aller au contenu
 

Le Parlement européen au Luxembourg: Historique

Le 9 mai 1950, dans une déclaration d'importance historique pour l'unification de l'Europe, Robert Schuman, Ministre français des Affaires étrangères, propose de placer l'ensemble de la production franco-allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d'Europe. C'est le Traité de Paris qui allait par la suite instituer la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, appelée CECA.  

En juillet 1952, le Conseil des Ministres des Affaires étrangères avait provisoirement retenu Luxembourg (et Strasbourg) pour y accueillir les premières institutions européennes. La Ville de Luxembourg allait devenir par la suite l'une des trois "capitales" de l'Union européenne, aux côtés de Strasbourg et Bruxelles. Les pouvoirs publics luxembourgeois disposaient donc d'un laps de temps incroyablement réduit  (moins d'un mois) pour planifier l'établissement d'une partie des institutions européennes dans des locaux appropriés à Luxembourg.
  
La Haute Autorité de la CECA commençait ses travaux le 10 août 1952, dans le bâtiment libéré par la direction des CFL à la place de Metz (actuellement occupé par la Spuerkees). Le Secrétariat général de l'Assemblée commune de la CECA qui allait devenir par la suite le Secrétariat général du Parlement européen, tel que nous le connaissons aujourd'hui, prenait également quartier au centre ville mais à d'autres endroits. A noter qu'en l'absence d'un hémicycle situé à Luxembourg et répondant aux besoins de l'Assemblée commune, il fut décidé que celle-ci tiendra ses sessions à Strasbourg.  

Lors de la première année, en 1952-1953, le secrétariat général disposait sous la direction du Secrétaire général de deux services, le service du Parlement et le service administratif. L'organigramme prévoyait 37 postes au total.
  
Durant les années cinquante, les différents services du secrétariat occupaient une multitude de bâtiments dont ceux qui étaient situés à la rue Origer et à la rue Duchscher, un autre qui est actuellement occupé par la Gendarmerie à la rue Auguste Lumière au Verlorenkost (pour le service de la traduction), un à la rue des Capucins (pour le contrôle financier), au boulevard Royal (pour le service de l'administration),un à la rue Joseph Junck (pour la bibliothèque) et enfin un bâtiment à l'avenue Pasteur (pour le service de distribution et de reproduction). A remarquer qu'une partie des immeubles loués par le Secrétariat général n'appartenaient pas à l'Etat luxembourgeois mais à des particuliers.

Enfin, le Secrétaire général de l'Assemblée commune (appelé par la suite Assemblée parlementaire européenne avant de devenir définitivement le Parlement européen) occupait le bâtiment qui abrite aujourd'hui le Ministère de l'intérieur au 19 a de la rue Beaumont.

Mais depuis cette époque, le rythme de développement de la Communauté s'est considérablement accéléré sous l'impulsion de la création de la Communauté économique européenne et de l'Euratom en 1957. Ceci obligeait le secrétariat à adapter ses structures de travail. En 1962-1963 on comptait déjà quatre directions générales subdivisées en directions et divisions avec à ce moment 461 postes occupés.

Lors de la signature en 1965 du Traité de fusion des exécutifs des trois Communautés (CECA, CEE et Euratom) instituant le Conseil et la Commission , les représentants des gouvernements des Etats membres confirmèrent que Luxembourg, Bruxelles et Strasbourg demeuraient les lieux de travail provisoires des institutions des Communautés, et que le Secrétariat général du Parlement européen et ses services restaient installés à Luxembourg .  

Mais depuis quelque temps déjà, la dispersion du personnel du Secrétariat général dans la Ville de Luxembourg ne lui permettait plus de travailler dans de bonnes conditions, ceci d'autant plus que le secrétariat était appelé à s'agrandir considérablement avec l'essor général des Communautés européennes.
      
Le Gouvernement soucieux de garder les institutions communautaires sur son territoire, envisageait  de centraliser à l'avenir les travaux de la Communauté européenne dans un quartier spécialement aménagé à cet effet.
Fut crée alors par la loi du 7 août 1961, à l'initiative de l'Etat luxembourgeois, le Fonds d'urbanisation et d'aménagement du plateau de Kirchberg qui devait réaliser principalement les opérations suivantes :

    • la construction d'un pont reliant la ville de Luxembourg au plateau de Kirchberg;
    • l'urbanisation et l'aménagement du plateau de Kirchberg;
    • la construction d'un réseau routier moderne.

D'une façon générale, il s'agissait de faciliter l'implantation d'institutions internationales à Luxembourg et d'ouvrir de nouveaux horizons au développement futur de la ville de Luxembourg.

En fait, le Gouvernement luxembourgeois avait déjà décidé en 1957 de lancer un concours international pour la construction du pont. Le choix du gouvernement s'est à l'époque porté sur le projet d'un pont en acier dont les premiers travaux de montage ont été entamés en 1963.

En 1966, l'inauguration du pont Grande-Duchesse Charlotte que la population est venue à appeler le pont rouge en raison de sa couleur, s'est faite en même temps que celle du bâtiment-tour qui aura été  le premier bâtiment  en construction au plateau de Kirchberg.  

Pour la première année de location en 1967, le Parlement européen louait seulement les 15 premiers étages à l'Etat luxembourgeois, et ce n'est qu'en 1978 que le bâtiment sera complètement occupé par le Parlement européen, à l'exception du 22e étage.

Au début des années 1970, un deuxième bâtiment, portant le nom de Robert Schuman  était en voie de construction face au Bâtiment-Tour. Initialement prévu pour être construit sur quatre étages, il sera finalement réalisé avec six étages et 575 bureaux ainsi que 5 salles de réunion avec interprétation et un hémicycle. Encore une fois la première location en 1973 sera partielle pour s'étendre à l'intégralité du bâtiment à partir de 1974.

Avec les nouvelles vagues d'adhésion durant les années 1970 et 1980 notamment, les effectifs en personnel du Secrétariat général du Parlement européen à Luxembourg ont dû être adaptés à une charge de travail croissante, de sorte que les locaux disponibles dans les bâtiments Tour et Schuman commençaient à devenir trop exigus. Pour y pallier, un nouveau programme de construction a été arrêté en 1983 entre le Gouvernement luxembourgeois et la Présidence du Parlement européen, comportant dans une première phase la construction d'environ 482 bureaux.

Les premiers travaux de montage du troisième bâtiment administratif du Kirchberg, appelé BAK en abrégé, ont débuté en mai 1985 pour s'achever avec la mise en service du bâtiment en septembre 1987. L'implantation de ce nouveau bâtiment se situe au-delà de l'autoroute Luxembourg-Trèves aux abords immédiats de la rue Alcide de Gasperi à proximité de l'Hôtel Pullman.  

Si le BAK a été construit pour accueillir 482 bureaux, le plan d'ensemble prévoit que ce complexe administratif pourra, le cas échéant, être étendu par étapes de construction successives, jusqu'à une capacité finale de 1520 unités de bureaux.    

Mises à part ces questions d'accommodation des institutions, c'étaient en premier lieu des motifs politiques qui ont conditionné la présence du Parlement européen au Luxembourg. C'est dans le même esprit, que le Gouvernement luxembourgeois est intervenu en 1995 auprès du Président du Parlement européen, Klaus Hänsch,  en vue de convenir d'un nombre minimum de fonctionnaires du Secrétariat général restant affectés à Luxembourg  au cours des prochains dix ans et afin que soient précisés les services définitivement installés à Luxembourg.

Par un échange de lettres entre le Premier ministre luxembourgeois et le Président du Parlement européen, il a été convenu, en juillet 1996, que jusqu'en 2004 le Parlement européen prévoit 2185 emplois affectés à Luxembourg et en garantit 2000.
Le Service de traduction du Parlement européen restera dans son ensemble à Luxembourg, ainsi que la plupart des conseillers juridiques et le personnel du service de la séance plénière. Le Luxembourg continuera également à être le lieu de travail du Secrétaire général et d'une partie des membres de son cabinet.

Enfin, à l'occasion de sa visite officielle à Luxembourg, José Maria Gil-Robles, en sa qualité de nouveau Président du Parlement européen s'est engagé, le 20 mars 1997, à revitaliser la présence de l'institution à Luxembourg.