Compte rendu in extenso des débats

Mardi 8 juin 2021 - Strasbourg

Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale 2021-2027 – L'Europe dans le monde (débat)

  Maria Arena, rapporteure. – Madame la Présidente, Madame la Commissaire, l’avantage de parler la dernière plutôt qu’au début du débat, c’est que tout a été dit. Tout d’abord, je voulais remercier mes collègues pour le travail que nous avons fait ensemble, remercier la commissaire pour la démarche constructive par rapport aux négociations, et aussi remercier la présidence du Conseil européen, qui nous a permis d’aboutir à la fin de cette négociation.

Alors, que dire de cet instrument? Trois choses importantes.

La première, c’est la cohérence. On l’a dit: hier, cet instrument était divisé, dans les mains de plusieurs, avec une absence de cohérence. Ici, nous avons un instrument unique, qui s’appelle «Global Europe» et qui va dans une même direction.

Le deuxième élément important, c’est la visibilité. L’Europe est le premier donateur européen, et pourtant, elle n’est pas connue pour être ce premier donateur européen. Cette visibilité est importante sur la scène internationale. Je pense qu’avec cet instrument, nous pourrons mieux convaincre les pays d’être nos partenaires dans cette action.

Le troisième point important, c’est bien entendu le rôle du Parlement: je dirais l’accompagnement. On a beaucoup parlé du contrôle, mais on le sait, quand nous travaillons ensemble, nous travaillons dans la même direction. Il s’agit donc ici de l’accompagnement d’un instrument extrêmement important. Comme on l’a dit, 80 milliards d’euros, ce n’est pas rien et ça participe effectivement de l’action de la politique extérieure.

Donc, ces trois choses sont pour nous extrêmement importantes. On a souvent tendance à opposer les différentes institutions. Dans cet instrument, nous travaillerons ensemble. Nous avons commencé avec le dialogue stratégique, et je remercie les membres de la Commission européenne pour le travail fourni. Nous y travaillons sur l’acte délégué et nous continuerons à y travailler sur les aspects budgétaires, par exemple.

Je voulais donner une petite note par rapport à la question migratoire. Je suis heureuse que nous n’ayons pas inscrit dans cet instrument la conditionnalité du développement à la question migratoire. Pas parce que c’est une question idéologique, mais tout simplement parce qu’il serait faux d’orienter nos débats et nos actions internationales autour d’une et une seule politique qui concerne plus l’intérieur de notre politique, c’est-à-dire la manière dont nous devons gérer la question migratoire, et d’exporter cette question par rapport à un défi de développement durable, en suivant les objectifs du développement durable.

Ce qui ne signifie pas que nous n’allons pas travailler sur les questions migratoires: travailler sur ces questions, c’est travailler sur les causes profondes de cette migration. Travailler main dans la main avec nos pays partenaires, non pas en leur tapant dessus, en leur disant ce qu’ils doivent faire, mais en travaillant avec eux parce qu’ils ont les mêmes soucis que nous. Un pays qui se vide de ses intelligences, un pays qui se vide de sa jeunesse, un pays qui n’a plus la possibilité de nourrir sa population, c’est un pays qui est en difficulté, et donc c’est aller à l’encontre de ces difficultés, aller aider ces pays, qui nous fera atteindre un objectif gagnant-gagnant avec l’ensemble des populations. Donc, je pense que dans cet instrument, ce que nous visons, c’est cet aspect gagnant-gagnant entre l’Europe et ses pays partenaires. Je remercie l’ensemble des personnes qui nous ont aidés à atteindre cet objectif. Maintenant, il nous reste bien entendu à travailler.