de frontières qui vaudra, pas de barbelés pour nous protéger des menaces qui viennent de l'extérieur. C'est à nous de prendre les décisions. Nous devons répondre à l'urgence et garder le cap sur le long terme: celui d'une fédération d'États-nations qui doit rester notre horizon. Et, d'une certaine façon, 25 ans après, c'est à une autre unification qu'il faut procéder: celle des projets, celle des peuples, celle des intérêts communs, avec cette seule question: voulons-nous revenir à l'ordre ancien, celui du vingtième siècle, et ce qu'il a charrié? Ou voulons-nous vivre dans un ensemble cohérent et volontaire pour le siècle qui vient?
J'ai fait mon choix, c'est celui de l'Europe! Je l'ai fait avec la volonté, sur chaque question, de rechercher, autant qu'il est possible, les compromis les plus élevés et c'était le sens de la coopération que nous avons nouée avec Angela Merkel et l'Allemagne pour être avec nos partenaires à la hauteur des défis du siècle.
(Applaudissements vifs et prolongés)
Angela Merkel,Bundeskanzlerin der Bundesrepublik Deutschland.– Sehr geehrter Herr Präsident des Europäischen Parlaments, lieber Martin Schulz, sehr geehrter Herr Präsident der Europäischen Kommission, lieber Jean-Claude Juncker, liebe Kolleginnen und Kollegen aus dem Europäischen Parlament, meine Damen und Herren!
Im November 1989 sprachen zum letzten Mal ein französischer Präsident und ein deutscher Bundeskanzler gemeinsam vor dem Europäischen Parlament. François Mitterrand und Helmut Kohl ergriffen kurz nach dem Mauerfall hier in Straßburg das Wort. Beide spürten die sich abzeichnenden Umbrüche in Deutschland und in Europa. Und beide zeigten sich von diesen Umbrüchen tief bewegt. Beide bekannten sich in diesen Stunden mit klaren Worten dazu, gemeinsame europäische Antworten zu finden.
So folgte auf das Zusammenwachsen von Deutschland schließlich das Zusammenwachsen Europas. Und heute können wir mit großer Dankbarkeit und mit etwas Stolz auf die historische Leistung zurückblicken, die wir Europäerinnen und Europäer im Zuge des Zusammenwachsens unseres Kontinents erbracht haben. Uns erscheint das freie und vereinte Europa heute selbstverständlich. Aber diese historische Leistung erforderte damals viele Kraftanstrengungen.
Es gab in den alten Mitgliedstaaten Ängste und Skepsis, zum Beispiel darüber, dass sich die Zahl der Mitgliedstaaten der Europäischen Union fast verdoppeln sollte. Viele sahen die Freizügigkeit für Millionen neuer EU-Bürgerinnen und -Bürger als Bedrohung für den eigenen Arbeitsplatz. Es mussten neue Entscheidungsstrukturen entwickelt werden. Europäische Fördermittel mussten zugunsten der neuen Mitgliedstaaten umverteilt werden.
Heute erkennen wir, dass sich diese Kraftanstrengung für uns alle gelohnt hat. Sie hat uns nicht zu weniger, sondern sie hat uns zu mehr Wohlstand verholfen. Sie hat uns nicht zu weniger, sondern zu mehr Freiheit verholfen. Sie hat uns nicht zu weniger, sondern zu mehr Vielfalt verholfen.
(Beifall)
Kurz: Sie hat uns zu mehr Europa verholfen. Weil wir Europäer in unserer Geschichte gelernt haben, aus unserer Vielfalt das meiste zu machen. Und die Eigenschaft, die uns dazu befähigt, die uns zur Freiheit in Verantwortung befähigt, das ist die Toleranz. Und sie ist ein wertvolles Gut.
Die Überwindung des Gegensatzes zwischen Ost und West hat sich als eine gigantische Erfolgsgeschichte erwiesen. Sie zeigt uns, wozu wir Europäer in der Lage sind, wenn wir nur wollen, wenn wir Mut beweisen, und wenn wir zusammenhalten. Sie zeigt auch, dass es überhaupt keinen Grund gibt, sich von Rückschlägen, die es ganz selbstverständlich immer wieder gibt, entmutigen zu lassen. In einem Wort: Sie zeigt uns, was möglich ist. Dafür stehen später die Erarbeitung der Grundrechtecharta, der Lissaboner Vertrag, dafür stehen die Erfahrungen aus der internationalen Finanzkrise, die wir gemeinsam bewältigt haben und aus der wir stärker hervorgegangen sind, als wir in sie hineingegangen sind, dafür steht die europäische Staatsschuldenkrise, in der wir gemeinsam gehandelt haben.
François Hollande hat auf die schwierigen Verhandlungen hingewiesen. Aber dadurch, dass wir es gemeinsam gemacht haben, haben wir den Zusammenhalt der Eurozone sichern können.
(Beifall)
Meine Damen und Herren! Heute dürfen nun der französische Präsident François Hollande und ich zu Ihnen sprechen. Herr Präsident, ich danke Ihnen für diese Einladung. Wir sprechen in einer Zeit, in der Europa wieder eine große Herausforderung zu bewältigen hat. Und ich sage, es ist eine Bewährungsprobe historischen Ausmaßes. Das sind die vielen, vielen Menschen, die sich auf überaus gefährlichen Wegen nach Europa aufmachen, um hier Zuflucht zu finden. Menschen, die über das Mittelmeer nach Italien oder über die Ägäis aus der Türkei nach Griechenland kommen. Menschen, die vor schrecklichen Bürgerkriegen fliehen, insbesondere vor dem Krieg in Syrien, der schon mehr als 250 000 Opfer gefordert hat und mehr als zehn Millionen Menschen zu Flüchtlingen gemacht hat. Flüchtlinge aus dem Irak, Flüchtlinge, die über das instabile Libyen aus Afrika zu uns kommen.
Und sie alle mussten erleben, dass unsere diplomatischen und politischen Bemühungen und die unserer transatlantischen Verbündeten bislang keinen Frieden in Syrien gebracht haben. Das Erstarken der Terrororganisation IS im Irak und Syrien konnte nicht verhindert werden. Das Machtvakuum in Libyen ist noch nicht gefüllt.
Diesen Menschen wieder ein menschenwürdiges Leben in ihrer Heimat zu ermöglichen, ohne dass sie in Angst und Schrecken vor Bomben und Terror erstarren müssen: Das zu schaffen, ist eine europäische und letztlich eine globale Aufgabe.
(Beifall)
Das ist die Botschaft am heutigen Tage. Es wird eines entschlossenen Beitrags durch Europa zur Lösung dieser Krisen bedürfen, beim Kampf gegen Kriege und Vertreibung, Terrorismus und politische Verfolgung, gegen Armut und Perspektivlosigkeit. Deutschland und Frankreich haben mit dieser Entschlossenheit den schrecklichen Konflikt zwischen Russland und der Ukraine versucht zu lösen. Wir haben die Annexion der Krim erlebt, wir haben die Destabilisierung der Ost-Ukraine erlebt, und ich sage ganz offen: Wir haben glücklicherweise in Europa gemeinsam gehandelt. Wir haben gemeinsam Sanktionen verhängt und gesagt, das ist eine Verletzung unserer Prinzipien, das werden wir nicht zulassen.
(Beifall)
Aber jetzt arbeiten wir daran, diesen Konflikt im Normandie-Format zu lösen. Und gerade am letzten Freitag hatten wir Gespräche in Frankreich – in Paris –, die uns hoffen lassen, dass zumindest der Waffenstillstand halten könnte. Immerhin wurden die Wahlen in Donezk und Lugansk verschoben.
Aber, meine Damen und Herren, das ist einer von vielen Konflikten. Ich bin überzeugt: Wir müssen unsere Außen- und Entwicklungspolitik deutlich stärker darauf ausrichten, Konflikte zu lösen und Fluchtursachen zu bekämpfen.
(Beifall)
Wir werden uns auch finanziell deutlich stärker engagieren müssen als heute. Die hierfür notwendigen Entscheidungen müssen schnell getroffen werden.
All dies wird Europa wieder verändern. Genauso wie sich Europa nach den Umbrüchen in Mittel- und Osteuropa vor 25 Jahren tiefgreifend verändert hat.
Natürlich werden wir uns weiter mit der Verbesserung unserer Wettbewerbsfähigkeit beschäftigen. Natürlich werden wir uns mit der Digitalisierung unserer Gesellschaften beschäftigen, mit einer nachhaltigen Entwicklung, mit einer gemeinsamen Energiepolitik, mit Freihandelsabkommen mit anderen Ländern nach Maßgabe unserer Prinzipien. Gerade jetzt wird ja ein wirtschaftlich starkes Europa, das die Chancen des Binnenmarkts nutzt, mehr denn je gebraucht. Und dazu müssen wir auch die wirtschaftspolitische Koordinierung in der Eurozone verbessern und auf dieser Grundlage die Gründungsfehler der europäischen Wirtschafts- und Währungsunion beheben. Und Deutschland und Frankreich werden ihren Beitrag dazu leisten.
(Beifall)
Doch die überaus große Zahl der Flüchtlinge verändert Europas Tagesordnung. Sie verändert sie noch einmal zusätzlich, und zwar nachhaltig, weil sie unsere Werte und Interessen als Europäer und weltweit in besonderer Weise herausfordert. Wenn es heißt, dass der Flüchtlingsandrang geordnet und im Ergebnis eingedämmt werden soll, dann führt kein Weg daran vorbei, dort anzusetzen, wo Flucht und Vertreibung verursacht werden. Dass das Zeit, Geduld und einen langen Atem braucht, das versteht sich von selbst. Wir in Europa – das erleben wir in diesen Monaten – sind mit den globalen Ereignissen eng verbunden, und zwar ganz unmittelbar – ob uns das gefällt oder nicht. Wir können uns von den globalen Ereignissen nicht mehr entkoppeln.
Noch nie seit dem Zweiten Weltkrieg waren so viele Menschen auf der Flucht wie heute – etwa sechzig Millionen. Nur diese eine Zahl macht die ganze Dimension der Aufgabe deutlich. Und niemand verlässt seine Heimat leichtfertig, auch nicht die, die aus wirtschaftlichen Gründen kommen.
(Beifall)
Aber denen müssen wir auch sagen, dass sie nicht bei uns bleiben können, damit wir denen wirklich helfen können, die tatsächlich unseren Schutz vor Krieg und Verfolgung brauchen.
(Beifall)
Dazu brauchen wir einen politischen Prozess zur Lösung der Krise in Syrien mit allen regionalen und internationalen Akteuren, mit einer stärkeren Rolle Europas. Den Nachbarstaaten Syriens müssen wir helfen, eine angemessene Perspektive für die Millionen Flüchtlinge zu bekommen. Europa hat hier gehandelt. Die Europäische Kommission hat Vorschläge zur besseren finanziellen Ausstattung gemacht – ich danke auch dem Parlament, das dies unterstützt –, und die Nationalstaaten müssen ihren Beitrag leisten.
Und die Türkei spielt eine Schlüsselrolle. Sie ist unser unmittelbarer Nachbar. Sie ist Ausgangspunkt der irregulären Migration. Die Türkei leistet Außergewöhnliches für mehr als zwei Millionen Flüchtlinge. Sie braucht aber verstärkt unsere Unterstützung bei der Versorgung, bei der Unterbringung von Flüchtlingen, bei der Grenzsicherung, beim Kampf gegen Schlepper. Der migrationspolitische Dialog, den die Europäische Kommission mit der Türkei begonnen hat, ist gerade deshalb von so großer Bedeutung. Und Deutschland wird diese Anstrengungen der Kommission bilateral unterstützen.
Genauso wichtig sind alle Bemühungen in Libyen, eine Einheitsregierung zu bilden. Europa unterstützt die Bemühungen des UN-Beauftragten León. Die gesamte Europäische Union ist bei der Bewältigung dieser Aufgabe gefragt. Wir dürfen in der Flüchtlingskrise nicht der Versuchung erliegen, in nationalstaatliches Handeln zurückzufallen – ganz im Gegenteil!
(Beifall)
Gerade jetzt brauchen wir mehr Europa! Wir brauchen mehr denn je den Mut und den Zusammenhalt, den Europa immer gerade dann bewiesen hat, wenn es darauf ankam. Deutschland und Frankreich sind dazu bereit. Und wir sind uns einig mit dem Präsidenten der Europäischen Kommission, der viele wichtige Vorschläge auf den Tisch gelegt hat, die wir jetzt konsequent umsetzen müssen. Wir sind uns einig mit dem Präsidenten des Europäischen Rates, der sehr engagiert daran arbeitet, die Zusammenarbeit mit den Herkunfts- und Transitländern zu verbessern. Und wir sind uns einig mit dem Europäischen Parlament, das in seiner Entschließung vom 10. September daran erinnert hat, dass nationale Alleingänge in der Flüchtlingskrise keine Lösung sind. Herr Präsident, wir danken Ihnen auch für unkonventionelle, schnelle Beschlüsse. Das war wichtig.
(Beifall)
Denn nur gemeinsam wird es Europa gelingen, die weltweiten Ursachen von Flucht und Vertreibung zu verringern. Nur gemeinsam wird es uns gelingen, kriminelle Schlepperbanden wirksam zu bekämpfen. Nur gemeinsam wird es uns gelingen, mit gemeinsam betriebenen Hotspots die Außengrenzen der Europäischen Union besser zu schützen und ein Europa ohne Binnengrenzen nicht zu gefährden. Und ich sage ausdrücklich: Auch der Schutz der Außengrenzen wird nur dann erfolgreich sein, wenn wir in unserer Nachbarschaft etwas zur Bewältigung der vielen Krisen tun, die sozusagen an unserer Haustür stattfinden.
(Beifall)
Meine Damen und Herren, nur gemeinsam wird es uns gelingen, EU-weite Rückführungsabkommen zu vereinbaren, um diejenigen, die keine Bleibeperspektive haben, tatsächlich wieder in ihre Heimatländer zu bringen. Nur gemeinsam wird es uns gelingen, eine faire und angemessene Verteilung von Flüchtlingen auf alle Mitgliedstaaten zu erreichen. Ein erster Schritt ist gemacht, und auch hier danke ich dem Parlament, oder der Mehrheit, für seine Positionierung.
Seien wir ehrlich: Das Dublin-Verfahren in seiner jetzigen Form ist in der Praxis obsolet. Es war in der Tat gut gemeint – ohne Zweifel –, doch unter dem Strich hat es sich angesichts der Herausforderung an unseren Außengrenzen als nicht tragfähig erwiesen. Ich setze mich deshalb dafür ein, dass wir ein neues Vorgehen für Fairness und Solidarität in der Lastenteilung vereinbaren. Ich begrüße die Arbeiten der Kommission, und ich glaube, es ist gut, dass Deutschland und Frankreich hier einer Meinung sind.
Und ebenfalls nur gemeinsam wird uns die gewaltige Integrationsaufgabe gelingen, die noch zu bewältigen ist. Zu ihr gehört, dass wir mit gutem Recht in Europa erwarten können, dass Menschen, die zu uns kommen, sich in unsere Gesellschaften integrieren. Das verlangt das Einhalten der hier geltenden Regeln genauso wie das Erlernen der jeweiligen Sprache. Aber umgekehrt haben auch wir die Pflicht, Menschen, die aus der Not zu uns kommen, mit Respekt zu begegnen, in ihnen Menschen zu sehen und nicht irgendeine anonyme Masse, völlig unabhängig davon, ob sie eine Bleibeperspektive haben oder nicht.
(Beifall)
Genau deshalb ist es auch so wichtig, dass die humanitären Mindeststandards eingehalten werden, die wir für die Unterbringung und Versorgung von Flüchtlingen und für die Durchführung der Asylverfahren vereinbart haben. Das sind wir ihnen, den Flüchtlingen, und uns selber schuldig. Denn Europa ist eine Wertegemeinschaft, eine Rechts- und Verantwortungsgemeinschaft, und das bedeutet für mich, dass wir uns an den Werten orientieren müssen, die wir in den europäischen Verträgen festgeschrieben haben: Menschenwürde, Rechtsstaatlichkeit, Toleranz, die Achtung von Minderheiten und Solidarität. Das bedeutet für mich, dass gesamteuropäische Herausforderungen nicht von einigen wenigen Mitgliedstaaten alleine zu lösen sind, sondern von allen gemeinsam.
Wir müssen erkennen: Selbst wenn wir versuchen würden, uns vollständig abzuschotten, sogar bewusst um den Preis, dass Menschen an unseren Grenzen zu Schaden kommen könnten, wäre damit niemandem gedient. Den betroffenen Menschen sowieso nicht, die trotzdem Mittel und Wege suchen und finden würden, um zu uns zu gelangen, und auch uns selbst in Europa nicht. Abschottung und Abriegelung im Zeitalter des Internets sind eine Illusion. Kein Problem wäre gelöst, sondern zusätzliche gravierende Probleme entstünden, denn die Bindung an unsere Werte und damit unsere Identität gingen verloren. Wenn wir das missachten, verraten wir uns selbst – nicht mehr und nicht weniger.
(Beifall)
Wenn wir das beachten, dann werden wir es schaffen, diese historische Bewährungsprobe zu bestehen und mehr noch, auch aus dieser Krise stärker hervorzugehen, als wir in sie hineingegangen sind. Dann werden wir es schaffen, auch global unsere Werte und Interessen überzeugend zu vertreten. Und das wird im Übrigen außerhalb Europas von uns auch erwartet.
Meine Damen und Herren! Die Beweggründe, wegen deren Menschen ihre Heimat verlassen, kennen wir doch aus unserer eigenen europäischen Geschichte nur allzu gut. Über Jahrhunderte hinweg war unser Kontinent nicht Ziel, sondern vor allem Ausgangspunkt von Flucht und Vertreibung und Migration. Jean-Claude Juncker hat in seiner Rede zur Lage der Union eindrucksvoll daran erinnert.
Heute ist Europa ein Raum, auf den viele Menschen aus aller Welt ihre Hoffnungen und Sehnsüchte richten, ein Raum, der Menschen träumen lässt. So wie ich und Millionen anderer Menschen in Mittel- und Osteuropa vor 25 Jahren von einem freien und geeinten Deutschland und Europa geträumt haben.
Wir müssen verantwortungsbewusst mit Europas Anziehungskraft umgehen. Und das heißt, wir müssen uns stärker um die kümmern, die heute in unserer Nachbarschaft in Not sind. Wenn wir diese Herausforderung als unsere gemeinsame europäische und globale verstehen, dann werden wir auch die ökonomischen und gesellschaftlichen Chancen dieser Bewährungsprobe erkennen und nutzen können. Und dann werden wir sehen, dass im Übrigen die Chancen größer sind als die Risiken.
Wir werden für unser Europa weiterhin viel Überzeugungsarbeit leisten müssen. Ich freue mich, dass nach Jahrhunderten von Krieg und Hass zwischen unseren beiden Völkern, lieber François Hollande, wir beide heute gemeinsam für diese gleichen Ziele kämpfen.
(Beifall)
Ich lade Sie alle ein, hier in diesem Hohen Hause gemeinsam diese Überzeugungsarbeit für unser Europa zu leisten. Jeder einzelne Abgeordnete spielt dabei eine wichtige Rolle. In Ihren Heimatstaaten, in Ihren Wahlkreisen, gegenüber der gesamteuropäischen Öffentlichkeit. Lassen Sie uns gemeinsam daran arbeiten, und zwar so, wie es Helmut Kohl 1989 hier im Europäischen Parlament mit Blick auf die Umbrüche in Mittel- und Osteuropa vorgeschlagen hat – ich zitiere ihn: „mit Klugheit und mit Augenmaß, mit Einfallsreichtum und Flexibilität.“
Herzlichen Dank!
(Beifall)
Manfred Weber, im Namen der PPE-Fraktion.– Sehr geehrte Frau Bundeskanzlerin Merkel, Herr Staatspräsident Hollande, lieber Jean-Claude Juncker, lieber Martin Schulz, liebe Kolleginnen und Kollegen! Vor 25 Jahren haben Ihre Vorgänger hier im Europäischen Parlament ein Bekenntnis abgelegt, dass Ihre beiden Völker für ein demokratisches Europa stehen. Heute haben Sie dieses Bekenntnis mit Ihrer Anwesenheit erneuert. Die deutsch-französische Freundschaft, die Verantwortung, die Ihre beiden Völker tragen, und die Zukunftsaussage, dass auch in den nächsten Jahrzehnten Frankreich und Deutschland ihre Zukunft in einem demokratischen Europa sehen: Dafür möchte ich zunächst herzlich Danke sagen.
(Beifall)
Vor 25 Jahren ging es in diesem Kontinent um die Umbrüche nach dem Zusammenbruch des Kommunismus. Heute steht die Flüchtlingsfrage als Herausforderung vor uns. Wenn wir große Aufgaben haben, dann finden wir Orientierung in unserer Grundrechtecharta. Das ist der Ort, wo die Ideen, die Erfahrungen, die wir Europäer in unserer Geschichte gemacht haben, konzentriert nachzulesen sind. Da steht: „Das Recht auf Asyl wird nach Maßgabe der Genfer Flüchtlingskonvention gewährt.“ Und es steht dort: „Kollektivausweisungen sind unzulässig.“
Liebe Kolleginnen und Kollegen, wir sprechen von Menschen. Und deswegen ist diese Grundrechtecharta für uns Orientierung. Von Individuen sprechen wir. Wenn die Türkei, wenn Jordanien, wenn der Libanon – teilweise arme Länder – in der Lage sind, Millionen Menschen, die vor dem Bürgerkrieg fliehen, Obdach anzubieten, dann muss doch auch dieses reiche Europa diese Kraftanstrengung erbringen können. Wir brauchen Mut, wir brauchen Ermutigung für diese Aufgabe, die vor uns steht. Es sei mir erlaubt, insbesondere Deutschland und Ihnen, Frau Bundeskanzlerin, dafür zu danken, dass Sie den Menschen in dieser Frage Mut machen. Danke dafür.
(Beifall)
Inhaltlich liegen große Aufgaben vor uns. Zunächst einmal ist es wichtig, die Bürgerängste ernst zu nehmen, die es natürlich auch gibt. Eine der Antworten, die wir den Menschen geben können, ist: Wir handeln bereits. Wir reden nicht nur, wir handeln. Wer hätte gedacht, dass heute deutsche und französische Soldaten im Mittelmeer im Einsatz sind und Leben retten? Wer hätte vor wenigen Monaten gedacht, dass wir eine Quote mit 160 000 Flüchtlingen beschließen können? Wer hätte gedacht, dass vor wenigen Tagen im Europäischen Rat beschlossen worden ist, auch die Außengrenzen ordentlich zu schützen und entsprechend dort Kontrollen durchzuführen? Wir handeln bereits!
Wir im Europäischen Parlament – das darf ich auch in Anwesenheit der beiden Staatenführer nicht verhehlen – sind enttäuscht aufgrund der Geschwindigkeit des Europäischen Rates und der Ratsmitglieder im Innenministerrat: Wir würden uns mehr Geschwindigkeit wünschen. Die Kommission hat bereits im Frühjahr Vorschläge vorgelegt, wir im Europäischen Parlament haben bereits Unterstützung signalisiert.
Und leider Gottes konnten wir den nationalen Egoismus, den es leider auch gibt, nicht schnell genug überwinden. Es zählt jetzt die Tat! Wir müssen gemeinsam handeln. Die Überlegungen, Herr Staatspräsident Hollande, die Sie zur Weiterentwicklung, zum Aufbau beispielsweise eines europäischen Grenzschutzes eingebracht haben, müssen jetzt von den Staats- und Regierungschefs beschlossen werden, damit die Kommission Rückendeckung für ihre Arbeit bekommt.
Wir stehen vor gewaltigen Aufgaben. Es wurde über Migration gesprochen, auch über Wirtschaft, über den Kampf gegen den Terrorismus. Da haben wir zwei politische Realitäten, die wir auch in diesem Europäischen Parlament finden. Das eine ist der Parteienstreit, der normale, richtige Parteienstreit in der Demokratie um den richtigen Weg, und dann die Abstimmung, die dann das Ergebnis bringt. Und die zweite Realität ist, dass es politische Kräfte auf dem Kontinent gibt, die den Menschen Angst machen, die etwas zerstören wollen, die etwas kaputtmachen wollen, nämlich das, was frühere Generationen von gewählten Politikern über Jahrzehnte hinweg aufgebaut haben. Das sind Kräfte, die Probleme beschreiben, aber keine Idee haben, wie man Probleme löst. Diese politische Realität nimmt leider Gottes zu; die Skepsis in Europa nimmt zu.
Wie schaut die Antwort aus? Die Antwort ist: Führung, mutige Führung. So, wie das frühere Generationen von Politikern auch gemacht haben. Ohne politische Führung hätten wir keine Osterweiterung erlebt, ohne politische Führung hätten wir keine Grenzkontrollen abgeschafft, hätten wir keine Währung aufgebaut, und wir hätten auch keinen Wohlstand, den uns der Binnenmarkt garantiert. Deswegen ist auch heute wieder der Zeitpunkt für politische Führung. Vor 26 Jahren waren Ihre Vorgänger das letzte Mal hier. Und wir können doch mit Stolz sagen: Wir sind stark, wir sind großartig als Kontinent, was ist in den letzten 26 Jahren alles erreicht worden! Und diese Geschichte müssen wir fortschreiben. Bitte zeigen Sie als die beiden Staatenlenker der beiden großen Völker Europas Ambition!
Wir wissen, dass wir eine Stärkung brauchen, eine Stärkung der Eurozone, eine Vertiefung der Eurozone, mehr außenpolitische Handlungsfähigkeit. Es kann nicht sein, dass ein Land mit einem Veto ganze Sanktionsbeschlüsse aufhalten kann. Wir brauchen mehr militärische Handlungsfähigkeit, auch das weiß jeder. Wir würden das Geld der Bürger in dieser Europäischen Union besser ausgeben, wenn wir es gemeinsam ausgeben. Deswegen bitte ich Sie: Haben Sie Mut zur Weiterentwicklung Europas! Das ist die Aufgabe der Staats- und Regierungschefs.
Und zu guter Letzt: Warum ist es dringlich? Warum muss es demnächst passieren? Weil die Welt nicht auf uns wartet. Während wir uns mit Griechenland beschäftigen, haben wir an den chinesischen Börsen einen großen Einbruch erlebt. Dort wird über den Wohlstand der Welt von morgen entschieden. Während wir über Migration reden, wird in Atlanta ein transpazifisches Freihandelsabkommen abgeschlossen, in dem 40 Prozent des Welthandels neu organisiert werden. Die Welt wartet nicht auf unsere internen Debatten! Deswegen muss Europa engagiert vorangehen.
(Beifall)
Jean-Claude Juncker hat vor wenigen Tagen hier gesagt: Es gibt zu wenig Europa, und es gibt zu wenig Union. Liebe Kolleginnen und Kollegen, sehr geehrte Frau Bundeskanzlerin, Herr Staatspräsident! Wir bauen auf Ihren Mut. Stellen wir uns mutig gegen die Angstmacher! Schaffen Sie mehr Europa! Schaffen Sie mehr Union!
Gianni Pittella, a nome del gruppo S&D.– Signor Presidente, onorevoli colleghi, Cancelliera Merkel, Presidente Hollande, la caduta del Muro di Berlino a mio giudizio è l'atto di nascita della nuova Europa.
La lezione che ancora oggi portiamo in noi è che la ricerca della libertà è una spinta inarrestabile. La libertà è una condizione umana, prima che politica. Nessun muro potrà fermarla. La seconda lezione riguarda la fragilità dei progetti politici. Trent'anni fa nessuno avrebbe pensato che il blocco comunista sarebbe scomparso. In due maniere muoiono i grandi progetti politici: quando sono sconfitti da un avversario esterno – è il caso del cosiddetto socialismo reale sconfitto dalle democrazie liberali – oppure scompaiono quando non credono più in se stessi, quando smarriscono il senso della propria storia. Questo è il rischio che oggi l'Europa corre e dobbiamo dircelo con franchezza, lo abbiamo visto con la crisi greca, ne avete parlato.
Il vero dramma non è stato il mancato pagamento di una rata, ma il fatto che per un attimo si è smarrito il senso dello stare insieme. Questo è il rischio che non dobbiamo più correre. Perché se l'Europa viene svilita ad un'aggregazione di Stati tenuta assieme da logiche di pura convenienza e di potenza, allora essa perde la sua ragion d'essere e si apre il vaso di Pandora che è fatto di egoismi, di secessioni, di forme di separatismo.
L'Unione innanzitutto è un progetto politico ed è la storia a dirci che nel passato la spinta franco-tedesca ha servito l'Europa perché ha avuto una visione dell'Europa, l'idea cioè che attraverso la riconciliazione tra popoli divisi da secoli di guerre si sarebbero gettate le basi per l'integrazione politica.
Oggi c'è bisogno di un nuovo inizio, di un nuovo progetto, di una nuova visione che dia il senso all'Unione e che veda protagonisti tutti gli Stati membri. Questo Parlamento e questa Commissione europea, guidati dal Presidente Schulz e dal Presidente Juncker, hanno dimostrato di essere all'altezza della sfida e se siamo riuniti in questa istanza oggi è anche perché le elezioni del 2014 e l'indicazione diretta del Presidente della Commissione europea hanno dato a questo Parlamento una nuova energia e una nuova forte leadership.
Dall'alto l'Europa non si costruisce e – fatemelo dire con cortesia ma con chiarezza – il modello intergovernativo è superato. L'Europa di popolo non si farà con la retorica, ma con azioni concrete che aiutino una solidarietà di fatto. Si è cominciato con l'immigrazione e bisogna andare avanti con coerenza e con fermezza.
Io apprezzo moltissimo le cose che ci ha detto oggi la Cancelliera Merkel, che noi diciamo da tempo, accoglienza e sicurezza, responsabilità, apprezzo molto che Lei abbia detto con grande fermezza che Dublino è superata. Sì, Dublino è superata! Bisogna rendere l'Unione più democratica e questo lo si realizza attraverso una riforma della governance e l'Unione economica e monetaria che rafforzi il ruolo del Parlamento europeo. Questa Istituzione è già il Parlamento di tutta l'Unione e dell'eurozona, bisogna dare inoltre all'Unione gli strumenti per affermarsi attraverso una capacità fiscale comune che possa sfociare in un meccanismo europeo di assicurazione contro la disoccupazione.
Dobbiamo batterci per una maggiore giustizia fiscale, perché è inaccettabile che, mentre ai cittadini vengono richiesti sacrifici, l'evasione e la frode fiscale sottraggano alle finanze pubbliche mille miliardi di euro ogni anno. Le tasse vanno pagate dove si fanno i profitti!
Dobbiamo garantire una maggiore giustizia sociale. Questo continente, l'Europa, è attraversato da una secessione silenziosa, poveri sempre più poveri e ricchi sempre più ricchi, il dumping sociale va azzerato!
E infine, rispetto a venticinque anni fa, siamo di fronte alla sfida del cambiamento climatico, ne ha parlato con passione, con fermezza François Hollande, grazie per questo forte appello vincolante per tutti perché a Parigi vi sia un grande successo!
E poi la politica estera, siamo sinceri su questo. Nel Medio Oriente, la diversità di approccio tra gli Stati membri nel definire chi sia il nostro principale avversario, Isis o Assad, indebolisce la nostra azione diplomatica. Serve una politica estera comune dell'Unione europea – cari colleghi, so che una parte di cittadini europei, anche tra i presenti, pensa che il declino dell'Unione sia ineluttabile. A questo fatalismo noi dobbiamo opporci. Ancora oggi valgono le parole di un grande europeo, François Mitterand, parole che egli pronunciò in questa sala, come da voi è stato ricordato: "Il nostro esaltante ruolo è di prevenire l'ineluttabile, di riuscire l'improbabile e di realizzare la speranza"!
(Applausi)
Ryszard Antoni Legutko, on behalf of the ECR Group.– Mr President, many have said today that the joint appearance of President Hollande and Chancellor Merkel is historic because it shows that the Franco-German engine of Europe is still powering on and we have a radiant future in front of us. But do you not think, President Hollande and Chancellor Merkel, that it is at least a part of the problem that one or two countries decide for the rest? All together we are 28, and 28 is far more than two.
Over the years, the EU of course evolved but my feeling is that its leadership has not. Chancellor Merkel, events have placed a burden of leadership on your shoulders. Your critics say, however – and they may have a point – that you sometimes forget about the difference between leadership and dominance. I get the impression that people across the European Union are concerned about that distinction, because it has become more and more a vital question, and that is part of the reason why we face this crisis over Europe’s future.
People are concerned that their viewpoint does not matter. Some are ignored, others are bullied, others still are vilified. People are concerned because they hear this deafening federalist rhetoric, not rooted in reality, and through that thin veil of rhetoric they see a ruthless power-play with President Hollande and Chancellor Merkel as major actors, more powerful than those who hold formal positions allegedly higher in the political hierarchy.
Chancellor Merkel, you spent your early years in a communist country. So did I. I remember a saying from the bad old days that communism is a system which courageously solves the problem it itself created. Toute proportion gardée, I think that the same could be said about the European Union. We created the euro system, and since day one we have been wrestling with the problems it generated, and solving those problems has led to more dominance and more disregard for the elementary rules of cooperation.
Turning to the issue of migration and refugees: again a similar story. Of course the EU did not create the problem but it failed to identify it soon enough and, let me add, it has not yet entirely succeeded in identifying it. I am just wondering: why invite the immigrants and then cancel the invitation? Why play a cat and mouse game with the Schengen procedures? Why this absolutely unbearable confusion of humanitarian, moral and political arguments that obscure the gravity of the crisis we are faced with?
This is not the language of dialogue. This is a language to obscure things. We cannot really talk to one another using that kind of language. It is preaching. It is not a dialogue: it is preaching. And there has been a lot of preaching in this Chamber this afternoon – and, as a matter of fact, every day.
So, it was your decision to suspend the Schengen rules and to open the German border, and it was your decision to close the border again. As far as I know, you did not consult any government, or any European institution for that matter. If this is not proof of dominance, what is? If one wants to have more proof, look at what happened last month at the Home Affairs Council. This is not the right way of doing things.
President Hollande, Chancellor Merkel, let me finish with the following plea, if you will. I urge you to be more responsive to reality. The more European hubris is riding high, the more people are being left behind, not listened to, and pushed outside a territory of respectability. This has lasted long enough and it cannot go on forever. European politics needs less self-adoration – of which you had an abundant sample of today – but it needs more freshness, clarity and fairness. Otherwise, the EU will increasingly be looked at with reluctance and disdain, if not outright hostility, and we do not want that, do we?
(Applause)
Guy Verhofstadt, im Namen der ALDE-Fraktion.– Herr Präsident! Zuallererst geht mein Dank an Sie, Kanzlerin Merkel. Sie haben Mitgefühl, Verständnis und Führung in der Flüchtlingskrise gezeigt – und das in einer Zeit, in der es in Europa an all diesen drei Dingen mangelt. Danke dafür!
(Beifall)
Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de vous voir ici, au Parlement européen. Vous venez ici plus souvent, je pense, qu'à l'Assemblée nationale. C'est mieux ici, au berceau de la démocratie européenne, et je dois vous dire que je partage pleinement l'analyse que vous avez faite.
Chers collègues, nous vivons en fait une crise, profonde, comme le président l'a indiqué, que, moi, j'appelle une polycrise: c'est une crise des réfugiés, de l'économie, de l'euro, de la perte évidente de notre influence géopolitique.
This crisis is an existential crisis. Let us face the reality, this multiple crisis – and I know that a number of people in this House will like this – puts the existence of the European project itself in danger. If tomorrow the euro disappears or if Schengen falls apart, then what are we left with in Europe? Only a loose confederation of nation-states? We will be weak economically, and insignificant on the world stage. That will be the result.
(Applause)
And let us not be naive. It will be the Americans and the Chinese who will dictate our economic standards here in Europe; and it will be Assad and Putin who will decide on peace and stability in Europe. (As Putin already finances some right-wing parties in Europe, maybe that is the normal turn of events.)
What I want to make clear in this debate today with you, Chancellor Merkel and President Hollande, is that the source and origin of every one of these crises is in fact exactly the same: it is a lack of common governance; it is a lack of shared sovereignty. It is the lack of unity in Europe that is the cause of the crisis.
(Applause)
And Mr Legutko, you say ‘Yes, Europe is the problem’ and ‘Europe creates and solves the problems’, but when 20 million citizens in the 19th and 20th centuries were slaughtered in Europe it was not because of ‘Europe’, it was because of nationalism and populism.
(Applause)
We cannot overcome the refugee crisis and we cannot keep Schengen if we do not have a common asylum policy, a common migration policy and common border and coastguard control. We cannot overcome the euro crisis without one government for the euro and one treasury. We cannot overcome our economic weaknesses if we do not liberate ourselves of 28 national regulators in all the markets of the future – digital, energy and capital. And we shall not overcome our geopolitical insignificance if we do not embrace real foreign policy in Europe, a single representation in the international institutions and, at the very least, a defence community in the European Union.
(Applause)
To achieve this in the final years of this decade, and to make sure that this decade does not become a lost decade for a number of people and for the European project, I think we have to change three bad attitudes: firstly, l’Europe à la carte; secondly, the step-by-step approach that we embrace; and, thirdly, our clouded and outdated view of the world.
First of all, l’Europe à la carte. There is not one Union. What are you talking about? There are at least 10 unions. There is ‘the 28’, there is Schengen, there is the euro, there is the patent, there are the opt-ins and the opt-outs, the enhanced cooperation, the derogations – it is chaos at the moment – and Europe needs one strong heart to survive in the future.
Secondly, the step-by-step approach: maybe it worked in the good times in the past, but not in the modern world. It is always too little too late. From time to time, in every society, you have to take a big leap forward, to adapt yourself and to resolve all the resistance to necessary change – as France did, for example, after the Revolution when it kicked out an old autocratic regime and created the rule of law, and what Germany did when it created the Zollverein and became a modern economy, the powerhouse of Europe in the economic field. That is also what we need at the European level.
I have only one appeal to you, Chancellor Merkel and President Hollande, which might not be in the name of the whole Parliament but in the name of a big majority here: I call upon you to meet this challenge together with us, the European Parliament. It is your historic responsibility to do that, exactly like your predecessors did 25 years ago. Look a bit more closely into this historic task, even if you are facing some less important electoral challenges in the near future.
(Applause)
Gabriele Zimmer, im Namen der GUE/NGL-Fraktion.– Herr Präsident, Frau Bundeskanzlerin, Herr Präsident! Vor 25 Jahren haben damals Ihre Vorgänger – Kanzler Kohl und Präsident Mitterrand – gemeinsame Initiativen ergriffen, um den europäischen Integrationsprozess voranzutreiben, und zwar vor dem Hintergrund der osteuropäischen Demokratiebewegung. Das sind konkrete Vorschläge gewesen. Wir haben sie auf dem Tisch gesehen, ich habe sie selbst nachgelesen. Aber die Zeiten haben sich geändert. Für viele repräsentieren Sie in Ihrer Funktion das alte Europa, das versagt hat. Und, Frau Merkel: Ihnen kann ich nicht wegnehmen, dass Sie maßgeblich Verantwortung dafür tragen, dass zum Beispiel die Gemeinschaftsmethode abgelöst worden ist durch die Unionsmethode. Das hat mit dazu beigetragen, dass es zu einer Spaltung innerhalb der Europäischen Union, einer Spaltung in starke – ökonomisch starke, politisch starke – und schwache – politisch schwache und ökonomisch schwache – Länder gekommen ist.
Sie sagen beide, dass die EU mehr Wohlstand gebracht hat. Nein! Zuletzt hat die EU mehr Armut im Süden und die Spaltung der EU gebracht. Eine EU, in der Finanzminister der Eurogruppe diktieren, wie Solidarität und Lebensbedingungen zu definieren sind, wird von den Menschen abgelehnt. Eine solche Union wahrt ja noch nicht einmal den Anschein der Habermas‘schen Fassadendemokratie.
Haben Sie sich einmal gefragt, warum trotz der knallharten Erpressung durch die Eurogruppe die Menschen in Griechenland wieder Syriza und Tsipras vertrauen und nicht jenen, die Teil des alten Systems und damit Teil des alten Europas sind? Mit den Memoranden ging es um die Rettung deutscher, französischer und niederländischer Banken. Die Gewinner der sogenannten Euro-Rettungspakete sind diese Länder. Deshalb fordern wir von Ihnen gerade Initiativen für den Schuldenschnitt. Und die Krisengewinne sollten in einen Fonds zur Armutsbekämpfung in den Krisenländern fließen. Ich könnte mir auch einen Schuldenerlass für Investitionen in erneuerbare Energien und Maßnahmen gegen den Klimawandel vorstellen.
Es ist moralische und juristische Pflicht, Flüchtlinge menschenwürdig aufzunehmen. Das ist nicht die Praxis in der EU. Es ist höchste Zeit, Dublin ad acta zu legen und eine gemeinsame europäische Asyl-/Migrationspolitik zu entwickeln, die tatsächlich diesen Namen verdient. Sie haben gesagt: Denen sagen, die nicht bleiben können: Zurück in sichere Herkunftsländer. Dazu gehören also Kosovo, die Türkei. Gehört künftig auch Eritrea dazu? Das möchte ich schon konkret wissen. Es ist logisch und vernünftig, die Zweitaufnahme nach Bevölkerung und Wirtschaftskraft in den Ländern festzulegen. Diese Vorschläge liegen doch auf dem Tisch. Aber der Umgang mit Griechenland und auch mit den Flüchtlingen hat uns dieses, genau dieses Versagen der Europäischen Union vor Augen geführt. Von einer solidarischen Gemeinschaft Gleicher kann leider keine Rede sein. Unter dem Schwert der Kürzungsdiktate können die europäischen Werte nicht verteidigt werden. Das muss klar sein. Also muss die Kürzungspolitik aufhören, diese Austeritätspolitik zu Lasten von bestimmten Bevölkerungsgruppen.
Wir haben es im Ergebnis dessen mit einem Rückzug ins Nationale zu tun, nationalistische und ausländerfeindliche Kräfte sind im Aufschwung, nicht nur in Frankreich und in Deutschland. In Deutschland haben in diesem Jahr bereits 200 Flüchtlingsunterkünfte gebrannt. Deshalb ist es so ermutigend, wenn auf der anderen Seite viele Menschen dastehen und hilfsbereit sind, helfen wollen, etwas leisten wollen. Aber diese müssen von uns – von der EU und von der Politik – ermutigt werden, wir dürfen sie nicht alleine lassen. So geht die Gemeinschaft kaputt!
Ich möchte Sie fragen: Ja, vielleicht wollten Sie beide die alte Achse wieder beschwören, doch der deutsch-französische Motor stottert.
Was nun, Frau Merkel und Monsieur Hollande? Ihre Reden sollten Mut machen. Sie haben viele wichtige Themen angesprochen. Aber Ihrer Rede fehlte auch jegliche Perspektive für mehr Demokratie und für eine Sozialunion innerhalb der Europäischen Union. Das ist ein riesengroßes Manko. Bitte stellen Sie sich dieser Herausforderung!
Rebecca Harms, im Namen der Verts/ALE-Fraktion.– Herr Präsident, Frau Bundeskanzlerin! Ich habe mich gefreut über die Entscheidung, dass Sie zu uns kommen wollen, um hier im Europäischen Parlament über die sehr schwierige Situation zu reden, in die die Europäische Union nicht erst mit der Flüchtlingskrise geraten ist, sondern in der wir eigentlich schon länger stecken. Guy Verhofstadt hat von der poliformen Krise gesprochen. Ich würde auf gut Deutsch einfach mal sagen, wir haben eine ganze Reihe von Krisen, über die wir fortdauernd reden. Und wir kommen nicht weiter, wenn wir immer dann, wenn eine neue, große Zuspitzung stattfindet, wie jetzt die rund um die Flüchtlinge, wenn wir dann das, was wir vorher am Wickel hatten und nicht fertig gearbeitet haben, wieder liegen lassen. Ich glaube, wenn Sie Vertrauen schaffen wollen innerhalb der Europäischen Union, in ihre Handlungsfähigkeit – und ich wünsche mir wirklich, dass das gelingt –, dann müssen Sie nochmal zurückkommen zu dem, was liegen geblieben ist, was die Stabilität der gemeinsamen Währung angeht.
Wenn Sie die Debatten im Europäischen Parlament ernsthaft verfolgen, dann werden Sie feststellen, dass wir hier seit langem mit großer Mehrheit der Auffassung sind, dass eine gemeinsame Währung ohne gemeinsame Fiskal- und Wirtschaftspolitik, ohne eine Regierung in diesem Bereich, nicht nachhaltig und dauerhaft funktionieren kann. Und ich denke, dass mit Ihnen beiden – Frau Merkel und Herr Hollande – hier genau die richtigen sitzen, um uns aus dieser Verkantung in dieser Frage rauszubringen, weil die Franzosen das vor Kurzem nochmal angestoßen haben. Die Franzosen mussten sich lange bewegen in der Sache Souveränität. Aber die Deutschen müssen sich auch mal bewegen in ihrer Fixierung allein auf die Schuldenproblematik und die Geldwertstabilität. Da sind zwei Welten, die zusammengebracht werden müssen, und wenn uns das nicht gelingt, dann gelingt uns die Stabilität nach innen nicht, und dann werden wir nie in der Lage sein, die großen Krisen, die um uns herum wachsen, so in Angriff zu nehmen, wie das von dem immer noch starken Europa eigentlich zu erwarten ist.
(Beifall)
Frau Merkel, ich war am Bahnhof in Budapest – Keleti –, als Sie in Deutschland die Entscheidung getroffen haben, dass Dublin nicht mehr funktioniert. Ich fand das genauso großartig wie die Menschen, die da auf dem Bahnhof von Viktor Orbán in eine irrsinnige Situation gebracht worden waren. Ich finde das richtig, dass Sie in dieser Situation vorgeprescht sind und dann – unterstützt von Österreich, aber auch Schweden und einigen anderen – gesagt haben, wir müssen unsere Flüchtlingspolitik neu aufstellen. Ich habe jetzt gehört, dass Sie und François Hollande der Meinung sind, dass das, was unser Kommissionspräsident Juncker in seiner Rede zur Lage der Europäischen Union gesagt hat, die Linien sind, die jetzt für eine neue Flüchtlingspolitik und Einwanderungspolitik in der Europäischen Union auch von Ihnen geteilt werden.
Wenn wir davon ausgehen, dass europäische Werte und Menschenrechte zählen sollten, ist es für mich fragwürdig, wenn es jetzt darauf hinausläuft, dass wir unsere Außengrenzen nicht besser kontrollieren, sondern dass wir an unseren Außengrenzen wieder auf Abschottung und quasi auf Militarisierung setzen. Das funktioniert nicht. So werden wir aus diesen Flüchtlingsdramen nicht herauskommen.
Ich möchte Ihnen auch sagen, dass ich es richtig finde, mit Präsident Erdoğan zu reden, weil ich weiß, dass wir nicht alle Probleme der Flüchtlinge aus Afrika und Asien hier bei uns lösen können. Ich finde es richtig, mit ihm darüber zu reden, dass die Türkei ihren Beitrag leisten muss. Aber ich finde es falsch, nicht anzusprechen, dass seine Eskalation gegenüber den Kurden die Probleme der Region verschärft und nicht löst. Eine bessere Situation in der Türkei kann nur erreicht werden, wenn die innere Eskalation aufhört und auch Präsident Erdoğan von Ihnen dazu gebracht wird, dass er zurückkehrt auf den Weg der Demokratie in der Türkei.
Lassen Sie mich noch einen Punkt ansprechen: Verunsicherung hat Sie ja hierhergebracht, Frau Merkel, Herr Hollande – Verunsicherung unter Bürgern. Im Moment fürchten Hunderttausende von Arbeitnehmern in der Europäischen Union um ihre Zukunft. Das gilt nicht nur für die direkt bei VW Beschäftigten. Das gilt auch für alle die, die in der Zulieferindustrie tätig sind, und die arbeiten nicht nur in Deutschland, sondern in vielen europäischen Ländern, auch außerhalb der Europäischen Union. Das ist das Ergebnis eines unglaublichen Industrieskandals und einer kriminellen Energie bei VW, die oft genug gegeißelt worden ist. Aber ich möchte Ihre Anwesenheit hier nutzen, um Ihnen zu sagen, dass eine vermeintlich gut gemeinte Protektion der Autoindustrieinteressen, die insbesondere Sie als die bekannte Auto-Kanzlerin, Frau Merkel, gewährleistet haben – bei dieser Sache hat Ihnen aber auch immer mal wieder Herr Sarkozy, zuletzt auch Herr Hollande, assisiert – dass diese vermeintliche Verlängerung von Interessen der Industrie in die europäische Gesetzgebung hinein, wenn es um Klima und um Umwelt geht, falsch war und dass genau diese Protektion die Hybris in Unternehmen wie VW gefördert hat.
Der Klimagipfel, Herr Hollande, auf den wir Europäer sowieso mit einer Mogelpackung gehen, weil unsere 2030-Ziele nicht reichen, um das 2-Grad-Ziel zu schaffen, darf nicht auch noch zusätzlich dadurch belastet werden, dass wir weiter zu dieser alten Protektion der Autoindustrie stehen. Es muss ein neues Zeitalter auch in der Autoindustrie eingeläutet werden.
Nigel Farage, on behalf of the EFDD Group.– Mr President, nobody in their right mind would not agree that it was a sensible thing to do, back in the 1950s, to get France and Germany together round the table to break bread with each other, to have a trade deal and to work as sovereign democratic nations together for peace. All of that was absolutely right and high-minded.
Sadly, the whole thing has become corrupted. Tony Blair said that the EU today is no longer about peace, it is about power. How right he was, and how that power has shifted. When Kohl and Mitterrand came here representing their countries 25 years ago, it was a partnership of equals. But no longer. France is now severely diminished, trapped inside a currency from which, frankly, it cannot recover and the French voice in this relationship and in Europe is little more now, frankly, than a pipsqueak. It is an irony, is it not, that a project that was designed to contain German power has now given us a totally German-dominated Europe.
Just look at the euro. Germany has a currency that is undervalued by 20% with a growing and massive trade surplus. Most growth in the German economy since the collapse of 2008 has indeed been in exports to other eurozone countries, such as your very big arms sales to countries like Greece, Chancellor Merkel. And when we have a general election that says a country like Greece wants to change direction, well I am sorry, but that now must be brushed aside because the Germans do not want it.
In what must count as perhaps the worst piece of public policy seen in modern Europe for half a century, when you compounded the already failing and flawed EU common asylum policy by saying to the whole world ‘please come to Europe’ – and we saw, frankly, virtually a stampede, and we learn that 80% of those that are coming are not Syrian refugees – in fact what you have done is to open the door to young, male, economic migrants, many of whom, I have to say, behave in a rather aggressive manner, quite the opposite to what you would ever expect to see from any refugee. Yet when that failure is met by objections from countries like Hungary their opinions are crushed.
This is not a Europe of peace. It is a Europe of division. It is a Europe of disharmony. It is a Europe that is a recipe for resentment. And yet, faced with all this failure, both of you, President Hollande and Chancellor Merkel, said the same thing today. You said Europe is not working so we must have more Europe: more of the same failing.
Well, there is, I think, a bright star on the horizon. It is called the British referendum and, given that none of you want to concede Britain the ability to take back control of our own borders, a Brexit now looks more likely than at any point in modern time. I hope and pray that Britain voting to leave the European Union will be the beginning of the end of a project which, however noble its original intentions, has gone rotten.
(Applause from the EFDD Group)
Marine Le Pen, au nom du groupe ENF.– Merci Madame Merkel de nous faire le plaisir de venir aujourd'hui avec votre vice-chancelier, administrateur de la province France.
Monsieur le Vice-chancelier, j'aurais aimé pouvoir vous appeler Monsieur le Président de la République par respect pour votre fonction mais, pas plus que votre prédécesseur, vous n'exercez cette présidence.
Un président de la République ne pourrait pas dire: "Le souverainisme, c'est le déclinisme", comme vous venez de le faire, parce que le président de la République est garant de la Constitution française et que le titre Ier de la Constitution française est: "De la souveraineté."
Un président de la République ne peut ignorer avec constance les intérêts de la France. L'intérêt de la France n'est pas de se soumettre aveuglément à une politique décidée à Berlin, à Bruxelles ou à Washington.
Son intérêt et votre devoir, c'est de défendre sa souveraineté. L'intérêt de la France, ce n'est pas de donner ce spectacle affligeant d'une France à la remorque de l'Allemagne sur la question migratoire.
Quand, dans un geste parfaitement irresponsable, la chancelière Merkel dit qu'il faut accueillir 800 000 migrants à bras ouverts, vous applaudissez. Quand, quelques jours plus tard, elle suspend Schengen et veut maîtriser ses frontières, vous applaudissez encore, donnant de la France l'image désolante d'un pays à la dérive, titubant sur une question pourtant si essentielle à la sécurité, à la prospérité et à la défense de l'identité de la France.
L'intérêt de la France, c'est aussi de ne pas abdiquer face au Dr Schaüble quand se décide la politique économique du continent, alors même que cette politique est synonyme de chômage massif, de précarité et d'effondrement de notre système de protection sociale. C'est au contraire de résister et d'empêcher la Grèce, les autres pays du sud de l'Europe, puis la France de s'engluer dans une spirale austéritaire sans fin, dans le seul objectif de sauver l'euro et le modèle économique allemand de bas salaires.
Vous venez tous deux ici en séance de rattrapage car votre Union européenne est en train de s'effondrer, aggravant les assauts migratoires comme les assauts économiques, et obligée de se maintenir par le chantage, la menace et l'intimidation.
Votre modèle, c'est la vassalisation aux États-Unis, l'austérité, la concurrence déloyale, la surveillance massive des citoyens, le dumping social, la submersion migratoire. Je porte un autre modèle qui rassemble aujourd'hui les peuples d'Europe, celui de l'indépendance, de l'Europe des nations dans un monde multipolaire, du protectionnisme intelligent - eh oui-, des libertés individuelles, de la défense de notre sécurité et de nos identités par l'arrêt total de l'immigration de masse.
Certains résumeront en disant que je suis l'anti-Merkel, j'en accepte l'augure.
Je ne vous reconnais pas, en effet, Madame, le droit de disposer de nous dans une tentative absurde d'une domination allemande de l'Europe. La défense des intérêts allemands ne justifie pas la vassalisation des autres peuples d'Europe.
Je suis, dans cet hémicycle, la voix des Européens libres, de nos peuples souverains qui se détournent de l'Union européenne, parce qu'ils ont soif de nation. Je suis la représentante du peuple français qui se détourne de vous, Monsieur Hollande, comme il s'est détourné hier de M. Sarkozy, parce qu'il a soif de France.
(Applaudissements du groupe ENF)
Bruno Gollnisch (NI).– Monsieur le Président, Madame la Chancelière, bienvenue à Strasbourg, siège symbolique, mais je vous le signale, très menacé, de ce Parlement.
Vous assumez l'écrasante responsabilité, théorique au moins, de la direction de deux grands États fondateurs de l'Union. Or, cette Europe occidentale, et particulièrement la France et l'Allemagne, sont, hélas, des pays en déclin. Déclin démographique, économique, social, culturel, politique, spirituel et, Monsieur Hollande, ce n'est pas le fait des souverainistes.
En voyant, ce midi, Sa Majesté le roi d'Espagne, je pensais, par-devers moi, que la première des grandes guerres civiles européennes à avoir opposé nos nations fut, précisément, en 1870 la candidature d'un prince Hohenzollern au trône d'Espagne. Il est bon – on l'a répété à satiété – que ces conflits se soient apaisés.
Mais à quoi auraient servi tant de souffrances, de sacrifices, de labeur, d'espérance, si c'est pour s'intégrer à un espace ouvert à la concurrence déloyale de produits fabriqués, dans des conditions d'esclavage, par la main d'œuvre d'États sans lois sociales, sans salaire minimum, sans protection des travailleurs et sans liberté syndicale? À quoi bon se vanter d'une indépendance chèrement acquise, si c'est pour se soumettre à la volonté de la superpuissance d'aujourd'hui?
Vous nous avez parlé de garanties, Monsieur Hollande. Avez-vous donc oublié que, rien que cette année, les États-Unis d'Amérique ont volé 9 milliards d'euros à la banque française BNP Paribas, sans un mot de protestation de votre part?
J'entendais M. le Président Schulz dire devant le roi d'Espagne que le défi de notre époque était l'immigration. Quand Jean-Marie Le Pen annonçait que ce serait le cas, il y a plusieurs décennies, on l'accusait déjà d'agiter des craintes infondées.
Vous vous dites satisfait d'avoir réparti 160 000 réfugiés politiques ou assumés comme tels. Cependant, cette Europe, qui n'a que les droits de l'homme à la bouche, a fermé la porte à deux réfugiés indiscutables, qui ont eu le tort de nous informer sur les pratiques d'espionnage du gouvernement de Washington. Il s'agit de Julian Assange et d'Edward Snowden, toujours retenus en dehors de nos frontières.
Jamais depuis l'abolition théorique des frontières, on n'a construit autant de murs, de clôtures et de barbelés. L'incohérence est partout, comme sur le plan international. Quant aux politiques américano-européennes, ce sont elles qui ont contribué à la destruction de l'Iraq et de la Syrie.
En un mot comme en cent, nous voudrions plus de respect des identités nationales, de la volonté des peuples, plus de protection de nos intérêts, plus de liberté, moins de bureaucratie et, surtout, la restauration des valeurs familiales, culturelles, spirituelles qui ont fait la grandeur de notre civilisation.
Êtes-vous prêt à entendre le grondement des peuples qui monte? Il est tard, il est déjà très tard. Dieu veuille qu'il ne soit pas trop tard.
(Applaudissements des députés non-inscrits)
Angela Merkel,Bundeskanzlerin der Bundesrepublik Deutschland.– Meine Damen und Herren, liebe Kolleginnen und Kollegen! Ich bedanke mich bei den Rednern, die uns Mut gemacht haben – Mut, die Herausforderungen anzunehmen. Europa ist immer auch nur dann funktionsfähig, wenn wir Respekt vor der Meinung des anderen haben. Wir sind im Europäischen Rat 28 Mitgliedstaaten. Deutschland und Frankreich können eine gemeinsame Position entwickeln. Das Gute ist, dass wir oft schon einen gewissen Weg zurücklegen müssen, um diese gemeinsame Position zu bekommen. Das Wesen des Kompromisses liegt schon in jeder deutsch-französischen Einigung. Aber natürlich haben wir nur eine Einigung, wenn alle 26 anderen auch mitmachen.
Das, was Sie im Europäischen Parlament an Impulsen geben, die Redner, die Mut gemacht haben – das versuchen wir aufzunehmen. Auf der anderen Seite sind wir auch Vertreter unserer nationalen Staaten, unserer nationalen Parlamente. Deshalb werbe ich an dieser Stelle noch einmal dafür – was ja zum Teil schon recht gut funktioniert –, immer wieder auch diesen Kontakt zu den nationalen Parlamenten und zu den Gedanken, die dort geäußert werden, zu suchen, denn ohne diesen Brückenschlag werden auch diejenigen, die im Rat sitzen, die ihren nationalen Parlamenten natürlich zur Rechenschaft verpflichtet sind, richtigerweise, demokratischerweise nicht in der Lage sein, Europa voranzubringen. Deshalb sind die Parlamente so wichtig. Und durch den Lissaboner Vertrag hat das Europäische Parlament ja noch einmal an Bedeutung gewonnen.
Zweitens möchte ich darauf hinweisen, dass wir als Europa – wenn man den letzten Rednern zugehört hat muss man ja aufpassen, dass man nicht ein bisschen depressiv wird – dass wir in Europa doch auch Erfolge haben.
(Beifall)
Wir haben Erfolge zum Beispiel bei der Vorbereitung der Klimakonferenz. Die europäischen Beschlüsse, ganz zentral auch durch das Europäische Parlament unterstützt, geben François Hollande Rückenwind, international für ambitionierte Verpflichtungen zu werben. Und diese Konferenz COP 21 wird sehr, sehr sorgfältig, gut und ambitioniert vorbereitet, und wir haben gute Chancen, wenn wir das gemeinsam machen, in Paris etwas zu erreichen, was wir in Kopenhagen noch nicht erreichen konnten. Ich bitte hier alle um Mitarbeit, weil das eine gute Botschaft an die internationale Gemeinschaft wäre und im Übrigen auch etwas, womit wir Fluchtursachen bekämpfen. Warum fliehen denn viele aus Afrika? Weil sie eben keine Chance haben, nicht nur wegen Krieg und Terrorismus, sondern auch wegen Hunger und Not. Deshalb müssen wir alles tun. Und ein gutes Klimaabkommen ist ein Beitrag dazu, Flüchtlingskrisen zu verhindern.
(Beifall)
Dann möchte ich nur noch zwei Bemerkungen machen. Die eine ist: All die, die irgendetwas von Grenzschließungen zwischen Deutschland und Österreich gesprochen haben, die lade ich zu einem Besuch an die deutsch-österreichische Grenze ein. Manfred Weber kann vielleicht bestimmte Punkte des Grenzübertritts zeigen. Von Schließen einer Grenze kann nicht die Rede sein. Nur falls das noch nicht bis zu Ihnen gedrungen ist, wollte ich darauf nochmal hinweisen.
Frau Harms, ich habe eine Bitte an Sie. In Europa gibt es viele Arbeitslose, und Sie selber haben davon gesprochen, wie viele Menschen gerade auch durch die Automobilindustrie Arbeitsplätze haben. Und es ist etwas passiert bei VW, was der dringenden Aufklärung bedarf, wo wir Transparenz brauchen und wo ich den Eindruck habe, das Unternehmen tut das auch. Aber bitte nutzen Sie diesen Sachverhalt nicht dazu, etwas zu tun, was Sie vielleicht aus Ihrer politischen Überzeugung überhaupt gerne tun würden, nämlich das Automobil als Ganzes sozusagen zu verdammen und damit Tausende und Abertausende von Arbeitsplätzen in Europa zu gefährden! Das sollten wir nicht tun.
(Beifall)
Frau Harms schüttelt den Kopf. Dann ist es gut, und dann ist es vernünftig. Wir haben in Europa eher zu wenige Arbeitsplätze als zu viele. Aber ich nehme das zur Erkenntnis und freue mich darüber.
Ich möchte mich bedanken für diese Diskussion hier und für die Tatsache, dass Sie uns als Gäste hier empfangen haben, und möchte auch für mich erklären, dass ich gerne weiter mit dem Europäischen Parlament zusammenarbeiten möchte.
Herzlichen Dank!
(Beifall)
François Hollande, président de la République française.– Monsieur le Président, à mon tour, je voudrais remercier tous ceux qui sont intervenus dans ce débat, qui, de ce point de vue, a été éclairant.
Pourquoi sommes-nous là, la chancelière et moi- même? Pourquoi nous deux? Parce que nous serions les pays les plus peuplés d'Europe? Ce n'est même pas vrai. Parce que nous serions les principales économies? Sans doute. Mais parce qu'il y a eu deux guerres au cours du dernier siècle qui ont opposé l'Allemagne et la France. Et c'est l'Allemagne et la France, au lendemain de cette tragédie, qui ont voulu que l'Europe puisse se faire à partir de ce que le continent avait subi comme horreurs.
C'est la raison pour laquelle les responsables de nos deux pays, français et allemands, ont toujours voulu être à l'initiative de constructions européennes nouvelles. Cela a été le cas pour le général de Gaulle et Konrad Adenauer, et nous avons, ensemble, la chancelière et moi-même, rappelé ce qu'avait été le traité de l'Élysée. Puis, cela a été François Mitterrand et Helmut Kohl – pas seulement eux d'ailleurs – qui ont fait franchir à l'Europe des étapes nouvelles. Alors, c'est pour cela que nous sommes ici, en fidélité par rapport à l'histoire et aussi par rapport aux responsabilités qui doivent être les nôtres.
Vous avez voulu évoquer ce que pouvait être l'avenir de l'Europe, les uns et les autres. Cet avenir, il doit être celui du renforcement de l'Europe. Il y a plusieurs voies et elles ont été évoquées ici d'une façon ou d'une autre. Il y a la voie de l'entre-deux, ce que nous connaissons, à savoir d'en rester là, avec une Europe à vingt-huit qui n'est pas facile à diriger, dans laquelle il n'est pas facile d'organiser la délibération. De cette Europe à vingt-huit, j'en ai l'expérience maintenant depuis trois ans – moins que la chancelière Merkel –, mais les décisions que nous prenons au Conseil européen sont des décisions à l'unanimité. Quand bien même la France et l'Allemagne seraient d'accord – faut-il encore y parvenir –, il faudrait encore convaincre les vingt-six autres.
Sur la Grèce, sur les réfugiés, c'est à vingt-huit que nous avons décidé et pas à deux. C'est à vingt-huit que nous avons pris la responsabilité de l'asile, parce que nous sommes Européens et que nous avons des valeurs et des principes, et que nul ne peut, d'ailleurs, en vertu de conventions internationales qui vont bien au-delà de l'Europe, interdire à ceux qui sont en fuite, qui sont obligés de se protéger, d'être accueillis, ici, en Europe. Ceux qui s'y refuseraient ne manqueraient pas simplement à l'honneur d'être Européens mais tout simplement à leur devoir devant la communauté internationale.
Nous agissons à vingt-huit et il y a donc, face à cette Europe qui a du mal à décider, une deuxième voie possible: la voie du renforcement. C'est celle sur laquelle, je pense, Mme Merkel et moi-même, nous voulons travailler avec vous. Parce que rien ne se fera sans le Parlement européen. La voie du renforcement de la politique étrangère et de sécurité commune a été évoquée par plusieurs orateurs parce que, s'il n'y a pas une politique européenne face à ce qui se passe en Ukraine, face à ce qui se passe en Syrie et au Moyen-Orient, face à ce qui se passe en Palestine, face aussi aux grands continents, aux grandes puissances, quelle nation – même la France, pour laquelle j'ai non seulement du respect mais dont je sais aussi la grandeur – pourrait, seule, décider pour le reste du monde?
Par conséquent, nous avons besoin de l'Europe et d'une Europe beaucoup plus forte qu'elle n'est aujourd'hui, à condition qu'elle prenne, elle aussi, des responsabilités.
(Applaudissements)
La première des responsabilités quand on veut avoir une politique étrangère – et elle n'est pas facile et je sais que, ici, nous pouvons avoir des débats –, c'est la politique de défense commune et si nous voulons être une puissance indépendante, nous devons avoir cette politique de défense commune. Pour l'instant, c'est souvent la France qui prend l'initiative, qui envoie ses armées, qui envoie en Afrique, pour éviter le pire, un certain nombre de nos soldats. Puis, ensuite, l'Europe nous rejoint et tant mieux! Parce que s'il n'y avait pas l'Europe au Mali, s'il n'y avait pas l'Europe en Centrafrique, il y aurait encore aujourd'hui des massacres. Par conséquent, nous avons besoin de cette politique européenne de sécurité et donc d'une politique de défense.
Nous avons besoin d'une politique en matière de migration, en matière d'asile, qui puisse être commune. C'est ce que nous avons expliqué ici: un régime commun d'asile avec une liste de pays que nous considérons comme sûrs; la même politique pour la Turquie, la même politique pour aider les pays comme la Jordanie, le Liban – je veux les citer tous – qui souffrent; parce qu'un pays comme le Liban accueille un nombre de réfugiés équivalent à la moitié de sa population.
Nous avons ici ce devoir de porter cette politique d'asile, de raccompagner celles et ceux qui, venus ici pour des raisons économiques, n'ont pas le droit de rester sur notre continent. Nous devons le faire avec dignité et avec fermeté et ensemble. Si nous ne le faisons pas ensemble, alors que signifie l'espace Schengen? Mme Merkel a eu raison de revenir sur l'accord de Dublin parce que nous ne pouvons pas demander aux pays qui sont à la frontière de l'Europe de payer pour tous les autres, parce que ce serait injuste et parce que ce serait insupportable.
(Applaudissements)
Par conséquent, si on ne veut pas de l'entre-deux, que nous vivons depuis peut-être trop d'années, et si nous ne voulons pas du renforcement de l'Europe, alors il n'y a qu'une voie. Elle a été citée, j'ai bien entendu ce qu'a dit M. Farage. La seule voie possible pour celles et ceux qui ne sont pas convaincus de l'Europe, c'est de sortir de l'Europe. Tout simplement! Il n'y a pas d'autre voie! Celle-là, elle est terrible mais elle est celle, finalement, de la logique: sortir de l'Europe, sortir de l'euro, sortir de Schengen, et, même, si vous le pouvez, sortir même de la démocratie! Parce que, parfois, en vous entendant, je me pose cette question: voulez-vous vraiment participer à un espace commun?
(Vifs applaudissements)
Ce que j'appelle ici, ce n'est pas l'abandon de la souveraineté, c'est la souveraineté! Et la souveraineté n'a rien à voir avec le souverainisme. La souveraineté européenne, c'est être capable de décider pour nous-mêmes et d'éviter que ce soit le retour au nationalisme, au populisme, aux extrémistes qui nous imposent aujourd'hui d'aller dans un chemin que nous n'avons pas voulu!
(Applaudissements vifs et prolongés)
Der Präsident. – Vielen Dank, Herr Präsident! Meine sehr geehrten Damen und Herren! Ich darf mich herzlich bedanken für diese Debatte. Frau Merkel, Herr Hollande, herzlichen Dank dafür, dass Sie ins Europäische Parlament gekommen sind. Sie sehen, der Ort der lebhaften Demokratie in Europa ist dieser Plenarsaal.
(Eine Frau legt ein Europa-Emblem auf den Platz vor Bundeskanzlerin Merkel.)
Die Kollegin hat das jetzt schon seit Stunden versucht. Frau Merkel, seien Sie nicht böse.
Ich möchte mich herzlich bei Ihnen beiden bedanken für Ihre Ermutigung. Und ich möchte Ihnen eines sagen, Herr Präsident Hollande: Wir danken Ihnen für Ihre letzte Bemerkung. Diejenigen, die sich in dieses Haus wählen lassen in dem Glauben, sie könnten die Instrumente dieses Hauses missbrauchen, um Europa von innen zu zerstören, haben heute eine Lektion in Demokratie erhalten.
Vielen Dank für Ihren Besuch!
(Starker Beifall)
VORSITZ: ALEXANDER GRAF LAMBSDORFF Vizepräsident
Krisztina Morvai (NI).– Nincs itt előttem a szabályzat, egy spontán kérésem van, de nem tudom, hogy a szabályzat melyik pontja. Szeretném kérni, hogy valamilyen hatóság vagy hivatal figyelje azt, hogy ilyen fontos eseményeken, mint az előző, ki hagyja abba először a tapsolást, mert mi a szocializmusban megszoktuk, hogy az olyanokat a rendszer ellenségeinek tekintik, és valami komoly szankciót kellene az olyanokkal szemben alkalmazni, akik megszegve a diktatúrák szabályait, korán abbahagyják a vastapsot és az állva való ünneplő tapsot. Akik látták annak idején a Szovjetunió kongresszusait, emlékeznek rá, hogy milyen sokáig tartott a taps. Minden vonatkozásban hasonlítunk már ehhez, azt javaslom, hogy a tapsolás is bizonyos ideig legyen kötelező.
Der Präsident. – Vielen Dank für Ihre Bemerkung. Aber die Geschäftsordnung lässt Applaus zu.
Die Aussprache ist geschlossen.
Schriftliche Erklärungen (Artikel 162 GO)
Dominique Bilde (ENF), par écrit.– Vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, les alliés allemands et français se retrouvent au Parlement pour débattre de la situation actuelle de l'UE. À ceci près que désormais la France et son président François Hollande n'est plus considéré comme l'allié de l'Allemagne mais comme le vassal de l'Allemagne, le vice-chancelier en somme. Cette situation dure en fait depuis l'instauration de la monnaie unique et de la maîtrise à tout prix de l'inflation par la BCE sous la pression des directives et des volontés allemandes. La France, qui est une grande nation, ne doit pas se laisser diluer dans ce magma européen et ne doit pas succomber aux velléités allemandes.
Contrairement au président de la République, je veux me battre pour défendre notre souveraineté et notre identité. Notre intérêt, c'est de ne pas plier face aux volontés américaines qui veulent nous asphyxier avec le TTIP et l'ultralibéralisme qui tue les peuples. Notre intérêt, c'est aussi de lutter contre le déversement migratoire et islamiste qui submerge l'Europe et de refuser catégoriquement l'austérité imposée par Bruxelles et que les gouvernements appliquent sans rechigner (on voit ces effets en Grèce). Face à cette situation, il est urgent de changer radicalement de politique et de modèle.
Matt Carthy (GUE/NGL), in writing.– It was with great disappointment that I listened to the speech of Angela Merkel and Francois Hollande. It was a missed opportunity to address the current European crisis in any real substantial fashion. While a number of important issues were raised, the speeches lacked any prospect for real democracy or an emphasis on solidarity across the European Union. We must rethink our refugee policy and it cannot only be about militarising our outer borders. There must be a real emphasis put on solidarity and not just mere platitudes.
Birgit Collin-Langen (PPE), schriftlich.– Der gemeinsame Auftritt von Angela Merkel und François Hollande setzt ein wichtiges Zeichen in diesen schwierigen Zeiten: Wenn Frankreich und Deutschland am selben Strang ziehen, dann werden wir die großen Herausforderungen bewältigen! Die Probleme liegen auf der Hand. Europa hat bereits in der Vergangenheit gezeigt, dass wir an den an uns gestellten Herausforderungen wachsen. Daher stimme ich vollkommen mit der Bundeskanzlerin überein, wenn sie von uns allen ein Mehr für Europa fordert.
João Ferreira (GUE/NGL), por escrito.– O convite feito a Merkel e Hollande, à partida e por si só, evidencia a intenção de consagrar uma visão legitimadora do diretório que tem determinado, no essencial, o rumo do processo de integração capitalista europeu. Pela nossa parte, obviamente que repudiamos, denunciamos e rejeitamos firmemente esta intenção. Mas os discursos aqui feitos revelaram-se muito elucidativos. Elucidativos sobre a situação de profunda crise em que a UE se encontra mergulhada, sobre as suas insanáveis contradições e os seus inultrapassáveis limites históricos. Elucidativos sobre as responsabilidades da direita e da social-democracia nesta crise, sobre o seu férreo compromisso em, perante o abismo, preparar uma fuga para a frente, tentando aprisionar os povos europeus entre Cila e Caribde. Elucidativos sobre o papel profundamente negativo desempenhado pela UE no mundo, sobre a sua criminosa cumplicidade com os EUA e a NATO, bem patente na situação no Médio Oriente, em África e na Ucrânia. Talvez sem o saberem, Merkel e Hollande, por muito que falem do futuro, já sejam passado. O desrespeito pela soberania dos povos e pela democracia, o ataque a direitos e liberdades fundamentais, a tentativa de impor na Europa um retrocesso de dimensões civilizacionais serão, mais tarde ou mais cedo, inapelavelmente derrotados pela luta dos trabalhadores e dos povos.
Lidia Joanna Geringer de Oedenberg (S&D), na piśmie.– Pierwszy raz od 1989 r. mieliśmy zaszczyt gościć przywódców Niemiec i Francji w progach Parlamentu Europejskiego. 26 lat temu kanclerz Niemiec Helmut Kohl i prezydent Francji François Mitterrand złożyli tutaj wizytę, by przypieczętować upadek komunizmu w Europie i tym samym upadek murów, które dzieliły Europę, dosłownie i w przenośni. Teraz Angela Merkel i François Hollande stanęli przed wyzwaniem, by utrzymać ciężko wywalczoną jedność Europy. Kryzys ekonomiczny, socjalny, a przede wszystkim kryzys migracyjny, wystawiają nas wszystkich na chwilę prawdy. Dlatego cieszą tak pełne argumentów i faktów wystąpienia szefów obu państw. Prawdziwą tragedią nie są bowiem niezapłacone greckie raty czy rozlokowanie uchodźców z Bliskiego Wschodu i Afryki, ale fakt, że na chwilę straciliśmy poczucie wspólnoty. To jest ryzyko, którego musimy się wystrzegać, bo tylko silna Europa da nam szanse na pokonanie słabości. Kierowanie się jedynie chłodną, wyrachowaną analizą stoi o krok od egoizmu, populizmu, a nawet separatyzmu. Ta wspólna, historyczna wizyta w trudnych dla wszystkich czasach jest dowodem demokracji i mam nadzieję, że okazją do zacieśnienia współpracy wszystkich państw członkowskich i nie tylko.
Juan Carlos Girauta Vidal (ALDE), por escrito.– Estoy plenamente de acuerdo con el llamamiento a la unidad realizado hoy aquí por tan distinguidos invitados para afrontar la crisis de los refugiados. Yo iría, sin embargo, más lejos y, recordando el espíritu del discurso realizado hoy también por el rey Felipe VI, subrayaría la necesidad de lograr esa unidad para afrontar todos los desafíos que enfrenta hoy la Unión Europea. Por urgente que sea dar una respuesta europea común al drama de los refugiados, no debemos olvidar que nuestros esfuerzos por crear una Unión con una sola voz deben extenderse a todos los ámbitos materiales. Como ha dicho Merkel, no podemos volver a pensar en nacionalismos, sino todo lo contrario. Hollande lo ha dicho todavía más alto: el nacionalismo es la guerra. Trabajemos para que nuestra Europa, la de 500 millones de ciudadanos, potencia económica e internacional y destino deseado por los que anhelan nuestro estado del bienestar, no quede desdibujada y disgregada por nacionalismos cortoplacistas y provincianos, más preocupados en dividir y restar que en sumar y unir.
Sergio Gutiérrez Prieto (S&D), por escrito.– Los discursos del presidente Hollande y la canciller Merkel ante el pleno del Parlamento Europeo son muy significativos. Comparto con ellos la opinión de que es preciso actuar con unidad ante los desafíos, pues como señaló el presidente de la República Francesa, "el nacionalismo es la guerra". En efecto, la Unión Europea es la innovación política que ha logrado mantener la paz en el continente y ha permitido décadas de prosperidad económica, aunque los populismos nacionalistas quieran desandar el camino que hemos recorrido juntos desde el 9 de mayo de 1950. Pero no basta con decir que no queremos dar marcha atrás, pues necesitamos más integración, no menos, para gestionar adecuadamente la crisis de los refugiados, conseguir el pleno empleo, garantizar la estabilidad del euro, etc. Es por tanto imprescindible superar el método intergubernamental, los vetos nacionales y acabar con la exclusión del Parlamento Europeo de la toma de decisiones en políticas tan importantes como la fiscalidad. En definitiva, los líderes de dos Estados miembros tan relevantes como son Alemania y Francia deben decirlo con claridad: necesitamos la Federación Europea. Una Unión a Veintiocho no puede funcionar bajo la amenaza permanente de bloqueo por parte de cualquiera de sus miembros.
Csaba Molnár (S&D), írásban.– Ma az EU történelme legnagyobb kihívásaival néz szembe. A görög adósságválság, az EU szomszédságában területi agressziótól sem visszariadó Oroszország, a britek lehetséges kiválása és napjaink legégetőbb kihívása a menekültkrízis. Amikor utoljára francia elnök és német kancellár együtt szólalt fel az EP plenáris ülésén, leomlott a berlini fal, útjára indult a közös európai valuta, illetve végbement az Unió történelmének legnagyobb bővítése. Ma hasonló történelmi jelentőségű lépéseket várunk. Európa válaszúthoz érkezett. Vagy haladunk előre az európai állam útján, vagy visszaesünk a középszerűség szintjére. Az európai közösséget érő kihívásokkal hosszútávon csak a szorosabb integrációval, az Európai Egyesült Államok létrehozásával nézhetünk szembe eredményesen.
A mai napon végleg le kell számolnunk azzal a képzettel, hogy az EU gazdasági óriás és politikai törpe. A görög dráma világosan megmutatta, hogy közös adó- és költségvetési politika nélkül az Európa válságból válságba bukdácsol. Közös uniós menekültpolitika nélkül egyes tagállami vezetők felesleges kerítéseket húznak, az európai szolidaritást pedig lebontják. Közös kül- és energiapolitika nélkül egyes tagállami kormányok Oroszország előtt hajbókolnak, az európai energiabiztonságot veszélyeztető atomerőművet építenek. Ma két választásunk van: befelé forduló nemzetinek nevezett szuverenitás, elzárkózás, majd lassú, de biztos eljelentéktelenedés, vagy föderális európai állam és benne versenyképes, élhető európai Magyarország. A Demokratikus Koalíció választása nem kétséges.
Cláudia Monteiro de Aguiar (PPE), por escrito.– A União Europeia encontra-se num momento de viragem histórica. Após ter ultrapassado a crise económica e financeira, encontra-se atualmente perante uma crise social e de valores devido à situação dos refugiados que procuram a Europa como porto de abrigo. Gostaria de ressalvar que temos de avançar para uma crescente integração económica, política e social que solucione os constrangimentos ainda em vigor em todo o território europeu. Devemos avançar para a criação do Mercado Único Digital que facilite a venda de produtos online e dinamize as atividades das startups, assim como é fundamental acabar as ligações transfronteiriças nas áreas dos transportes e da energia. Por fim, acredito que a União Europeia tem de avançar para uma crescente integração política, onde todos tenham a oportunidade de participar ativamente num maior número de atividades à escala europeia e seja reforçada a solidariedade entre todos os 28 Estados-Membros.
Marco Valli (EFDD), per iscritto.– Con quale diritto, in quale veste istituzionale, Merkel e Hollande vengono davanti al Parlamento a parlarci di Europa e di come gestire le sfide attuali? Secondo noi nessuno, ed è per questo che abbiamo abbandonato l'Aula, perché non intendiamo legittimare in alcun modo il predominio che Francia e Germania stanno da anni esercitando sul resto d'Europa, impedendole di uscire dalla crisi e distruggendo con ricette economiche suicide gli ultimi residui di stato sociale.
Noi non intendiamo lasciare il futuro dell'Europa nelle mani di chi da anni, al di fuori delle istituzioni, nelle stanze segrete, negozia decisioni che determineranno la vita di milioni di cittadini, di chi impone a paesi in difficoltà il massimo rigore nel rispetto di regole socialmente insostenibili, che poi è il primo a violare, di chi ha messo la politica europea alla mercé degli interessi di banche e mercati, di chi accetta la miseria generata in altri Stati dalle proprie politiche scellerate come un fatto inevitabile, e che anzi da quella miseria vuole trarre profitto.
Io non sono disposto ad accettare lezioni di unione e solidarietà da chi calpesta sistematicamente ogni principio di leale cooperazione tra Stati membri, mettendo gli interessi nazionali commerciali e finanziari sopra tutto, anche sopra diritti umani e democrazia.
Carlos Zorrinho (S&D), por escrito.– A União Europeia vive um forte impasse. Embora a União Europeia seja, pela sua natureza, uma parceria entre iguais, o peso económico e político da França e da Alemanha é determinante na sua evolução. Foi assim no passado e não deixará de ser assim no futuro. Como afirmou François Hollande, "A escolha não é entre mais ou menos Europa. É entre a afirmação da Europa ou a sua destruição". Temos que rejeitar a Europa a várias velocidades. Em contrapartida, a construção europeia tem que ser feita por várias vontades. A vontade dos seus povos, trabalhando em comum por uma nova ambição e uma nova visão para o projeto europeu. Angela Merkel deseja que "a União Europeia saia desta crise mais forte e mais coesa". O caminho do futuro é o caminho da inclusão, do crescimento e do emprego.