Charles Goerens (Renew). – Madame la Présidente, si j'étais une personne menacée de noyade en Méditerranée, les propos de certains de nos collègues qui se fichent du malheur de ces personnes, je cracherais dessus.
L'action humanitaire ne doit pas être neutre mais impartiale. Elle ne doit pas être neutre, au sens d'une équidistance entre les victimes et leurs bourreaux, parce qu'elle doit toujours se ranger du côté des faibles et des personnes en danger. Elle doit être impartiale parce que l'action humanitaire ne fait pas de distinction entre les victimes, quelle que soit leur origine, leur nationalité ou leur opinion.
L’exposition au danger, à la poursuite ou à la guerre, suffit à elle seule pour la déployer. Les principes ainsi définis, notamment par Henry Dunant, ont été codifiés entre-temps. Ils constituent aujourd'hui les normes du droit humanitaire international et, par voie de conséquence, du droit maritime.
M. Salvini est-il le seul responsable de la situation exécrable en Méditerranée? Non. Ceux qui refusent d'accueillir des personnes sauvées en Méditerranée sont responsables au même titre que lui. Il n'existe donc aucune circonstance atténuante pour justifier le refus de venir en aide aux personnes en danger. L'indifférence, en cette circonstance, n'est pas une opinion, c'est un délit. Aussi me semble-t-il judicieux de demander à certains de nos États membres, qui n'ont que faire du droit humanitaire et des principes qui le sous-tendent, de revenir au respect des normes.
Finalement, j'invite la future Commission à continuer à attribuer ce portefeuille à un commissaire qui n'aura d'autre fonction que celle de commissaire à l'action humanitaire.
(L’orateur accepte de répondre à une question «carton bleu» (article 171, paragraphe 8, du règlement))