Accords fiscaux mondiaux devant être approuvés lors du sommet du G20 à Rome, les 30 et 31 octobre (suite du débat)
Aurore Lalucq (S&D). – Monsieur le Président, Madame la Commissaire, je fais partie d’une génération qui a grandi dans les années 80, en pleine contre-révolution néolibérale. Une génération à laquelle on a expliqué que l’État ne pouvait pas tout, qu’il fallait s’adapter à la mondialisation triomphante, être un winner, une génération qui, à chaque fois qu’elle proposait quelque chose, se voyait rétorquer: oui, on voudrait bien, mais malheureusement ce n’est pas possible. Une génération qui en somme a grandi avec l’instrumentalisation de pseudo-lois économiques visant à décrédibiliser toute demande légitime de citoyens. Les États mettaient en scène leur impuissance à défendre l’intérêt général. L’économie était leur arme et leur langage.
Alors, oui, cet accord fiscal mondial n’est pas parfait. Pilier 1: usine à gaz; 15 %, le taux n’est pas assez élevé. Mais si ce n’est pas 15 % aujourd’hui, c’est zéro. Aujourd’hui, les États décident ensemble d’aller chercher l’argent là où il se trouve. Et, plus important encore, on arrête de mettre en scène l’impuissance de la puissance publique, une brèche est enfin ouverte. Profitons-en.