Index 
 Précédent 
 Suivant 
 Texte intégral 
Procédure : 2006/2105(INI)
Cycle de vie en séance
Cycle relatif au document : A6-0351/2006

Textes déposés :

A6-0351/2006

Débats :

PV 30/11/2006 - 5
CRE 30/11/2006 - 5

Votes :

PV 30/11/2006 - 8.24
CRE 30/11/2006 - 8.24
Explications de votes

Textes adoptés :

P6_TA(2006)0527

Textes adoptés
PDF 161kWORD 77k
Jeudi 30 novembre 2006 - Bruxelles
Situation des personnes handicapées dans l'Union européenne élargie: plan d'action européen 2006-2007
P6_TA(2006)0527A6-0351/2006

Résolution du Parlement européen sur la situation des personnes handicapées dans l'Union européenne élargie: plan d'action européen 2006-2007 (2006/2105(INI))

Le Parlement européen,

—  vu la communication de la Commission sur la situation des personnes handicapées dans l'Union européenne élargie: plan d'action européen 2006-2007 (COM(2005)0604) (plan d'action en faveur des personnes handicapées),

—  vu l'avis du Comité économique et social européen (CESE 591/2006),

—  vu l'article 13 du traité CE et l'article 21 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne sur la lutte contre la discrimination, y compris celle qui tire son origine des différentes formes et des différents types de handicap, l'article 6 du traité sur l'Union européenne et l'article 14 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui interdit toute forme de discrimination,

—  vu l'article 26 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, sur l'intégration des personnes handicapées et leur droit à bénéficier de mesures visant à assurer celle-ci,

—  vu la directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d'un cadre général en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail(1),

—  vu la directive 2001/85/CE du Parlement européen et du Conseil du 20 novembre 2001 concernant des dispositions particulières applicables aux véhicules destinés au transport des passagers et comportant, outre le siège du conducteur, plus de huit places assises(2),

—  vu la décision 2001/903/CE du Conseil du 3 décembre 2001 relative à l'Année européenne des personnes handicapées 2003(3),

—  vu le projet de convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées,

—  vu ses résolutions du 17 juin 1988 sur le langage gestuel à l'usage des sourds(4), du 18 novembre 1998 sur le langage gestuel(5) et du 4 avril 2001 sur la communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen, au Comité économique et social et au Comité des régions – Vers une Europe sans entraves pour les personnes handicapées(6), ainsi que sa position du 15 novembre 2001 sur la proposition de décision du Conseil relative à l'Année européenne des personnes handicapées 2003(7),

—  vu le Livre vert de la Commission intitulé "Améliorer la santé mentale de la population – Vers une stratégie sur la santé mentale pour l'Union européenne" (COM(2005)0484),

—  vu le Livre vert de la Commission intitulé "Face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre générations" (COM(2005)0094),

—  vu l'article 45 de son règlement,

—  vu le rapport de la commission de l'emploi et des affaires sociales et les avis de la commission de la culture et de l'éducation et de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres (A6-0351/2006),

A.  considérant que la non-discrimination et la promotion des droits de l'homme doivent être au cœur même de la stratégie communautaire en faveur des handicapés, comme énoncé à l'article 13 du traité CE ainsi qu'aux articles 21 et 26 de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne,

B.  considérant que la présidence portugaise de l'Union européenne en 2000 a insisté sur le fait qu'il n'existait aucune "hiérarchisation de la discrimination" et qu'un soutien en faveur d'une législation globale de lutte contre les discriminations se fondant sur l'article 13 du traité CE ferait suite à l'adoption d'une directive prévoyant des mesures globales de lutte contre la discrimination pour des motifs de race en 2000; que l'ancien commissaire en charge de l'emploi et des affaires sociales a fait part de l'intention de la Commission de proposer une telle législation globale de lutte contre les discriminations en faveur des personnes handicapées en 2003,

C.  considérant que le groupe ad hoc des Nations unies a approuvé le projet de convention internationale sur les droits des personnes handicapées, que celle-ci devrait être adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en décembre 2006 et que les actions de la Commission doivent s'aligner sur les principes qu'elle contient,

D.  considérant que les chiffres élevés du chômage parmi les personnes handicapées restent à un niveau inacceptable,

E.  considérant que l'emploi est l'une des conditions essentielles de l'insertion sociale,

F.  considérant qu'un emploi de type traditionnel ne constitue pas une option pour de nombreuses personnes handicapées, en particulier pour les personnes souffrant de graves handicaps, et qu'il faut dès lors assurer un large spectre de possibilités professionnelles, y compris le travail protégé et assisté,

G.  considérant que l'acquisition, la conservation et le renouvellement permanent des qualifications sont importants afin de faire valoir leur potentiel sur le marché du travail,

H.  considérant qu'il faut s'écarter de plus en plus du modèle médical du handicap, tout en respectant les besoins réels de réhabilitation de chaque individu, pour aboutir à un modèle social et à une approche fondée sur les droits, qui reposera sur les principes d'égalité, d'égalité devant la loi et d'égalité des chances et favorisera ces principes, ou une approche fondée sur les droits correspondants,

I.  considérant que la médicalisation excessive du handicap a jusqu'à présent empêché d'en saisir pleinement la valeur sociale, le rattachement au domaine des droits, et pas seulement à l'exigence des prestations, et qu'il faut donc s'éloigner progressivement de cette conception du handicap, car elle est réductrice,

J.  considérant que de nombreuses personnes âgées souffriront d'un handicap dans les années à venir et que de nombreuses personnes handicapées auront vieilli,

K.  considérant que la participation des personnes handicapées et de leurs organisations représentatives est une dimension essentielle d'une telle approche fondée sur les droits,

L.  considérant que le thème "Qualité des services" devrait être inséré comme un des points transversaux dans le plan d'action en faveur des personnes handicapées,

M.  considérant que la communication de la Commission intitulée "Égalité des chances pour les personnes handicapées: un plan d'action européen" (COM(2003)0650) a constitué un prolongement bienvenu de l'Année européenne des personnes handicapées 2003, et qu'il importe de continuer à progresser un permanence dans l'amélioration des droits et des conditions de vie des citoyens européens handicapés, ainsi qu'il ressort des opinions exprimées au cours de l'Année européenne,

N.  considérant que le règlement (CE) n° 1107/2006 du Parlement européen et du Conseil du 5 juillet 2006 concernant les droits des personnes handicapées et des personnes à mobilité réduite lorsqu'elles font des voyages aériens(8) constitue le premier acte législatif communautaire destiné exclusivement à l'amélioration des droits des personnes handicapées,

O.  considérant qu'une proposition de la Commission visant à instaurer le concept de vie autonome des personnes handicapées constituait l'une des principales demandes de deux manifestations pour la liberté ("freedom rides") de personnes handicapées, vivant pour la plupart en institution, au Parlement, organisées par le Réseau européen pour la vie autonome, et que son adoption par la Commission illustre parfaitement la manière dont l'Union peut répondre aux attentes des citoyens,

P.  considérant qu'il est inexcusable que de nouvelles infrastructures inaccessibles aux personnes handicapées puissent être construites en bénéficiant de ressources du Fonds européen de développement régional ou d'autres Fonds structurels,

1.  invite la Commission et les États membres qui, à l'expiration du délai, à savoir le 2 décembre 2003 pour les 15 anciens États membres (certains ayant demandé une prorogation) et, respectivement, le 1er mai 2004 pour les 10 nouveaux États membres, n'avaient pas pris les mesures nécessaires à mettre en œuvre de manière effective la directive 2000/78/CE, qui fournit un cadre légal en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi; salue les mesures déjà prises par les États membres;

2.  souligne que la non-discrimination pour l'accès aux biens et aux services doit être garantie à chaque citoyen de l'Union et invite, par voie de conséquence, la Commission à présenter une directive visant spécifiquement les handicapés, qui se fonde sur l'article 13 du traité CE;

3.  invite les États membres à abroger toutes les législations nationales encore en vigueur, qui sont discriminatoires à l'égard des handicapés et qui sont contraires à l'article 13 du traité CE;

4.  considère que la directive 2001/85/CE devrait être renforcée de manière à l'aligner sur la législation communautaire en vigueur en matière de droits des passagers aériens handicapés; soutient et encourage la Commission à étendre, à terme, ces mêmes droits législatifs aux personnes handicapées pour tous les modes de transport; rappelle que l'égalité d'accès aux transports publics est vitale pour les handicapés qui se rendent à leur travail et pour la préservation des réseaux sociaux et familiaux; salue le règlement (CE) n° 1107/2006 car il s'agit du premier acte législatif communautaire expressément destiné aux personnes handicapées;

5.  se réjouit de la tendance progressive à éliminer les diverses formes de discrimination dont souffrent les personnes handicapées lorsqu'elles utilisent les transports aériens, terrestres ou maritimes et demande que de nouvelles formes de discrimination, jusqu'alors inexistantes, ne soient pas créées, telle la discrimination économique;

6.  se félicite des efforts consentis par la Commission pour améliorer l'accessibilité des technologies de l'information et des communications; fait toutefois observer que plus de 80% des sites publics Internet, ceux des institutions européennes inclus, ne sont généralement pas accessibles pour les handicapés; soutient que l'accessibilité des technologies de l'information et des communications peut contribuer effectivement à la diminution du chômage élevé observé chez les personnes handicapées;

7.  invite la Commission et les États membres, dans le cadre de leurs compétences respectives, à promouvoir la participation active des personnes handicapées à l'éducation, à la formation professionnelle, à l'apprentissage en ligne, à l'apprentissage tout au long de la vie, aux événements culturels, au sport, aux loisirs, à la société de l'information et aux médias;

8.  invite la Commission et les États membres à encourager l'accessibilité d'Internet pour les personnes handicapées, notamment des sites publics et de tous ceux qui se rapportent à l'enseignement et à la formation professionnelle;

9.  invite les États membres à prendre des mesures visant spécifiquement à encourager l'accessibilité de l'ensemble des sites Internet des institutions publiques pour les citoyens handicapés;

10.  demande que plus soit fait en termes d'infrastructures pour permettre aux handicapés d'avoir accès à l'environnement bâti et aux constructions nouvelles, en insistant sur l'importance que revêtent un accès adéquat, pour les handicapés, dès la phase de projet et des autorisations administratives, la conception universelle des bâtiments, des installations et des équipements, et l'élimination des barrières architecturales; demande à la Commission d'exercer pleinement ses responsabilités à cet égard dans le cadre de la mise en œuvre des règlements relatifs aux Fonds structurels pour la période 2007-2013 et invite les institutions européennes à prendre les mesures nécessaires pour que leurs bâtiments soient accessibles à tout le monde;

11.  demande à la Commission et aux États membres de prendre les mesures nécessaires pour améliorer l'accès et la participation des personnes handicapées aux infrastructures culturelles et aux activités culturelles, en recourant pour cela, le cas échéant, aux technologies modernes;

12.  souligne la nécessité d'adopter des mesures visant à encourager l'expression artistique et la créativité des personnes handicapées, en leur garantissant l'égalité des chances pour ce qui est de la création et de la promotion de leurs œuvres ainsi que leur participation aux échanges culturels;

13.  souligne qu'il faut lancer des campagnes d'information pour que les employeurs considèrent sans aucun préjugé l'insertion professionnelle d'une personne handicapée, plus particulièrement en ce qui concerne les idées fausses sur le coût financier de ce type d'emploi et les capacités des candidats; souligne qu'il faudrait augmenter les possibilités de communication pour que les employeurs procèdent à des échanges de bonnes pratiques et prennent davantage conscience de leurs devoirs et responsabilités, ainsi que pour encourager une application adéquate des règles antidiscriminatoires par le biais des tribunaux des États membres le cas échéant, notamment en ce qui concerne la directive 2000/78/CE; propose que le handicap soit géré comme un nouveau service pour les entreprises, afin d'assurer le maintien de l'emploi (à titre préventif) ou la réinsertion professionnelle (à titre de réhabilitation) pour les personnes qui sont exposées à un risque de handicap sur le lieu de travail;

14.  invite la Commission et les États membres à offrir les conditions nécessaires permettant d'éviter le piège de la rente et de la retraite anticipée et de créer la sécurité de l'emploi pour les personnes handicapées;

15.  demande instamment aux États membres de promouvoir l'application des droits des personnes handicapées prévus dans la directive 2000/78/CE et des outils visant à les protéger, et aux syndicats de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour informer leurs membres de leurs droits en vertu de ladite directive;

16.  exhorte la Commission à en faire plus pour intégrer les questions de handicap dans la législation sur l'emploi ainsi que notamment dans la stratégie européenne pour l'emploi, dans les marchés publics, dans le Fonds social européen et dans l'apprentissage tout au long de la vie, et à donner plus de visibilité aux droits des handicapés dans la stratégie de Lisbonne;

17.  demande à la Commission d'accroître la participation des personnes handicapées aux nouveaux programmes pluriannuels de la prochaine période financière 2007-2013, par exemple les programmes "Culture", "Apprentissage tout au long de la vie", "Jeunesse en action", "MEDIA 2007", "L'Europe pour les citoyens";

18.  invite les États membres à prendre dûment en considération les problèmes auxquels sont confrontés les parents d'enfants handicapés, qui sont souvent contraints de rester hors du marché du travail, et à promouvoir des politiques de soutien et d'aide à ces parents;

19.  se félicite de l'intention de la Commission de prendre en compte dans le cadre du Fonds social européen les impératifs de formation des personnels accompagnant les personnes handicapées, à domicile, en institution ou selon des modalités mixtes;

20.  salue la disposition du Fonds social européen relative aux personnes handicapées;

21.  invite les États membres à utiliser, promouvoir et diffuser le plus possible la langue des signes, conformément à la résolution précitée du Parlement européen du 17 juin 1988;

22.  souligne l'importance de tenir compte, lors de l'élaboration des plans et des programmes de prévention des risques au travail, de la situation spécifique des personnes handicapées;

23.  incite les États membres à renforcer, à l'aide de moyens économiques et sociaux, la possibilité de prestation de soins aux personnes handicapées dans le cadre de la solidarité entre les générations;

24.  invite instamment la Commission à œuvrer avec les États membres pour favoriser, dès leur plus jeune âge, l'intégration des handicapés au système éducatif ordinaire, lorsque cela est possible, tout en reconnaissant la nécessité, dans certains cas, d'écoles spéciales, ainsi que le droit des parents à choisir où ils veulent envoyer leurs enfants à l'école, et pour promouvoir l'accès des handicapés à tous les niveaux d'éducation et de formation ainsi qu'aux nouvelles technologies, selon leurs compétences et leurs désirs; demande à la Commission d'entreprendre des recherches et de mener une consultation en collaboration avec les États membres concernant la possibilité d'instaurer un droit à intégrer le système éducatif ordinaire pour tous les enfants handicapés et leur famille le souhaitant; reconnaît et promeut la contribution que les personnes handicapées peuvent apporter à l'économie européenne, en développant en même temps une plus grande indépendance pour elles-mêmes;

25.  invite la Commission et les États membres à mettre en œuvre, dans le cadre de leurs compétences respectives, la résolution du Conseil du 6 février 2003 sur l'accessibilité électronique "Améliorer l'accès des personnes handicapées à la société de la connaissance"(9), la résolution du Conseil du 5 mai 2003 concernant l'égalité des chances pour les élèves et étudiants handicapés dans le domaine de l'enseignement et de la formation(10) et la résolution du Conseil du 6 mai 2003 concernant l'accès des personnes handicapées aux infrastructures et activités culturelles(11);

26.  invite l'Union européenne à donner suite à l'Année européenne des personnes handicapées 2003 et à l'Année européenne de l'éducation par le sport 2004, en continuant à s'efforcer d'éliminer les exclusions dont sont victimes les personnes handicapées; recommande qu'une attention particulière soit accordée à la dimension du handicap dans le cadre des actions menées dans le cadre de l'Année européenne de l'égalité des chances pour tous 2007;

27.  invite la Commission et les États membres à accorder une attention particulière à la facilitation de l'accès des personnes handicapées à la mobilité dans l'enseignement et la formation;

28.  souligne le rôle important du sport en tant que facteur d'amélioration de la qualité de vie, de l'estime de soi, de l'autonomie et de l'intégration sociale des personnes handicapées;

29.  invite les États membres à améliorer l'accessibilité des installations sportives, à supprimer les obstacles qui empêchent les jeunes handicapés d'accéder aux activités sportives, à mettre en place des mesures d'incitation visant à accroître la participation de ces derniers aux activités sportives et à promouvoir les manifestations et compétitions sportives pour handicapés, telles que les "Jeux paralympiques";

30.  souligne que l'intégration des étudiants handicapés dans l'enseignement traditionnel est du devoir des États membres et que cette insertion doit envisager les soutiens spécifiques aux besoins éducatifs particuliers de ces étudiants;

31.  rappelle que les documents produits par les institutions européennes devraient, en toute circonstance, être disponibles, sur demande, dans des formats accessibles, notamment pour ce qui est de formulaires qui devraient être pleinement accessibles aux personnes aveugles ou malvoyantes et aux personnes qui ont des difficultés d'apprentissage; souligne qu'une langue claire et simple doit être utilisée qui évite, dans la mesure du possible, le recours au langage technique;

32.  souligne qu'il existe de nombreuses formes de handicap (notamment, personnes à problèmes de mobilité, déficiences visuelles, handicaps auditifs, problèmes de santé mentale, maladies chroniques et difficultés d'apprentissage); souligne que les personnes polyhandicapées sont confrontées à des problèmes exceptionnels, comme c'est le cas des personnes exposées à des discriminations multiples, et qu'une attention particulière devrait être prêtée aux personnes handicapées âgées ou de sexe féminin;

33.  relève que les différentes typologies de handicap imposent des parcours d'aide personnalisés qui tiennent compte des handicaps touchant les jeunes et les adultes;

34.  souligne la nécessité d'accorder une attention toute particulière aux personnes qui souffrent d'un handicap et qui se retrouvent dans des groupes déjà victimes de discriminations à la base, tels que les personnes âgées, les femmes et les enfants; demande à la Commission de soutenir les programmes visant à diagnostiquer dès le plus jeune âge le handicap chez l'enfant, afin de favoriser son insertion sociale et professionnelle par la suite;

35.  souligne la nécessité de promouvoir des initiatives visant à développer une plus grande interaction entre la population et les handicapés mentaux, afin que les personnes qui ont des problèmes de santé mentale cessent d'être stigmatisées, et souligne la nécessité de soutenir les familles de personnes lourdement handicapées;

36.  souligne le rôle primordial des médias dans l'élimination des stéréotypes et des préjugés relatifs aux personnes handicapées et dans la formation d'une conscience sociale des problèmes de leur vie quotidienne;

37.  demande aux États membres et à la Commission, notamment dans le cadre du programme MEDIA 2007, d'encourager la production et la diffusion d'œuvres cinématographiques et de programmes télévisuels qui permettront d'améliorer l'image des personnes handicapées;

38.  invite les États membres à exploiter pleinement les possibilités offertes par la télévision numérique en vue de répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées (sous-titrage amélioré, commentaire audio et commentaire par symboles interposés, etc.), tout en promouvant, dans le cadre de la télévision analogique, la généralisation de l'emploi du sous-titrage et de la langue des signes;

39.  invite les États membres à accorder une attention particulière aux femmes handicapées, qui sont confrontées à de multiples discriminations, phénomène qui peut uniquement être combattu par la combinaison de mesures d'intégration horizontale de cette dimension et d'action positive, élaborées en coopération avec les femmes handicapées et les parties prenantes de la société civile;

40.  invite les États membres à combattre énergiquement toutes les formes de violence envers les personnes handicapées, notamment les femmes, les personnes âgées et les enfants handicapés, fréquemment victimes de violences psychologiques et physiques, y compris sexuelles; constate que près de 80% des femmes handicapées sont victimes de violences et que ces femmes risquent plus que les autres de subir des violences sexuelles; relève que, si la violence est un phénomène fréquent dans la vie des femmes handicapées, elle est aussi, parfois, à l'origine même de leur handicap;

41.  se réjouit que l'on réduise le placement en institution des handicapés; fait observer qu'un recours moindre au placement en institution exige un niveau suffisant de services de haute qualité prenant appui sur des communautés et favorisant un mode de vie indépendant, le droit à une assistance et la participation pleine et entière à la société dans les États membres; demande qu'une attention spécifique soit accordée aux éventuels obstacles en matière d'accès à de tels services découlant des politiques de tarification et que le principe de l'accès universel soit encouragé; recommande aux gouvernements des États membres de concentrer leur soutien actuel aux services orientés vers l'aide à l'intégration des personnes handicapées dans la société et dans leur recherche d'un emploi; souligne la nécessité de renforcer les politiques publiques pour assurer la concrétisation effective de l'égalité de droits; encourage la Commission à concevoir et/ou reconnaître des indicateurs européens de qualité pour les services sociaux;

42.  se réjouit de l'intention de la Commission d'élaborer des politiques communautaires en matière d'aide sociale lors de la prochaine phase du plan d'action en faveur des personnes handicapées et demande une contribution adéquate des prestataires de services; insiste toutefois sur le fait que la recherche, la formation, les conférences et d'autres initiatives afférentes doivent en permanence être orientées vers l'utilisateur, et demande à la Commission de procéder à une supervision claire de la participation des personnes handicapées elles-mêmes à de telles activités;

43.  invite la Commission, dans le cadre des discussions en cours sur les services sociaux d'intérêt général, à prendre en compte le rôle des services dans le respect des droits de l'homme et de la pleine participation à la société; pense que, pour cette raison, la participation active des usagers à la détermination de services de qualité est indispensable;

44.  souhaite que les États membres s'assurent de dispositifs permettant de garantir une gestion saine et transparente, mais aussi un respect des exigences de qualité de l'accompagnement pour l'ensemble des services fournis aux personnes handicapées, à domicile, en institution ou selon des modalités mixtes;

45.  souligne que, quel que soit le mode d'accompagnement de la personne handicapée – domicile, institution ou modalités mixtes –, la mise en place de dispositifs de prévention de la maltraitance (notamment les camisoles chimiques et les violences physiques et morales) est une exigence à réaliser par l'ensemble des États membres, selon le principe de subsidiarité;

46.  invite la Commission à promouvoir une charte européenne de qualité de l'accompagnement de la personne handicapée, afin d'assurer un haut niveau d'intégration et de participation quel que soit le mode d'accompagnement: à domicile, en institution ou selon des modalités mixtes;

47.  demande à la Commission de mieux valoriser ses lignes directrices sur le handicap et de mener une évaluation de leur mise en œuvre, dans l'apport de l'aide de l'Union au développement; invite l'Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l'homme à maintenir et à étendre son soutien aux projets favorisant les droits des personnes handicapées de par le monde; attire l'attention sur le fait que le chapitre relatif aux personnes handicapées du rapport annuel de l'Union sur les droits de l'homme devrait être plus détaillé à l'avenir;

48.  fait part de ses préoccupations concernant le fait que la Commission n'ait pas tenu suffisamment compte des droits humains des personnes handicapées dans l'évaluation du respect des critères de Copenhague dans le cadre du processus d'élargissement de l'Union; invite la Commission à redoubler d'efforts à cet égard et à garantir un accès non restrictif à l'instrument structurel de pré-adhésion (ISPA) pour les personnes handicapées et leurs organisations dans les pays candidats;

49.  invite le Conseil et la Commission à mettre en œuvre le plan d'action en faveur des personnes handicapées et à lui faire rapport sur les progrès réalisés; demande au groupe de haut niveau de représentants sur le handicap de revoir et, éventuellement, de mettre à jour les neuf principes d'excellence pour les services aux personnes handicapées;

50.  se félicite de l'intention de la Commission de passer d'une priorité spécifiquement axée sur la promotion de l'emploi (2004-2005) à une nouvelle priorité accordée à l'inclusion active, et demande que cette priorité soit mise en évidence de manière équilibrée dans tous les domaines de participation des personnes handicapées, ainsi que l'élaboration de points de comparaison spécifiques afin d'orienter cette phase de mise en œuvre du plan d'action en faveur des personnes handicapées;

51.  reconnaît le rôle important que les ONG, les organismes d'aide à but non lucratif et les associations s'occupant de personnes handicapées jouent dans le développement et dans la mise en œuvre des droits des handicapés, et souligne que la Commission doit en faire plus en matière de consultation de ces organisations de handicapés, de sorte que les politiques pour les personnes handicapées puissent compter sur une participation plus active des collectifs faisant partie de ce secteur;

52.  se réjouit du rôle vital joué à cet égard par le Forum européen des personnes handicapées ainsi que par d'autres réseaux européens spécifiques au handicap, et invite la Commission à contrôler de manière rigoureuse son soutien financier à de telles organisations tout en respectant leur indépendance, afin de préserver un dialogue civil solide et animé avec les personnes handicapées au niveau européen;

53.  invite les États membres, conjointement avec les entreprises, les partenaires sociaux et les autres organismes compétents, à rechercher plus activement les possibilités d'offres d'emploi pour les personnes handicapées;

54.  demande que la collecte des informations soit plus cohérente d'un État membre à l'autre, en utilisant des systèmes qui permettent d'améliorer le contenu et la qualité des statistiques européennes et nationales, notamment en ce qui concerne les problèmes différents auxquels les personnes à handicaps différents sont confrontées; invite en conséquence la Commission à inclure le handicap comme indice dans les statistiques de l'Union sur le revenu et les conditions de vie;

55.  demande une définition européenne commune du handicap;

56.  se réjouit de l'arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes du 11 juillet 2006 dans l'affaire C-13/05, Chacón Navas(12), concernant une définition communautaire commune du handicap; considère qu'il s'agit-là d'une étape importante pour faire respecter et renforcer les droits et le traitement des personnes handicapées dans l'ensemble des États membres;

57.  se réjouit de l'accord relatif au projet de convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées; félicite la Commission, les États membres et les organisations européennes de défense des droits des personnes handicapées pour le rôle important joué à cet égard; demande l'organisation d'une campagne paneuropéenne en faveur de la signature et de la ratification sans délai de la Convention, après son adoption, tant en Europe que chez nos autres partenaires sur la scène internationale;

58.  souligne qu'il importe que les principes que consacre la proposition de convention globale et intégrale des Nations unies pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées soient promus et mis en pratique au niveau de l'Union;

59.  se réjouit de l'adoption de la convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées; considère que cette convention est un tournant et qu'elle dispose du potentiel nécessaire pour améliorer la vie des personnes handicapées partout dans le monde; rappelle que la convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, qui liera juridiquement les États membres qui l'auront signée, précise que le handicap est une question de droits de l'homme, qui doivent être préservés;

60.  demande à la Commission de définir avec plus de clarté, dans son texte, les projets qui ont déjà démarré sur la base du plan d'action en faveur des personnes handicapées;

61.  invite la Commission à se concentrer davantage sur la perspective de genre, ainsi que sur les informations concernant spécialement les femmes handicapées et les parents d'enfants handicapés dans les nouvelles phases du plan d'action en faveur des personnes handicapées;

62.  soutient l'appel de la présidence britannique de 2005 en faveur d'une réunion annuelle des ministres des États membres en charge des questions liées au handicap;

63.  demande à la Commission, à travers une surveillance appropriée, de relever et de publier, tous les deux ans, l'état d'avancement des politiques et des bonnes pratiques, dans les différents secteurs concernés, en faveur des personnes handicapées, réalisées dans chaque État membre;

64.  invite la Commission et les États membres à s'assurer que la dimension relative au handicap des activités menées dans le cadre de l'Année européenne de l'égalité des chances 2007 ne se contente pas de reproduire les résultats obtenus dans le cadre de l'Année européenne des personnes handicapées 2003, mais que ceux-ci servent au contraire de point de départ;

65.  demande qu'un effort supplémentaire soit réalisé en direction des personnes âgées souffrant d'un handicap, en vue de faciliter leur insertion ou leur réinsertion dans le marché du travail et d'éviter au maximum le phénomène des retraites anticipées chez les personnes handicapées; attire l'attention sur le fait que, eu égard au changement démographique, le nombre des personnes vieillissantes handicapées augmente de façon significative; est d'avis que les personnes handicapées nécessitent, précisément lorsqu'elles vieillissent, un soutien global et une rééducation sociale renforcée; exhorte la Commission à étudier ce qui est entrepris dans les États membres pour assurer, à cet égard, des soins correspondant aux besoins; recommande de présenter les résultats de cette étude sous forme de comparaison des meilleures pratiques;

66.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres et des pays en voie d'adhésion et candidats.

(1) JO L 303 du 2.12.2000, p. 16.
(2) JO L 42 du 13.2.2002, p. 1.
(3) JO L 335 du 19.12.2001, p. 15.
(4) JO C 187 du 18.7.1988, p. 236.
(5) JO C 379 du 7.12.1998, p. 66.
(6) JO C 21 E du 24.1.2002, p. 246.
(7) JO C 140 E du 13.6.2002, p. 599.
(8) JO L 204 du 26.7.2006, p. 1.
(9) JO C 39 du 18.2.2003, p. 5.
(10) JO C 134 du 7.6.2003, p. 6.
(11) JO C 134 du 7.6.2003, p. 7.
(12) JO C 69 du 19.3.2005, p.8 (non encore paru au Recueil de jurisprudence de la Cour).

Avis juridique - Politique de confidentialité