President. – We will now continue with the debate on the presentation of the programme of activities of the French Presidency.
Guy Verhofstadt (Renew). – Madame la Présidente, vous avez vu, Monsieur le Président, nos collègues français, du moins la plupart de nos collègues français sont obsédés par les élections en France, par l’élection présidentielle. D'où apparemment toutes ces attaques: M. Bellamy, M. Bardella, Mme Aubry, M. Bompard... M. Jadot, je le comprends: il est le seul candidat pour le moment, ici, donc il est encore enthousiaste. C’est le début de la campagne, alors on se trompe de temps en temps de discours – c’est un fait possible. J'ai eu l'impression que vous étiez à Antenne 2 ou TF1, quelque chose comme ça.
Cela dit, ce dont on a besoin, ce n’est pas de ces divisions pour le moment. Ce dont on a besoin, pendant ces six mois, c’est de l’unité européenne. Parce que, Monsieur Jadot, l’heure est grave pour l’Europe. On est menacé à l’intérieur: Kaczyński et Orbán. On est menacé de l’extérieur, par Poutine. Et à ce moment-là, il faut de l’unité, pas seulement en France, mais en Europe en général. Et donc, je vous le dis, Monsieur le Président, «fais ce que dois, advienne que pourra». Parce que je peux vous dire qu’en Europe, les citoyens vous soutiennent.
Esther de Lange (PPE). – Madam President, first of all, congratulations to you. It’s an absolute pleasure to have you – and to have a woman once again – at the head of this institution.
Let me also thank the French President for his committed, passionate and pro—European speech, as we have come, of course, to expect from this French President. I also thank him for his European commitment. He stated at the beginning of this year that the French Presidency must be a turning point for Europe. Let me be clear: ambition and commitments alone are not enough; we also need credibility.
Et dans ce contexte, Monsieur le Président, je me demande – et je pense que beaucoup se demandent aussi – si votre politique budgétaire, si vos dépenses publiques sont vraiment dans l’intérêt de la France et de l’Europe, ou plutôt dans l’intérêt de votre campagne de réélection.
– It’s true, all Member States have had to address the economic fallout of the COVID crisis, and the EU – as you mentioned – took the historic decision to establish its Recovery and Resilience Facility (RRF).
Yes, we need to have a debate about the smartest way to shape and apply our budgetary rules. But even before COVID, France never breached budgetary rules as much as during the first year of this President’s mandate. Europe, Mr President, first and foremost, needs a France that is ready for reforms, so that we can build this stronger Europe together.
Aurore Lalucq (S&D). – Madame la Présidente, chers collègues, Monsieur le Président, au niveau européen, quand on peut imposer le nucléaire, on peut tout imposer après. Donc, la question maintenant est de savoir ce que la France veut vraiment, précisément, concrètement, et j’insiste sur ces termes, parce qu’au niveau européen, la France fait de magnifiques discours, de belles envolées lyriques qu’on achète tous, mais quand on pousse la porte des négociations, c’est un tout petit peu plus compliqué. Elle joue petit bras, quand elle ne participe pas à réduire l’ambition de certains traités ou directives – je pense notamment à l’accord sur la fiscalité ou à la réglementation bancaire, ou encore, évidemment, à la taxonomie.
Donc, la question est simple: est-ce que la France va défendre avec la même ferveur qu’elle a défendu son nucléaire une réforme ambitieuse du pacte de stabilité et de croissance? Et si oui, laquelle? Est-ce qu’on va exclure les investissements verts? Est-ce qu’on va exclure aussi du calcul de la dette et des déficits le salaire des fonctionnaires? Parce que la santé, le social, la recherche, l’enseignement, c’est de l’investissement. Ou est-ce qu’on va avoir finalement une France un peu petit bras?
Merci beaucoup, et que vive la mémoire du Président Sassoli, celle de Simone Veil et notre droit à l’IVG!
Benoît Lutgen (PPE). – Madame la Présidente, Monsieur le Président, est-ce que vous croyez sincèrement que vos trois promesses de démocratie, de progrès et de paix pourront se réaliser si l’Europe ne devient pas une chance pour tous? 137 millions d’Européens vivent en zone rurale. Croyez-moi, il ne leur suffit pas de traverser la rue pour trouver un emploi ou encore pour accéder à un hôpital. Il leur faut parcourir de longues distances chaque jour, inlassablement, et à un tarif, d’ailleurs, qui ne cesse d’exploser.
Une partie non négligeable de ces Européens s’est détournée de la démocratie en s’abstenant ou, pire, en soutenant les extrêmes. Ces citoyens des territoires oubliés ne voient pas l’Europe comme une opportunité pour améliorer leur vie et celle de leurs familles. Ils voient souvent l’Europe comme une chance pour les autres, ceux qui font du business, qui sont hyper-connectés ou encore qui ont fait Erasmus.
Pas une ligne, Monsieur le Président, pas un mot pour leur dire que la priorité absolue de votre présidence sera de leur offrir demain la 5G, des nouvelles technologies, ou encore d’investir massivement dans les transports publics. Pas un mot non plus pour les agriculteurs. Chaque citoyen européen doit être respecté, quelle que soit sa couleur de peau, ses croyances, ses origines ou sa situation géographique. La vraie promesse économique, sociale et démocratique, c’est que l’Europe soit une chance pour tous et pour eux aussi.
Agnes Jongerius (S&D). – Voorzitter en president Macron, ik ben blij dat we het eens zijn over in ieder geval één belangrijke prioriteit, en dat is hogere minimumlonen in heel Europa. En dat betekent wat mij betreft dus géén vrijblijvende aanbevelingen, maar échte Europese spelregels, zodat alle Europeanen een toereikend loon hebben om fatsoenlijk boodschappen mee te doen.
U gaf aan geen tijd te verliezen te hebben en wij verwachten daarom van u vóór de zomer ambitieuze standpunten op de belangrijkste Fit for 55-voorstellen. En één ding past daar niet in. Het is al gezegd vandaag, maar gas en nucleair als duurzaam bestempelen, dat kan eigenlijk echt niet. Zet onze Green Deal niet op het spel om thuis wat politieke punten te scoren.
En voorzitter, tot slot, olievlekken, kinderarbeid, slechte arbeidsomstandigheden ... Het is duidelijk dat we foute bedrijven moeten aanpakken, en daarom geen uitstel, maar een voorstel om ondernemingen verantwoordelijk te maken voor hun keten en een mandaat van de Raad op dit punt.
Arnaud Danjean (PPE). – Madame la Présidente, Monsieur le Président de la République, une assemblée parlementaire est toujours sensible à la magie du verbe et vous êtes un magicien talentueux, Monsieur le Président de la République. Mais il arrive un moment où les incantations, les effets d’annonce, les effets de manche finissent par lasser et, surtout, ne parviennent pas à masquer un certain nombre d’ambiguïtés et de contradictions.
Ainsi, qui croire entre le président aujourd’hui rassembleur, respectueux de l’identité des peuples et de leur souveraineté – ce sont les mots que vous avez employés – et celui qui s’est employé méthodiquement, depuis quatre ans, à mettre en scène et à théoriser un clivage présenté comme irréductible entre les populistes d’un côté, méchants, nationalistes, autoritaires, et d’un autre côté, les vertueux progressistes, fédéralistes et forcément ringardisant les identités nationales. Qui croire? Je ne me reconnais dans aucune de ces catégories.
Pouvons-nous faire confiance à quelqu’un qui, de façon justifiée, porte en étendard l’état de droit, qui est une notion importante et noble, mais qui, dans son propre pays, gère depuis deux ans la crise sanitaire non pas avec son Parlement et son gouvernement, qui ne font qu’avaliser la poursuite d’un état d’urgence depuis ces deux ans, mais à partir d’un conseil de défense nationale et de sécurité, qui n’est pas un organe dédié à cela et dont les délibérations sont couvertes par le secret.
En matière de défense, Monsieur le Président, qui pourrait être un terrain de consensus, pourquoi employez-vous cette formule: «Nous avons fait plus en deux ans qu’en 10 ou 50 ans»? Ce n’est pas vrai, factuellement. Il y a des progrès – le Fonds européen de défense, qui est d’ailleurs doté de deux fois moins de fonds qu’initialement prévu. Mais il y a de vrais reculs. Nous n’avons pas lancé d’opérations exécutives européennes depuis 2008 et nous sommes incapables de monter une mission militaire robuste aujourd’hui, alors que nous pouvions le faire il y a vingt ans en Afrique.
Voilà, Monsieur le Président, des contradictions et des ambiguïtés que vous ne parviendrez pas à lever. Mais nous ferons cette présidence avec beaucoup de responsabilité parce que l’ironie du calendrier...
(La Présidente retire la parole à l’orateur)
Raphaël Glucksmann (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Président, il est apparemment des crimes trop grands et des criminels trop puissants pour trouver la moindre place dans vos longs discours. Vous avez chanté les droits humains en général, mais vous avez à nouveau ignoré le pire crime contre l’humanité de notre temps: la déportation et l’éradication du peuple ouïghour.
Or, que valent les droits humains sans le courage de les défendre? Le courage, c’est de ne pas se taire quand des millions d’êtres humains sont parqués dans des camps. Le courage, c’est d’être fort avec les forts et pas seulement avec les faibles. Le courage, c’est d’affronter les intérêts privés qui, chez nous, nous poussent à la lâcheté. Ces multinationales comme Zara, Nike ou Volkswagen qui bénéficient de la réduction en esclavage d’un peuple. Le courage, c’est de bannir enfin les produits de l’esclavage de nos marchés. Le courage, c’est de se hisser à la hauteur des centaines de milliers de jeunes qui vous exhortent à agir.
La seule fois en quatre ans où vous avez évoqué le sort des suppliciés ouïghours, c’était pour dire que la France seule ne pouvait rien et que l’échelle européenne seule permettait un impact. Vous êtes maintenant à la tête de l’Union et... Et toujours rien. Voilà le problème. Les principes, nous les connaissons. Les droits humains, nous les défendons. Ce qui manque, c’est le courage de les porter.
Maroš Šefčovič,Vice-President of the Commission. – Madam President, first and foremost, I would like to thank all the honourable Members and President Macron for what was really a very rich debate with very detailed answers and reaction, and, I think, a thorough testimony to European democracy.
If you look at the number of topics which we’ve been discussing today, ranging from the hard security challenge to the east of our borders, to issues of social fairness, economic and climate policy, and migration, down to the economy and the need for strategic autonomy, all this just testifies to what kind of crucial times we are living in, and in what kind of a crucial time, Mr President, your Presidency is arriving to head the European Union.
Therefore, allow me just one personal point on the issue of where we are now, and where we were five or six years ago, because sometimes I think it’s worth remembering how it was. I remember it very vividly because, at that time, we were very worried – also in this House – that an anti—European wave could be sweeping across our countries, across our European Union. We were worried that we would have more exits from the European Union, and we were very concerned about the possible weakening of European cooperation. I have to say, Mr President, that your commitment to Europe, your commitment to France, to the people of France and to European countries, presented to the tune of the European anthem in Paris, changed the mood. I would say that it changed the political course – and we know how badly we needed it at that time – because it brought us new ambition, new courage, new hope and new determination to build a Europe which would be stronger and better prepared for future challenges.
I think the debate this morning focused on how we can do that. I’m glad that many honourable Members have been very fair, because a lot has been done. We have never had such a transformative budget and transformative funding as we have with Next Generation EU. We have clearly demonstrated that when it comes to vaccination, Europe – if it pulls as one – can really deliver what I would describe as miracles. Just let’s remember where we were a year and a half ago and what kind of dramatic debates we had in this House. We adopted a commitment to be the first continent in the world to be climate neutral, and we are working a lot and delivering in the area of defence. We are working a lot on strategic autonomy. Thierry Breton sits with us all the time. He’s doing a lot of work on new technologies. Something I am very glad about is that we are focusing much more on the future of Europe than we have done in the past.
So what I would like to conclude on is that I agree with all those honourable Members who are very clearly demanding – and rightly so – that we should do more, that we should deliver it faster, and that it should be more actionable and more results—oriented. The question is, of course, how to do that. I’m glad to say that a lot of the proposals which address the core issues and which have been repeated in the interventions of many honourable Members, are addressed in the proposals that have already been put on the table by the European Commission.
What we need – and here I totally agree with Mr Verhofstadt – is unity. We need a close collaboration and cooperation with the European Parliament and we need ambitious Presidencies.
Mr President, I think that you represent such an ambitious Presidency, a Presidency which is focused on strategic delivery, on the future, and which is committed to concrete results. I would just like to say, on behalf of the Commission, that we are ready to work with you as closely as possible, hand in hand, because the success of your Presidency will be the success of Europe, it will be the success of France, and therefore we should focus on close cooperation and close coordination as much as possible.
Emmanuel Macron,Président en exercice du Conseil. – Madame la Présidente, je vais m'attacher en tout cas à revenir sur les principaux points qui ont été soulevés et merci beaucoup à toutes celles et ceux qui se sont exprimés.
Je voudrais juste peut-être d'abord apporter une clarification. Je n'ai jamais opposé l'amour de l'Europe à l'amour d'une identité nationale ou d'une culture, mais j'ai résolument distingué de celles et ceux qui aiment leur culture ou leur pays des nationalistes qui veulent décomposer l'Europe, oui. Je suis d'ailleurs étonné que deux membres d'une famille politique qui me semble ici d'ailleurs participer d'une majorité qui à la fois, croit dans l'Europe et dans les identités et les cultures de chaque pays, mais qui se bat résolument contre les nationalismes, lesquels ici ramènent la guerre, ne fassent pas ce distinguo.
Et donc, je pense, gardons-nous de tout esprit de confusion. Oui à une volonté européenne, mais une volonté que vous m'avez toujours entendu ici défendre, respectueuse des cultures, des identités, mais ferme sur ses principes, c'est-à-dire luttant contre les divisions qui ramènent aux égoïsmes nationaux et qui feraient bégayer l'histoire. C'est simplement ça le distinguo que j'ai fait.
Et s'il n'y avait des forces politiques qui s'étaient exprimées dans nos pays sur ce point, je pourrais vous entendre. Mais qui les Françaises et les Français, il y a cinq ans, ont-ils choisi au deuxième tour des élections présidentielles? Quelles sont les deux forces politiques qui ont été en tête lors du choix des européennes en France? Je le dis simplement puisque vous êtes tous deux Français. Exactement celles et ceux qui représentent ce clivage.
Je ne fais que constater et nommer, mais nommer aussi un clivage qui s'est exprimé aujourd'hui, avec des femmes et des hommes qui sont issus, dans plusieurs pays d'Europe, d'une conviction politique qui renvoie au nationalisme. Et j'ai toujours fait ce distinguo entre l'amour des identités, des cultures, le patriotisme, qui n'est pas le nationalisme, et le repli sur celui sur ce dernier. Je tenais à faire ce distinguo.
De la même manière que vous ne m'avez jamais entendu, monsieur le député, nier les racines européennes, y compris chrétiennes, jamais, je les ai toujours revendiquées, dans leur complétude et le cheminement de celles-ci. Simplement, j'essaie de faire ce chemin du début à la fin et de le garder tout entier. Je crois dans une civilisation européenne, je crois dans la force de nos cultures. J'essaie toujours de les défendre avec beaucoup de force et vous avez les uns et les autres parlé de mots. Les mots ont leur sens, et je tenais juste à ce qu'il ne soit pas déformé.
Sur l'industrie française, je tiens simplement à rappeler qu'elle avait détruit pendant douze années des emplois. Nous avions décru, alors que depuis 2019, elle remonte. Juste pour, là aussi, clarifier simplement des états de fait. Et enfin, je dirais simplement que la réouverture temporaire de deux centrales à charbon – deux étant définitivement fermées, ce qui fait que, entre 2017 et aujourd'hui, il y a bien deux centrales thermiques totalement fermées et deux qui l'ont été provisoirement – est due au retard de délai de Flamanville qui sont liées à des contraintes supplémentaires. Là aussi, ce sont simplement des éléments factuels que je voulais restituer.
Abordons plusieurs points qui ont été soulevés par plusieurs d'entre vous. La gestion de la pandémie a conduit la plupart des États européens à avoir recours à des dispositifs, qui d'état d'urgence, qui de lois spéciales, qui d'organisation particulière de nos formes de fonctionnement. Dans tous les États européens, cela s'est fait à chaque fois sous le contrôle du juge, sous le contrôle du juge constitutionnel, dans un débat au Parlement et sous le contrôle du juge européen. De grâce, ne faites pas la confusion entre la gestion du sanitaire ou que ce soit et les questions d'état de droit qui sont posées ailleurs.
Si vous prenez le cas de la France – je vais défendre l'action du gouvernement –, de par la loi, c'est la compétence d'un conseil de défense et de sécurité nationale de traiter d'une pandémie. Je vous renvoie à la loi française. Cela a donné lieu à une douzaine de textes qui ont été portés par le gouvernement devant le Parlement, qui a exercé son droit d'amendement, qui a chaque fois été soumis aux juges constitutionnels. Qui aime l'Europe et la défend, la défend avec rigueur. Vous avez manqué de rigueur dans cette espèce et je voulais ici simplement faire ce distinguo. Oui, je défends l'état de droit, y compris dans notre pays et, de là où je suis d'ailleurs, constitutionnellement, j'ai cette responsabilité.
On m'a ensuite interrogé sur la question des journalistes, qui était importante et sur laquelle je veux ici revenir pour faire un point rapide évidemment de ce qui s'est passé et des attaques que plusieurs journalistes ont subies. D'abord, nous souhaitons avancer sur un cadre pour sécuriser nos journalistes, dans le cadre, justement, de procédures contre toutes ces formes d'intrusion, et pour la qualité de l'information. Une partie de la régulation des plateformes va permettre cela. Mais il y a aussi le fond journalisme qui va permettre d'avancer sur ce sujet. Nous sommes convaincus qu'un fonds de soutien européen au journalisme indépendant et d'investigation est un élément qui permettra de compléter les travaux de régulation portés par la Commission et qui arrivent dans quelques jours, pour certains, devant votre Parlement et qui nous permettront d'améliorer à la fois notre organisation collective, les dispositifs d'alerte, mais aussi les investissements nécessaires à cette meilleure protection. Très clairement, nous souhaitons renforcer à la fois l'indépendance de nos médias, mais aussi les moyens de se protéger contre toute forme d'intrusion comme celles que nous avons connues et que, malheureusement, nous le savons, nous risquons de continuer à connaître.
Vous m'avez ensuite interrogé sur le travail détaché, parfois pour dire que nous n'avions rien fait. Et donc, je vais là aussi essayer, monsieur le député, de rétablir la vérité, y compris le chemin en cours. Nous avons collectivement mené une réforme du travail détaché en 2017 qui a permis la limitation à 12 mois d'un détachement, ce qui n'était pas possible avant, la lutte contre les sociétés boîtes aux lettres, ce qui est aussi une véritable avancée contre les excès du travail détaché et un principe, là aussi, d'une même rémunération pour un même travail sur le même lieu, qui évite d'utiliser le travail détaché pour faire de la concurrence illégale. Ces trois avancées sont considérables et sont un véritable changement dans l'organisation de notre Europe.
Le travail détaché, comme vous sembliez l'indiquer, monsieur le député, est-il par définition mauvais? D'abord, c'est là le cœur même d'un marché intégré. Ensuite, je vous invite à considérer que la France est un des principaux pays pourvoyeurs de travailleurs détachés. J'ai toujours du mal à comprendre comment nous défendrions nous-mêmes nos travailleurs détachés, vivant et travaillant dans d'autres pays, en combattant les travailleurs détachés venant chez nous. C'est là où le nationalisme s'arrête et, à mon avis, est moins efficace qu'une défense bien comprise de l'intérêt de chacun, mais par une coopération européenne.
Là où nous ne sommes pas allés au bout du travail, c'est sur le sujet des cotisations sociales. Et en effet, ce sujet est en cours de négociation avec la révision du règlement 883. Un accord était à portée de main fin 2021 et une de vos collègues m'a sollicité sur ce point. Je partage totalement l'ambition que vous portez. Un accord était à portée de main, donc fin 2021, mais il a été bloqué sur le sujet de la ratification du détachement et de l'indemnisation des prestations chômage. Et donc, c'est ça que nous allons essayer de faire cheminer pour pouvoir reprendre les travaux et obtenir une conclusion. Nous y sommes favorables et nous allons faire le maximum pour l'obtenir, parce que je pense que c'est un parachèvement extrêmement important de cette réforme.
La question m'a été posée ensuite à plusieurs reprises sur le devoir de vigilance. Merci d'avoir rappelé – et je le dis avec d'autant plus d'humilité que c'est la mandature précédente, au travers de ce qu'on a appelé la loi Pottiez, qui a permis à la France de se doter d'un dispositif pérenne en 2017 – que la France s'est dotée d'un système de vigilance.
Nous sommes favorables à ce que l'Europe se dote d'un système comparable. Nous souhaitons que la Commission puisse faire sa proposition le plus vite possible. Je sais qu'elle y travaille ardemment et donc la proposition de la Commission est attendue pour les toutes prochaines semaines. Elle permettra d'établir à l'échelle européenne des obligations pour les entreprises européennes sur leur chaîne de valeur, concernant le respect des droits humains et l'environnement, ce qui me permettra de revenir après sur une autre question posée, et les entreprises seront soumises à une obligation de reporting. Et donc, notre volonté, c'est que cette proposition de la Commission se fasse au plus vite et qu'elle puisse cheminer le plus rapidement possible entre les différentes institutions.
Nous avons aussi à cœur de faire progresser d'autres sujets. Je ne veux pas ici que nous oubliions l'importance du reporting extra-financier des entreprises et des investisseurs qui permettra de mettre en place, là aussi, de véritables standards de responsabilité. Le début du trilogue se fait souvent justement ce semestre. C'est un élément extrêmement important qui va permettre là aussi d'obtenir des résultats très concrets et qui est totalement en ligne avec ce que vous avez évoqué.
Je voulais aussi revenir sur la lutte contre la fraude fiscale. Vous avez évoqué ce point et le fait que nous allons faire évidemment cheminer les travaux qui ont été parachevés dans le cadre de l'OCDE sur l'imposition minimale des multinationales. Et nous avons bon espoir de pouvoir obtenir tous les accords et, dans les prochaines semaines, de finaliser ce travail. Je partage l'ambition qui a été ici soulevée.
On m'a ensuite posé la question de Schengen. Là-dessus, la Roumanie comme la Bulgarie et désormais la Croatie ont vocation à adhérer à Schengen. Elles s'y sont préparées, ce qui a été reconnu d'ailleurs par tous les États membres. Et ce processus doit aller de pair avec la réforme que, dans quelques semaines, nous allons lancer, que nous avons engagée et qui permettra là aussi de garantir la protection de toutes les frontières externes.
Sur ce sujet de Schengen – je veux ici le dire clairement – d'une part, il y a des éléments de la Commission de décembre qui permettent d'améliorer le fonctionnement des frontières intérieures, qui répondent aux points que vous avez soulevés, Monsieur le député, tout à l'heure. Nous souhaitons vivement pouvoir parachever ce sujet en toute rigueur.
Je veux ici redire que notre volonté est d'avancer sur l'intégralité de ces points, comme je le disais tout à l'heure. En assumant les instruments communautaires dont nous nous sommes dotés, Frontex par exemple et des règles communes. En assumant aussi d'avoir une politique intergouvernementale plus coopérative avec l'idée d'une force intergouvernementale d'intervention aux frontières. Et en parachevant un système de coopération qui, par définition, reste intergouvernemental, compte tenu du droit, et j'ai levé tout à l'heure toutes les ambiguïtés, mais qui seul permet un retour plus efficace vers les pays d'origine. Il est tout à fait vrai aujourd'hui que nous ne sommes pas collectivement suffisamment efficaces sur ce point. Je crois que pour ma part, c'est bien par l'Europe et cette réforme que nous y parviendrons.
J'ai ensuite été interrogé sur la Russie, je crois avoir répondu tout à l'heure. Je pense que notre crédibilité face à la Russie, c'est d'abord d'engager un dialogue exigeant. Et nous le voyons d'ailleurs en regardant le dialogue que les États-Unis d'Amérique et la Russie sont en train de mener. Je pense qu'il est tout à fait bon qu'il y ait une coordination entre Européens et Américains, mais il est tout à fait nécessaire que les Européens mènent un dialogue pour eux-mêmes. Tant il est vrai que notre sécurité collective, le sujet des armements sur notre sol ou à nos frontières, est un sujet pour nous. Donc, il faut parachever une proposition commune et une vision commune, c'est ce nouvel ordre, justement, pour notre Europe de sécurité et de stabilité que j'ai évoqué.
Ensuite, nous devons collectivement aussi travailler sur les éléments de vulnérabilité qui sont les nôtres, comme plusieurs d'entre vous l'ont évoqué. Parce que la crédibilité de cette réponse suppose une certaine co-dépendance qui permet de renforcer, si je puis dire, la coopération de part et d'autre, mais qui évite les vulnérabilités. Sur les sujets, en particulier, énergétiques, migratoires, c'est important. Nous l'avons fait en réactif ces derniers mois, mais nous avons vu combien la Russie ou des puissances voisines pouvaient utiliser ce qu'on a appelé des attaques hybrides, mais ce sont des dérèglements migratoires organisés ou des cyberattaques, ou le jeu sur le prix du gaz ou la fourniture de gaz pour nous déstabiliser. Et donc, sur ce point, il nous faut là bâtir une résilience collective en toute lucidité.
Je veux ici rassurer l'un d'entre vous sur le sujet des agriculteurs ou des ruraux. Je ne pense pas une seule seconde qu'ils n'aient rien à voir avec l'Europe dont nous parlions et je ne voudrais pas ici qu'on puisse les opposer. Au contraire, je pense que quand on parle de notre politique agricole commune, nos agriculteurs sur le terrain savent bien combien ils ont besoin de l'Europe et que c'est d'ailleurs grâce à cette politique européenne que nous pouvons avancer. Et nous savons aussi collectivement que, étant liée, la politique d'investissement solidaire que nous avons eue durant la crise est celle qui aussi leur a permis de se développer de la même manière. Ces politiques qui sont les nôtres, qui sont articulées de manière européenne, qui permettent ces grands investissements d'infrastructure et de mobilité, l'Europe y contribue largement et je ne veux pas ici l'oublier.
Plusieurs d'entre vous sont intervenus ensuite sur la réforme de notre politique macroéconomique. Avec d'ailleurs des différences qui sont le fruit des styles et des sensibilités politiques qui ont eu à s'exprimer, y compris vis-à-vis de la France, les uns plaidant pour une ouverture très forte et une nouvelle politique, réinventant ou sortant de catégories de dépenses de nos règles de dépenses actuelles, les autres prônant de revenir à des règles budgétaires qui prévalaient auparavant.
D'abord, précisément en tant que présidence du conseil pour ce semestre, je ne veux pas ici préempter les débats que nous allons avoir. Je veux simplement en poser les termes, là aussi pour clarifier quelques éléments de fait. À ma connaissance, dans nos textes, il n'y a jamais eu de culte, de mythe ou d'objectif de la dette zéro ou du déficit zéro, y compris parce que d'ailleurs, dans l'environnement de taux qui est le nôtre, ce serait macro-économiquement contra-cyclique.
Ensuite, je veux ici aussi redire que la France, avant crise, a réduit son déficit public, puisque plusieurs ont évoqué ce point, en sortant de la procédure de procédure de déficit public excessif où elle était en 2017, l'a réduit massivement tout en baissant les impôts et en menant des réformes. Donc, je partage la potion magique qui était exprimée tout à l'heure, ce d'autant plus que nous l'avons pratiqué et nous avons d'ailleurs continué de le faire durant la crise en menant une réforme de l'assurance chômage que d'aucuns n'avaient pas fait, y compris sans cette crise. Donc, je partage cette avancée et je partage cette philosophie et je ne laisserai pas caricaturer la France, car tout cela est le fruit des efforts des Françaises et des Français et de leur engagement.
Maintenant, pouvons-nous sortir de cette crise et revenir exactement à la même situation? D'abord, il nous faut regarder que, dans cette crise, collectivement, nous avons beaucoup moins divergé que dans la crise précédente, et je tiens à souligner ce point. Là où, lors de la crise financière précédente, qui était devenue ensuite une crise des dettes souveraines, nous avions eu un éclatement de notre Europe, nous avons tous eu une politique d'investissement solidaire, dans à peu près tous les pays, quelles que soient les sensibilités politiques. Ces politiques sont d'ailleurs évaluées, et pour celles et ceux qui s'inquiètent de la France, et je les en remercie, un prix Nobel d'économie a eu l'occasion de s'exprimer ces derniers jours pour dire qu'à ses yeux, la politique française n'était sans doute pas la moins bonne.
Sur ce sujet, nous avons eu de manière inédite une politique où tous nous avons investi pour soutenir nos économies et où notre Europe a investi en s'endettant en commun avec perspective de ressources propres pour avancer. Et je pense que c'était la bonne politique. Parce que la politique différente, c'est celle que nous avions faite ensemble au moment de la crise financière. On a laissé au niveau national les ajustements se faire. On a laissé fracturer la zone euro. On a tardé à avoir la bonne réponse monétaire et nous n'avons pas eu d'articulation de nos politiques budgétaires. Qu'est ce qui s'est passé? L'Europe a mis beaucoup plus d'années que les États-Unis d'Amérique à ressortir de cette crise, alors même qu'elle n'en avait pas été la cause. Elle a affaibli sa capacité productive et elle a écarté, fait diverger ses économies. Ce n'est pas le cas en cette sortie de crise. La France, d'ailleurs, a retrouvé son chiffre d'avant crise d'ores et déjà aujourd'hui en termes de produit intérieur brut. Donc, je défends la politique que, collectivement, nous avons conduite en sortie de crise.
Je le dis, je ne veux pas préempter ces débats, mais je voudrais que nous les regardions à l'aune de la stratégie que toutes et tous nous avons défendue, quelles que soient les sensibilités. Nous sommes tous en train de dire: il faut investir dans le changement climatique. Et tout le monde dit ce sont des réformes, des régulations, des interdictions. Il y aura peut-être des désaccords sur les rythmes ou les magnitudes, mais à chaque fois il faut investir.
Investir dans l'innovation, la transformation de filières productives, dans l'accompagnement de certains territoires, dans l'accompagnement justement des territoires les plus ruraux, des classes moyennes ou populaires à qui on impose des contraintes sur des déplacements parfois subis. Tout ça suppose un investissement commun. Pour avoir cette Europe plus technologique, on a besoin d'investissements communs qui soient européens ou nationaux. Pour avoir cette Europe de la défense encore plus forte – et, je suis d'accord, qui doit aller encore plus loin –, il faut des investissements, qui d'ailleurs ne sont pas portés de la même manière par les différents États membres. La Grèce porte une large part des dépenses européennes, là où certains d'entre nous sont très loin des 2 %. Or, c'est la sécurité collective qui est ainsi portée. Nous devons là aussi regarder les termes budgétaires.
Donc oui, je suis favorable à ce qu'à l'aune des investissements dont nous avons besoin, on puisse avoir une analyse commune. Quels investissements relèvent du secteur privé? Une partie de ce que j'évoque peut relever du secteur privé. La taxonomie, au demeurant, y aidant. Il y a une autre partie. Si on veut aller suffisamment vite, si on veut répondre à des engagements ou un accompagnement, il faut des investissements publics.
Et donc, cette masse d'investissements publics, si nous voulons rester indépendants, ambitieux sur le plan climatique, ambitieux sur le plan militaire, social, industriel, on doit les assumer. Sont-ils communautaires? Sont-ils nationaux? C'est un débat que nous devons avoir et à ce moment-là, nous devons nous doter des bons instruments. Et c'est à la lumière de ce débat que nous devons sortir avec deux faits. Une nouvelle politique macroéconomique, oui, où nous devrons traiter ces investissements prioritaires sur tous ces grands segments, soit au niveau communautaire, soit au niveau national, d'une manière différente.
Mais à chaque fois, de toute façon, nous devrons en trouver les financements, que ces financements se fassent au niveau communautaire, par de nouvelles ressources propres qui, progressivement, viendront financer ces nouveaux investissements, ou au niveau national, mais en se laissant le temps suffisant. Car notre génération, on le sait bien, a à financer un changement historique sur beaucoup de ces sujets.
J'ai été également questionné sur le plurilinguisme et les langues régionales. Vous avez, avec le ministre des affaires étrangères en France, un ardent défenseur. Je veux dire ici d'abord que nous sommes attachés au respect du multilinguisme, au premier chef dans les institutions européennes. Je veux ici le redire, en particulier à la défense du français. Et je ne voudrais pas que nous glissions tous vers une habitude qui consisterait, alors même que le Brexit est là, à oublier ce qui a fondé notre Europe et ce respect des différentes langues. Vous l'incarnez parfaitement ici.
Ensuite, oui, je pense que nos langues régionales ont une place, Monsieur le député, c'est vous qui m'avez sollicité. Je ne suis pas totalement sûr de partager l'interprétation que vous faites des décisions de justice et je ne veux pas m'immiscer dans un débat espagnol, mais je veux dire ici que nous avons, nous, nos contraintes constitutionnelles, mais nous avons à coeur que les langues régionales soient respectées. Cela n'enlève rien, pour ce qui est la France, à la force du français, qui est la seule langue officielle, mais par l'éducation, par justement les politiques volontaristes que nous devons continuer d'accompagner, il importe de permettre à des identités régionales de vivre et d'avancer.
Je suis favorable à ce que nous puissions aussi embrasser une ambition sur le continent sud-américain. Plusieurs d'entre vous m'ont sollicité à juste titre et je veux ici dire – j'ai oublié de l'évoquer – que nous comptons organiser au mois de mai, justement, avec en particulier nos partenaires espagnols et portugais, un sommet informel sur le continent sud-américain et nos partenariats. Et donc, nous n'oublions pas ce continent, vous en avez rappelé l'importance.
J'ai ensuite et enfin été interrogé sur deux derniers sujets. Le premier, ce sont les opérations militaires communes. Peut-être pour m'étonner, Monsieur le député Danjean, de vos propos, vous qui connaissez si bien ce domaine et dont j'ai eu l'occasion, au début de mon mandat, de mettre à contribution l'expertise pour rédiger le document stratégique qui a permis de présider aux lois de programmation militaire française. Et vous savez, ce faisant, ô combien et mieux que beaucoup ici, l'engagement de la France pour elle-même et en Europe.
D'abord pour dire que, oui, nous avons encore des opérations militaires communes ensemble en Méditerranée, dans le golfe arabo-persique et au Sahel avec la task-force Takuba. Et donc sur toutes ces opérations, ce sont bien des opérations militaires. Je veux d'ailleurs ici souligner combien elles se sont faites à la demande et en coordination avec nos amis grecs, ce qui me permet de dire que nous n'avons jamais abandonné face à la Turquie. Et si un pays s'est élevé en Europe quand des provocations ont eu lieu, c'est bien la France. Mais nous avons donc avancé sur ces opérations.
Nous nous équipons aussi ensemble, et là de manière totalement inédite. Je pense qu'il faut l'assumer. Je suis le premier à dire que ça ne va pas assez vite sur l'état de droit par exemple. Mais sur la défense, je crois que ce que je vous ai dit est vrai, parce qu'il n'y a pas de recul, je viens de vous répondre pour dire que ce que vous disiez était incorrect. Nous avons avancé aussi sur les opérations EUTM à nouveau, et je salue l'engagement des Espagnols, des Portugais, des Italiens, des Allemands. Nous nous équipons ensemble aussi, en particulier dans le cadre de la coopération structurée permanente qui s'est fondée ces dernières années et qui a permis d'avancer. Je pense au projet ESSOR de radio logicielle, au projet Twister, et j'en passe. Nous avons mis en place un fonds européen de défense avec des principes communs et nous sommes battus.
Je souhaite comme vous qu'on puisse aller beaucoup plus loin, ce n'est pas la fin de la partie. Et je compte sur votre soutien d'ailleurs pour qu'on puisse continuer de renforcer les règles, pour que ce soient bien des achats pleinement européens. Mais nous sommes l'un des principaux investisseurs avec ce fonds en matière de recherche et technologie en Europe. Donc, ce fonds est bien là et permet d'avancer. La Commission travaille étroitement avec et nous savons combien il est important. Nous avons même développé une culture stratégique commune avec l'initiative européenne d'intervention proposée à la Sorbonne, à laquelle se sont joints une dizaine de pays.
Pardon, les faits sont têtus, ils peuvent contrarier, je le reconnais. Et nous allons, grâce au travail du haut représentant, parachever cet exercice de boussole stratégique qui avait été lancé sous présidence allemande. Nous avons également une stratégie de défense spatiale. J'égrène ainsi les projets, quand même pour dire qu'on peut avoir des assertions un peu définitives, mais là aussi, comme vous, je ne crois plus aux actions qu'au mots et je crois plus aux faits et aux réalités qu'aux grandes déclarations.
Enfin, j'ai été interrogé sur la question de la Chine et du massacre des Ouïgours. Vous avez, à juste titre, Monsieur le député, rappelé les massacres, les déportations massives et le travail forcé. D'abord, je partage ce que vous avez dit sur le courage et l'engagement de plusieurs marques qui ont permis d'avancer. Il y a d'ailleurs un cadre pour avancer pour cela en France et nous pouvons nous en féliciter. C'est ce qui leur a permis de le faire et de le porter.
Ensuite, la France, comme vous le savez, s'exprime à chaque fois de manière très claire sur le plan bilatéral. Nous nous sommes exprimés de manière très claire avec la chancelière Merkel, le Président Michel, la Présidente von der Leyen pour porter ce sujet et le poser comme une condition de l'accord d'investissement. C'est pourquoi je voulais sur ce point répondre de manière très claire à votre interpellation et votre engagement.
Disons deux choses. La première, il n'y aura pas d'accord d'investissement s'il n'y a pas ratification des conventions de l'Organisation internationale du travail qui permettent d'interdire et de contrôler et qui permettent d'interdire le travail forcé. La deuxième chose, c'est que ce qui a été évoqué par plusieurs de vos collègues sur le devoir de vigilance est précisément l'instrument qui nous permettra de mettre en œuvre ce que vous appelez de vos vœux.
Et donc, je veux vous le dire ici très clairement, je suis favorable à ce que cette proposition soit faite dans les meilleurs délais et à ce qu'elle puisse être parachevée le plus vite possible. Nous l'avons portée en France et nous continuons évidemment de l'appliquer. Nous souhaitons que cela devienne une régulation européenne.
C'est ce cadre-là qui permettra justement d'imposer cette contrainte à nos entreprises ou de permettre aussi de protéger les entreprises qui l'imposent. Et la Commission portera, soit dans le cadre de cette proposition de texte, soit de manière ad hoc, d'interdire l'importation de biens faits sur la base de travail forcé. Concrètement, c'est cela ce que notre Europe doit faire. Eh bien, allons-y! Oui.
Voilà, mesdames et messieurs, en réponse à vos interpellations, vos questions, vos remarques, ce que je souhaitais ou préciser ou répondre pour vous dire le bonheur et la fierté qui était les miens d'être devant vous aujourd'hui à Strasbourg, dans ce Parlement auquel nous tenons tant, comme vous. Et je tiens d'ailleurs à vous remercier de toujours défendre le Parlement à Strasbourg. D'abord parce que c'est la lettre et l'esprit de nos textes. Ensuite, parce que cette Europe à laquelle nous croyons, c'est une Europe qui n'a pas un centre unique, mais bien une Europe polycentrique, dont les piliers sont ainsi présents dans plusieurs pays.
Et donc, je pense que la présence du Parlement européen à Strasbourg est importante, de même que les avancées que nous avons pu faire. Je remercie vraiment ici l'ensemble des équipes du Secrétariat général pour le dialogue des dernières semaines et des derniers mois. Vous savez que la France investit pour les conditions de travail, nous avons mis en place de nouveaux locaux pour vous permettre de mieux travailler, d'être mieux accueillis encore ici. Mais nous y sommes attachés, car je pense que c'est l'Europe précisément qui correspond aux valeurs que nous défendons depuis tout à l'heure.
Voilà ce que je voulais partager avec vous. Je crois comme vous dans une Europe de l'ambition mais, pour ce faire, nous avons besoin en effet d'une Europe unie. Je sais aussi qu'ici, vous savez que, au-delà des différences que nous avons vues aujourd'hui et que nous pouvons avoir les uns avec les autres, par le débat, le dialogue respectueux, la controverse acceptée, nous pouvons bâtir les bons compromis, c'est-à-dire les compromis ambitieux qui permettent de bâtir et de faire avancer l'Europe. C'est ça la véritable unité, celle qui respecte toutes les différences. Celle qui respecte les désaccords momentanés, mais qui cherche à bâtir des accords nouveaux. Merci à toutes et tous.
(Applaudissements)
President. – The debate is closed.
Written statements (Rule 171)
Joachim Stanisław Brudziński (ECR), na piśmie. – Początek sześciomiesięcznego przewodnictwa Francji w UE przypada na wyjątkowo trudny czas, pełen wyzwań dla całej Europy, dlatego jej cele, strategia polityczna i priorytety powinny być wyjątkowo przemyślane.
Niestety do szeregu kryzysów, z którymi zmagaliśmy się do tej pory, dołączają nowe. Ogólnoeuropejski kryzys energetyczny rozwija się w sposób co najmniej niepokojący, a przyczyniający się do jego rozwoju wspólnotowy rynek uprawnień do emisji dwutlenku węgla ETS wymaga gruntownej i pilnej reformy.
Nigdy dotąd fala nielegalnej migracji nie miała takiego zorganizowanego wsparcia ze strony rządów jak obecnie ze strony białoruskiego reżimu. Doświadczenia ostatnich miesięcy pokazują, że możemy spodziewać się dalszej eskalacji ataków na wschodnią granicę UE. Stajemy wobec coraz bardziej agresywnych działań Rosji zarówno w obszarze bezpieczeństwa energetycznego, jak i prowokacyjnych wobec Unii i świata działań militarnych przy granicy z Ukrainą. Jak nigdy istotna jest silna i zgodna reakcja ponad partykularnymi interesami poszczególnych państw członkowskich, które łączą je z Rosją.
Pozostaje mieć nadzieję, że prezydencja francuska uczciwie i odpowiedzialnie skupi się na walce z realnymi dla nas wszystkich zagrożeniami i nie będzie tracić cennego czasu na tematy zastępcze, jak chociażby kwestionowanie praworządności w takich krajach jak Polska czy Węgry, a każdy z krajów członkowskich zajmie się swoimi własnymi problemami.
Sara Cerdas (S&D), por escrito. – O programa de atividades da Presidência francesa do Conselho da União Europeia (UE), sob o mote “Recuperação, Força, e Sentimento de Pertença”, expressa dedicação pela recuperação da economia, permitindo o sucesso das transições ecológica e digital, a defesa e promoção dos valores e interesses europeus e a importância de construir e desenvolver uma visão europeia comum. No que diz respeito ao setor do turismo, salienta a recuperação e o reforço da sua resiliência a futuras crises. Assume, adicionalmente, como um objetivo, a defesa das regiões ultraperiféricas e do artigo 349.º do Tratado sobre o Funcionamento da União Europeia (TFUE), que permite adaptar as normas europeias a estas regiões e assegurar que as suas caraterísticas e constrangimentos, bem como todo o seu potencial, sejam respeitados. Neste sentido, a Presidência francesa deve consolidar a Agenda Europeia para o Turismo 2030/2050, dando continuidade aos passos iniciados pela Presidência portuguesa, para promover um turismo mais sustentável e uma Europa como destino global e que garanta, em simultâneo, a boa recuperação deste setor. Para alcançar essa ambição, as Regiões Ultraperiféricas, perante a sua dependência em termos económicos do setor do turismo, devem ser integradas nesta visão e nas prioridades de ação.
Λευτέρης Χριστοφόρου (PPE), γραπτώς. – Χαιρετίζω το γεγονός πως οι τομείς της άμυνας και της στρατηγικής αυτονομίας αποτελούν προτεραιότητα για τη γαλλική Προεδρία. Εάν οραματιζόμαστε μια πραγματικά ισχυρή κι ενωμένη Ευρωπαϊκή Ένωση, οφείλουμε να αναγνωρίσουμε πως δεν μπορεί να επιτευχθεί χωρίς ισχυρή άμυνα και ασφάλεια. Φυσικά και δεν μπορεί να υπάρξει αξιόπιστη και ισχυρή ΕΕ, χωρίς Ενιαία Αμυντική Πολιτική, χωρίς Ευρωπαϊκό Στρατό, χωρίς τη διασφάλιση των Ευρωπαϊκών μας Συνόρων και της διαφύλαξης της ασφάλειας και της κυριαρχίας των χωρών μελών της ΕΕ. Ωστόσο, επιτρέψτε μου να σημειώσω πως είναι αδιανόητο σήμερα δύο χώρες της ΕΕ, η Ελλάδα και η Κύπρος, να υφίστανται απειλές και παραβίαση των κυριαρχικών τους δικαιωμάτων από την Τουρκία, ενώ η ΕΕ αδυνατεί να αντιμετωπίσει την τουρκική προκλητικότητα. Η Ευρωπαϊκή Ένωση επέδειξε μέχρι σήμερα απαράδεκτη ανοχή. Απαιτούμε πλέον κυρώσεις εις βάρος της Τουρκίας.
Miroslav Číž (S&D), písomne. – Predstavené priority francúzskeho predsedníctva Rady Európskej únie sa dajú považovať za pomerne ambiciózne. Osobitne vítam zameranie tohto predsedníctva na suverénnejšiu Európu, ktorá lepšie chráni svoje vonkajšie hranice a záujmy, ako aj prezentovanú snahu o posilnenie spoločnej obrany EÚ. Nachádzame sa v nejednoduchých geopolitických časoch a to, aby Európska únia mala dostatočné kapacity na obranu svojich záujmov, považujem za dôležité. V programe neprekvapivo figuruje obnova Európy a reindustrializácia, ktorá má podporovať ekologickú a digitálnu transformáciu. Tu by sa podľa môjho hľadiska nemalo zabúdať ani na sociálny rozmer, pričom vítam vyjadrenie prezidenta Macrona, že francúzske predsedníctvo sa bude zameriavať na návrhy, ktoré sú zamerané na zlepšenie kvality pracovných miest, zavedenie európskej minimálnej mzdy a posilnenie práv pracovníkov platforiem. Ďalšou kľúčovou témou pre FR PRES bude aj Konferencia o budúcnosti Európy, a to nielen preto, lebo návrh na jej vytvorenie prišiel práve od prezidenta Macrona, ale aj preto, že práve počas FR PRES bude Konferencia prijímať svoje závery a odporúčania. V tomto kontexte sa nedá ignorovať, že v apríli vo Francúzsku prebehnú prezidentské voľby, čo pravdepodobne tiež bude mať dopad na ich predsedníctvo.
Andor Deli (NI), írásban. – Az elkövetkezendő fél évben Franciaország fogja betölteni az EU soros elnöki tisztjét. Emmanuel Macron, elnök úr ugyan pozitív hangnemet ütött meg a bővítés kapcsán, de sajnos visszatért ahhoz a pár évvel ezelőtti álláspontjához, hogy az EU belső reformjának meg kell előznie az újabb tagállamok felvételét. Ez viszont számunkra elfogadhatatlan. A belső átalakulás egy hosszadalmas folyamat, amelynek kivárása csupán azt jelentené, hogy a tagjelölt országok, így a térség éllovasa, Szerbia még évekig ücsöröghetne az EU előszobájában. Az EU belső reformja nem lehet feltétele a további bővítésnek! Meggyőződésem, hogy a két folyamatnak nem egymás után kell következnie, hanem párhuzamosan kell haladnia. Az előző bővítési körök sem függtek az előzetes belső átalakításoktól, ennek most sem szabad másként lennie. Arra kérem a francia elnökséget, hogy ragadják meg a lehetőséget és tegyenek határozott lépéseket Szerbia európai uniós csatlakozási folyamatának felgyorsítása érdekében. Ez ugyanannyira az Európai Unió érdeke, mint Szerbiáé és a Nyugat-Balkáné.
Estrella Durá Ferrandis (S&D), por escrito. – Emmanuel Macron ha marcado como principales objetivos de la Presidencia francesa la defensa del Estado de Derecho y los principios democráticos, así como los dosieres legislativos que buscan mejorar la calidad del empleo, asegurar salarios dignos, reducir la brecha salarial de género, dar derechos a los trabajadores de las plataformas digitales, combatir la discriminación y garantizar el equilibrio de género en los consejos de administración. También ha propuesto incluir el derecho al aborto en la Carta de los Derechos Fundamentales de la UE y priorizar la acción política en los desafíos climático, digital y de seguridad.
Para los socialistas es crucial concluir importantes reformas pendientes como el establecimiento de los salarios mínimos en toda la UE, la regulación de las condiciones laborales de los trabajadores de las plataformas, la creación de ingresos mínimos vitales o la puesta en marcha del Fondo Social para el Clima. Además, defendemos que se desbloquee la Directiva de antidiscriminación y se apoye la Directiva sobre la violencia de género. Y que se aplique el mecanismo de condicionalidad para defender el Estado de Derecho y se introduzcan nuevas reglas fiscales que apoyen la inversión pública necesaria para impulsar la transición verde y la transición digital.
Λουκάς Φουρλάς (PPE), γραπτώς. – «Δεν μπορούμε ποτέ να είμαστε πραγματικά ενωμένοι, για όσο η Κύπρος παραμένει διαιρεμένη». Αυτό είπε χθες η Πρόεδρος μας, Ρομπέρτα Μετσόλα, και έθεσε όλους μας προ των ευθυνών μας. Ειδικά αυτούς που μέχρι στιγμής παρουσιάζονται άτολμοι και αδύναμοι να υπερασπιστούν αποτελεσματικά μέλη της οικογένειας μας που κινδυνεύουν. Γνωρίζω ότι τα συμφέροντα καθορίζουν πολιτικές. Ήλπιζα όμως ότι κάποτε θα κάναμε πράξη αυτά που λέμε ότι πρεσβεύουμε. Δηλαδή, αρχές και αξίες. Δεν κρύβω ότι αισιοδοξούμε περισσότερο, ειδικά εμείς, τα μικρά κράτη, με την ανάληψη της Προεδρίας από τη Γαλλία και της προεδρίας αυτού του Σώματος από την Μάλτα. Από μια μικρή χώρα, όπως τη δική μου. Η θέση του Παρισιού για μια πιο ισχυρή και αλληλέγγυα Ευρώπη μας βρίσκει σύμφωνους και θα παλέψουμε μαζί για να το πετύχουμε. Να πετύχουμε μια πιο ισχυρή Ευρώπη που δεν θα επιτρέπει σε κανέναν Ερντογάν να την απειλεί. Μια Ευρώπη όπου οι αρχές και οι αξίες θα υπερισχύουν των όποιων συμφερόντων. Μια Ευρώπη όπως την οραματίστηκαν οι θεμελιωτές της.
Lina Gálvez Muñoz (S&D), por escrito. – Emmanuel Macron detalló los principales objetivos de la Presidencia haciendo hincapié en la defensa del Estado de Derecho y los principios democráticos, así como en los dosieres legislativos que buscan mejorar la calidad del empleo, asegurar salarios dignos, reducir la brecha salarial de género, dar derechos a los trabajadores de las plataformas digitales, combatir la discriminación y garantizar el equilibrio de género en los consejos de administración. También propuso incluir el derecho al aborto en la Carta de los Derechos Fundamentales de la UE y priorizar la acción política en los desafíos climático, digital y de seguridad.
Los socialistas insistimos en la importancia de concluir importantes reformas pendientes como el establecimiento de los salarios mínimos en toda la UE, la regulación de las condiciones laborales de los trabajadores de las plataformas, la creación de ingresos mínimos vitales o la puesta en marcha del Fondo Social para el Clima. Además, defendemos que se desbloquee la Directiva de antidiscriminación y se apoye la Directiva sobre la violencia de género. Y que se aplique el mecanismo de condicionalidad para defender el Estado de Derecho y se introduzcan nuevas reglas fiscales que apoyen la inversión pública necesaria para impulsar la transición verde y la transición digital.
Nicolás González Casares (S&D), por escrito. – Emmanuel Macron ha marcado como principales objetivos de la Presidencia francesa la defensa del Estado de Derecho y los principios democráticos, así como los dosieres legislativos que buscan mejorar la calidad del empleo, asegurar salarios dignos, reducir la brecha salarial de género, dar derechos a los trabajadores de las plataformas digitales, combatir la discriminación y garantizar el equilibrio de género en los consejos de administración. También ha propuesto incluir el derecho al aborto en la Carta de los Derechos Fundamentales de la UE y priorizar la acción política en los desafíos climático, digital y de seguridad.
Para los socialistas es crucial concluir importantes reformas pendientes como el establecimiento de los salarios mínimos en toda la UE, la regulación de las condiciones laborales de los trabajadores de las plataformas, la creación de ingresos mínimos vitales o la puesta en marcha del Fondo Social para el Clima. Además, defendemos que se desbloquee la Directiva de antidiscriminación y se apoye la Directiva sobre la violencia de género. Y que se aplique el mecanismo de condicionalidad para defender el Estado de Derecho y se introduzcan nuevas reglas fiscales que apoyen la inversión pública necesaria para impulsar la transición verde y la transición digital.
Robert Hajšel (S&D), písomne. – Francúzsko prebralo rotujúce predsedníctvo v EÚ v turbulentnom čase nielen pre celú Úniu bojujúcu naďalej s pandémiou koronavírusu, s vysokými cenami energie, ale aj pre samotného prezidenta Emmanuela Macrona, ktorý sa pravdepodobne bude musieť viac zaoberať predvolebnou kampaňou ako európskou agendou. Paríž si dáva za cieľ doviesť do úspešného konca protirečivú legislatívu o digitálnych službách, ako aj o zavedení tzv. uhlíkového cla, čo by malo členským štátom pomôcť v nevyhnutnom prechode k zelenšej ekonomike. Ja sa ale teším skôr na to, ako si francúzske predsedníctvo predsavzalo dosiahnuť prelom v rokovaniach o nastolení tzv. európskej mzdy, čo by mohlo pomôcť sociálne najzraniteľnejším zamestnancom s najnižšími príjmami. Francúzsko so Slovenskom spája aj spoločný záujem zachovať aj cez tzv. taxonómiu čo najdlhšie jadrovú energiu ako udržateľný zelenší zdroj energie a Paríž sa bude isto snažiť, aby sa to aj napriek odporu štátov, ako je Nemecko, Rakúsko a Luxembursko, podarilo. V EÚ totiž musíme zohľadňovať odlišné podmienky v jednotlivých štátoch, keď aj Slovensko na úspešnú dekarbonizáciu potrebuje investície nielen do obnoviteľných zdrojov, ale aj do plynu a ešte dlho aj do jadrovej energie.
Lívia Járóka (NI), írásban. – Üdvözlendő Macron elnök úr, a francia soros elnökség programját bemutató beszámolójának számos pontja, kiemelten melyek egy megújuló és erős Európát kívánnak létrehozni. Mindazt azonban fontos szem előtt tartanunk, hogy erős Unió a koronavírus-járvány sújtotta kontinensen mindaddig elképzelhetetlen, míg az elmaradott, hátrányos helyzetű és kirekesztett csoportok nem kapnak kellő figyelmet. Az utóbbi két és fél év rámutatott a szociális szegénység valóságára és a kiszolgáltatottság veszélyére. Mint Európa legnagyobb kisebbségének, a roma közösségeknek képviselete talán éppen ezért is oly időszerű e napokban. Kérem a francia elnökséget, hogy szociális programjaiban kapjon nagyobb teret a befogadás, a reprezentáció és a részvétel előmozdítása. Egy reményteli Európa csakis erős etnikai és nemzetiségi kisebbségek megléte mellett képzelhető el, ahol a tagállamok egymást kölcsönösen tisztelve, nem a politikai különbségek, hanem a közös emberi értékek mentén alkotnak egységet. A tagállami jógyakorlatok uniós szintre emelése, így az otthonteremtési kedvezmény rendszerének, a nagycsaládosok adócsökkentésének, a fiatal munkavállalók adóvisszatérítési támogatásainak kiterjesztése kiemelt fontossággal bírnak. A befogadás jegyében roma embertársaink oktatásban, egészségügyi ellátásban való részvételéhez, lakhatási és foglalkoztatási lehetőségeiben teljes egyenlőséget kell biztosítani. Így kérem a francia elnökséget, hogy kiemelt figyelmet szenteljen az európai kisebbségek stabil szociális helyzetének biztosítására, kulturális és politikai jogaik kiterjesztésére, lehetőségeik mértékének növelésére. Mindez közös érdekünk!
Cristina Maestre Martín De Almagro (S&D), por escrito. – Emmanuel Macron detalló los principales objetivos de la Presidencia haciendo hincapié en la defensa del Estado de Derecho y los principios democráticos, así como en los dosieres legislativos que buscan mejorar la calidad del empleo, asegurar salarios dignos, reducir la brecha salarial de género, dar derechos a los trabajadores de las plataformas digitales, combatir la discriminación y garantizar el equilibrio de género en los consejos de administración. También propuso incluir el derecho al aborto en la Carta de los Derechos Fundamentales de la UE y priorizar la acción política en los desafíos climático, digital y de seguridad.
Los socialistas insistimos en la importancia de concluir importantes reformas pendientes como el establecimiento de los salarios mínimos en toda la UE, la regulación de las condiciones laborales de los trabajadores de las plataformas, la creación de ingresos mínimos vitales o la puesta en marcha del Fondo Social para el Clima. Además, defendemos que se desbloquee la Directiva de antidiscriminación y se apoye la Directiva sobre la violencia de género. Y que se aplique el mecanismo de condicionalidad para defender el Estado de Derecho y se introduzcan nuevas reglas fiscales que apoyen la inversión pública necesaria para impulsar la transición verde y la transición digital.
Adriana Maldonado López (S&D), por escrito. – Emmanuel Macron detalló los principales objetivos de la Presidencia haciendo hincapié en la defensa del Estado de Derecho y los principios democráticos, así como en los dosieres legislativos que buscan mejorar la calidad del empleo, asegurar salarios dignos, reducir la brecha salarial de género, dar derechos a los trabajadores de las plataformas digitales, combatir la discriminación y garantizar el equilibrio de género en los consejos de administración. También propuso incluir el derecho al aborto en la Carta de los Derechos Fundamentales de la UE y priorizar la acción política en los desafíos climático, digital y de seguridad.
Los socialistas insistimos en la importancia de concluir importantes reformas pendientes como el establecimiento de los salarios mínimos en toda la UE, la regulación de las condiciones laborales de los trabajadores de las plataformas, la creación de ingresos mínimos vitales o la puesta en marcha del Fondo Social para el Clima. Además, defendemos que se desbloquee la Directiva de antidiscriminación y se apoye la Directiva sobre la violencia de género. Y que se aplique el mecanismo de condicionalidad para defender el Estado de Derecho y se introduzcan nuevas reglas fiscales que apoyen la inversión pública necesaria para impulsar la transición verde y la transición digital.
Marian-Jean Marinescu (PPE), în scris. – Președinția franceză vine la conducerea UE într-un moment critic, în care este nevoie de rațiune, echilibru, viziune, curaj și fermitate. Franța are, cred eu, anvergura de a aduce concretizarea unor rezultate în câteva dosare cheie pentru UE.
În primul rând, în calitate de raportor al Parlamentului European în dosarul SES (Cerul Unic European) îmi pun mari speranțe în negocierile pe care le voi începe în acest dosar cu reprezentanții Franței, mai ales că știu din întâlnirile pe care le-am avut la Paris, la finalul anului trecut, că cei cu care voi negocia cunosc bine dosarul.
Pe de altă parte, sper ca Franța să vorbească pe aceeași voce cu Asociația Internațională de Transport Aerian, din care fac parte, și cele mai importante companii franceze care susțin SES. Dacă dorim atingerea țintelor de decarbonizare fixate de Pactul Ecologic European, nu putem să ignorăm faptul că aplicarea SES va reduce emisiile cu 10 %.
Înțeleg că Franța nu va lucra prea mult pe pachetul FF55, dar chiar și așa salut obiectivul Președinției franceze a Consiliului de a convinge statele membre să adopte o taxă vamală pentru cantitatea de CO2 degajată în atmosferă pentru producția mărfurilor importate pe piața comună europeană, altfel spus, punerea în operă a așa numitului Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM).
De asemenea, m-aș bucura ca Franța să își atingă obiectivul de a impune subvenționarea de către guvernele statelor membre a unor ramuri industriale, astfel încât acestea să poată concura cu giganții din China și SUA.
Traversăm o perioadă excepțională în istoria UE și sper ca președinția Franței, unul dintre statele fondatoare ale UE, să readucă acest proiect extraordinar european la nivelul de încredere pe care îl merită.
Csaba Molnár (S&D), írásban. – Üdvözlöm Macron elnök úr az európai demokrácia védelmére vonatkozó nagy jelentőségű ígéretét. A demokrácia és a jogállamiság az Európai Unió alapvető értékei közé tartoznak, amelyet csatlakozáskor minden ország, így Magyarország is elfogadott. Ennek ellenére az elmúlt évtizedben Orbán kormánya szisztematikusan építi le jogállamot és veszi semmibe a polgárok demokratikus jogait. Szeretném felszólítani a Bizottságot, hogy miután az Európai Bíróság elutasítja a jogállami mechanizmust támadó kereseteket azonnali hatállyal kezdje meg a mechanizmus alkalmazását!
Victor Negrescu (S&D), în scris. – Franța a preluat președinția Consiliului UE și a prezentat un program ambițios menit să relanseze proiectul european și să îl adapteze la cerințele și contextul prezent. Apreciez în mod special prioritatea pe care Franța dorește să o ofere educației și digitalizării și profit de ocazie pentru a reitera dorința explicită a Parlamentului European de a vedea zona europeană pentru educație implementată rapid pentru a asigura recunoașterea totală a studiilor și a putea astfel pregăti un program european pentru educație finanțat direct din resursele europene. Dar pentru o Europă rezilientă, educația este un mijloc. Este important și ce comunicăm. Din păcate în România devine tot mai greu de explicat populației de ce nu suntem primiți în spațiul Schengen, deși respectăm toate criteriile de aderare. Ca pro-european convins, cred că este timpul ca Europa să devină cu adevărat unită și să adopte o decizie în acest sens. Contez pe suportul Președinției franceze la Consiliul UE, un stat prieten al României și un partener care mereu a înțeles importanța pe care țara mea o are la nivel european. În acest sens, am trimis o scrisoare președintelui Emmanuel Macron și Ministrului Afacerilor Europene, la care sper să primesc un răspuns pozitiv cât mai curând.
Domènec Ruiz Devesa (S&D), por escrito. – Emmanuel Macron detalló los principales objetivos de la Presidencia haciendo hincapié en la defensa del Estado de Derecho y los principios democráticos, así como en los dosieres legislativos que buscan mejorar la calidad del empleo, asegurar salarios dignos, reducir la brecha salarial de género, dar derechos a los trabajadores de las plataformas digitales, combatir la discriminación y garantizar el equilibrio de género en los consejos de administración. También propuso incluir el derecho al aborto en la Carta de los Derechos Fundamentales de la UE y priorizar la acción política en los desafíos climático, digital y de seguridad.
Los socialistas insistimos en la importancia de concluir importantes reformas pendientes como el establecimiento de los salarios mínimos en toda la UE, la regulación de las condiciones laborales de los trabajadores de las plataformas, la creación de ingresos mínimos vitales o la puesta en marcha del Fondo Social para el Clima. Además, defendemos que se desbloquee la Directiva de antidiscriminación y se apoye la Directiva sobre la violencia de género. Y que se aplique el mecanismo de condicionalidad para defender el Estado de Derecho y se introduzcan nuevas reglas fiscales que apoyen la inversión pública necesaria para impulsar la transición verde y la transición digital.
Nacho Sánchez Amor (S&D), por escrito. – Emmanuel Macron detalló los principales objetivos de la Presidencia haciendo hincapié en la defensa del Estado de Derecho y los principios democráticos, así como en los dosieres legislativos que buscan mejorar la calidad del empleo, asegurar salarios dignos, reducir la brecha salarial de género, dar derechos a los trabajadores de las plataformas digitales, combatir la discriminación y garantizar el equilibrio de género en los consejos de administración. También propuso incluir el derecho al aborto en la Carta de los Derechos Fundamentales de la UE y priorizar la acción política en los desafíos climático, digital y de seguridad.
Los socialistas insistimos en la importancia de concluir importantes reformas pendientes como el establecimiento de los salarios mínimos en toda la UE, la regulación de las condiciones laborales de los trabajadores de las plataformas, la creación de ingresos mínimos vitales o la puesta en marcha del Fondo Social para el Clima. Además, defendemos que se desbloquee la Directiva de antidiscriminación y se apoye la Directiva sobre la violencia de género. Y que se aplique el mecanismo de condicionalidad para defender el Estado de Derecho y se introduzcan nuevas reglas fiscales que apoyen la inversión pública necesaria para impulsar la transición verde y la transición digital.
Ivan Štefanec (PPE), písomne. – Pred pár dňami som absolvoval k tejto téme stretnutie s francúzskym veľvyslancom na Slovensku Pascalom Le Deunffom. Zaujímala ma hlavne oblasť digitalizácie, automobilového priemyslu, energetiky, plánu obnovy a rozpočtovej politiky. Taktiež chceme, aby Európa bola bezpečná, čistá a tiež chceme riešiť výzvy súvisiace s migráciou a ochranou vonkajších hraníc. Je dôležité, aby sa pôsobenie francúzskeho predsedníctva nieslo v znamení kompromisov medzi všetkými členskými štátmi Únie. Na programe je vytváranie nového európskeho modelu rastu a inovácií pre EU a eurozónu. V oblasti digitálnych technológií sa predsedníctvo chce zamerať na hospodársku reguláciu a zodpovednosť digitálnych platforiem, najmä pokiaľ ide o nenávistné prejavy, aj s využitím európskych právnych predpisov o digitálnych službách a trhoch (DSA a DMA). Mám silnú dôveru, že francúzske predsedníctvo presadí užitočné európske riešenia.
Mihai Tudose (S&D), în scris. – Mandatul semestrial al Franței la conducerea Consiliului UE survine într-un context marcat de suprapunerea de crize (geostrategică, energetică și sanitară). Cetățenii UE resimt insecuritate pe palierele esențiale ale vieții. Președinției franceze îi revine, așadar, o misiune dificilă, complicată de campania electorală internă. Am apreciat multitudinea de priorități prezentate de președintele Macron în plenul Parlamentului European, dar cred că ar fi de dorit o concentrare pe fronturile principale ale momentului: criza ucraineană, valul pandemic al variantei Omicron și scumpirile la produsele și serviciile de bază. E extraordinară revoluția digitală, e înălțătoare lupta contra schimbărilor climatice, dar haideți să scoatem Europa mai întâi de sub spectrul războiului, al sărăciei și infectării! M-a dezamăgit absența din discursul dlui Macron a referirii la revizuirea Pactului de Stabilitate și Creștere și a unor propuneri clare în materie energetică. În schimb, mi se pare surprinzătoare ideea prezentată, a unei noi arhitecturi de ordine și stabilitate în Europa. Avem o ordine bazată pe principii și norme, trebuie doar să o apărăm, nu să fim gata să renunțăm la ea în fața amenințărilor.
Bettina Vollath (S&D), schriftlich. – Vor allem hinsichtlich einer Stärkung der Rechtsstaatlichkeit in der EU liegt viel Hoffnung auf einem Vorstoß seitens der französischen Ratspräsidentschaft: Vor zwei Jahren hat die letzte Anhörung im Rat stattgefunden, obwohl sich die Rechtsstaatlichkeitslage in Polen und Ungarn seither deutlich verschlechtert hat. Weitere Schritte werden schmerzlich vermisst. Deswegen ist es äußerst begrüßenswert, dass sich Frankreich als nun vorsitzendes Land im Rat der EU im Europäischen Rat für weitere Anhörungen – und hoffentlich auch für Sanktionen, wenn nötig – einsetzen will. Gleiches gilt für den Konditionalitätsmechanismus. Es ist bitter, dass er – seit über einem Jahr in Kraft – bis heute noch nicht angewandt wurde, obwohl sich einige Anwendungsfälle geradezu aufdrängen. Wir warten daher gespannt, ob sich das nun unter dem französischen Vorsitz endlich ändern wird! Ich hoffe inständig, dass den insgesamt durchaus engagierten Worten des französischen Präsidenten Taten folgen und er sich in den kommenden sechs Monaten auch wahrhaftig für die Stärkung des Rechtsstaats und unserer gemeinsamen Werte einsetzen wird: Denn sie sind die Basis unserer politischen Union!
Marco Zanni (ID), per iscritto. – Disincanto, questo è stato ciò che ho percepito ascoltando le parole di Emmanuel Macron, che 5 anni fa era venuto in questa stessa aula, a presentare il progetto di un'Europa federale e che oggi usa toni di gran lunga più moderati.
Molti sono stati i temi toccati dal Presidente francese: immigrazione, protezione dei confini, e transizione ecologica, sono solo alcuni esempi. Purtroppo però, trovo che ogni argomento sia stato affrontato con un approccio che non tiene conto dell'autonomia decisionale dei singoli Stati membri. Sono questi reiterati comportamenti, che mi rendono scettico anche sulle parole riguardo alla tutela dello stato di diritto. Infatti, ritengo che fin troppo spesso, questo espediente venga strumentalizzato politicamente da Bruxelles per imporre i propri dogmi a quei Paesi "non allineati" e ritenuti quindi colpevoli di non essere abbastanza europeisti.
Concludo con due riflessioni: la prima, sul tema del riarmo e del programma "bussola strategica", per il quale mi limito a ribadire che l'esercito unico europeo esiste già e si chiama NATO, la seconda, invece, è un auspicio che la presidenza non venga usata come mezzo per perseguire interessi personali, come le imminenti elezioni in Francia.
Carlos Zorrinho (S&D), por escrito. – Emanuel Macron fez perante a casa da democracia europeia uma apresentação ambiciosa das prioridades da Presidência francesa. Prova do seu respeito pelo papel do Parlamento Europeu foi a defesa do direito de iniciativa legislativa desta Instituição, que sublinho com ênfase. A Presidência francesa estabeleceu três prioridades - Soberania, Crescimento e Humanismo. Na sua intervenção, o Presidente francês comunicou-as através do compromisso que designou como as três promessas da Europa: a promessa da democracia, a promessa do progresso e a promessa da paz. No que se refere à promessa da democracia, destaco a afirmação do Estado de direito como garante dos valores e da defesa contra o regresso dos regimes autoritários e o destaque dado ao sentido de pertença a uma Europa orgulhosa de si própria. Quanto à promessa do progresso, destaco a aposta na liderança europeia numa transição ecológica e digital que aumente as oportunidades, combata as desigualdades e permita reforçar o Estado social europeu. Finalmente, no que diz respeito à promessa de paz, sublinho a afirmação da estratégia multilateral, com a cimeira com a União Africana e com os países dos Balcãs a constituir exemplo, e a necessidade de reforçar a defesa europeia como condição de soberania partilhada.