Compte rendu in extenso des débats

Mercredi 20 janvier 2021 - Bruxelles

Présentation du programme d'activités de la présidence portugaise (débat)

  Dacian Cioloş, au nom du groupe Renew. – Monsieur le Président, Madame la Présidente, Monsieur le Premier ministre, bienvenue et bonne chance pour votre présidence. Votre réussite sera aussi la nôtre, vous avez toutes les prémices pour réussir et je sais que le Portugal, compte tenu de son histoire et de sa position géographique, connaît très bien quelle est la valeur ajoutée de l’Union européenne et sait comment apporter de la valeur ajoutée au projet européen.

Le travail que nous avons réalisé ces derniers mois est titanesque. L’Europe a réalisé sous la pression de cette pandémie, il est vrai, des progrès que beaucoup pensaient impossibles il y a encore un an. Mais nous n’en sommes qu’au début. Vous prenez, Monsieur le Premier ministre, la présidence tournante du Conseil à un moment où il faut transformer l’essai: nous devons faire de 2021 l’année de la renaissance et pour cela, il n’y a pas de miracle, nous devons dépasser la pandémie et pour cela chaque Européen doit avoir rapidement accès à un vaccin sûr et efficace.

Félicitations Madame la Présidente pour ce que la Commission a accompli mais vous savez que nous comptons encore sur vous pour assurer la coordination de la campagne de vaccination.

Mais il faut aussi soigner notre tissu économique et social, je sais que c’est votre priorité. Le plan de relance historique sur lequel nous nous sommes accordés doit être mis en place le plus vite possible et nous devons être prêts à faire plus s’il le faut. La relance doit être verte, numérique, juste et tournée vers l’avenir. Il sera donc de notre responsabilité commune de faire en sorte que chaque gouvernement mette en place les réformes et investissements stratégiques nécessaires pour que l’argent européen contribue au développement d’un nouveau monde post-COVID. Il ne faut en aucun cas que les gouvernements utilisent l’argent européen pour mettre sous perfusion sans assurer des effets positifs à long terme et structurels.

Nous devons donc reconstruire, innover et transformer, en nous appuyant sur le pacte vert et ses déclinaisons comme l’économie circulaire ou le mécanisme d’inclusion carbone aux frontières. Mais aussi en nous appuyant sur l’agenda numérique. Vous le savez, il y a urgence de reprendre en main notre destin en la matière, c’est un enjeu à la fois économique et social et la Commission européenne a mis sur la table un projet ambitieux.

Mais cette renaissance ne verra réellement le jour que si l’état de droit est respecté et ce dès le premier jour. À quoi bon investir, si nous ne sommes mêmes pas capables de garantir que ces fonds ne seront pas détournés. Il s’agit là d’une question existentielle pour l’Union. Il s’agit de préserver nos valeurs mais c’est aussi une question d’efficacité.

Au-delà, notre Union devrait bâtir une politique d’asile et de migration commune: un dossier majeur pour les prochains mois, tout autant que celui de nos relations avec notre voisinage oriental et méditerranéen et les Balkans occidentaux. Je sais que notre voisinage attend une vision claire de l’Union européenne sur ces projets.

Monsieur le Premier ministre, rien n’est prédéfini ou préécrit. Même si nous sommes toujours en pleine tempête, je suis convaincu que l’Europe doit hisser toujours plus haut ses voiles et maintenir son cap sous peine de partir à la dérive. Les contours du monde post-COVID dépendent entièrement de notre engagement, de notre persévérance et de l’exigence de notre ambition. Plus que jamais nous sommes aujourd’hui les auteurs de notre propre destin et ce destin sera encore mieux défini si nous arrivons à débloquer cette conférence sur le futur de l’Europe et je suis convaincu qu’avec la présidence portugaise, en collaboration avec le Parlement, ce sera possible.