Virginie Joron (ID). – Madame la Présidente, Chers collègues, l'agression de la Turquie dans le nord de la Syrie implique une violation flagrante du droit international et humanitaire et une violation de la souveraineté syrienne. Il est incompréhensible que la Turquie n'ait pas été immédiatement sommée d'arrêter d'attaquer les Kurdes, nos alliés dans la lutte contre Daech. Nous risquons maintenant le retour en force de Daech et de nouvelles vagues de migration, dont la Turquie nous menace. Cela montre clairement à quel point il est important de protéger nos frontières intérieures et extérieures.
L'Union européenne a été capable de frapper la Russie avec des sanctions pendant la crise ukrainienne. Alors comment expliquer que la Turquie puisse envisager d'envahir le nord de la Syrie sans réaction de notre part? Nous devons agir maintenant, notamment en cessant tout paiement à ce pays. Tous les financements en faveur de la Turquie liés au processus de pré-adhésion et au plan d'action Union européenne-Turquie sur la migration devraient être suspendus. Enfin, il est crucial de lancer un processus de paix organisé au niveau multilatéral qui inclue le gouvernement syrien. C'est la seule façon d'avancer et de résoudre cette crise.
Annika Bruna (ID). – Madame la Présidente, le 9 octobre, l'armée turque envahissait le nord-est de la Syrie. Cette offensive meurtrière a touché des forces kurdes qui ont combattu Daech. Des exactions ont été commises contre des civils et le chaos généré par la Turquie a permis l'évasion de nombreux détenus djihadistes. Cette action a été condamnée par les États membres et leurs citoyens. L'Europe aurait pu mettre en place des sanctions économiques fortes contre la Turquie, mais elle ne l'a pas fait.
Après cette agression, et à l'heure où Ankara exerce sur l'Europe un chantage migratoire, Bruxelles aurait pu mettre fin définitivement au processus d'adhésion de la Turquie, qui n'est par ailleurs européenne en termes ni de valeur, ni de culture ni de géographie, mais elle ne l'a pas fait. Le minimum était que l'Europe arrête de verser des milliards d'euros à la Turquie. Notre amendement demandant cet arrêt a été rejeté par 545 députés, allant de la droite aux socialistes en passant par les élus d'En Marche. Ces députés font de l'Europe un complice de la Turquie.
Manuel Bompard (GUE/NGL). – Madame la Présidente, Chers collègues, la résolution sur les opérations militaires de la Turquie dans le nord-est de la Syrie va dans le bon sens parce qu'elle condamne l'agression turque, parce qu'elle demande sa cessation et le retrait de toutes les troupes turques du Rojava. Elle va également dans le bon sens parce qu'elle rappelle que la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie doivent être respectées, au même titre que les droits de toutes les composantes ethniques et religieuses du pays.
Pour ces raisons, je soutiens cette résolution, même si je trouve qu’elle aurait dû aller plus loin. Elle aurait dû condamner plus fermement le meurtre de Havrin Khalaf et, surtout, en cette journée des Nations unies, elle aurait dû demander le déploiement d'une force internationale de Casques bleus et l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne afin de protéger les Kurdes et de garantir leur droit à l'autodétermination interne dans le cadre de l'État syrien. Les Kurdes sont nos alliés, ne les oublions pas!
Jiří Pospíšil (PPE). – Paní předsedající, já jsem podpořil toto usnesení, jasně vnímám jako nezákonný, odsouzeníhodný útok Turecka na kurdskou menšinu v Sýrii. Bohužel se tím jasně ukazuje, že Turecko se v žádném případě evropským standardům nepřibližuje, ba naopak se čím dál tím více vzdaluje. Ostatně jsme mnohokrát o tom debatovali zde na půdě sněmovny v minulém volebním období a tedy vůbec nějaká úvaha o tom, že by Turecko mohlo být někdy člen Evropské unie, je myslím dneska úplně nesmyslná.
Dlouhodobě budeme asi debatovat o tom, byť ne zde, zda vůbec Turecko má být člen NATO a zda vůbec tedy je ještě naším spojencem anebo zda jeho mezinárodní politika se zcela rozchází s tím, jakou politiku hájí země euroatlantické civilizace.
Martin Horwood (Renew). – Madam President, I have voted for the strongest possible condemnation of Turkish President Erdoğan’s invasion of Northern Syria, and seeing Erdoğan and Putin stitching up this shameful deal on Northern Syria with the meek compliance of Donald Trump represents a tragic day for the people of Syria and especially for those in the Kurdistan region.
Responsibility for this turn of events seems to me to lie in large part with President Trump for his grotesque betrayal of his Kurdish allies. I’m delighted the European Union is taking a strong stand on this. In a dangerous world, when human rights and the rights of minorities seem constantly at risk and when our allies like the USA are currently proving so unreliable, it has never been more clear that all the 28 countries of the European Union, including the United Kingdom, should speak together with one strong voice on foreign policy whenever we can.
Jan Zahradil (ECR). – Paní předsedající, samozřejmě turecká invaze do severní Sýrie si zasluhuje odsouzení a je dobře, že takové vyjádření tady prošlo. Na druhou stranu ale přeci jenom tady něco schází. Netvařme se, že ta situace je úplně černobílá. Zaprvé bychom neměli jako Evropská unie vytvářet dojem, že snad podporujeme síly, které směřují k územní dezintegraci nějakého jiného státu, což by bylo podle mě nepřípustné vměšování do vnitřních pořádků toho státu. V tomto případě Turecka.
A zadruhé si také řekněme, že pokud chce Evropská unie opravdu dostát své pověsti globálního hráče, tak se musí zmoci na něco jiného, než jsou pouhé rezoluce a obviňování Spojených států z toho, že nedostály svým závazkům.
Já jsem si včera přečetl vyjádření prezidenta Trumpa, které podle mě by se mnoha lidem tady v této síni mohlo i líbit. On řekl, že není úkolem americké vojenské moci nebo vojenské síly si hrát na světového četníka, ale že i ostatní země musí dostát své zodpovědnosti. A to je samozřejmě pravda a já se obávám, že v této věci ani Evropská unie, ani její členské státy své zodpovědnosti nedostály a nedostávají a v každém případě to žádné rezoluce, byť sebesilnější, nevyřeší.