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 Full text 
Compte rendu in extenso des débats
Lundi 3 juillet 2017 - Strasbourg

Une durée de vie plus longue des produits: avantages pour les consommateurs et les entreprises (brève présentation)
MPphoto
 

  Pascal Durand, rapporteur. – Madame la Présidente, je vous remercie d’avoir introduit mon intervention en soulignant que nous attendons ce rapport depuis longtemps. Effectivement, cela fait longtemps que l’Europe se préoccupe de manière sectorielle de la question de la durée de vie des produits, mais c’est la première fois que nous essayons de l’évoquer de manière transversale et, je dirais, dans une perspective durable, en essayant de placer cette question dans son contexte global.

Son contexte global, c’est le cœur de la nouvelle économie, c’est le cœur du développement durable de l’Union européenne, tout simplement parce qu’on touche à la question environnementale, on touche à la question économique et de production, on touche à la question de consommation et à la question sociale.

Le fait que nous nous trouvions au cœur de cette problématique nous oblige à essayer de penser cette question de manière consensuelle. Cela nous oblige à essayer de la penser non pas en nous opposant les uns aux autres, en opposant l’économie à l’écologie ou en opposant les questions sociales aux questions de consommation, mais c’est au contraire ensemble que nous devons résoudre cette problématique.

Comment la résoudre? Tout simplement en essayant de sortir d’une logique d’une société du déchet, d’une société du jetable et d’une société du gaspillage. Les ressources, aujourd’hui, sont précieuses, toutes les ressources, que ce soient les terres, que ce soit l’eau, que ce soit l’ensemble des éléments qui permettent de produire le pétrole, l’énergie. Ces ressources-là doivent être économisées. Nous sommes donc face à l’enjeu des ressources.

Il y a ensuite l’enjeu climatique, avec nos produits qui font des milliers de kilomètres pour pouvoir arriver jusqu’à nos magasins puis entrer dans nos maisons.

Il y a aussi la question sociale. La question sociale, c’est la délocalisation des emplois en Europe, c’est le fait que l’on aille produire à moindre coût à des milliers et des milliers de kilomètres et que l’on détruise notre industrie. La question sociale, c’est que quand on jette, quand on remplace et quand on ne répare plus les produits qu’on achète, on cause la perte d’un savoir-faire, d’un artisanat, la perte également de métiers de la «réparabilité» et du service. Ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui ont disparu sur le continent européen.

La question sociale, c’est aussi que nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les conditions dans lesquelles ces produits sont fabriqués à moindre coût dans des pays du Sud, dans lesquels l’exploitation de l’être humain est absolument scandaleuse.

Enfin, il y a la question économique, parce qu’à produire à moindre coût des produits qui, en fin de compte, n’ont plus de qualité, pour lesquels seul compte le critère du prix, nous réduisons à néant la capacité de notre industrie européenne à être parmi les meilleures du monde, si ce n’est la meilleure, avec des produits de qualité qui sont reconnus depuis maintenant des décennies.

La logique voudrait que nous arrivions ensemble à prendre en compte la nouvelle économie, l’économie de la fonctionnalité, l’économie d’usage, l’économie qui fait que des consommateurs – surtout les plus pauvres – ne veulent plus être obligés de changer en permanence les produits qu’ils achètent et qui tombent en panne dès que les garanties légales s’arrêtent.

Nous devons donc prendre en compte cette nouvelle économie. Nous devons également redévelopper la «réparabilité» de l’ensemble des produits mis sur le marché. Nous devons faire en sorte que les batteries ne soient plus collées, mais soient vissées pour qu’on n’ait plus besoin de jeter un téléphone quand la batterie tombe en panne. Nous devons faire en sorte que les consommateurs soient informés de la durée d’usage des produits et de notre capacité à les réparer.

Voilà tout l’objet de mon rapport, Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire. Voilà ce que nous attendons de l’Union européenne: qu’elle se saisisse de cette question fondamentale.

 
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