Situation des droits de l'homme dans le contexte de la Coupe du monde de la FIFA au Qatar (débat)
Marc Tarabella (S&D). – Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, il y a tout juste neuf ans, nous votions une résolution sur la situation déplorable des travailleurs au Qatar. Pendant neuf ans, il n’y a plus rien eu comme résolution pour la simple raison – et vous l’avez expliqué, Madame la Commissaire, dans votre discours très mesuré – qu’il y a eu des progrès sur le droit des travailleurs.
Alors, certes, évidemment, la situation n’est pas parfaite au Qatar aujourd’hui, loin de là. Beaucoup de progrès restent à faire, mais c’est quand même le pays qui s’est engagé sur la voie des réformes. Et l’organisation de la Coupe du monde, au delà de tous les événements qu’il a organisés, a été probablement l’élément déclencheur qui a accéléré ces réformes. Il faut le reconnaître aujourd’hui, l’abandon de la kafala, ce système de dépendance des travailleurs, c’est quand même le seul pays de la péninsule arabique qui l’a fait. Salaire minimum, versement sur un compte bancaire, organisation de concertations au sein des entreprises, même si les syndicats ne sont toujours pas autorisés aujourd’hui.
Donc aujourd’hui, le discours unilatéralement négatif m’apparaît préjudiciable à l’évolution des droits dans l’avenir au Qatar. Parce que ce qui est important, c’est que, quand les lumières de la Coupe du monde se seront éteintes, l’évolution positive continue non seulement au Qatar, mais qu’elle puisse faire tache d’huile dans tous les pays de la péninsule arabique. Et je le rappelle, s’il y a deux millions de travailleurs migrants au Qatar, il y en a quarante millions dans toute cette zone et ils méritent tous un sort bien plus favorable demain qu’aujourd’hui.