Conséquences de la sécheresse, des incendies et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes: intensifier les efforts de l’Union pour lutter contre le changement climatique
Résolution du Parlement européen du 15 septembre 2022 sur les conséquences de la sécheresse, des incendies et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes: intensifier les efforts de l’Union pour lutter contre le changement climatique (2022/2829(RSP))
Le Parlement européen,
– vu sa résolution du 28 novembre 2019 sur l’urgence climatique et environnementale(1),
– vu la communication de la Commission du 11 décembre 2019 sur le pacte vert pour l’Europe (COM(2019)0640) et la résolution du Parlement du 15 janvier 2020 à ce sujet(2),
– vu le règlement (UE) 2021/1119 du Parlement européen et du Conseil du 30 juin 2021 établissant le cadre requis pour parvenir à la neutralité climatique et modifiant les règlements (CE) nº 401/2009 et (UE) 2018/1999 («loi européenne sur le climat»)(3),
– vu la communication de la Commission du 20 mai 2020 intitulée «Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 – Ramener la nature dans nos vies» (COM(2020)0380) et la résolution du Parlement du 9 juin 2021 sur ce sujet(4),
– vu la stratégie «De la ferme à la table» pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement (COM(2020)0381), et la résolution du Parlement européen du 20 octobre 2021 sur cette stratégie(5),
– vu la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et en particulier son accord de Paris de 2015, qui est entré en vigueur le 4 novembre 2016,
– vu le rapport spécial de 2021 sur la sécheresse dans le cadre du rapport d’évaluation mondial sur la réduction des risques de catastrophe élaboré par le Bureau des Nations unies pour la prévention des catastrophes,
– vu les objectifs de développement durable des Nations unies approuvés en 2015, en particulier l’objectifs 15,
– vu la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification,
– vu l’édition spéciale 2021 du Global Wetland Outlook [perspectives mondiales sur les zones humides], publiée par le secrétariat de la Convention relative aux zones humides,
– vu le rapport du Centre commun de recherche de la Commission intitulé «Drought in Europe – August 2022» [«La sécheresse en Europe. Août 2022»],
– vu la communication de la Commission du 16 juillet 2021 intitulée «Une nouvelle stratégie de l’UE pour les forêts pour 2030» (COM(2021)0572),
– vu la communication de la Commission du 20 mai 2020, intitulée «Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030: Ramener la nature dans nos vies» (COM(2020)0380),
– vu le rapport d’évaluation mondial de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques de mai 2019 sur la biodiversité et les services écosystémiques,
– vu sa résolution du 17 décembre 2020 sur la stratégie de l’Union relative à l’adaptation au changement climatique(6),
– vu la communication de la Commission du 17 novembre 2021 intitulée «Stratégie de l’UE pour la protection des sols à l’horizon 2030 – Récolter les fruits de sols en bonne santé pour les êtres humains, l’alimentation, la nature et le climat» (COM(2021)0699) et la résolution du Parlement du 28 avril 2021 sur la protection des sols(7),
– vu la Charte européenne des ressources en eau,
– vu le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental des Nations unies sur l’évolution du climat (GIEC), intitulé «Changement climatique 2022: impacts, adaptation et vulnérabilité»,
– vu la résolution 64/292 de l’Assemblée générale des Nations unies du 28 juillet 2010, qui reconnaît le droit de l’homme à l’eau et à l’assainissement,
– vu sa résolution du 8 septembre 2015 sur le suivi de l’initiative citoyenne européenne «L’eau, un droit humain» (Right2Water)(8),
– vu le rapport nº 17/2020 de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) intitulé «Water and agriculture: towards sustainable solutions» [«L’eau et l’agriculture: vers des solutions durables»],
– vu le rapport du 21 janvier 2020 du World Resources Institute intitulé «Achieving Abundance: Understanding the Cost of a Sustainable Water Future» [«Parvenir à l’abondance: comprendre le prix d’un avenir caractérisé par une gestion durable de l’eau»)],
– vu le rapport du 14 octobre 2021 de l’AEE intitulé «Water resources across Europe – confronting water stress: an updated assessment» [«Les ressources en eau en Europe. Faire face au stress hydrique: une évaluation mise à jour»],
– vu le bilan de qualité réalisé par la Commission pour 2019 sur la directive-cadre sur l’eau, la directive sur la protection des eaux souterraines, la directive sur les normes de qualité environnementale et la directive «Inondations» (SWD(2019)0439),
– vu les rapports d’évaluation et les rapports spéciaux du GIEC,
– vu la communication de la Commission du 24 février 2021 intitulée «Bâtir une Europe résiliente – la nouvelle stratégie de l’Union européenne pour l’adaptation au changement climatique» (COM(2021)0082),
– vu le règlement (UE) 2021/1060 du Parlement européen et du Conseil du 24 juin 2021 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen plus, au Fonds de cohésion, au Fonds pour une transition juste et au Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture, et établissant les règles financières applicables à ces Fonds et au Fonds «Asile, migration et intégration», au Fonds pour la sécurité intérieure et à l’instrument de soutien financier à la gestion des frontières et à la politique des visas(9) (règlement portant dispositions communes),
– vu le règlement (UE) 2021/1058 du Parlement européen et du Conseil du 24 juin 2021 relatif au Fonds européen de développement régional et au Fonds de cohésion(10),
– vu le règlement (CE) nº 2012/2002 du Conseil du 11 novembre 2002 instituant le Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE)(11),
– vu l’article 132, paragraphes 2 et 4, de son règlement intérieur,
A. considérant que, selon l’Observatoire européen de la sécheresse, en août 2022, 64 % du continent faisait l’objet d’un avertissement sécheresse (dont 17 % en alerte sécheresse); que les premières données disponibles tendent à montrer que la sécheresse actuelle est la pire des cinq cents dernières années; qu’en 2022, la température moyenne en Europe a été la plus haute jamais enregistrée, pour le mois d’août et pour la période juin-août(12); que des conditions plus sèches que la normale devraient persister dans les mois à venir dans de vastes parties du territoire européen, et que vagues de chaleur et sécheresse se renforcent mutuellement;
B. considérant que, selon le GIEC, il est clair que la crise climatique rend les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les tempêtes et la chaleur plus fréquents et plus intenses, ce qui signifie que les précipitations et les tempêtes deviennent plus graves, les vagues de chaleur plus chaudes, et que les sécheresses durent plus longtemps et sont plus sévères;
C. considérant que la crise climatique a déjà des effets dramatiques sur les écosystèmes, les populations humaines et leurs moyens de subsistance; que le continent européen se réchauffe plus rapidement que d’autres parties du globe, selon le GIEC, puisque la hausse moyenne des températures en 2019 y était de 2º C par rapport à l’ère pré-industrielle, tandis que la hausse moyenne mondiale est de 1,1º C; que la sécheresse sans précédent de cette année n’est que le dernier d’une série d’événements climatiques extrêmes, qui deviennent la nouvelle normalité, et dont le périmètre et la gravité croissent; qu’étant donné que le changement climatique exacerbe les phénomènes relevant du cycle de l’eau, les sécheresses, les tempêtes et les inondations se feront plus fréquentes et plus intenses;
D. considérant qu’il est urgent d’agir pour atténuer le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre conformément aux meilleures données scientifiques disponibles et en combinaison avec un renforcement significatif des mesures d’adaptation et de résilience dans tous les secteurs afin de réduire et de maîtriser les incidences à court, moyen et long terme sur l’économie, l’environnement, le bien-être et la santé;
E. considérant que le World Resources Institute constate que six pays de l’Union (Chypre, la Belgique, la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie) sont confrontés à des niveaux élevés de stress hydrique et pronostique qu’en 2030, l’écart entre l’offre et la demande mondiales d’eau issue de sources renouvelables sera de 56 %(13); que l’AEE estime que le stress hydrique touche déjà 20 % du territoire européen et 30 % de la population européenne et que le coût des sécheresses en Europe atteindra entre 2 et 9 milliards d’euros par an(14);
F. considérant que le changement climatique a modifié les régimes des vents et les régimes climatiques en Europe, avec la persistance de systèmes de haute pression qui entraîne de longues périodes sans ou presque sans précipitations, et rend donc les saisons de culture plus sèches; que l’humidité des sols favorise le renouvellement des eaux souterraines, la structure des sols et le biote, les températures des sols, tandis que le manque d’eau provoque, entre autres, l’érosion des sols et des productions végétales moins abondantes; que les anomalies de l’humidité des sols restent nettement défavorables sur la plupart du territoire européen en raison du manque de précipitations et des vagues de chaleur de ces derniers mois, en comparaison avec juin 2022;
G. considérant que dans l’Union, selon les prévisions, les rendements du maïs-grain, du soja et du tournesol sont les plus touchés, avec des réductions de volume estimées respectivement à 16 %, 15 % et 12 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années; que d’autres cultures devraient être durement touchées, notamment le fourrage; que la gravité des conséquences des sécheresses et des vagues de chaleur sur la production agricole a plus ou moins triplé en cinquante ans(15); que cette baisse des niveaux de production est particulièrement préoccupante compte tenu des conséquences du conflit en cours en Ukraine sur les marchés des denrées alimentaires et des aliments pour animaux;
H. considérant que les pratiques agricoles non durables, la déforestation et l’urbanisation intensive aggravent le risque de catastrophes naturelles, ainsi que leur gravité;
I. considérant que le dernier atlas mondial de la désertification indique que plus de 75 % de la surface terrestre est déjà dégradée et que plus de 90 % pourrait l’être d’ici 2050; qu’au niveau de l’Union, la désertification touche 8 % du territoire, essentiellement dans le Sud, l’Est et le centre de l’Europe, soit 14 millions d’hectares; que treize États membres se sont déclarés touchés par la désertification au sens de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification; que la désertification résulte entre autres de l’érosion des sols, du surpâturage et de la perte de couverture végétale, en particulier les arbres, de la salinisation, de la perte de matière organique des sols et de biote, ainsi que de la dégradation de la biodiversité; qu’en 2015, l’Union et ses États membres se sont engagés à parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres au sein de l’Union à l’horizon 2030;
J. considérant que la directive-cadre sur l’eau(16) prévoit, à l’article 4, paragraphe 1, que «les États membres protègent, améliorent et restaurent toutes les masses d’eau souterraines, assurent un équilibre entre les captages et le renouvellement des eaux souterraines afin d’obtenir un bon état des masses d’eau souterraines [...] au plus tard quinze ans après la date d’entrée en vigueur de la présente directive»; que vingt-deux ans plus tard, seuls 40 % des lacs, estuaires, cours d’eau et eaux côtières contrôlés présentent le «bon» ou le «très bon» état écologique exigé par la directive-cadre sur l’eau; que le contrôle de la qualité effectué au titre de la directive-cadre sur l’eau a montré que près de 50 % des masses d’eau sont couvertes par une exemption, ce dont on ne saurait se satisfaire; que de mauvaises pratiques et mesures de gestion ont été mises en œuvre par le passé et ont entraîné des conséquences dévastatrices sur la rétention d’eau des sols, telles que: la rectification des cours d’eau et/ou le bétonnage des lits fluviaux, l’intensification de l’exploitation des sols et le drainage des étangs et des zones humides;
K. considérant que l’eau est une composante essentielle du réseau trophique; qu’il est nécessaire que les eaux souterraines et de surface soient de bonne qualité et disponibles en quantité suffisante pour parvenir à un système alimentaire juste, sain, respectueux de l’environnement et durable, tel que décrit dans la stratégie «De la ferme à la table»; qu’une eau propre et en quantité suffisante est essentielle à la mise en œuvre et la réalisation d’une véritable économie circulaire au sein de l’Union; que le règlement relatif aux plans stratégiques(17) établis dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) fixe l’objectif de «favoriser le développement durable et la gestion efficace des ressources naturelles telles que l’eau, les sols et l’air, notamment en diminuant la dépendance à l’égard des produits chimiques»;
L. considérant que l’agriculture est dépendante de la disponibilité de l’eau; que l’irrigation contribue à protéger les agriculteurs des variations climatiques et accroît les rendements, mais exerce également une forte pression sur les ressources en eau; qu’en 2016, 6 %(18) seulement des terres agricoles de l’Union étaient irriguées mais qu’elles étaient bénéficiaires de 24 % du total des captages d’eau dans l’Union; que, dans son rapport spécial sur l’utilisation durable de l’eau dans l’agriculture, la Cour des comptes européenne a constaté que la mise en œuvre de la PAC n’était pas toujours alignée sur la politique de l’Union dans le domaine de l’eau et que l’absence d’amélioration était susceptible d’accroître la pression sur les ressources en eau;
M. considérant que la nouvelle PAC, qui entrera en vigueur en 2023, limite les investissements pour l’élargissement des surfaces irriguées dans les zones où l’état des masses d’eau est inférieur à «bon»;
N. considérant que le captage d’eau de surface et d’eau souterraine pour la consommation humaine, l’industrie et l’agriculture, aggravé par des températures extrêmement élevées et le manque de précipitations, a pour effet une hausse des concentrations de polluants et d’engrais et donc la prolifération d’algues toxiques et l’apparition de pathogènes, comme cela a été constaté dans les réseaux hydrographiques, les estuaires et les masses d’eau européens, ce dont résultent des disparitions en masse et des morts de poissons d’eau douce, l’épuisement de pêcheries et le tarissement de sources de subsistance; qu’une température élevée de l’eau réduit également sa teneur en oxygène, ce qui a de graves conséquences pour les poissons; que la réduction des débits conjuguée au dragage libère des toxines concentrées accumulées dans les sédiments, ce qui a de lourdes conséquences pour la vie aquatique et les pêcheries en aval;
O. considérant que 60 % des bassins hydrographiques se situent dans des régions transnationales, ce qui rend essentielle une coopération transfrontalière efficace; que vingt pays européens dépendent d’autres pays pour plus de 10 % de leurs ressources en eau, et que parmi ceux-ci, cinq pays tirent plus de 75 % de leurs ressources en eau de cours d’eau provenant de l’étranger(19); que le non-respect de la directive relative au traitement des eaux urbaines résiduaires(20) dans les régions frontalières provoque la détérioration des masses d’eau transfrontalières, ce qui empêche l’État membre d’arrivée de respecter les objectifs de la directive-cadre sur l’eau; qu’alors que la directive-cadre sur l’eau mentionne des «écorégions», en pratique, la coopération dans le domaine de l’eau est très limitée; que la raréfaction des ressources devrait accroître la complexité hydropolitique des bassins partagés;
P. considérant que les ressources en eau issue de sources renouvelables par habitant ont décru de 17 % au sein de l’Union au cours des soixante dernières années; que de nombreux pays de l’Union ont dû rationner l’eau potable au cours des derniers mois en raison de la sécheresse, avec, par exemple, des collectivités qui doivent recourir à des camions citernes pour s’approvisionner en eau potable; que les fuites d’eau représentent 24 % de la quantité totale d’eau consommée dans l’Union;
Q. considérant que 20 % à 40 % de l’eau disponible en Europe est gaspillée en raison, entre autres facteurs, de fuites dans le système de distribution d’eau, d’installations insuffisantes de technologies permettant d’économiser l’eau, d’activités d’irrigation excessives et inutiles et de robinets qui gouttent;
R. considérant que les débits annuels des cours d’eau diminuent au Sud et au Sud-Est de l’Europe et augmentent au nord et au Nord-Est de l’Europe; que les systèmes de production d’énergie hydraulique et les systèmes de refroidissement des centrales électriques en sont fortement perturbés; que le projet AMBER (Adaptive Management of Barriers in European Rivers) a mis en évidence que les cours d’eau d’Europe sont coupés par plus d’un million d’obstacles, dont plus de 85 % sont de petites structures en mauvais état ou inutilisées; que tout obstacle placé sur un cours d’eau porte atteinte à sa viabilité et au cycle de l’eau en modifiant son débit naturel et en coupant les routes migratoires des poissons;
S. considérant que la réduction des niveaux et des volumes d’eau a eu de graves répercussions dans les secteurs de l’énergie fossile, nucléaire et hydraulique ainsi que sur les systèmes de refroidissement; que les sécheresse de cet été ont encore aggravé la forte compression du marché de l’énergie que connaît actuellement l’Europe; que des répercussions ultérieures peuvent encore affecter les écosystèmes aquatiques déjà confrontés à des vagues de chaleur;
T. considérant que de nombreuses activités touristiques dépendent des cours d’eau; que les pénuries d’eau touchent à l’heure actuelle 17 % du territoire de l’Union, étant précisé que la situation est particulièrement préoccupante sur le pourtour méditerranéen où près de 50 % de la population vit dans une situation de stress hydrique permanente durant l’été et où de nombreux sites touristiques ont dû suspendre leurs activités commerciales en raison de la sécheresse;
U. considérant que le manque de précipitations et les prélèvements d’eau massifs pour l’irrigation ont eu des conséquences sur le transport fluvial, d’où des difficultés d’approvisionnement en matériaux lourds, notamment dans la vallée du Rhin, qui ont pénalisé de nombreux secteurs d’activité; que les grandes voies navigables européennes, en particulier le Rhin, le Danube et le Pô, ont connu des niveaux extrêmement bas, ce qui a des répercussions sur l’agriculture, l’eau potable, les écosystèmes et le commerce;
V. considérant que les forêts sont de plus en plus vulnérables aux effets du changement climatique, avec notamment la fréquence accrue de feux de forêt; que des années de sécheresse et de dégradation ont créé des conditions idéales pour la propagation des feux de forêt; que l’Europe est touchée par des feux de forêt d’ampleur dramatique;
W. considérant que plus de 5 millions d’hectares de forêt ont brûlé en dix ans entre 2011 et 2021, en premier lieu en raison de sécheresses; que les feux de forêt sont responsables, sur la seule période allant du 4 juin au 3 septembre 2022, de la destruction de plus de 500 000 hectares cumulés au total(21), alors que la capacité de l’Union à lutter contre les feux de forêt atteint ses limites; que, sur l’ensemble du territoire de l’Union, les feux de forêt ont détruit des sites précieux, tels que des parcs naturels et des géoparcs de l’UNESCO, entraînant des pertes de biodiversité, de récoltes et de pâturages;
X. considérant que les sécheresses et les vagues de chaleur liées au changement climatique ont rendu plus difficile la lutte contre les incendies, étant donné que ces conditions facilitent la propagation rapide des incendies et augmentent leur gravité; que le changement climatique accroîtra la fréquence des feux de forêt et leur potentiel de destruction, et que la saison des feux de forêt en Europe devrait commencer plus tôt et se terminer plus tard dans l’année; que ces changements sans précédent devraient être pris en compte dans les pratiques des États membres en matière de gestion des incendies;
Y. considérant que des forêts stables, mixtes, plurispécifiques, riches en biodiversité, d’âges variés et à couvert continu apportent de nombreux avantages connexes, notamment l’atténuation de la sécheresse et de la chaleur; que les systèmes agroforestiers et les arbres intégrés dans les écosystèmes agricoles apportent également de nombreux avantages, notamment la productivité et la résilience;
Z. considérant que les vagues de chaleur et les sécheresses font baisser les revenus des agriculteurs, ce qui peut les pousser à abandonner leur exploitation; que l’abandon de ces exploitations peut en outre favoriser les feux de forêt;
AA. considérant que, selon les estimations des Nations unies, 35 % des zones humides ont disparu dans le monde depuis 1970, à un rythme trois fois plus rapide que les forêts, malgré les nombreuses retombées positives de ces zones; que les zones humides côtières telles que les mangroves séquestrent le carbone jusqu’à 55 fois plus vite que les forêts tropicales humides; que les tourbières, qui ne couvrent que 3 % de la surface du globe, peuvent stocker 30 % du carbone terrestre lorsqu’elles sont humides et absorber l’excès d’eau pour prévenir les inondations et la sécheresse; que, selon la Commission, environ deux tiers des zones humides de l’Union qui existaient il y a 100 ans ont disparu;
AB. considérant que l’Assemblée générale des Nations unies a reconnu le droit à l’eau et à l’assainissement comme un droit de l’homme le 28 juillet 2010; que l’eau potable est essentielle pour tous les droits fondamentaux; que 1 884 790 citoyens ont signé, en 2013, l’initiative citoyenne européenne «Right2Water» sur le droit à l’eau et à l’assainissement; qu’aujourd’hui, un million de citoyens de l’Union n’ont pas accès à l’eau et huit millions ne disposent pas d’installations sanitaires;
AC. considérant que la sécheresse dégrade les conditions de vie de la population en raison de la chaleur et du manque d’eau; que les plus démunis sont touchés de manière disproportionnée; qu’il existe une surmortalité dans les pays européens les plus durement touchés par la sécheresse; que la sécheresse endommage les bâtiments les plus fragiles et détériore ainsi la qualité de vie des habitants;
AD. considérant que la sécheresse et d’autres effets du changement climatique ont également une incidence sur la santé mentale et renforcent l’anxiété, en particulier chez les jeunes;
AE. considérant que le budget du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE) est insuffisant pour apporter une réponse adéquate aux catastrophes naturelles majeures et exprimer la solidarité européenne envers les régions sinistrées;
AF. considérant que les sécheresses peuvent avoir des effets en cascade, les pertes à cet égard dans l’Union étant estimées à 9 milliards d’euros par an; qu’une analyse du Centre commun de recherche montre que l’impact des sécheresses sur l’économie européenne pourrait atteindre plus de 65 milliards d’euros par an d’ici 2100(22); que, si les températures mondiales dépassent les objectifs de température de l’accord de Paris, les sécheresses devraient se produire deux fois plus souvent et que les pertes annuelles absolues dues à la sécheresse en Europe augmenteraient pour atteindre 40 milliards d’euros par an(23); que les coûts de l’inaction l’emportent largement sur les coûts de l’investissement dans une action ambitieuse pour le climat aujourd’hui(24);
AG. considérant que la crise climatique exacerbe les inégalités existantes; que les ménages à faibles revenus et les personnes vulnérables sont particulièrement touchés par la crise climatique et ont besoin d’une aide spécifique pour s’adapter au climat en évolution; qu’il est nécessaire de protéger les travailleurs des effets néfastes de la crise climatique sur le lieu de travail;
1. exprime sa plus profonde sympathie et sa solidarité envers les familles des victimes des récents phénomènes météorologiques extrêmes et avec les habitants des zones dévastées, et salue le dévouement des pompiers et des secouristes professionnels et volontaires, des autorités nationales, régionales et locales qui ont participé aux efforts de secours, et des citoyens qui ont tenté de sauver des personnes et d’empêcher la propagation des incendies, souvent au péril de leur vie;
2. souligne l’importance d’une gestion durable de l’eau pour garantir la sécurité alimentaire et invite la Commission à s’abstenir de proposer de nouvelles dispositions législatives de l’Union qui mettraient en danger ou risqueraient de compromettre notre sécurité alimentaire;
3. estime que ces conditions météorologiques extrêmes montrent la nécessité d’une action plus ambitieuse en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à celui-ci; estime que l’Union devrait jouer un rôle de premier plan dans ce processus et redoubler d’efforts dans tous les secteurs; rappelle que, conformément à la loi européenne sur le climat et à l’accord de Paris ainsi qu’aux meilleures données scientifiques disponibles, l’Union devrait intensifier son action en faveur du climat, dans une perspective tant d’atténuation, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, que d’adaptation, pour favoriser la résilience; invite l’Union à revoir sa contribution déterminée au niveau national dans le cadre de l’accord de Paris, et à relever son objectif de réduction des gaz à effet de serre à l’occasion de la 27e session de la conférence des parties à la CCNUCC (COP27), conformément aux meilleurs données scientifiques disponibles; recommande le plus haut niveau d’ambition en ce qui concerne le paquet «Ajustement à l’objectif 55»;
4. s’inquiète des conclusions du rapport 2021 du Programme des Nations unies pour l’environnement sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, en particulier du fait que, malgré les engagements plus ambitieux pris l’an dernier en matière de climat, les émissions prévues laissent à penser que le monde suivra la voie d’une hausse de la température de 2,7 °C si ces engagements nationaux sont pleinement mis en œuvre, ce qui aurait de graves répercussions dans le monde entier; demande donc instamment à la Commission et aux États membres de rester fermement attachés au pacte vert pour l’Europe et d’intensifier l’action de l’Union en matière d’atténuation du changement climatique, d’adaptation à celui-ci et de résilience face au changement climatique, en accordant une attention particulière aux phénomènes météorologiques extrêmes;
5. s’attend à ce que la proposition de la Commission relative à la restauration de la nature(25) constitue une occasion d’améliorer les synergies entre l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à celui-ci, la prévention des catastrophes et la restauration de la nature; attend également qu’elle fournisse un cadre pour la restauration d’écosystèmes résistants à la sécheresse, notamment la restauration de forêts plurispécifiques, riches en biodiversité d’âges variés et à couvert continu, des zones humides, de la couverture végétale naturelle, de la dynamique des plaines d’inondation et de l’infiltration naturelle à l’échelle de tout le paysage ainsi que pour l’amélioration de la résilience des bassins hydrographiques;
6. soutient l’intention de la Commission de contribuer à un effet de refroidissement mondial en mettant en place une plateforme de l’Union pour l’écologisation urbaine; demande à la Commission de fixer des objectifs ambitieux, spécifiques et contraignants en matière de biodiversité urbaine, de solutions fondées sur la nature, d’approches écosystémiques et d’infrastructures vertes, qui profitent tant aux humains qu’aux espèces sauvages et qui contribuent à la réalisation des objectifs globaux en matière de biodiversité; souligne la nécessité de prévoir des mesures telles que l’instauration d’un pourcentage minimal de toitures vertes sur les nouvelles constructions, le soutien à l’agriculture urbaine, notamment à la culture d’arbres productifs, si cela se révèle pertinent, l’interdiction des pesticides chimiques, la réduction de l’utilisation d’engrais dans les espaces verts urbains de l’Union ainsi que l’extension des espaces verts en phase avec la population;
7. demande aux États membres de prioriser et de recenser les mesures de restauration à court, moyen et long terme des écosystèmes dégradés à la suite de phénomènes météorologiques extrêmes; demande en outre des lignes directrices de l’Union pour les plans de restauration après la phase d’urgence qui recensent les domaines prioritaires pour les phases de rétablissement, de réhabilitation et de reconstruction à la suite de catastrophes causées par des inondations, des incendies de forêt, des canicules ou des sécheresses, et qui contiennent notamment des recommandations pour accroître la résilience et favoriser la revitalisation des moyens de subsistance, des économies et de l’environnement ayant subi des dégradations;
8. demande à la Commission de fournir aux acteurs concernés des orientations pour les aider à augmenter la résilience des populations et des écosystèmes face à la sécheresse; souligne qu’une action coordonnée au niveau européen est également nécessaire dans le domaine de la recherche et du suivi entre des entités déjà existantes telles que l’Observatoire européen de la sécheresse, l’AEE, le service Copernicus de gestion des urgences et d’autres parties prenantes appropriées; insiste sur le fait que, sur le plan du financement, un soutien financier approprié devrait être défini dans le cadre de la PAC, des plans nationaux pour la reprise et la résilience et d’autres fonds régionaux;
9. reconnaît la vulnérabilité particulière des pays méditerranéens et l’importance de déployer des mécanismes et des ressources spécifiques pour faire face aux risques et aux effets de ces événements extrêmes dans ces territoires; souligne que la sécheresse et d’autres phénomènes météorologiques liés à la crise climatique ont non seulement des répercussions environnementales, mais aussi sociales, culturelles, économiques et politiques, d’où un risque accru de creusement des inégalités sociales;
10. souligne l’influence négative que les catastrophes naturelles ont sur la cohésion économique, sociale et territoriale de l’Union, entravant la mise en œuvre de la politique de cohésion de l’Union; rappelle à cet égard que plus de 100 milliards d’euros issus de la politique de cohésion seront investis dans la transition énergétique, la décarbonation et les énergies renouvelables d’ici à 2030; reconnaît la vulnérabilité particulière des territoires énumérés à l’article 174 du traité FUE, en particulier les îles et les régions montagneuses, et à l’article 349 du traité FUE;
11. réaffirme son soutien à la stratégie d’adaptation de l’Union; déplore toutefois que la stratégie d’adaptation ne fixe pas d’objectifs concrets, mesurables et assortis d’échéances pour que l’Union et ses États membres deviennent résilients face au changement climatique et rappelle que le Parlement appelle de ses vœux des objectifs contraignants et quantifiables; invite, à cet égard, la Commission à proposer un cadre européen d’adaptation au changement climatique qui soit global, ambitieux et juridiquement contraignant, qui comprenne les outils législatifs appropriés et qui mette particulièrement l’accent sur les régions les plus vulnérables;
12. invite la Commission à élaborer d’urgence une évaluation complète des risques climatiques à l’échelle de l’Union, en accordant une attention particulière aux risques de sécheresse, de feux de forêt, de menaces pour la santé, de vulnérabilités des écosystèmes et d’effets sur les infrastructures critiques et les points névralgiques des réseaux, afin d’orienter et de hiérarchiser les efforts d’adaptation et de résilience à court, moyen et long terme; demande, en particulier, qu’un test de résistance de l’Union en matière de résilience des infrastructures clés face au changement climatique soit achevé d’ici l’été 2023;
13. attire l’attention sur le fait que la crise climatique exacerbe les inégalités existantes; souligne que les ménages à faibles revenus et les personnes vulnérables sont particulièrement touchés par la crise climatique et ont besoin d’un soutien spécifique pour s’adapter au climat en évolution; se félicite des politiques sociales menées dans tous les États membres qui protègent les travailleurs des effets néfastes de la crise climatique sur le lieu de travail et encourage les États membres à intégrer l’adaptation au changement climatique dans leurs politiques sociales et de travail;
Protection civile et réaction d’urgence
14. attire l’attention sur l’importance d’élaborer plus avant et d’utiliser pleinement le mécanisme de protection civile de l’Union en ce qui concerne les feux de forêt et d’autres catastrophes naturelles; invite la Commission à recueillir et à diffuser auprès des États membres des connaissances concernant la manière d’adapter les forêts au changement climatique et à son évolution, conformément à la nouvelle stratégie de l’Union en matière d’adaptation; invite la Commission à évaluer et à cartographier les risques d’incendie de forêt en se fondant sur des produits Copernicus améliorés et d’autres données de télédétection, afin de soutenir l’action préventive; souligne qu’il importe de renforcer le mécanisme européen de protection civile afin de garantir que l’Union dispose de moyens adéquats de lutte contre les incendies de forêt;
15. demande à la Commission et aux États membres d’accélérer la mise en place de la nouvelle flotte permanente de la réserve rescEU et les exhorte à garantir un financement suffisant à cet effet ainsi qu’à étendre dès que possible le filet de sécurité saisonnier européen;
16. note avec préoccupation les limites du cadre actuel d’intervention au niveau de l’Union en cas de catastrophe, qui se fonde sur un ensemble de moyens d’intervention préaffectés de manière volontaire par les États membres; invite la Commission et les États membres à étudier la possibilité d’accroître les capacités et les compétences de l’Union en matière de réaction aux catastrophes, compte tenu du fait que les catastrophes climatiques sont de plus en plus fréquentes et graves, en créant notamment une force permanente de protection civile de l’Union;
17. demande l’agrandissement de la réserve de pompiers volontaires dans le cadre de rescEU et invite tous les États membres à envisager d’affecter une partie de leurs brigades nationales de sapeurs-pompiers à une réserve européenne de capacités; demande à la Commission de présenter un plan d’action pour accroître les moyens d’intervention de l’Union;
18. est favorable à la modernisation des moyens de protection civile à l’aide de nouveaux marchés publics communs, afin que l’équipement et les moyens terrestres et aériens soient plus adaptés à la géographie des différents territoires de l’Union;
19. demande un renforcement des prépositionnements saisonniers de pompiers dans les zones particulièrement à risque d’incendie, compte tenu de la réussite du programme pilote mené en Grèce cet été;
20. invite les États membres à augmenter les investissements dans la recherche et l’innovation et à soutenir la création d’un centre d’excellence européen dans le domaine de la protection civile, notamment pour promouvoir la formation des agents à la lutte contre les incendies et à la gestion de crise, ainsi qu’à encourager l’échange de bonnes pratiques;
21. rappelle que le FSUE a été modifié à plusieurs reprises afin d’étendre son champ d’action et que les crédits alloués au FSUE dans le budget 2022 ont déjà été intégralement mobilisés du fait de l’augmentation des catastrophes naturelles; appelle à augmenter de façon substantielle le budget du FSUE afin d’aider les régions à anticiper et à atténuer les effets du changement climatique, et à élargir le champ d’action du FSUE afin qu’il puisse également être utilisé pour aider les anciennes infrastructures publiques et privées à mieux résister au changement climatique ou pour en construire de nouvelles; souligne que la gravité de catastrophes naturelles résulte, dans certains cas, de facteurs d’origine humaine, notamment d’une planification spatiale imprudente conduisant à la construction de logements et d’infrastructures dans les zones inondables de fleuves et de rivières ou dans des zones exposées à des risques de glissement de terrain; rappelle à cet égard que les remboursements du FSUE devraient favoriser une résilience et une durabilité accrues, grâce au financement de solutions fondées sur les écosystèmes (par exemple le reboisement, la restauration des habitats, la reconstruction antisismique);
22. rappelle qu’il est primordial d’acheminer avec autant de rapidité, de facilité et de flexibilité que possible l’aide et les fonds vers les régions affectées, et souligne que les synergies entre le FSUE, le mécanisme européen de protection civile, le volet d’adaptation au changement climatique du FEDER et les programmes de coopération territoriale sont essentielles pour la construction d’un dispositif d’intervention et de résilience complet;
23. invite la Commission à promouvoir la participation de la société civile à la prévention et à la gestion des conséquences de la sécheresse et du changement climatique; invite la Commission à proposer une initiative européenne sur l’engagement civique et à promouvoir des initiatives volontaires en matière de réaction aux catastrophes;
Agriculture
24. invite la Commission à évaluer de façon exhaustive les incidences de la sécheresse persistante sur la production alimentaire de l’Union pendant l’année en cours ainsi que sur l’approvisionnement alimentaire de la population pendant l’hiver à venir; demande en outre à la Commission et au Conseil d’étudier quelles mesures correctives peuvent être prises et quel soutien peut être apporté pour permettre aux producteurs de denrées alimentaires primaires subissant des pertes de production dues à la chaleur et à la sécheresse de relancer sans délai de nouveaux cycles de production pour l’approvisionnement en denrées alimentaires de base;
25. souligne qu’il est important d’aller au-delà des mesures à court terme et de l’atténuation de la crise actuelle; souligne que l’Union doit poursuivre l’adaptation de ses systèmes alimentaires afin de les rendre plus résilients sur le long terme;
26. invite l’Union et ses États membres à investir dans la recherche et l’innovation afin de faciliter l’introduction de variétés et de pratiques qui soient plus résistantes à la sécheresse et au changement climatique;
27. demande à la Commission de veiller à ce que les plans stratégiques nationaux relevant de la PAC soient mis en œuvre afin de rendre l’agriculture plus économe en eau de manière à réduire la consommation d’eau et à promouvoir une résilience accrue face à la sécheresse et, dans le même temps, de réduire globalement les pressions hydromorphologiques, en tenant compte des conclusions du rapport spécial de la Cour des comptes sur l’utilisation durable de l’eau dans l’agriculture; salue l’introduction de nouveaux programmes écologiques qui devraient faciliter la transition vers une agriculture plus résiliente et écologique;
28. invite l’Union et les États membres à augmenter la part de leur soutien à l’agriculture consacrée à la prévention et à la gestion des risques dans ce secteur, ainsi qu’à envisager d’étendre le recours aux régimes publics d’assurance contre le changement climatique; invite la Commission à promouvoir l’échange de bonnes pratiques sur ce sujet et sur d’autres mesures d’atténuation;
29. invite en outre la Commission à recenser les ressources financières destinées à aider les exploitations agricoles, afin de compenser les pertes résultant de la sécheresse ou d’autres phénomènes causés par l’urgence climatique, à encourager une plus grande résilience et une plus grande durabilité face au changement climatique et à veiller à ce que cette crise n’aboutisse pas à la fermeture définitive d’exploitations;
30. invite la Commission et les États membres à donner la priorité à la création de stocks tampons d’aliments pour animaux et de denrées alimentaires stratégiques afin d’atténuer les aspects les plus préjudiciables de la sécheresse, y compris les fortes variations de rendement d’une année sur l’autre, et invite la Commission à traiter ce problème au niveau international en poursuivant la mise en place du stockage des denrées alimentaires en tant qu’outil de stabilisation face aux effets du changement climatique sur l’agriculture et l’approvisionnement alimentaire;
31. souligne la nécessité d’utiliser des systèmes d’irrigation agricole plus efficaces et plus ciblés, ainsi que de disposer d’une capacité de rétention au champ et de redéfinir l’ensemble des besoins en matière d’irrigation afin de parvenir à une utilisation durable des ressources en eau; rappelle que les investissements dans l’irrigation et la capacité de rétention au champ ne sont consentis que s’ils entraînent des économies d’eau; souligne qu’il convient d’accorder la priorité aux investissements dans la restauration des écosystèmes et les méthodes de production favorables à la transition vers l’agroécologie;
32. prend acte de la décision prise, dans le cadre de la nouvelle réforme de la PAC, en ce qui concerne les investissements dans l’irrigation dans les zones où les masses d’eau sont en deçà du «bon état»; invite les États membres à encourager, dans ces zones, les investissements conduisant à des économies d’eau de manière à lutter contre la pénurie structurelle de l’eau et à limiter les conséquences pour les eaux;
33. invite instamment les États membres et la Commission à soutenir l’introduction de systèmes d’irrigation qui n’utilisent pas les eaux de surface ni les eaux souterraines, tels que le stockage de l’eau de pluie et le recyclage des eaux usées, en combinaison avec des efforts visant à réduire la consommation globale d’eau; demande à la Commission de préciser, dès que possible, l’interprétation des nouvelles dispositions de l’Union sur les investissements dans l’irrigation dans le cadre de la PAC, afin de lever toute incertitude; demande également à la Commission d’améliorer les actuelles lignes directrices destinées aux États membres en ce qui concerne les investissements dans l’irrigation dans le cadre des nouveaux plans stratégiques relevant de la PAC;
34. souligne le rôle positif de l’agroécologie, de l’agroforesterie et des systèmes de production biologique au regard de la préservation de la quantité et de la qualité de l’eau, grâce à l’amélioration de l’efficacité et la circularité de l’utilisation des ressources, du développement de la résilience des exploitations, grâce à la réduction des intrants ainsi qu’à la diversification de la production et, partant, à la dispersion des risques, ce qui est particulièrement important pour éviter la perte totale de cultures; rappelle qu’il est profitable pour les exploitants agricoles de planter des haies et des arbres, de veiller à la couverture des sols, d’éviter le surpâturage, de réduire le tassement des sols et d’augmenter la teneur en matières organiques et en humus des sols;
35. souligne la nécessité, compte tenu des phénomènes climatiques extrêmes de ces derniers mois, de mettre en œuvre rapidement les stratégies «De la ferme à la table» et en faveur de la biodiversité afin de concrétiser l’ambition en faveur d’un secteur agricole plus écologique et plus durable, en tenant compte des différences, en termes d’incidences négatives sur le climat, des différents types de production agricole; demande donc instamment à la Commission et aux États membres de rester fermement attachés au pacte vert pour l’Europe et d’intensifier l’action de l’Union en matière d’atténuation du changement climatique, d’adaptation à celui-ci et de résilience en la matière, en accordant une attention particulière aux phénomènes météorologiques extrêmes;
36. insiste sur l’importance de la qualité des sols pour la rétention et la filtration des eaux; invite la Commission à faire de la capacité de rétention et de filtration des eaux ainsi que de l’humidité des sols un pilier essentiel de la proposition législative relative à la santé des sols, dont la présentation est prévue pour 2023; souligne que les tourbières présentent un potentiel énorme en tant que puits de carbone et jouent un rôle important dans la filtration des eaux et dans l’atténuation des inondations, des sécheresses et des incendies de forêt;
37. préconise de fixer, au niveau de l’Union, un objectif contraignant de neutralité au regard de la dégradation des sols à l’horizon 2030, pour être en mesure d’atteindre pleinement, dans l’Union, la cible y afférente des ODD, étant donné que l’Union n’est pas sur la bonne voie pour atteindre ladite cible, comme le soulignait la Cour des comptes dans son rapport spécial de 2018 sur la désertification;
38. insiste sur la responsabilité qui incombe aux agriculteurs de maintenir en bon état les sols et les ressources en eau, ainsi que sur la nécessité de développer les pratiques agricoles de séquestration du carbone dans les sols; exhorte par conséquent les États membres et la Commission à promouvoir ces pratiques au moyen des nouveaux programmes écologiques et du développement de ces pratiques, qui devront également tenir compte d’autres éléments environnementaux, tels que la gestion de l’eau, afin d’accroître les incitations pour les producteurs; se félicite de l’intention de la Commission de présenter une proposition sur la certification des cycles durables du carbone;
39. souligne qu’il est nécessaire de réduire rapidement la contamination des eaux souterraines et des eaux de surface, en particulier par les nitrates et les pesticides;
40. demande que toutes les initiatives et actions relatives à la prévention et à l’atténuation des sécheresses, des inondations, des canicules et de leurs effets prennent pleinement en considération l’environnement naturel, notamment les forêts, la biodiversité et les services écosystémiques;
Incendies de forêt
41. demande que soit élaborée une stratégie globale contre les incendies de forêt afin de protéger les forêts de l’Union contre les destructions dues aux phénomènes climatiques extrêmes; fait observer que les «méga-incendies» augmentent en intensité et en fréquence à l’échelle planétaire; est préoccupé par le fait que les zones facilement inflammables devraient s’étendre et les saisons pendant lesquelles le risque d’incendie est élevé s’allonger dans la plupart des régions européennes, et s’inquiète notamment des scénarios à fortes émissions; rappelle qu’un paysage diversifié avec une grande biodiversité forestière constitue un rempart ou une barrière naturelle plus efficace contre les grands incendies de forêt incontrôlables;
42. souligne que la restauration de forêts diversifiées et la reforestation contribueraient à la prévention et à la maîtrise des incendies; souligne la nécessité de doter de plus de ressources et de développer une gestion des incendies fondée sur des données scientifiques et une aide au renforcement des capacités, au moyen de services de conseil, afin de lutter contre les effets du changement climatique dans les forêts; invite la Commission et les États membres à mieux promouvoir et à mieux utiliser le concept de gestion intégrée des incendies; fait observer que cela peut nécessiter une meilleure capacité réglementaire dans les États membres, un renforcement des services publics ainsi qu’un soutien spécifique et une coopération accrue en matière de prévention, de préparation et de réaction aux catastrophes;
43. s’inquiète du risque de formation de pyrocumulonimbus par les incendies de forêt et de leur incidence négative sur la stratosphère et la couche d’ozone; demande, par conséquent, que les incendies volontaires et le brûlage d’arbres dans les forêts soient réduits autant que possible;
44. attire l’attention sur les conséquences sanitaires des incendies de forêt et de la pollution atmosphérique qui y est associée, et s’inquiète de la prévision de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) selon laquelle ces phénomènes devraient devenir plus fréquents, même dans un scénario à faibles émissions(26); relève qu’à mesure que la planète se réchauffe, les incendies de forêt et la pollution atmosphérique qui y est associée devraient augmenter, même dans un scénario à faibles émissions, et constate qu’outre les conséquences pour la santé humaine, cela affectera également les écosystèmes, étant donné que les polluants atmosphériques se déposent sur la surface de la Terre; souligne l’incidence de la crise climatique sur la biodiversité et la réduction de la résilience des écosystèmes et les conséquences qui en découlent pour la santé publique, et insiste dès lors sur l’importance d’une approche fondée sur le concept «Une seule santé»;
45. invite les États membres à assurer la protection constante de nos forêts et à protéger les terrains contre toute reclassification en surface non forestière à la suite d’un incendie de forêt, étant donné qu’une telle reclassification pourrait encourager les incendies volontaires, provoqués en vue de pouvoir affecter le terrain à des usages non autorisés avant l’incendie; invite le Comité des régions et les services de la Commission à veiller à la collaboration avec les pouvoirs publics locaux et à retracer l’historique de la reclassification des terrains après des incendies de forêt;
46. demande la révision de la directive 2003/96/CE du Conseil sur la taxation des produits énergétiques et de l’électricité(27) afin d’introduire une disposition exonérant les pompiers dans l’exercice de leurs fonctions de la taxe intérieure de consommation applicable aux produits énergétiques;
Eau
47. invite la Commission à présenter une stratégie globale de l’Union sur l’eau, et notamment à organiser avec les États membres une conférence européenne sur l’eau afin d’élaborer rapidement des lignes directrices de gestion des bassins hydrographiques transfrontaliers communs à plusieurs États membres, en particulier en cas de sécheresse pluriannuelle, et à veiller à une hiérarchisation claire des différentes utilisations de l’eau;
48. invite la Commission à coordonner l’élaboration de plans régionaux ou nationaux détaillés, du puits à l’utilisation finale, afin de lutter contre les fuites d’eau et les infiltrations dues à des infrastructures de mauvaise qualité ou mal entretenues, y compris au niveau des bassins, des villes et des exploitations agricoles, et à procéder à un échange de bonnes pratiques à cette fin;
49. invite la Commission à favoriser une intensification des efforts déployés par les États membres pour développer le recours aux techniques de réutilisation de l’eau, aux technologies et aux pratiques d’irrigation économes en eau, aux techniques de végétalisation de toiture, aux douches et aux toilettes intelligentes, dans le secteur de l’eau, y compris au regard de l’approvisionnement, de l’assainissement et de la gestion des eaux pluviales, ainsi que dans tous les cycles et applications industriels, résidentiels et commerciaux de l’eau; préconise de modifier la législation afin d’encourager la réutilisation de l’eau dans les industries qui en utilisent beaucoup, et ce dans le respect des critères de qualité les plus stricts, ainsi que la réutilisation des eaux ménagères dans les bureaux et les habitations; rappelle que la gestion de l’eau est essentielle pour réduire le plus possible les effets négatifs du changement climatique, assurer la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau, protéger la biodiversité et conserver les sols sains;
50. souligne que le secteur de l’énergie est un gros consommateur d’eau en Europe, et que le secteur de l’eau lui-même consomme d’importantes quantités d’énergie pour le captage, le pompage, le chauffage, le refroidissement, le nettoyage et le dessalement de l’eau; attire l’attention sur les répercussions des faibles niveaux d’eau sur le secteur de l’énergie et certaines industries; fait observer qu’une utilisation plus rationnelle de l’eau peut avoir une incidence directe sur la réduction de la consommation d’énergie et le changement climatique;
51. insiste sur la nécessité d’associer les citoyens à la gestion de l’eau; encourage les États membres à prendre des mesures pour garantir l’accès à l’eau aux groupes vulnérables et marginalisés, conformément à la directive, et à prendre de nouvelles mesures pour garantir la fourniture d’eau du robinet; rappelle que les États sont tenus de garantir le droit fondamental à l’eau potable, notamment en période de canicule ou de sécheresse, ce qui implique, par exemple, la mise en place de mécanismes de participation, notamment la mise en œuvre du consentement préalable, libre et éclairé au regard des grandes infrastructures énergétiques et des industries extractives; insiste sur l’importance que revêt la reconnaissance systématique des droits coutumiers sur l’eau potable et l’existence de voies de recours (par un mécanisme de plainte) en cas d’atteintes aux droits de l’homme;
52. souligne qu’il importe d’empêcher la spéculation sur l’eau afin de garantir un accès équitable et une bonne gestion des ressources; demande l’interdiction du négoce de l’eau en tant que marchandise sur les marchés financiers;
Dimension sociale et internationale
53. souligne que, dans toute l’Europe, nombreux sont ceux qui vivent dans des logements obsolètes et en mauvais état, dans des conditions de vie inappropriées, ce qui les rend plus vulnérables aux effets des phénomènes météorologiques extrêmes; rappelle que l’accès à un logement décent est un droit fondamental; préconise de rapidement mettre en place un fonds social pour le climat ambitieux afin de soutenir les groupes les plus défavorisés, en particulier pour accroître l’efficacité énergétique de leur logement et décarboner leurs systèmes de chauffage et de refroidissement, notamment par l’intégration d’énergie produite à partir de sources renouvelables, ce qui leur permettra de réduire leurs dépenses énergétiques et d’améliorer dans le même temps leur qualité de vie;
54. souligne qu’il est urgent d’intensifier l’action au niveau mondial tant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre que pour améliorer la capacité d’adaptation, accroître la résilience et réduire la vulnérabilité au changement climatique, comme mentionné dans le pacte de Glasgow pour le climat adopté en 2022; demande à l’Union de jouer un rôle actif dans la poursuite du processus visant à définir un objectif mondial en matière d’adaptation et dans la réalisation de l’objectif concernant le financement international de la lutte contre le changement climatique, notamment en veillant à l’équilibre entre le financement des mesures d’atténuation et celui des mesures d’adaptation; demande en outre à l’Union de participer activement au cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe afin de prendre des mesures concrètes pour protéger les progrès accomplis en matière de développement contre les risques de catastrophe naturelle;
55. rappelle que la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs relève de la compétence de l’Union et que, conformément à la directive 89/391/CEE(28), les travailleurs doivent être protégés contre tous les risques, y compris les risques émergents; invite la Commission à évaluer d’urgence et de manière approfondie les risques nouveaux et émergents associés au changement climatique pour la santé et la sécurité au travail, afin de mieux protéger les travailleurs contre l’exposition à des températures plus élevées, aux radiations ultraviolettes naturelles et à d’autres risques connexes pour la sécurité, en particulier dans les secteurs du bâtiment, de l’agriculture et des services publics; relève que des rôles différenciés selon le genre entraînent également des vulnérabilités aux effets du changement climatique qui diffèrent pour les femmes et les hommes, et que ces effets exacerbent les inégalités de genre;
56. rappelle la nécessité, pour les États membres, d’œuvrer en vue d’une approche «vision zéro» en matière de décès liés au travail, conformément au cadre stratégique de l’Union européenne en matière de santé et de sécurité au travail pour la période 2021-2027; insiste, dans ce contexte, sur la nécessité d’assurer la santé et la sécurité au travail de tous les travailleurs intervenant en situation d’urgence, y compris des pompiers, qui sont particulièrement exposés aux substances carcinogènes dans le cadre de leur travail; insiste sur l’importance de prévoir des formations régulières en matière de gestion des risques et de sécurité au travail pour les intervenants d’urgence, ainsi que de fournir des équipements et du matériel de protection adéquat dans le cadre des stratégies nationales en matière de santé et de sécurité au travail; demande à la Commission de superviser la mise en œuvre de ces mesures;
57. exprime sa plus profonde solidarité avec le peuple pakistanais, qui a subi des conséquences fatales de la crise climatique; est conscient que le Pakistan ne contribue que de manière infime à la crise climatique; fait observer que l’Union a initialement alloué 1,8 million d’euros d’aide humanitaire aux victimes des inondations, mais est conscient que cela ne permettra pas de répondre de manière appropriée aux besoins des populations et des communautés touchées;
58. souligne qu’il importe de faire progresser la mise en œuvre intégrale du programme de développement durable à l’horizon 2030; salue la déclaration ministérielle adoptée cet été lors du forum politique de haut niveau pour le développement durable, qui relève que la sécheresse et les inondations sont des défis à l’échelle mondiale qui concernent surtout les pays en développement, ainsi que les personnes en situation de vulnérabilité, en particulier les populations autochtones et les communautés locales; rappelle aux pays développés qu’il est indispensable de se montrer solidaires à l’égard des pays en développement, et en particulier des plus vulnérables;
59. rappelle que la période 2021-2030 a été proclamée «Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes» et espère que la restauration de la nature caractérisera cette décennie dans l’Union; encourage toutes les parties à la convention sur la diversité biologique à mettre en œuvre d’urgence des mesures de restauration de la nature sur leur territoire;
60. fait observer que des pays dans le monde entier ont également été touchés par de graves épisodes de sécheresse sans précédent, y compris une sécheresse sans précédent en Chine; demande une coopération plus étroite avec des partenaires internationaux sur les questions relatives à la sécheresse, aux feux de forêt et aux autres effets du changement climatique; invite l’Union européenne à s’efforcer de renforcer le dialogue dans ces domaines, y compris à la COP 27, afin d’échanger des connaissances et d’améliorer mutuellement la gestion de la sécheresse;
61. souligne que les systèmes d’alerte précoce sont essentiels à une adaptation effective, notamment en ce qui concerne les feux de forêt et les inondations, mais qu’il n’existe pas dans une grande partie du monde; soutient l’initiative relative aux services d’alerte précoce de l’OMM et espère qu’elle sera mise en œuvre rapidement afin de sauver de nombreuses vies dès que possible des conséquences de la crise climatique; encourage les États membres à partager les technologies de systèmes d’alerte précoce;
62. souligne que, selon les Nations unies, en raison de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, la famine menace 22 millions de personnes; constate que les problèmes d’accès à la nourriture et de faim dans les pays tiers sont exacerbés par la crise climatique ainsi que par les forces géopolitiques; demande à l’Union d’accorder la priorité à des politiques publiques cohérentes et fondées sur les droits de l’homme en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle; souligne que la crise climatique aggrave les crises humanitaires dans le monde, notamment en Afghanistan, où la sécheresse contribue à priver 20 millions d’Afghans de nourriture;
63. souligne que l’Union doit se préparer aux déplacements de populations dus au climat et prend conscience de la nécessité d’adopter des mesures adéquates pour protéger les droits fondamentaux des populations menacées par les effets du changement climatique; estime qu’il convient de s’attaquer à la question de ces déplacements au niveau international; invite la Commission et les États membres à coopérer en vue de l’élaboration d’un cadre international visant à s’attaquer à la question des déplacements et des migrations dus au climat, tant dans les enceintes internationales que dans l’action extérieure de l’Union; encourage la Commission et les États membres à collaborer pour soutenir les personnes qui ont été déplacées en raison du changement climatique et ne peuvent plus vivre là où elles résidaient auparavant; souligne que le Comité des droits de l’homme des Nations unies a statué que les États devaient prendre en considération les répercussions de la crise climatique sur les droits de l’homme dans le pays d’origine lorsqu’ils envisageaient d’expulser des demandeurs d’asile;
64. réclame davantage d’investissements dans l’éducation et la sensibilisation des citoyens de l’Union aux catastrophes naturelles; demande que la Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles soit mise en avant grâce à des initiatives marquantes de l’Union;
o o o
65. charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.
Service Copernicus concernant le changement climatique, «Surface air temperature for August 2022» [Température de l’air en surface pour le mois d’août 2022].
World Resources Institute, «Achieving Abundance: Understanding the Cost of a Sustainable Water Future» [«Parvenir à l’abondance: comprendre le prix d’un avenir caractérisé par une gestion durable de l’eau»], 21 janvier 2020.
Agence européenne pour l’environnement, «Water resources across Europe – confronting water stress: an updated assessment» («Les ressources en eau en Europe. Faire face au stress hydrique: une évaluation mise à jour»), 14 octobre 2021.
Mekonen, Zelalem A. et al, «Wildfire exacerbates high-latitude soil carbon losses from climate warming» [«Les feux de forêt exacerbent les pertes de carbone présent dans le sol à des latitudes élevées du fait du réchauffement climatique»], Environment Research Letters, vol. 17, nº 9, septembre 2022.
Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau (JO L 327 du 22.12.2000, p. 1).
Règlement (UE) 2021/2115 du Parlement européen et du Conseil du 2 décembre 2021 établissant des règles régissant l’aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres dans le cadre de la politique agricole commune (plans stratégiques relevant de la PAC) et financés par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), et abrogeant les règlements (UE) no 1305/2013 et (UE) no 1307/2013 (JO L 435 du 6.12.2021, p. 1).
Cour des comptes européenne, «Rapport spécial nº 20/2021: La PAC et l’utilisation durable de l’eau dans l’agriculture: des fonds davantage susceptibles d’encourager à consommer plus qu’à consommer mieux», 2021.
Baranyai, G., «La gouvernance transfrontière de l’eau dans l’Union euroépenne: la question de l’allocation (non résolue)», Journal officiel du Conseil mondial de l’eau, vol. 21, no 3, 2019.
Copernicus Atmosphere Monitoring Service, ‘Europe’s summer wildfire emissions highest in 15 years’ [«Les émissions liées aux feux de forêt estivaux en Europe sont les plus élevées depuis 15 ans »], 6 septembre 2022.
Joint Research Centre news, ‘Global warming could more than double costs caused by drought in Europe, study finds’ [«Le réchauffement climatique pourrait plus que doubler les coûts engendrés par la sécheresse en Europe, selon une étude»], 10 mai 2021.
Joint Research Centre findings on the projection of economic impacts of climate change in sectors of the EU based on a bottom-up analysis [Conclusions du Centre commun de recherche sur la projection des impacts économiques du changement climatique dans les secteurs de l’Union, sur la base d’une analyse ascendante].
Communication de la Commission du 17 septembre 2020 intitulée «Accroître les ambitions de l’Europe en matière de climat pour 2030 – investir dans un avenir climatiquement neutre, dans l’intérêt de nos citoyens» (COM(2020)0562).
Communication de la Commission du 22 juin 2022 sur une proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à la restauration de la nature (COM(2022)0304).
Organisation météorologique mondiale, «Dans son Bulletin sur la qualité de l’air et le climat, l’OMM attire l’attention sur les répercussions des feux de forêt», 7 septembre 2022.
Directive 2003/96/CE du Conseil du 27 octobre 2003 restructurant le cadre communautaire de taxation des produits énergétiques et de l’électricité (JO L 283 du 31.10.2003, p. 51).
Directive 89/391/CEE du Conseil du 12 juin 1989 concernant la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail (JO L 183 du 29.6.1989, p. 1).