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Procédure : 2020/2243(INI)
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A9-0291/2021

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PV 10/11/2021 - 16
CRE 10/11/2021 - 16

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PV 11/11/2021 - 6.10
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P9_TA(2021)0452

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Jeudi 11 novembre 2021 - Bruxelles
L’espace européen de l’éducation: une approche globale commune
P9_TA(2021)0452A9-0291/2021

Résolution du Parlement européen du 11 novembre 2021 sur l’espace européen de l’éducation: une approche globale commune (2020/2243(INI))

Le Parlement européen,

–  vu les articles 165 et 166 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

–  vu l’article 5, paragraphe 3, du traité sur l’Union européenne et le protocole nº 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité,

–  vu l’article 14 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne,

–  vu le premier principe du socle européen des droits sociaux,

–  vu le programme de développement durable à l’horizon 2030 et, notamment, l’objectif no 4 de développement durable des Nations unies,

–  vu la communication de la Commission du 30 septembre 2020 sur la mise en place d’un espace européen de l’éducation à l’horizon 2025 (COM(2020)0625),

–  vu la communication de la Commission du 30 septembre 2020 intitulée «Plan d’action en matière d’éducation numérique 2021-2027 – Réinitialiser l’éducation et la formation à l’ère du numérique» (COM(2020)0624),

–  vu la communication de la Commission du 1er juillet 2020 sur une stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience (COM(2020)0274),

–  vu la communication de la Commission du 22 mai 2018 intitulée «Construire une Europe plus forte: le rôle des politiques en faveur de la jeunesse, de l’éducation et de la culture» (COM(2018)0268),

–  vu la communication de la Commission du 14 novembre 2017 intitulée «Renforcer l’identité européenne par l’éducation et la culture» (COM(2017)0673),

–  vu la résolution du Conseil du 26 février 2021 relative à un cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation, dans la perspective de l’espace européen de l’éducation et au‑delà (2021-2030)(1),

–  vu les conclusions du Conseil du 17 mai 2021 sur l’équité et l’inclusion dans le domaine de l’éducation et de la formation afin de promouvoir la réussite scolaire pour tous(2), et sur l’initiative «universités européennes» – Mettre en relation l’enseignement supérieur, la recherche, l’innovation et la société pour jeter les bases d’une nouvelle dimension pour l’enseignement supérieur(3),

–  vu les conclusions du Conseil du 12 mai 2009 concernant un cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation («Éducation et formation 2020»)(4),

–  vu les recommandations du Conseil du 22 mai 2018 relatives à la promotion de valeurs communes, à l’éducation inclusive et à la dimension européenne de l’enseignement(5), et aux compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie(6), du 26 novembre 2018 en faveur de la reconnaissance mutuelle automatique des diplômes de l’enseignement supérieur et secondaire de deuxième cycle et des acquis de périodes d’apprentissage effectuées à l’étranger(7), du 22 mai 2019 relatives à des systèmes de qualité pour l’éducation et l’accueil de la petite enfance(8) et à une approche globale de l’enseignement et de l’apprentissage des langues(9), et du 20 décembre 2012 sur la validation de l’apprentissage non formel et informel(10),

–  vu la déclaration de Paris du 17 mars 2015 sur la promotion de l’éducation à la citoyenneté et aux valeurs communes de liberté, de tolérance et de non-discrimination,

–  vu la rapport Eurydice du 24 mars 2021 sur les enseignants en Europe: carrières, développement et bien-être, ainsi que les études publiées par le département des politiques structurelles et de cohésion de sa direction générale des politiques internes, intitulées «Towards a European Education – Critical perspectives on challenges ahead» (Vers une éducation européenne – Perspectives critiques sur les défis à venir) (octobre 2020), et «L’éducation et les jeunes dans l’Europe post-COVID-19 – conséquences de la crise et recommandations politiques» (mai 2021),

–  vu l’étude publiée en février 2021 par le département des politiques structurelles et de cohésion de sa direction générale des politiques internes, intitulée «Faire de l’espace européen de l’éducation une réalité: état des lieux, défis et perspectives»,

–  vu l’étude publiée par le département politique des politiques structurelles et de cohésion de sa direction générale des politiques internes en mai 2018, intitulée «Identité européenne»,

–  vu sa résolution du 25 mars 2021 sur le thème «Donner forme à la politique d’éducation numérique»(11),

–  vu sa résolution du 11 décembre 2018 sur l’éducation à l’ère numérique: défis, possibilités et enseignements à tirer pour la définition des politiques de l’Union(12),

–  vu sa résolution du 12 juin 2018 sur la modernisation de l’enseignement dans l’Union européenne(13),

–  vu l’avis du 19 mars 2021 du Comité européen des régions sur la mise en place d’un espace européen de l’éducation d’ici à 2025(14),

–  vu l’article 57 de son règlement intérieur,

–  vu l’avis de la commission de l’emploi et des affaires sociales,

–  vu le rapport de la commission de la culture et de l’éducation (A9‑0291/2021),

A.  considérant que toute personne a droit à l’éducation, ainsi qu’à l’accès à la formation professionnelle et continue;

B.  considérant que le processus d’intégration européenne, le marché unique et d’autres politiques de l’Union ont contribué, quoique de façon fragmentée, au développement naturel d’un espace européen de l’éducation qui est historiquement fondé sur les traditions de l’humanisme européen ainsi que sur les valeurs et les droits fondamentaux de l’Union;

C.  considérant que le but ultime est d’établir un espace européen de l’éducation (EEE) ascendant avec des objectifs politiques européens communs qui garantissent une éducation de qualité, inclusive et accessible, renforcent l’échange de bonnes pratiques et assurent un cadre efficace pour la mobilité européenne, ce qui nécessite la suppression des obstacles actuels, l’utilisation d’outils européens et le soutien des avancées politiques aux niveaux national et européen pour rendre les systèmes éducatifs aptes à faire face à la crise climatique et permettre une transformation verte et numérique réussie;

D.  considérant que l’éducation doit être conceptualisée au sens large comme un «apprentissage tout au long de la vie», allant de l’enseignement préprimaire à l’enseignement supérieur, y compris l’enseignement et la formation professionnels (EFP) ainsi que l’éducation non formelle et informelle, et visant l’acquisition de compétences transversales pour permettre à chacun de développer son potentiel personnel et professionnel, de participer pleinement à la société et de gérer avec succès la transition vers le marché du travail;

E.  considérant que les défis auxquels l’Union et ses États membres sont confrontés aujourd’hui, notamment le manque de compétitivité, le changement climatique, la transformation numérique de la société, les diverses formes d’extrémisme et de populisme, la désinformation, la remise en cause de l’éducation fondée sur des données probantes et l’exacerbation des inégalités existantes à la suite de la pandémie de COVID-19, peuvent nécessiter une action européenne appropriée et concertée;

F.  considérant que l’ensemble du secteur de l’éducation a souffert de la pandémie, et que les différences déjà constatées en matière d’infrastructures éducatives, d’expertise et d’accès aux ressources au sein des États membres et entre eux, ainsi qu’entre les différents niveaux et types d’enseignement, se sont encore accentuées pendant la pandémie de COVID-19, principalement en raison de l’accroissement des inégalités, notamment le manque d’accès aux infrastructures informatiques pour les personnes issues de milieux socio-économiquement défavorisés, ce qui a eu des répercussions négatives sur l’accès à l’éducation;

G.  que l’éducation en présentiel reste essentielle pour le développement, tant intellectuel que personnel, de l’apprenant;

H.  considérant que le Parlement a appelé les États membres à donner la priorité aux investissements dans l’éducation et la formation, par exemple en allouant au moins 10 % de leurs budgets nationaux de relance et de résilience aux politiques correspondantes, et a demandé un budget considérablement plus élevé pour le programme Erasmus+, que les dépenses d’éducation sont un investissement dans notre avenir commun(15) plutôt qu’une dépense, afin de produire une société plus durable, plus numérique et plus solidaire; que le Parlement a demandé que l’investissement dans l’éducation et la formation constitue une partie substantielle de l’instrument NextGenerationEU de la Commission;

I.  considérant que des investissements de qualité dans l’éducation ont un rendement élevé, bien que l’augmentation des dépenses ne donne pas nécessairement à elle seule les résultats escomptés; que le taux de rendement moyen global pour l’éducation est resté élevé et stable au cours des dernières décennies(16);

J.  considérant qu’il est nécessaire de mieux reconnaître la profession d’enseignant, qui traverse une crise, de disposer d’enseignants et de formateurs motivés et compétents, et de renforcer la formation continue; que la formation initiale et l’accueil, les conditions de travail, la rémunération, l’appréciation, les carrières et la formation professionnelle continue pour les enseignants varient fortement d’un État membre à l’autre; qu’en 2018, seuls 40,9 % des enseignants dans l’Union avaient été mobiles au moins une fois dans leur vie en tant qu’étudiant, enseignant ou les deux(17);

K.  considérant que des progrès ont été accomplis pour créer l’espace européen de l’enseignement supérieur découlant des efforts à long terme déployés dans le cadre du processus de Bologne, et qu’il faut utiliser ce processus comme point de référence pour tirer les leçons de sa mise en œuvre; qu’il est nécessaire de promouvoir les universités européennes, car elles contribuent à l’excellence européenne et au rôle géopolitique de l’Union;

L.  considérant que l’EFP est rarement considéré comme un choix et une voie d’excellence, à l’instar d’autres filières d’enseignement; que trop d’obstacles s’opposent encore à la mobilité des apprentis, notamment la mobilité à long terme, et ce malgré les progrès accomplis grâce au processus de Copenhague;

M.  considérant que les États membres n’ont pas entièrement atteint les objectifs et critères définis dans le cadre de «Éducation et formation 2020», notamment en ce qui concerne les ambitions suivantes: favoriser une éducation équitable et de qualité, réduire le taux des jeunes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation, et ramener la proportion de jeunes de 15 ans ayant une maîtrise insuffisante de la lecture, des mathématiques et des sciences à moins de 15 %;

N.  considérant qu’une collecte de données et des statistiques de haute qualité sur l’éducation et la formation sont deux des conditions préalables pour mieux comprendre les enjeux importants dans l’ensemble de l’Union et les différences au sein de celle-ci, et pour aider à remédier à ces différences;

O.  considérant que l’éducation numérique et la maîtrise des compétences numériques doivent être considérées comme faisant partie d’une éducation tournée vers l’avenir, et non comme un sous-ensemble ou une variante des méthodes d’apprentissage et d’enseignement existantes, tout en soulignant l’importance de l’apprentissage en personne; que plus d’un tiers des Européens (42 %) ne disposent même pas des compétences numériques de base, avec de grandes disparités à la fois entre les États membres et au sein même des États; que la stratégie en matière de compétences vise à faire en sorte que 70 % des personnes âgées de 16 à 74 ans possèdent les compétences numériques de base d’ici à 2025, soit une hausse annuelle moyenne de 2 points de pourcentage, par rapport à une hausse de 0,75 point de pourcentage par an entre 2015 et 2019;

P.  considérant que l’EEE constitue une excellente occasion de renforcer la coopération internationale;

Nécessité d’un espace européen de l’éducation (EEE)

1.  souligne l’importance d’une éducation de qualité, abordable et inclusive, accessible à tous tout au long de la vie, et que l’initiative EEE devrait offrir aux apprenants de l’Union des possibilités plus nombreuses et de meilleure qualité d’étudier, de se former, de poursuivre des recherches et de travailler où qu’ils se trouvent, accroître la mobilité de l’apprentissage, faciliter un dialogue soutenu et significatif avec les acteurs concernés, et cultiver un environnement dans lequel les compétences, les qualifications, les diplômes et les titres sont reconnus et valorisés dans toute l’Europe;

2.  fait observer que le taux de rendement de l’éducation reste très élevé et que, par conséquent, dans les pays où le niveau d’éducation et de formation est élevé, on observe généralement une forte croissance de l’économie et de la société, une augmentation de l’égalité et du niveau de vie pour tous ainsi que, sur le plan individuel, une multiplication des possibilités professionnelles et personnelles; souligne l’inestimable importance de l’éducation, de la formation et de l’apprentissage, qui devraient être accessibles à tous, en tant que facteurs essentiels de progrès sociétale et de croissance économique durable; estime que l’EEE peut et doit jouer un rôle unique pour améliorer l’accès à l’éducation et sa qualité à travers l’Union;

3.  souligne le rôle de l’EEE, qui permet d’accroître et d’améliorer la mobilité des apprenants, des enseignants et des connaissances, de favoriser le sentiment d’appartenance à l’Europe et la conscience civique, de garantir les droits et les valeurs et d’offrir des chances équitables et égales; souligne le potentiel de l’Europe pour devenir un véritable pouvoir éducatif en tirant parti de la richesse de notre diversité et en échangeant des bonnes pratiques pour relever les défis actuels et futurs;

4.  estime que l’éducation et la culture sont essentielles à la réalisation du progrès et du bien-être personnels et sociaux, à la promotion de la citoyenneté européenne, à l’amélioration de la cohésion sociale, à la création d’emplois et à la prospérité économique et sociale européenne, de manière équitable et durable, et pour faire en sorte que l’Union soit un acteur compétitif et résilient au niveau mondial, caractérisé par davantage d’esprit d’entreprise pour mener les transitions verte et numérique;

5.  demande de tirer parti des nombreuses possibilités de «valeur ajoutée européenne» qu’offre l’éducation, en particulier grâce à la mobilité et l’échange de bonnes pratiques, le programme Erasmus+ et le corps européen de solidarité jouant un rôle particulièrement important;

6.  demande que l’EEE soit doté d’une dimension géopolitique plus claire et affirmée afin que l’Union puisse utiliser de façon stratégique sa puissance en matière d’éducation auprès de ses voisins et partenaires les plus proches;

Jeter des ponts entre les approches institutionnelles et des parties prenantes

7.  prend acte de la diversité des visions et des approches en ce qui concerne l’EEE, l’expression d’un souhait commun qui est d’insuffler un nouvel élan au «projet européen»; considère l’éducation comme une pierre angulaire de la réalisation du projet européen, le rôle de l’Union étant centré, entre autres, sur le soutien et la coordination des États membres dans le partage des bonnes pratiques, la promotion de normes communes et la réduction des lacunes actuelles, tandis que le contenu éducatif et les méthodes d’enseignement demeurent une compétence nationale; souligne la nécessité d’une collaboration accrue en matière d’éducation en Europe et au-delà, afin de concevoir des stratégies et des solutions communes à des problèmes communs;

8.  apprécie les efforts déployés par la Commission pour favoriser la création d’un EEE, tout en notant la nécessité d’une action plus globale qui exige une coopération et une coordination significatives entre tous les acteurs et un éventail diversifié de parties prenantes, notamment la communauté de l’éducation et de la formation, les associations de parents, les partenaires sociaux, les syndicats, les organisations de jeunesse, les animateurs de jeunesse et la société civile; demande une plus grande ouverture à l’égard d’idées novatrices afin de garantir que l’EEE continue d’évoluer et stimule la mise en place de partenariats plus nombreux et plus solides, y compris entre les secteurs public et privé, et de synergies entre les parties prenantes;

9.  se félicite de la réponse du Conseil aux propositions de la Commission, en particulier de l’accent mis sur l’importance de l’EFP et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, qui doivent être abordables et accessibles à tous, notamment dans les régions ultrapériphériques de l’Union;

10.  se félicite de l’engagement pris par la Commission de mettre en place l’EEE d’ici 2025; attire l’attention sur le fait que les propositions de la Commission restent pour l’essentiel un cadre d’orientation stratégique et n’ont rien d’une feuille de route comportant des mesures concrètes; suggère, par conséquent, d’établir des priorités claires à moyen et à long terme assorties d’objectifs et de délais réalisables pour les actions à adopter, y compris des résultats intermédiaires clairement définis qui constitueront les différents éléments constitutifs d’un véritable EEE sans retards inutiles, tout en tenant compte des capacités budgétaires des États membres;

11.  fait valoir qu’il est urgent d’élaborer une stratégie et une feuille de route communes pour la mise en œuvre qui associent les institutions de l’Union, les États membres et toutes les parties prenantes concernées, dont les autorités locales et régionales et la société civile, et définissent les responsabilités et les perspectives de chacun; insiste pour que l’EEE soit clair et accessible, et reflète tous les niveaux de gouvernance;

De la théorie à la réalité: priorités stratégiques et objectifs communs au niveau de l’Union

12.  souligne le potentiel qu’offrent les outils existants en matière de coordination des politiques pour atteindre les objectifs communs de l’EEE, y compris par la méthode ouverte de coordination et du Semestre européen; rappelle le rôle du Semestre européen dans la bonne mise en œuvre des politiques de l’Union dans le domaine de l’éducation, tout en reconnaissant qu’il a été conçu à l’origine comme un outil de coordination des politiques économiques dans l’ensemble de l’Union afin de garantir que les gouvernements respectent la responsabilité budgétaire;

13.  recommande à toutes les institutions et aux États membres de s’entendre sur une vision, des priorités, des objectifs et des critères de référence communs pour l’EEE, tout en reconnaissant la diversité des approches en Europe;

14.  souligne l’importance de définir la liberté académique dans l’enseignement supérieur comme principe fondamental de l’EEE;

15.  demande l’utilisation de synergies entre l’EEE, l’Espace européen de la recherche et l’Espace européen de l’enseignement supérieur, ainsi qu’entre les différents programmes de l’Union; préconise un nouveau renforcement d’Erasmus+, d’Horizon Europe, d’Europe créative, du Corps européen de solidarité, de l’Europe numérique et du programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs», afin que tous les enseignants, les travailleurs de l’éducation, les prestataires de services éducatifs, les animateurs de jeunesse et tous les apprenants en bénéficient;

16.  souligne que l’inclusion devrait être un aspect fondamental de l’EEE et une condition préalable à la concrétisation d’une éducation de qualité pour tous; insiste pour que nul ne soit laissé de côté; affirme que chaque apprenant possède des qualités et qu’il faut tenir compte des différences individuelles et les valoriser; souligne que seule une approche plus exhaustive permettra de progresser vers des objectifs communs;

17.  insiste sur l’importance de placer l’apprenant au centre du processus d’apprentissage; souligne qu’il est indispensable d’adopter une approche sur mesure vis-à-vis des groupes vulnérables, tels que les personnes handicapées, présentant des différences face à l’apprentissage, atteintes d’un trouble du spectre autistique ou ayant un haut potentiel, et d’encourager une approche de l’EEE qui englobe toute l’école; invite la Commission à consulter tous les acteurs pertinents, dont les associations d’étudiants, les experts en soutien pédagogique et les personnes chargées d’aider les apprenants qui ont des besoins éducatifs spéciaux, surtout dans le cadre de la création des universités européennes et des centres d’excellence professionnelle;

18.  accueille favorablement les objectifs du nouveau cadre stratégique de l’Union européenne en matière d’éducation et de formation tout au long de la vie, qui a fait l’objet d’une résolution du Conseil le 19 février 2021 relative à un cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation, ainsi que des cinq priorités stratégiques qui y sont recensées, notamment les propositions concrètes visant à faire de l’apprentissage et de la mobilité tout au long de la vie une réalité pour tous;

19.  souligne qu’il importe d’améliorer les conditions de travail des enseignants et des éducateurs et de les rémunérer de manière adéquate; invite instamment les États membres, en coopération avec la Commission, à investir dans la formation initiale des enseignants et des formateurs, notamment en donnant à leurs programmes une dimension européenne et en prévoyant une mobilité transnationale, à cultiver les compétences et la motivation au sein du corps enseignant, à mieux faire valoir l’apport des éducateurs à la société, et à renforcer la liberté pédagogique; souligne l’importance d’une professionnalisation du personnel chargé de l’éducation et de l’accueil de la petite enfance, afin de reconnaître et de valoriser comme il se doit leur travail, qui est indispensable à l’éducation des enfants;

20.  prie vivement les États membres de consacrer des efforts prioritaires à l’éducation aux médias et à l’information, ainsi qu’à l’éveil à la pensée critique et à une culture de la tolérance, et ce à toutes les étapes du processus d’apprentissage; estime que cela constituera un outil essentiel pour former des citoyens européens responsables, en mesure de lutter contre la désinformation croissante et de relever les défis du xxie siècle;

21.  souhaite un cadre commun pour le développement des compétences numériques; insiste sur la nécessité de mettre en place un système européen commun de reconnaissance, de validation et de certification des compétences, qualifications et diplômes numériques, qui permettra de réduire la fracture numérique en Europe; souligne que tous les apprenants, en particulier les enfants, doivent avoir accès à des équipements numériques de base;

22.  met en avant l’importance de veiller à la numérisation des universités européennes; appelle une nouvelle fois de ses vœux la création d’une plateforme universitaire européenne en ligne; demande à l’Union de reconnaître un droit à la connectivité et aux infrastructures numériques, corollaire du droit fondamental à l’éducation;

23.  salue les récentes modifications apportées à la plateforme électronique pour l’éducation des adultes en Europe; invite l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture à examiner comment continuer à développer la communauté des apprenants adultes, à améliorer leur visibilité et à renforcer leur influence;

24.  soutient l’utilisation d’indicateurs et de critères de référence quantitatifs qui tiennent dûment compte des différences existant au sein des États membres et entre eux, ce qui permettra de comparer et de surveiller constamment les progrès accomplis par les États membres en vue d’objectifs communs, mais aussi d’encourager l’adoption de mesures supplémentaires; rappelle en même temps que des indicateurs et des critères de référence qualitatifs complémentaires sont indispensables; préconise de ne pas fixer d’objectif à moyen terme trop ambitieux;

25.  souligne qu’il faut améliorer la qualité et la fréquence des activités de collecte de données nécessaires, ainsi que veiller à suivre activement les indicateurs et critères de référence pertinents, comme l’objectif fixé par la stratégie européenne en matière de compétences selon lequel 50 % de la population adulte devrait prendre part à des activités d’apprentissage; exhorte la Commission et les États membres à se donner des objectifs ambitieux, par exemple en abaissant de 15 % à 10 % le critère de référence relatif à la proportion d’élèves peu performants et de 10 % à 5 % celui relatif à la proportion de sortants précoces;

26.  recommande à l’Union de collaborer plus étroitement avec d’autres organisations et institutions comme l’UNESCO et l’Organisation de coopération et de développement économiques, de soutenir activement les recherches et les études, présentes comme futures, en matière d’éducation et d’en tirer parti afin d’aider les États membres à prévoir des réformes efficaces dans ce domaine; presse la Commission et les États membres de mettre au point un cadre commun et participatif de recherche dans le domaine de l’éducation, doté d’une ligne budgétaire et d’un mandat bien définis, dans les limites des compétences de l’Union;

27.  invite les États membres et la Commission à financer de manière suffisante la création, la mise en place et le développement de l’EEE; souhaite que le cadre financier pluriannuel 2028-2034 prévoie un instrument financier spécifique conçu pour approfondir l’EEE et faciliter la reconnaissance mutuelle des qualifications; réclame une nouvelle fois que l’éducation, y compris numérique, reçoive au moins 10 % des fonds de la facilité pour la reprise et la résilience; prie les États membres d’augmenter sensiblement leurs dépenses publiques en faveur de l’éducation, en les amenant au-dessus de la moyenne de l’Union en 2019, qui était de 4,7 % du PIB;

28.  encourage la Commission et les États membres à mettre en place des stratégies d’atténuation des effets des catastrophes sur le secteur éducatif, en partenariat et en consultation avec toutes les parties prenantes; insiste sur l’importance d’une action concertée européenne en temps de crise, comme dans le cas de la pandémie de COVID-19;

Mesures et considérations sectorielles

29.  insiste sur l’importance d’apprendre des langues étrangères, notamment l’anglais; souligne que les États membres doivent prendre des mesures pour soutenir le développement des compétences linguistiques à tous les niveaux, en particulier dans les enseignements primaire et secondaire, en vue d’incorporer l’objectif de «multilinguisme» fixé par le Conseil de l’Europe et d’atteindre le critère de référence relatif à une maîtrise suffisante d’au moins deux autres langues officielles de l’Union européenne et de ses États membres par tous les élèves, au plus tard à la fin du premier cycle de l’enseignement secondaire;

30.  demande à la Commission d’élaborer des outils permettant aux États membres de mettre en œuvre la recommandation du Conseil relative à une approche globale de l’enseignement et de l’apprentissage des langues, et de suivre les progrès accomplis en ce sens; invite les États membres à collecter des données comparables sur l’apprentissage des langues; engage la Commission à apporter un soutien financier aux écoles enseignant des compétences linguistiques européennes, en particulier les langues maternelles des citoyens européens qui vivent dans un autre pays de l’Union;

31.  souligne la nécessité de promouvoir la recherche et l’innovation dans l’éducation; met en avant l’importance de l’EEE dans la promotion de la compréhension des technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle (IA) et la robotique, de l’étude de ces technologies et de la recherche dans ce domaine, de manière à sensibiliser aux perspectives qu’elles ouvrent et aux risques qu’elles posent dans un contexte éducatif, y compris en proposant des cursus de premier cycle spécifiques dans tous les États membres; s’inquiète du manque global dans l’Union de cursus de premier cycle spécialisés dans l’IA;

32.  se félicite de l’initiative des centres d’excellence professionnelle européens, qui structurera le secteur sur le continent; réclame la création d’un espace européen de l’enseignement et de la formation professionnels qui fasse partie intégrante de l’EEE; demande à la Commission et aux États membres d’œuvrer à la mise en place d’un statut européen des apprentis; affirme qu’il est nécessaire que certains États membres s’attaquent au manque d’attractivité et de prestige de l’EFP et des systèmes duaux d’apprentissage; souligne que les systèmes d’EFP doivent être plus centrés sur l’apprenant et adaptés à l’évolution du monde du travail; réaffirme l’importance de la reconnaissance de l’EFP; invite les États membres à mettre en œuvre correctement et intégralement les recommandations du Conseil en la matière et la stratégie européenne en matière de compétences; remarque qu’il importe de créer des parcours d’apprentissage flexibles et modulaires pour permettre aux apprenants de combiner différentes expériences et possibilités d’apprentissage, et d’en tirer parti;

33.  souligne l’importance de l’action de la Commission et des États membres dans l’enseignement supérieur, notamment en ce qui concerne le renforcement du processus de Bologne et de la dimension internationale de l’EEE, et le développement de la carte d’étudiant européenne, notamment par le soutien qu’ils apportent aux synergies entre les programmes de l’Union existants;

34.  recommande vivement de faire de l’EEE une étape centrale vers la reconnaissance des diplômes et des qualifications dans toute l’Union européenne; demande à la Commission et aux États membres de faciliter une plus grande reconnaissance mutuelle automatique des acquis pédagogiques et des périodes d’études à l’étranger, y compris en matière d’EFP et de microcertifications européennes;

35.  souligne le rôle capital de l’apprentissage non formel et informel ainsi que du bénévolat; insiste sur la nécessité de reconnaître les avantages qu’ils procurent; invite la Commission et les États membres à promouvoir les compétences non techniques dans l’ensemble de l’Union;

36.  encourage les États membres à mettre en œuvre la recommandation du Conseil de 2018 relative aux compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie, afin de favoriser l’accomplissement de progrès dans l’ensemble des huit domaines clés, par exemple en offrant aux jeunes apprenants la possibilité d’effectuer au moins un stage pratique en entreprise pendant leurs études, de mieux reconnaître les compétences acquises grâce à un apprentissage non formel et informel, et de rendre plus flexibles les parcours d’apprentissage pour les apprenants de tous âges; plaide pour la mise en place d’un cadre européen en matière de compétences sociales et civiques qui valorise, mette en avant et reconnaisse les bénéfices de pratiques telles que le mentorat et la supervision des activités de jeunesse;

37.  remarque que depuis la pandémie de COVID-19, l’enseignement à distance fait partie du quotidien de nombreux apprenants; souligne que l’apprentissage à distance dans l’enseignement primaire et secondaire doit rester une solution de dernier recours, complémentaire de l’enseignement en présentiel, qui est crucial pour l’acquisition de compétences sociales utiles; affirme que dans une approche moderne d’apprentissage mixte conçue pour les élèves en âge scolaire, l’enseignement doit avoir lieu principalement en classe, sous la supervision de l’enseignant qui, pour des raisons pédagogiques, peut choisir de combiner différents outils, qui peuvent être numériques en ligne, numériques hors ligne ou non numériques, dans le cadre de tâches d’apprentissage(18);

38.  demande aux États membres de promouvoir un enseignement relatif au changement climatique et à la transition écologique ainsi que de sensibiliser au pacte vert pour l’Europe;

39.  prie la Commission et les États membres de combler l’écart entre les hommes et les femmes dans l’éducation, notamment dans l’éducation et les carrières relatives aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie, aux arts et aux mathématiques, de lutter contre les stéréotypes et la discrimination fondés sur le sexe et d’éliminer le harcèlement, le cyberharcèlement et les autres formes d’intimidation, de discrimination et de conduites violentes, afin d’accroître la diversité culturelle et ethnique et la parité en définissant et en partageant des bonnes pratiques dans toute l’Europe;

40.  salue l’engagement de la présidence portugaise du Conseil à lancer une plateforme en ligne destinée à faciliter le partage de données entre les États membres en ce qui concerne les défis liés au chômage des jeunes découlant de la pandémie;

41.  rappelle l’importance des cours en ligne ouverts et massifs (CLOM) pour promouvoir le perfectionnement et la reconversion des travailleurs d’une façon interactive et accessible; est d’avis que l’EEE devrait encourager le lancement et le développement des CLOM et intégrer ces objectifs dans l’approche européenne des microcertifications;

42.  observe qu’il n’existe actuellement aucune définition unique qui fasse consensus du terme «microcertifications»; juge donc nécessaire de définir des normes uniformes pour l’ensemble de l’Union si l’on veut promouvoir efficacement la reconnaissance mutuelle des microcertifications dans les États membres et garantir la confiance des employeurs dans leur valeur;

Cadre de gouvernance

43.  engage la Commission et les États membres à établir, d’ici la fin 2022, un cadre stratégique concret pour l’EEE à l’horizon 2030, doté d’un mécanisme complet de pilotage, de suivi et d’évaluation, dans le droit fil de l’objectif de développement durable nº 4 des Nations unies («Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie») et du premier principe du socle européen des droits sociaux; accueille favorablement la proposition d’un comité directeur pour l’EEE, qui poserait les bases d’un cadre de gouvernance structuré et systématique; souligne que la conférence sur l’avenir de l’Europe constitue une excellente occasion de débattre de la voie à suivre en ce qui concerne les enjeux qui se présentent et les politiques à élaborer en matière d’éducation européenne;

44.  invite instamment la Commission et les États membres à préciser le type de participation qui sera exigé des États membres, des autres niveaux de gouvernement, notamment les collectivités locales et régionales, et des institutions européennes, et à mettre au point des dispositifs de gouvernance multiniveaux efficaces qui respectent le principe de subsidiarité tout en visant une valeur ajoutée européenne;

45.  souhaite des clarifications quant au niveau de participation attendu des parties prenantes, des secteurs de l’éducation jusqu’à présent sous-représentés, et des acteurs de la société civile concernés; souligne que le cadre de gouvernance devrait associer l’ensemble des parties prenantes concernées qui travaillent dans tout le secteur de l’apprentissage, y compris les animateurs de jeunesse, les organisations de jeunesse et les associations de parents;

46.  invite la Commission à mettre en place une plateforme de l’EEE sous la forme d’un portail public interactif destiné à soutenir la coopération entre les États membres et les parties prenantes par l’échange d’informations et de bonnes pratiques; estime que cette plateforme devrait recevoir des financements adéquats et être disponible dans toutes les langues officielles de l’Union;

47.  fait ressortir que les recensements européens, la collecte de données et la recherche sur les besoins territoriaux et les pratiques pédagogiques effectués dans l’ensemble de l’Union sont essentiels pour les États membres et leurs systèmes éducatifs;

Vers une plus grande dimension européenne dans l’éducation

48.  souligne qu’il est indispensable de donner une dimension européenne à l’éducation, en introduisant plus fréquemment une perspective spécifiquement européenne dans les programmes d’études et les cursus de formation des enseignants, à destination de tous les enseignants, formateurs et apprenants évoluant dans un cadre formel ou non, y compris dans l’EFP, grâce à l’appui des actions Jean Monnet et des académies des enseignants; propose que ces dernières soient baptisées «académies des enseignants Comenius»; soutient la création d’un cadre commun à l’ensemble des États membres pour l’élaboration et le développement de qualifications en enseignement;

49.  met l’accent sur la nécessité de permettre aux apprenants d’acquérir des connaissances étendues sur l’histoire de l’Europe et son patrimoine culturel, tant matériel qu’immatériel, et de favoriser une mémoire européenne critique et une conscience historique prenant appui sur les valeurs fondamentales de l’Union européenne; demande à la Commission, aux États membres et au Conseil de l’Europe de coopérer sur l’enseignement de l’histoire et du patrimoine culturel européens dans l’ensemble de l’Union; souligne la nécessité d’un financement et d’initiatives ciblés pour promouvoir des recherches sur l’histoire européenne et une histoire publique qui tiennent compte de la complexité de l’histoire de notre continent;

50.  suggère à la Commission et aux États membres d’élaborer un cadre commun des apprentissages relatifs à l’Union, qui couvre tous les niveaux et tous les domaines d’enseignement pertinents; souligne qu’il est nécessaire de familiariser les apprenants avec le processus d’intégration européenne, les institutions et les politiques de l’Union, les droits découlant de la citoyenneté de l’Union et les possibilités de prendre une part active aux processus démocratiques de l’Union;

51.  demande à la Commission et aux États membres de définir une stratégie européenne globale et un cadre commun pour une éducation à la citoyenneté présentant une dimension européenne, ce qui inclut l’apprentissage des valeurs européennes, telles que la dignité humaine, la démocratie, l’état de droit, les droits de l’homme et l’égalité, dans la perspective d’échanges de bonnes pratiques, de la création de supports pédagogiques et de la définition d’approches didactiques communes; invite la Commission à étudier la possibilité de mettre en place un groupe de travail sur l’éducation à la citoyenneté qui jouerait un rôle de coordination à cet égard; lui suggère d’améliorer l’accès à l’éducation à la citoyenneté européenne, afin de promouvoir une culture civique européenne et un sentiment d’appartenance à l’Europe, qui s’ajouterait aux identités locale, régionale, nationale et mondiale;

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52.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1) JO C 66 du 26.2.2021, p. 1.
(2) JO C 221 du 10.6.2021, p. 3.
(3) JO C 221 du 10.6.2021, p. 14.
(4) JO C 119 du 28.5.2009, p. 2.
(5) JO C 195 du 7.6.2018, p. 1.
(6) JO C 189 du 4.6.2018, p. 1.
(7) JO C 444 du 10.12.2018, p. 1.
(8) JO C 189 du 5.6.2019, p. 4.
(9) JO C 189 du 5.6.2019, p. 15.
(10) JO C 398 du 22.12.2012, p. 1.
(11) Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0095.
(12) JO C 388 du 13.11.2020, p. 2.
(13) JO C 28 du 27.1.2020, p. 8.
(14) JO C 175 du 7.5.2021, p. 6.
(15) Résolution du Parlement européen du 25 mars 2021 sur le thème «Donner forme à la politique d’éducation numérique».
(16) Psacharopoulos, G., et Patrinos, H. A., Returns to Investment in education: A Decennial Review of the Global Literature, Groupe de la Banque mondiale, avril 2018.
(17) Rapport d’Eurydice du 24 mars 2021 intitulé «Les enseignants en Europe. Carrières, développement professionnel et bien-être».
(18) Voir la proposition de recommandation du Conseil relative à l’apprentissage mixte pour une éducation primaire et secondaire inclusive et de haute qualité, présentée par la Commission le 5 août 2021 [COM(2021)0455].

Dernière mise à jour: 8 février 2022Avis juridique - Politique de confidentialité