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Resoconto integrale delle discussioni
Martedì 4 luglio 2017 - Strasburgo Edizione rivista

4. Omaggio a Simone Veil
Video degli interventi
Processo verbale
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  Le Président. – Nous allons commencer la cérémonie de l’hommage solennel du Parlement européen à Simone Veil.

Monsieur le Président de la Commission européenne, je vous remercie d’être présent. Chers collègues, au nom du Parlement européen et des peuples d’Europe ici représentés, je rends hommage aujourd’hui à Simone Veil, première Présidente de ce Parlement directement élu, une Française, une Européenne, une ministre d’État, une académicienne, une déportée d’Auschwitz, une grande figure de notre temps, une femme politique, une femme. Dans sa vie extraordinaire, elle a été tout cela et bien davantage. L’histoire de sa vie est l’histoire de notre continent, celle d’un continent déchiré, perdu, qui a connu les pires atrocités dont l’humanité est capable, mais qui a réussi, comme elle l’a fait, à retrouver la force de remonter la pente, de se reconstruire et de renaître.

Il y soixante-dix ans, tout était perdu, pour Simone Veil comme pour l’Europe. 78651, c’est le numéro que l’infamie de l’homme a imprimé sur sa peau alors qu’elle n’avait que 16 ans. Ce numéro qu’elle a voulu graver sur son épée de l’Académie française en guise d’avertissement pour les générations futures a marqué bien plus que son bras. Il doit rester à jamais imprimé dans notre conscience collective et nous rappeler constamment les raisons ultimes pour lesquelles nous avons décidé un jour, sur les cendres de la guerre, de mettre notre destin en commun.

Ne l’oublions jamais et répétons-le sans cesse aux jeunes générations, pour lesquelles le souvenir collectif de cette catastrophe risque de s’estomper, à tel point que la paix est considérée désormais comme une chose banale et acquise. Simone Veil a toujours été consciente de la fragilité de la paix en Europe depuis 1945. À ses yeux, cette paix constitue un bien exceptionnel. C’est avec l’énergie d’une survivante qui connaît le prix de la paix qu’elle s’est battue dans d’innombrables combats en France et au Parlement européen, des combats qui ont fait progresser les droits de tous les citoyens.

Simone Veil appartient à cette génération de grands esprits, dont Helmut Kohl faisait également partie, qui a succédé à celle des pères fondateurs de l’Europe. Ils ont pris la relève de la construction européenne dans une période très difficile et ont continué ce que leurs prédécesseurs avaient entamé. La contribution de Simone Veil y a été fondamentale. Exemple de détermination, son engagement pour l’Europe l’a conduite à devenir la première Présidente du Parlement européen élu au suffrage universel.

Je veux exprimer ici toute notre admiration et la plus profonde reconnaissance pour le rôle essentiel qu’elle a joué en tant que Présidente de cette Assemblée. Dans son discours d’investiture, le 17 juillet 1979, elle mesure parfaitement le poids de la responsabilité qui était la sienne. Voici ses mots: «Pour la première fois en effet dans l’histoire, dans une histoire qui les a vus si souvent divisés, opposés, acharnés à se détruire, les Européens ont élu, ensemble, leurs délégués à une Assemblée commune. Ces élections constituent, à n’en pas douter, un événement capital dans la construction de l’Europe depuis la signature des traités.» Il s’agit d’un discours de vingt-trois minutes dans lequel elle trace clairement, avec une lucidité et une vision hors du commun, les lignes d’évolution du Parlement pour les quarante ans à venir.

Je vous invite à relire ce discours qui me paraît d’une actualité surprenante. Vous y trouvez l’enthousiasme, les espoirs, les attentes, les intentions de toute une génération d’hommes et de femmes qui ont siégé sur ces bancs bien avant nous. Il nous inspire et nous oblige.

Au lendemain des premières élections européennes, personne ne savait ce que cette Assemblée nouvellement élue allait devenir. Personne, sauf Simone Veil! Aujourd’hui, personne ne sait ce que ce Parlement aurait pu devenir sans elle. Si nous sommes ce que nous sommes, si ce Parlement a pu agrandir ses compétences, devenir ce qu’il est aujourd’hui, c’est surtout grâce à elle. Consciente de la tâche historique dont elle était investie, elle a accompagné le jeune Parlement dans ses premiers pas, l’a orienté dans la bonne direction et a jeté les bases de son évolution future. Notre dette envers cette grande femme demeure donc immense. À ses yeux, le Parlement, fort de sa légitimité tirée des élections, devait désormais jouer pleinement son rôle de contrôle démocratique, qui, selon son expression, est la fonction primordiale de toute assemblée élue. Il devait également exercer, avec sagesse et conscience, son nouveau pouvoir budgétaire, qu’elle considérait fondamental parmi les pouvoirs d’un parlement.

De plus, Simone Veil était persuadée que le devoir du nouveau Parlement devait être celui de donner constamment son impulsion à la construction européenne. Elle croyait fermement qu’il était nécessaire de faire un plein usage des pouvoirs, encore limités, dont le Parlement était alors titulaire. Elle pensait également que cela n’était pas suffisant et qu’il fallait faire plus. «Le Parlement, dit-elle dans son discours, doit également être un organe de contrôle de politique générale au sein de la Communauté. Ne croyons pas en effet que les limitations proprement institutionnelles de ses compétences peuvent empêcher un Parlement tel que le nôtre, de faire entendre à tout moment, et quel que soit le domaine de l’action communautaire, la voix que lui confère l’autorité politique issue de son élection.» Autrement dit, Simone Veil voulait un Parlement politique.

Grand destin que celui de Simone Veil. Condamnée à mourir à 16 ans, elle vient de rentrer aujourd’hui dans l’immortalité de l’histoire après une vie longue et intense, au cours de laquelle elle a œuvré sans relâche pour défendre les idées et les valeurs qui étaient les siennes, et qui sont devenues les nôtres. La fusée de son épée d’académicienne est formée de deux mains qui se serrent, symbole de la réconciliation entre les peuples. Sa vie exemplaire a été l’image de cette réconciliation, qui a nécessité un courage extraordinaire et l’amour le plus grand. Sa vie a été la preuve qu’il est possible de résister à la tentation de la haine. Sa vie a été et restera un témoignage formidable pour nous tous et pour les générations futures, car Simone Veil a eu le courage de continuer à croire malgré tout à la bonté de l’homme.

Au nom de nous tous, je rends hommage aujourd’hui à cette grande dame. J’exprime la plus grande admiration pour son courage, son intelligence et sa profonde humanité. J’affirme notre gratitude pour l’amour et la passion dont elle a fait preuve dans tout ce qu’elle a entrepris. Je déclare haut et fort notre fierté de l’avoir eue comme première Présidente de cette Assemblée. Lors de son investiture en tant que Présidente en 1979, elle déclara: «Notre Parlement aura pleinement satisfait les espoirs qu’il a fait naître si, loin d’être le lieu de résonance des divisions internes de l’Europe, il parvient à exprimer et à faire percevoir par la Communauté l’élan de solidarité si nécessaire aujourd’hui.»

Merci, Madame la Présidente, merci Simone, pour ces mots, si actuels, et merci pour tout ce que vous avez fait pour nous et pour ceux qui viendront après nous.

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(Diffusion dans l'hemycicle d'une vidéo retraçant le parcours de Mme Simone Veil)

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(L’Assemblée, debout, applaudit)

 
  
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   Ieri tutti i gruppi politici hanno ricordato Simone Veil, che è stata anche presidente del gruppo liberale. Per questo motivo ho chiesto a Guy Verhofstadt, presidente del gruppo liberale, di ricordare il lavoro svolto da Simone Veil in questo Parlamento.

 
  
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  Guy Verhofstadt, au nom du groupe ALDE. – Monsieur le Président, chers collègues, le Président Tajani m’a fait l’honneur de me donner la parole lors de cette cérémonie d’hommage, car Simone Veil était une grande dame de la famille libérale et démocrate. Elle appartenait à cette génération qui a, en effet, précédé la mienne et a guidé mon engagement, cette génération que l’Europe a marquée par le pire de son histoire, mais qui aura su tirer le meilleur d’un destin brisé par la guerre et la déportation.

Simone Veil, née Jacob, une vieille famille française juive, avait 16 ans quand elle a été déportée à Auschwitz avec tous les siens. Nous n’étions qu’à un an de la défaite du nazisme, mais les camps de la mort tournaient toujours à plein régime. Seules Simone et sa sœur survivront à cet enfer, où elles verront disparaître leur père, leur mère et leur frère. Elle vivra toute sa vie avec le matricule 78651 tatoué sur le bras. La Shoah, ses horreurs et sa mémoire forgeront – je crois – la personnalité forte et entière de Simone Veil.

Jeune mariée, elle fait des études de droit, à une époque où la femme était au foyer, et devient une magistrate rapidement réputée. Lorsqu’elle est nommée ministre de la santé, en 1974, par Valéry Giscard d’Estaing, personne en fait n’aurait parié un ancien franc français sur cette haute fonctionnaire chargée de faire voter la promesse phare du président, c’est-à-dire la dépénalisation de l’avortement.

(Applaudissements)

Pourtant, face à une Assemblée presque exclusivement constituée d’hommes, comme elle le soulignera elle-même, Simone Veil a bravé tous les dangers politiques pour se constituer une majorité au centre sous les huées de la vieille droite traditionnelle et, parfois, antisémite.

Ce combat féministe, ce combat progressiste propulse Simone Veil en politique par la grande porte. Ce n’est toutefois pas vers la France que se portent ses ambitions, mais vers l’Europe. Comme on l’a déjà répété, en 1979, en effet, les députés au Parlement européen sont, pour la première fois, élus au suffrage universel, donnant à ce scrutin une valeur de test de l’attachement des populations à la construction européenne. C’est la rescapée d’Auschwitz, qui ne nourrit aucune haine ni rancœur à l’encontre de l’Allemagne, qui a été élue. Bien au contraire, elle plaide la réconciliation autour des valeurs partagées de la démocratie libérale et de l’état de droit, et c’est sur ce discours que sa liste arrive largement en tête en France. Elle rallie le groupe libéral, dont elle sera la candidate victorieuse pour devenir la première Présidente de notre Assemblée.

C’est le début, Monsieur le Président, chers collègues, d’une longue carrière parlementaire jusqu’à son retour au gouvernement français dans les années 1990. Il serait trop long d’énumérer toutes les réalisations et tous les succès de Simone Veil, qui va présider le groupe libéral de 1984 à 1989. Le Parlement avait alors peu de compétences, mais elle déploya toute son énergie pour accompagner les grands chantiers de l’époque: l’Acte unique européen, l’adhésion de l’Espagne et du Portugal, qui entraient ainsi dans notre famille européenne, et aussi les réformes qui allaient sortir ou faire sortir l’Europe de sa torpeur, qu’on appelait à ce moment l’«eurosclérose».

En réalité, Simone Veil ne quitta jamais vraiment la vie publique jusqu’à sa mort, et, après l’avoir rendue éternelle en en faisant une académicienne, la France s’interroge aujourd’hui sur son élévation au Panthéon. Mais il est juste que, dans cette enceinte, également, Monsieur le Président, ici à Strasbourg, lieu si symbolique de ce double destin français et européen, hommage soit rendu à ce personnage vraiment d’exception, incarnation de notre histoire partagée et aussi incarnation de notre avenir commun.

(Applaudissements)

 
  
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  Presidente. – Si conclude così la cerimonia per rendere omaggio a Simone Veil, primo Presidente donna del Parlamento europeo eletto direttamente dai cittadini.

 
  
  

VORSITZ: EVELYNE GEBHARDT
Vizepräsidentin

 
  
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  Bruno Gollnisch (NI). – Madame la Présidente, mon rappel au règlement se fonde sur l’article 3, paragraphe 1, l’article 4, paragraphe 4, et l’article 6 de notre règlement.

Comme vous le savez, Madame la Présidente, des élections législatives ont eu lieu en France, à l’issue desquelles un certain nombre de nos collègues ont été élus au Parlement français. Je les en félicite. Ils appartiennent à diverses nuances politiques. Ces collègues siègent en ce moment au Parlement français. Par conséquent, leur siège est vacant, mais les autorités françaises se refusent à communiquer le nom de leurs successeurs, au motif que des recours ont été introduits par divers citoyens contre leur élection.

Il me semble que ce procédé est inéquitable, car ces collègues siègent, dès à présent, au Parlement français, quelle que soit l’issue du recours les concernant. Il me semble, par conséquent, que le parallélisme des formes devrait conduire les autorités françaises à vous communiquer le nom de leurs successeurs pour qu’ils puissent siéger de la même façon au Parlement européen, dans l’attente évidemment de l’issue de ces recours.

C’est la raison pour laquelle, me fondant sur l’article 4 de notre règlement, qui dispose que le Président peut s’adresser aux autorités nationales pour leur demander de communiquer le nom des successeurs pour les sièges vacants, je pense que cette démarche devrait être faite par notre Président, avec l’appui, je l’espère, du président et des membres de la commission des affaires juridiques, compétente en matière de vérification des pouvoirs.

 
  
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  Die Präsidentin. – Herr Gollnisch! Ich kann Sie auf jeden Fall informieren, dass wir zunächst einmal abwarten, bis wir die offizielle Mitteilung der Behörden der französischen Regierung haben, und danach werden wir das normale Prozedere haben. Das bedeutet, dass eben die Namen dem Rechtsausschuss weitergegeben werden und die Prüfung dann auch durchgeführt wird, wie es in unserem Parlament üblich ist. Es gibt keinen Grund, das anders zu machen als sonst.

 
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