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Procédure : 2020/2038(INI)
Cycle de vie en séance
Cycle relatif au document : A9-0033/2021

Textes déposés :

A9-0033/2021

Débats :

PV 24/03/2021 - 28
CRE 24/03/2021 - 28

Votes :

PV 25/03/2021 - 10
PV 25/03/2021 - 17
CRE 25/03/2021 - 17

Textes adoptés :

P9_TA(2021)0109

Textes adoptés
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Jeudi 25 mars 2021 - Bruxelles
Stratégie de l’Union pour un tourisme durable
P9_TA(2021)0109A9-0033/2021

Résolution du Parlement européen du 25 mars 2021 sur le thème «Mettre en place une stratégie de l’Union pour un tourisme durable» (2020/2038(INI))

Le Parlement européen,

–  vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE), et notamment son article 195,

–   vu l’article 349 du traité FUE, qui instaure un régime spécifique pour les régions ultrapériphériques,

–   vu l’article 174 du traité FUE,

–  vu sa résolution du 19 juin 2020 sur le tourisme et les transports en 2020 et au-delà(1),

–  vu la communication du 13 mai 2020 de la Commission intitulée «Tourisme et transports en 2020 et au-delà» (COM(2020)0550) et l’adoption du paquet «Tourisme et transports»,

–  vu la communication de la Commission du 27 mai 2020 intitulée «L’heure de l’Europe: réparer les dommages et préparer l’avenir pour la prochaine génération» (COM(2020)0456) et le document de travail des services de la Commission qui l’accompagne, intitulé «Identifying Europe’s recovery needs» (Définir les besoins de l’Europe en matière de relance) (SWD(2020)0098),

–  vu le rapport de la Commission du 11 juin 2020 sur l’économie bleue dans l’Union,

–  vu sa résolution du 24 octobre 2019 sur les retombées négatives de la faillite de Thomas Cook sur le tourisme de l’Union européenne(2),

–  vu les conclusions du Conseil du 27 mai 2019 sur la compétitivité du secteur du tourisme en tant que vecteur de croissance durable, de création d’emplois et de cohésion sociale dans l’Union au cours de la décennie à venir,

–   vu la communication de la Commission du 11 décembre 2019 sur «Le pacte vert pour l’Europe» (COM(2019)0640),

–  vu sa résolution du 14 novembre 2018 sur le cadre financier pluriannuel pour la période 2021-2027 – Position du Parlement en vue d’un accord(3),

–   vu la communication de la Commission du 22 mai 2018 intitulée «Un nouvel agenda européen de la culture» (COM(2018)0267),

–  vu la communication de la Commission du 24 octobre 2017 intitulée «Un partenariat stratégique renouvelé et renforcé avec les régions ultrapériphériques de l’Union européenne» (COM(2017)0623),

–  vu la décision (UE) 2017/864 du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2017 relative à une Année européenne du patrimoine culturel (2018)(4),

–  vu la communication de la Commission du 20 février 2014 intitulée «Une stratégie européenne pour plus de croissance et d’emploi dans le tourisme côtier et maritime» (COM(2014)0086), et le document de travail des services de la Commission du 30 mars 2017 sur le tourisme nautique (SWD(2017)0126),

–  vu la communication de la Commission du 2 juin 2016 intitulée «Un agenda européen pour l’économie collaborative» (COM(2016)0356) ainsi que la résolution du Parlement du 15 juin 2017 sur ce sujet(5),

–  vu le socle européen des droits sociaux(6),

–  vu la déclaration de Cork 2.0 des 5 et 6 septembre 2016,

–  vu sa résolution du 29 octobre 2015 sur les nouveaux défis et concepts pour la promotion du tourisme en Europe(7),

–  vu sa résolution du 8 septembre 2015 intitulée «Vers une approche intégrée du patrimoine culturel européen»(8),

–  vu la communication de la Commission du 30 juin 2010 intitulée «L’Europe, première destination touristique au monde – un nouveau cadre politique pour le tourisme européen» (COM(2010)0352),

–  vu sa résolution du 27 septembre 2011 sur l’Europe première destination touristique au monde – un nouveau cadre politique pour le tourisme européen(9),

–  vu sa résolution du 25 octobre 2011 sur la mobilité et l’intégration des personnes handicapées et la stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées(10) ainsi que sa résolution du 18 juin 2020 sur la stratégie européenne en faveur des personnes handicapées pour l’après-2020(11),

–  vu l’article 54 de son règlement intérieur,

–  vu l’avis du Comité des régions du 18 septembre 2020 intitulé «Vers un tourisme plus durable pour les villes et les régions de l’UE»,

–  vu l’avis du Comité économique et social européen du 18 septembre 2020 sur le tourisme et les transports en 2020 et au-delà,

–  vu les avis de la commission de la culture et de l’éducation et de la commission de l’agriculture et du développement rural,

–  vu le rapport de la commission des transports et du tourisme (A9-0033/2021),

A.  considérant que le tourisme est une activité économique transversale qui a une incidence majeure sur l’environnement et le climat et sur l’ensemble de l’économie de l’Union, et notamment sur la croissance économique, sur l’emploi et sur le développement social et durable des régions;

B.  considérant que le secteur du tourisme emploie, directement et indirectement, 27 millions de personnes, soit 11,2 % de l’emploi total dans l’Union, et qu’il a contribué à hauteur de 10,3 % au produit intérieur brut (PIB) de l’Union en 2019; que le tourisme contribue à promouvoir une structure régionale équilibrée, a une incidence positive sur le développement régional et devrait contribuer à la préservation de la biodiversité, au bien-être social et à la sécurité économique des communautés locales;

C.  considérant que la chaîne de valeur du tourisme est l’un des principaux écosystèmes industriels européens identifiés par la Commission; qu’elle présente une grande complexité et qu’elle est composée de quatre éléments clés étroitement liés, à savoir le transport, l’hébergement, l’expérience et l’intermédiation; que le succès du secteur réside dans le degré d’influence entre ces quatre éléments; que le tourisme a une incidence sur le changement climatique et qu’il représente 8 % des émissions globales de CO2(12); que le secteur du tourisme englobe une grande diversité de services et de professions; que le secteur est principalement constitué de petites et moyennes entreprises (PME) dont les activités sont génératrices d’emploi et de richesse dans les régions qui en dépendent;

D.  considérant qu’en 2018, 51,7 % des établissements d’hébergement touristique de l’Union étaient situés dans des zones côtières et maritimes, qui sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique, tandis que 32,9 % d’entre eux se trouvaient dans des zones rurales; que les régions ultrapériphériques se caractérisent par leur grand éloignement, leur insularité et leur forte dépendance économique et sociale vis-à-vis des secteurs du tourisme et des transports, ce qui les rend encore plus vulnérables aux effets de la pandémie de COVID-19;

E.  considérant que le secteur du tourisme et des transports figure parmi les plus touchés par la COVID-19; qu’au moins 6 millions d’emplois sont menacés dans l’Union européenne, notamment ceux des travailleurs saisonniers et des travailleurs qui se trouvent en situation de vulnérabilité; que les restrictions en matière de voyages mises en place en réponse à la pandémie continuent de frapper durement le tourisme mondial et européen, les dernières données de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies (OMT) faisant état d’une chute de 70 % des arrivées de touristes internationaux en 2020; que, selon l’analyse de la Commission dans le cadre de Next Generation EU, l’écosystème du secteur touristique nécessite un investissement de base de 161 milliards d’euros, soit 22 % du retard d’investissement total dans l’Union; que la crise de la COVID-19 a gravement touché tous les modes de transport, en particulier les liaisons aériennes, et provoqué une réduction des services aériens, qui ont dans certains cas entraîné la suppression de certaines liaisons; que ces suppressions ont principalement touché les régions ultrapériphériques et insulaires de l’Union, où l’accessibilité et la qualité de la desserte jouent un rôle essentiel; que la crise de la COVID-19 a plongé des millions de passagers et de consommateurs dans l’incertitude quant à leurs droits, notamment en ce qui concerne des demandes de remboursement complexes qui, souvent, n’aboutissent pas; qu’il est essentiel pour l’avenir du secteur de regagner la confiance des consommateurs;

F.  considérant que l’article 195 du traité FUE dispose que l’Union coordonne et complète l’action des États membres dans le domaine du tourisme, notamment en promouvant la compétitivité des entreprises de l’Union dans ce secteur; que les États membres sont confrontés à des défis et à des opportunités communs dans le secteur du tourisme, tels que la prévention et la gestion des crises, les progrès vers la transition numérique et écologique, la durabilité socioéconomique et environnementale, la création d’emplois de qualité, l’acquisition de compétences professionnelles et la formation des travailleurs et le soutien aux PME;

G.  considérant que les mesures en faveur du secteur du tourisme et des voyages sont plus efficaces lorsqu’elles font partie d’une stratégie coordonnée de l’Union, qui tient compte des spécificités et des besoins régionaux et nationaux;

H.  considérant que le secteur s’est engagé à accélérer et à mettre en œuvre des mesures et des actions qui le rendent plus durable et plus résilient et qui le rapprochent de la réalisation des objectifs de réduction de l’empreinte écologique et de la réalisation des objectifs du pacte vert pour l’Europe, notamment la neutralité climatique au plus tard en 2050;

I.  considérant que des progrès sont réalisés dans le domaine de la mobilité douce et de ses itinéraires, qui répondent à la volonté des consommateurs européens de bénéficier d’offres touristiques plus respectueuses de l’environnement et plus proches de la nature;

J.  considérant qu’un système de transports en commun efficace, sûr, multimodal et durable apporterait une contribution positive à l’économie dans les domaines du tourisme, des voyages de loisirs et de l’hôtellerie, car il permet d’envisager des solutions de mobilité durables et flexibles dans toute l’Union, en contribuant à préserver les écosystèmes naturels ainsi que les environnements urbains et naturels locaux;

K.  considérant que l’Année européenne du rail devrait constituer le cadre idéal pour des initiatives en faveur du tourisme durable afin d’améliorer l’attractivité des destinations touristiques;

L.  considérant que le développement du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et ses connexions avec les zones urbaines, locales et côtières joueront un rôle crucial dans la mise en place de nouvelles solutions de transport durables et flexibles pour les voyages et le tourisme;

M.  considérant que, grâce à la numérisation, de nouvelles tendances se dessinent dans le domaine du tourisme, notamment des formes nouvelles de tourisme telles que l’écotourisme, l’agrotourisme, le tourisme rural et le tourisme médical;

Relancer: plans de remédiation aux effets de la COVID-19

1.  souligne que l’épidémie de COVID-19 a paralysé le secteur du tourisme de l’Union, dont l’écosystème connaît les pires difficultés de son histoire; met en avant que la survie du secteur dépend d’un constant soutien financier à court terme, compte tenu, en particulier, de la deuxième et de la troisième vagues de la pandémie; estime néanmoins que la crise actuelle devrait pousser la Commission et les États membres à reconnaître pleinement l’importance du secteur du tourisme, à l’incorporer pleinement dans les plans nationaux et européens de développement, à améliorer la qualité de son offre, à le rendre plus durable et accessible à tous et à encourager les investissements publics et privés, trop longtemps différés dans la transformation numérique et la modernisation générale du secteur;

2.  demande aux États membres d’appliquer pleinement et sans délai des critères communs et coordonnés pour la sécurité des voyages, tels qu’adoptés par le Conseil dans sa recommandation relative à une approche coordonnée de la restriction de la libre circulation(13), tout en facilitant l’utilisation du formulaire UE de localisation des passagers, si possible sous forme numérique, dans le plein respect des règles de protection des données; souligne qu’il importe de disposer d’applications facultatives, interopérables et anonymes de recherche des contacts, de localisation et d’alerte, grâce à la passerelle d’interopérabilité de la Commission, sans qu’aucune des données ne soit utilisée à d’autres fins, telles que des fins commerciales ou répressives, et d’établir des critères d’hygiène communs aux principales plateformes de transport;

3.  demande au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) de surveiller et de continuer à publier, en temps utile, la carte à code couleur des pays et régions de l’Union, y compris les îles - lorsque des informations suffisantes sont disponibles - afin d’offrir aux voyageurs et aux entreprises une réponse coordonnée et efficace; invite les États membres à promouvoir la diffusion de cette carte par l’intermédiaire des radiodiffuseurs nationaux afin de garantir qu’elle s’adresse également aux citoyens ayant un accès limité ou inexistant au haut débit;

4.  invite les États membres, conformément à la recommandation de la Commission sur les stratégies de dépistage de la COVID-19(14) et aux lignes directrices de l’ECDC et de l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne, à établir un protocole européen commun et non discriminatoire sur la sécurité sanitaire pour les tests avant le départ, qui soit fiable et abordable, y compris les technologies de test rapide, les tests PCR, etc.; demande instamment que la quarantaine reste un instrument de dernier recours, mais que, le cas échéant, sa durée soit réduite à un nombre minimal de jours harmonisé dans l’ensemble de l’Union; souligne que toute limitation de la liberté de mouvement doit être proportionnée, temporaire et clairement associée à la pandémie de COVID-19; souligne que, pour mettre en œuvre correctement le protocole, tous les États membres devraient bénéficier d’un financement de l’Union; invite les États membres à coordonner la gestion des tests aux différentes étapes de la période de déplacement;

5.  invite la Commission et les États membres à élaborer en priorité un certificat de vaccination commun et un système de reconnaissance mutuelle des procédures de vaccination à des fins médicales, qui devraient être mis en place parallèlement à la distribution des vaccins, tout en préservant les droits des individus à la vie privée et à la protection des données; estime qu’une fois que les vaccins auront été mis à la disposition du grand public et qu’il y aura suffisamment de preuves scientifiques que les personnes vaccinées ne transmettent pas le virus, le certificat pourrait être pris en compte pour les voyages, en remplacement des tests PCR et des exigences de quarantaine, sans pour autant renoncer à la nécessité de respecter les mesures sanitaires actuelles, telles que le port d’un masque en public et l’observation d’une distanciation physique; souligne qu’il est nécessaire et important de rétablir la liberté de circulation dans l’Union et d’assurer un retour progressif à la normale pour les secteurs des transports et du tourisme;

6.  exprime sa satisfaction concernant le portail «Re-open EU» et invite instamment les États membres à fournir à la Commission des informations clairement compréhensibles sur l’application ou la levée des futures restrictions à la libre circulation dès que ces changements auront été décidés afin de garantir la fiabilité du portail pour les voyageurs; demande à la Commission de présenter une application mobile afin de mieux diffuser l’information et de continuer à fournir des informations en temps réel sur l’état des frontières et sur les services de transport et de tourisme disponibles dans les pays de l’Union, y compris des informations sur les mesures de santé publique et de sécurité et d’autres informations pertinentes; estime que les États membres devraient compléter ce portail de l’Union par des informations sur les points de contact dans les différentes destinations, par exemple sous la forme d’un site web public et d’un bureau d’information;

7.  invite la Commission à lancer une campagne de communication européenne sur les voyages et le tourisme au moyen d’un «label européen du tourisme» visant à promouvoir les voyages dans l’Union et à rétablir la confiance des citoyens dans les voyages et le tourisme durant la pandémie de COVID-19;

8.  invite la Commission et les États membres à mettre en place un système commun de code couleur et des critères communs pour les voyages vers les pays tiers à travers la reconnaissance mutuelle de mesures de protection comparables contre la COVID-19 dans tous les modes de déplacement, mais surtout dans les secteurs aérien et maritime; invite la Commission et les États membres à mettre en place un système d’alerte précoce qui prévient de façon conviviale les touristes, grâce aux nouvelles technologies, de toute menace sanitaire potentielle dans un pays tiers de destination; demande à la Commission et aux États membres de soutenir les voyagistes dans l’organisation d’expériences de voyage dans des régions déterminées de pays tiers, tout en respectant pleinement des protocoles sanitaires rigoureux qui minimisent le risque de contagion;

9.  prie instamment la Commission de mettre en place un label européen de certification sanitaire, qui devrait être élaboré conjointement par l’ECDC et les États membres et devrait certifier les activités touristiques, en garantissant le respect des normes minimales d’hygiène pour la prévention et la lutte contre le virus de la COVID-19 et d’autres infections éventuelles; estime que ce label devrait viser à établir des normes de santé à l’échelle européenne qui permettraient de rétablir la confiance des consommateurs dans le secteur du tourisme et de contribuer ainsi à sa revitalisation, tout en évitant les charges administratives pour les microentreprises et les PME;

10.  déplore que l’initiative Next Generation EU ne prévoie pas de financement direct pour le secteur du tourisme et invite les États membres et les collectivités régionales et locales à inclure les secteurs du tourisme et des voyages dans leurs plans de relance et dans l’initiative REACT-EU, tout en respectant les normes environnementales et sociales; souligne que, s’il est important que les actions au titre de la facilité pour la reprise et la résilience soient éligibles rétroactivement pour soutenir le secteur et prévenir les faillites, elles ne sont pas suffisantes en soi; invite la Commission à prendre des mesures spécifiques en ce qui concerne les régions européennes dans lesquelles le tourisme représente une part plus importante du PIB, ainsi que les îles et les régions ultrapériphériques; souligne à ce sujet que les aides distribuées par l’Union dans les États membres à la suite à la pandémie de COVID-19 ne sont pas toujours perçues par les opérateurs du secteur du tourisme qui ont un besoin urgent de financement direct pour pouvoir poursuivre et maintenir leurs activités économiques;

11.  invite la Commission à encourager les États membres à fixer temporairement des taux réduits de TVA sur les services de voyage et de tourisme, assortis d’un train de mesures de relance spécifique pour l’ensemble des microentreprises et des PME pour la période 2020-2024, afin de réduire au minimum le nombre de faillites et de préserver les emplois et les droits des travailleurs dans le secteur européen du tourisme, tout en utilisant les investissements pour favoriser la transition vers un écosystème touristique plus numérique et plus durable;

12.  invite les États membres et les autorités régionales à inclure le tourisme en tant que priorité transversale dans leurs programmes opérationnels, leurs stratégies de spécialisation intelligente et leurs accords de partenariat pour la période 2021-2027 afin de financer des projets touristiques;

13.  invite la Commission à mettre en œuvre l’action préparatoire déjà adoptée intitulée «Mécanisme européen de gestion de crise pour le tourisme», en collaboration avec le Parlement, afin de se préparer aux crises futures en aidant les destinations touristiques à établir des plans de prévention des crises, des mesures d’urgence et des plans et actions de préparation;

14.  demande à la Commission de faire régulièrement rapport au Parlement et de coopérer avec lui sur les travaux préparatoires et l’état d’avancement des projets pilotes et des actions préparatoires afin que la commission parlementaire compétente et les députés au Parlement européen qui ont lancé les projets restent associés au processus;

Recentrer: politique de gouvernance dans le cadre de l’Union

15.  demande à la Commission d’établir un nouveau modèle de gouvernance entre les institutions de l’Union européenne, en renforçant la structure en matière d’organisation, de finances et de ressources humaines par la création d’une direction chargée expressément du tourisme, dotée d’un financement adéquat, afin d’adopter une approche intégrée et efficace du tourisme, de soutenir la relance du tourisme dans les régions européennes et d’aider les entreprises à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs clés en matière de durabilité et d’innovation, et d’accroître leur compétitivité et leur attractivité;

16.  invite en outre la Commission à tenir compte des synergies possibles entre les différentes directions générales compte tenu de la nature transversale du tourisme, dans des domaines tels que l’agriculture, les transports, la culture, le transport maritime, le développement régional, l’emploi et le climat;

17.  demande qu’une discussion soit lancée lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe sur la manière d’aider le tourisme à devenir une compétence partagée de l’Union plutôt qu’une compétence complémentaire, comme c’est le cas actuellement; souligne que les traités offrent actuellement une grande flexibilité aux politiques de l’Union dans le domaine du tourisme, qui n’est pas pleinement utilisée par la Commission; invite dès lors la Commission à commencer à tirer pleinement parti des traités pour élaborer une politique européenne globale du tourisme, en vue de créer une union européenne du tourisme;

18.  regrette que le cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027 ne prévoie pas de rubrique spécifique pour le tourisme durable en tant qu’engagement à mettre en œuvre la politique européenne du tourisme adoptée par le Parlement européen dans sa résolution sur le tourisme et les transports en 2020 et au-delà; remarque que cette rubrique ne devrait ni se superposer ni se substituer au soutien financier provenant des fonds de l’Union existants et dont le secteur du tourisme et des voyages peut profiter; regrette que le tourisme n’ait pas encore été intégré comme un objectif indépendant dans les règlements relatifs aux fonds structurels et d’investissement européens ou dans le programme en faveur du marché unique;

19.  invite la Commission à mettre en place un mécanisme européen de suivi de l’octroi de l’aide aux microentreprises et aux PME, en mettant l’accent sur la liquidité et en garantissant la valeur ajoutée de l’Union et la transparence, afin d’accroître la capacité de ces entreprises à accéder et à utiliser les financements et les instruments financiers de l’Union pour faciliter la modernisation et la mise en œuvre de projets innovants et durables, en garantissant la responsabilité et la simplification administrative;

20.  félicite la Commission pour l’organisation de la convention européenne sur le tourisme en 2020 et l’invite à présenter un plan d’action en 2021 et à élaborer, en temps utile, une stratégie de l’Union pour un tourisme durable et stratégique, alignée sur la stratégie numérique, le pacte vert et les objectifs de développement durable des Nations unies, en remplacement de la stratégie de 2010, afin de maintenir l’Europe à son rang de première destination touristique; rappelle que, lors de l’élaboration de cette stratégie, il convient de consulter les professionnels du secteur du tourisme; souligne, à cet égard, l’importance de prendre des mesures concrètes pour surmonter la crise actuelle et de promouvoir d’autres formes de tourisme telles que le tourisme culturel et durable, l’agrotourisme, le tourisme de la vie sauvage, l’écotourisme et d’autres expériences, respectueuses de l’environnement et du patrimoine culturel de la population locale afin d’éviter le surtourisme;

21.  est d’avis qu’en raison de la dimension internationale du secteur du tourisme, il est essentiel de favoriser le dialogue et la coopération avec l’OMT sur la base du protocole d’accord signé par le Parlement et l’OMT en 2018;

22.  invite la Commission à mettre à jour le guide d’aide au financement de l’Union et à y inclure un lien vers un point de contact national qui facilite l’accès des microentreprises et des PME aux informations, au moyen d’un guichet unique ou d’un outil en ligne avec l’aide et les orientations des États membres, le cas échéant; invite la Commission à informer les entreprises et les PME du secteur du tourisme à l’existence de ce guide;

23.  invite la Commission à créer une agence européenne du tourisme dans le prochain CFP et à élaborer une solution à court terme en créant un département du tourisme au sein de l’une des agences exécutives existantes, en particulier l’Agence exécutive pour les petites et moyennes entreprises (EASME) ou la future Agence exécutive européenne pour la santé et le numérique;

L’agence européenne du tourisme devrait être chargée, entre autres:

   de fournir à l’Union et à ses États membres une vue d’ensemble et des données factuelles pour les décideurs politiques, leur permettant de définir des stratégies éclairées sur la base des données recueillies et analysées sur le tourisme, notamment sur l’impact social, économique et environnemental du tourisme;
   de mettre en œuvre un mécanisme de gestion des crises afin de veiller à ce que le secteur du tourisme soit bien préparé aux crises futures, les réponses nationales s’étant révélées insuffisantes;
   de fournir un soutien technique et administratif aux microentreprises et aux PME afin d’accroître leur capacité à accéder aux financements et aux instruments financiers de l’Union et à les utiliser;
   de soutenir l’écosystème touristique, par exemple en partageant les bonnes pratiques pour prendre des décisions éclairées sur l’amélioration des politiques touristiques;
   de promouvoir le label européen dans les pays tiers et de mettre l’accent sur la diversification du produit touristique européen;

Renforcer: transition vers un tourisme durable, responsable et intelligent

24.  note que le tourisme durable devrait tenir compte des incidences économiques, sociales et environnementales actuelles et futures, en répondant aux besoins des visiteurs, du secteur, de l’environnement et des communautés locales(15); rappelle que le secteur du tourisme et des voyages crée une empreinte écologique dans le monde entier; souligne la nécessité de concevoir des solutions durables et flexibles pour le transport multimodal et d’élaborer des politiques visant à préserver le patrimoine naturel et la biodiversité, en respectant l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, en garantissant la durabilité et en apportant des avantages socioéconomiques à toutes les parties prenantes;

25.  invite la Commission à élaborer rapidement une feuille de route pour le tourisme durable qui comprenne des mesures innovantes visant à réduire l’empreinte climatique et environnementale du secteur en développant des formes de tourisme plus durables, en diversifiant l’offre, en stimulant de nouvelles initiatives de coopération et en mettant au point de nouveaux services numériques;

26.  invite les États membres à élaborer des plans d’action pour le tourisme durable aux niveaux national et régional, en concertation avec les parties prenantes et la société civile et conformément à une future feuille de route européenne pour un tourisme durable, et à utiliser pleinement les fonds de Next Generation EU pour financer les plans d’action pour la transition du tourisme;

27.  souligne que la pandémie de COVID-19 a fait évoluer la nature des attentes des voyageurs dans le sens d’un tourisme sûr, écologique et plus durable; souligne que les activités artisanales locales, l’agrotourisme, le tourisme rural et l’écotourisme font partie intégrante du tourisme durable, l’accent étant mis sur la découverte de la nature et des paysages européens sur des voies pédestres, cyclables ou équestres dont l’accès doit être partagé;

28.  invite la Commission à rendre opérationnel le système européen d’indicateurs du tourisme (ETIS), à le doter d’une structure de gouvernance permanente et à le mettre en œuvre sur les lieux de destination touristique, avec des indicateurs statiques et des données en temps réel pour la gestion et l’évaluation des performances, en partenariat avec les régions; souligne que l’objectif du tableau de bord d’ETIS est de surveiller les incidences économiques, sociales et environnementales du tourisme;

29.  demande à la Commission d’examiner les obstacles à l’obtention du label écologique et d’étendre son champ d’application à d’autres services touristiques, en complément du système de management environnemental et d’audit de l’Union (EMAS) pour le tourisme, et d’établir des mécanismes pour soutenir ces systèmes de certification et valoriser les opérateurs touristiques qui ont obtenu ces systèmes;

30.  invite les États membres, les organismes nationaux du tourisme et le secteur à renforcer la coordination des critères et de l’application des labels de qualité existants dans l’Union, et à encourager la Commission à poursuivre son rôle de coordination et à soutenir les initiatives locales;

31.  félicite la Commission de la création du groupe «Durabilité du tourisme» et demande au groupe de reprendre ses travaux et de réviser la charte européenne pour un tourisme durable et responsable de 2012 afin d’encourager la participation et la mise en œuvre des bonnes pratiques aux niveaux local, régional et national; estime que ce groupe peut servir de référence pour un réseau européen d’acteurs du tourisme durable et présenter de nouveaux instruments et des initiatives visant à évaluer l’impact économique, social et écologique des activités touristiques, à associer les voyageurs et à permettre tant aux voyageurs qu’aux entreprises touristiques de prendre conscience de leur empreinte environnementale;

32.  souligne l’importance du cadre statistique de mesure du tourisme durable de l’OMT, dont le but est de produire des statistiques sur les dimensions économiques, environnementales et sociales du tourisme durable;

33.  rappelle que l’absence de données quantitatives et qualitatives précises sur les effets du tourisme sur la durabilité entrave la prise de décision des acteurs publics et privés; demande à Eurostat d’établir un cadre de référence pour la collecte de données relatives à la durabilité, au surtourisme, au sous-tourisme et aux critères relatifs aux conditions de travail, et demande que le règlement (UE) nº 692/2011(16) soit mis à jour;; attire l’attention sur le grand intérêt que présentent les mégadonnées et les données actualisées, notamment en ce qui concerne l’origine et le type de réservations, la durée des séjours, les dépenses moyennes ventilées par catégorie et le taux d’occupation, pour comprendre l’évolution des flux touristiques et les changements de la demande, ainsi que pour adapter l’offre et mettre en œuvre des politiques adéquates en conséquence;

34.  se félicite de la stratégie européenne pour les données et de la proposition de la Commission relative à un acte sur la gouvernance des données; invite la Commission à intégrer le tourisme dans le cadre de la gouvernance des espaces communs de données et à mieux réglementer l’activité des plateformes de réservation en ligne et des intermédiaires de voyages en ligne, afin de permettre aux entreprises touristiques de s’engager pleinement en faveur de l’innovation et de la numérisation, ces dernières étant essentielles pour moderniser l’ensemble du secteur et mettre en place de nouveaux services et une offre plus large et de qualité; invite en outre la Commission à encourager la mise en commun des données pour le tourisme ainsi que les incubateurs et accélérateurs régionaux pour les entreprises touristiques, en exploitant la recherche et l’innovation pour aider les nombreuses PME du secteur à recueillir, à traiter et à utiliser les données qu’elles produisent et leur permettre de profiter pleinement de l’économie des données et de mettre en œuvre des solutions durables;

35.  constate qu’un nombre croissant d’achats de produits et de services touristiques s’effectuent en ligne; prend acte du rôle accru que jouent les plateformes dans l’économie collaborative en tant qu’intermédiaires ainsi que de leurs mérites sur le plan de l’innovation et de la durabilité; se félicite des propositions de la Commission concernant une législation sur les services numériques et une législation sur les services numériques, et souligne la nécessité de garantir des conditions de concurrence équitables entre les entreprises en ligne et hors ligne afin d’éviter les distorsions du marché et de préserver une concurrence saine, en accordant une attention particulière à la distinction entre les pairs et les prestataires de services professionnels; attire l’attention, dans ce domaine en pleine mutation, sur l’importance des commentaires et des notations en ligne sur les expériences de tourisme;

36.  juge tout aussi important de garantir la coopération entre les communautés de la connaissance et de l’innovation dans le domaine de l’alimentation et de la culture; est convaincu que la promotion de la connaissance du marché, l’amélioration des qualifications, une gestion plus efficace, des partenariats dynamiques et des possibilités de mise en réseau ciblées ainsi que la mise en place de mesures innovantes pour l’avenir constituent des facteurs décisifs pour le succès de l’agrotourisme; estime en outre qu’une meilleure collaboration et une meilleure coordination entre les parties prenantes, une participation plus étroite des autorités locales dans le domaine du tourisme, mais aussi des études de marché et des stratégies de communication et de commercialisation professionnelles sont nécessaires pour renforcer les effets sociaux, économiques et écologiques de l’agrotourisme;

37.  demande à la Commission de respecter le droit des autorités locales à prendre des mesures contre les effets néfastes du surtourisme;

38.  note que le tourisme est étroitement lié à la mobilité et que les États membres doivent, avec le soutien financier de l’Union, accroître les investissements dans la transition vers des carburants plus propres, dans des véhicules à émissions faibles ou nulles, chaque fois que cela est possible, dans des modes de transport plus accessibles, y compris pour les personnes handicapées et les personnes à mobilité réduite pour tous les modes, et dans le soutien à la mobilité en tant que service et aux plateformes qui garantissent l’interopérabilité et l’intermodalité des systèmes de billetterie pour offrir des billets transnationaux et intermodaux de porte à porte;

39.  est d’avis que la mobilité liée au tourisme devrait accorder la priorité aux moyens de transport les plus durables, qui laissent une empreinte carbone moindre; rappelle la nécessité pour tous les États membres de disposer d’infrastructures de transport modernes, sûres et durables afin de faciliter les déplacements dans l’ensemble de l’Union et de rendre les régions ultrapériphériques, les zones périphériques et reculées et les îles plus accessibles au tourisme intraeuropéen et international, et de renforcer la cohésion territoriale; affirme qu’il faut accorder une attention particulière aux liaisons transfrontalières manquantes, à leur achèvement et au respect des dates-butoirs fixées à 2030 et 2050 pour le RTE-T;

40.  souligne que l’Année européenne du rail offre l’occasion de sensibiliser l’opinion publique au tourisme durable et aux nouveaux itinéraires transfrontaliers que les citoyens européens peuvent découvrir grâce aux liaisons ferroviaires; demande, par conséquent, à la Commission d’améliorer le réseau ferroviaire européen; se félicite de l’initiative de l’Union «DiscoverEU», qui donne, principalement à des jeunes, l’occasion de découvrir l’Europe grâce à des expériences d’apprentissage et culturelles et à la promotion du patrimoine culturel local;

41.  souligne l’importance de la culture et du patrimoine culturel dans le tourisme européen; demande, de ce fait, aux États membres d’allouer des fonds suffisants à la culture et aux sites du patrimoine culturel, sans pour autant oublier la valeur intrinsèque de ces sites en tant qu’élément de notre patrimoine culturel, lequel doit être protégé, notamment du changement climatique et du surtourisme;

42.  souligne la nécessité d’étudier la résilience du patrimoine culturel et note la relation entre le tourisme durable et le patrimoine culturel; estime que le tourisme culturel peut agir comme un moteur pour renforcer la compréhension mutuelle des citoyens de l’Union en leur permettant de découvrir le patrimoine culturel européen dans toute sa diversité; souligne qu’il convient de prendre en compte les enseignements tirés de l’année européenne du patrimoine culturel; rappelle que de nombreuses initiatives ont été prises aux niveaux européen, national et local pour améliorer le tourisme durable en intégrant le patrimoine culturel dans les politiques en matière d’environnement, d’architecture et d’aménagement; estime qu’il est nécessaire de protéger le patrimoine industriel des régions en transition afin de permettre de nouvelles perspectives économiques et professionnelles dans ces territoires; réaffirme la nécessité de sensibiliser tous les acteurs à la protection du patrimoine, y compris au risque de trafic illicite de biens culturels; souligne que toute réflexion sur le tourisme durable doit également porter un autre regard sur les œuvres et les biens culturels qui ont été pillés, volés ou obtenus illégalement pendant les guerres; encourage la promotion de l’excellence en matière de tourisme culturel durable; invite les États membres à adopter des mesures pour encourager la collaboration entre experts du tourisme culturel et pour promouvoir la coopération et les échanges de bonnes pratiques au sein de ce secteur;

43.  estime que le programme des itinéraires culturels lancé par le Conseil de l’Europe contribuera à mettre en valeur la diversité de l’histoire européenne et à promouvoir son patrimoine culturel; souligne l’importance de relier les attractions touristiques; estime que le programme présente un fort potentiel pour les petites entreprises, le dialogue interculturel et la coopération transnationale, et qu’il doit évoluer en prônant de plus en plus la durabilité du tourisme, y compris la protection du patrimoine culturel;

44.  demande à la Commission d’explorer les éventuelles synergies avec EuroVelo et ses 17 itinéraires, notamment en augmentant le soutien financier, afin de promouvoir le cyclotourisme en Europe; demande à la Commission d’encourager la reconversion de voies ferrées abandonnées, notamment en soutenant des projets de pistes cyclables sur les anciennes voies ferrées, et de soutenir activement l’intermodalité entre le vélo et le train; propose de promouvoir des forfaits cyclotouristiques combinés à d’autres offres durables; estime que les liaisons transfrontalières pour les activités de plein air, dont le tourisme rural, nautique ou de montagne, encouragées grâce à des réseaux spécifiques mis en place au moyen de financements de l’Union, peuvent permettre de relier les différentes régions des États membres, de contrôler efficacement les flux touristiques et de donner un coup de pouce au tourisme dans les régions moins développées;

45.  exhorte la Commission à proposer un nouveau mécanisme européen de tourisme inclusif sur le modèle de l’initiative Calypso, qui permettrait aux groupes sociaux vulnérables d’utiliser des coupons nationaux pour partir en vacances dans des établissements associés à l’initiative, situés dans des États membres proposant également à leurs citoyens un programme de tourisme social; fait remarquer que de nombreux États membres ont mis en œuvre, avec succès, des programmes de ce type, et estime qu’il serait très positif de rendre ces programmes interopérables au niveau de l’Union;

46.  demande à la Commission de présenter les résultats du projet pilote «Destinations intelligentes» et les lignes d’action pour sa mise en œuvre, en associant innovation et protection des sites naturels et classés par l’Unesco, des spécialités locales traditionnelles et des centres de culture;

47.  invite les États membres et la Commission à faire de «Capitale européenne du tourisme intelligent» un projet permanent assorti de critères plus complets et plus équitables, favorisant l’économie locale et les filières de proximité; demande un engagement plus fort en faveur d’une augmentation progressive des possibilités de mobilité durable dans toute l’Europe;

48.  félicite la Commission pour la création du prix «Access City Award» et demande la mise en place d’initiatives analogues aux niveaux national et régional;

49.  félicite la Commission pour son travail sur les 14 actions de la stratégie pour le tourisme côtier et maritime et l’invite à présenter des conclusions permettant d’orienter le financement vers les infrastructures (ports et ports de plaisance), le soutien logistique et opérationnel, la prévention des déchets et l’utilisation d’énergies renouvelables; souligne qu’il est indispensable de respecter l’écosystème maritime, d’encourager le dialogue entre les États membres, les collectivités territoriales, les acteurs concernés et la société civile, et de favoriser le développement durable du tourisme côtier et maritime; invite la Commission à prendre, en accord avec les États membres, des mesures de soutien au secteur des croisières, qui continue d’être fortement touché par la pandémie de COVID-19, et de faciliter son redémarrage opérationnel, dans le respect des normes sociales et environnementales;

50.  demande à la Commission de développer des initiatives pour le tourisme nautique et côtier en ce qui concerne la reconnaissance des qualifications des skippers, les règles de TVA relatives aux bateaux, aux ports de plaisance et aux mouillages, de répondre aux enjeux de la saisonnalité et de promouvoir les routes transfrontalières, ainsi qu’un réseau de routes pour le tourisme nautique, et de rendre public l’état d’avancement du projet-pilote intitulé «Charte des bonnes pratiques pour un tourisme de croisière durable»;

51.  encourage la Commission à intégrer les acteurs locaux travaillant dans les zones rurales et côtières dans les initiatives de diversification des revenus par la création de produits, de services ou d’expériences touristiques, ainsi que dans la conception de nouvelles initiatives et dans la recherche de synergies entre les initiatives existantes; encourage les efforts visant à associer les producteurs du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche) à ces initiatives et à déterminer si elles peuvent constituer un moyen de commercialiser leurs produits et de diffuser leurs traditions culturelles ou gastronomiques;

52.  souligne la possibilité de créer des emplois dans les zones rurales pour les ressortissants de pays tiers en séjour régulier, pour favoriser leur intégration sociale et économique;

53.  souligne la contribution positive du tourisme rural au maintien d’une agriculture diversifiée et constituée de petites exploitations, à la lutte contre les inégalités sociales et à la création de perspectives d’emploi pour les femmes, avec environ 50 % de femmes dans ce secteur dans l’Union, contribuant ainsi au renouvellement des générations et au renversement du dépeuplement;

54.  souligne qu’il convient de prendre en considération le tourisme de santé dans le cadre des actions futures de développement du tourisme en Europe, et notamment le tourisme thermal et de bien-être, qui peut constituer un secteur hautement concurrentiel et innovant eu égard à l’évolution démographique et à la sensibilisation croissante de la société aux questions de santé;

Repenser l’avenir de l’industrie du tourisme

55.  souligne la nécessité de soutenir le secteur du tourisme en appliquant les principes de l’économie circulaire, par exemple en encourageant l’approvisionnement en produits climatiquement neutres, en utilisant des énergies propres, en réduisant le recours à des produits chimiques dangereux et aux plastiques à usage unique, en améliorant l’efficacité énergétique des bâtiments grâce à des incitations à la rénovation du parc immobilier touristique, en mettant en place des processus de recyclage des eaux ménagères usées et des eaux de pluie, et en simplifiant le recyclage et la prévention des déchets;

56.  invite instamment la Commission à présenter au premier semestre 2021 une analyse des demandes déposées par chaque État membre en matière d’aides d’État pour le secteur du tourisme, ainsi que des fonds de l’Union utilisés pour lutter contre les effets de la COVID-19, entre autres l’applicabilité du programme SURE; invite la Commission à consolider et à prolonger SURE jusqu’à la fin 2022, compte tenu des difficultés socio-économiques auxquelles les États membres sont confrontés;

57.  invite la Commission et les États membres à remédier à la situation des travailleurs du secteur touristique touchés par la crise de la COVID-19 et à envisager la possibilité d’établir un cadre européen, dans le cadre du plan d’action pour le socle européen des droits sociaux, couvrant toute la chaîne de valeur du secteur, en étroite coopération avec les partenaires sociaux et les entreprises, grâce à un dialogue constructif sur les conditions de travail dans le secteur, caractérisé par la saisonnalité et les formes d’emploi à temps partiel et atypiques; souligne que l’accès à la protection sociale doit être garanti;

58.  invite la Commission, en collaboration avec la Banque européenne d’investissement, à créer des aides spécifiques suffisantes pour la décarbonation du secteur du tourisme, pour la numérisation et pour les projets innovants, et à mettre en place des conditions d’accès à InvestEU pour les microentreprises et les PME, afin de leur permettre d’acquérir de nouvelles compétences et de créer des emplois de qualité; souligne qu’une meilleure coordination entre l’Union et les autorités locales est nécessaire pour relever le défi de l’accès au financement; souligne que les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, la robotique ainsi que la réalité virtuelle et augmentée, sont susceptibles de sensiblement modifier le secteur du tourisme; fait remarquer que les établissements touristiques, en particulier les microentreprises et les PME, devront disposer de financements appropriés pour pouvoir les utiliser;

59.  invite la Commission à proposer de nouveaux programmes pour favoriser l’innovation dans le secteur du tourisme grâce à la réflexion conceptuelle;

60.  invite la Commission, en collaboration avec les États membres, à soutenir les bonnes pratiques actuellement mises en œuvre par les autorités nationales, régionales et locales, la transition vers une intermodalité sans rupture de continuité dans les transports ainsi que le développement de billets directs jusqu’au lieu de destination pour les voyages en train; rappelle l’importance de réseaux RTE-T modernes et continus et de services transfrontaliers à grande vitesse à travers l’Europe, afin de permettre aux transports en commun durables internationaux d’exploiter leur potentiel en matière de tourisme plus durable, quelle que soit la saison; rappelle, à cet égard, la nécessité de renforcer les nœuds urbains et les transports publics, qui jouent un rôle important dans l’expérience vécue par les touristes et dans la vie quotidienne des citoyens dans les destinations touristiques;

61.  invite la Commission à mettre en œuvre le visa électronique, ainsi que le visa d’itinérance et d’autres mesures permettant l’entrée légale des visiteurs dans l’Union;

62.  estime que la promotion de la marque touristique européenne dans les pays tiers doit se concentrer sur la diversification du produit touristique afin d’attirer un plus large éventail de touristes et d’accroître la part de marché, tout en mettant en avant des destinations clés qui offrent une alternative aux zones accueillant un tourisme de masse; souligne l’attractivité des produits et services touristiques paneuropéens, tels que les itinéraires transnationaux;

63.  souligne la contribution importante du sport au tourisme européen et, en particulier, les possibilités que présentent à cet égard les manifestations et activités sportives, même s’il ne faut pas pour autant négliger les efforts pour rendre les grands événements sportifs plus durables; souligne l’importance de la gastronomie européenne, des routes gastronomiques ainsi que du secteur de l’hôtellerie et de la restauration pour le secteur du tourisme; souligne l’importance du tourisme thermal et de santé, et invite la Commission à encourager les initiatives touristiques susceptibles de réduire les dépenses de santé grâce à des mesures préventives et à une moindre consommation de médicaments; estime que la promotion de la marque «tourisme européen» doit se concentrer sur la diversification de l’offre de l’Union en matière de patrimoine culturel et naturel, de gastronomie et de santé, en coopération avec les lieux de destination et les voyagistes;

64.  prie instamment la Commission de présenter une proposition sur les indications géographiques des produits non agricoles, notamment à la lumière des résultats de la consultation publique de 2014 qui met en avant la contribution d’une telle reconnaissance au secteur du tourisme grâce à l’association immédiate d’un produit avec un territoire;

65.  invite la Commission à mettre en valeur les professions du secteur de l’artisanat d’art et de l’artisanat traditionnel, qui représentent l’excellence de produits fabriqués en Europe en tant qu’expression des identités et des traditions des territoires européens, y compris au sein de la filière du tourisme, en les reconnaissant officiellement comme des éléments du patrimoine culturel européen;

66.  invite la Commission à évaluer et, si nécessaire, à réviser la directive relative aux voyages à forfait(17) et à débloquer les négociations au sein du Conseil sur la révision du règlement (CE) nº 261/2004 sur les droits des passagers aériens(18) afin de tenir compte des effets de la récente crise, de prévenir les situations futures d’insécurité juridique et de garantir la protection des droits des consommateurs; demande à la Commission d’analyser la possibilité de renforcer les dispositions relatives à la protection contre l’insolvabilité en ajoutant une approche préventive visant à soutenir les entreprises et les PME à un stade plus précoce et à protéger les travailleurs en cas de chocs systémiques et/ou d’insolvabilité;

67.  demande à la Commission de mettre en place, en s’appuyant sur l’expérience acquise dans le contexte de la crise de la COVID-19 et les systèmes similaires existant dans les États membres, un système européen de garantie pour les voyages afin d’assurer aux entreprises une liquidité financière et de garantir les remboursements aux voyageurs ainsi que la couverture des frais de rapatriement, outre une juste indemnisation des dommages éventuels en cas de faillite;

68.  invite la Commission à mettre en place une plateforme unique pour la création de programmes de formation à l’innovation numérique au profit des cadres supérieurs des microentreprises et des PME, afin de les doter des compétences nécessaires pour optimiser leur potentiel de création de richesse; estime que la formation et la reconversion régulières de la main-d’œuvre actuelle du secteur du tourisme sont de la plus haute importance, et devraient notamment mettre l’accent sur les compétences numériques et les technologies innovantes; demande à la Commission de proposer une feuille de route de l’Union pour renforcer les compétences des travailleurs dans le secteur, y compris un mécanisme de financement de l’Union à cette fin;

69.  remarque un manque d’harmonisation des compétences et des qualifications ainsi que de reconnaissance mutuelle entre les pays; demande par conséquent à la Commission d’étudier les possibilités d’harmonisation des règles et des dispositions législatives sur le sujet;

70.  invite instamment la Commission à collaborer avec les associations du secteur et à s’appuyer sur les bonnes pratiques pour émettre des recommandations et soutenir financièrement l’organisation d’événements de tourisme commercial, de foires, de congrès, ainsi que le tourisme lié aux manifestations artistiques et aux spectacles, comme les concerts et les festivals;

71.  demande à la Commission de publier et de partager avec les parties intéressées et les États membres les bonnes pratiques en ce qui concerne l’exercice de la profession de guides touristiques professionnels, afin de remédier aux problèmes qui touchent ce secteur; estime que les guides touristiques professionnels jouent un rôle essentiel de promotion du patrimoine culturel en synergie avec les territoires, leurs traditions et leurs spécificités; estime par conséquent que cette profession devrait bénéficier d’une protection adéquate sur le marché du travail afin de garantir des services de qualité tout en préservant une concurrence ouverte et loyale; invite la Commission à analyser l’absence de reconnaissance mutuelle dans le secteur afin de déterminer où l’Union peut apporter les améliorations nécessaires;

72.  souligne qu’il est essentiel que tous puissent accéder à des services de tourisme et de voyage, notamment les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées, indépendamment de leur situation économique et de leurs vulnérabilités éventuelles; invite la Commission à s’efforcer de généraliser l’utilisation et la reconnaissance de la carte européenne du handicap; souligne que le tourisme accessible à tous ne peut devenir une réalité qu’en trouvant le bon équilibre entre les normes juridiques mises en œuvre par les États membres, l’innovation et les progrès technologiques, la formation personnelle, la sensibilisation, et une promotion et une communication adaptées sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’offre touristique; souligne, à cet égard, l’importance des réseaux européens où les acteurs des secteurs public et privé peuvent coopérer et échanger les meilleures pratiques; invite également la Commission et les États membres à mener activement l’élaboration en cours de la norme de l’Organisation internationale de normalisation sur les services touristiques accessibles, et à veiller à ce qu’elle soit mise en œuvre rapidement et correctement une fois adoptée, et à ce que les prestataires de services respectent les normes d’accessibilité pertinentes déjà en place ou en cours d’application et fournissent des informations sur l’accessibilité de leurs services;

73.  invite la Commission à proposer une méthode commune pour recueillir les commentaires interactifs concernant l’accessibilité des destinations par les entreprises et les touristes, et à en promouvoir l’utilisation dans le secteur du tourisme dans son ensemble;

74.  invite la Commission à tenir compte des caractéristiques particulières et des contraintes supplémentaires des régions ultrapériphériques lors de l’élaboration et de l’évaluation des incidences de la législation sur le tourisme, conformément à l’article 349 du traité FUE, étant donné que ces régions dépendent fortement du tourisme pour leur développement économique, social et culturel; alerte, dans ce contexte, sur la nécessité de garantir un financement adéquat pour préserver l’accessibilité des régions ultrapériphériques; invite en outre la Commission à tenir compte de la transition climatique et numérique dans les régions ultrapériphériques;

75.  invite la Commission à accorder une attention particulière aux régions montagneuses, aux îles et aux régions insulaires et aux zones rurales, et souligne l’importance d’une coopération institutionnelle bien structurée avec tous les acteurs régionaux concernés, ainsi qu’avec le Comité des régions;

76.  invite la Commission et les États membres à assurer la mobilité dans les territoires souffrant de double et triple insularité, face à un effondrement brutal de l’offre; insiste sur la possibilité de créer des couloirs sanitaires sûrs dans le cadre des échanges avec les régions ultrapériphériques et les îles afin de contribuer à pallier les contraintes permanentes auxquelles elles sont confrontées;

77.  souligne que les mesures de l’Union en faveur du développement rural contribuent au renforcement du secteur agroalimentaire européen, à la durabilité écologique et au bien-être dans les zones rurales;

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78.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0169.
(2) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2019)0047.
(3) JO C 363 du 28.10.2020, p. 179.
(4) JO L 131 du 20.5.2017, p. 1.
(5) JO C 331 du 18.9.2018, p. 125.
(6) JO C 428 du 13.12.2017, p. 10.
(7) JO C 355 du 20.10.2017, p. 71.
(8) JO C 316 du 22.9.2017, p. 88.
(9) JO C 56 E du 26.2.2013, p. 41.
(10) JO C 131 E du 8.5.2013, p. 9.
(11) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0156.
(12) «The carbon footprint of global tourism», Nature Climate Change, mai 2018.
(13) Recommandation (UE) 2020/1475 du Conseil du 13 octobre 2020 relative à une approche coordonnée de la restriction de la libre circulation en réaction à la pandémie de COVID-19 (JO L 337 du 14.10.2020, p. 3).
(14) Recommandation (UE) 2020/1595 de la Commission du 28 octobre 2020 sur les stratégies de dépistage de la COVID-19, notamment l’utilisation de tests rapides de détection d’antigènes (JO L 360 du 30.10.2020, p. 43).
(15) OMT et Programme des Nations unies pour l’environnement, Making Tourism More Sustainable – A Guide for Policy-Makers (Vers un tourisme durable – guide à l’usage des décideurs), 2005.
(16) Règlement (UE) nº 692/2011 du Parlement européen et du Conseil du 6 juillet 2011 concernant les statistiques européennes sur le tourisme et abrogeant la directive 95/57/CE du Conseil (JO L 192 du 22.7.2011, p. 17).
(17) JO L 326 du 11.12.2015, p. 1.
(18) JO L 46 du 17.2.2004, p. 1.

Dernière mise à jour: 12 juillet 2021Avis juridique - Politique de confidentialité