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Onsdag den 20. januar 2016 - Strasbourg Revideret udgave

11. COP 21 (forhandling)
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  Der Präsident. – Als nächster Punkt der Tagesordnung folgt die Aussprache über die Erklärung von Laurent Fabius, Vorsitzender der Klimakonferenz von Paris zu COP 21 (2016/2524(RSP)).

Sehr geehrter Herr Minister Laurent Fabius! Wir freuen uns sehr, dass Sie der Einladung, mit uns über das Klimaabkommen von Paris zu sprechen, nachgekommen sind.

Ich darf Sie herzlich im Europäischen Parlament willkommen heißen.

Meine Damen und Herren! Am 12. Dezember vergangenen Jahres wurde in Paris ein historischer Schritt unternommen. Zum ersten Mal haben sich alle Länder der Erde verpflichtet, den Kampf gegen den Klimawandel verbindlich aufzunehmen.

195 Staaten haben sich auf klare und ehrgeizige Ziele zum Klimaschutz geeinigt.

Es ist klar, dass der Erfolg immer viele Väter und Mütter hat, deshalb möchte ich bei dieser Gelegenheit und im Namen des Europäischen Parlaments all denjenigen danken, die über viele Jahre für einen Erfolg dieser Pariser Konferenz gearbeitet haben.

Ich möchte Herrn Kommissar Cañete danken, der luxemburgischen Präsidentschaft und dem gesamten Verhandlungsteam der EU. Aber zweifellos haben Sie, Herr Außenminister Fabius, als Präsident der Klimakonferenz einen riesigen Anteil am Erfolg dieses Gipfels.

Ihnen gelang es mit großem diplomatischem Geschick, die unterschiedlichen Interessen der Teilnehmer miteinander zu versöhnen. Sie haben gezeigt, dass die Europäische Union eine Führungsrolle beim Klimaschutz einnehmen kann und einnehmen will – wir glauben auch, einnehmen muss! Denn jetzt sind die Länder auch verpflichtet, ihre Zusagen zu erfüllen und das Vereinbarte umzusetzen.

Ich glaube, vor allen Dingen hier im Hause ist es unstrittig, dass wir unser Versprechen gegenüber den Entwicklungsländern einhalten müssen. Der Erfolg von Paris zeigt: Wenn wir zusammenstehen, können wir viel erreichen.

Deshalb ist es für uns eine große Ehre, Herr Minister, dass Sie heute bei uns sind. Lieber Laurent Fabius, noch einmal herzlich willkommen!

 
  
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  Laurent Fabius, Président de la conférence de Paris sur la climat COP 21. Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire Cañete, Mesdames et Messieurs les parlementaires, chers amis, je voudrais d'abord remercier beaucoup le président Schulz de m'avoir invité, comme président de la COP 21, à vous présenter les grandes lignes de l'accord qui a été adopté le 12 décembre dernier à Paris, et à vous parler également, puisque je pense que c'est ce qui vous intéressera, des prochaines étapes.

L'année 2015 a été difficile partout dans le monde, et singulièrement pour l'Europe. Dans ce contexte, la conférence de Paris sur le climat a constitué, elle, un espoir. Elle a permis, ce qui est rare, un rassemblement de l'ensemble des nations. Elle a montré que la diplomatie et le multilatéralisme, sous certaines conditions, pouvaient parvenir à des résultats importants. J'ai d'ailleurs eu l'occasion, en octobre dernier, d'exposer, devant vos commissions de l'environnement et des affaires étrangères, les critères de ce que serait un bon accord à Paris. Mais, à l'époque, on ne savait pas quels seraient les résultats. Or, à travers les 29 articles que comporte l'accord de Paris et les 140 points de la décision qui l'accompagne, ces critères d'un bon accord ont été remplis.

Nous avons obtenu un accord universel, qui repose sur les contributions nationales de 187 pays, ce qui considérable. L'accord est reconnu comme ambitieux; il inclut, à long terme, la limitation du réchauffement climatique à 2 degrés, ainsi que l'engagement à poursuivre les efforts pour atteindre 1,5 degré et la neutralité carbone dans la deuxième moitié du siècle. C'est un accord dynamique; un mécanisme de revue quinquennale des engagements est prévu, ce qui est très important. Un premier rendez-vous est fixé en 2023, mais un bilan des efforts aura lieu dès 2018, ce qui permettra une discussion pour un rehaussement des engagements. En ce qui concerne le suivi des engagements, un cadre commun de transparence est défini, avec ce qu'on appelle des flexibilités en fonction des capacités de chaque État.

L'accord est juridiquement contraignant, autant qu'il pouvait l'être compte tenu des contraintes politiques de plusieurs États, et, enfin, l'accord est en général reconnu comme juste; la notion de différenciation est déclinée sur l'ensemble des sujets et une solidarité des pays riches interviendra envers les pays les plus vulnérables, avec notamment l'engagement de respecter, puis de dépasser, l'objectif des 100 milliards de dollars annuels au profit des pays vulnérables et de fixer un nouvel objectif chiffré avant 2025. En disant cela, je résume l'économie des principales dispositions. Ces résultats auxquels, à vrai dire, peu de gens croyaient avant la COP, doivent beaucoup aux Européens, comme vous l'avez dit, Monsieur le Président Schulz. Cela est vrai notamment en ce qui concerne le niveau d'ambition de l'accord, et je veux saluer, en particulier, l'engagement qui s'est manifesté dans le rapport de M. Pargneaux, ici présent, qui s'intitule "Vers un nouvel accord international sur le climat à Paris", que vous aviez adopté en octobre 2015, avant la conférence. Je veux également saluer, très amicalement, l'engagement fort du commissaire Cañete, avec lequel je dois dire, sans le compromettre, nous avons passé des nuits blanches, et de la présidence luxembourgeoise, en l'occurrence la ministre Carole Dieschbourg, qui nous a énormément aidés. Je veux remercier, évidemment, à travers vous, chacun de vos pays qui a permis ce succès.

Au-delà de l'accord proprement dit, la COP 21 a permis d'associer à la cause climatique, pour la première fois à cette échelle, un nombre important d'acteurs non gouvernementaux. En effet, plus de 5 000 villes, régions, entreprises, investisseurs et ONG, issus de 180 pays ont pris, à cette occasion, des engagements. Il y a donc la sphère étatique et il y a l'aspect non étatique. Plusieurs projets ambitieux, dont l'impact devrait se mesurer avant même 2020, ont été lancés lors de la conférence. Au final, je pense qu'une dynamique de basculement a été enclenchée vers le développement bas carbone; à mon avis, cette dynamique est irréversible. On utilise souvent le mot "historique", un petit peu à tort et à travers, mais, en l'occurrence, je crois que, pour une fois, le mot "historique" n'est pas galvaudé et que, dans la lutte indispensable contre le dérèglement climatique, il y aura un avant Paris et après Paris. Cependant, Mesdames et Messieurs, beaucoup reste évidemment à faire pour préciser et pour appliquer cet accord historique.

L'année 2015, si je résume, a été celle des négociations et des décisions, et 2016 doit être ce que j'appellerais volontiers l'année des quatre "P". Qu'est-ce que je veux dire par là? Le premier "P" est le processus de signature et de ratification. C'est en effet le 22 avril qu'aura lieu à New York, aux Nations unies, l'ouverture de l'accord à la signature. Vous savez certainement qu'au moins 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre doivent ratifier l'accord pour que celui-ci entre en vigueur, et il faut bien sûr que le maximum de dirigeants, européens et mondiaux, soient présents en ce 22 avril. L'Union européenne a été l'une des premières à publier sa contribution nationale, en mars 2015, et elle doit continuer, selon moi, à montrer l'exemple en signant l'accord de Paris dès le 22 avril, puis en le ratifiant dans les meilleurs délais.

Le deuxième "P", ce sont les précisions concernant à la fois l'accord de Paris et la décision qui y est jointe. En décembre, des principes ont été posés, des objectifs définis; il s'agit maintenant de s'accorder sur la manière de les traduire en actes. Ce sera l'objet, en mai, à Bonn, de la première réunion du groupe chargé de préparer les décisions d'application. Nous devrons en particulier – vous le comprendrez – aboutir à une définition commune et précise des financements pour le climat; nous devrons déterminer les modalités exactes de ce qu'on appelle la revue quinquennale des engagements nationaux, et nous devrons fixer des règles pour la transparence dans le suivi des engagements. Je serai bien sûr présent à ces réunions.

Le troisième "P" renvoie à la période pré-2020. Au-delà de la mise en œuvre de l'accord, dont l'entrée en vigueur, je vous le rappelle, est prévue en 2020, un suivi sera nécessaire concernant l'action avant 2020. C'est ce qu'on appelle le plan d'action Lima-Paris, qui rassemble à la fois les initiatives des États et des acteurs non gouvernementaux. Je pense à quoi? Je pense, par exemple, à l'Alliance solaire internationale, lancée par le Premier ministre indien, M. Modi, qui regroupe quasiment tous les pays entre les tropiques du Cancer et du Capricorne. Je pense à la "mission innovation", initiative d'ordre public-privé, lancée avec le président Obama, Bill Gates et d'autres investisseurs pour le développement des technologies propres. Je pense – et la France y a mis sa marque – à la généralisation des systèmes d'alerte précoce face aux catastrophes, ce qu'on appelle le système CREWS, et au système d'assurance climatique dans les pays vulnérables, sur lequel l'Allemagne, notamment, a beaucoup travaillé. Je pense aussi à la protection des forêts tropicales et je voudrais insister sur nos engagements financiers en faveur des énergies renouvelables en Afrique, qui devront être honorés rapidement et complètement. Sur tous ces projets concrets et sur bien d'autres, des progrès significatifs devront avoir lieu dès cette année 2016.

Le dernier "P" est la préparation de la COP 22, qui aura lieu à Marrakech fin 2016 et nous allons y travailler avec nos amis marocains dans le même esprit que les Péruviens avaient travaillé avec nous pour préparer la COP 21, afin d'obtenir cette fois-ci un succès à Marrakech en novembre. Nous tiendrons donc avec nos amis marocains, et toute une série de responsables internationaux, beaucoup de réunions informelles et formelles, selon la méthode qui a bien réussi à Paris.

Au-delà de ces quatre séries d'actions, ces quatre "P", nous devrons aussi avancer dans les secteurs importants qui n'étaient pas couverts par l'accord de Paris et pour lesquels une action est indispensable: le transport aérien, notamment, le transport maritime et un accord de principe qui a été trouvé par les parties au protocole de Montréal pour préparer, en 2016, un amendement visant à éliminer les gaz réfrigérants HFC, fortement émetteurs de gaz à effet de serre, et là, des décisions rapides devront intervenir. Aucune des négociations que je viens de citer, qui se feront dans des cadres différents, ne sera facile, mais le succès de Paris et l'urgence des actions indispensables devraient nous permettre d'obtenir des résultats également dans ces domaines importants.

Mesdames et Messieurs les parlementaires, dans le contexte prometteur ouvert par l'accord de Paris, je suis convaincu, et j'espère, que l'Union européenne poursuivra son engagement au service de la préservation de notre planète. À cet égard, plusieurs initiatives me paraissent nécessaires.

La première concerne la ratification, par l'Union, de l'amendement de Doha relatif aux engagements pour la deuxième période du protocole de Kyoto. Seuls quelques pays manquent à l'appel; il faudrait qu'ils répondent à cet appel. Une deuxième initiative devra porter sur la mise en œuvre, par notre Union, des engagements pris à Paris pour 2030 en matière d'atténuation. Plusieurs négociations nous attendent, notamment la réforme du marché carbone ETS et le partage de l'effort dans les secteurs qui ne relèvent pas de l'ETS – je pense notamment aux bâtiments, aux transports et à l'agriculture. Il serait excellent que le Parlement puisse avancer dans son processus décisionnel, en particulier pour la première lecture de la révision de la directive ETS.

Il faudra également saisir le projet d'union européenne de l'énergie pour réaliser la transition énergétique en Europe, en insistant sur les nouveaux emplois qui peuvent ainsi être créés, car – j'insiste – la transition écologique n'est pas seulement une contrainte, c'est aussi une opportunité majeure. De nombreux textes seront mis sur la table par la Commission en 2016 afin d'avancer sur cet ambitieux projet – je pense notamment au renforcement de nos engagements en matière de développement des énergies renouvelables ou d'efficacité énergétique. Là encore, je compte sur le Parlement européen pour nous aider à avancer rapidement.

Enfin, nous devons renforcer notre action européenne en faveur du développement durable chez nos partenaires du Sud. L'Union européenne, qui est déjà, je le rappelle, le premier bailleur dans le domaine du climat, devra poursuivre et, si possible, amplifier son appui à l'égard de ces pays sur les plans financier, technologique et en termes d'expertise.

Au total, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la conférence de Paris est donc incontestablement un succès dans la lutte contre le dérèglement climatique, même si elle ne constitue évidemment pas le point final. L'action devra donc se poursuivre et l'Union européenne y assumera une responsabilité majeure. Dans les travaux à venir, votre Parlement jouera un rôle singulier pour porter toute l'ambition européenne.

Enfin, Monsieur le Président, mes derniers mots seront pour souligner un point qui n'est pas souvent rappelé et que je considère comme essentiel. L'accord de Paris ne concerne pas seulement le climat au sens étroit; il va servir l'environnement en général, la biodiversité, la santé publique, la sécurité alimentaire et, plus largement, le développement. Mais c'est aussi, et j'insiste, un accord pour la sécurité et pour la paix. Soyons bien attentifs à ce point. Raréfaction de la nourriture et de l'eau, risque de migration massive des populations provoquée par les conséquences du réchauffement climatique, menace de conflits liés à la maîtrise des ressources fossiles: un dérèglement climatique incontrôlé conduirait au bout du compte à des conflits généralisés. En refusant, comme vous l'avez fait à Paris, cette dérive, en orientant le monde vers les énergies renouvelables et décarbonées, l'accord du 12 décembre, auquel vous avez puissamment contribué, fait donc œuvre de paix pour les générations actuelles et futures. Dans notre monde assurément chaotique, dangereux et incertain, cette contribution à la sécurité internationale est une composante majeure de l'accord de Paris, où l'Europe a pris et prendra sa pleine part.

 
  
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  Peter Liese, im Namen der PPE-Fraktion. Herr Präsident, liebe Kolleginnen und Kollegen! Ich möchte auch erst einmal dem französischen Außenminister, Herrn Laurent Fabius, ganz herzlich gratulieren! Ihre Verhandlungsführung war einer der wichtigen Punkte, einer der Schlüsselpunkte, die zu einem erfolgreichen Abkommen in Paris geführt haben. Das haben Sie wirklich gut gemacht und Ihre ganze Energie und Ihr politisches Gewicht in diese Sache hineingeworfen. Aber ich bedanke mich auch, dass Sie persönlich und Sie, Herr Präsident, sich bei dem Kommissar Miguel Arias Cañete bedankt haben. Und ich freue mich, dass hier in diesem Plenum sogar mein Kollege von den Grünen, Bas Eickhout, im Dezember nicht anders konnte, als Miguel Arias Cañete zu loben. Ich denke zurück an die Zeit, als wir uns da noch auseinandersetzen mussten. Der Kommissar macht einen guten Job und hat ganz besonders vor Paris und in Paris einen guten Job gemacht.

Ich stimme Ihnen zu, Herr Außenminister: Dieses Abkommen hat eine Bedeutung nicht nur für den Klimaschutz, sondern es ist ein ganz wichtiges Zeichen in diesen unruhigen Zeiten, in diesem schwierigen Jahr 2015. Die Welt ist unruhig, und wir haben es geschafft, Sie haben es geschafft, ein Abkommen zustande zu bringen, in dem sich teilweise Länder gemeinsam verpflichtet haben, die gegeneinander Krieg führen. Das ist ein Wert an sich. Über 190  Länder haben sich konkret verpflichtet, wie sie Treibhausgase reduzieren, wir haben das Langfristziel der Kohlenstoffneutralität. All das ist ein großer Durchbruch. Ich bin aber ein bisschen skeptisch, was dieses Ziel von 1,5 Grad angeht. Wenn wir mal ehrlich sind, haben wir bei den Verpflichtungen, die die einzelnen Staaten in Paris eingegangen sind, noch nicht einmal genug Verpflichtungen, um die 2 Grad zu erreichen. Ich hätte mir gewünscht, wir bringen das wirklich hin, dass wir die 2 Grad erreichen und dass wir da auch sicher sein können, bevor wir über eine Verschärfung sprechen.

Wir haben zu Recht angesprochen, dass beim Thema Flugverkehr und Seeverkehr eine Menge zu tun ist. Europa hätte sich gewünscht – insbesondere das Parlament –, dass wir das in Paris schon klar regeln und einen Auftrag an die ICAO und die IMO geben. Schade, dass das nicht gelungen ist. Aber ich finde es richtig, dass Sie angesprochen haben, dass in diesen Sektoren etwas getan werden muss. Ich möchte Sie ganz persönlich bitten, auch in Ihrer Regierung – so wie wir das in anderen Regierungen, auch in dem Land, das ich am besten kenne, tun müssen – darauf hinzuweisen: Es gibt eine Gesetzgebung in Europa. Und wenn die internationale Zivilluftfahrtorganisation ICAO nicht in der Lage ist, eine Reduktion der Treibhausgase zu erreichen – Reduktion, nicht nur Stabilisierung –, dann tritt unsere Gesetzgebung inklusive für den internationalen Flugverkehr wieder in Kraft. Und diesmal müssen wir glaubwürdig sein. Es kann nicht sein, dass alle Sektoren teilweise sehr drastische Ziele umsetzen müssen – ich habe heute noch einmal mit der Stahlindustrie gesprochen, für die ist es wirklich sehr, sehr ambitioniert –, und dass andere Sektoren nicht erfasst werden. Ich glaube, hier müssen wir eine faire – ambitionierte, aber fairere – Umsetzung hinbekommen, damit wir nicht einzelne Sektoren zu stark belasten.

In diesem Sinne wollen wir gemeinsam an der Umsetzung arbeiten. Ich freue mich darauf. Das ist aber noch ein ganz hartes Stück Arbeit.

 
  
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  Kathleen Van Brempt, au nom du groupe S&D. Monsieur Fabius, bienvenue ici au Parlement.

Mr President, let me congratulate Mr Fabius in the name of the whole group for the excellent work he has done as the French Presidency. Mr Fabius, the way you prepared the COP21, the way you managed it, was brilliant and outstanding and there was a result. So, thank you so much.

But let me thank you too, Mr Commissioner. The Commission also took a very important role. You managed to keep ambitions high, you were building bridges towards the different coalitions who negotiated and you supported the French Presidency, and maybe the combination of the two of you made the agreement happen. It cannot be overestimated how important that is. For the very first time, in Paris nearly all states all over the world – developing countries and emerging economies – have committed themselves to taking the necessary measures to tackle climate change. In that sense, Paris is the very first universal agreement, and that is crucial and of crucial importance for the future.

As you mentioned yourself, Mr Fabius, 2015 was on its way to becoming an annus horribilis with the problems in the war in the Middle East, Ukraine, the refugee crisis and, of course, the attacks in Paris. These events made the world look divided, and made Europe look divided. The climate agreement in that sense is a game changer and a reason to become at least a little bit optimistic about the future, and Paris – the city of lights – has also become the city of hope. That is very encouraging.

However, not everything was a success, we have to admit that. One of the most striking examples is the international aviation and shipping industry. We all know that they stand for a lot of emissions: the emissions of these two sectors, for instance, can be compared with the emissions of South Korea and Germany put together, and these are rising. In the years to come, by 2050, they will rise by 270% and we have to admit that we failed in that we could not include that in the agreement. So, my additional question to both of you is this: how will we deal with that in the next year to come? How will we make sure that these two very important sectors will be part of future implementation?

On the level of agreement – and here I do not agree with my colleague from the PPE – I think that agreement on 2°C decreasing to 1.5°C is very important and that, if we want, we can achieve that. But then, that will mean that we cannot lean back. We cannot lean back in Europe either. We have a good agreement, but it is this just on paper. If we want to succeed, we need to implement it and that means – I am looking to the Commissioner in particular – more ambitious targets than we have had up until now.

We had targets for 2030 and 2050. We have to admit that we took the lower end of these targets when the IPCC made the calculations. We said 80% for 2050. We should go now to the higher end, and make sure that our emissions go down 95% by 2050. So we need to look to the world, but we can only look to the world if we take our own responsibilities. I am looking to the Commission again: when can we see further developments in that sense? That needs to be done prior to the finalisation of the revision of the current legislation, for example, as mentioned, before the ETS.

Let me conclude by addressing you again, Mr Fabius, as a final remark. We are very grateful for the work you have done. As I said before, there is a lot of work in front of us and you are not only the President of the COP21 but also the Foreign Minister of a very important Member State, so you now have the moral duty – together with all of us, of course – to take up that responsibility, and we are counting on you.

 
  
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  Ian Duncan, on behalf of the ECR Group. Mr President, it was a hell of a result. An extraordinary result emerged from Paris. I get the feeling that afterwards, rather like over-indulging in a night of celebration, many people woke up scratching their heads and trying to work out exactly what it was they had agreed to the night before, because in reality, some of those agreements are quite extraordinary, and rather like checking your phone to find those slightly embarrassing text messages or the slightly unusual tweets you sent when you should not have sent them, we have in fact discovered that inside this bold and extraordinary agreement is genuine boldness, and that represents the 1.5°C ambition which is being mentioned.

Now I listened to my colleagues, one for and one against these things, but whatever it means, we are moving forward at a pace and we must not lose sight of the destination we are going towards. I am conscious, however, that the European Union’s ambitions themselves represent only a 70% chance of hitting our 2050 targets and I think again that ambition must be reconsidered. Listening to Commissioner Arias Cañete, who has much to be thankful for again in what he brought back from Paris, this represents full decarbonisation. All of these things will be serious challenges for this Chamber and we must embrace those challenges and we must live up to the ambitions Minister Fabius set in Paris. Congratulations, Minister. It was an extraordinary achievement.

 
  
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  Gerben-Jan Gerbrandy, on behalf of the ALDE Group. Mr President, let me also start by thanking Minister Fabius for his superb role in Paris in negotiating this agreement. It is truly a historic agreement that gave a clear signal that the world is, in an irreversible way, going towards a low carbon economy. Although I do agree with all those who say that Paris was just an agreement on paper, we should not underestimate the value of paper. We needed this paper agreement in order to come to the real action on the ground.

Talking about action, just like Peter Liese, I would like to emphasise that we do need to do more than we agreed upon in Paris, not only to stay below the 2°C but – even more importantly – to come near the 1.5°C. And talking about actions, I would like to concentrate on the EU actions. We do have the EU policies in place, but are they sufficient, given the Paris agreement? What about carbon leakage? The idea of carbon leakage is based on the assumption that the rest of the world is not doing what we are doing. That is going to change now. So what are we going to do about carbon leakage now? What about the 2020, 2030 and 2050 targets, given the 1.5°C benchmark? I am really looking forward to the comments from Minister Fabius on whether he believes that the EU should step up its efforts.

Finally, I would like to talk about competitiveness because, if the Paris agreement made one thing clear to our economy, it is that low carbon will be more competitive than high carbon and that is a very crucial notion. To give you one example, we had a historic moment this week at the Amsterdam Stock Exchange, where one company that is leading in sustainability, Unilever, for the first time in history became more valuable than a company that it is not seen as one of those leaders, Royal Dutch Shell. It was a really historic moment which I believe was much more than a coincidence.

Talking about competitiveness, Minister Fabius, I am slightly concerned here because Europe is falling behind in its investment in clean technology. So my clear question to you is: do you believe that, in order to safeguard European competitiveness, we should step up our efforts towards a low carbon economy in Europe?

 
  
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  Anne-Marie Mineur, namens de GUE/NGL-Fractie. Minister Fabius, hartelijk dank voor uw komst naar Straatsburg. Ik heb niet eerder de gelegenheid gehad om u te feliciteren met het resultaat van de klimaatconferentie in Parijs vorige maand. Dat wil ik bij deze graag doen.

U kent waarschijnlijk de tekst uit een liedje van Billie Holiday "The difficult will do right now, the impossible may take a little while". Die uitspraak is ook hier van toepassing. Het moeilijke is gedaan, nu is het onmogelijke aan de beurt. En er is veel te doen. Europa moet meer ambitie tonen. We moeten definitief weg van fossiele brandstof en overschakelen naar alternatieve, duurzame energiebronnen. We moeten verstandiger en zuiniger omgaan met onze energie. Het isoleren van woningen zou een mooi begin zijn van de kant van de lidstaten en het levert ook een hoop werk op. De lage olieprijs is een goede aanleiding voor landen om de subsidie op fossiele energie af te schaffen, zei u in Le Monde van vorige week. Dat voorstel steun ik van harte.

Maar laten we eerlijk zijn, van het Nederlands voorzitterschap zal het niet komen. Ik vroeg vorige week aan staatssecretaris Sharon Dijksma wat ze gaan doen om het klimaatakkoord ten uitvoer te brengen, maar ze weigerde om daarop in te gaan. Vanmorgen hebben we onze premier Mark Rutte gehoord en hij wil alleen de interne markt verder ontwikkelen. Nu is er niets tegen om in te zetten op de ontwikkeling van technologische ontwikkeling, zoals u zelf ook voorstelt, maar we kunnen daar niet op rekenen. Europa moet leiderschap tonen en radicaal inzetten op duurzame energie en de ambities opschroeven.

Uw voorzitterschap van de Conference of Parties duurt nog tot de volgende conferentie in Marrakech in 2016 en ik wil graag een beroep op u doen om te helpen het onmogelijke te bereiken. 2015 was het jaar van de onderhandelingen en besluiten, zei u, ook in Le Monde. 2016 moet het jaar worden van de uitvoering en de actie. Onze diplomatie blijft sterk gemobiliseerd. Ik hoop dat u in die taak Europa en het Nederlands voorzitterschap meeneemt in een ambitieuzer programma dan wat er nu voorligt.

 
  
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  Yannick Jadot, au nom du groupe Verts/ALE. Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Monsieur le Ministre, merci d'être présents. Au fond, vous auriez dû être là comme un invité – je pense – au milieu des votes, quand la plénière est présente dans son ensemble, tant ce sujet est important et mérite d'être débattu devant tous les parlementaires. Tout le monde vous a légitimement félicités − votre équipe et vous-même − pour le très beau travail qui a été accompli à Paris. J'espère que vous saurez transmettre aux présidences suivantes la qualité du travail et la façon dont vous avez travaillé, parce que je crois que vous avez aussi réinventé une forme de présidence de la COP. On dit souvent que vous aviez été hésitant au début quand il s'agissait, pour la France, de proposer sa candidature. Je suis absolument convaincu aujourd'hui que vous avez vécu l'un des moments les plus forts de votre carrière.

Alors, évidemment, la COP 21, avec son objectif de se rapprocher de 1,5 °C, nous impose de sortir des énergies fossiles. Cet accord est d'une contrainte faible, reconnaissons-le. Nous allons voir, effectivement, comment nous allons construire les modalités de mise en œuvre, mais c'est une contrainte faible. Au fond, cela repose forcément sur des cercles vertueux qui vont nous emmener des 3 °C d'aujourd'hui – qui reflètent la réalité des engagements des États, à savoir le chaos climatique – vers les 1,5 °C. Mais pour avoir ces cercles vertueux, il faut que tout le monde s'y mette.

Alors, aujourd'hui, les conditions sont favorables comme elles ne l'ont jamais été. Nous voyons à quel point les énergies renouvelables – par exemple, le photovoltaïque ou l'éolien terrestre – sont des énergies plus compétitives que le pétrole, le gaz, le nucléaire et bientôt le charbon. Mais, en même temps, quand nous regardons les derniers chiffres relatifs aux investissements sur les énergies renouvelables, nous voyons que toutes les régions du monde progressent en matière d'investissement dans les énergies renouvelables, sauf l'Europe, et notamment à cause de la France, où les investissements ont été réduits de moitié en 2015, au moment où ils progressaient partout.

Ensuite, quand nous avons écouté le débat de ce matin, dans la présentation du programme de la présidence ne figurait qu'une phrase sur le climat, Monsieur le Ministre, une seule phrase sur le climat! Si c'est cela l'ambiance au Conseil sur la question climatique, je crains qu'au fond, ce cercle vertueux entre les États, les entreprises, les collectivités territoriales et les ONG ne se mette pas en place. Vous avez donc là une responsabilité énorme – ainsi que le commissaire –, à savoir celle de changer l'ambiance au sein du Conseil. Nous avons un rendez-vous important: celui du sommet avec le Conseil. S'appliquer à aller vers 1,5 °C – et le commissaire le sait très bien –, c'est changer nos objectifs en 2020, parce que, de toute façon, nous sommes au-delà des objectifs fixés. Mais en 2030, c'est purger le marché carbone, c'est changer l'objectif des énergies renouvelables comme des économies d'énergie. Et là, vous avez une responsabilité, sinon le Conseil ne bougera pas.

Enfin, une dernière demande, Monsieur Fabius, s'il vous plaît. Nous voyons cet incroyable mouvement en matière de désinvestissement. Alors, la France peut-elle prendre l'initiative d'une conférence internationale associant les grands acteurs de la finance, des banques et des institutions sur le désinvestissement, dans la perspective de Marrakech? Prenez cette initiative au nom de la France, et nous continuerons le mouvement.

 
  
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  Marco Affronte, a nome del gruppo EFDD. Signor Presidente, onorevoli colleghi, grazie ministro per essere qui e anche per il lavoro che avete svolto a Parigi, che abbiamo tutti apprezzato. L'accordo per forza di cose è un compromesso, perché c'erano seduti attorno al tavolo 195 paesi, quindi non poteva essere diversamente. Come ogni compromesso ha dei punti positivi, che sono già stati ricordati da lei e dai colleghi, e altri invece negativi, sui quali vorrei focalizzarmi su alcuni di questi.

È deludente per esempio che scompaia la parola decarbonizzazione: il nostro obiettivo doveva essere smettere di emettere, invece ci troviamo con una definizione che è un po' ambigua perché dice di raggiungere un equilibrio tra l'emissione di origine antropica e la rimozione attraverso le fonti di gas serra. Si parla di tecnologia di emissioni negative, le quali semmai andrebbero a bilanciare quelle positive che quindi evidentemente restano. Ci siamo creati un alibi ed è un alibi che prevede delle tecnologie avanzate e un enorme utilizzo del suolo.

Nello scenario dell'accordo queste tecnologie sono assolutamente cruciali, ma attualmente sono in uno stato molto sperimentale, molto costose e non sappiamo se funzionano, al momento non funzionano dappertutto. Ora le chiedo espressamente, noi vorremmo sapere qual è la capacità reale di implementare queste tecnologie a emissioni negative su larghissima scala e quali saranno le misure prese dai governi per facilitare questo processo?

Un altro punto è il mercato, il sistema ETS. Si tratta di un sistema che a nostro avviso non funziona, non è riuscito a stimolare gli investimenti in nuove tecnologie per ridurre le emissioni e su questo si sono innescate delle frodi e delle speculazioni finanziarie. L'istituzione di un mercato globale, come è auspicato nell'accordo di Parigi, ci preoccupa ancora più per il ritardo che causerebbe nell'applicazione di altre politiche che in Unione europea hanno invece avuto un impatto più incisivo delle ETS, come le tariffe incentivanti per le fonti rinnovabili e le misure di risparmio e di efficienza energetica.

Infine, dobbiamo chiudere un gap che c'è fra la percezione della realtà e la realtà stessa, altrimenti metteremo in atto i cambiamenti troppo lentamente. L'articolo 12 dell'accordo è buono e gli diamo il benvenuto, ma va implementato con decisione e servono messaggi precisi e proporzionati ai problemi. Servono adesso e soprattutto devono essere diretti ai cittadini e alle amministrazioni locali, perché anche a questo livello si lavori con impegno. Bisogna far capire che cosa ci stiamo giocando e che non c'è più tempo per giocare.

 
  
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  Olaf Stuger, namens de ENF-Fractie. Afgelopen week is in Duitsland aangetoond wat eigenlijk iedereen al wist, namelijk dat de media aan de leiband lopen van de heersende politieke elite. Als het gaat over vluchtelingen moet er positief worden geschreven, gaat het over het klimaat dan moet er een doemscenario worden geschetst. En de spindoctor van de Commissie had ook niet zo heel veel moeite om die twee elementen aan elkaar te koppelen en het begrip klimaatvluchteling te introduceren. "Klimaatvluchteling": manipulatieve framing waar Frank Underwood nog een puntje aan kan zuigen, een soort van dubbele turbopropagandamotor die voor alle problemen van de EU in één keer een oplossing zou moeten zijn. Maar het liep anders. Het effect van deze zogenaamde klimaatvluchteling was eigenlijk alleen maar dat hij voor opwarming zorgde in Keulen en in andere Europese steden en voor verdere afkoeling van het enthousiasme voor de EU. En vooral met dat laatste ben ik erg gelukkig.

 
  
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  Zoltán Balczó (NI). Az Európai Parlament december 15-i ülésén itt foglalkozott részleteiben a párizsi klímakonferencia eredményeivel. Miért kellett most ezt újra napirendre venni? Láthatóan azért, hogy a Parlament köszönetet mondjon Fabius miniszter úrnak, aki a klímatalálkozó elnöke volt. A kölcsönös köszönetnyilvánítások el is hangzanak. Ebben nincs is baj, de néhány kérdés ettől még megválaszolatlan. Milyen súlyúak a kötelezettségvállalások? Mi történik akkor, ha az Egyesült Államokban 2016-ban republikánus politikai többség lesz, akik tudjuk, hogy nem osztják az Obama adminisztrációnak a klímavédelmi elkötelezettségét. Mi történik ekkor? A második legnagyobb kibocsátó. A kiotói jegyzőkönyvet aláírta, nem ratifikálta.

És egy másik kérdés: ha az EU támogatja a fejlődő országokat anyagilag a klímaberuházásokban, ez azt is jelenti, hogy pl. Magyarország, mint az EU tagja, támogatja azt a Kínát, amely a világ második legnagyobb gazdasága, hatalmas pénzügyi tartalékokkal? Szóval van még néhány megválaszolatlan kérdés.

 
  
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  Laurent Fabius, président de la conférence de Paris sur le climat COP 21. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je vous remercie beaucoup pour vos commentaires, vos questions. Je remercie ceux qui sont intervenus, ceux qui ne sont pas intervenus. J'allais vous dire, Monsieur le Président, qu'ayant entendu ce que j'ai entendu, je suis prêt à venir tous les jours, car c'était un véritable lit de roses.

Plus sérieusement, je reviendrai sur les compliments que vous avez faits à l'égard du commissaire Cañete: ils sont justifiés. À l'égard de la diplomatie française, je serai un petit peu plus nuancé, mais je garde cela pour la fin. En revanche, premièrement, plusieurs d'entre vous sont revenus sur la question des 1,5 et 2 degrés et de l'ambition qui est, je crois, remarquable et qui est d'ailleurs reconnue par tout le monde dans cet accord. J'avoue qu'on aurait pu ne pas se mettre d'accord, parce qu'après tout, les conférences précédentes n'avaient quand même pas donné un exemple de réussite parfaite, comme on le dit au quai d'Orsay. Mais le risque principal, en tout cas le risque que j'identifiais, était que nous nous mettions d'accord, mais sur une ambition minimum – et nous en avons souvent parlé, tu te le rappelles. Or, il faut être honnête: tout n'est pas réglé. Cela dit, le succès de Paris, au fond, est d'être arrivé à un accord entre 195 pays sans aucune opposition – et les gens étaient libres – sur un contenu qui est très ambitieux. Et c'est là qu'intervient la notion des 2 et 1,5 degrés. Vous avez vu, et cela a donné lieu à de longues discussions, que la rédaction n'est pas exactement la même pour les 2 et les 1,5 degrés. Pour les 2 degrés, ce n'était déjà pas facile à obtenir; je me rappelle, pour avoir remplacé le président Hollande au G20, que j'avais déjà eu beaucoup de mal à arriver à obtenir les 2 degrés. Et là, que s'est-il passé? Il y a eu une espèce de dynamique des conférences internationales qui plaide en faveur du multilatéralisme. Il y a eu des interventions extrêmement fortes de la part, notamment, des petites îles, de leurs représentants, qui ont dit que, bien sûr, les 2 degrés, c'est très bien, mais si vous n'écrivez pas 1,5 degré et si vous ne prenez pas les dispositions pour aller vers 1,5 degré, vous dites implicitement que nous, nous n'existons plus. Ce n'est pas simplement la question de savoir si l'on peut vivre bien ou pas: nous allons être couverts, nous ne pourrons plus exister. Cet argument était tellement fort qu'il a convaincu des pays qui n'étaient pas spontanément en faveur du 1,5 degré. Je vais m'exprimer avec les mains. Aujourd'hui, quand on fait la somme de toutes les CPDN, nous sommes plutôt sur la trajectoire des 3 degrés, il faut être honnête. Ce dont il s'agit, à travers l'accord de Paris et, maintenant, les décisions subséquentes, puisque tout cela est à horizon assez long, c'est de passer d'une trajectoire de 3 degrés à une trajectoire de 2 degrés et de 1,5 degré. Et cela passe par toute une série d'actions concrètes et par un point que plusieurs d'entre vous ont souligné, à savoir des innovations technologiques et des investissements majeurs. Au départ, je n'étais pas le grand spécialiste mondial de ces questions, je dois en faire confession, mais bon, je suis un esprit laborieux, donc je me suis plongé dans le sujet. Je suis absolument convaincu qu'il va y avoir des changements technologiques majeurs qui rendront la hiérarchie financière des énergies tout à fait différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Comme plusieurs d'entre vous l'ont déjà souligné, dans certains cas, les énergies renouvelables sont déjà beaucoup moins chères, lorsque l'on fait la somme des coûts directs et indirects, que des énergies très polluantes comme le charbon. Nous irons de plus en plus dans ce sens-là. L'ambition donc, d'une part, de l'accord et, d'autre part, son caractère universel n'ont pas été contradictoires, mais ils ont été complémentaires, et c'est là l'un des grands succès de Paris.

Deuxièmement, plusieurs d'entre vous sont revenus à juste raison sur les secteurs aérien et maritime dans le transport international. Alors, là-aussi, je serai carré. Il y avait plusieurs parties, notamment l'Union européenne, qui voulaient que nous fassions mention des transports internationaux dans l'accord. Mais vous connaissez le mécanisme, qui est le mécanisme d'un consensus. Il est apparu assez rapidement que ce point se heurtait à une vive opposition – appelons les choses par leur nom – de plusieurs pays émergents et de pays du Golfe, et donc le consensus n'était pas possible. Cela ne fait absolument pas obstacle à ce que l'OACI et l'OMI, les deux organisations internationales compétentes en la matière, prennent des mesures en ce sens. L'Europe, la présidence de la COP 21 et tous ceux qui sont de bonne volonté vont se mobiliser cette année en ce sens. L'OACI s'est fixée pour objectif de parvenir d'ici septembre 2016 à un accord pour stabiliser les émissions du secteur aérien après 2020, et pourquoi pas pour les baisser. L'Union européenne, si je peux donner un sentiment, doit être en pointe sur ce sujet et promouvoir bien en amont des compromis.

En ce qui concerne le secteur maritime, les discussions, reconnaissons-le, sont moins avancées, mais le respect des objectifs inscrits dans l'accord de Paris implique que des négociations soient ouvertes sans tarder dans le cas de l'OMI. Dans un premier temps, il me semble que l'UE devra encourager la reconnaissance des niveaux d'émissions du secteur maritime et la mise en place d'un système de mesure des émissions mondiales dans ce secteur. Mais vous avez absolument raison, il faut, parce que cela représente des émissions de gaz à effet de serre considérables, que cette année, des progrès importants soient réalisés dans ces deux secteurs.

Troisièmement, plusieurs d'entre vous sont intervenus, et vous avez tout à fait raison, sur les thèmes bas carbone, beaucoup de carbone, compétitivité, etc. C'est absolument central. Il n'y a pas une opposition entre, d'un côté, les émissions de gaz à effet de serre et, de l'autre, les exigences de la compétitivité ou de l'emploi. Bien sûr, il faut des transformations, il faut des mesures d'accompagnement, mais, là encore, je suis absolument convaincu que la compétitivité, non seulement pour des pays comme les nôtres, mais aussi au niveau mondial, doit se marier avec une progression vers le bas carbone, et c'est là où l'on rejoint la question – je crois que c'est M. Jadot qui l'a posée – des désinvestissements ou des investissements. Oui, vous avez déjà vu qu'en dehors même de l'investissement public, qui est très important et essentiel, dans le secteur privé, il y a un basculement qui est en train de s'opérer, et tant mieux; il faut que nous puissions l'accélérer. Il faut d'abord, me semble-t-il, que les pays réduisent progressivement les subventions en faveur des combustibles fossiles. Ce principe, je vous le rappelle, a été fixé par le Conseil européen en mai 2013 et la France avait plaidé pour une position ambitieuse, par exemple, dans l'encadrement des crédits à l'exportation pour les centrales à charbon. Il faut que ce mouvement soit général et, j'allais dire, profitons du fait que les prix du pétrole sont bas. Vous connaissez les chiffres: on parle de 100 milliards que nous, pays riches, devons attribuer aux pays pauvres pour le climat, mais les sommes qui sont consacrées aux subventions des énergies fossiles dépassent les 500 milliards par an; nous avons donc les ordres de grandeur en tête.

Ensuite, pour répondre à M. Jadot, il faut encourager les acteurs du secteur privé à ne pas investir, ou même à désinvestir, dans les secteurs fortement carbonés et, dès la COP 21, c'est un mouvement que nous voyons: le premier fonds souverain, qui est un fonds norvégien, a donné instruction qu'il y ait des désinvestissements dans ce secteur, au point même que le gouverneur de la Banque centrale d'Angleterre estime que la prochaine bulle financière pourrait bien se produire dans le secteur carboné, parce qu'on va s'apercevoir que ce secteur, bien sûr, va avoir des difficultés, alors que des investissements massifs y ont été faits. Je pense qu'en ce qui concerne le secteur privé, on peut demander aux banquiers centraux et aux agences de notation de prendre désormais en compte d'une manière systématique le risque climatique et de rendre obligatoire la publication de l'empreinte carbone: voilà des mesures qui ne sont pas hors de notre portée et qui seraient extrêmement utiles. Cela étant, parallèlement à cette tendance au désinvestissement, il faut maintenir un effort constant en faveur des investissements dans les énergies renouvelables; les besoins sont immenses. L'Union européenne a des instruments: le plan Juncker, les Fonds structurels, les projets de la BEI etc., qui peuvent et doivent, me semble-t-il, être mobilisés. Vous avez un Conseil européen au mois de mars et, à cette occasion, je crois que la Commission fera le point sur l'évaluation pour la mise en œuvre de l'accord de Paris. Il s'agit vraiment de directions vers lesquelles nous pouvons aller.

Enfin, le dernier point – et je ne veux pas être trop long – portera sur les compliments, je ne trouve pas d'autres mots, que vous avez formulés à propos de la présidence française. Je vous ai déjà dit qu'en ce qui concerne l'Union européenne, le rôle du commissaire Cañete et celui de la présidence luxembourgeoise, je n'ai aucune réserve. En revanche, pour ce qui est de la diplomatie française, même si celle-ci, par mon intermédiaire, a rougi en vous écoutant – d'autant plus que notre modestie est connue de tous –, en réalité, j'y réfléchissais, notre rôle et le mien, a tout simplement été de favoriser, et de traduire de manière diplomatique, un alignement tout à fait remarquable des planètes.

La première planète, c'était la planète elle-même. L'année 2015 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée, avec des catastrophes considérables et une prise de conscience de la part de l'opinion, et cette situation désastreuse a, si je puis dire, un bon côté:, elle a rendu encore plus évident le fait qu'il fallait qu'il y ait un accord, et cela a favorisé une prise de conscience. La première planète donc, qui est la nôtre, est un élément d'alignement.

La deuxième planète – je veux vraiment lui rendre hommage – est la planète scientifique. Je veux rendre hommage, ici, aux remarquables travaux des scientifiques, et en particulier aux travaux du GIEC, qui ont établi le caractère incontestable du réchauffement et chiffré les menaces. Lorsque nous faisions des réunions publiques, il y a 5, 10 ans, etc., la moitié de la réunion était consacrée à savoir si oui ou non il y avait un dérèglement climatique et la deuxième partie de la réunion était consacrée à savoir s'il était dû à l'action humaine. Désormais, je ne dis pas que ces débats ont complètement disparu, mais ils ont largement disparu, en tout cas dans beaucoup de nos pays, et c'est grâce aux travaux des scientifiques. Cette planète scientifique nous a beaucoup aidés.

La troisième planète est la planète que j'appellerai politico-sociétale. Il y a eu des pays grands émetteurs de gaz à effet de serre qui ont pris des positions très fortes: la Chine, premier émetteur qui, pour des raisons évidentes, qui sont des raisons pratiques, économiques, sociétales et sociales, a joué un rôle très important, le président Obama, qui s'est engagé fortement et, bien sûr, l'Union européenne, et d'autres pays encore, mais cela a permis qu'il y ait, en accompagnement, une évolution très forte des milieux économiques, l'engagement des communes, l'engagement des régions, l'engagement des ONG, l'engagement de grandes voix spirituelles et religieuses, et c'est tout ceci, cette planète que j'appelle politico-sociale, qui est un élément tout à fait nouveau, qui a fait qu'évidemment, la conférence de Paris se présentait dans des circonstances tout à fait différentes de celles de la fameuse conférence de Copenhague.

Et enfin, la quatrième planète, c'est la planète diplomatique. Notre tâche a consisté, avec tous les pays, et singulièrement avec l'Union européenne, à favoriser les convergences et à traduire tout cela en un accord international, avec ses 29 articles et ses 140 points de décision.

On me demande souvent: mais le travail de diplomate, etc. Je dis, avec un peu d'humour, que je ne comprends pas totalement les raisons de ce succès, mais que je préfère ne pas comprendre les raisons d'un succès, plutôt que d'avoir des explications brillantes pour expliquer un échec, mais une fois que j'ai dit cela, au fond, quand je revois un peu le travail que nous avons fait, c'est un peu un travail de sculpteur. Vous savez, le sculpteur prend des blocs d'argile, il prend d'abord les principaux blocs, qui étaient la Chine, les États-Unis, l'Europe, l'Inde, et il fallait agréger tous ces blocs et puis leur donner une certaine forme. Ensuite, il y a les plus petits blocs, qui sont nécessaires aussi parce que, sans consensus, il n'y a pas d'accord. Il fallait donner une forme à tout cela, mais sans perdre aucun de ces blocs et, finalement, c'est ça, le travail que nous avons fait dans un esprit de transparence, de confiance, qui a été souligné. À la fin de ce spectacle − tout à l'heure, je remettrai un petit marteau à M. Schulz, qui est devenu le marteau le plus célèbre −, et c'est assez rare dans des conférences internationales, tout le monde s'est embrassé. Mais ce n'était pas quelque chose de convenu; nous avons eu le sentiment que dans un monde vraiment très dur, très dangereux, très compliqué et très incertain, pour l'une des premières fois, grâce au travail de tous, il y avait vraiment quelque chose qui allait permettre non seulement à la génération actuelle, mais aux générations futures, de vivre mieux. Comme cela a été souligné, évidemment, ce sont des circonstances que l'on ne rencontre pas toujours politiquement dans sa vie, je vous remercie donc tous d'avoir rendu cela possible.

 
  
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  Der Präsident. – Die Aussprache ist geschlossen.

Schriftliche Erklärungen (Artikel 162 GO)

 
  
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  Cristian-Silviu Buşoi (PPE), în scris. Semnarea Acordului de la Paris reprezintă un adevărat succes pe care îl atribuim întregii umanități, fără să neglijăm rolul jucat în acest proces de Parlamentul European. Pentru a înțelege cu adevărat reușita acestei conferințe, este suficient să privim rezultatele tuturor conferințelor precedente privind schimbările climatice, caree s-au dovedit cu totul ineficiente. Limitarea încălzirii temperaturii globale la 2 grade Celsius și angajamentul ca, în timp, să se facă eforturi pentru a ajunge la 1,5 grade este un deziderat care se va concretiza prin inovații tehnologice și investiții de anvergură. De aceea, toate statele trebuie să reacționeze cât mai curând în vederea semnării și ratificării acordului. Uniunea Europeană trebuie să rămână în continuare un exemplu pentru ceilalți actori mondiali și să fie primul semnatar al acordului, întrucât procesul se va încheia după ratificarea acestuia de către toate statele membre.

 
  
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  Ricardo Serrão Santos (S&D), por escrito. O acordo obtido na COP 21 é importante; espera-se que seja assinado entusiasticamente pelos Estados e, essencialmente, que seja posto em ação. Em Paris, verifiquei em detalhe o empenho e a responsabilidade demonstrados pelos diferentes interlocutores. Agora, é um dever de todos tornar consequente o que foi estabelecido.

A identificação do impacto da sociedade industrial nas alterações climáticas não é recente. Em 1957, o oceanógrafo Roger Revelle chamou a atenção para o facto de estarmos a sujeitar o planeta a uma experiência geofísica de larga escala nunca ensaiada e impossível de repetir. Basicamente, a sociedade industrial passou a libertar para a atmosfera, num curtíssimo período de tempo, o carbono sequestrado pelas florestas durante milhões de anos e que constituiu o garante da vida no planeta. Algo de muito errado estava a acontecer.

Mas, numa sociedade baseada no negócio, o discurso político da negação bloqueou a necessidade de mudança. Ouvi CEO de empresas petrolíferas referirem-se ao petróleo, aos combustíveis fósseis, como "energia solar armazenada", baralhando e distraindo a atenção. Citando a recente encíclica do Papa Francisco: "... a responsabilidade social e ambiental das empresas reduz-se, na maior parte dos casos, a uma série de ações de publicidade e imagem."

 
  
  

VORSITZ: ULRIKE LUNACEK
Vizepräsidentin

(Die Sitzung wird für wenige Minuten unterbrochen.)

 
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