Presidente. – L'ordine del giorno reca la discussione sulla dichiarazione del Vicepresidente della Commissione e Alto Rappresentante dell'Unione per gli affari esteri e la politica di sicurezza sulla situazione post-elettorale in Gabon.
Federica Mogherini,VPC/HR. – Monsieur le Président, premièrement, merci pour avoir organisé ce débat en ce moment crucial de l'histoire de la République gabonaise.
Le Gabon peut paraître un petit pays, mais son potentiel est immense. Il ne s'agit pas uniquement d'importantes ressources naturelles, avec un revenu par tête nettement plus élevé que la plupart des pays africains.
La population du Gabon a foi en la démocratie. Les élections ont été pacifiques et la participation importante. La population du Gabon est confiante qu'à travers le processus démocratique, le pays exploitera plus efficacement son propre potentiel. Il est donc important de ne pas se limiter à la crise actuelle, de mettre un terme à toutes les formes de violence et de rétablir la confiance de la population gabonaise dans les institutions du pays.
C'est l'objectif de l'Union européenne. C'est également l'objectif que poursuit la mission d'observation électorale dans son travail quotidien. Permettez-moi de remercier l'observatrice en chef, Mme Mariya Gabriel, et tous les membres de la mission, qui ont fait un excellent travail, qui sont en train de faire un excellent travail.
Vous savez que la mission et certains de ses membres ont été la cible d'attaques personnelles. Les autorités gabonaises sont responsables de la sécurité des membres de la mission d'observation électorale, et ces attaques personnelles et régulières ne sauraient être tolérées. Nous réitérons ce message auprès des autorités gabonaises à Libreville aussi bien qu'à Bruxelles, chaque jour, même à l'heure actuelle.
L'impartialité de la mission a été mise en doute. Permettez-moi d'être également très claire sur ce point. Nous ne prenons pas parti dans la vie politique de la République gabonaise, mais nous travaillons en faveur de la démocratie, de la transparence et de la recherche d'une solution pacifique à la crise.
La mission internationale d'observation des élections a respecté la méthodologie et les protocoles d'accord signés avec les autorités du Gabon. Les autorités gabonaises ont elles-mêmes invité la mission à observer l'ensemble du processus électoral, et c'est exactement ce que la mission envisage de faire. Elle travaillera aux côtés des institutions gabonaises jusqu'à la proclamation des résultats définitifs, et ce après la phase de recours.
Je mettrai donc l'accent sur trois étapes qui, je pense, sont cruciales pour sortir de la crise actuelle. Premièrement, il est essentiel que le processus électoral s'achève en toute transparence. Nous continuons à plaider pour la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote afin de garantir la qualité des résultats. Cette recommandation a également été formulée par l'organisation régionale africaine, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, ainsi que par l'Union africaine.
Seuls les moyens légaux et non les actes de violence peuvent mettre fin au présent contentieux. Nous sommes prêts à soutenir la procédure de recours auprès de la Cour constitutionnelle et nous espérons que la Cour agira en toute transparence et indépendance, conformément à son mandat. À cet égard, nous demandons à la Cour constitutionnelle d'accorder un accès total de ces procédures à la mission européenne. Celles-ci font partie du processus électoral que les Gabonais se sont engagés à rendre transparent et accessible à nos observateurs.
En deuxième lieu, toutes les parties doivent s'abstenir de recourir à la violence et garantir la protection de la population. Tant le gouvernement que l'opposition ont une responsabilité à cet égard. Les attaques perpétrées à l'encontre du Parlement ou des médias officiels n'ont rien à voir avec l'aspiration légitime du Gabon à renforcer sa démocratie.
Le rôle joué par les forces de sécurité est particulièrement critique. Nous attendons de l'armée, de la police et des services de renseignement qu'ils agissent en parfaite conformité avec l'état de droit et dans le plein respect des droits de l'homme.
Il est urgent de rétablir et de maintenir le système de communication publique, y compris les médias sociaux, et il importe que la question des personnes placées en détention soit traitée rapidement et de manière équitable.
Troisièmement, les partenaires internationaux du Gabon, à commencer par les autres pays africains, peuvent jouer un rôle important pour contribuer à apaiser la tension, comme nous l'avons indiqué dernièrement dans une déclaration conjointe avec le commissaire Mimica. Nous travaillons en étroite coopération avec les Nations unies, les États-Unis et la France.
Nous soutenons activement la mission des chefs d'État de haut niveau, qui est actuellement mise en place par l'Union africaine et les Nations unies. La disponibilité du président du Tchad, Idriss Déby, président en exercice de l'Union africaine, constitue un signe encourageant de la détermination africaine à faciliter une solution à la crise.
Je suis également encouragée par la présence, à Libreville, de l'Union africaine en la personne du commissaire Smail Chergui. Je ne peux qu'espérer que la mission aura l'occasion de se rendre sur place dans les plus brefs délais.
Je souhaite tout particulièrement saluer les efforts déployés par le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies. Il est actuellement à la tête des efforts de médiation au niveau local et doit bénéficier de notre soutien constant. Les citoyens et les institutions du Gabon ont une responsabilité primordiale pour mettre un terme à la violence et parvenir à une solution pacifique à la crise postélectorale. Cependant, la communauté internationale doit être de leur côté pour faciliter et accompagner le processus.
Je suis convaincue que l'Union africaine devrait être le chef de file. L'intégration régionale peut s'avérer un instrument puissant en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique. Dans le même temps, l'Union européenne, nous tous, sommes prêts à soutenir le Gabon par tous nos moyens.
Mariya Gabriel, au nom du groupe PPE. – Monsieur le Président, Madame la Haute Représentante, merci de vos messages clairs et pertinents.
Il s'agit de la première mission d'observation électorale déployée au Gabon. C'est donc un signal clair de notre soutien au peuple gabonais en faveur de la démocratie, de l'état de droit et des droits de l'homme, et je suis honorée de pouvoir diriger cette mission.
J'aimerais d'abord adresser plusieurs remerciements. Tout d'abord, je tiens à remercier tous les observateurs de l'Union européenne et en particulier mon équipe, dont une partie est encore déployée au Gabon. Ils font un travail remarquable. Ensuite, je voudrais principalement remercier les citoyens gabonais pour l'accueil chaleureux qu'ils ont réservé à nos observateurs, pour leur patience et pour le calme qui a été préservé le jour du scrutin. De même, je tiens à remercier les autorités gabonaises, qui ont invité l'Union européenne à observer les élections, signé le protocole d'accord et garanti jusqu'ici la sécurité de nos observateurs.
Lors de cette mission, nous avons pu rencontrer toutes les parties prenantes, les autorités, les différents partis politiques, tous les candidats à l'élection présidentielle et la société civile. Nous avons aussi travaillé en étroite coopération avec les autres missions d'observation et représentants de la communauté internationale sur place.
Aujourd'hui, il est crucial de finaliser le travail de la mission sans perdre de temps et d'énergie pour des accusations inacceptables, des allégations fausses ou encore des mensonges.
Ceci m'amène à ma deuxième partie. Un véritable dialogue et un véritable partenariat sont aussi l'occasion de nous dire les choses telles quelles.
En respectant le cadre de la mission, je voudrais attirer l'attention sur quelques faits, car la possibilité de s'exprimer sur des faits relevés par nos observateurs est aussi l'une des forces de la mission d'observation électorale de l'Union. Les principaux faits à ce stade sont les suivants: contrairement à ce qui était prévu par le protocole d'accord, la mission a eu un accès inégal à la consolidation des résultats selon les commissions électorales locales. Les résultats n'ont pas été annoncés publiquement dans la province du Haut—Ogooué, contrairement à ce qui est prévu par la loi. Dans cette même province, une anomalie a été constatée quant au taux de participation et en comparaison avec une analyse du nombre de non-votants et de bulletins blancs et nuls. Il n'y a pas eu de publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, conformément aux bonnes pratiques internationales.
Aujourd'hui, comme depuis le début du processus, nous appelons à la non-violence et au calme. Nous continuons à être guidés par l'exigence de la transparence à toutes les étapes du processus électoral. Nous appelons tous les acteurs à s'en tenir à des recours légaux et pacifiques. Cela inclut aujourd'hui l'observation du traitement des recours déposés à la Cour constitutionnelle. C'est une phase clé du processus électoral et nous attendons que l'accès de notre expert juridique aux travaux de la Cour soit garanti, tout comme la sécurité des membres de l'équipe qui sont encore sur place. L'accès d'experts internationaux à la Cour est bienvenu aussi.
Enfin, je tiens à exprimer le plein soutien de la mission à M. Chergui, commissaire de l'Union africaine, au professeur Bathily, représentant spécial des Nations unies, et à M. Abdallah, de l'Organisation internationale de la francophonie, et à les remercier pour les efforts qu'ils ont fournis.
Je finirai en disant la chose suivante: tous les acteurs ont une responsabilité pour contribuer à l'apaisement de la situation. La restauration de la confiance des Gabonais dans l'intégrité du processus électoral passe par la transparence. Aujourd'hui, en respectant la loi, en tant que mission d'observation électorale, notre regard est tourné vers la Cour constitutionnelle, de laquelle nous attendons qu'elle continue à être l'incarnation de cette justice sans laquelle aucun État de droit ne peut se prévaloir de l'être.
Jo Leinen, im Namen der S&D-Fraktion. – Herr Präsident, Frau Hohe Vertreterin, liebe Kolleginnen und Kollegen! Wie wichtig die Wahlbeobachtungsmissionen der Europäischen Union sind, hat sich bei der Präsidentschaftswahl in Gabun gezeigt. Das ist ein kleines Land, aber diese Präsidentschaftswahl ist auch ein Symptom und auch ein Signal für die Demokratie und die demokratische Entwicklung in Westafrika, wenn nicht sogar für ganz Afrika. Ich danke Mariya Gabriel, dem Team und natürlich auch unserer Parlamentsdelegation für die Arbeit, die geleistet wurde.
Die Bevölkerung in Gabun hat die EU-Mission sehr wohlwollend und positiv aufgenommen. Wo immer wir hingingen, sind wir sogar freudig empfangen worden, mit Klatschen, dass die EU da ist und diese Wahl beobachtet. Und natürlich war die Öffentlichkeit interessiert an unseren Schlussfolgerungen, daran, was wir gesehen haben.
Nun kann man sagen: Der Wahltag selbst ist nicht so kritisch, aber die Wochen vor der Wahl und die Tage nach der Wahl. In Gabun hat sich nochmal gezeigt, dass es keine fairen Bedingungen gibt für solche Wahlen zwischen einem Bewerber, der aus der Regierung kommt, und einer Oppositionsbewerbung. Die öffentlichen Medien waren völlig ungleich verteilt, was die Berichterstattung über den Präsidenten und über den Oppositionskandidaten anging. Und über die Finanzierung der Wahlkämpfe braucht man gar nicht viel zu sagen. Da wird auch immer wieder Staatsgeld für die Wahlkampagne eingesetzt.
Am Wahltag haben wir sehr oft gemerkt, dass das Wahlregister nicht in Ordnung ist und nicht klar war, wer denn wahlberechtigt ist. Es war wirklich eine Ironie, dass man mit der Krankenkassenkarte wählen konnte, aber mit dem vorläufigen Personalausweis nicht, obwohl seit 2013 keine neuen Personalausweise mehr ausgestellt wurden.
Sehr besorgniserregend – ich kann mich dem anschließen – ist die Auszählung der Stimmen. Diese Intransparenz bei der Zentralisierung der Wahl spricht ja Bände, und das, was da in der Provinz Ogooué stattgefunden hat, ist so unglaubwürdig wie nur was.
Also, liebe Frau Hohe Vertreterin, Frau Mogherini, Gabun braucht die EU, und Sie haben es gesagt: Zusammen mit der Afrikanischen Union müssen wir hoffen, dass das friedlich läuft, dass der Prozess zu Ende geht und dass wir dem Land helfen, doch die nächste Etappe zur Demokratie zu bewältigen.
Marek Jurek, w imieniu grupy ECR. – Panie Przewodniczący! W Gabonie byliśmy świadkami tego, jak bardzo ta młoda demokracja – dlatego że to jest kraj, który ma ledwie dwadzieścia lat rządów demokratycznych – pragnie korzystać z pełni swoich praw obywatelskich. Społeczeństwu Gabonu nie można w żadnym wypadku odmówić zaangażowania, przejęcia wyborami, poczucia odpowiedzialności za to, co one oznaczają. Natomiast demokracja to są oczywiście decyzje większości, ale uczciwa debata musi poprzedzać te decyzje. W Gabonie potrzeba dzisiaj dwóch rzeczy: po pierwsze, pokoju społecznego, o co wielokrotnie tutaj apelowano, po drugie, rozwoju społeczeństwa obywatelskiego. Spotkaliśmy tam nie tylko dwóch głównych kandydatów, ale również ludzi, którzy z takim przejęciem mówili o potrzebie tego rozwoju, jak na przykład doktor Bruno Ben Moubamba. Powinniśmy im w tym pomóc. Ja w tym miejscu chcę szczególnie podziękować Mariyi Gabriel za jej pracę, za jej obecność, bo na pewno wielotygodniowa praca jej i jej ekipy pomogła w przeprowadzeniu tych wyborów i pomaga w dążeniu do ustalenia ich uczciwego wyniku.
Pavel Telička, on behalf of the ALDE Group. – Mr President, I am happy to share the appreciation of the work of the monitoring mission, although I am the first one speaking here today that was not a part of it. But I think that we have managed to monitor the work of the mission and I think that I can only praise the work.
The Bongo family has been in power from 1967. This is not something specific to Gabon, it is something that we have seen throughout Africa in recent decades. The very fact that we have these illegitimate leaders, whether it is Gabon or any other country, logically in a country where there is a certain civil society this creates civil unrest. That is where the roots lie.
You have outlined the points Madam President, I was approaching the more or less the same ones, but from a different angle. The first point that I would like to highlight is that if the mission came to the conclusion that there were obvious abnormalities then we have to insist that the electoral commission publishes the results. The second issue is that this has to be recalculated, and I do appreciate the support that you are also giving to the efforts vis-à-vis the court, and I very much hope that the findings will be objective, transparent and independent. The third point – and the key point – I would like to underline is, and maybe I am just an observer getting it wrong, but it seems to me while the African Union does play a role, we see that the mediators’ mission has been postponed, and honestly I would have expected the African Union to be much more vocal and much more engaged.
Bearing in mind and coming back to what I said at the very beginning, this is not just a problem for Gabon but something that we see more or less every year or every couple of years copy. There is a significant role to play for the African Union and it is also a task for us to ‘motivate’ the African Union. I would also like to wish Members good luck in all their efforts and to thank them for their points and for addressing the issue.
Jean-Luc Mélenchon, au nom du groupe GUE/NGL. – Monsieur le Président, mes chers collègues, s'il est bien normal que les organisations panafricaines et régionales soient en première ligne au Gabon, il n'empêche que l'Union européenne ne peut en rester là où elle en est.
Nous sommes capables de dire la taille des mailles d'un filet de pêche et de la faire respecter en Afrique et nous ne serions pas capables de dire ce qu'est une élection honnête? Et à la fin, dans un souci d'apaisement, nous mettrions sur le même plan les tricheurs et ceux qui font l'objet de ces tricheries et qui en sont victimes?
De la même manière, nous mettrions tout le monde sur le même plan, en appelant à la paix, alors que les violences sont le fait exclusif du gouvernement en place contre les partisans de M. Jean Ping? Il faut exiger que cessent immédiatement ces violences-là, en les nommant.
Ce que je veux dire c'est que le décompte, le nouveau décompte des bulletins ne peut pas être simplement renvoyé à la Cour constitutionnelle, dont il est d'ores et déjà prouvé qu'elle est de parti pris et malveillante. Il faut que ce soit une organisation internationale, et l'Union européenne a le pouvoir de demander que ce soit l'ONU ou l'OUA qui s'en assure.
Mes chers collègues, M. Gbagbo a été uniquement envoyé au TPI alors qu'il demandait un recomptage, et on laisserait M. Bongo nous le refuser en usant de violence sans rien dire?
Mieux vaudrait que M. Gbagbo soit libéré et M. Bongo jugulé.
Michèle Rivasi, au nom du groupe Verts/ALE. – Monsieur le Président, Madame la Haute représentante, chers collègues, il est vrai que la situation politique au Gabon est très préoccupante, chaque candidat restant campé sur ses positions au risque que la situation dégénère en guerre civile. Il faut à tout prix empêcher l'escalade de la violence.
Ici même, à Bruxelles, j'avais reçu M. Jean Ping qui, déjà à l'époque, craignait cette situation. J'avais pris l'initiative de faire adresser un courrier officiel à Ali Bongo, pour qu'il y ait une mission d'observation dépêchée par l'Union européenne. Je suis ravie que ce soit notre collègue Mariya Gabriel, forte de son expérience en la matière en République démocratique du Congo, qui l'ait dirigée.
Mais entre l'absence de listes électorales affichées devant les bureaux de vote, les défaillances au niveau du contrôle de l'encre indélébile, l'authentification des bulletins de vote et l'usage de scellés des urnes dépourvus de numéro d'identification, il y a beaucoup à redire sur la tenue des élections.
Nous devons donc soutenir le travail de cette mission d'observation et ses demandes de transparence et, plus précisément, la nécessité de publier les résultats bureau de vote par bureau de vote, comme vous l'avez indiqué.
La saisine de la Cour constitutionnelle par Jean Ping visant un recomptage des voix pourrait être une porte vers la sortie de crise, mais elle risque aussi d'envenimer la situation puisque son jugement sera l'ultime recours possible. Et puisque la vie politique du Gabon est une histoire de famille, il est à craindre que le jugement rendu soit contesté pour la simple raison que la présidente du Conseil constitutionnel n'est autre que l'ancienne compagne du père d'Ali Bongo. Et ça, c'est un problème.
Aujourd'hui, nous devons à tout prix éviter la reproduction du précédent ivoirien, où la communauté internationale s'était octroyé le droit d'intervenir. C'est au Gabon et aux Gabonais qu'appartient leur destin. Il faut leur assurer notre soutien dans ce sens-là.
J'espère surtout que l'ensemble des États membres de l'Union européenne et l'Union africaine, comme vous l'avez souligné, se mobilisent, et il ne faut pas que ce soit la France qui s'ingère dans la vie politique gabonaise, parce que la France-Afrique a assez duré. Il est donc de notre responsabilité à tous d'assurer ce suivi.
Ignazio Corrao, a nome del gruppo EFDD. – Signor Presidente, onorevoli colleghi, Alto commissario, io facevo parte della delegazione, quindi confermo quanto detto dal capodelegazione Jo Leinen riguardo all'accoglienza che ci è stata rivolta in Gabon. Questa accoglienza, secondo me, era l'accoglienza di chi riceveva per la prima volta una missione di osservazione elettorale e si aspettava dalla missione di osservazione elettorale la certezza che non ci fossero brogli, perché più che parlare di ripristinare la fiducia – perché la fiducia lì non c'era, anzi tutti ci dicevano che c'erano stati sicuramente dei brogli nelle elezioni precedenti – la nostra presenza ha avuto un'attenzione mediatica così alta proprio perché i gabonesi volevano, anzi vogliono da noi, perché la missione è ancora in corso, la certezza e il controllo della regolarità.
Purtroppo, il giorno dopo, appena sono stati pubblicati i risultati, questo tipo di speranza si è trasformata in una delusione. Quindi siamo ancora in tempo, attraverso la nostra missione, ma attraverso anche il dialogo con l'Unione africana, per cercare di ricomporre questa fiducia che davvero abbiamo notato da parte dei gabonesi e trasformarla in qualcosa di concreto, perché altrimenti io ritengo che sia molto difficile che i cittadini gabonesi possano pacificamente trovare una soluzione su questo risultato delle elezioni.
Louis Aliot, au nom du groupe ENF. – Monsieur le Président, mes chers collègues, la proclamation arbitraire de victoire par chacun des candidats fait suite à l'arbitraire des élections et modifications constitutionnelles dans d'autres pays voisins. Derrière ces manœuvres, les politiques et les grands groupes protègent leurs intérêts, mais les populations trinquent systématiquement.
Les violences sont inadmissibles et la présence d'observateurs européens n'a rien changé. Je suis d'ailleurs assez surpris, Madame Mogherini, de constater que les mêmes débordements et les mêmes violences survenus hier au Congo n'ont pas provoqué les mêmes réactions de la part de l'Union européenne et de la part de la France et d'autres pays.
Nul ici ne saurait contester les tricheries dont a fait l'objet cette élection présidentielle. Chaque camp a cherché à s'imposer par la fraude au détriment de la volonté souveraine du peuple gabonais. Ces manquements aux règles élémentaires de la démocratie illustrent la nécessité d'un nouvel élan au Gabon comme dans toute l'Afrique centrale, mais cet élan ne consiste pas à choisir le candidat à la place des Gabonais ou à tenter une déstabilisation du pays au profit d'intérêts étrangers ou marchands inavouables.
Attention au risque de la guerre civile! Le précédent rwandais doit nous conduire à une grande prudence. L'avenir du Gabon appartient aux Gabonais et à eux seuls. Au Gabon comme au Congo, la libération des prisonniers politiques est un préalable, et le respect de l'opposition une garantie.
J'invite les Européens à être attentifs aux manœuvres politiques en cours, afin que le feu qui couve ne se transforme pas en brasier. La stabilité de l'Europe est étroitement liée à la stabilité du continent africain.
Preşedinte: ADINA-IOANA VĂLEAN Vicepreşedinte
Cristian Dan Preda (PPE). – Madame la Présidente, tout d'abord, permettez-moi de féliciter Mariya Gabriel, qui a dirigé la mission d'observation de l'Union, et Jo Leinen, qui a été à la tête de la mission de notre Parlement. Mes collègues M. Mélenchon et Mme Rivasi ont mentionné le cas de la Côte d'Ivoire. À ce propos, permettez-moi de dire que, selon moi, il s'agit d'un cas similaire. Il se trouve qu'en 2010, j'étais à la tête de la mission d'observation électorale quand M. Gbagbo refusait de quitter le pouvoir et c'est en fait la même idée: il tendait vers des résultats soviétiques dans sa région d'origine et voulait, à l'époque, annuler les résultats dans les départements où Alassane Ouattara avait gagné.
Le problème est justement celui de la contestation des résultats du scrutin. Au lieu d'apaiser les esprits, au lieu de calmer l'atmosphère politique, les élections donnent lieu à des crises politiques. Je trouve que le seul devoir que nous avons, c'est de continuer le travail mené par l'équipe dirigée par notre collègue Mariya Gabriel et de réclamer ce qu'on fait partout dans le monde, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, pour que les citoyens, tout d'abord, puissent vérifier ce qui a été fait de leur vote et pour qu'ensuite, des observateurs indépendants, et notamment nos observateurs de la mission de l'Union, puissent avoir une vue d'ensemble des résultats et puissent en faire la synthèse. Seul le calcul précis des voix apaisera les esprits; à défaut, les violences, les pillages et la crise qui s'apaisait continueront de plus belle.
Certes, il y a aussi un problème de famille parce que M. Ping lui-même est membre du clan Bongo. Ce n'est pas quelqu'un d'autre, ce n'est pas un opposant de l'extérieur.
Cécile Kashetu Kyenge (S&D). – Madame la Présidente, j'ai eu le privilège d'être membre de la délégation du Parlement européen au sein de la mission d'observation électorale de l'Union européenne.
L'élan extraordinaire qui accompagné les élections dans ce pays a représenté un signe d'espoir immense pour le peuple gabonais, qui en se rendant aux urnes, a demandé des institutions démocratiques, a exigé des débats politiques libres et a invoqué aussi l'alternance au pouvoir.
Ces élections ont été une occasion manquée pour la classe dirigeante gabonaise de prouver à l'ensemble du continent africain et à toute la communauté internationale qu'elle est en mesure d'organiser une élection transparente et de faire preuve de la plus grande responsabilité dans tout le processus électoral.
Dans une démocratie, il est nécessaire de garantir aux partis d'opposition la possibilité d'élaborer et de proposer en toute autonomie et sérénité, leur propre projet politique dans la plus grande, la plus pure tradition de l'adversité politique.
Or, quelques semaines après ce vote, nous exprimons notre grande déception vis-à-vis du manque de transparence dans la gestion du processus électoral qui a particulièrement visé les modes de financement des partis et de la campagne électorale ainsi que le contrôle de toutes les informations vitales, telles que la liste électorale et la liste des centres de votes.
À cela s'ajoute aussi une couverture médiatique excessive au profit du président sortant et l'absence de confiance des candidats de l'opposition et d'une partie de la société civile envers des organes responsables de l'administration des élections.
Nous dénonçons avec véhémence la perte de vies humaines et toutes les formes de violence qui ont suivi la publication des résultats provisoires, et sont encore en cours. Je demande donc que ces violences cessent.
Des incidents qui reflètent justement un manque de transparence dans la gestion du processus électoral, ainsi que les répressions violentes des manifestants par les forces de sécurité, tout cela contribue fortement à diminuer la confiance des électeurs et des parties prenantes.
Jusqu'à la conclusion du processus électoral, la mission d'observation électorale de l'Union européenne continuera à observer toutes les étapes, notamment le contentieux électoral, en ligne avec le protocole signé avec le gouvernement.
Je demande au Président Ali Bongo d'honorer l'Afrique et d'honorer aussi son peuple en renonçant à la présidence en raison du manque de transparence de tout le processus. Quant au peuple gabonais, il peut compter sur l'effort inconditionnel du Parlement européen pour rester à ses côtés.
Joachim Zeller (PPE). – Frau Präsidentin, Hohe Vertreterin! Wir sprechen in letzter Zeit oft über Ursachen, die Menschen zur Flucht aus ihren Heimatländern zwingen. Ich befürchte, dass wir bald ein neues Land in die Liste der Länder aufnehmen müssen, aus denen Menschen fliehen – das ist Gabun. Nur zwingen nicht Hunger, Klimawandel oder Dürre die Menschen zur Flucht, sondern ein Präsident und seine Helfershelfer, die nicht bereit sind, dem auf demokratischem Weg geäußerten Willen des Volkes von Gabun zu folgen, nämlich abzutreten und den Weg freizumachen für einen demokratischen Wandel im Land. Nein, sie gehen gewaltsam gegen die Opposition vor.
Gabun gehört zu den reicheren Ländern Afrikas mit einem Bruttonationalprodukt pro Kopf, das viel höher ist als zum Beispiel das von Bulgarien. Trotzdem leben mehr als zwei Drittel der Bevölkerung noch in äußerster Armut, weil die Familie des Präsidenten Bongo seit Jahrzehnten die Reichtümer des Landes für sich nutzt und Milliarden an Deviseneinnahmen ins Ausland schafft, übrigens auch in Mitgliedstaaten der EU.
Die Menschen in Gabun haben uns bei der Wahlbeobachtung freudig begrüßt – das haben einige meiner Kollegen schon gesagt. Sie hofften, dass die Wahl frei und fair verlaufen werde. Wir sind es den Bürgern Gabuns einfach schuldig, dass wir ihr Vertrauen rechtfertigen und mit allen politischen Mitteln darauf dringen, dass dem demokratisch geäußerten Willen des Volkes von Gabun gefolgt wird, notfalls auch mit Sanktionen.
Zu bedauern ist, dass die Afrikanische Union ausgerechnet den Präsidenten des Tschad, Idriss Déby, zum Vermittler in Gabun einsetzt. Er ist nicht gerade ein Zeuge für gerechte und freie Wahlen in seinem eigenen Land.
Eduard Kukan (PPE). – Madam President, it is with great regret that we follow the news of the post-electoral violence in Gabon. It should be reiterated that all political leaders have their responsibility in Gabon to maintain peace in the post-electoral environment. The EU is ready to contribute to this process.
No electoral process is completed without transparent post-electoral mechanisms. Transparency is one of the fundamental principles of free, fair and competitive elections, and must also be ensured in the days after the election day. In the case of Gabon, this needed to be ensured by publishing the results of the voting stations and by a transparent appeal process. This also applies to the current complaint procedures at the constitutional court. I am sure that our observation mission, which operates under the highest international standards, will continue to observe the situation and we can rely on their report and recommendations.
Catch-the-eye procedure
Νότης Μαριάς (ECR). – Κυρία πρόεδρε, η πρόσφατη ανακοίνωση της επανεκλογής του Προέδρου Αλί Μπονγκό για μια τρίτη θητεία στην Γκαμπόν ήταν η αιτία για να προκληθούν βίαια επεισόδια στη χώρα με τουλάχιστον χίλιες εκατό συλλήψεις και τρεις θανάτους Παράλληλα, η αντιπολίτευση, αμφισβητώντας τα εκλογικά αποτελέσματα, ζήτησε την επανακαταμέτρηση των ψήφων χωρίς ωστόσο να γίνει δεκτό το αίτημά της.
Επιπλέον, παρά το γεγονός ότι η Γκαμπόν θεωρείται η χώρα με τον υψηλότερο δείκτη ανάπτυξης στην υποσαχάρια Αφρική, δεν είναι η πρώτη φορά που παρατηρούνται τέτοιες συγκρούσεις Συγκεκριμένα, αντίστοιχα επεισόδια είχαν λάβει χώρα στην Γκαμπόν και το 2009, αμέσως μετά την ανακοίνωση των εκλογικών αποτελεσμάτων. Επομένως, απέναντι στην έκρυθμη μετεκλογική κατάσταση που επικρατεί στη χώρα, η Ένωση θα πρέπει να συμβάλει στην αποκατάσταση της δημοκρατικής ομαλότητας στην Γκαμπόν, στην τήρηση των ανθρωπίνων δικαιωμάτων, και στον σεβασμό των δημοκρατικών ελευθεριών.
(End of catch-the-eye procedure)
Federica Mogherini,Vice-President of the Commission/High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy. – Madam President, I would like to say that, for once, I think we are all very much united, first of all in understanding and supporting the role that we have. Sometimes we forget it. Sometimes we focus on our own limits or divisions – and, for sure, we have both limits and divisions – but when we look at the work the European Union does from the outside, with the eyes of the citizens of Gabon who were welcoming our mission, we recognise how relevant our work is, how important our values are, how powerful our instruments are, and how much expectation as well as how much change we can bring to peoples’ and countries’ lives. Maybe it is also useful to remind ourselves about this when we debate our own internal affairs back home.
I would like to sum up, so it is not really a reply, it is more a sharing, I think – thanking very much first of all Mariya Gabriel for her work, all the colleagues here who expressed common views on the situation, and also the European Parliament as a whole for its important role. I have to admit that sometimes we forget how important our EU missions are on the ground. This is really a key part of our common work that I appreciate very much.
On the situation, I have seen that our analysis coincides. These coming days, I agree, are crucial, especially in relation to the process ongoing at the Constitutional Court. We will look at what is happening and follow and monitor the situation in these critical hours and days extremely carefully, and I know that you will do the same. I believe that this will have an impact: it will be important for the people of Gabon to know that this House is following developments with such attention and that we are committed to continuing to follow this in a very careful way.
We all share a common interests in finding a rapid, peaceful and just solution to this post-electoral crisis, as all of you mentioned, and we will ensure continued full support for our mission still on the ground. Thank you also for reminding us that we still have staff on the ground who need to continue their work in proper conditions, and we need to guarantee that – not only but especially – on the ground. So we will keep monitoring the situation in every dimension and I am sure you will do so too.
It is going to be very important that we keep each other in line and updated and continue to exchange, as we have done all over these difficult weeks in a very good way.
Let me express once again our full appreciation for Parliament’s role in this respect, your leadership and capacity to lead a difficult mission. Also, a last point: some of you mentioned the role that is, or should be, there for the African Union. I have said, and I will reiterate, that there is plenty of scope for the African Union to play a leading role in Africa. It is not an easy one but it is an important one, and our role there is to support the African Union in this respect, and also to support the African Union and the African Union countries in the difficult task of upholding the principles that they have set for themselves. Sometimes, as we know well, it is a challenging exercise, but I am sure that the African Union and its Member States have the means to live up to the expectations of their own people.