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Compte rendu in extenso des débats
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Mardi 1 mars 2022 - Bruxelles Edition révisée

Agression russe contre l'Ukraine (débat)
MPphoto
 

  Jordan Bardella (ID). – Monsieur le Président, alors que des négociations étaient plus que jamais ouvertes, Vladimir Poutine a franchi un pas inacceptable en jetant l’Europe devant le fléau de la guerre. Nous ne pouvons accepter que la souveraineté d’un État et d’un peuple soit violée, et encore moins par les armes. Comme vous tous, je soutiens cet élan de solidarité pour le peuple ukrainien, entré en résistance pour la défense de sa patrie.

Cependant, le retour du tragique de l’Histoire ne doit pas nous empêcher de penser avec raison, de regarder ce conflit dans sa complexité et de porter la voix de la paix et surtout de la désescalade. En soutenant l’otanisation de l’Europe depuis près de vingt ans, nous plaçant de fait sous pavillon américain, nos dirigeants ont manqué les occasions d’ouvrir une relation d’équilibre avec la Russie. Nous avons troqué notre indépendance et notre liberté d’action contre une illusion de protection et avons ainsi entretenu un climat conflictuel archaïque. Aujourd’hui, l’heure est à la fermeté et nous devons faire preuve d’unité sans ambiguïté dans le soutien au peuple ukrainien et la condamnation de cette invasion.

Toutefois, je voudrais dire qu’il est malhonnête que les institutions européennes utilisent cette guerre pour faire avancer un agenda fédéraliste que les peuples refusent. C’est le cas de l’approfondissement de l’OTAN ou de l’élargissement de l’Union européenne qui ne seraient d’aucun secours, à l’heure où notre priorité est de faire taire les armes.

Je veux aussi dire que sanctionner la Russie ne doit pas revenir, en tout cas, à se sanctionner lourdement nous-mêmes. Gare à ce que des sanctions prises sous le coup de l’unanimisme ne se révèlent pas être des boulets pour le pouvoir d’achat des peuples et qu’elles ne fassent pas du mal à nos entreprises tout en permettant à la Russie de renforcer son autonomie stratégique. C’est précisément le cas avec les sanctions en vigueur depuis 2014.

N’utilisons pas non plus en Europe les méthodes que nous condamnons ailleurs. Il n’est pas dans les pratiques ni dans les valeurs de démocraties matures comme les nôtres, de fermer des médias, quand bien même ils seraient des relais d’influence étrangers.

Tomber dans une surenchère inutile aggraverait la guerre plutôt que de trouver la paix. Notre impératif est la paix, la désescalade, mais aussi, pour mon pays, le retour d’une France libre, indépendante, respectée et force d’équilibre au sein d’un monde multipolaire.

 
Dernière mise à jour: 2 juin 2022Avis juridique - Politique de confidentialité