Compte rendu in extenso des débats

Lundi 4 juillet 2022 - Strasbourg

Pertes de vies humaines, violences et traitements inhumains infligés aux personnes sollicitant une protection internationale à la frontière hispano-marocaine (débat)

  Pierrette Herzberger-Fofana (Verts/ALE). – Madame la Présidente, la semaine dernière, plus de 2 000 migrants ont tenté de traverser la frontière à l’enclave de Melilla. Ils ont été accueillis par des bombes lacrymogènes et des coups de bâton. L’ONU dénonce l’usage disproportionné de la force des deux côtés de la frontière, et l’Union africaine exige une enquête, déclarations auxquelles nous nous associons. Rien ne justifie une telle violence aux frontières extérieures de l’Europe, violence qui a provoqué le décès de plus de 23 personnes, enterrées en catimini. C’est un acte odieux, inhumain et aussi, il faut le dire, un acte raciste.

En érigeant des barrières, nous montrons que la coopération entre les États et la communauté internationale a échoué sur certains points. En effet, on érige des barrières et des murs pour se protéger des personnes en quête d’une vie digne. Est-ce compatible avec nos valeurs? Le droit d’asile est pourtant un droit inaliénable.

En outre, la formule «lutter contre les causes de l’exode» ne doit pas rester un slogan publicitaire, mais doit se traduire en actes, par une politique climatique équitable et une politique commerciale. Nous devons entamer un dialogue avec nos partenaires en Afrique et trouver des solutions idoines afin que les droits humains des migrants soient respectés. Le massacre de Melilla devrait nous faire réfléchir à la manière de rendre ces barrières obsolètes et prendre en considération le pacte migratoire afin d’éviter que de telles tragédies se renouvellent.