Conclusion de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Viêt Nam (A9-0003/2020 - Geert Bourgeois)
François-Xavier Bellamy (PPE). – Madame la Présidente, chers collègues, le vote de cet accord a été une question infiniment difficile. Toutes les objections qui viennent d’être évoquées ici ont un sens, bien sûr, et en particulier celles qui concernent l’état des droits de l’homme, très préoccupant, au Viêt Nam.
Cependant, nous ne partons pas de rien, nous ne partons pas d’une situation inexistante. Nous échangeons déjà aujourd’hui avec le Viêt Nam, qui est un partenaire commercial majeur de l’Union européenne – très largement au bénéfice du Viêt Nam, excédentaire commercialement par rapport à nous.
La vraie question qui nous est posée est donc: faut-il maintenir cet état de fait, ou faut-il tenter d’arrimer le Viêt Nam en le tirant de notre côté pour lui faire adopter, ce qui a été le cas, des objectifs en matière écologique, des objectifs en matière de droits humains et, bien sûr, aussi, en le faisant commercer avec nous, selon des règles qui nous ouvrent ses marchés avec une véritable exigence de réciprocité?
Il me semble que cet accord nous permet d’aller dans le bon sens sur ce plan-là, et si nous ne l’avions pas signé, nous aurions risqué de laisser le Viêt Nam partir vers son grand voisin, la Chine. Est-ce vraiment le monde que nous voulons? L’Europe doit-elle renoncer à agir? Je ne le crois pas.