Maria Arena, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, le cas Dawit Isaak est emblématique de la situation en Érythrée, qui est l’une des dictatures militaires les plus dures au monde.
Dans cette dictature, le travail forcé est organisé de manière institutionnelle par le pouvoir, avec ce fameux système de service national illimité. Le soutien européen à l’Érythrée ne devrait jamais contribuer à ce travail forcé. Pourtant, en finançant ce pays par l’aide au développement, en finançant ses routes sans nous être assurés que leur construction ne repose pas sur ce travail forcé, nous nous rendons complices de cette pratique.
Par ailleurs aucun migrant ne devrait pouvoir être renvoyé dans ce pays, jugé comme le plus répressif au monde. Et pourtant l’OIM, avec le soutien de l’Union européenne, a renvoyé des dizaines d’Érythréens dans leur pays, leur garantissant l’emprisonnement et donc les mêmes abus et maltraitances dont est victime le journaliste Dawit Isaak dans les prisons érythréennes.
Donc, oui, nous devons élever la voix face à ce qui se passe en Érythrée, mais nous devons aussi être responsables de nos actes, tant sur la question de la coopération au développement que sur celle du retour des migrants dans ce pays.