Malnutrition infantile dans les pays en voie de développement
12.11.2014
Question avec demande de réponse orale O-000083/2014
à la Commission
Article 128 du règlement
Linda McAvan, au nom de la commission du développement
Plus de 165 millions d'enfants de moins de cinq ans sont sous-alimentés ou rachitiques et quelque 52 millions d'enfants souffrent de malnutrition sévère. Les dommages physiques et cognitifs causés par une sous-alimentation durant les 1 000 premiers jours de vie de l'enfant sont irréversibles et ne peuvent plus être soignés. La sous-alimentation est un problème économique qui affecte le potentiel global de la société, réduisant la productivité économique, le revenu potentiel des individus et le capital humain des nations. Mais la sous-alimentation est aussi le plus souvent due à un manque d'actions opportunes et efficaces. Les programmes contre la malnutrition ne sont pas seulement des actions humanitaires, mais surtout un investissement rentable pour les donateurs, car la sous-alimentation à travers le monde conduit à des conflits, à la pauvreté et à l'insécurité sociale.
Un progrès énorme a été réalisé ces dernières années: en septembre 2010, le Mouvement SUN (Renforcement de la nutrition) a été lancé par les chefs de gouvernement d'une vingtaine de pays, soutenus par plus d'une centaine de partenaires.
En mai 2012, le Consensus de Copenhague a identifié la prévention de la malnutrition comme la première action à entreprendre et la stratégie d'investissement la plus rentable.
La récente communication de la Commission intitulée "Améliorer la nutrition maternelle et infantile dans le cadre de l'aide extérieure: un cadre stratégique de l'UE" met en exergue la nécessité d'une meilleure coordination entre aide humanitaire et aide au développement. S'alignant sur des cibles définies par l'Assemblée mondiale de la santé, la communication vise, d'une part, à réduire de 40% (ou de 7 millions) le nombre d'enfants de moins de 5 ans présentant un retard de croissance d'ici 2025. D'autre part, elle prévoit de réduire et de maintenir en-dessous de 5% l'émaciation des enfants de moins de 5 ans. La communication préconise également une approche multisectorielle, alignant les politiques sur le développement rural, l'agriculture durable, la santé publique, l'eau et l'assainissement, la protection sociale et l'éducation.
1. La Commission entend-elle inclure dans sa stratégie un examen à mi-parcours des mesures mises en œuvre ? Dans l'affirmative, et si nécessaire, a-t-elle prévu la possibilité de réorienter les fonds alloués (3,1 milliards d'euros pour des interventions dites sensibles et 400 millions pour des actions spécifiques de nutrition) afin d'atteindre ses objectifs d'ici 2025?
2. La Commission prévoit de faire campagne dans les fora internationaux concernés. A-t-elle l'intention dans ce cadre de faire campagne pour une plus grande efficacité de l'aide c'est-à-dire une meilleure coordination de l'aide ?