Protection des travailleurs contre l’amiante (débat)
Véronique Trillet-Lenoir, au nom du groupe Renew. – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, après le scandale du cancer des os chez les ouvrières du radium, puis des cancers du sinus chez les travailleurs du bois, les premiers soupçons sur l’amiante ont été émis au tout début des années 1900. Il aura donc fallu un siècle pour qu’une directive européenne l’interdise enfin. Mais quinze ans plus tard, de trop nombreux bâtiments sont encore amiantés.
Comme cancérologue, j’ai vu les ravages de l’amiante. Comme rapporteure du plan européen pour vaincre le cancer, je dénonce cette première cause des cancers professionnels, une cause évitable. Comme rapporteure pour la stratégie santé au travail, je soutiendrai, Monsieur le Commissaire, votre ambitieuse vision zéro décès.
La vague de rénovation du pacte vert offre une occasion sans précédent d’accélérer le désamiantage, mais présente également un risque pour les travailleurs exposés. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Attaquons-nous à l’amiante par une stratégie globale de convergence sociale vers le haut: formation des travailleurs, principe de précaution sur les chantiers, diagnostic avant travaux, suivi épidémiologique du mésothéliome, gestion des déchets, interdiction mondiale, reconnaissance et compensation des victimes.
Nous savons pouvoir compter sur vous, Monsieur le Commissaire, pour transformer ces recommandations en législation vers une Europe plus protectrice.