9.14. Le rôle de la politique de cohésion face aux problèmes environnementaux pluridimensionnels du bassin méditerranéen (A9-0094/2023 - François Alfonsi) (vote)
François Alfonsi, rapporteur. – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, la mer Méditerranée est une mer européenne pour la moitié de son étendue. L’Europe ne peut rester plus longtemps passive face aux régressions ininterrompues que l’on observe au sein de cet espace écologiquement fragile. Ces régressions s’accroissent encore du fait du réchauffement climatique auquel la Méditerranée est particulièrement vulnérable. Les climatologues estiment que son impact y sera 20 % plus fort qu’ailleurs en Europe. Cela va rapidement multiplier les problèmes pour les citoyens européens qui y vivent: incendies, tempêtes dévastatrices, raréfaction de la ressource en eau, perte de biodiversité.
D’autre part, les activités humaines y ont un impact croissant, par exemple l’augmentation du trafic maritime international qui y transite, apportant pollution atmosphérique et rejets en mer, et aussi l’accroissement des populations riveraines, comme celui de la fréquentation touristique. Aucune efficacité ne sera possible sans faire intervenir la plus-value européenne. Aucun acteur ne peut prétendre apporter séparément des solutions à ces problèmes qui doivent être traités collectivement.
L’Europe dispose de nombreux atouts qui lui confèrent une responsabilité éminente dans la gestion de cet espace. Elle a la compétence technique appuyée sur de multiples acteurs. Elle a la compétence administrative pour piloter une coopération déjà préfigurée par différents programmes. Elle a l’expérience acquise des stratégies macrorégionales déjà développées par ailleurs, et elle a, en sus de sa capacité technique et administrative, une capacité financière incomparablement plus forte que celle des autres pays, à l’Est comme au Sud. Si l’Union européenne s’engage au nom de sa responsabilité sur la partie septentrionale du bassin méditerranéen, elle sera force d’entraînement pour les pays et régions du Sud et de l’Est. Si elle reste plus longtemps passive, la situation continuera de se dégrader, et l’Europe portera alors la responsabilité de ne pas avoir mis en œuvre sa capacité à agir. Tel est le message aujourd’hui envoyé par le Parlement européen à travers ce rapport qui appelle à la mise en place d’une stratégie macrorégionale pour la Méditerranée. Pour conclure, je tiens à remercier les rapporteurs fictifs qui ont tous contribué à ce rapport.