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Compte rendu in extenso des débats
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Mercredi 19 janvier 2022 - Strasbourg Edition révisée

Présentation du programme d'activités de la présidence française (débat)
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  Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, mes chers collègues, monsieur le Président de la République, il n'y a pas d'ambiguïté, nous sommes dans votre opposition politique à l'échelle nationale, mais vous êtes ici en tant que président du Conseil de l'Union, pas comme futur candidat à l'élection présidentielle. Et parce que nous sommes euro-exigeants, nous voulons que notre pays contribue positivement au projet européen.

En pensant à l'Italie chère à David Sassoli et à la lecture de votre programme européen, j'ai envie de dire que, dans les sujets de la présidence française de l'Union, il y a en même temps le bon, la brute et le truand. Le bon, c'est quand il y a des progrès utiles qui serviront les Européens. Le salaire minimum, l'ajustement carbone aux frontières, la régulation du numérique. Comme sociaux-démocrates, nous en revendiquons une part importante et nous serons donc vigilants à ce que les résultats ne soient pas bradés sur l'autel d'accords politiques vite faits, mal faits. Parce que votre semestre est en réalité seulement un trimestre de réelle action.

Mais les priorités de la présidence française de l'Union, c'est aussi un visage plus dur, plus brutal. Rien sur les inégalités, sur la pauvreté ou le sans-abrisme. Rien sur la fraude fiscale ou l'évasion fiscale. Une instrumentalisation de la question migratoire et de Schengen qui augure d'un résultat qui ne sera ni humain ni efficace.

Et enfin, il y a une série de sujets sur lesquels la présidence française de l'Union veut échapper à la patrouille à la façon du truand de Sergio Leone. Sur les dossiers climatiques, où l'ambition initiale est détricotée, qu'il s'agisse de la taxonomie ou de l'enterrement du principe de l'efficacité énergétique d'abord. Sur la gouvernance économique et les règles budgétaires, où les ambitions d'une grande réforme sont revues à la baisse, si ce n'est disparues. Sur l'état de droit, où on a bien compris que vous n'irez pas jusqu'à vous fâcher avec vos collègues du Conseil. Ou sur la conférence sur l'avenir de l'Europe, une initiative qui risque de partir en quenouille, un peu comme d'autres consultations dont vous avez eu la charge.

Monsieur le Président de la République, dans les films comme dans notre institution, il est rarement bon de vouloir jouer tous les rôles à la fois, de chercher à être seul maître à bord pour imposer une vision où l'Union européenne serait une sorte de France en plus grand. Le sentiment d'appartenance à l'Union européenne ne se décrète pas, il se construit, et il se construira dans le respect de notre assemblée.

 
Dernière mise à jour: 13 mai 2022Avis juridique - Politique de confidentialité