Caroline Roose, rapporteure pour avis de la commission du Développement – Merci monsieur le président. Cette semaine, notre Parlement se prononce sur le projet de réforme de la politique agricole commune, mais comment voter pour cette réforme insuffisante, alors même que l’Amazonie est en proie à la déforestation et à la multiplication des feux de forêt? Regardons les choses en face: notre modèle d’agriculture industrielle fortement dépendant des importations de soja est grandement responsable. Il est responsable de la déforestation, de la destruction d’écosystèmes uniques et des habitats de nombreuses espèces animales, et de l’accaparement des terres aux dépens des droits des paysans et des peuples autochtones.
Cela fait des années que le problème est identifié et pourtant rien n’est fait pour le résoudre. Le rapport que nous allons voter demande à l’Union européenne d’élaborer un cadre légal pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts. Le rapport repose notamment sur le devoir de vigilance et la responsabilité des entreprises. Je suis rapporteure dans la commission du développement sur la responsabilité environnementale des entreprises. Celles qui, directement ou via des sous-traitants, contribuent à la déforestation doivent pouvoir être jugées. Il est important que les populations des pays en développement aient effectivement accès à la justice. Le temps de l’impunité doit cesser. Les coupables d’écocide doivent être jugés.