Résolution du Parlement européen du 17 juillet 2014 sur l'escalade de la violence entre Israël et la Palestine (2014/2723(RSP))
Le Parlement européen,
– vu l'article 123, paragraphes 2 et 4, de son règlement,
A. considérant que le conflit en cours cause des pertes tragiques en vies humaines et des souffrances inacceptables aux populations civiles des deux camps;
B. considérant que, dans sa déclaration du 12 juillet 2014, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est dit vivement préoccupé par la crise à Gaza, qu'il a appelé à la désescalade de la situation, au retour au calme et au rétablissement du cessez-le-feu de novembre 2012 ainsi qu'au respect du droit international humanitaire, y compris la protection des civils, et qu'il a exprimé son appui à la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens en vue de parvenir à un accord de paix global reposant sur la coexistence de deux États;
C. considérant que l'Égypte a proposé un plan de cessez-le-feu le 14 juillet 2014 qui n'a, pour l'heure, été accepté que par Israël;
D. considérant que le Hamas est désigné comme une organisation terroriste par l'Union européenne;
E. considérant que le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé aux Nations unies de placer la Palestine sous "protection internationale" en raison de la détérioration de la situation à Gaza;
F. considérant que le droit international et humanitaire, y compris la quatrième convention de Genève, s'applique pleinement à toutes les parties impliquées dans le conflit;
G. considérant que les pourparlers de paix directs entre les parties sont au point mort et que tous les efforts déployés récemment pour la reprise des négociations ont échoué; que l'Union a engagé les parties à prendre des mesures susceptibles de créer un climat de confiance, nécessaire à de véritables négociations, à s'abstenir de toute action qui compromette la crédibilité du processus et à prévenir toute incitation à la violence;
1. réclame la fin des tirs de roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza, auxquels le Hamas et les autres groupes armés doivent mettre un terme immédiatement, et de toute action militaire israélienne contre Gaza;
2. se dit extrêmement préoccupé par la situation critique dans la bande de Gaza et en Israël; déplore que des civils aient trouvé la mort, et parmi eux un nombre important de femmes et d'enfants; dénonce les assassinats des trois adolescents israéliens le 12 juin et de l'adolescent palestinien le 2 juillet 2014, qui ont fait l'objet d'une condamnation unanime; présente ses condoléances aux familles de toutes les victimes innocentes;
3. souligne que les citoyens israéliens et palestiniens ont le droit de vivre en paix et en sécurité; insiste sur la nécessité, pour toutes les parties en présence, de respecter pleinement le droit humanitaire international, et souligne qu'il n'existe aucune justification à des attaques ciblant délibérément des civils innocents, ce qui correspond à un crime de guerre en droit international, et à la destruction d'infrastructures civiles;
4. appelle à la désescalade immédiate du conflit par un accord de cessez-le-feu entre les deux parties ainsi qu'à l'arrêt immédiat de tous les actes de violence qui menacent la vie de la population civile; salue tous les efforts en vue de négocier une trêve permanente entre les parties, et demande à la haute représentante de l'Union/vice-présidente de la Commission et aux États membres de renforcer la pression diplomatique afin d'appuyer ces actions;
5. demande instamment à la communauté internationale et, en particulier, au Conseil de sécurité des Nations unies de trouver sans attendre une réponse appropriée et une solution à la crise actuelle; engage les grands acteurs régionaux, notamment l'Égypte et la Jordanie, à poursuivre leurs efforts afin de calmer la situation; salue la décision des autorités égyptiennes d'ouvrir le point de passage de Rafah afin de faciliter l'accès des organisations humanitaires à Gaza et de permettre le passage des civils palestiniens;
6. réaffirme son appui sans réserve à la solution des deux États, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale des deux entités, à savoir un État d'Israël sûr et un État de Palestine indépendant, démocratique, d'un seul tenant et viable, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, ce qui impliquerait la levée du blocus de la bande de Gaza; souligne une fois de plus que seuls des moyens non violents permettront de parvenir à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens;
7. demande, dans cet esprit, que les deux parties ainsi que la communauté internationale agissent avec sérieux et de manière crédible en vue de la reprise des pourparlers de paix directs entre Israéliens et Palestiniens et de l'obtention de résultats tangibles; demande instamment, une fois encore, que l'Union européenne joue un rôle plus actif dans les efforts visant à parvenir à une paix juste et durable;
8. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au représentant spécial de l'Union européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au Secrétaire général des Nations unies, à l'envoyé du Quatuor pour le Moyen-Orient, à la Knesset et au gouvernement israélien, au Président de l'Autorité palestinienne et au Conseil législatif palestinien, au parlement et au gouvernement de l'Égypte ainsi qu'au parlement et au gouvernement de la Jordanie.