Retour au portail Europarl

Choisissez la langue de votre document :

  • bg - български
  • es - español
  • cs - čeština
  • da - dansk
  • de - Deutsch
  • et - eesti keel
  • el - ελληνικά
  • en - English
  • fr - français
  • ga - Gaeilge
  • hr - hrvatski
  • it - italiano
  • lv - latviešu valoda
  • lt - lietuvių kalba
  • hu - magyar
  • mt - Malti
  • nl - Nederlands
  • pl - polski
  • pt - português
  • ro - română
  • sk - slovenčina
  • sl - slovenščina
  • fi - suomi
  • sv - svenska
 Index 
 Texte intégral 
Compte rendu in extenso des débats
XML 4k
Mercredi 7 juillet 2021 - Strasbourg Edition révisée

Conclusions de la réunion du Conseil européen des 24 et 25 juin 2021 (débat)
MPphoto
 

  Philippe Lamberts, au nom du groupe Verts/ALE. – Monsieur le Président, Madame la Présidente, chers collègues, juste à la veille du Conseil, j’engageais les membres du Conseil européen à ne se préoccuper que d’une chose, à savoir la préservation des valeurs de l’Union. Des valeurs qui, je le rappelle, sont les fondations de notre maison commune. Et je le disais dans mon discours: une maison dont les fondations ne sont pas protégées court à la ruine.

Je me réjouis évidemment que pour la première fois, ou en tout cas pour une des premières fois, un véritable débat ait eu lieu dans l’enceinte du Conseil. Et ce, d’autant plus que, même si le déclencheur a été la situation créée par le gouvernement hongrois, il est vrai que l’état de droit et les valeurs fondamentales de l’Union sont en recul. Comme le disait Manfred Weber, ça ne concerne pas uniquement la Hongrie ou la Pologne, dont on parle souvent ici. On observe ces reculs aussi bien au nord – je pense aux mesures adoptées par le gouvernement danois en matière d’asile et d’immigration. Je pense à la corruption et au blanchiment d’argent qu’on peut observer dans le bassin méditerranéen. Je pense à la captation des données personnelles qu’on observe dans un pays comme la France. Je pense que beaucoup d’États européens aujourd’hui foulent les valeurs fondamentales de l’Union aux pieds.

Il est donc plus que temps d’aller au-delà de l’indignation, de la consternation, des soucis et des préoccupations qu’on peut avoir. Il est temps de passer à l’action. Alors qu’est-ce que cela veut dire, passer à l’action? Je note que, bien souvent, les gouvernements qui imposent des reculs à l’état de droit prennent pour argument la défense – et je les cite dans leurs déclarations récentes – des valeurs chrétiennes traditionnelles de l’Union contre le monstre bruxellois. Comme chrétien, je ne peux pas m’empêcher de rappeler à M. Orbán, à M. Bay, que l’Évangile nous invite à accueillir l’étranger, à nous préoccuper des plus fragiles, à unir plutôt que diviser.

Mais au-delà de ce faux combat, ce qui se passe, c’est que les atteintes au droit, à l’état de droit et aux valeurs fondamentales de l’Union ont en fait un objectif: cimenter le pouvoir d’un parti, le pouvoir d’un homme, avec pour but exclusif de tirer parti de l’exercice de ce pouvoir pour s’enrichir, pour que les dirigeants s’enrichissent, pour que leurs amis s’enrichissent. Donc, contrairement à ce que certains disent lorsqu’ils prétendent qu’il ne faut pas faire de lien entre l’argent et la défense des valeurs, je pense qu’il faut toucher au portefeuille ceux qui essayent d’abuser de notre bonne foi.

Ainsi, Madame la Présidente, je me réjouis d’entendre ce que vous avez décidé de faire, mais de grâce, montrez-nous de l’action! Je sais que vous en préparez beaucoup, mais à un moment, il faut les voir. Il faut qu’elles deviennent visibles et il faut que, du côté des États qui se mettent en infraction, ils sentent l’impact, en particulier l’impact financier.

Monsieur Michel, j’ai envie de vous dire une chose, c’est que j’ai bien noté les protestations de 17 chefs d’État et de gouvernement au sein du Conseil. Je leur rappelle qu’il leur est aussi loisible d’aller individuellement à la Cour européenne de justice et qu’ils seraient peut-être un poil plus crédibles en passant à l’action. Et là-dessus, un dernier mot – merci, Monsieur le Président, de me laisser conclure là-dessus. Je comprends le souci d’assurer la collégialité du Conseil européen, mais il faut à un moment assumer la conflictualité. C’est vrai sur l’état de droit, c’est aussi vrai sur la migration, c’est aussi vrai sur le climat. On ne peut pas vouloir tout le temps l’unanimité. Il faut accepter qu’à un moment, une majorité décide.

 
Dernière mise à jour: 11 octobre 2021Avis juridique - Politique de confidentialité