Pour un moratoire sur le forçage génétique
19.4.2021
Question avec demande de réponse écrite E-002105/2021
à la Commission
Article 138 du règlement intérieur
Annika Bruna (ID), Herve Juvin (ID), André Rougé (ID), Catherine Griset (ID)
Le forçage génétique consiste à incorporer un gène étranger dans un organisme vivant en utilisant la technique CRISPR/Cas9. Mais contrairement aux organismes génétiquement modifiés (OGM) classiques, le forçage génétique est conçu pour disperser un gène dans la totalité d’une population en le transmettant à toute sa descendance.
L’industrie agro-technologique promeut ces super-OGM en prétendant éradiquer des maladies ou des espèces invasives.
Il s’agirait alors de provoquer l’extinction des espèces visées après quelques générations ou de les rendre plus vulnérables aux pesticides. Il est ainsi prévu d’éradiquer les moustiques porteurs de malaria ou les mouches Drosophila suzukii qui s’attaquent aux fruits.
Il est également prévu de rendre des espèces domestiques, comme les abeilles, plus résistantes aux pesticides.
Cette technique est cependant dangereuse pour la biodiversité:
Comme les OGM, elle aboutirait paradoxalement à épandre plus de pesticides;
Les prédateurs des espèces ciblées pourraient disparaître faute de proies ou menacer d’autres espèces;
Les gènes disséminés pourraient se transmettre à des espèces apparentées;
Les gènes disséminés pourraient subir des mutations, facteurs de risques écosystémiques ou sanitaires.
La Commission contribuera-t-elle à instaurer un moratoire afin d’interdire la production, l’utilisation et la dissémination d’organismes issus du forçage génétique?
Soutiens[1]
- [1] Cette question est soutenue par d’autres députés que ses auteurs: Ivan Vilibor Sinčić (NI), Aurélia Beigneux (ID)