Question parlementaire - P-006202/2011Question parlementaire
P-006202/2011

Actes de haine et de violence au cours d'une marche des «LGBT Pride» à Split, en Croatie: impact sur l'adhésion

Question avec demande de réponse écrite P-006202/2011
au Conseil
Article 117 du règlement
Ulrike Lunacek (Verts/ALE)

Le 11 juin 2011, la première marche des fiertés LGBT («LGBT Pride») à Split, en Croatie, a été marquée par des actes de violence commis par une foule de 2 000 à 10 000 extrémistes de droite (selon la presse). La police n'est pas parvenue à protéger correctement les participants, car elle n'a pas maintenu les contre-manifestants à une distance suffisante. Les manifestants pacifiques ont été intimidés, noyés sous un flot de cris et de chants appelant à «tuer les tapettes» et à les mettre «à mort, à mort, à mort», cris accueillis par une myriade de saluts nazis; ils ont également été la cible de projectiles tels que des pétards, des pierres et des tomates. Huit personnes parmi la police, les journalistes et les militants ont été blessées; six ont été transportées à l'hôpital. 171 personnes ont été appréhendées.

Les premières informations soulignent le manque de préparation de la police et son incapacité à protéger suffisamment les participants lors des agressions. Il semble que la police n'ait pas eu d'informations sur ce rassemblement non spontané d'au moins 2 000 personnes. La semaine précédant l'événement, de nombreux endroits de la ville de Split ont été recouverts de graffiti haineux et des menaces ont été proférées, y compris sur Facebook où plusieurs milliers de personnes ont rejoint un groupe incitant à la violence à l'encontre des participants.

Bien que le président croate, Ivo Josipovic, et le Premier ministre, Jadranka Kosor, aient tous les deux condamné ces actes de violence, aucune action n'a été annoncée, mis à part l'inculpation de certains des contre-manifestants arrêtés. Par la suite, le maire de Split a même reproché les événements survenus aux organisateurs de la marche.

Le 10 juin 2011, la Commission a proposé au Conseil de clôturer les quatre chapitres restants des négociations d'adhésion avec la Croatie, entre autres celui de la justice et des droits fondamentaux (MEMO/11/397).

Comment le Conseil exprimera-t-il son inquiétude au sujet de ces événements auprès des autorités croates?

Dans quelle mesure sera-t-il tenu compte de ces événements lors des négociations d'adhésion avec la Croatie?

Le Conseil insistera-t-il sur la mise en place de mécanismes de contrôle plus stricts, à la fois par la Commission et par la Croatie, dans le cadre de la mise en œuvre de réformes, conformément au chapitre 23 en particulier?

JO C 128 E du 03/05/2012